Chapitre 6

Tssssst.

La porte de la cellule s'est ouverte et m'a éjecté avec une bouffée d'air dans le couloir sombre d'un vieil immeuble d'appartements. J'ai entendu le sifflement d'autres portes de panneaux s'ouvrant et se fermant en même temps. Des humains grands et en forme, habillés de combinaisons aux couleurs vives, se sont rués dans le couloir.

Je voulais crier. Je voulais attraper la personne la plus proche, la secouer et hurler : "Quel est cet endroit fou ?"

Mais l'instinct m'a dit de garder ma bouche fermée. Trouve les réponses toi-même, disait-il. Observe. Ne fais pas confiance à ces étrangers. Utilise-les.

Je me suis laissé emporter par la masse des combinaisons orange, vertes et jaunes dans leur exode massif dans le couloir. Le vent s'est intensifié. Le bourdonnement et le murmure fantomatiques que j'avais entendus à travers la fenêtre de la cellule se sont amplifiés de plus en plus, jusqu'à ce qu'ils fassent vibrer chaque particule d'air comme un orchestre de mille pièces de ventilateurs de tailles différentes.

Le mur du bâtiment au bout du couloir avait été abattu. Tout le monde passait par l'ouverture brute. Et je les ai suivis - curieux et terrifié - jusqu'à la baie de débarquement ouverte et bondée.

"Avancez !" Une voix d'ordinateur impersonnelle a percé le bruit des moteurs et a inondé mes oreilles. J'ai réalisé que je bloquais le passage.

J'ai trébuché vers une ligne de véhicules de la taille de SUV qui flottaient dans l'air au niveau du sol, portes ouvertes, inhalant de petits groupes de combinaisons colorées. Et toutes les quelques secondes...

Woooooosh !

L'un d'eux s'éloignait de l'immeuble d'appartements et tombait dans une chute contrôlée, se précipitant vers les rues trois cents pieds plus bas.

J'ai trébuché en passant devant les lumières rouges clignotantes qui couraient du nez à la queue de chaque appareil et baignaient la baie de débarquement et les passagers dans une lueur sinistre et pulsante. Je suis monté dans ce qui ressemblait à un Bug fighter dépouillé. Pas d'armement ni de postes de combat. Juste une capsule avec des sièges et des fenêtres. Une voiture de métro flottante et high-tech.

Dès que je me suis effondré sur un siège, une ceinture s'est projetée sur ma poitrine. Une autre s'est serrée autour de mes jambes. Avant que je ne puisse paniquer...

Shoo-shoo-shoo.

L'aéroglisseur sans pilote a pris de l'énergie. Une voix informatique grave a tonné, "Express pour Midtown." Les portes se sont refermées et...

Sheeeeeeooo!

Dans un tonneau aérien ! Suspendu à l'envers ! Mon estomac s'est retourné. Des immeubles gris défilaient à toute vitesse. D'autres aéroglisseurs passaient en trombe devant les fenêtres.

"Hé." Une voix humaine a percé le bourdonnement.

Nous avons viré à droite. Effectué un brusque 180 degrés. Et nous nous sommes stabilisés, à l'endroit, filant parallèlement à la grille des rues en dessous.

"Hé, Essak-Vingt-Quatre-Douze-Sept-Cinq !" La voix masculine était amicale. J'ai senti une main sur mon épaule. J'ai sursauté, mais me suis retourné.

Un gars en costume vert, attaché au siège à ma gauche, me fixait de ses yeux bleu glacier. Le Costume Vert me parlait !

Mon cœur battait à tout rompre. Ma tête a commencé à me faire mal.

"Quand est le lancement ?" dit-il.

Je le regardais fixement, incapable de parler tandis que nous traçons un slalom entre les bâtiments.

Le lancement ? Quel lancement ?

Les freins aérodynamiques ont rugi frénétiquement. L'aéroglisseur a frôlé un quai d'atterrissage. La voix informatique a tonné, "Cadres intermédiaires !" Tous ceux en costume vert se sont levés et ont défilé dehors.

Le Costume Vert a affiché un sourire malicieux. "Monsieur le Scientifique de Choc a oublié de prendre son café ?"

Il a disparu dans la foule. Les portes se sont refermées.

Ce costume vert... ce costume vert m'avait appelé par ce que je savais être un nom de Yeerk.