Chapitre 3

< Bien joué, > a dit Tobias. < Il ne t'a pas vue mais les hélicoptères te suivent toujours et transmettent des infos aux gars au sol. Continue. >

J'ai continué, mon cœur battant dans mes oreilles. Mes oreilles bien trop humaines.

J'étais si impuissante en tant qu'humaine. J'avais de l'intelligence mais pas de force. Pas de griffes, pas de crocs, pas d'ailes. Rien qui puisse me donner le moindre avantage sur les Contrôleurs humains infestés de Yeerks qui me traquaient.

Si seulement je pouvais morphoser sans attirer les capteurs.

Si seulement les autres pouvaient distraire les Contrôleurs assez longtemps pour que je puisse m'échapper.

Si seulement, si seulement !

Fais face à la réalité, Cassie. Continue.

L'allée m'a finalement menée à la zone de chargement, où quelques énormes camions étaient garés.

< Fais attention ! Il y a deux types de l'autre côté de ce grand camion de livraison noir, Cassie ! Ils regardent autour d'eux, parlant dans des radios. Ils se séparent ! > a crié Tobias. < Sors de là ! >

Où étais-je censée aller ? Je me suis plaquée contre un camion de transport blanc, la seule chose qui me séparait d'eux.

Et si l'un des hélicoptères passait maintenant, ils verraient deux Contrôleurs à moins de trois mètres d'une enfant terrifiée, semblant piégée contre un camion, avec le coin pointu du cube de morphing dépassant de sous son T-shirt sale.

Ils sauraient que c'était moi qu'ils cherchaient.

C'était la fin. Il n'y avait pas d'échappatoire.

Pas de sortie !

Je ne pouvais pas morphoser donc je ne pouvais ni me battre ni voler.

Je ne pouvais pas laisser tomber le cube et fuir parce que si les Yeerks mettaient la main sur le cube, tout serait fini.

Mon estomac est remonté dans ma gorge.

<Ils contournent le camion, Cassie ! Attends, il y a un conducteur qui monte dans la cabine. Ta mère lui fait signer quelque chose. Les Contrôleurs sont à l'arrière du camion ! S'ils jettent un coup d'œil sur le côté ->

Il n'avait pas besoin d'en dire plus. Je savais déjà ce qui allait se passer. Ils me verraient. Me saisiraient. Ma mère s'impliquerait et ensuite ce serait direction la piscine Yeerk pour nous deux et l'anéantissement total pour mes amis.

Essayant de ne pas hyperventiler, je me suis glissé le long du camion vers la cabine. À ce moment-là, je ne savais pas ce que j'allais faire, mais je devais m'éloigner davantage de l'arrière du camion.

Pas que deux ou trois pieds feraient une grande différence, mais c'était tout l'espace que j'avais.

Quelque chose m'a piqué dans le dos.

J'ai sursauté et regardé derrière moi.

Une poignée de porte.

Il y avait une petite porte latérale dans la paroi de la caisse du camion de transport.

"L'hélicoptère capte un signal dans cette zone," a dit un des hommes derrière le camion. "Si nous trouvons les bandits andalites et la technologie de morphose, Visser Three sera extrêmement satisfait. Si nous ne le faisons pas -"

"N'en parle même pas si nous échouons," a dit l'autre Contrôleur nerveusement. "Le pilote de l'hélicoptère dit que le signal est fort dans notre rayon. Continuons juste à chercher."

Paniquée, j'ai tiré sur la porte.

Rien.

Le camion a démarré. En attente.

Il allait partir et me laisser ici, exposée.

J'ai tiré à nouveau. J'ai vu la goupille. Je l'ai retirée et j'ai ouvert la porte, grimpé dans l'arrière du camion de transport fortement grillagé, et refermé la porte derrière moi. Pliée en deux, haletante, le cœur battant à tout rompre.

J'avais réussi.

C'est alors que quelque chose de très grand a beuglé très fort.

Je me suis redressée d'un coup et me suis appuyée contre le mur.

Là, se dressant devant moi, avec sa tête énorme et large maintenue basse et ses cornes massives et incurvées, se tenait près d'une tonne de buffle du Cap africain, solide et musclé.

Aussi appelé le faiseur de veuves.