Le blog de Serpentfou

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Saving Connor

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Resume

Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.

Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET

Chapitre Quatre-vingt-trois : Les hiboux de Gloryflower

Hawthorn renifla profondément, puis secoua la tête. C'était encore difficile, parfois, de se rappeler qu'elle avait laissé sa lycanthropie derrière elle. À défaut d'autre chose, le sens de l'odorat qu'elle en avait retiré lui aurait été bien utile maintenant, alors qu'ils pénétraient dans la tour Désillusionnée qui contenait les hiboux de Gloryflower. Elle devait poser ses pieds avec précaution sur des passerelles invisibles, s'agripper à des murs invisibles et faire des suppositions éclairées sur la hauteur des arches des portes, sans son sens de l'odorat.

Et l'air plus doux de mai aurait même été agréable pour ses narines. Un des très rares moments de joie que sa condition lui avait jamais apportée était de renifler l'air lorsque les saisons étaient bien établies. Hawthorn n'avait jamais su que le printemps avait un parfum bien à lui, ou l'été, mais ils en avaient un, et cela lui manquait.

Alors prépare une potion qui te redonnera juste la finesse de l'odorat, se réprimanda-t-elle, et se baissa sous la dernière arche. Elle entendit Lucius, qui la suivait, jurer doucement alors que son front semblait rencontrer la pierre. Elle sourit, puis perdit son sourire en se redressant et en regardant autour d'elle.

La magie les enveloppait de vagues douces et rafraîchissantes, mais suffisamment puissantes pour faire se dresser les poils sur la nuque de Hawthorn. Les hiboux étaient de petits oiseaux faits d'or, avec des yeux d'émeraude. Hawthorn les avait déjà vus, bien sûr, puisqu'elle avait voté lors de plusieurs élections ministérielles. Pourtant, elle n'en avait jamais vu autant, tous serrés les uns contre les autres sur de petits perchoirs, tous endormis et immobiles. Il faudrait le contact des candidats pour les animer.

Elle s'écarta pour laisser Lucius entrer dans la pièce. Elizabeth était derrière lui, suivie de Laura Gloryflower, puis de Cupressus. Hawthorn l'observa tandis qu'il contemplait en silence les oiseaux endormis. Elle se demanda s'il avait jamais pensé qu'il se tiendrait ici. La plupart du temps, il était impossible de déchiffrer quoi que ce soit sur son visage. La première fois qu'elle l'avait rencontré après la défaite de Voldemort, il s'était contenté de lui faire un signe de tête et de remarquer combien il était merveilleux que la bataille contre le Seigneur des Ténèbres ait fait si peu de victimes.

La mort de Voldemort.

Hawthorn caressa son bras gauche avec sa main droite. Les cheveux avaient repoussé sur l'endroit brûlé, et la plupart des gens, même lorsqu'ils insistaient pour jeter un coup d'œil, ne pouvaient pas dire où la Marque des Ténèbres avait été. La première fois qu'elle avait baissé les yeux à travers la lumière, vu que le serpent et le crâne avaient disparu, et réalisé ce que cela signifiait pour elle, Hawthorn s'était enfermée dans son bureau au Ministère et avait pleuré des larmes qui lui brûlaient les yeux. Un chapitre de sa vie qu'elle avait tant cherché à effacer était enfin terminé.

Et maintenant elle se tenait là, avec les quatre autres candidats au poste de Ministre, sur le point d'envoyer une volée de hiboux dans les airs et de demander aux gens de voter pour elle, ou pour l'un des autres à ses côtés.

Elle pensait même avoir une chance raisonnablement bonne de gagner.

Mes amours, pensait-elle, à Pansy et Dragonsbane. Que diriez-vous si vous pouviez me voir maintenant ? Seriez-vous fiers ? Ou les préoccupations des morts vous occuperaient-elles tant que vous vous contenteriez de me sourire derrière un voile de brume ?

La voix nasillarde d'Elizabeth Nonpareil interrompit ses réflexions. "Est-il juste qu'elle soit ici ?" se plaignit-elle. Hawthorn se retourna, certaine que l'insupportable femme se plaindrait de sa présence, pour finalement la voir fixer Laura avec colère. "Sa famille a fabriqué ces hiboux, après tout. Sommes-nous bien sûrs qu'elle ne va pas les manipuler ?"

Laura adressa à Elizabeth un sourire qui avait un soupçon de lionne derrière lui. "Les hiboux eux-mêmes protégeront l'honnêteté des candidats," dit-elle. "Cela fait partie de la magie de la Tour. Vous pouvez me croire prête à saboter l'élection, Mme Nonpareil, mais je vous assure que même si je le souhaitais, je ne le pourrais pas."

Le nez d'Elizabeth se releva un peu plus dans les airs.

Hawthorn secoua la tête. Elle était consciente des efforts déployés par certains membres de la famille d'Elizabeth pour redorer son image et la présenter comme une candidate viable à l'élection, mais il y avait certaines choses que l'argent ne pouvait pas accomplir.

"Nous devons tous toucher un hibou," dit-elle, en faisant un signe de tête aux autres. Lucius s'était déjà placé un peu plus loin le long de la ligne d'oiseaux dorés, une main tendue vers la poitrine de celui qui était le plus proche. Elizabeth et Laura s'éloignèrent au-delà de lui, échangeant toujours des regards hostiles. Cupressus s'avança vers un hibou presque à l'opposé de celui de Hawthorn et resta là, attendant, clignant des yeux de temps en temps.

Hawthorn retourna le regard. De tous les candidats, c'était avec lui qu'elle se sentait le plus à l'aise. Ils ne partageaient pas une allégeance, ni même une génération, mais ils avaient la même attitude envers la vie. Ils se souciaient surtout que la Grande-Bretagne ait un ministre, par exemple, plutôt que de leurs propres succès.

Cupressus lui fit un petit signe de tête, mais c'était peut-être son imagination. Quoi qu'il en soit, Hawthorn ne fut pas surprise lorsque sa main frappa son hibou et commença le cercle de pouvoir qui réveilla les oiseaux.

C'était vraiment stupéfiant de voir la vie s'embraser dans des yeux de joyaux, les plumes se déplacer, les têtes se tourner et s'orienter sur les candidats. Hawthorn frissonna. Elle avait guéri la lycanthropie, du moins en potentiel, et elle avait utilisé des malédictions de sang pour tuer et blesser, et elle avait cultivé des plantes, mais tout cela fonctionnait avec des matériaux vivants à l'origine. Appeler le mouvement à partir de rien d'autre que du métal et de la magie—

Cela lui donnait envie d'apprendre un autre art.

Hawthorn maîtrisa son ambition du mieux qu'elle put. Pour l'instant, elle se contenterait d'observer les oiseaux, satisfaite que les personnes venues devant eux aient le droit de les animer, de se tourner et de bondir par les fenêtres. L'air se remplit d'une tempête d'ailes dorées que les Moldus en bas verraient comme rien de plus qu'un éclat de soleil, et la volée se dispersa au-dessus de Londres, des groupes d'oiseaux se répartissant en différentes directions, se rendant auprès de chaque sorcier âgé de dix-sept ans et plus.

Hawthorn prit conscience que Lucius était à ses côtés, regardant les oiseaux avec une satisfaction silencieuse. Parfait. Elle aurait trouvé une excuse pour l'attirer à la fenêtre s'il était resté en retrait, mais maintenant elle n'en avait plus besoin. Il était dans la position idéale pour voir ce qui allait se passer ensuite, et elle était dans la position idéale pour observer son visage.

Une autre tempête de hiboux se déploya dans l'air depuis le centre de Londres—depuis Gringotts. Ils semblaient identiques en tous points aux anciens oiseaux, et là où les courants se croisaient, il devenait impossible de les distinguer.

La mâchoire de Lucius s'ouvrit doucement. Il la referma presque aussitôt, mais Hawthorn n'aurait pu espérer une réaction plus satisfaisante.

"D'où viennent ces hiboux ?" demanda-t-il entre ses dents serrées, trop stupéfait pour être poli.

"Ce sont les hiboux qui permettront aux créatures magiques de voter," dit innocemment Hawthorn. "Forgés par des artisans de Gloryflower, avec l'aide des gobelins, et dotés de tous les enchantements nécessaires que possèdent les anciens—pour ne produire qu'un seul bulletin par oiseau, par exemple."

Lucius avait maintenant l'air à moitié malade.

"Oh, cher," dit Hawthorn, comme si cela venait seulement de lui venir à l'esprit. "Personne ne t'a dit que les gobelins et les autres votaient, n'est-ce pas ?" Elle marqua une pause. "Et tu as dit beaucoup de choses dans tes discours qui les ont aliénés. Comme c'est triste."

Elle s'éloigna de lui et s'appuya contre le mur du fond pour attendre. Les hiboux devaient tous revenir dans la soirée, et ils produiraient cinq piles de bulletins quand ils le feraient, une pour chaque candidat. Ces piles devraient ensuite être comptées par tout le monde, et leurs nombres comparés et totalisés.

Elle s'assit à un endroit où elle pouvait observer l'expression de Lucius.

Le tuer pour la vengeance qu'elle estimait encore lui être due n'était pas amusant, avait-elle décidé, et de toute façon, il était tout à fait impossible d'organiser la mort de Lucius Malefoy de manière à ce que son fils et Harry ne l'apprennent pas. Bien mieux valait le découper en morceaux avec les outils de la politique, et de façons qu'il ne verrait jamais venir.

* * *

Owen soupira lorsque la chouette atterrit sur la table devant lui, puis jeta un coup d'œil à Faustine Nonpareil, assise sur une chaise en face de lui. Elle leva les yeux et haussa les sourcils.

"Penses-tu que je devrais voter pour Elizabeth?" demanda Owen, bien conscient de l'air désespéré qu'il avait. "Nous avons fait de notre mieux pour en faire une candidate que quelqu'un approuverait. J'ai presque l'impression de lui devoir ce vote, au nom de la solidarité."

"Je pense que tu devrais faire ce que tu désires," dit Faustine calmement, prenant son propre bulletin du bec ouvert de la chouette qui avait atterri à côté d'elle. "Je ne te dirai certainement pas comment je vote." Elle inscrivit le nom avec un geste ample, son épaule ostensiblement courbée pour qu'il ne puisse pas regarder par-dessus son bras.

Owen baissa les yeux vers son propre morceau de parchemin, puis vers la chouette, qui changeait de patte griffue et n'avait aucun conseil à offrir. Il mordit ses lèvres plusieurs fois et, finalement, suivit le désir de son cœur, comme Faustine avait dit qu'il devrait le faire. Par Merlin, j'en ai assez eu du devoir pour une vie entière.

Le visage de Michael apparut devant ses yeux.

Owen le mit doucement de côté. Il avait accepté qu'il penserait souvent à son frère, mais il ne laisserait pas le chagrin que cette image et ce nom évoquaient contrôler ses actions. Il écrivit Hawthorn Parkinson et remit le bulletin à la chouette. Elle battit des ailes avec un petit bruit métallique, comme pour le remercier pour le vote, et avala le parchemin, qui viendrait se reposer dans son ventre. Puis elle se retourna et sortit de la pièce dans un balayage vertigineux.

La chouette de Faustine la suivit de près. Owen se demanda un instant si cela signifiait que le nom qu'elle avait écrit était plus long que le sien, et essaya de comparer mentalement la longueur des noms, puis secoua la tête. Cela pouvait simplement signifier qu'elle écrivait plus lentement, ou qu'elle avait pris un peu plus de temps pour se souvenir de l'orthographe d'un certain nom.

Il n'avait pas l'intention de s'y attarder. Il se tourna vers le parchemin devant lui, qui contenait des suggestions pour forger les familles des Ténèbres en un front plus uni pour l'action politique. "Et tu penses que nous pouvons persuader le Héron Noir de notre côté avec une simple assistance monétaire?"

* * *

Harry leva un sourcil en direction de Draco alors qu'il rangeait la liste des emplacements dans la poche de sa robe. "Tu es sûr de vouloir venir avec moi? Ça va être un voyage désagréable, cahoteux, avec des Transplanages d'Accompagnement constants, et nous resterons à peine assez longtemps dans un endroit pour prendre le thé, sauf dans la Forêt."

« Tu ne ferais pas ça tout seul. » Draco croisa les bras. « Avec moi, tu seras obligé de veiller à mon confort, et cela signifie que tu seras obligé de veiller au tien. »

Harry le regarda en fronçant les sourcils. « Je mange et je dors régulièrement, Draco. Pendant les trois premiers jours—de retour—je n'ai fait que manger et dormir. »

« Et me parler, » dit Draco, son visage et sa voix devenant perceptiblement plus satisfaits. « Je sais à quoi j'attribue ta guérison. »

Harry réprima un grognement impatient et finit par secouer la tête. « Tu n'as pas dit si les Transplanages d'Accompagnement te dérangent. »

« Bien sûr qu'ils me dérangent. Tu ne sais toujours pas le faire avec grâce. Et crois-moi, j'ai bien l'intention de me plaindre. »

« Tu ne peux pas être facile, » dit Harry sombrement, tandis que des ailes jaillissaient brièvement de ses épaules avant de retomber dans l'oubli. Il était raisonnablement sûr qu'il ne devrait pas sourire comme un idiot en même temps.

« Si j'étais facile, alors tu saurais que j'ai pris du Polynectar. » Draco s'avança et appuya son visage contre celui de Harry, sans l'embrasser. « Allez, héros. Faisons tes Transplanages d'Accompagnement. J'ai déjà voté, donc je ne suis pas inquiet que ma chouette doive me courir après dans toute la Grande-Bretagne. »

Harry acquiesça et passa un bras autour des épaules de Draco. Il avait une liste précise des coordonnées de Transplanage de chaque endroit des îles britanniques où vivaient des serpents magiques intelligents. Il devrait se rendre auprès d'eux et traduire leurs votes du Fourchelang pour les chouettes. Les oiseaux magiques avaient des dispositions pour enregistrer les votes vocaux de ceux qui ne pouvaient pas écrire, mais ils ne comprenaient pas le langage des serpents, et Lucius, le seul autre qui aurait pu aider, était candidat et devait rester dans la Tour d'où venaient les chouettes pendant que l'élection se poursuivait.

Harry avait déjà voté lui-même, pour Hawthorn. Il n'avait pas demandé pour qui Draco avait voté. Ce serait un choix suffisamment difficile entre les candidats du côté obscur qu'il pensait capables de bien faire leur travail, un candidat du côté clair qu'il pourrait favoriser par simple bon sens mais se sentir contraint de ne pas voter pour à cause de son allégeance, et son père.

« Je suis là ! J'ai voté ! »

Harry regarda en bas, surpris. L'arrangement avait été qu'il retournerait à Silver-Mirror ce soir pour recueillir le vote d'Argutus, car le serpent de présage n'avait pas pu décider qui il voulait comme Ministre. Mais voici qu'Argutus arrivait avec un morceau de parchemin fermement tenu dans sa bouche, et une chouette voletant après lui, claquant du bec et essayant de récupérer le parchemin.

« Comment as-tu réussi à écrire ça ? » demanda Harry, prenant le parchemin du museau d'Argutus. La chouette vint se poser fermement sur son épaule, fixant le bulletin du regard. Harry se déplaça pour que ses cheveux la caressent et déplia le parchemin. L'écriture était tremblante, mais claire. Laura Gloryflower.

« J'ai appris à écrire maintenant ! » Argutus balançait fièrement sa tête d'un côté à l'autre. « Les lettres ne sont pas aussi compliquées que les runes, et j'ai appris à les imiter avec une plume tenue dans ma queue ! Et bientôt je comprendrai l'anglais ! »

Harry ne put s'empêcher de sourire, du moins avant que la chouette ne bondisse, n'attrape le bulletin de sa main, ne l'avale, et ne s'envole par la fenêtre. Argutus siffla de déception. "Je voulais que Drago voie mon écriture," dit-il.

"Réécris-le aujourd'hui," le rassura Harry, glissant son bras sous celui de Drago. "Tu pourras le lui montrer quand nous reviendrons."

"Et tu le feras regarder ?" Argutus tapota sa queue sur le sol dans un motif significatif. À son avis, il y avait eu beaucoup de choses importantes à montrer à Drago dans les trois jours qui ont suivi la mort de Connor, quand il était enfermé avec Harry, mais Drago l'avait repoussé à chaque fois, incapable de comprendre le Fourchelang et inquiet que le serpent Omen ne dérange Harry.

"Je promets."

Argutus hocha la tête, son approximation d'un hochement de tête humain, et s'éloigna en rampant. Harry regarda autour de lui pour voir une expression légèrement ahurie dans les yeux de Drago.

"Harry," implora Drago à voix basse, "s'il te plaît, dis-moi que ton serpent n'a pas simplement voté."

"Bien sûr qu'il l'a fait," dit Harry, un peu surpris. Drago était dans le secret des nouvelles chouettes de vote Gloryflower ; Harry ne l'exclurait jamais de quelque chose d'aussi important. "Tu savais qu'il allait le faire."

"Je m'imaginais un vote traduit du Fourchelang. Pas... de l'écriture." Drago frissonna légèrement. "Il lira mes lettres et en écrira probablement une lui-même, s'il en a envie. Par Merlin, Harry, parfois tes serpents sont un peu effrayants."

"Dit celui qui m'a offert celui-ci," répliqua Harry, serrant sa main autour du bras de Drago, et transplanant vers la Forêt Interdite.

* * *

Syrinx regardait pensivement le parchemin devant elle. Il y a deux mois, elle aurait inscrit le nom de sa cousine. Elle lui devait tout, du nom partagé de Gloryflower au fait que Laura avait accepté de la mettre avec Harry en tant que compagne jurée.

Mais son esprit avait changé depuis, littéralement. Elle était dans la phase avant-dernière de la formation de sorcière de guerre maintenant, se réintégrant dans le monde, apprenant à penser des choses qu'elle n'avait jamais pensées. Elle n'était plus tentée de voter pour Laura simplement parce qu'elle était de la famille. Syrinx l'avait écoutée, et bien que Laura fût une guerrière courageuse, la politique n'était pas la guerre. Elle avait des règles et des exigences différentes, et parfois Syrinx pensait que Laura n'avait pas réalisé qu'il n'y avait plus de Voldemort à combattre. Il y avait des gens aussi mauvais, peut-être, mais sans ce pouvoir magique pour se faire connaître, il n'y avait pas de Voldemort à l'horizon.

Alors elle réfléchit à ce qu'elle croyait, assise près de la fenêtre supérieure de la bibliothèque de Silver-Mirror inondée de soleil, et à ce que Laura croyait, et à ce que les autres candidats croyaient. La chouette était assise à côté d'elle, voulant le bulletin mais contente d'attendre aussi longtemps qu'il lui faudrait pour décider. Il y avait des rumeurs d'une élection au siècle dernier où la chouette avait attendu deux semaines qu'une vieille sorcière sourde se fasse expliquer en détail plusieurs dizaines de fois les positions des candidats.

À la fin, Syrinx nota Cupressus Apollonis, et la chouette à côté d'elle commença à sautiller d'un pied sur l'autre, comme un petit enfant qui devait aller aux toilettes. Syrinx sourit et tendit le parchemin. Avec un petit hululement de réconfort, l'oiseau le lui arracha des doigts et s'envola par la fenêtre. Syrinx s'adossa pour le regarder partir avec un sourire qui aurait été impossible pour elle avant que Harry ne devienne son ancre.

* * *

Harry s'agenouilla à côté de la ruche des Many et siffla à la boule de serpents entrelacés. Draco haussa les sourcils. Il pouvait accepter Argutus comme un être unique, presque aussi intelligent qu'eux-mêmes, bien que d'une manière différente, et il était certainement encore plus facile avec les créatures magiques qui avaient une certaine ressemblance avec la forme humaine, comme les centaures. Mais il ne trouverait jamais les nombreux esprits répartis parmi des dizaines de petits cobras vert-doré autrement qu'aliens.

Harry acquiesça, puis parla doucement à l'une des chouettes qui planait au-dessus de lui. Draco secoua la tête en entendant le nom d'Elizabeth Nonpareil. Eh bien, il fallait accepter que des créatures magiques qui n'avaient jamais voté auparavant fassent des erreurs ; elles pouvaient être impressionnées par le son de son nom en Fourchelangue, ou l'impression qu'elle avait de nombreux œufs, ou toute autre chose que Harry avait négligé d'expliquer pour leur faire comprendre à quel point elle serait une ministre inadaptée.

Lorsqu'il avait entendu pour la première fois que Harry traduirait les votes en Fourchelangue pour les serpents magiques, Draco avait supposé que c'était une occasion en or pour glisser quelques votes de plus derrière Hawthorn. Harry l'avait regardé un moment, puis lui avait dit qu'il ne faisait que collecter les votes, pas les assurer. Il ferait tout son possible pour s'assurer qu'il représenterait équitablement tous les candidats et que les serpents pourraient choisir parmi eux, comme s'ils étaient humains et pouvaient lire ou entrer dans le débat humain à leur sujet en anglais.

Sur certains points, Draco avait conclu que lui et Harry ne seraient jamais d'accord. Il pouvait comprendre, de manière abstraite, pourquoi Harry voulait être juste, mais la politique n'était pas juste, et ils devraient utiliser tous les avantages qu'ils pouvaient obtenir. Ce n'était pas comme si quelqu'un d'autre serait présent pour comprendre les votes et insister qu'un serpent avait dit Elizabeth quand Harry pouvait prétendre qu'il avait dit Hawthorn. C'était la première élection avec des créatures magiques votant. Harry devrait les guider.

Harry avait sifflé à Draco lorsqu'il avait suggéré cela, quelque chose dont Draco était presque sûr que c'était une insulte en Fourchelangue, et s'était éloigné. Draco haussa les épaules. Lui-même avait voté pour Hawthorn, et avait fait sa part pour assurer un meilleur avenir à la Grande-Bretagne sorcière. Elle était la meilleure d'entre eux, la plus capable, la plus flexible et la plus fiable aux yeux des autres personnes de l'alliance de Harry. Ce n'était pas sa faute si Harry essayait de saper cela et finissait par évincer Hawthorn du bureau.

Lorsque les nombreuses ruches eurent fini de donner leurs votes à Harry, les Runespoors s'avancèrent pour faire de même. Cela rendit Draco complètement fou, car les trois têtes de chaque serpent devaient être d'accord, ce qui prenait souvent des minutes de débat, ou ce qui ressemblait à un débat : des sifflements aigus et deux têtes s'associant pour menacer l'autre. Heureusement, la liste des lieux qu'ils devaient visiter après cela n'était pas longue. Il y avait d'autres serpents de mauvais augure vivant en Grande-Bretagne en tant qu'amis des sorciers, quelques autres colonies dispersées de Runespoors, et apparemment un serpent hybride d'une sorte dans le nord de l'Écosse qui était censé avoir du sang d'hydre. Ils iraient sur les rives du Loch Ness et appelleraient, mais Draco doutait que le kelpie dans le lac viendrait à eux sous la forme d'un serpent géant, ou serait intéressé à voter s'il le faisait. Il était bien plus probable qu'il les noie.

Un mouvement à la périphérie de sa vision attira son attention, et il se tourna brusquement. Une petite forme glissait à travers les sous-bois, se rapprochant. Draco sortit prudemment sa baguette. Peu importait ce que Harry pensait, toutes les créatures magiques n'étaient pas amicales envers les sorciers, et certains serpents magiques sans esprit, incapables de voter, vivaient dans la Forêt et pourraient être aussi heureux de mordre le vates que n'importe qui d'autre.

Les feuilles à ses pieds s'écartèrent, et la forme dorée et noire d'une Locusta se révéla, enroulée de sorte que les signes de tête de mort brisée sur ses écailles étaient visibles. Elle siffla quelque chose en Fourchelang à Harry, qui venait de se détourner du dernier Runespoor.

Harry retint son souffle et devint très immobile.

Il pense encore à Sylarana, pensa Draco, abaissant sa baguette alors que le serpent dansait et sifflait, mais ne faisait aucun mouvement pour attaquer. Il savoure la perte comme un grand cru. Je ne pense pas qu'il se remettra de son frère de sitôt.

Ce n'était pas que Draco avait voulu que Harry cesse de penser à Connor, exactement, mais plutôt qu'il ne voulait pas que le chagrin l'empoisonne. Mais si Harry réagissait ainsi à la simple vue d'un serpent Locusta, qui savait combien de temps il lui faudrait pour arrêter de se figer lorsque le nom de son frère était mentionné dans une conversation ?

Harry avait une expression légèrement hébétée sur son visage lorsqu'il répondit en sifflant. Puis il se tourna vers une chouette et dit : "Laura Gloryflower." La chouette s'envola immédiatement vers Londres.

"Laura Gloryflower ?" dit Draco, retrouvant sa voix. "Pourquoi un serpent des Ténèbres vote-t-il pour une sorcière de la Lumière ? Tu lui as bien expliqué qu'elle a une allégeance différente de la sienne, n'est-ce pas ?"

"Lui," dit Harry distraitement, semblant toujours hébété. "Et oui, je lui ai expliqué. Il s'en fiche. Il pensait plutôt que la famille du créateur de ces chouettes devrait être son choix." Il se lécha les lèvres et semblait éviter le regard de Draco. Draco sentit ses yeux se plisser de suspicion. "Et, euh, eh bien, il s'appelle Yaraliss."

"Oui ?" dit Draco, aussi neutre que possible.

"Oui." Harry hésita un moment de plus, puis tendit son bras. La Locusta se glissa joyeusement le long de celui-ci et s'enroula de sorte que sa tête reposait sur l'épaule de Harry. Draco se retrouva face à une paire d'yeux verts, au moins aussi brillants que ceux de Harry, ou que ceux de Sylarana. "Et il a décidé qu'il rentrait à la maison avec moi."

Draco frissonna. Il n'aimait pas l'idée de partager la maison avec un serpent extrêmement venimeux qui exigerait autant d'attention et de temps de la part de Harry que Sylarana l'avait fait. "Et tu penses que c'est une bonne idée ?"

Harry évita son regard tout en caressant les écailles noir et or. Yaraliss se tortillait de plaisir. "Il promet absolument de s'entendre avec Argutus, et de ne mordre personne à moins qu'ils n'essaient de m'attaquer. Vraiment," ajouta-t-il, lorsque Draco ouvrit la bouche. "C'est ce qu'il a dit, et nous avons même défini 'attaque' pour qu'il ne morde pas quelqu'un qui, eh bien, essaierait de me serrer dans ses bras avec trop d'enthousiasme."

"Harry—" commença Draco.

Harry leva les yeux vers lui à travers sa frange. "Je veux vraiment qu'il vienne avec moi," dit-il d'une petite voix.

Oh, pour l'amour de Merlin. Draco soupira. "Souviens-toi juste de ce qui s'est passé la dernière fois, et ne le laisse pas s'immiscer aussi profondément dans ton esprit," dit-il.

"Oh, Yaraliss est plus intéressé par le monde extérieur que—elle ne l'était," dit doucement Harry, et il toucha la Locusta derrière sa tête. Il se tortilla de nouveau, mais Draco pensa qu'il y avait une méchanceté suffisante dans les yeux verts que les autres serpents de Harry n'avaient certainement pas. "Il ne me fera pas de chantage comme elle l'a fait."

Voyant l'adoration impuissante dans les yeux de Harry, Draco décida qu'il était condamné et qu'il valait mieux céder maintenant. Il secoua la tête alors que la Locusta disait quelque chose d'impératif à Harry et se glissait dans une poche, puis s'avança et s'appuya sur l'épaule de Harry. "Où allons-nous ensuite ?"

* * *

Lucius leva la tête. Le dernier des hiboux était entré dans la pièce, et la Tour était remplie de corps remuants et de voix roucoulantes. Au moins, ils n'avaient pas les plumes tombantes et la poussière des vrais oiseaux, pensa-t-il.

Les hiboux inclinèrent leurs têtes en avant et crachèrent des bulletins de vote. Ils volèrent en cinq piles bien rangées—une pour chaque candidat, Lucius le savait. Il avait entendu les histoires à ce sujet, et même su qu'il pourrait se tenir ici un jour, bien qu'il n'ait certainement jamais cru que ce serait à la fin de la première élection où les créatures magiques pourraient voter—

Il coupa cette pensée net.

Un certain nombre de hiboux planèrent au-dessus des bulletins pendant un moment, puis se séparèrent et volèrent vers certaines piles. Ceux-là seraient les hiboux avec les votes à voix traduits du Fourchelang, savait Lucius, et parfois des hiboux contenant des votes de sorciers et sorcières qui ne pouvaient pas écrire.

"Eh bien," dit Hawthorn d'une voix faussement enjouée, après qu'ils aient passé quelques minutes à contempler les parchemins pliés. "On y va ?" Elle s'avança vers l'une des plus grandes piles, qui était sûrement la sienne. Les autres se dirigèrent aussi avec confiance vers les piles qui porteraient leurs noms. Ils compteraient les parchemins portant leurs noms, puis se déplaceraient et compteraient ceux pour les autres noms. La magie dans les hiboux Gloryflower eux-mêmes assurerait que leurs comptes soient aussi honnêtes que possible—les empêcherait de mentir sur les chiffres, au moins, bien que pas de mal compter.

Il n'échappa pas à Lucius que sa pile était plus petite que celle de quiconque, sauf celle d'Elizabeth Nonpareil.

Il se disait que c'était parce que la population sorcière de Grande-Bretagne était réduite en ce moment, avec beaucoup de gens qui avaient fui et d'autres qui étaient morts.

Il ne le croyait pas lui-même.

En se penchant sur sa propre pile et en commençant le comptage, il reconnaissait froidement qu'il avait fait des erreurs, et qu'il faudrait les corriger. Non, il n'avait vraiment pas espéré gagner l'élection, mais il s'attendait à faire mieux que cela—mieux que Laura Gloryflower, par exemple, qui avait trop compté sur son nom pour la porter tout au long de sa campagne. Il avait l'intention d'utiliser cela comme un échelon pour grimper dans la hiérarchie politique, et s'il ne pouvait pas le faire, il avait échoué bien plus qu'en perdant simplement l'élection.

En silence, ils comptaient, échangeaient les piles et comptaient à nouveau. Lucius pouvait sentir ses joues brûler lorsqu'il voyait combien la pile de Hawthorn était plus grande que la sienne—de plus d'un millier de bulletins. Il ne leva pas les yeux et espérait que personne d'autre ne vit son rougissement.

À la fin, il ne pouvait y avoir aucun doute. Elizabeth Nonpareil semblait encore stupéfaite d'avoir perdu, et Laura Gloryflower songeuse face au fait que plus de gens avaient voté pour une sorcière des Ténèbres et ancienne Mangemort qu'ils n'avaient voté pour elle. C'était donc la tâche de Hawthorn de pencher la tête et de dire, "Félicitations, Ministre," à Cupressus Apollonis.

Apollonis accepta la déclaration avec pas plus qu'un hochement de tête, ce qui lui ressemblait. Lucius se détourna avant qu'ils ne puissent croiser le regard. Il méprisait le nouveau Ministre non pas parce qu'il était faible, mais parce qu'il était l'incarnation même de la Lumière, l'opposé de tout ce que Lucius représentait.

"Allons-nous descendre et leur annoncer cela ?" demanda Apollonis, et les autres candidats acquiescèrent. Les journalistes attendraient au pied de la Tour—ils l'avaient probablement fait dès qu'ils avaient vu les hiboux revenir, Lucius le savait. Les autres se tournèrent et quittèrent la pièce.

Lucius resta un moment où il était, regardant au loin Londres moldu. Une par une, les lumières s'allumaient, brillantes, et Lucius retroussa les lèvres. Pas de torches, pas de sorts Lumos. Nos mondes sont séparés, et il vaut bien mieux qu'ils le restent.

Pour l'heure, il pensait moins à l'élection perdue qu'au fait qu'il avait reconnu l'écriture de son fils sur un vote pour Hawthorn.

Il y avait encore du travail à faire pour restaurer sa réputation et son nom, c'était clair.

Mais personne n'était mieux placé pour le faire.

Avec une dignité silencieuse, résolu à faire encore mieux qu'il ne l'avait fait dans le passé, Lucius se tourna et prit la direction de la sortie, composant dans son esprit des réponses à des questions cruciales telles que, "Que pensez-vous des créatures magiques votant pour le Ministre, Monsieur Malfoy ?" Il répondrait que bien sûr elles avaient leur place en Grande-Bretagne magique, et il avait accepté que les choses doivent suivre leur cours. Cela se situait entre sa position ancienne, que personne ne croyait qu'il abandonnerait si facilement, et l'avenir qui arrivait maintenant.

C'était le moment de changer.

*Chapitre 104*: Intermède : Instantanés

Le format de cet Intermède est quelque peu inhabituel, mais sans cela, je ne pense pas qu'il y ait moyen de donner ne serait-ce qu'un aperçu du destin de la plupart des personnages. Bien sûr, cela ne vise pas à fermer complètement toutes les possibilités et à mettre fin aux histoires, puisque tant de gens sont encore en vie, mais à offrir une série de petites aperçus.

Intermède : Instantanés

S'il existait un appareil photo capable de capturer des images évocatrices de la vie au milieu des ruines et des fleurs de la défaite de Voldemort, voici le genre d'images qu'il pourrait produire.

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Une photographie d'une jeune femme, montrant sa grossesse, entrant dans un coffre où se dressent deux statues de pierre : une femme et un enfant dans ses bras. Lorsqu'elle prononce les mots appropriés, une lumière dorée et argentée court autour de la statue, et déchire la pierre pour révéler la chair en dessous. La femme secoue la tête, frissonne, et des cheveux blonds se libèrent de leur confinement. La fille dans ses bras toussote et dit : "Millicent ?" d'une voix floue mais compréhensible.

Millicent Bulstrode embrasse sa mère et sa sœur, et dans le silence et la joie les accueille de nouveau dans le monde.

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Une série de photographies, montrant des connexions par la Poudre de Cheminette et des visages obstinés, tous deux encadrés par une lumière vive. Parfois, un troisième visage apparaît et disparaît des photos—le visage d'une femme patiente et résignée. Honoria Pemberley tient sa promesse d'essayer de réconcilier Cupressus Apollonis et sa fille.

Il faudra des années, il faudra bien d'autres photographies, pour montrer tout le processus. Mais s'ils ne voulaient pas que cela se produise, Ignifer et Cupressus n'auraient jamais dû permettre à Honoria de prendre l'appareil photo.

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Un sorcier américain est visible sur cette image, venu en Grande-Bretagne pour parler aux vates des serpents de mer magiques que les Américains ont gardés enfermés dans plusieurs lacs profonds, et de ce qu'il convient d'en faire. Pourtant, il ne domine pas la photo, pas plus que Harry Black, qui est sorti cérémonieusement de Silver-Mirror pour l'accueillir. Ceux qui le font sont un grand sorcier blond aux yeux plus gris que bleus, et un sorcier plus jeune aux yeux plus bleus que gris. Ils se tiennent dans le coin de la photo, et se fixent comme s'ils étaient engagés dans un duel de regards.

La photographie suivante montrerait le jeune sorcier se dirigeant pour saluer l'ambassadeur d'Amérique avant que son père ne puisse le faire. Il ne serait pas entièrement clair si Lucius Malfoy s'écartait de son plein gré ou s'il avait été "convaincu" de le faire, mais ceux qui le souhaitaient pouvaient lire leurs propres réponses dans la légère inclinaison de sa tête, et le fait qu'elle serait dirigée vers son fils.

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Une photographie de deux documents, faite avant qu'ils ne soient envoyés au Ministère. L'un est sur un parchemin épais et lourd, poli à une couleur crème dorée, et contient phrase après phrase soigneusement rédigée. Il est rempli de promesses solennelles de Harry Black de garder les domaines et les coffres des Potter comme s'ils étaient les siens, de chercher et de former un héritier qui leur conviendrait, et d'utiliser l'argent des coffres uniquement dans la poursuite d'une vie confortable pour l'héritier une fois qu'il l'aura trouvé.

Le deuxième document est beaucoup plus simple : le formulaire pour informer le Ministère d'un changement de nom. Il indique simplement que, désormais, Harry James Black souhaite être connu sous le nom de Harry Polaris Black.

La ligne demandant une raison pour le changement dit, dans une écriture qui semble avoir été faite à la hâte, ou par une main tremblant de gêne : Polaris est l'étoile guide, l'étoile du nord. Je voudrais être cela pour les gens, si je le peux—un signe pour les ramener chez eux, un qu'ils peuvent suivre s'ils le souhaitent.

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Un cercueil de forme étrange domine cette image, qui brille de teintes si riches qu'elle pourrait être une peinture. Et pourquoi ne le serait-elle pas ? La scène est une colline vive de fleurs et d'arbres en fleurs, un sanctuaire magique abrité où les vents violents ne viennent jamais et où seul le temps prendra les fleurs des branches. Les arbres porteront des pommes. Ils se courbent autour du cercueil comme pour le protéger du regard rude du monde, qui ne comprendra pas.

Le cercueil est fait de bois sombre, comme c'est traditionnel lorsqu'on enterre un membre de la lignée Bulstrode, mais bien plus grand qu'il ne le faudrait pour contenir un seul corps. Il pourrait, éventuellement, contenir deux corps allongés l'un sur l'autre—un homme et une femme, par exemple. Comme si un couple était descendu enlacé dans la folie et la mort sanglante, et qu'il ne semblait pas juste de les séparer dans la tombe.

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Cela provient de la Gazette du Sorcier, et montre une vieille femme calme et satisfaite de son accueil au Ministère ; les lecteurs le sauront, car l'article accompagnant la photo le proclame. Elle est, visiblement, non humaine. De faibles taches couvrent son corps. Elle arbore une queue. Des yeux verts fixent la caméra alors qu'Augusta Longbottom montre son héritage non humain, ainsi que le fait que le Ministère est pleinement engagé à protéger les droits des sorciers à moitié humains.

À ses côtés, rayonnant, se tient son petit-fils Neville, qui semble nettement plus excité qu'elle.

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Une luminosité émane de cette image. Sa source pourrait aussi bien être le sourire de la jeune femme que l'éclat de ses longs cheveux roux. Elle se tient avec la main de son frère aîné sur son épaule, et il y a une expression de fierté robuste sur son visage. Ginny Weasley agite un document au-dessus de sa tête, assez vite pour qu'il soit difficile de voir ce qui y est écrit.

Sur la seconde image, elle se tient immobile et a l'air un peu penaude, le document déplié devant elle pour que les autres puissent le lire. Il indique que le Ministère, sur la base d'une série d'examens préliminaires, a l'intention de l'accepter dans leur nouveau programme de formation des Aurors une fois qu'elle aura terminé un trimestre à l'école de sorcellerie de Poudlard reconstruite. Ron Weasley, derrière elle, semble aussi fier d'elle que jamais, mais également plutôt épuisé. Cela pourrait être attribué à la longue série de discussions avec leur famille qui ont sans doute précédé cette photo.

Cette image est sombre, floue, et difficile à discerner. Étrangement, il faut la tenir à la lumière de la lune pour entrevoir tout ce qu'elle contient, et personne ne serait susceptible de le faire. Heureusement, elle est entre les mains de quelqu'un qui sait quoi en faire, car c'est lui qui l'a prise.

Correctement illuminée, elle montre un croissant de lune venant juste d'apparaître, et des formes sombres ailées en vol. Les restes de chaînes bleues, peut-être récemment brisées, traînent derrière leurs sabots. On n'a pas besoin d'avoir vu quelqu'un mourir, car la coupure de leurs chaînes et leur toile a changé cela à leur sujet. Les thestrals libres, les derniers vestiges du troupeau dans la Forêt Interdite, s'élèvent au-dessus du paysage noir en dessous et se dirigent vers une destination inconnue et inimaginable pour les humains. De l'autre côté de la photographie, on peut juste discerner l'arrière-train du leader du vol passant par ce qui ressemble à une porte ouverte.

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La manière dont on perçoit cette image dépend de ce que l'on ressent à propos du titre qui l'accompagne. Cupressus Apollonis se tient calmement sur les marches du Ministère, brandissant ce qui semble être une Pensine ordinaire. C'est tout. Que l'image puisse être le sujet de tant de controverses semble stupéfiant.

Le titre, bien sûr, explique les choses. Plutôt que de construire une prison de tourment à la manière d'Azkaban, ou une de l'ennui et de la lente folie rampante comme l'était Tullianum, le nouveau Ministre a choisi une approche différente. Par la modification d'un sortilège d'abord inventé par Draco Malfoy, les criminels partageront la douleur de leur victime lors du crime—vivant l'horreur d'un viol, par exemple, ou la peur impitoyable de confronter un voleur qui menace leurs enfants pour qu'ils remettent de l'argent. Si la victime est décédée, le sort capturera les émotions des membres de la famille et des amis, et fera comprendre au criminel exactement ce qu'il a pris au monde.

Cette punition par l'empathie doit être répétée jusqu'à ce que le criminel comprenne pleinement ce qu'il a fait, ou se repente—ou, parfois, les deux. La prison attend seulement ceux qui ne se repentiront pas, qui risquent de recommencer.

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Il serait peut-être préférable de montrer quatre de ces photographies, bien que trois suffiraient à raconter l'histoire.

La première montre une paire de serpents nez à nez. L'un est beaucoup plus grand que l'autre, mais le plus petit n'a pas l'air intimidé. En effet, puisque le plus grand a la couleur doucement chatoyante d'un serpent Omen, et le plus petit les écailles or-noir d'un Locusta, on pourrait dire que la taille ne correspond pas à la dangerosité parmi ce couple.

La deuxième les montre enroulés ensemble sur un lit, soigneusement côte à côte mais pas loin l'un de l'autre. Se jaugeant mutuellement, pour ainsi dire. Voyant combien d'espace est nécessaire entre eux lorsqu'ils souhaitent tous deux faire une sieste. L'observateur attentif notera que l'espace est à peu près celui qu'occuperait un corps humain.

La troisième photographie est la plus animée. La Locusta se précipite vers une silhouette hors champ, au-delà de la bordure de l'image. Le serpent Omen a refermé sa bouche autour de sa queue et tient fermement. Il est clair que, dans un instant, la Locusta va se tendre et tomber sur le lit—et, probablement, se retourner et attaquer par embarras ou par dépit le serpent qui l'a empêché de mordre quelqu'un d'autre.

La dernière de la série montre les serpents calmement entremêlés sur le lit, un crâne noir souriant sur fond doré à peine visible au-dessus d'une étendue d'écailles semblables à du lait. Les deux têtes sont hors de vue, immergées dans l'enchevêtrement de spirales. Il semble que le différend s'est résolu sans qu'aucun ne soit empoisonné, mais qu'une nouvelle amitié soit née.

Sous les photographies, accrochée au mur, quelqu'un a écrit une légende.

Qu'on ne dise jamais qu'Argutus ne peut pas se faire des amis avec qui il veut. Ou que Yaraliss n'admire pas le courage.

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Cette scène semblerait violente à quiconque ne connaît pas l'histoire. Thomas Rhangnara abat un livre avec une force mesurée et une excellente précision sur la tête d'une jeune fille que les gens pourraient deviner être sa fille, s'ils plissent les yeux.

La photographie suivante est encore plus énigmatique. Elle ne montre rien d'autre qu'un rouleau de problèmes mathématiques difficiles, tous avec les bonnes réponses.

Mais la troisième photographie, qui montre père et fille dansant à travers la bibliothèque Noire et renversant des étagères, doit montrer une richesse de bonheur, même si les moyens par lesquels ils y sont parvenus ne sont pas tout à fait visibles.

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Il faut un esprit curieux pour soupçonner beaucoup de cette photographie, vraiment. Et le type d'esprit qu'on a déterminera quelle inférence on fait au-delà de la simple enquête.

Owen Rosier-Henlin a la bouche ouverte, manifestement en train de prononcer un discours important ; la photographie provient du Vox Populi, et porte probablement un article radical et en colère avec elle. À côté de lui se tient Faustine Nonpareil, s'efforçant soigneusement de paraître aussi peu impressionnée que possible. Elle a les bras croisés, et son regard est partagé entre le photographe—ou le public—et Owen.

On pourrait se demander si elle regarde Owen comme si elle voudrait le poignarder, ou si elle apprécie ce qu'il fait.

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Cette image est un flou de mouvement, et il faudra plus d'un regard pour démêler les participants. Les deux ont des cheveux dorés, se déplacent rapidement, et tiennent des lames étendues dans leurs mains, plutôt que les baguettes plus habituelles.

En regardant de près, on pourrait décider que les deux sont des femmes, et que l'une est plus jeune que l'autre de par sa taille, et qu'elles sont très probablement apparentées.

Il s'agit, en fait, d'une photo de Syrinx Gloryflower en train de dueller Laura, et parvenant à surprendre plus d'une fois sa cousine aînée. Elle a commencé l'avant-dernière phase de la formation d'une sorcière de guerre, et Laura admet, dans le mouvement de son corps et de sa lame, que Syrinx sera redoutable.

La pièce est recouverte de liquide renversé—principalement argenté, mais avec des éclats de violet et de rouge par endroit. Des plumes de cygne écrasées jonchent le premier plan, car la photo a été prise, ou pourrait avoir été prise, par quelqu'un allongé de tout son long sur le sol. Deux femmes attirent plus l'attention que les plumes de cygne, cependant. L'une, avec la tête baissée et ses longs cheveux tombant sur son visage, est anonyme. L'autre, agenouillée devant elle avec ses mains sur ses épaules, sera familière à quiconque lit la Gazette du Sorcier comme étant Hawthorn Parkinson.

Le lendemain, cette photographie, ou une très similaire, sera publiée sous la signature de Rita Skeeter, avec le titre de La Potion de Lycanthropie Guérit Delilah Gloryflower.

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Comme pour défier le fait qu'un remède à la lycanthropie existe dans le monde, les deux loups-garous courent à travers l'image, à la tête d'une grande meute mélangée. La pleine lune est juste visible en faibles ombres à travers leur pelage et une lumière pâle semble briller plus depuis le sol sous leurs pattes que depuis le ciel au-dessus d'eux. Les deux se déplacent avec l'assurance facile de ceux mordus dans l'enfance, ceux qui sont loups-garous depuis des années.

Un loup-garou est grand, gris et mâle, avec des yeux ambrés ; il devient un humain nommé Remus Lupin quand la lune n'est pas pleine, mais de plus en plus, il accepte cette forme comme une partie de son vrai moi. Le second, légèrement plus petit, est noir, femelle, et a des yeux sombres ; elle sera Pérégrine quand la lune faiblit, et elle apprend les vertus de la coopération entre les meutes londoniennes et avec le monde des sorciers, maintenant que le Ministère prête attention et agit correctement.

Pour l'instant, cependant, il y a la lune, et la course, et toutes les odeurs visibles pour le nez d'un loup-garou.

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Probablement, le sujet de cette photographie n'aurait pas voulu qu'elle soit prise. Il préfèrerait être capturé dans un moment plus heureux, pas maintenant, tel qu'il est, en train de pleurer et de détourner le visage.

De se considérer comme un sacrifice à sauter dans le pouvoir, il y a une longue distance. Peter Pettigrew ne savait pas quoi faire de lui-même lorsque le Magenmagot lui a dit que, sur la base de consultations avec les étudiants survivants de Poudlard et les professeurs qui souhaitent revenir à l'école, ils l'ont choisi pour être Directeur.

Avec le temps, dans quelques instants, il pourra sourire. Mais pas maintenant.

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Il y a peu de photographies comme celle-ci, car le mot s'est rapidement répandu parmi les journaux : évitez le père adoptif de Harry Black. Seul Dionysus Hornblower, qui est immunisé à la peur, envoie régulièrement ses gens prendre des photos de Severus Rogue maintenant.

Rogue marche d'un pas déterminé le long d'un chemin rocailleux, que les initiés savent mener à l'une des maisons cachées des Black—un sanctuaire pour le vates et ceux qui lui sont proches quand ils ne souhaitent pas traiter avec la presse. Sa cape flotte derrière lui, et son visage est figé dans une grimace. Il ne semble pas que l'acclamation récemment tombée sur ses épaules, alors que les gens le félicitent pour avoir élevé le vates et avoir mené à bien le procès qui a conduit à la fin de l'influence de ses parents biologiques sur lui et, finalement, à la révélation des crimes du directeur Dumbledore, l'ait changé.

Les changements de Severus Rogue se produisent bien en dessous de la surface. C'est ce que croit Dionysus Hornblower, ainsi que quelques autres personnes triées sur le volet, et il est déterminé à capturer un des moments où le miracle se produit.

Severus Rogue est inchangeable. C'est ce que croient la plupart des autres journalistes, même la téméraire et dévouée à la vérité, Rita Skeeter.

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Cette photographie n'est pas précieuse pour sa rareté. Alors que Harry Black est encore souvent timide devant l'appareil, Draco Malfoy est tout à fait prêt à poser seul, à répondre aux questions et—les malins commencent à s'en rendre compte—à extraire des informations de la personne qui lui parle avec ses propres affirmations "innocentes".

Mais cette photographie est précieuse parce qu'elle montre l'héritier Malfoy sans sourire, ni rictus, ni l'une des expressions sérieuses qu'il arbore lorsqu'il parle de politique. Au lieu de cela, il se tient sur un rivage et regarde les vagues avec une expression solennelle et sans défense, comme s'il voulait connaître une réponse qu'elles ne lui donneront jamais.

Dans sa main, il tient un bouquet de fleurs—narcisses et mufliers. Peu nombreux sont ceux qui savent qu'il vient chaque semaine, discrètement et seul, pour les déposer sur la tombe de son beau-frère.

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Des flammes jaillissent vers le ciel, arquées comme si elles cherchaient à échapper à l'obscurité en leur cœur, leurs bords ondulant et diffusant des frissons de chaleur loin dans l'air. Harry Black se tient à côté du bûcher et le regarde, le visage sévère. Lorsqu'il le faut, il ajoute plus de magie au feu pour qu'il brûle plus fort.

Ainsi, sans être pleuré, entièrement brûlé, les cendres destinées à disparaître et non à se disperser, le dernier vestige de Voldemort quitte le monde.

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Lazuli Yaxley, entrelacée avec les ombres, s'agenouille à côté de sa fille. Elles creusent dans un jardin, plantant ensemble une rose. Jacinth rit. Depuis l'établissement du nouveau Ministère, et les visites qu'elles y ont faites quelques fois, sans son père, elle a connu quelque chose comme le bonheur.

La deuxième photographie montre une bannière drapée autour de la rose, désormais un buisson florissant, les pétales ouverts et probablement aidés par l'application de magie. La bannière porte le symbole de la Maison Yaxley : un arbre d'épines devant une pleine lune montante. Les lettres sous le symbole sont petites, presque imperceptibles contre les couleurs de la bannière et la gloire vivante du buisson, mais présentes : En mémoire d'une sœur bien-aimée, partie trop tôt.

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Cupressus Apollonis est prudent. On peut vraiment dire cela de lui. Il ne se contente pas de faire passer des tests à ceux qui pourraient devenir Aurors à l'avenir, il ne se contente pas de recruter des nouveaux talents qui pourraient s'avérer être ce dont il a besoin, il cherche et engage ceux qui, impliqués dans des différends avec le Ministère, sont partis l'année dernière avant la chute du Ministre Scrimgeour.

Ainsi, parmi les Aurors se tenant raides sur les marches de devant du Ministère dans cette photographie officielle, se trouve Nymphadora Tonks, qui semble plus qu'un peu incertaine—

Et Alastor Maugrey, qui n'a jamais l'air incertain sur quoi que ce soit.

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C'est une pièce assez grande et belle au ministère, avec de la place pour que de nombreux sorciers puissent se tenir debout. Des portes le long des murs mènent à d'autres pièces, faites, de leur bois sombre et de leur air vaguement furtif, pour garder des secrets. Un certain nombre d'hommes et de femmes se tiennent à côté des portes, les capuchons gris tirés en arrière pour révéler leurs visages.

Au centre se trouve la Pierre, projetant actuellement une tête de dragon. La tête tient un panneau dans sa bouche, proclamant avec exaltation : Je sais maintenant ce qui est bien et mal !

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Harry Black a l'air plus qu'un peu raide et déplacé dans cette image. Les autres personnages autour de lui - les ministres de France, d'Espagne et du Portugal ; Cupressus Apollonis ; Evamaria Gansweider, la ministre d'Autriche - sont bien plus habitués aux cérémonies et aux occasions officielles et à ce que les gens soient intéressés par ce qu'ils ont à dire.

La bannière au-dessus d'eux proclame, en cinq langues différentes, la création d'une nouvelle union plus petite de pays qui se tiendra légèrement à l'écart de la Confédération Internationale. En particulier, la bannière continue, cette organisation enquêtera sur de nouveaux modèles d'interaction et de coexistence entre sorciers et Moldus, les implications éthiques de l'utilisation de l'Oubliette sur les Moldus, et la création de ministères où être au-delà de l'influence des Seigneurs et Dames est la première préoccupation.

C'est notable comme l'une des rares photographies, officielles ou autres, où Evamaria Gansweider sourit.

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C'est une photographie privée, non destinée à être largement partagée. Tybalt Starrise est assis en silence, avec un visage sobre, pour une fois, au-dessus d'un journal. Le journal documente la relation entre sa mère Alba et son frère jumeau Augustus. Il ne savait pas vraiment, jusqu'alors, que sa mère était l'ancre de son oncle, et ce qui est arrivé à sa santé mentale quand elle est morte.

Son partenaire John se tient à côté de lui, touchant doucement son épaule. La cousine de Tybalt, Portia, actuellement élevée comme l'héritière des propriétés Starrise, se tient à côté de lui, à peine assez grande pour poser son menton sur la table, et tapote sa main.

La photographie est mise dans un livre privé, et sous l'image est écrit : À regarder quand je pense que je sais tout sur une personne.

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Calibrid Opalline et son père se font face à travers une étendue de pierre qui est le seuil de leur maison faite d'un squelette de dragon, Gollrish Y Thie. Le bras de Calibrid repose sur son ventre, et elle a l'air aussi têtue qu'une mule. Paton a une main sur les yeux.

Il semble que sa fille soit enceinte et ne veut pas lui dire qui est le père de son enfant. Ce n'est pas un grand problème, sauf que Paton souhaite accueillir le père dans le clan Opalline, et Calibrid rend cela impossible.

Mais alors, sa fille a rendu sa vie difficile de bien des manières depuis sa naissance il y a plus de vingt ans.

Non loin d'eux se trouve une chaise, pas entièrement incluse dans l'image, d'où un pied dépasse. Le pied pourrait, avec un peu de plissement des yeux, être perçu comme ayant les crêtes noires qui sont un signe de brûlure de feu de dragon. Bien qu'il ait fallu une longue récupération dans le Sanctuaire, Doncan Opalline est finalement revenu chez lui, et à sa tâche assignée de protéger sa sœur.

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Cette photographie est la plus floue et incertaine de toutes—juste un aperçu d'un visage tournant, des cheveux flottants, des yeux fermés. Le sujet de l'image est une femme et son enfant posant fièrement devant chez Madame Malkin, où l'enfant est allée pour être ajustée pour sa première robe de cérémonie, mais quelqu'un les a découpés pour se concentrer sur cette figure tournante à la place.

La silhouette ressemble, sous certains aspects, à Fiona Mallory, l'ancienne Auror qui a torturé les Potter, puis a été plongée dans le coma par Lucius Malefoy, libérée par les Innommables, et envoyée Merling-sait-où.

Malgré les recherches menées par la personne qui détient maintenant la photographie, Harry Black, aucune autre trace d'elle n'a été découverte.

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Parvati s'appuie contre ses parents, qui se tiennent tous deux avec un bras autour de ses épaules. À côté d'elle se trouve Padma, lui tenant la main avec une emprise qui dit que le monde peut essayer d'arracher sa sœur jumelle à elle, mais que ce ne serait pas très malin de la part du monde.

Il y a des signes que les ombres flottant sur les yeux de Parvati, bien qu'elles soient toujours présentes d'une certaine manière, commencent à se fondre en paix.

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Hermione Granger et Miriam Smith se tiennent face à face de chaque côté d'une table jonchée de parchemins. Le visage d'Hermione est rouge, mais son menton est haut. Elle porte au cou le nœud d'argent des bijoux Black que Harry lui avait une fois prêtés. Son expression est obstinée, indiquant qu'elle ne reculera pas.

En surface, le visage de Miriam ne montre qu'une irritation envers la mauvaise éducation de la fille en face d'elle. Mais il pourrait y avoir—sous la surface—un soupçon d'admiration enfouie et de respect amusé.

Possiblement. Si l'on cherche.

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Harry Black est allongé sur le ventre, les yeux fermés, la tête tournée de côté pour que le photographe puisse voir son profil. Ses cheveux sont toujours aussi en désordre, et ce n'est pas aidé par les activités énergiques dont il vient de sortir. Sa peau garde encore un léger éclat de sueur. Sa main s'enroule autour du bord de l'oreiller. Il semble être engagé dans un combat avec le sommeil, le bataillant ou luttant avec lui. Sur le doigt approprié de sa main droite, comme toujours, repose la bague en argent que Draco lui a offerte en cadeau pour leur premier rituel d'union.

Mais peut-être, ici, la caméra devrait être mise de côté, et la photographie autorisée à ne pas exister. Certains moments devraient être remémorés, non enregistrés.

*Chapitre 105*: Un Toast aux Années Rapides