Chapitre 28 - Dak Hamee

Les chasseurs andalites atterrirent dans la clairière où vivait la famille d'Aldrea. Ils étaient marqués par la bataille. Mais lorsque les écoutilles s'ouvrirent, les Andalites qui en sortirent semblaient confiants.

< Vous devez être Aldrea-Iskillion-Falan, > dit l'un d'eux. < Venez avec moi. Je suis Sofor. Je vous emmènerai auprès du prince. >

< Je suis contente de vous voir, > dit Aldrea. < Voici Dak Hamee, le voyant du peuple Hork-Bajir. >

< Bête à l'air effrayant, > dit Sofor en me regardant de haut en bas. < Allons-y, petit. Le prince n'est pas connu pour sa patience, et nous avons eu un accueil chaud dans cet enfer. >

"Heureusement, nous sommes patients," dis-je en avançant. "Nous avons attendu sept mois pour que vous arriviez ici."

< Ça parle, > dit le guerrier andalite. < Sons de bouche, bien sûr. > Il se tourna à nouveau vers Aldrea. < Dis adieu à ton animal de compagnie, jeune fille, j'ai mes ordres. >

<Dak vient avec moi, > dit Aldrea.

"Non," interrompis-je. "Je ne vais pas avec vous. Ce sont mes gens. C'est ma planète. Et depuis sept mois, c'est une guerre Hork-Bajir. Vous," dis-je en pointant l'Andalite arrogant, "vous direz à votre prince que nous l'accueillons. Nous serons heureux de le rencontrer... quand il viendra ici."

Je me retournai et m'éloignai. Je ne savais pas si Aldrea me suivrait. Mais après quelques secondes, j'entendis ses sabots sur l'herbe à côté de moi.

<Était-ce sage, Dak ? Ils sont venus pour aider.>

"Non. Ils sont venus pour tuer des Yeerks. Pas pour aider."

<C'est la même chose !>

Je m'arrêtai de marcher. "Écoute-moi, Aldrea. Nous allons finir par être des pions dans cette guerre entre Yeerks et Andalites."

<Ça n'arrivera pas. Mon peuple n'est pas comme ça, > dit-elle.

"Nous verrons," dis-je.

Deux heures plus tard, un messager vint en se balançant à travers les arbres pour me dire qu'un vaisseau andalite plus grand atterrissait dans la clairière.

« Heureux maintenant ? » me demanda Aldrea.

Je souris. « C'est un début. »

Nous retournâmes dans la clairière. Nous fûmes embarqués à bord d'un vaisseau de guerre andalite plutôt magnifique, différent de ceux que j'avais vus. Un nom était inscrit sur la coque en écriture andalite fluide : Jahar.

À bord, un grand Andalite puissant nous attendait. Il nous lança un regard qui aurait pu être un rayon destructeur.

<Alloran !> s'exclama Aldrea.

<Que veux-tu dire par me faire descendre ici ? Quand je donne un ordre, je m'attends à ce qu'il soit obéi !> rugit-il. <Et c'est Prince de Guerre Alloran pour toi, jeune fille !>

<Je m'appelle Aldrea-Iskillion-Falan. Fille du Prince Seerow. Voici Dak Hamee, voyant du peuple Hork-Bajir.>

<Je sais qui vous êtes,> dit Alloran. <Et je regrette la mort de votre famille. Vous méritez sans doute des éloges pour vous être cachée pendant sept mois. Nous récompenserons celui qui a pris soin de vous. Est-ce vous, Hork-Bajir ? Tout ce que vous désirez. Nous vous remercions officiellement d'avoir caché cette jeune fille.> À Sofor et ses autres officiers, il ajouta : <Sortons d'ici. Orbite standard. Balayage des capteurs dès que nous quittons l'atmosphère. Il peut encore rester un ou deux vaisseaux Yeerk en vol.>

Aldrea tourna un œil sur tige vers moi. Je croisai son regard et souris.

Elle m'avait promis un jour de m'emmener voler. Bien sûr, c'était une promesse qu'elle avait faite comme une sorte de pot-de-vin. Et pourtant, voilà que cela se réalisait enfin.

Mais je n'avais pas le temps de savourer le moment. Cela me rendait triste. Il y avait eu peu de moments agréables au cours de ces sept derniers mois. Maintenant, cependant, j'avais des choses plus importantes à gérer. Je devais rester totalement impassible. Je devais être le voyant de mon peuple.

« Prince de Guerre Alloran, » dis-je, d'un ton amical mais non déférent. « Vous avez beaucoup à apprendre. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous faire un compte rendu de la situation ici. »

<Un compte rendu ? Ahh-hah-hah-hah ! C'est vous qui allez me dire !>

Lui et les autres Andals éclatèrent de rire. Je dus lutter pour contrôler ma colère. Dernièrement, j'avais de plus en plus de mal à gérer ma colère.

« Il y a dix-sept bases au sol des Yeerks réparties dans quatorze vallées, » dis-je. « Il y a trois camps miniers connus où les Yeerks s'affairent à extraire du fer, de la bauxite, du nickel, de l'étain, du cuivre et de l'uranium, ainsi que diverses pierres précieuses qui, m'a-t-on dit, sont utiles pour focaliser les destructeurs. La plus grande zone de construction se trouve à deux vallées à l'ouest d'ici. Elle est bien camouflée, ayant été creusée dans la pente de la vallée. Nous soupçonnons qu'ils ont construit quatorze chasseurs, basés sur un nouveau design mais similaires en capacités à vos propres chasseurs andalites. Ces chasseurs sont armés de deux armes à rayon Dracon, un mélange de la technologie des destructeurs andalites avec une technologie de particules-ondes Ongachic. »

Le Prince de Guerre Alloran resta figé. Tous les Andals restèrent figés.

« Dois-je continuer ? »

Alloran hocha lentement la tête.

« Les Yeerks construisent également un nouveau type de vaisseau, assez grand, très lourdement armé. Il semble presque avoir été inspiré par la physiologie Hork-Bajir. Nous... Aldrea et moi... avons pris l'habitude de l'appeler un vaisseau-lame. »

« Vous avez vraiment vu tout ça ? » demanda Sofor.

« Oui, » répondit Aldrea.

« Comment ? »

« Nous avons attaqué plusieurs de ces bases, » dis-je. « D'autres, nous les avons infiltrées. »

« Attaqué des bases Yeerk ? Quoi, à vous deux ? » dit Alloran.

« Non, Prince de Guerre Alloran, » dit Aldrea fièrement. « Nous avons attaqué avec l'armée Hork-Bajir. C'est ce que nous faisons depuis sept mois. Pas se cacher. »

« C'était une petite armée, » dis-je. « Nous avons eu un total de huit cent douze Hork-Bajir avec nous, à un moment ou à un autre. »

« Et maintenant ? »

« Quarante-deux sont avec nous maintenant dans cette vallée. Peut-être deux cents autres sont dispersés en petits groupes dans les autres vallées. Nous avons perdu... beaucoup. Très beaucoup. Je doute que nous aurions survécu un mois de plus. »

« Vous avez subi soixante-dix pour cent de pertes ? » demanda un des autres Andalytes, stupéfait.

« Oui. » Je fermai les yeux. Avait-ce été autant ? Oui. Sept sur dix des Hork-Bajir qui s'étaient ralliés à moi étaient morts.

Je regardai à travers un panneau transparent et vis ma propre planète pour la première fois. Était-ce ma propre vallée ? Ou avions-nous déjà survolé une autre vallée ? Cela importait-il ? Les Hork-Bajir n'étaient-ils pas tous un seul peuple ?

« Mais maintenant vous êtes là, » dit Aldrea avec enthousiasme. « Maintenant, nous allons chasser les Yeerks de cette planète ! »

Alloran soupira. « Nous le ferions, si nous étions toujours confrontés à la poignée de vaisseaux que les Yeerks avaient avant. Mais si ce que vous nous dites est vrai... Combien de Hork-Bajir ont été faits hôtes des Yeerks ? »

« Nous ne savons pas. Nous estimons qu'ils en ont peut-être quarante mille. Quarante mille hôtes Hork-Bajir, peut-être douze de leurs nouveaux chasseurs Bug actifs et en vol... c'est comme ça que nous les appelons. Et le vaisseau Blade, qui nous pensons est juste prêt à être opérationnel. Plus les vaisseaux Andalytes et Skrit Na qu'ils avaient déjà. »

Il y eut un long silence. Un très long silence.

« Mais... mais vous allez les détruire, » dit Aldrea avec espoir.

« Nous avons huit chasseurs, deux transports, un vaisseau de réapprovisionnement, un vaisseau de réparation. Un total de moins de mille guerriers. Nous avons détruit deux chasseurs Yeerk en venant ici. »

« Mais ce n'est pas assez ! » s'écria Aldrea.

« Quelques jours après avoir reçu votre message d'ici, nous avons reçu des rapports de renseignement indiquant que la flotte Yeerk était dans le Secteur Deux. La flotte principale est là. Nous avons supposé que puisque... que parce que vous... » Il ne termina pas.

« Je suis juste une femelle. Et la fille du Prince Seerow. Donc, vous avez supposé que j'étais une idiote, » dit Aldrea froidement.

« Il faudra un an à la flotte principale pour arriver ici, à moins que le Z-space ne se reconfigure, » dit un des officiers.

« Ça va être une petite guerre difficile, » dit Alloran avec gravité. « Une très petite guerre difficile. »

« Et ça commence maintenant ! » s'écria Sofor. « Nous avons plusieurs contacts, qui se rapprochent rapidement ! »