Chapitre 16

"Salut." La porte de la cuisine s'ouvrit. Le père de Cassie sortit en trébuchant sur le porche, tenant une tasse de café dans les deux mains. "Je veux savoir de qui c'était l'idée brillante de programmer le lever du soleil à - ouah."

Il regarda Ax. Se frotta les yeux et regarda de nouveau. Fronça les sourcils et jeta un coup d'œil dans sa tasse.

"Ce n'est pas le café, Walter."

"Asseyez-vous," dit Cassie. "Tous les deux." Elle fit monter sa mère sur le porche et fit asseoir ses parents sur des chaises.

Et puis elle fit une imitation incroyable d'un loup.

Sa peau se couvrit d'une épaisse fourrure grise. Ses oreilles remontèrent et s'allongèrent. Son petit nez de Cassie se transforma en museau sensible de loup.

Et ses parents regardèrent, stupéfaits.

<Je vais bien.> Cassie tomba à quatre pattes. <Je suis toujours moi. Mais pendant un moment, je suis aussi un loup.>

Alors qu'elle finissait la métamorphose, elle leur parla des Yirks. De Visser One et Elfangor. Des parents de Marco. Et de Tom. Elle expliqua la technologie de morphose et notre combat pour sauver la Terre.

Et puis elle reprit forme humaine.

Sa mère la prit dans ses bras. "Bébé. Oh, mon bébé." Elle caressa les cheveux de Cassie et embrassa son visage, encore et encore.

Son père les entoura de ses bras. "Pourquoi ne nous as-tu pas dit, Cassie ? Nous aurions pu aider."

"Je voulais vous garder en sécurité. Aussi longtemps que possible." Cassie secoua la tête. "Mais je ne peux plus. Les Yirks se rapprochent. Nous devons partir. Vous. Moi. Nous tous. Maintenant."

« Maintenant ? » La mère de Cassie tenait le visage de sa fille entre ses mains. « Ma chérie, je ne peux pas simplement quitter mon travail, ma maison, et partir je ne sais où. J’ai des responsabilités. »

« Non, Maman. Tu n’en as pas. Tu n’as que ta vie et ta famille. Et si tu restes ici, tu perdras les deux. » Cassie se tourna vers son père. « Papa, tu me crois, n’est-ce pas ? »

« Je te crois, Cassie, mais ta mère a raison. On ne peut pas simplement partir. Trop de gens, trop d’animaux dépendent de nous. »

« Non, » répéta Cassie fermement. « Plus maintenant. Vous ne comprenez pas. »

« Peut-être que je peux aider. » Monsieur King sembla apparaître soudainement. Il avait abandonné son hologramme humain et se tenait devant nous dans sa véritable forme androïde, en métal et ivoire, vaguement canine.

« Bon Dieu. » La mère de Cassie porta sa main à son front. « Qu’est-ce qui est encore caché dans notre grange ? »

Monsieur King maintint le grand hologramme de la cour et de la grange de Cassie. Mais à l’intérieur, il projeta un autre hologramme, visible uniquement pour ceux d’entre nous sur le porche. Un film en 3D d’une de nos anciennes batailles. Les images défilaient. Cassie, sous forme de loup, mutilée et saignante. Un humain-Contrôleur, un policier, tirant sur elle. Cassie sursautant. Tombant. Gisant inerte dans une mare de sang.

Les images s’arrêtèrent.

Un moment de silence.

Puis le père de Cassie parla. « Nous devons partir, » dit-il. « Maintenant. »

Sa femme acquiesça.

Nous avons attendu pendant que la famille se préparait à partir. Le père de Cassie sortit leur équipement de camping du garage. Sa mère fit des valises. Cassie mit ses affaires dans son sac à dos. Avant de le glisser dans le camion familial, elle en sortit quelque chose pour que nous puissions voir. Cela ressemblait à un de ces cadres photo/presse-papier carrés. Le cube de morphing, sa surface bleue cachée par des photos.

Ensuite, nous avons aidé le père de Cassie à charger les petites cages d’animaux dans le camion.

Cassie nourrit la biche, puis resta près de l’enclos, caressant le cou du cerf. « Je ne sais pas quoi faire. Elle est trop grande pour que nous l'emmenions, et je ne peux pas revenir ici pour m'occuper d'elle. »

« Ne t’inquiète pas. » Monsieur King souleva une cage à opossums et se dirigea vers le camion. Cassie le suivit à contrecœur. « J’étais l’assistant de laboratoire de Louis Pasteur dans une autre vie. C’est moi qui ai suggéré la chaleur comme moyen de tuer les bactéries. Je veillerai sur la biche, je la nourrirai, je changerai ses pansements. Et quand elle sera prête, je la conduirai en lieu sûr. »

« Merci. » Cassie serra sa main androïde et s’installa dans la cabine du camion avec ses parents.

Marco prit la forme d’un gorille et sauta à l’arrière. Il se blottit entre la cage à opossums et une pile de chaises de jardin. <Pensez à moi comme à un ange gardien poilu,> dit-il et la mère de Cassie lui lança un regard.

Monsieur King étendit son hologramme pour couvrir la route devant la maison de Cassie. Nous regardâmes le camion s’éloigner en grondant.

Rachel soupira. « Ma maison ensuite. Et ça ne sera pas joli. »