Chapitre 25 - Marco

"Aaaaaaahhhhh !" cria Cassie.

"Attention ! Attentionattentionattentionattention !" cria Jake.

"Vous pourriez vous taire tous les deux ?" exigeai-je. "J'essaie de conduire ici !"

"Voiture ! Voiture ! Voiture !" cria Jake.

Je tirai le volant à gauche. La voiture passa à toute allure, klaxon hurlant. Le conducteur sortit la main par la fenêtre et fit un signe avec ses doigts.

"C'est grossier," dis-je. "Et totalement inapproprié."

BAM !

"Aaaaaaaahhhhhh !"

"Oh, c'est juste une poubelle," dis-je. "Détendez-vous."

BAM ! BAM ! BAM !

"Bon, d'accord, c'est quatre poubelles," dis-je.

"Sors du trottoir, espèce de fou !" dit Jake.

Je tirai le volant à droite. Nous heurtâmes le trottoir, effleurâmes une voiture garée, et...

BAM ! BAM ! BAM !

"Tu détestes les poubelles ?" demanda Jake. "C'est ton problème ? Tu DÉTESTES JUSTE LES POUBELLES ?!!"

"Je ne peux pas conduire avec toi qui hurle dans mon oreille," dis-je.

"Tu ne sais pas conduire du tout !" dit Jake.

"Gauche ! Tourne à gauche ! Là, là ! Tourne à gauche ! C'est par là," dit Cassie, prenant une pause dans ses cris.

Je tournai à gauche. Je manquai la rue, mais heureusement, les gens qui vivaient à ce coin n'avaient pas d'arbres dans leur jardin.

BUMP ! Sur le trottoir. BUMP ! Les roues arrière sur le trottoir. J'appuyai sur l'accélérateur et traversai la pelouse.

"Cool," dis-je.

"Je vais te tuer, Marco," dit Jake d'une voix étrangement calme. "Si je survis, je vais te tuer."

"Tu as dit que tu savais conduire !" accusa Cassie.

Je haussai les épaules. En fait, ce que j'avais dit, c'était que je marquais des millions de points en jouant à Wipeout, cet excellent jeu vidéo. "Bon, ce n'est pas exactement comme Wipeout. Je fais de mon mieux."

BUMP. BUMP. J'étais de retour sur la route.

Soudain, un éléphant traversa la rue en trombe à un pâté de maisons. Un éléphant avec de petites oreilles roses.

Le Veleek était juste derrière lui.

« C'est Rachel ! » cria Cassie. « Elle est encore en vie ! »

« Pas pour longtemps, peut-être, » dit Jake sombrement. « Je vais me transformer. Marco ? Suis cet éléphant ! »

L'éléphant courut derrière un Winnebago. Le Veleek réduisit le Winnebago en sciure.

L'éléphant se tourna pour faire face à l'animal. L'éléphant planta fermement ses pieds, leva sa trompe en signe de défi et fit face à la bête aux cent bouches.

« Oui, c'est bien Rachel, » dis-je.

J'appuyai sur l'accélérateur du camion. Nous avons brûlé du caoutchouc et foncé en avant dans la rue.

« Allez, gros tas de poussière, je suis juste ici ! » cria Jake. De la fourrure orange et noire poussait déjà sur son corps. Des crocs de tigre grandissaient, gonflant sous sa lèvre supérieure.

Soudain, des cordes vivantes, comme des tentacules, s'enroulèrent autour du corps énorme de Rachel. La bête de poussière l'enveloppa. La couvrit.

« NON ! » cria Cassie. « Rachel ! NON ! »

Le Veleek commença à s'élever du sol.

Puis il retomba.

« Oh ! Évidemment ! » m'exclamai-je. « Il n'essaie pas de nous tuer ! Il veut nous capturer ! Il essaie d'emporter Rachel. »

« Il ne peut pas la soulever, » dit Cassie. « Elle est trop lourde. »

À ce moment-là, le Veleek nous remarqua. Ou du moins remarqua Jake, qui se transformait en tigre.

Le Veleek lâcha Rachel. Elle tomba d'un mètre environ, mais cela suffit à fissurer le revêtement de la route.

« Je vais vers Rachel, » cria Cassie. Elle commença à grimper par-dessus Jake pour sortir. Mais ça ne marchait pas parce que Jake était déjà à moitié tigre, et qu'il était en train de s'extraire de son siège.

« Jake, mieux vaut monter à l'arrière, mec. Tu deviens grand, » dis-je en freinant.

Jake ouvrit la porte et sortit du camion. Il était maladroit parce qu'il avait des jambes qui n'étaient ni humaines ni de tigre, mais un étrange mélange des deux. Ses mains étaient des griffes couvertes de fourrure qui pouvaient à peine manipuler la poignée.

Mais Jake s'extirpa et sauta à l'arrière du pickup. Cassie sortit juste derrière lui.

« Bonne chance, les gars, » dit Cassie. Elle claqua la porte.

Dans un souffle de vent, le Veleek se précipita vers nous.

Je mis le camion en marche arrière et appuyai sur l'accélérateur.

WHAM !

Je grognai. Quelqu'un avait garé une voiture exactement là où j'avais besoin d'aller.

<Retourne-toi !> cria Jake par télépathie.

Je tournai le volant et en même temps, j'appuyai à fond sur l'accélérateur. C'était totalement hollywoodien ! On parle de pneus qui crissent, de la fumée qui s'en dégage, puis ZOOOOM !

J'avais un tigre à l'arrière d'un pickup que je pouvais à peine conduire, et j'étais poursuivi par le monstre le plus puissant que j'aie jamais vu.

Plus tard, j'aurais peur. Mais à cet instant précis, je pensais juste, C'est tellement cool.