Saving Connor

Resume
Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.
Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET
Chapitre Vingt-et-Un : Pomona et Septimus Renouvelés
Harry pouvait sentir la tension de Lucius, et son choc. Cela s'échappait de lui comme de l'air chaud. Harry observait son visage, et voyait les légers frissons, la manière dont les yeux de Lucius voulaient se détourner sur le côté et la façon dont il les contrôlait et refusait de les laisser faire. Quelque chose avait failli briser le masque de l'homme, probablement la quasi-mort de son enfant unique.
Ou peut-être pas, pensa Harry, se souvenant du rêve qui l'avait réveillé et poussé hors de la salle commune de Serpentard. Une ombre sombre s'était approchée de Draco, qui dormait paisiblement dans son lit, inconscient de cela. Harry était juste sorti dans le couloir pour prendre une bouffée d'air frais au début, mais ensuite il avait vu Lucius se tenir là, et son rêve avait beaucoup plus de sens que d'habitude.
Lucius finit par se ressaisir suffisamment pour répondre. Il leva le menton. "Vous n'êtes pas l'arbitre de la manière dont je devrais élever mon fils, M. Potter," dit-il, sa voix devenue si froide que Harry n'aurait pas été surpris de voir de la glace givrer les pierres. "Nous sommes actuellement en danse de trêve, et je préférerais ne pas avoir à vous blesser. Écartez-vous. J'invoque l'Officium Auctoris. Il n'y a rien que vous puissiez faire pour m'empêcher de retirer mon fils de l'école."
Harry cligna des yeux. L'Officium Auctoris faisait référence au droit du membre le plus âgé vivant d'une famille de sang pur de décider ce qui était le mieux pour les autres membres. Harry n'avait pas lu d'invocation de ce droit depuis les cinquante dernières années, puisqu'il était généralement considéré comme de mauvais goût d'intervenir de manière trop drastique dans la vie d'un autre sorcier, et comme un signe d'échec dans les danses, qu'il fallait recourir à une arme aussi grossière. Que Lucius y ait recours maintenant était surprenant…
Et hors de son caractère. Harry plissa les yeux et attendit, les mains croisées derrière son dos.
"Écarte-toi, M. Potter," dit Lucius, sa voix devenue encore plus froide. "Tu sais que tu n'as aucune autorité en cette affaire."
"J'attends," dit Harry.
Lucius se contenta de plisser davantage ses propres yeux. Il n'avait pas besoin de ricaner, comme le faisait Rogue, pensa Harry. Il exprimait son autorité avec tout son corps, ses épaules, ses mains et ses pieds au moins autant que son visage.
Sauf qu'il montrait plus de peur que de commandement glacial maintenant, et Harry s'en réjouissait. Les gens effrayés faisaient des choses stupides, et le fait que Lucius ait fait une chose stupide était le seul espoir sur lequel Harry pouvait compter pour ne pas être contraint de céder.
"Tu attends, M. Potter ?" demanda Lucius, quand Harry avait clairement montré qu'il ne bougeait pas.
"Pour le sel, la fumée et l'argent," dit Harry, et attendit encore.
Lucius siffla entre ses dents. "Je n'ai pas besoin—"
"En fait, si, vous en avez besoin," dit Harry paisiblement. "Pas si vous souhaitiez simplement invoquer votre droit de contrôler la vie de Draco, non. Mais lorsque vous l'invoquez au milieu d'une danse de trêve, vous avez besoin du sel, de la fumée et de l'argent pour créer un espace dans lequel je ne peux pas entrer." Il serra ses mains plus fermement en voyant la tempête se former sur le visage de Lucius, et appela sa magie à s'élever autour de lui. "Ma trêve est avec toute votre famille, M. Malfoy, pas seulement avec vous. Si vous essayez d'emporter Draco sans les rituels appropriés, alors je pourrais simplement supposer que vous êtes un imposteur et vous attaquer. Et je serais dans mon droit — en fait, dans mon devoir, en défendant un membre de votre famille contre un Officium Auctoris inapproprié. Un vrai Malfoy n'aurait sûrement pas oublié de tels détails. Dois-je vous vérifier pour du Polynectar ?" Harry garda un ton courtois, certain qu'il gagnerait cette danse.
Et il le fit. Lucius céda, ses yeux flamboyant de vraie fureur.
"Tu es impudent, garçon," murmura-t-il. "Écarte-toi, maintenant."
Harry secoua la tête. "Vous n'avez pas l'autorité de me commander de m'écarter. Nous sommes égaux à ce point dans la danse de trêve."
Lucius chercha sa baguette. Harry libéra tous les contrôles sur sa magie. Lucius s'affaissa aussitôt, haletant, et le regard légèrement vitreux que Harry avait anticipé apparut dans ses yeux. Starborn avait dit que sa magie appelait les sang-purs. Harry n'avait pas imaginé que les résultats seraient aussi dramatiques.
"Harry ? Que fais-tu ?"
Harry regarda par-dessus son épaule. Draco était aussi sorti de la salle commune des Serpentard, et ses yeux clignaient dans une confusion ensommeillée, tandis qu'une main se levait pour se frotter le visage. Puis il vit Lucius, sentit la magie dans l'air, et fronça les sourcils.
"Papa, tu n'as pas fait ça," dit-il.
Harry abaissa un peu sa magie, en cachant davantage derrière des barrières. Il n'avait pas eu l'intention de plonger Lucius dans un tel état de… choc, admiration, émerveillement, peu importe ce que c'était. Heureusement, il semblait que Lucius pouvait s'en remettre rapidement. Il se redressa et secoua légèrement la tête, puis retrouva un regard ardent et clair.
"Je ne vais pas me faire réprimander par mon propre fils, Draco," dit-il. Il est encore un peu ébranlé, pensa Harry en l'observant. Il aurait pu obtenir l'obéissance de Draco d'un simple regard si les choses étaient normales.
Et Draco aurait certainement obéi. Au lieu de cela, il croisa les bras et se lança dans un sermon.
"Est-ce que tu as pensé que je suis capable de me faire ma propre opinion sur mes amis, Papa ?" demanda-t-il. "Tu m'as élevé avec la capacité de juger le pouvoir par moi-même, et pas seulement au nom de la survie. Je devais être fidèle au nom des Malfoy." Ses yeux étaient illuminés d'une émotion qu'Harry n'avait vue qu'une seule fois auparavant—l'année dernière, lorsque Draco avait surpassé son père dans une danse. "Et je pense l'avoir été. Toi, par contre, tu as une fâcheuse habitude de renier notre honneur et de le laisser à moi et Harry Potter pour le protéger. Et maintenant, ça recommence." Il plissa les yeux. "Notre honneur est plutôt solitaire, Papa."
La fureur de Lucius était maintenant profondément ancrée. Harry se tendit alors qu'il faisait un pas en avant. Peut-être était-ce ce que le rêve signifiait. Il semble certainement prêt à jeter un sort à Draco maintenant.
"Je t'ai dit," dit Lucius, sa voix plus calme que celle de Snape ne l'avait jamais été, "je ne vais pas me faire réprimander par mon propre fils. Je suis venu pour te transférer à Durmstrang, Draco. Tu seras plus heureux là-bas."
"Plus en sécurité, tu veux dire," murmura Draco, puis il rit, un son si plein d'amertume étranglée qu'Harry le regarda de travers et se demanda ce qu'il avait manqué. "N'est-il pas évident que je suis plus en sécurité ici, Papa ? Tu as senti la magie d'Harry. Tu sais qu'il tuerait pour me protéger. Il m'a sauvé la vie du serpent." Les joues de Draco étaient maintenant rougies, ses yeux scintillant à la hauteur de ceux de son père. "Et maintenant tu me dis que ce n'est pas suffisant, que je serai plus en sécurité à ce foutu Durmstrang, au milieu des sorciers noirs ? C'est douter des capacités d'Harry autant que de mon jugement. Combien d'autres insultes vas-tu accumuler, Papa ? Ne te soucies-tu pas du tout d'apaiser les choses avec des sorciers puissants ? Ou est-ce que ça va toujours être mon foutu travail ?"
"Draco," dit une voix douce derrière Lucius. "Le langage."
Draco se redressa immédiatement, et le rouge disparut de ses joues alors qu'il inclinait la tête. "Mes excuses, Mère."
Harry cligna des yeux alors que Narcissa Malfoy contournait son mari pour venir se placer à côté de lui et de Draco. Lucius la fixait avec un choc égal à celui qu'il avait manifesté en ressentant le pouvoir de Harry. Narcissa adressa à son fils un regard tendre et murmura : "Je m'attends à ce que tu surveilles mieux ta langue à l'avenir."
Puis elle se tourna et lança à son mari un regard noir qui donna envie à Harry de se baisser.
"Pensais-tu que je ne te suivrais pas hors de la maison, Lucius ?" demanda-t-elle doucement. "Si tu me soupçonnais vraiment, tu aurais dû me détacher des protections du Manoir. Cela m'aurait empêchée de sentir ton départ."
"De quoi parles-tu, Mère ?" demanda Draco. "Pourquoi te soupçonnerait-il ?" Il lança à son père un regard accusateur, que Lucius semblait s'efforcer d'ignorer.
Harry fit un petit pas en arrière. De toute évidence, c'était bien plus une affaire de famille privée qu'il ne l'avait réalisé, et il était sûr que Narcissa pouvait s'occuper de son fils. Il devrait probablement—
Le regard de Narcissa se posa sur lui, et elle secoua légèrement la tête, tout en répondant à Draco. Harry cligna des yeux et resta immobile.
"Ton père a reçu des lettres," dit Narcissa, et le visage de Lucius pâlit encore. "Elles proviennent de quelqu'un menaçant de ressusciter le Seigneur des Ténèbres, et menaçant ta vie pour obliger ton père à coopérer. Ton père a obéi jusqu'à présent, car il ne voyait pas comment s'en sortir. Mais aujourd'hui, il est venu à l'école, et avait l'intention, semble-t-il, de t'enlever de Poudlard et de t'emmener à Durmstrang." Narcissa marqua une pause, puis fixa ses yeux sur Lucius et dit : "Tu es un idiot, mari."
Lucius semblait enfin s'être remis du triple choc de la défiance de son fils, de l'apparition de sa femme, et du savoir de celle-ci. Il se redressa et porta une main à sa manche, comme s'il allait dégainer sa baguette. Narcissa leva les yeux au ciel et fit un très léger mouvement du poignet.
La baguette de Lucius s'échappa de sa main et s'envola vers elle. Narcissa la rangea dans ses robes, puis fit un pas en avant. Harry ne pensa pas que c'était une coïncidence que son corps protégeait à la fois lui et Draco de toute attaque de Lucius.
"As-tu seulement pensé," dit Narcissa, d'une voix qu'elle pourrait utiliser pour parler du beau temps, "que je pourrais être capable de t'aider ? Que je pourrais comprendre les complexités de la situation mieux que tu ne le crois, parce que j'ai été en contact presque constant avec Draco ? Que j'aurais compris la menace si tu m'avais montré ces lettres, mais que j'aurais pu trouver un moyen de la gérer ?"
Lucius respirait bruyamment, ses joues pâles rougies de taches de couleur. Harry supposa qu'il pensait qu'il n'y avait plus de mal à montrer ses émotions maintenant, puisque son masque n'avait pas seulement été arraché, mais piétiné.
« Non, » dit Narcissa. « Je vois bien que tu ne pensais pas cela. Pourquoi ? »
« Tu aurais réagi aveuglément si ton fils était en danger, Narcissa, » dit Lucius, retrouvant enfin sa voix. Il se leva et toisa Narcissa d'un regard qui fit en réalité se sentir un peu mieux Harry. Il pouvait réfléchir sous pression, alors. Harry aurait été légèrement déconcerté de trouver un Malfoy si brisé et battu qu'il ne pourrait pas. « Stupidement. »
« Comme tu l'as fait ? » demanda Narcissa.
Lucius ouvrit la bouche, puis la referma. Son regard se tourna vers Harry. Harry soutint son regard calmement. C'était à Lucius de décider quoi faire. Peut-être que son rêve n'était pas juste, et que Lucius n'était pas une menace. S'il devenait une menace, Harry serait prêt.
Il sentit la pression constante de Draco contre son épaule droite. Sans le regarder, Harry passa un bras autour de l'autre garçon, et sentit Draco se détendre contre lui.
Les yeux de Lucius se plissèrent, comme si ce signe de confiance et d'affection était la bannière qu'il cherchait, et il se tourna de nouveau vers Narcissa. « C'est un enfant, » dit-il, sa voix brûlant de froideur. « Tu as déjà vu de quoi nos ennemis sont capables, Narcissa—se cacher à Poudlard et envoyer un serpent magique des Ténèbres pour menacer notre fils, un serpent qui aurait pu le tuer. »
Narcissa hocha lentement la tête. « Et cela montre de quoi nos ennemis sont capables, » dit-elle. « Ce qui m'échappe, c'est comment tu as pu ignorer de quoi nos alliés sont capables, Lucius. Harry a sauvé la vie de Draco. »
« C'était prévu ! » Lucius brandit un morceau de parchemin vers elle. Narcissa le prit et le lut. Si le contenu l'affectait d'une quelconque manière, Harry ne pouvait pas le dire. Narcissa leva les yeux à la fin de sa lecture et rencontra le regard de son mari.
« Et il ne t'est jamais venu à l'esprit qu'ils mentaient, pour essayer de sauver la face après l'échec de leurs plans ? » demanda-t-elle. « Qu'ils avaient sous-estimé Harry, et ne voulaient pas que tu le saches ? J'ai lu l'une des premières lettres, Lucius, qui mentionnait quelque chose à propos de Harry n'étant pas très puissant. Cela est manifestement faux. Pourquoi leur ferais-tu confiance ? » Elle plia la lettre en quatre carrés nets et la lui tendit.
Harry pouvait voir Lucius faire un effort considérable pour se ressaisir. C'était comme essayer de diriger un Pégase affolé avec une seule rêne, pourtant. Il secoua la tête, et sa colère l'emporta de nouveau alors qu'il arrachait la lettre des mains de Narcissa.
« C'est différent pour toi que pour moi, » dit-il. « Tu sais pourquoi. » Il fit le plus petit des gestes vers son bras gauche.
Narcissa ricana. « Oh, oui. Parce que tu portes une marque laide, tu devrais laisser la marque dominer ta vie et devenir plus importante que ta famille. Très beau comportement, Lucius. Tu ne l'as pas laissé devenir plus important il y a douze ans ; pourquoi cela devrait-il être le cas maintenant ? »
« Narcissa, » dit Lucius avec un grognement, ses yeux se tournant vers Harry.
« Ne vous inquiétez pas, Monsieur Malfoy, » dit calmement Harry. « Je sais depuis mon Noël avec vous que vous étiez Marqué, et que Madame Malfoy ne l'était pas. » Il hésita un moment, se demandant s'il devait dire ce qu'il pensait, puis haussa les épaules et céda. Il valait mieux que Lucius sache exactement où il se situait. C'était une affaire trop grave pour des danses indirectes. « Et je vais m'assurer que Draco ne soit jamais Marqué. »
Il entendit un sifflement à côté de lui, mais il n'était pas sûr de l'expression sur le visage de Drago : surprise, gratitude ou espoir. Son regard était fixé sur le visage de Lucius, et les émotions qui s'y trouvaient. Il y en avait trop pour toutes les voir en même temps, une véritable tempête. Il se demanda combien de mois Lucius avait souffert sous sa pression solitaire, le stress des lettres s'accumulant. Il se demanda surtout pourquoi cet homme n'avait jamais pensé à faire confiance à sa femme, mais cela était du passé. Ce qui importait à ce moment-là, c'était ce qui se trouvait devant lui.
« Merci, Harry », dit Narcissa, sa voix chaleureuse. « Et j'ajouterai ma voix à la tienne. » Elle se tourna vers Lucius. « Tu devrais savoir, Lucius », dit-elle, d'un ton désinvolte, « que Drago ne sera jamais marqué tant que je vivrai. »
Lucius releva la tête brusquement. Il ressemblait à un cerf acculé contre une falaise par une meute de loups, pensa Harry avec sympathie. Bien sûr, les choses auraient été beaucoup plus simples s'il avait juste pensé à demander à quelqu'un si cela valait la peine de faire confiance à Harry Potter ou aux serviteurs du Seigneur des Ténèbres.
« Tu as choisi ton camp, alors. » Lucius articula soigneusement ses mots, ses yeux ne regardant que Narcissa cette fois. Il avait réussi à reprendre le contrôle de lui-même, du moins en partie. « Je ne pensais pas que ce serait si tôt. Il y a encore des raisons de suivre le Seigneur des Ténèbres, Narcissa. Tu les connais aussi bien que moi. »
« Je les connais », dit Narcissa. « Et s'il n'y avait pas eu certains événements cette année, alors je serais même d'accord avec toi pour que nous les considérions. Mais ces événements ont eu lieu. » Elle se tourna et regarda directement Harry cette fois, ne semblant pas nerveuse à l'idée que son mari pourrait l'attaquer dans le dos. « Harry », dit-elle. « J'ai ressenti ton pouvoir. J'ai entendu de Drago que tu n'as jamais l'intention de devenir un Seigneur. C'est vrai, n'est-ce pas ? »
Harry hocha la tête.
Narcissa hocha la tête en retour. « Alors je suis ton alliée », dit-elle.
« C'est impossible », grogna Lucius derrière sa femme. « Quiconque possède le genre de pouvoir que le garçon a doit devenir un Seigneur, mais il ne l'est pas encore, et ne le sera pas avant de nombreuses années. Il mourrait s'il devait affronter le Seigneur des Ténèbres. »
« Il a affronté le Seigneur des Ténèbres deux fois, Lucius », dit doucement Narcissa. « Une fois à la fin de la première année, et une fois dans la Chambre des Secrets. »
Harry cligna des yeux en la regardant. « Comment sais-tu ça ? » Si elle savait que c'était lui et non Connor qui avait banni Tom Riddle...
Narcissa fit un geste vers Drago. « J'écoute mon fils. »
Harry se détendit. Si Narcissa tenait l'histoire de Drago, elle aurait entendu uniquement les versions soigneusement modifiées qu'il racontait à la plupart des gens, et dans ces versions, c'était Connor le héros de l'histoire.
« Il mourrait quand même s'il affrontait le Seigneur des Ténèbres à pleine puissance », intervint Lucius avec entêtement. « Et c'est ce qui arrivera. » Il marqua une pause, comme s'il essayait de retrouver un peu du calme qu'il avait perdu, puis continua. « Tu le sais, Narcissa, puisque tu as lu les lettres. Ce groupe est peut-être petit, mais il est déterminé. Ils ressusciteront le Seigneur des Ténèbres à la fin, et alors comment le feras-tu face, Potter ? » Il était presque en train de rugir contre Harry. Harry se souvint de l'expression que Lucius avait eue lorsqu'il avait affronté ses parents sur le Chemin de Traverse l'année dernière. « Pas les pitoyables restes de lui qui pouvaient être dans ce journal, mais le vrai ? »
« De la même manière que jusqu'à présent, monsieur », dit Harry calmement. « Avec mon frère, qui l'a vaincu une fois auparavant—et alors qu'il était bien plus jeune que moi. » Il avait décidé qu'il ne servait à rien de contester la classification que Lucius faisait de lui et de demander à l'homme de le considérer comme un adulte. Il allait simplement l'adopter, l'adapter et l'utiliser au besoin.
« C'est ce que tu penses. » Lucius ricana. « Je pense qu'il est bien plus probable que tu meures, et tes alliés avec toi. »
« C'est drôle, Père, » dit Draco, tout parfait, éclatant et cassant. « Je ne pensais pas que tu étais si pressé de me voir mourir. »
Même Harry grimaça à la vue du visage de Lucius lorsque Draco dit cela. Lucius inspira profondément, comme si des éclats de quelque chose lui étaient restés dans la gorge. Puis il s'agenouilla et tendit une main. « Draco, » dit-il. « Regarde-moi. »
Draco bougea à côté de Harry, mais de ce mouvement, il avait simplement enfoui son visage dans l'épaule de Harry.
« Je suis venu ici pour te sauver, » dit Lucius doucement. Sa main tendue tremblait. Sa voix, non. Harry avait une certaine idée de ce que cette maîtrise lui coûtait, et il était correctement impressionné. « Je te le promets, Draco. Je ne te laisserais jamais ici pour mourir. J'allais te tenir à l'écart du champ de bataille que Poudlard va devenir. Tu iras à Durmstrang, et tu seras en sécurité là-bas. Je te le promets. »
« Non, » dit Draco doucement. « Je ne veux pas y aller. Je veux rester avec Harry. »
« Je suis ton père, Draco, » dit Lucius. « Tu iras si je dis que tu iras. » Déjà, Harry pouvait voir qu'il essayait de se forcer à dépasser ce moment de vulnérabilité. Son visage se durcissait, devenant aiguisé et froid.
« Alors je n'ai aucune part dans le destin de mon fils ? » demanda Narcissa. La douceur même de sa voix était un signal de danger. Harry recula d'un pas, tirant Draco avec lui.
« Arrête ça, Narcissa. » Lucius essaya de paraître autoritaire. Ça ne fonctionna pas. « Je prends la seule décision possible pour nous tous. Nous ne mourrons pas. Nous serons du côté des vainqueurs— »
« Avec tout le respect que je vous dois, M. Malfoy, » demanda Harry, « comment est-ce possible si retirer Draco de Poudlard n'est pas ce que ces ennemis veulent que vous fassiez ? »
Lucius plissa les yeux vers lui. « Le Seigneur des Ténèbres reviendra, » dit-il. « Je n'en ai aucun doute. Je n'ai simplement pas l'intention de le voir revenir de cette manière. »
Harry laissa échapper un son de surprise qui se transforma en ricanement à mi-chemin, et l'étrangla quelque peu. Lucius continua de le dévisager. Harry se ressaisit et jeta un coup d'œil à Draco, dont les yeux brillaient d'un parfait accord. « Veux-tu lui dire, » demanda Harry, « ou devrais-je le faire ? »
« Oh, toi, » le pressa Draco. « Je ne pense pas qu'il le prendrait aussi bien venant de son propre fils. Tu as déjà vu comment mes insultes le dévastent. »
Lucius grogna. Harry fit un signe de tête à son meilleur ami et se tourna de nouveau vers le père de son meilleur ami, déterminé à garder son sourire discret et sa voix aussi diplomatique que possible.
« Monsieur Malfoy, » dit-il doucement, « vous avez déjà choisi votre camp. Je sais ce qu'était le Seigneur des Ténèbres dans les dernières années de son règne, et je l'ai affronté deux fois, comme votre épouse vous l'a dit. Pensez-vous vraiment qu'il pardonnerait une trahison contre une tentative de le ramener ? »
Lucius se figea. Sa main tendue cessa de trembler, et ses yeux continuèrent de fixer sans montrer les émotions qui bouillonnaient sous la surface. Mais Harry savait ce que signifiait cette immobilité, et il poussa en avant.
« Vous êtes avec nous, » dit-il. « Votre souci pour Draco le montre. Je ne peux pas croire que vous voudriez vraiment lui faire du mal pour le faire quitter Poudlard. C'est pourquoi vous êtes venu essayer de l'enlever au départ, au lieu d'utiliser un sort coercitif pour le ramener à la maison. Je ne peux, bien sûr, pas non plus vous permettre de nuire à son libre arbitre. Mais peut-être n'avais-je pas besoin de m'inquiéter à ce sujet. Je pense que vous avez toujours su de quel côté vous étiez. Vous aviez juste besoin d'une déclaration pour le voir. »
Lucius resta totalement immobile un instant de plus. Puis il commença à respirer de manière saccadée. Harry se déplaça, prêt à se placer devant Draco s'il avait besoin d'un abri contre une explosion soudaine de magie.
« Vous osez m'accuser de nuire au libre arbitre de mon fils ? » murmura Lucius. « Vous osez ? »
Harry fronça les sourcils, se demandant pourquoi cette déclaration parmi toutes était celle à laquelle Lucius avait réagi. « Oui, Monsieur Malfoy, » dit-il lentement. « J'ai vu une ombre dans mes rêves juste avant votre arrivée. L'ombre menaçait Draco. Je ne pense pas maintenant que vous le blesseriez physiquement, mais vous aviez l'intention de l'éloigner de Poudlard sans que ce soit son choix. »
« Et que pensez-vous avoir fait de lui ? » demanda Lucius d'une voix de plus en plus forte, en se levant.
« Père, non, ne le fais pas, » dit soudainement Draco. Sa voix était petite, désespérée, et totalement ignorée.
Harry serra les poings. « Qu'ai-je fait de lui ? » Sa propre voix résonnait comme un gong lointain dans ses oreilles, en concurrence avec les battements de son cœur.
« Vous l'avez changé, » dit Lucius d'une voix plate. « Mon fils n'est plus le même depuis qu'il est allé à Poudlard, et le changement a eu lieu immédiatement après qu'il vous ait rencontré. Votre magie est trop forte, Potter. Vous finirez par devenir un Seigneur, que vous le vouliez ou non. Vous avez déjà forcé Draco à se transformer en quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre, simplement pour satisfaire votre désir d'avoir un animal de compagnie. »
« Non, » chuchota Harry.
Mais il se tourna et croisa le regard de Draco, et vit ses yeux s'agrandir, et sut qu'il y avait au moins une part de vérité dans ce que Lucius avait dit. Et son esprit fit alors le lien avec la dernière fois que la voix de Draco avait semblé aussi désespérée.
Quand Hermione a failli me le dire...
« Ma magie n'attire pas seulement d'autres sorciers, » murmura-t-il. « Elle les contraint. Et je ne le savais pas. »
« Ignorer cela est-il une excuse pour le faire ? » Lucius s'empara de ses mots comme un loup. « Cela s'est produit, Monsieur Potter. Mon fils n'est plus la même personne qu'il était. Je parierais que beaucoup de gens près de vous ne sont pas les mêmes personnes qu'ils auraient été sans votre ingérence, votre influence. » Il rit brusquement. « Au moins, le Seigneur des Ténèbres était honnête sur qui il était, et ce qu'il voulait. Il voulait changer notre monde. Vous avez altéré et tordu et brisé des esprits pour aucune autre raison qu'un simple désir d'enfant d'être en sécurité ou confortable ou d'avoir des amis. »
« Lucius, » dit Narcissa, sa voix mortelle.
Harry n'entendit pas ce qui se passa ensuite. Son monde s'effondrait autour de lui, les justifications soigneusement construites pour l’empêcher de paniquer depuis la libération de sa magie. Il avait contraint des gens. Toutes ses foudres contre Dumbledore avaient été vaines. Comment pouvait-il être en colère contre le directeur pour l'avoir lié, alors qu'il avait lié d'autres ? Ne pas vouloir le faire n'était pas la même chose que ne pas le faire. Il avait pensé avoir du temps avant de commencer à peut-être contraindre des gens par la seule force de sa magie, mais il semblait que ce n'était pas le cas. Sa magie avait fait cela même lorsqu'elle-même était contrainte à l'obéissance par le réseau du phénix. Que se passerait-il maintenant qu'elle était libre ?
Il enveloppa sa magie autour de lui, la serrant aussi près qu'il le pouvait, puis l'utilisa pour une fois à bon escient, se transportant dans un endroit où la contrainte était pratiquée tout le temps, et donc où il se sentirait le plus chez lui.
Il sentit les barrières anti-Apparition de Poudlard tenter frénétiquement de le résister, mais Harry les traversa directement, son corps se pliant, son esprit se tordant, puis la pièce disparaissant derrière lui.
* * *
Lucius n'eut qu'un instant pour savourer sa victoire avant que la paume de Narcissa ne connecte avec son visage.
Elle avait choisi la gifle avec soin, il le savait, et l'avait frappé de manière à ce que l'empreinte soit très visible et rouge. Il avait entendu le sortilège sans baguette qu'elle avait murmuré sous son souffle, et savait que l'empreinte ne s'effacerait pas. Lucius fit un pas en arrière en titubant et toucha l'empreinte. Il se sentait engourdi. En toutes les années de leur mariage, Narcissa ne l'avait jamais frappé de cette façon. C’était ainsi qu'une sorcière noire marquait son mari pour avoir fait quelque chose de sauvagement, impardonnablement stupide. Il porterait la marque jusqu'à ce qu'elle choisisse de l'enlever.
Narcissa s'éloigna de lui, les yeux grands ouverts, brillants et immobiles. Draco était brisé, fixant l'endroit où Potter avait été, ses mains serrées devant lui. Sa femme se déplaça de manière à protéger entièrement leur fils du regard de Lucius. Ces yeux brillants se fixèrent sur lui.
« J'ai informé Draco de la possibilité qu'il soit contraint par la magie de Harry il y a des mois, » dit-elle, en articulant chaque mot. « Il a pris les mesures appropriées, et à la fin a décidé qu'il était suffisamment libre pour continuer à être l'ami de Harry. Mais il a attendu pour le dire à Harry jusqu'à ce qu'il puisse trouver les mots. Et maintenant tu as défait cela, Lucius, et peut-être perturbé l'esprit fragile d'un jeune sorcier très puissant et très instable. » Elle fit une pause, et le silence brûla. « Félicitations, » dit-elle enfin.
Lucius ne répondit rien. Il ne baissa pas les yeux devant ceux de sa femme, mais il ne dit rien non plus. Il ressentait maintenant le contrecoup de la magie que Potter avait utilisée pour disparaître, des vagues de douleur et de puissance.
Le garçon était plus fort que n'importe quel sorcier qu'il avait jamais ressenti, même le Seigneur des Ténèbres la nuit avant qu'il ne parte détruire les jumeaux Potter. Lucius avait l'impression d'être baigné dans un rugissement de vagues noires. Chaque partie de son corps picotait et commençait à souffrir, comme cela ne se produisait d'habitude que lorsque sa tête faisait face à la magie déchaînée d'un autre sorcier.
Lucius commençait alors à entrevoir, vaguement, ce qu'il avait fait.
Des pas résonnèrent dans le couloir, et Severus arriva en courant, sa baguette dégainée. Il s'arrêta en voyant les trois Malefoy, mais ses yeux passèrent au-delà des deux adultes pour trouver Draco. "Où est Harry ?" demanda-t-il abruptement.
"Il a transplané," murmura Draco. "Père l'a contrarié."
Severus se tourna et lança à Lucius un regard qui lui rappela celui qu'il avait reçu l'année précédente, quand Severus portait Potter dans ses bras jusqu'à l'école. Lucius releva la tête et soutint le regard. Ils n'étaient plus des Mangemorts. Il n'y avait rien que Severus puisse lui faire.
Puis il se souvint d'une rumeur à moitié lue dans le journal, selon laquelle Severus avait adopté le garçon, ou choisi de jouer le rôle de tuteur légal pour des raisons obscures.
Severus aurait tous les droits de lui faire du mal pour avoir blessé le garçon Potter.
Lucius sentit que sa tête commençait à lui faire encore plus mal.
"Je ne vais pas te tuer," dit Severus. "Harry n'aimerait pas ça. Je te laisserai contempler ta propre stupidité, Lucius, et expliquer au directeur ce qu'était cette explosion de magie, quand il viendra voir. Je vais chercher Harry." Il fit volte-face et s'éloigna, ses robes claquant autour de lui. Draco se dégagea de derrière Narcissa et courut après lui.
Cela laissa Lucius seul avec sa femme. Narcissa ne bougea pas alors qu'elle se tenait là, et ses yeux ne vacillèrent jamais.
"Tu ne mérites pas une seconde chance, Lucius," dit-elle enfin, sa voix froide et impitoyable. "Tu aurais dû me consulter dès que les lettres ont commencé à arriver, dès que tu as remarqué que Draco était attiré par Harry par la force de sa magie. Tu es intervenu dans l'amitié de ton fils et tu as brisé ma parole. J'avais promis que personne ne blesserait Harry ou Draco, tant que Draco était sûr que cette amitié se construisait de son plein gré.
"Tu ne la mérites pas, tout bien considéré," poursuivit-elle pensivement, après une pause, "mais tu l'auras, parce que tu es le père de Draco, et mon mari, et, comme Harry l'a souligné, son allié par tes propres actions." Elle tendit une main.
Lucius fixa sa paume. Oserait-il la saisir ? Il avait été humilié comme jamais auparavant aujourd'hui, et normalement il aurait imaginé la vengeance qu'il prendrait sur ceux qui l'avaient fait. Maintenant, cependant, il n'y avait que le goût épais et froid de la honte dans sa gorge.
"Pour une fois, Lucius," dit Narcissa, sa voix forte et sereine, "plie ton cou orgueilleux. Je peux t'aider, mais seulement si tu me laisses faire."
Lucius leva la main et saisit la sienne.
* * *
Harry était assis sur le lit dans la Cabane Hurlante et fixait le mur opposé, tandis que son esprit tourbillonnait, coupait et dansait autour de pensées qu'il n'aurait jamais cru penser.
Il pouvait se souvenir, maintenant, de la façon dont Draco avait modifié son comportement en première année. Il était passé d'un garçon froid et assuré dans le Poudlard Express, et même pendant les premières nuits après que Harry ait été réparti à Serpentard, à un ami dévoué. Et pourquoi ? Il n'avait pas eu le choix. Même à l'époque, Harry s'était appuyé sur son esprit, avait tissé sa propre toile, utilisé sa magie pour forcer les types de réactions qu'il voulait de Draco.
Et Rogue, pendant la première année ? Rogue était un Occlumens. Harry était sûr qu'il pouvait sentir les intrusions de la magie dans ses pensées et les gérer. Cela expliquerait certainement son attitude volatile. Mais il s'était adouci depuis, à mesure qu'il s'habituait à Harry.
Ou la magie l'avait adouci pour moi.
Harry avala un gémissement. N'avait-il pas voulu quelqu'un en qui avoir confiance ? Et sa magie le lui avait fourni. Sa magie essaierait probablement de lui donner tout ce qu'il voulait des autres, s'il la laissait faire.
Je ne peux pas le permettre.
Aubépine, Adalrico, Dumbledore, ses parents, Sirius, Remus… combien de ses relations altérées étaient la faute de sa magie ? Combien des changements chez les gens autour de lui pouvaient être attribués à cela ? Avait-il pesé sur l'esprit fragile de Sirius et l'avait-il brisé davantage ? Avait-il attiré ses alliés de sang pur à lui alors qu'ils auraient préféré se ranger du côté du Seigneur des Ténèbres, qui représentait au moins le monde qu'ils avaient toujours connu et les idéaux pour lesquels ils combattraient plus naturellement ? Avait-il commis des crimes pires que ceux de Dumbledore, sans savoir ce qu'il faisait ?
Ses parents…
Il avait lancé Fugitivus Animus, un sortilège sombre, sur eux presque sans réfléchir, uniquement pour apaiser sa propre douleur, parce qu'il voulait s'éclipser de Poudlard et mourir au milieu de sa magie libérée. Et il ne l'avait pas levé depuis, malgré de nombreuses occasions de le faire. Il aurait pu l'enlever à tout moment durant l'été, à n'importe quel moment avant de partir pour Poudlard, lors du match de Quidditch. Au lieu de cela, il l'avait probablement seulement renforcé lorsque sa magie s'était libérée.
Et l'horrible vérité était qu'il savait que si ses parents n'avaient pas été sous l'influence du sortilège, s'ils avaient prêté attention à lui, il les aurait probablement tués ou mutilés.
Où que je me tourne, pensa Harry, il n'y a aucun réconfort. Quoi que je fasse, je vais blesser quelqu'un. Rogue et Draco tiennent peut-être à moi, mais je les y ai contraints. Ce n'est pas naturel. Ma magie est totalement contre nature. Dumbledore avait raison, et Starborn me disant que je pouvais être un leader est risible. Qu'est-ce que je serai jamais d'autre qu'un Seigneur, coupant les gens de leurs propres ambitions et de leur liberté ?
Ses mains se crispèrent, et la Cabane trembla brusquement autour de lui comme si elle allait s'envoler. Harry calma de nouveau sa rage. Il ne pouvait pas se permettre de se mettre en colère, même si c'était contre sa propre stupidité.
Alors, que reste-t-il ? Le suicide ?
Il y réfléchit calmement. Il avait toujours su que ses chances de survie n'étaient pas grandes. S'il pouvait mourir dans la Guerre pour sauver Connor, alors il pourrait sûrement mourir de sa propre main pour éviter d'influencer les gens de la mauvaise manière. Il préférait mourir que d'utiliser la contrainte. Il l'avait dit. Il l'avait ressenti. Le pensait-il vraiment ?
Et puis le monde tourna et reprit sens.
Connor.
La respiration de Harry devint plus facile. Il ne pouvait pas se suicider. Il devait rester en vie pour le bien de son frère. Non seulement Connor serait laissé sans protection si Harry mourait, mais il serait dévasté par le chagrin. Harry grimaça à l'idée de faire autant de mal à quelqu'un d'autre.
Es-tu sûr de ne pas l'avoir contraint à tenir à toi, lui aussi ?
Non, pensa Harry, il n'en était pas sûr. Mais il pensait que c'était peu probable. Son amour pour Connor et celui de Connor pour lui avaient commencé dans leur enfance, quand la toile de phénix était encore là pour protéger les autres personnes des influences non naturelles. S'il y avait une relation dans la vie de Harry qui était exempte de la souillure de sa magie, c'était bien son lien avec son frère.
Et peut-être...
Harry se redressa et expira lentement. Il se permit d'espérer, et c'était douloureux, mais depuis quand avait-il peur de se faire du mal ? La douleur des autres était bien plus à craindre.
Connor a appris la magie de contrainte, pensa-t-il. Il peut m'apprendre des techniques, je crois. Il peut m'apprendre comment commencer à contrôler cela, comment limiter l'influence que ma magie a sur les autres.
Parce que c'était le problème, le nœud, le cœur du problème, et pourquoi il ne pouvait pas simplement retourner à la toile de phénix et à la façon dont les choses fonctionnaient dans son enfance, Harry finit par se l'admettre. Lier sa magie ne faisait que causer plus de problèmes. Et il savait que Draco et Snape lutteraient et se disputeraient avec lui s'il essayait de le faire, car il faudrait probablement un certain temps avant que leurs véritables personnalités reviennent et qu'ils cessent de se soucier de lui. Il préférait ne pas leur causer plus de souffrances qu'il ne le devait en retirant la contrainte.
Et il y avait les promesses qu'il avait faites à Peter, et à Snape — même s'il avait causé certains des sacrifices de Snape, comme sa haine réduite de Sirius, et ne l'avait pas remarqué — et à Remus, pour le libérer de l'Obliviate. Il y avait les promesses implicites faites aux créatures de la Forêt, même s'il ne savait pas encore ce qu'elles étaient, et aux Détraqueurs, et à Fumseck.
Pour tout cela, il avait besoin de sa magie.
Je ne peux pas la lier, décida Harry, et glissa hors du lit. Je ne peux pas l'ignorer, comme je l'ai fait jusqu'à présent. Je dois faire la chose la plus difficile. Je dois y faire face. Je dois apprendre à l'utiliser, comme Starborn m'a suggéré de le faire.
Il se souvenait de l'histoire de Falco Parkinson, qui était mort en essayant de suivre ce chemin à travers sa magie, et de ce que Starborn avait dit dans sa lettre, que d'autres sorciers puissants étaient morts ou devenus fous en essayant de ne pas être des Seigneurs.
Harry rit, et fut heureux d'entendre que cela sonnait sombre, plutôt que défait.
Depuis quand quelque chose dans ma vie a-t-il été facile ?
Mais pour gagner un peu de temps et d'espace pour l'entraînement, et pour donner à Draco et Snape le temps de se remettre de ce qu'il leur avait fait, il devrait s'assurer de se séparer d'eux pendant un certain temps.
Harry connaissait le moyen parfait.
* * *
Neville le laissa entrer dans la tour de Gryffondor sans poser de questions et dirigea Harry vers la chambre des garçons de troisième année quand il demanda après Connor. Harry trouva son frère là, faisant semblant de travailler sur un devoir de Sortilèges mais en réalité en train de bavarder avec Ron. Ils se turent tous les deux et le fixèrent.
Harry prit une profonde inspiration et rencontra le regard de Connor. "Je t'ai promis une fois que nous passerions tous nos Noëls ensemble", dit-il. "Et puis j'ai rompu cette promesse l'année dernière. Cette année, je ne veux pas. Puis-je rentrer à la maison avec toi pour Noël ?"
Quand le visage de Connor s'illumina d'un sourire et qu'il se jeta sur Harry par-dessus le lit, le serrant dans une étreinte intense, Harry sut qu'il avait fait le bon choix.
*Chapitre 26*: Noël chez les Potter
Je mets à jour cela en avance car je n'aurai pas le temps de le faire vendredi, avec toutes les choses que je dois faire. Je promets d'essayer de publier le chapitre 23 tôt samedi.
Bien, c'est parti.