Chapitre 21 - Rachel

Que pouvais-je faire ? Je devais attaquer. Le corps du Deinonychus débordait de puissance et d'énergie mortelle.

D'un autre côté, le Spinosaurus était beaucoup, beaucoup trop grand. Pour te donner une idée, si nous avions tous deux été des chiens, le Spinosaurus aurait été un berger allemand et moi un chihuahua.

Pas le choix. Pas moyen d'éviter le deuxième Spinosaurus.

<Attaque !> ai-je crié.

J'ai bondi. Mes jambes à ressort m'ont soulevé du sol et j'ai volé dans les airs, mes griffes acérées en avant. Je visais le ventre exposé du Spinosaurus.

ENTAILLE ! Avec mes énormes griffes. Deux lignes rouges vives sur le ventre du Spinosaurus !

Deux petites lignes qui ressemblaient à quelque chose sur lequel le Spinosaurus pourrait mettre un pansement. Le Spinosaurus avait l'air perplexe. Puis il avait l'air agacé. Il a hérissé sa drôle de voile, a ouvert sa mâchoire et m'a regardé comme si j'avais "Oscar Mayer" imprimé sur le dos.

<Okay, oublie l'attaque. On revient au plan "B". Fuir !>

Et c'est là que j'ai remarqué l'autre créature sortir doucement des buissons.

Elle marchait sur deux jambes. Sa texture était rugueuse, comme si elle avait la peau très gercée. Elle était de couleur rougeâtre. Elle avait deux grands yeux et une petite bouche, tous de la même teinte rouge-rouille. Elle mesurait environ huit pieds de haut. Elle portait une arme.

Ce n'était pas un dinosaure.

La créature a levé l'arme et l'a pointée vers le Spinosaurus blessé et en colère. Je n'ai vu aucun éclair. Je n'ai entendu aucune explosion. Mais le Spinosaurus est tombé. Comme un séquoia tombant dans la forêt, il est tombé.

BOUMMM !

Le deuxième Spinosaurus a compris cela et a décidé de retourner dormir. Tobias et moi avons regardé la créature à la texture rugueuse avec le pistolet. <Qu'est-ce que... c'est quoi ça?>

<Je ne sais pas,> a dit Tobias. <Mais je peux garantir qu'aucun de mes jouets dinosaures n'a jamais porté de pistolet.>

La créature nous a observés curieusement avec ce qui semblait être des yeux, bien qu'ils n'étaient que des indentations sur son visage. De sa tête, une paire d'antennes, flexibles comme des fouets, a poussé et a commencé à s'agiter vers nous.

Satisfaite après quelques secondes, les antennes ont été rétractées.

"Vous ne pouvez pas tuer ces créatures. Il en reste très peu. Elles sont à nous. Toutes les créatures sont à nous. Toutes les choses sont à nous. Que êtes-vous ?" a-t-elle demandé d'une voix rauque, râpeuse, bourdonnante.

Elle parlait anglais. Maintenant, dans Star Trek, on voit tout le temps des extraterrestres parler anglais. Comme si c'était normal. Mais dans la vraie vie, quand on rencontre un extraterrestre parlant anglais, c'est juste bizarre. On se dit qu'ils devraient au moins parler russe ou japonais ou quelque chose comme ça.

"Répondez."

<Nous sommes... des dinosaures,> ai-je dit, me sentant assez idiot.

"Vous parlez maintenant sans émettre de son. Expliquez."

<Pourquoi ne pas expliquer vous-même?> ai-je dit. <Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? Et comment parlez-vous notre langue?>

"Nous entendons pendant que vous parlez. Écouter longtemps. Depuis la nuit."

<Comment ce type a-t-il réussi à nous suivre et à nous écouter?> ai-je demandé à Tobias.

<Je ne sais pas. Je l'aurais vu.>

"Changez à votre autre forme."

<Il nous a vus nous transformer.>

<Qu'est-ce que vous êtes?> a exigé Tobias.

« Nous sommes les Nesk. C'est notre planète. Changez pour prendre votre autre forme. »

<Imposant, n’est-ce pas ?> dis-je.

<Il a l'arme.>

<Je ne l'aime pas. Il sent mauvais, pour commencer. Et cette odeur... il y a quelque chose de familier. Quelque chose qui cloche. Je n'arrive pas à m'en souvenir. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Mais quelque chose ne va pas.>

« Cette arme peut rendre les créatures inconscientes. C'est ce qui est arrivé à la grande bête que vous attaquiez. Mais elle peut aussi causer la mort. Changez pour prendre vos autres formes. Ou je provoquerai votre mort. »

Le Nesk leva l'arme et la pointa sur nous.

Peut-être que je dois reculer devant un Spinosaurus de cinquante pieds de long. Mais j'ai affronté plein d'aliens imposants avec des pistolets à rayons.

Je savais que ce personnage de Nesk avec un problème d'ego s'attendrait à ce que je le charge, comme un dinosaure. Mais je suis un humain. Mieux encore, je suis gymnaste. Alors, tout comme sur la poutre d'équilibre, j'ai pivoté sur une jambe et j'ai lancé ma queue rigide dans le Nesk.

<Prends ça !>

Ma queue a frappé fort. Elle a percuté le Nesk au niveau de la poitrine. Ma queue l'a brisé en deux. La partie supérieure est simplement tombée. Comme si j'avais abattu un arbre.

<Oh, mon Dieu !> m'écriai-je, horrifiée. Je voulais juste le faire tomber.

Mais ensuite, mon horreur a changé de ton. Le corps inférieur séparé semblait se dissoudre. Se briser en milliers et dizaines de milliers de petites pièces grouillantes !

Et le corps supérieur tombé tenait toujours l'arme. La levant vers moi à nouveau ! Pas le temps pour la pitié. J'ai bondi, bouche grande ouverte. J'ai mordu cette main levée. Elle s'est dissoute. S'est effritée. J'ai senti une agitation dans ma bouche. Puis des picotements, des brûlures. J'ai craché le pistolet. Il a frappé le sol. Et une vague composée des parties du corps du Nesk a couru pour l'atteindre.

Ma bouche était toujours vivante avec des picotements et des brûlures. Les minuscules parties du corps rougeâtres ont commencé à ramper hors de ma mâchoire, jusqu'à mon museau. Jusqu'à ce que mes yeux puissent les voir clairement.

Alors, je me suis souvenu de cette odeur. L'odeur âcre d'un tunnel, la puanteur des automates mortels courant pour me déchiqueter.

Des fourmis !

Le Nesk était composé de millions et de millions de fourmis.

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