Chapitre 26

<Ceci n'est pas un test, Tobias. SORS D'ICI !>

Je me concentrai et terminai la transformation.

<D'accord.> Je me perchai sur le canapé. <Nous devons faire vite. Il y a une boîte lourde dans ton sac. Sors-la.>

Elle hocha la tête, plongea la main dans son sac et en sortit un petit cube bleu.

Le cube de morphing. C'était l'une des raisons pour lesquelles j'avais besoin de Rachel. Il était trop gros et trop lourd pour un faucon à queue rousse. Rachel l'avait transporté depuis la vallée des Hork-Bajirs dans ses serres d'aigle.

<Dépose-le,> dis-je, <et pose ta main dessus.>

Loren posa le cube sur le canapé et appuya sa main à plat contre le dessus.

"Ooh !" s'exclama-t-elle. "Il m'a donné une décharge."

<Ça fait ça,> dis-je. <Mais ça ne te fera pas de mal. Laisse ta main là.>

<Tobias, tu es en danger.> La pensée-parole d'Ax était tendue. <Tu dois évacuer.>

Les sirènes hurlaient. À quelques rues de là. Se rapprochant rapidement.

<Maintenant, enlève ta main,> dis-je à Loren, <et pose-la sur ma tête. Sur la tête de l'oiseau. Je suis debout sur le canapé.>

Elle hocha la tête. Elle avait l'air confuse. Mais elle le fit.

<Hélico !> dit Marco. <Il se dirige vers nous. Tobias, mon pote, tu n'as plus le temps.>

<D'accord.> Je gardais ma pensée-parole stable. <Garde ta main appuyée contre mes plumes et concentre-toi. Pense au faucon. Concentre-toi sur la sensation du faucon sous ta main.>

Elle fronça les sourcils. "C'est une sorte de thérapie tactile bizarre ?"

<Non, ce n'est pas une thérapie. Crois-moi.>

Loren pressa sa main contre mes plumes. Son front se plissait sous l'effet de la concentration.

THWOK ! THWOK ! THWOK ! Les pales de l'hélicoptère.

<Pense juste au faucon,> dis-je à Loren.

<TOBIAS.> Ax était au-delà du stress.

<Bien, étape suivante,> dis-je. <Enlève ta main de ma tête, mais continue de te concentrer sur le faucon. Concentre-toi. Intensément. Laisse le faucon t'envahir.>

Laisse le faucon t'envahir ? Pas étonnant qu'elle soit sceptique. On aurait dit un charlatan de voyance.

Mais ça a marché.

La peau de Loren s'assombrit jusqu'au brun crépusculaire du faucon. Un contour de plumes se dessina sur son corps.

Elle serra son bras. Passa ses doigts sur le motif de plumes. "Que m'arrive-t-il ?"

<C'est le faucon, Mo - Loren.> Mon Dieu. Qu'est-ce qui se passait avec ce mot ? <C'est le faucon. Tu as absorbé mon ADN, et maintenant tu deviens une buse à queue rousse.>

"Je deviens QUOI ?"

Les voitures freinèrent brusquement. Des portes claquèrent. J'entendis des pas. Des cris.

THWOK ! THWOK ! THWOK ! THWOK ! L'hélicoptère était au-dessus de la maison maintenant.

Mais à l'intérieur, j'étais calme. Déterminé, oui. Réaliste. Mais pas paniqué. J'étais comme... Jake.

Ouais, Jake. Parce que maintenant j'avais le même objectif que Jake avait toujours eu. Sauver ma famille.

<Tu entends ce qui se passe dehors ?> dis-je.

Loren hocha la tête.

<Ce ne sont pas des gens sympathiques. S'ils nous attrapent, ils nous tueront. Ou pire. De quoi as-tu le plus peur ? Du faucon ? Ou d'eux ?>

Loren prit une profonde respiration. Les cicatrices en relief sur son visage s'aplanirent. Son crâne se déforma et se modela en une tête de faucon aérodynamique. Le motif de plumes se solidifia et jaillit de sa peau.

<Oh, mon Dieu,> dit-elle. <C'est au-delà de l'horreur.>

<Concentre-toi,> dis-je.

Soudain, son corps rétrécit jusqu'au sol. Ses jambes s'affinèrent. La peau les recouvrant durcit en écailles. Ses orteils se transformèrent en longues serres.

La transformation était complète. Elle était un faucon. Une buse à queue rousse.

Exactement comme moi.

<Tobias ?> Sa pensée-parole était un murmure. <Ça ne peut pas être vrai.> Elle cligna de ses yeux perçants. <Je peux voir. Je peux voir. Tobias, je peux voir !>

Ka-BOUM.

Le mur avant de la maison se disloqua et s'écrasa sur le sol du salon.