Chapitre 18

Swoosh !

Le vaisseau Bug passa à nouveau, sembla marquer une pause, puis se posa doucement sur le sol de la carrière.

Les vaisseaux Bug sont les plus petits des vaisseaux Yeerk. Ils ne sont pas beaucoup plus gros qu'un bus scolaire. Ils ont un aspect capuchonné, insectoïde, sauf que de chaque côté il y a de très longues lances dentelées pointant vers l'avant. Donc, ils ressemblent un peu à un cafard tenant deux lances.

Le vaisseau Bug atterrit aussi doucement qu'une plume.

Je retins mon souffle.

<Attends,> dit Jake. <Attends.>

La trappe s'ouvrit. Un Contrôleur Hork-Bajir en sortit.

Le prince Andalite, le frère d'Ax, nous avait dit que les Hork-Bajir étaient un peuple bon et décent qui avait été réduit en esclavage contre sa volonté par les Yeerks.

Hum, peut-être. Mais leur apparence, c'était une toute autre histoire. Les Hork-Bajir sont de grandes lames de rasoir ambulantes. Ils mesurent environ sept pieds de haut, ont deux bras, deux jambes et une queue épineuse semblable à celles des Andalites.

Des lames semblables à des épées partent en avant de leurs têtes serpentines. Il y a des lames à leurs coudes, à leurs poignets et à leurs genoux.

Je veux dire, pour le dire autrement : si les Klingons existaient, ils auraient peur des Hork-Bajir.

<Préparez-vous.> Jake encore.

Le Hork-Bajir s'écarta du vaisseau Bug. Puis, il resta simplement là.

<Il y aura un Taxxon à l'intérieur,> nous rappela Ax.

<Ouais. On sait,> dis-je.

Pourquoi le Hork-Bajir restait-il juste là ? Il devrait regarder autour de lui. Après tout, il répondait à une balise de détresse. Pourquoi restait-il là comme s'il attendait quelque chose ?

<À trois,> dit Jake dans nos têtes. <Un... Deux... Trois !>

"Tsseeeeerrrr !"

Tobias fondit, tombant du ciel à près de cent miles à l'heure. Il rabaissa ses serres et frappa le visage du Hork-Bajir.

"RROOWWWRR !" Jake bondit de sa cachette. Il s'élança dans les airs et frappa le Hork-Bajir avec ses pattes tendues, griffes sorties.

Le Hork-Bajir s'effondra violemment.

Jake roula sur le côté alors que le Hork-Bajir tranchait l'air comme un mixeur fou.

Mais c'est alors que Rachel arriva, aussi grande qu'un tank.

<OK, recule, Jake,> dit Rachel. <Je l'ai.>

Elle appuya une grosse jambe, semblable à un tronc d'arbre, sur la poitrine du Hork-Bajir et le plaqua au sol. Elle ne l'écrasa pas, elle le maintint juste comme un insecte qui pourrait facilement être écrasé.

Le Hork-Bajir décida qu'il était temps d'arrêter de se débattre et de rester très immobile.

Trop facile, me prévint une partie de mon esprit. Trop facile. Aucun Contrôleur Hork-Bajir n'avait jamais abandonné de cette façon.

Mais j'avais d'autres problèmes. Mon travail était d'entrer dans le vaisseau Bug. Attraper le pilote Taxxon.

<Allons-y !> criai-je.

Je courus en avant, avançant maladroitement sur mes jambes trapues de gorille, balançant mes bras massifs et puissants de gorille. Cassie et Ax étaient juste là avec moi. Les Taxxons sont des mille-pattes répugnants et surdimensionnés, mais je n'étais pas inquiet. Nous étions largement capables de gérer un Taxxon.

Mais ensuite -

Zzzzzzzzaaapppp !

Un faisceau de lumière rouge brillant trancha l'air à quelques centimètres devant moi. Il bloqua mon chemin.

Zzzzzzzzaaaapppp !

Un autre faisceau de lumière rouge aveuglante. Celui-ci passa derrière moi. Il explosa le gravier en vapeur en traçant un chemin !

<Faisceaux Dracon !> cria Ax.

Je fis demi-tour, cherchant un abri.

Zzzzzzaaaaappppp !

<Regarde !> cria Cassie dans nos têtes. <Là-haut, sur le bord de la carrière !>

Je regardai, alors que les faisceaux Dracon formaient une cage de lumière mortelle autour de nous. Le bord de la carrière au-dessus était bordé de Hork-Bajir. Je regardai à gauche. Plus ! À droite... encore plus !

La carrière entière était bordée de guerriers Hork-Bajir, chacun armé d'un Dracon beam. Il devait y en avoir une centaine. Nous étions entourés.

Complètement entourés.

< Restez en morph, > ordonna Jake. < Ne leur laissez pas savoir que nous sommes humains. >

< Chargeons-les ! > cria Rachel.

< Non ! Tu ne peux même pas grimper cette paroi rocheuse. Ne sois pas stupide ! >

Cassie appela Tobias. < Tobias ! Tu peux t'enfuir ! >

< Je ne pense pas, > dit-il. < Pas de vent de face. Il me faudrait quelques minutes pour m'envoler hors d'ici. Ils me grilleraient avant que je sois hors de portée. >

La réalité nous envahit. Le désespoir.

< Qu'allons-nous faire ? > se lamenta Cassie.

< Il doit y avoir une issue ! Il doit y en avoir une ! > cria Rachel.

< Pas cette fois, > dis-je sombrement.

Nous étions piégés. En infériorité numérique. Déjoués.

Fichus.

Et c'est alors qu'il est arrivé.