Chapitre 13

Piégé par une araignée !

Nous étions dans le bâtiment le plus sécurisé du monde. Nous étions entourés par les forces de sécurité de cinq nations, plus les Yirks, et j'avais été pris par une araignée !

L'araignée avançait, prudente mais pas lente. Elle se frayait un chemin avec précaution à travers les brins de la toile. Je pouvais clairement voir ses yeux globuleux : une paire beaucoup plus grande, puis deux paires d'yeux plus petits en dessous. Et je pouvais voir les pièces buccales cruelles, spécifiquement conçues pour déchirer la chair des insectes.

<Deux minutes, Prince Jake !> dit Ax.

<Je dé-morphose !> cria David.

<Non !> rugis-je. <Tu seras écrasé à l'intérieur de ce conduit.> Je ne pouvais pas me libérer de la toile. Du moins pas sans un peu de poids supplémentaire.

J'ai commencé à démorphoser, à vitesse maximale. J'étais un insecte de cinq centimètres de long. Quelques instants plus tard, j'étais un insecte de dix centimètres de long avec des caractéristiques très étranges. La toile s'est affaissée. J'ai heurté le sol métallique du conduit.

<Que fais-tu ?> cria Rachel.

<Aaaahhhh !> s'écria soudain Cassie.

<Cassie est blessée !> hurla David.

L'araignée continuait d'avancer. Je continuais de croître. J'étais long de douze centimètres.

Déjà, mes caractéristiques de libellule étaient modifiées alors que l'ADN humain commençait à se réaffirmer.

Ma vision arrière montrait les puces, maintenant séparées par plus de distance, alors que la chair en dessous se gonflait. Mais une puce n'allait plus bien.

Une puce suintait du sang. Le sang s'écoulait à travers les plaques blindées.

Mon sang ! Mon corps en morphose devait avoir créé une artère semi-humaine ! La soudaine poussée de pression sanguine avait fait éclater l'intérieur de Cassie.

Mon esprit hurlait. Cassie était blessée ! L'araignée avançait toujours ! Mon propre corps était dans un état étrange.

Mais j'étais libre de la toile ! J'ai fait bourdonner mes ailes. Rien ! J'étais trop grand. Je devais remorphoser, revenir à la taille d'une libellule.

Rétrécir... trop lentement ! Et maintenant l'araignée était à nouveau audacieuse, avançant d'un trot à huit pattes. Ses pièces buccales broyaient frénétiquement.

Je morphosais aussi vite que possible. Presque redevenu une libellule, et libre de la toile. Mais Cassie était tombée !

<Une minute, Prince Jake,> dit Ax, avec un ton de désespoir évident dans sa voix de pensée.

<Non ! Je ne vais pas être piégé comme ça !> hurla David. <Non ! NON ! NOOOO !>

Il a commencé à démorphoser. J'ai fait bourdonner mes ailes, décollé et fait un demi-tour rapide en plein air. J'ai vu Cassie allongée, impuissante, sur le sol. J'ai foncé, l'ai saisie dans mes mâchoires, et tiré comme jamais je n'avais tiré auparavant. Par le chemin d'où nous étions venus.

Mais maintenant David grandissait, me pesant !

Trop peu de temps !

J'ai vu la grille. J'ai vu les lattes verticales. J'ai replié mes ailes, passé à travers, et crié, <DÉMORPHOSE ! Maintenant ! Maintenant ! Maintenant !>

Cinq puces ont catapulté de mon dos et tourbillonné dans l'air, grandissant même en tombant.

<Cassie ! Démorphose !>

Je l'ai relâchée. Je l'ai vue tomber, disparaître de vue alors qu'elle chutait et chutait à des millions de kilomètres au sol de la salle de banquet.

Je perdais la morphose au moment où je me posais sur une étroite table incurvée.

<Je ne peux pas sortir de la morphose !> cria Marco.

Mon cœur s'est arrêté de battre. <Non, non, non ! Marco, continue d'essayer ! Continue d'essayer !>

Je sortais moi-même, grandissant sur la table. Les ailes disparaissaient, l'abdomen se rétrécissait, les jambes s'épaississaient.

Mes propres yeux émergeaient, et à travers eux, je pouvais voir quelqu'un en train de morphoser à moins de trente centimètres sur la table. Mais ce n'était pas comme aucune morphose que j'avais vue. La personne ne changeait pas, mais grandissait simplement.

Grandissant en une puce. Une puce de trente centimètres. Plus grande. Soixante centimètres !

Laissez-moi vous dire quelque chose : Il y a une raison pour laquelle les insectes dégoûtent les gens. Un jour, allez regarder une photo agrandie d'une puce. Et imaginez-la devenir de la taille d'un humain.

Elle se tenait sur six pattes hérissées. Le corps était de la couleur de la rouille. Il était étroit, comme s'il avait été écrasé par un train. Il était fait de plaques d'armure imbriquées. Sa tête était un casque hideux, avec une rangée de pointes qui se dressaient tout autour du haut et des côtés. Au bas du casque se trouvaient plus de pointes, comme une horrible parodie d'une moustache. Deux antennes trapues dépassaient. Des "dents" de tigre à dents de sabre descendaient tout droit.

Il avait deux yeux noirs comme des boutons. Des yeux morts, sans âme. C'était maintenant une puce aussi grande qu'un chien.

<Marco?!> criai-je.

<Oh, s'il te plaît, aide-moi ! Aide-moi !>