Chapitre 16

Rachel ! Piégée !

<Dégagez ! Tout le monde en arrière ! Prenez de l'altitude !>

BRRRRRRINNNNNNNGGGG !

ScreeeeEEEE ! ScreeeeEEEE ! ScreeeeEEEE !

Les alarmes retentissaient. Une sirène hurlait. J'entendais des voix d'hommes crier.

J'ai vu Cassie monter très haut, dépassant le sommet du mur pour garder son élan. Mais Marco et Ax luttaient contre un air stagnant. Moi aussi. Je battais des ailes avec force, mais l'air près du sol était calme et frais. Je battais des ailes encore plus fort et montais, mais lentement. Trop lentement.

"Tirez sur eux !"

"Quoi, les oiseaux ?"

"Oui ! Les oiseaux ! Ce sont les ordres !"

<Prince Jake !> cria Ax, <J'ai été touché !>

J'ai vu le busard des marais vaciller en l'air et commencer à tomber. Pourrais-je l'atteindre avant qu'il ne touche le sol ?

<Tiens bon, Ax-man, j'arrive,> dit Tobias. Il était le seul d'entre nous avec de l'altitude. Il descendait en piqué fou et suicidaire, plongeant vers le sol.

Ax était à dix mètres dans les airs quand il a commencé à tomber. Tobias était à quinze mètres. C'était impossible !

Mais Tobias descendait, tel une balle rougeâtre. Il a rattrapé Ax lorsque le corps flottant d'Ax était à un mètre du sol.

<Ça va faire mal !> cria Tobias. Il enfonça ses serres dans l'épaule et la poitrine d'Ax, ouvrit ses ailes et balaya le long de la pente herbeuse, jamais à plus d'un centimètre du désastre.

Cassie se précipitait pour aider. Elle attrapa une des ailes d'Ax et elle et Tobias parvinrent à traîner et tirer l'Andalite blessé par-dessus la clôture intérieure et la seconde clôture. Mais ils le laissèrent tomber dans l'enclos des chiens.

Une meute de Rottweilers fonça sur lui.

Les chiens couraient, salivant, leurs grandes babines tremblantes. Leur dresseur suivait plus lentement, déployant un pistolet mitrailleur.

<Cassie ! Tobias ! C'est maintenant ou jamais !> criai-je en plongeant. Trop peu profond, trop lent. Les chiens allaient forcément me voir venir. Mais je visais droit sur eux. Droit vers les yeux de l'animal le plus proche. Je tendis mes serres en avant.

Le chien m'aperçut du coin de l'œil. Il se retourna ! Je frappai !

Clac ! Une mâchoire massive et écrasante se referma sur le bout de mon aile gauche. Mais les dents ne trouvèrent que des plumes. J'ai touché l'herbe, roulant. Le chien vint vers moi. En trois bonds, il m'aurait. J'étais impuissant.

Puis quelque chose surgit juste derrière moi : un deuxième balbuzard ! Marco !

Marco griffa le chien par derrière, traçant une ligne rouge le long du cou du chien.

ROOWWWRR !

Le chien se retourna, Marco s'envola, et je travaillais comme un forcené pour décoller du sol.

Mais le deuxième chien avait gardé son attention sur Tobias, Cassie et Ax. Tobias et Cassie battaient des ailes frénétiquement, traînant le corps déchiqueté d'Ax sur l'herbe. Ils allaient presque décoller, puis retombaient. Le chien était sur eux.

<Laissez-le !> criai-je.

<Pas question !> cria Tobias.

<Faites-le ! Faites-le ou vous êtes tous morts !>

Tobias et Cassie lâchèrent le corps d'Ax. Ils s'envolèrent et le chien courut directement vers Ax blessé et le saisit entre ses mâchoires.

« Tiens bon ! Tiens bon, Achille ! » cria le maître-chien.

Avec ma vision perçante, je vis le chien figer sa mâchoire. Il tenait Ax mais ne serrait pas.

<Que faisons-nous?> cria Cassie.

<Partez d'ici ! Bougez ! Bougez !> criai-je.

J'attrapai une légère brise et m'envolai au loin. Des hommes armés et plus de chiens encerclèrent Ax.

À travers la fenêtre prétendument ouverte de la maison, je vis d'autres hommes courir pour entourer Rachel.

Deux d'entre nous capturés. Et c'était de ma faute.