Chapitre 20

Il fallut plusieurs minutes pour que ma tête se clarifie. À ce moment-là, Tobias s'était retransformé en faucon à queue rousse.

Il y avait de forts coups à la porte de la salle d'opération.

"Tobias ? Content de te voir, mec."

Rachel lui fit un câlin - ou du moins aussi proche qu'elle pouvait avec un oiseau. Puis elle lui cria, "Tu es arrivé juste à temps, n'est-ce pas ?"

<Hey, essaye de trouver ton chemin dans cet asile de fous. Ces morphs Nartec sont faibles, lents et se fatiguent facilement hors de l'eau. Ils sont beaucoup plus forts dans l'eau. Mais probablement pas dix pour cent de la population est assez forte à sec pour faire une longue marche. Ce type Naca est l'un des rares chanceux. Comme les gardes qu'ils te laissent voir. Mon morphing n'était pas très bon.>

Je fis un signe de tête vers la trappe en acier fermée et verrouillée. "Des méchants là-dehors ?"

<Oui. Beaucoup d'entre eux. Un par un, ils ne sont pas trop durs, mais cinquante d'entre eux, armés, c'est autre chose.>

"Et Ax ?"

<Oh. Il est là-dedans.>

Il pointa vers une deuxième trappe, plus petite. Rachel fit tourner le verrou de la roue et l'ouvrit d'un coup sec. De l'air froid s'en échappa. C'était un réfrigérateur. Étanche à l'air.

Ax sortit en ayant l'air aussi furieux que je l'ai jamais vu.

<Je suppose que mon ADN n'était pas assez bon pour améliorer cette espèce pathétique,> dit-il avec hauteur.

"Ne te plains pas," dit Cassie. "Tu n'aurais pas apprécié le processus d'extraction."

<Je n'ai pas peur des aiguilles.>

"Ils utilisent tout le corps. Ils le broient et le traitent, et bourrent ce qui reste," expliqua Cassie.

<Ah. Eh bien, ce ne sont que des humains mutés. On ne peut pas s'attendre à trop.>

"J'ai merdé," dis-je. "J'ai oublié qu'ils étaient amphibiens. C'est comme ça qu'ils nous ont surpris sur la chaussée. Mais ils ne savent pas que nous pouvons voler." Je pointai vers le hublot rond ouvert. "Ils vont bientôt entrer ici. Soyons ailleurs."

Nous avons morphé. Les Nartec ont enfoncé la porte juste au moment où le dernier d'entre nous passait par le hublot et prenait son envol.

<On va où ?> demanda Rachel.

<Le Sea Blade. Visser ou pas visser, j'en ai assez. Nous prenons ce navire et nous sortons d'ici. Tobias ? Peux-tu nous ramener ?>

<Oh, oui. J'ai appris à bien connaître cette ville ces dernières heures.>

<Je suis contente que tu ailles bien, Tobias,> dit Rachel. <Je déteste quand tu ne te fais pas capturer avec nous.>

<Ouais, eh bien, je m'inquiétais pour vous aussi.>

Tobias nous guida de retour dans les airs au-dessus du quai. Nous avons atterri dans une ruelle pas très différente de celles que nous utilisions chez nous. Les déchets sont des déchets, je suppose, partout dans la galaxie. C'était l'équivalent de deux pâtés de maisons jusqu'au Sea Blade.

<Okay. Démorphez. Puis préparons-nous pour un combat. Nous y allons fort et vite.>

<Tu veux dire à la Rachel ?> se moqua Marco.

<D'accord. Faisons cela à la manière de Rachel.>

Les pieds, les pattes et les coussinets frappant le sol, les sabots résonnant, nous courions vers le quai en bois. À travers les rues étroites des Nartec. Sur des étendues de sable, de boue et de coquillages.

Devant des citoyens Nartec stupéfaits. Des mères tirant leurs enfants hors du chemin. Des vendeurs criant alors que nous renversions des chariots et des étals sur notre passage.

Un tigre, un ours, un loup, un gorille, un faucon et un Andalite, nous réussissions à être la vue la plus étrange dans ce lieu le plus étrange.

<Le voilà !> s'écria Cassie.

J'entendis des voix monter. Le grondement sourd d'une foule se formant.

<Prince Jake. Je crois que la nouvelle de notre évasion est parvenue à la reine Soco.>

<Ouais. Tobias ! Vois-tu un moyen d'entrer dans le vaisseau?>

<C'est grand ouvert. Une trappe principale juste derrière la bosse surélevée à l'arrière.>

<Montre le chemin.>

Tobias plongea vers la porte ouverte. Il ralentit pour que nous puissions voir où il allait. Il fut le premier à entrer, mais Rachel était juste à quelques pas derrière. Plusieurs Nartec essayèrent de lui barrer la route. Elle les heurta comme un bus fou.

Rien ne résiste à la charge d'un ours grizzly. Rien fait de chair et de sang, en tout cas.

Nous nous engouffrâmes à sa suite. Elle saisit le bord de la lourde porte en métal avec une patte massive et -

WHAAAMMM !

Elle claqua la porte et, avec l'aide de Marco, glissa les verrous en place et sécurisa les loquets.

<Prince Jake.> La voix d'Ax était grave. <Je demande de l'aide pour retirer l'ancien équipage du visser de leurs postes.>

Nous nous précipitâmes dans un couloir menant à une salle de contrôle centrale.

Et nous nous arrêtâmes net au seuil de la passerelle.

<Oh, mon Dieu...> s'étouffa Cassie.

Hork-Bajir momifiés.

Assis droit dans les différentes chaises de pilote et d'autres membres d'équipage. Debout devant un écran d'affichage vidéo. Penchés sur une carte radar.

J'avalai avec difficulté pour empêcher la bile de monter dans ma gorge. <Oubliez-les,> je lançai. <Contournez-les. Poussez-les de côté, nous n'avons pas le temps.>

Bien que les Hork-Bajir momifiés pesaient considérablement moins qu'ils ne l'avaient été vivants - avec os, sang et muscles - ce n'était toujours pas facile de retirer leurs corps rigides et armés des postes de l'équipage.

Et ce n'était pas facile de les toucher.

Sachant qu'ils respiraient encore il y a quelques heures.

Me souvenant des cris des Hork-Bajir que j'avais entendus dans le palais de Soco.

Me souvenant de Hahn.

<Ax ? Peux-tu faire fonctionner ce truc?>

Ax se tenait au panneau de contrôle principal sur la passerelle, dos à nous. <Le vaisseau a été suffisamment réparé. Du moins, autant que je puisse en juger. Cependant, il y a un protocole de sécurité que je dois maintenant tenter de contourner.>

<Tobias ? Il y a un hublot. Que se passe-t-il dehors?>

Il voleta et regarda dehors. <Pas bon, Jake ! Nous avons une foule qui se rassemble. Et elle n'est pas contente. Peut-être une centaine d'entre eux dehors. Armés.>

Je courus pour regarder par le hublot. C'était comme il l'avait rapporté. Une foule de Nartec armés de lances, de fusils, de lance-flammes, de mitrailleuses, d'épées, de massues, de grenades et d'arcs longs.

La foule se déplaçait. Venait pour nous.

<Ax?>

<Rien, pour le moment,> dit Ax, sa voix agitée. <Le protocole de sécurité est bien plus complexe que je ne l'avais espéré - ou supposé. Je ne peux pas accéder aux armes du vaisseau avant ->

Buh-Boom!

Sheeeeeeewowww!

WHAMMMM!

Le Sea Blade se balança violemment dans son quai.

<Nous sommes attaqués !> cria Rachel.

Je vis de la fumée s'échapper du canon naval de cinq pouces monté au sommet du palais de la reine Soco.

D'autres canons, plus gros, pivotaient lentement, pointant leurs canons vers nous.

Ils ne pouvaient pas nous manquer à cette distance. Le Sea Blade avait été endommagé par un groupe d'orques. Ces obus, certains aussi lourds que de petites voitures, détruiraient le Sea Blade.