Chapitre 22

Une rampe en béton menait vers le quai de chargement et la large porte de garage en métal.

Nous nous sommes rassemblés en bas de la rampe.

James, sous la morphose du lion, s'adressa à toute l'équipe.

<Ok. Nous allons le faire. Et nous ne sommes plus handicapés. Nous n'avons pas besoin d'attendre que les gens ouvrent les portes. Kelly, défonce-la et allons-y.>

Kelly recula, renifla, et gratta le sol.

Puis elle chargea la rampe, sabots tonnant. Lorsque son crâne massif rencontra la porte en métal, elle se froissa.

WHAM!

Elle recula. Laisse Judy, sous la morphose de l'éléphant, enfoncer à nouveau la porte. Cette fois, elle céda.

Et ils étaient là.

Tom, son bataillon de Hork-Bajir, et les Animorphes.

Jake était vivant. Du sang coulait de son front, mais il était vivant.

<Go go go!> cria James.

Kelly chargea trois Hork-Bajir alignés côte à côte.

BLAM!

Elle les renversa comme des quilles.

Tseeeew! Tseeeew!

Trois autres Hork-Bajir s'éparpillèrent, des rayons Dracon tirant.

Collette se précipita avec la vitesse inattendue du crocodile. Sa queue épaisse et musclée fouetta les chevilles des Hork-Bajir. L'un d'eux tomba lourdement sur son derrière. Un autre grogna et donna un coup de griffe, laissant une longue entaille dans le dos du crocodile. Pas assez profonde pour causer de graves dommages. Mais Collette fut notre première victime.

<Ne t'inquiète pas, Collette!> criai-je. <Ça guérira quand tu démorphoseras!>

Collette claqua des mâchoires et retourna dans la mêlée.

<Qui veut lutter avec ce gros bébé vert!> cria-t-elle.

Peut-être que les sports extrêmes étaient vraiment son truc.

Tom leva son bras. Pointa une arme directement sur Timmy.

« Attention ! » commanda James.

« Je l'ai ! »

Et avec une grâce incroyable, Timmy rassembla les pattes musclées du lynx sous lui et bondit.

« Ooof ! »

Tom fut renversé au sol. Le lynx rebondit sur sa poitrine. Saisit le poignet de Tom jusqu'à ce qu'il lâche le pistolet. Le frappa dans l'ombre avec sa patte.

Et puis le cube de morphing roula hors de la poche de la chemise de Tom.

James s'avança d'un bond et attrapa le cube de morphing entre ses dents.

« Arrêtez-le ! » hurla Tom.

Il lutta pour s'asseoir mais Timmy rebondit sur sa poitrine.

Jake et les autres s'étaient cachés derrière un mur de boîtes et avaient morphé. Ax s'était libéré de son ravisseur, qui avait maintenant un bras en moins. Tobias avait morphé puis était redevenu un faucon à queue rousse.

Juste à temps, d'ailleurs.

Je me suis retourné. À travers l'ouverture laissée par la porte détruite, j'ai vu une longue limousine noire s'arrêter brusquement.

Les portes s'ouvrirent.

Visser Un émergea sous sa forme humaine. Et immédiatement démorpha en Andalite.

Un camion de déménagement s'arrêta derrière la limousine.

Puis un autre.

Les portes du premier camion de déménagement s'ouvrirent et un autre bataillon de Hork-Bajir en sortit.

Les portes du second camion de déménagement s'ouvrirent et une foule de Taxxons en jaillit. Sans doute avides de nouvelles proies.

Visser Un monta lourdement la rampe. Timmy se glissa dans l'ombre, laissant Tom toujours étendu sur le sol.

« Où est le cube de morphing ? » exigea Visser Un.

Pas de salutations. Pas de formalités ni de préliminaires.

La bouche de Tom trembla nerveusement. Lentement, il se leva ; ses yeux restèrent fixés sur le visser. « Il est ici. Quelque part. Le lion l'a pris et... »

« Donc ! » rugit le visser. « Tu as encore échoué. C'est la dernière fois. Si les bandits ne te tuent pas, je te tuerai moi-même. »

« Je l'avais ! J'avais le cube de morphing », cria Tom. « Il était dans ma main ! »

« Alors ton échec est encore moins pardonnable ! » cracha Visser Un.

« James ! »

Il nous avait rejoints.

« Le cube est en sécurité, » dit-il.

« Quelqu'un doit le récupérer, » répliqua Jake avec impatience. « Il ne devrait pas être hors de notre vue. Allons-y. »

Lentement, notre équipe forma une ligne. Grizzly. Gorille. Tigre. Andalite. Faucon. Loup.

Puis l'équipe de James. Lion. Crocodile. Lynx. Taureau.

Ensuite, l'équipe de Craig. Et celle d'Erica.

Lentement, l'attention du visser fut captée. Peut-être ai-je imaginé la peur qui passa furtivement sur son visage andalite énigmatique alors qu'il observait nos forces.

Peut-être pas.

Mais pour la première fois depuis le début de cette guerre, cela semblait être un combat équitable.