Chapitre 9

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Ô Grand, Plus Courageux de tous les Leaders, nous avons vaillamment marché dans un trou respiratoire de l’extraterrestre géant ! Le triomphe était à notre portée jusqu'à ce qu'une des femelles traîtres s'enlise dans une sécrétion corporelle collante ! Mais nous, les nobles chevaliers de Helmacron, surmonterons cette épreuve et trouverons la force de faire taire le géant pour toujours !

- Extrait du journal des Mâles Helmacrons

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Les Helmacrons ne semblaient pas nous remarquer pendant que nous volions au-dessus d'eux. Ils étaient absorbés par eux-mêmes. Comme d'habitude.

« Que font-ils ? » demanda Tobias. Les Helmacrons se tenaient en cercle comme des scouts autour d’un feu. Sauf qu’il y avait un Helmacron à la place du feu.

« Consultent une carte ? » suggéra Cassie.

« Réservent un dîner ? »

« Silence, les gars ! » ordonna Jake. « Je ne peux pas les entendre ! »

« Pourquoi devons-nous retarder notre mission glorieuse ? » demanda l'un des Helmacrons aux autres. « Un guerrier qui est coincé et ne peut pas bouger meurt en héros ! Devons-nous la priver d'une mort vaillante ? »

J'entendis ce qui ressemblait au cliquetis des épées. « En avant ! En avant ! » chantèrent plusieurs voix Helmacrons.

« Je me soucie peu de notre chevalier croûté de glu ! » dit une autre voix. « Mais nous ne savons pas ce qui nous attend. Peut-être que la boue s'étend à travers tout l'extraterrestre ! »

« Excusez-moi, » dit Jake. « Mais quoi ? »

« Glu et boue, » dit Tobias. « De quoi sont faits les petits garçons. »

« Lâche ! » cria l'un des Helmacrons.

« Idiot ! » dit l'autre.

Encore plus de cliquetis d'épées. Je commençais à penser que les Helmacrons allaient s’entre-tuer et nous épargner beaucoup de problèmes.

Ce qui m’agaçait un peu. Je veux dire, j'étais vraiment agacé par les Helmacrons pour nous avoir doublés. C'était de leur faute si je n'étais pas plus gros qu'un moucheron. Je voulais me venger ! Je voulais lancer une attaque avant qu'il n'y ait plus personne à attaquer.

« Écouter aux portes est impoli, » dis-je. « Trouvons comment nous allons les capturer. »

« Je pense que j'ai trouvé ! » dit Cassie.

« Super ! » dit Jake. Puis, « Quoi ? »

« Le nez humain est tapissé de mucus, » dit Cassie. « Le mucus piège la poussière qui flotte dans le nez. Le mucus de Marco a dû piéger un des Helmacrons ! »

Je ne sais pas pourquoi elle avait l'air si contente. Tout cela dépassait largement le dégoûtant.

« La plupart des animaux avec des poumons ont du mucus, » dit Ax à haute voix. On ne s'y attendrait pas, mais essayer d'entendre la pensée-parole par-dessus le débat des Helmacrons et le vent devenait difficile. « Les Andalites en ont aussi. »

« N'est-ce pas spécial ? » dis-je. « Les gars, vous pouvez vous concentrer ici ? Nous devons parler de l'attaque. »

« Regardez. C'est partout, » fit remarquer Tobias. Il avait raison. Maintenant que je concentrais ma vue faible sur les murs, les sols et les plafonds devant nous, je pouvais voir la morve. Suintant. Dégoulinant. S'accumulant comme de la cire sous une bougie. Ça ne devait pas être aussi épais que de la cire, cependant. Le vent soulevait des moutons blancs à la surface des flaques.

Des moutons blancs ?

« Hé - pourquoi le vent se lève-t-il autant ? » criai-je.

C'est arrivé soudainement. Des rafales de vent frais entrant. Dans un rythme totalement différent d'avant.

Avec mon excellente ouïe d'aigle, j'entendis un rugissement lointain. Mon cerveau d'aigle paniqua. Voulait voler. Voulait sortir du chemin de ce qui arrivait.

Plus fort !

Maintenant les Helmacrons l'avaient remarqué.

Ils criaient tous à la fois.

« Cette tempête soudaine ne vaincra pas les puissants guerriers de l'empire Helmacron, justes dirigeants de l'univers ! »

PLUS FORT !

La partie humaine de moi se sentait un peu nerveuse aussi. Le bruit ressemblait à un train de marchandises se rapprochant de nous.

« Plongez dans la morve ! » cria Jake.

« Quoi ? Pas question ! »

Jake volait déjà vers la flaque la plus profonde. « Faites-le. Maintenant ! » hurla-t-il.

Je volai. Mais c'était pratiquement impossible de progresser dans le vent violent. Comme voler dans l'œil d'un ouragan. J'ai utilisé toute ma force, pressé mes muscles d'aile jusqu'au point de rupture.

TCHAC ! Et j'atterris dans une flaque de morve. Coincé.

TCHAC ! Tobias arriva pour un atterrissage mouillé à ma droite. Coincé.

TCHAC ! Cassie, plus haut sur le mur.

TCHAC ! Ax.

Le vent me frappa comme un mur de briques. Me renversa de mes serres. Je tombai le bec le premier dans la mer collante et commençai à glisser vers la narine de Marco.

Tobias attrapa ma serre avec son bec. Je m'arrêtai juste à temps pour voir quelque chose rouler vers nous. Quelque chose de gros.

Un Helmacron !

Il, elle, ça - peu importe - roulait tête en avant comme une mauvaise herbe poussée par le vent.

« Je reviendrai ! » cria le Helmacron alors que le vent le faisait culbuter. « Je reviendrai pour forcer votre reddition, vils extraterrestres respirant de l'air ! »

Puis il/elle disparut.

Et le vent aussi.