Chapitre 9

---

POW !

Une sensation vive, cinglante. Une douleur brûlante, brutale.

Du sang chaud jaillissait de ma tête et aveuglait mon œil droit.

"EEEEEYYYEE-uh !" J'ai balancé ma trompe comme une batte de baseball.

Je l'ai senti percuter son corps osseux.

UMPH !

"Aaarggh !" a-t-il hurlé, traversant la pièce en volant et s'écrasant à travers la fenêtre de devant crasseuse. Il a touché le sol et est resté là, des éclats de verre s'abattant autour de lui.

À travers le terrible battement dans ma tête, j'ai entendu des voix désincarnées venant de la rue.

"Hé, c'est Strake ! C'est le gars qu'on veut. Vite, menottez-le !" a crié un flic.

"Et ce rhinocéros alors ? Il est en train de détruire ma voiture de patrouille !"

"Quelqu'un attrape ce gorille avant qu'il n'arrache les gyrophares de ma voiture de patrouille !"

"Ne vous occupez pas d'eux maintenant ! On a le contrôle des animaux et un vétérinaire du parc de la faune The Gardens qui arrive. Laissez-les s'en occuper ! Restez en retrait !"

Quoi ? J'ai cligné des yeux pour dégager mon œil du sang qui coulait.

Un vétérinaire du parc de la faune The Gardens ? pensai-je. Oh, super. La mère de Cassie était le vétérinaire du parc The Gardens !

Et elle était très douée avec un fusil tranquillisant.

<Marco, peux-tu revenir ici ?> appelai-je, alors qu'une vague de faiblesse me submergeait. <J'ai été touché.>

<Je vais essayer, mais maintenant j'ai environ sept flics avec des fusils à pompe pointés droit sur ma poitrine,> dit Marco nerveusement.

"Tseeeeeer !"

"Bon sang, maintenant un faucon, aussi ?" cria un flic. "C'est quoi ça, Quand les Animaux Attaquent ! Ne tirez pas ou on va finir par se tirer dessus !"

<Dépêche-toi, Tobias, on est un peu dans le pétrin ici,> appelai-je, serrant ma trompe autour de la poignée de la porte du placard et la tirant brusquement.

<J'ai aussi Ax.>

C'était la première bonne nouvelle que j'avais entendue depuis un moment.

Un androïde était adossé contre le mur sale. Un Chee.

Un loup pantelant et inerte était étendu sur ses genoux.

Ils étaient tous deux trempés de sang.

<Lourdes?>

"Salut. Tu dois être Rachel. Erek nous a tout dit sur toi. Enchantée de te rencontrer."

<Euh, oui, toi aussi,> dis-je, troublée par l'omniscience du Chee. Puis, <Cassie, tu m'entends?> ajoutai-je.

Le loup leva la tête et me regarda avec des yeux sombres et torturés. <Oui.>

<Démorphose. Fais-le maintenant,> dis-je, enroulant ma trompe autour d'elle et la soulevant doucement hors du placard.

<Et me faire arrêter?> Elle rit faiblement. <Pas question. Ma mère me tuerait.>

"Reculez ! Fuyez ! Vite !"

Des cris. Des bruits sourds. Des pas précipités.

<Ici, donne-la-moi,> dit Marco, apparaissant à côté de moi et prenant Cassie dans ses bras. Le sang suintait d'une large plaie à son cou et coulait sur son épaule. Deux vilaines entailles descendaient le long de son bras droit.

<Qu'est-ce qui se passe là-dehors?> demandai-je à Marco, en revenant et en sortant Lourdes du placard avec ma trompe. Rien pour un éléphant. Les éléphants peuvent soulever des arbres. Un androïde était une plume.

<Jake s'est échappé. Il est déjà à l'arrière.>

<Comment?>

<Tobias. Il a arraché l'arme d'un flic et vole comme un oiseau fou, effrayant tout le monde à moitié à mort. Même Strake essaie de se glisser sous une voiture de police.>

<Alors faisons-le,> dis-je.

<Maintenant ou jamais,> approuva Marco.

Chancelants, nous nous sommes retournés dans l'espace confiné et nous sommes retrouvés face à face avec un flic. Il transpirait, tremblait. Je ne pouvais pas lui en vouloir.

Mais son expression changea. Je vis une nouvelle peur. Et ensuite, une haine familière.

"Andalites," dit-il.

En ricanant, le flic leva son pistolet et appuya sur la gâchette.

BLAM ! BLAM ! BLAM ! BLAM !

Cassie gémit.

Marco tressaillit, vacilla et bascula en avant, disparaissant dans l'espace sombre et humide.