Prologue

Aristh Elfangor-Sirinial-Shamtul en avait fini avec la guerre. Il en était malade à en mourir.

Il avait causé l'infestation Yeerk de son propre prince et créé l'abomination maintenant appelée Visser Trois. Il n'avait pas pu sauver son ami et compagnon aristh Arbron, désormais piégé pour toujours dans le corps d'un Taxxon.

Désastre sur désastre. Échec sur échec.

Maintenant, il en avait fini avec tout cela. Il s'était échappé vers la planète appelée Terre avec Loren, l'humaine qu'il aimait. Il se transformerait en humain. Vivrait comme un humain. Se perdrait parmi les humains. Peut-être même, d'une manière ou d'une autre, trouverait-il le bonheur.

Mais il possédait toujours la plus grande arme que la galaxie ait jamais connue : la Matrice du Temps.

La Matrice du Temps pouvait voyager dans le temps en arrière comme un vaisseau Z-space pouvait voyager dans l'espace. Elle donnait à la personne qui la contrôlait un pouvoir inimaginable. Une personne voyageant en arrière pouvait réécrire l'histoire.

En utilisant la Matrice du Temps, des espèces entières pouvaient être exterminées. Plus qu'exterminées. Elles pouvaient être rendues comme si elles n'avaient jamais existé.

C'était un pouvoir trop grand pour être confié à quiconque. Surtout, pensa amèrement Elfangor, à un échec comme lui.

La Matrice du Temps était une sphère, plus haute qu'un humain. La détruire était physiquement impossible. Mais elle pouvait être cachée. Pour un temps, au moins.

Il trouva un endroit vide. Rien que des arbres. N'utilisant que l'équipement disponible à n'importe quel humain, il creusa un trou et y roula l'appareil. Il le recouvrit.

Et puis, il se transforma en humain.

Deux heures plus tard, il n'était plus un Andalite. Il était piégé. Humain. Humain pour toujours, ne faisant plus partie de la vaste guerre entre Andalite et Yeerk. Il était libre.

Ou du moins le pensait-il.

De nombreuses années plus tard, il revint au même endroit. Désespéré au point d'essayer d'utiliser la Matrice du Temps. L'endroit était devenu un chantier de construction. Cette fois-ci, il n'y aurait pas d'échappatoire.

Son temps s'épuisait. À quelques mètres seulement de la machine qui aurait pu lui donner tout le temps du monde.