Chapitre 21 - Ax

Tobias était dans son propre corps de faucon. J'étais dans ma propre forme d'Andalite. Cassie était dans l'eau. Rachel dans les airs. Marco était dans un bateau, sous le feu. Et Jake, mon prince, était mort.

J'étais le seul en position pour attaquer les troupes qui tiraient. J'étais le seul à pouvoir venger la mort de Jake.

Je courais à travers les bois sur un sol boueux, glissant à cause de la glace qui tombait. Les arbres étaient sombres. Épines et ronces me déchiraient.

Crayak avait pris son dû. Mais cela ne signifiait pas que les morts allaient s'arrêter.

Rachel avait-elle raison ? Devais-je attaquer ces humains ?

Ma seule forme suffirait à semer la panique parmi eux. Mais c'étaient des soldats professionnels. Certains fuiraient. D'autres non. Je pourrais utiliser ma queue pour en assommer quelques-uns.

Mais ils se regrouperaient. Leurs officiers dirigeraient le feu sur moi. À moins que je ne puisse éliminer leurs officiers assez rapidement...

Je devrais tuer. Tuer des hommes qui auraient dû vivre. Non seulement prendre des vies, mais semer le chaos dans toute l'histoire humaine.

Mais n'était-ce pas déjà le cas ?

Cette bataille n'aurait jamais dû avoir lieu. Des hommes mouraient qui auraient dû vivre.

Que devais-je faire ?

Ka-PopPopPopPopPopPop !

Une autre volée. La gauche de la ligne hessienne était à quelques secondes seulement.

Marco pourrait être mort lors de cette dernière volée. Ou, s'il vivait encore, il pourrait mourir dans la suivante.

Je me précipitai vers le soldat le plus proche. Il ne me vit pas. Je fouettai ma queue en avant.

FWAPP !

Le plat de ma lame frappa le côté de la tête du soldat. Le soldat tomba.

FWAPP !

Un autre tomba, inconscient.

Un troisième se retourna, me vit, se figea, incapable d'appuyer sur la détente de son arme primitive. Je lui arrachai le fusil des mains.

Mais maintenant un officier criait, et d'autres soldats se tournaient, se tournaient vers moi, pointant leurs fusils, doigts sur la détente...

Je courus. Je poussai avec mes pattes arrière.

Ka-POP !

Je sautai.

Je survolai les têtes des Hessians tandis que leurs tirs explosifs déchiraient l'air sous moi. Je retombai lourdement, trébuchai, me redressai et me dirigeai vers l'officier.

Il dégaina son épée. Il était brave. Mais aucun humain n'est assez rapide pour échapper à une queue d'Andalite. Son épée ne m'arrêterait pas. Ma lame séparerait sa tête de ses épaules.

Pas de choix. Il fallait que les tueries s'arrêtent. Marco... l'humain appelé Washington... pas de choix. Mes yeux pédonculés regardaient la pente sombre et humide en direction de la rivière. La plupart des Hessians tiraient encore. Des hommes dans les bateaux hurlaient.

Je ramenai ma queue en arrière.

FWAPP !

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