Chapitre 25

"Je suis très satisfait des conditions atmosphériques que nous connaissons aujourd'hui. L'absence de nuages a permis au soleil de se montrer, rendant ainsi l'éclairage électrique inutile. In-NU-tile. IN-utile. De plus, l'absence de précipitations a évité que ma peau artificielle ne devienne désagréablement humide, ce qui -"

"Ax ?" Je l'ai interrompu.

"Oui, Marco ?"

"Arrête ça. S'il te plaît."

"Allez, Marco," dit Tobias. "Il s'entraîne juste à faire la conversation. Nous y avons passé des heures la nuit dernière."

"Merci encore, Marco," dit Ax, "de m'avoir invité à cette cérémonie primitive mais intéressante."

"Tout le plaisir est pour moi, Ax-man. Ne t'approche pas de la table du buffet."

"Comment définis-tu 's'approcher' ?"

"Ax, je te le dis : pas de nourriture."

"C'était vraiment un joli mariage," dit Cassie.

"Ouais," j'ai acquiescé. "Mais je n'arrive pas à croire que Rachel ait pleuré."

"Hé," répliqua Rachel. "Beaucoup de gens pleurent aux mariages."

"Ouais, je ne savais juste pas que tu avais de vrais conduits lacrymaux, Rachel."

"Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi, Marco," répondit-elle. Son ton semblait presque gentil.

Rachel ? Gentille ? Avec moi ?

"C'est le smoking, n'est-ce pas ?" dis-je. "C'est pour ça que tu es gentille avec moi. Le smoking me donne un tout nouveau look. Très Sean Connery. Très Pierce Brosnan."

"Ne le fais pas," avertit Tobias.

"Je n'ai pas le choix," dis-je. "Je dois le dire : Bond. James Bond."

C'était deux semaines après notre bataille avec William Roger Tennant. Elles avaient été deux semaines très occupées. Et pour une fois, cette activité n'avait rien à voir avec les Yirks ou des batailles extraterrestres de quelque nature que ce soit.

Grâce à Ax, la crise de William Roger Tennant a été intégrée à une diffusion télévisée locale. Naturellement, les chaînes d'information ont diffusé la vidéo. CNN l'a passée environ quatre mille fois.

Personne n'avait revu Tennant depuis.

Après l'incident de William Roger Tennant, j'ai passé quelques jours à réfléchir à ce que mon père avait dit. À propos de tourner la page. De prendre un nouveau départ. De former une équipe.

J'avais aussi pensé à ce que Cassie avait dit, à propos de devoir faire face à ce qui "est", aux choses telles qu'elles sont, et non comme je voudrais qu'elles soient.

Et je me souvenais des mots immortels de réconfort de Jake. "Je me fiche de tes problèmes. Tu gères ça, maintenant."

Mais surtout, je me souvenais de ce que j'ai toujours cru. Ce que ma mère m'a appris. Que bien que certaines choses soient tout simplement horribles, la plupart des choses de la vie peuvent être vues soit comme tragiques, soit comme comiques. Et c'est à toi de choisir. La vie est-elle une longue et fastidieuse épreuve de tristesse, de regret, de culpabilité, de ressentiment et d'apitoiement sur soi-même ? Ou la vie est-elle étrange, scandaleuse, bizarre, ironique, et simplement stupide ?

Il faut opter pour stupide.

Ce n'est pas la solution de facilité. L'apitoiement sur soi-même est la chose la plus facile au monde. Trouver l'humour, l'ironie, la légère justification pour un optimisme décalé et sceptique, c'est difficile.

Quoi qu'il en soit.

Le passé était révolu. Ma mère, Visser Un... Je devais mettre cela de côté et penser à mon père. Et à moi.

Il était temps de reprendre ma vie en main.

Adieu, rêve. Bonjour, Euclid.

Avant le mariage, j'ai eu une longue discussion avec mon père. Je lui ai dit que le mariage me convenait.

J'étais le témoin. Vous pouvez imaginer vos propres blagues. Rachel en a fait plusieurs.

Le lendemain du mariage, nous avons commencé à installer Nora. Elle comprenait que je n'allais pas l'appeler "Maman". J'ai une mère. C'est tout ce que j'aurai jamais. Qu'elle soit vivante ou non.

Quelques jours plus tard, tout était terminé. Nora était avec nous maintenant. Le chien aussi. Nora ne me dérangeait pas. Je pouvais voir qu'il y avait peut-être moyen qu'on s'entende bien.

Je détestais toujours ce chien.

Je rentrais de l'école quand j'ai entendu le téléphone sonner. Il sonne plus souvent maintenant que Nora est là, parce qu'elle reçoit des appels de parents demandant pourquoi leurs enfants échouent en maths.

J'ai décidé de ne pas répondre. Laisser le répondeur le faire.

Et puis, j'ai entendu sa voix.

"Marco, si tu es là, décroche."

Ma mère.

À suivre dans... Visser