Chapitre 13

J'avais absorbé une grande partie de la langue anglaise. Je pouvais reconnaître et interpréter la forme écrite de la langue. Et tandis que je plongeais vers la ville humaine scintillante en contrebas, je vis les lettres, en haut d'une colline : Hollywood.

C'était presque comme si les humains s'attendaient à être visités depuis l'espace et avaient placé les lettres là pour nous guider.

Nous avons atterri dans une vallée profonde dans les collines au-dessus de la ville. Nos corps de Hork-Bajir étaient admirablement adaptés pour grimper les parois abruptes du canyon, si semblables au monde natal des Hork-Bajir.

Nous avons émergé près d'un bâtiment posé sur pilotis, simplement installé de manière précaire au-dessus du canyon. Il était vivement éclairé. Et une grande piscine ovoïde était également intensément éclairée.

Nous nous tenions dans l'ombre au-delà de la piscine. Elle était de la taille d'une piscine que l'on pourrait trouver à bord d'un des plus récents vaisseaux Pool. Elle aurait pu abriter dix mille Yeerks, si nécessaire.

Bien sûr, ce n'était que de l'eau, et horriblement transparente en plus.

« Voilà ton eau, Essam. »

Nous avons écarté une rangée de bâtons qui pouvaient avoir été destinés à servir de barrière de défense primitive. Essam courut vers l'eau, s'agenouilla et y plongea son visage. Soudain, de l'autre côté de la piscine, un humain apparut ! Une femme humaine portant un vêtement très minimal en deux pièces.

« Oh, wow ! » s'écria-t-elle.

Je levai mon rayon Dracon. Essam se redressa brusquement de l'eau. Je pensais qu'il réagissait à la présence de cet humain inattendu. Mais il se mit à crier et à se tenir le visage.

« Aaaarrrgghh ! »

« Oh, vous êtes, genre, du studio ? »

« Essam ! Quel est le problème ? »

Il tituba. De grandes griffes de Hork-Bajir pressées contre son visage. « Ça brûle ! Ça brûle ! »

« Le gars de la piscine est passé aujourd'hui », dit la femme. « Le chlore est toujours un peu élevé juste après. Euh, devrais-je appeler Lonnie ? Je veux dire, M. Lowenstein ? Il prépare des boissons. »

« Ça brûle ! Ça brûle ! » cria Essam.

« Silence, Essam ! » lançai-je. À la femme, je dis : « Vous êtes une femme. »

Elle fit un geste de bouche humaine. Et elle tourna légèrement son corps, poussant certaines parties en avant de manière agressive. « J'espère être une femme », dit-elle.

Un deuxième humain sortit du bâtiment. Un mâle. Plus petit que la femme. Aussi plus épais. Et partiellement couvert de poils fins et bouclés. Il portait deux petits contenants transparents ouverts qui semblaient contenir un liquide.

« Hé ! Qu'est-ce que vous faites ici ? Comment êtes-vous entrés ? »

« C'est le studio qui les a envoyés », répondit la femme.

L'homme hocha la tête et nous examina de près. « C'est du bon travail, mais le look ne convient pas du tout. C'est beaucoup trop Alien pour ce que je cherche. Je voulais quelque chose de plus E.T. Mignon, câlin. Pas des lames et des pieds de poulet. »

Essam semblait survivre à son exposition au chlore. « Essam, nous prendrons ces deux-là. »

Il essuya ses yeux avec le dos de ses doigts. « Lequel préférez-vous pour vous, Sub-Visser ? »

Je réfléchis. Le mâle était plus grand et plus puissant. Mais il était aussi plus lent dans ses mouvements, moins agile. Plus vieux, conclus-je. Peut-être proche de la mort. La femelle semblait en meilleure santé.

« Je prendrai la femelle », dis-je.

Essam se déplaça rapidement. Il attrapa la femelle et la maintint comme il avait maintenu le soldat perdu dans le désert.

« Hé ! Hé ! Qu'est-ce que... hé ! Vous n'êtes pas du studio ! » cria le mâle. « J'appelle la police. Ensuite, j'appelle mon avocat ! »

Il fit demi-tour et courut dans le bâtiment.

Je me rendis auprès de la femelle et, rapidement, facilement maintenant que j'avais de l'expérience, pris le contrôle d'elle. Quelques minutes plus tard, Essam s'occupa de l'homme.

Ainsi, je devins femelle. Et Essam devint mâle. Et lorsque les « flics » arrivèrent, ils ne trouvèrent rien de suspect.

Nos deux hôtes Hork-Bajir avaient disparu. Leurs atomes dispersés dans l'atmosphère terrestre par nos rayons Dracon.

Nous avions, selon l'expression humaine, brûlé nos ponts.