Le blog de Serpentfou

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Saving Connor

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Resume

Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.

Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET

Chapitre Vingt-Neuf : La Lune Meurtrière

Minerva ferma les yeux. Elle avait regardé à travers la Grande Salle, et ses yeux étaient attirés encore et encore vers la table des Serpentard, malgré sa tentative de chercher des problèmes dans toutes les Maisons.

Cela ne va pas du tout. Vous savez que vous ne pouvez pas favoriser un groupe d'élèves, en tant que directrice.

Elle prit une profonde inspiration, et resta assise en silence les yeux fermés pendant quelques instants, espérant que cela pourrait lui rendre son équilibre. Ce ne fut pas le cas. En effet, sans regarder quoi que ce soit d'autre, son esprit était libre de lui montrer ses souvenirs : à la fois de la réunion de la semaine dernière lorsque Harry avait planifié d'attaquer Woodhouse, et des batailles qu'elle-même avait combattues lors de la Première Guerre, quand les besoins de la Lumière l'avaient tirée de Poudlard.

Ses doigts tressaillirent. Elle voulait une baguette. Elle voulait partir en guerre.

Mais elle avait toujours été raisonnable. Même à l'époque, elle savait qu'Albus faisait appel à elle uniquement parce qu'elle était spécialiste en Métamorphose, et qu'ils avaient désespérément besoin d'elle, car plusieurs des Mangemorts qui combattaient du côté de Voldemort étaient également doués pour transformer les humains en animaux. Elle était même censée jouer un rôle défensif au départ, en retransformant leurs combattants, rien de plus. Puis la guerre avait pris une tournure nettement plus sombre lorsque Voldemort avait coordonné une série d'attaques qui avaient laissé plus de cent des meilleurs sorciers du camp de la Lumière morts, et l'Ordre du Phénix était devenu la force la plus importante et la mieux organisée encore en combat.

Elle avait été en première ligne, alors. C'était la place qui convenait à une Gryffondor, pensait-elle. Nous n'étions pas faits pour nous recroqueviller derrière les lignes, pour mener des attaques furtives, pour cacher notre force.

Mais Albus était avec eux alors, fort de cœur et incorruptible en principe. Minerva avait pu compter sur lui pour vaincre Voldemort lorsque le Seigneur des Ténèbres prenait le champ de bataille lui-même, et elle connaissait sa place : une suiveuse, tout au plus un second une fois la guerre terminée et qu'elle serait sous-directrice, pas une leader.

La directrice de Poudlard doit rester en arrière. Et, de toutes choses, la force qui attaque Voldemort cette fois est un mélange de Lumière et de Ténèbres, avec un Serpentard à sa tête.

À ce moment, Minerva ne put s'en empêcher ; elle ouvrit les yeux et regarda de nouveau vers la table des Serpentard. Harry parlait avec le jeune Malfoy, les yeux écarquillés et les mouvements vifs. Il avait l'air de vouloir bondir sur ses pieds et arpenter derrière la table à tout moment. Minerva sourit légèrement. Elle connaissait les signes. Si jamais Harry maîtrisait la transformation Animagus, sa forme serait féline. Ses réactions rapides, sa façon de bouger, ses poussées d'adrénaline, tout le confirmait.

Les choses sont différentes maintenant, pensa-t-elle, et la réalisation s'installa dans le creux de son estomac comme jamais auparavant. Je suis une leader, en quelque sorte, et je dois rester ici pour que les protections ne tombent pas à nouveau. Harry a tendu la main à des gens des deux côtés du combat. Et tout comme Gryffondor s'est élevé en importance quand Albus a vaincu Grindelwald et pendant la Première Guerre, maintenant Serpentard est en train de monter.

Elle regarda le long de la table vers son sous-directeur. Quand Severus réalisera cela, cela devrait au moins le rendre heureux. Il a attendu longtemps pour voir sa maison surmonter la souillure de Voldemort.

Severus n'avait pas l'air heureux ; il avait à peine touché à sa nourriture. Minerva fit glisser une assiette de scones qu'elle savait être ses préférés vers lui. Il tourna la tête et la fixa d'un regard aigu et plat.

"Toujours la lionne avec ses petits, Minerva ?" lança-t-il d'un ton sec.

"Si les Serpentards se laissent mourir de faim, qui combat ce soir ?" murmura Minerva en réponse.

Severus cligna des yeux, puis l'examina de plus près, comme s'il n'avait pas su qu'elle reconnaissait les conditions dans lesquelles la bataille était menée. Puis il hocha la tête, murmura, "Je serais idiot de devenir comme Harry," et commença à manger.

Minerva se laissa aller contre le dossier de sa chaise, satisfaite d'avoir fait presque tout ce qu'elle pouvait. Ses doigts la démangeaient encore, mais elle se contenterait de renforcer les protections cette nuit.

Et de faire ce qu'elle pouvait pour surveiller le comportement de ses élèves, également. L'antagonisme envers Harry devenait plus délibéré et plus inquiétant. Minerva aurait presque dit que c'était le résultat d'un sortilège, sauf qu'elle était sûre qu'un sortilège à Poudlard la viserait aussi, et elle n'avait ressenti aucun des effets. Peut-être que Godric en saurait quelque chose.

* * *

Harry rejeta la tête en arrière et prit une profonde inspiration de l'air nocturne. Son souffle formait de la vapeur devant lui, et il était reconnaissant pour les gants et l'équipement de Quidditch qu'il portait. Si c'était frais ici-bas, il pouvait seulement imaginer à quel point il ferait froid quand il serait sur son Éclair de Feu.

Il se tourna vers Draco. "Prêt ?" murmura-t-il.

Draco hocha la tête. Son visage était pâle, mais il l'était toujours de toute façon. Harry savait qu'il serait certainement assez posé pour voler. Il regarda autour de lui une dernière fois, puis avança à grandes enjambées comme s'il menait la marche. Harry ricana et le rattrapa en quelques pas.

Son humeur était à l'opposé de celle de Draco. Sa nervosité s'était estompée au fil de la semaine—aidée par le fait qu'il n'était plus en conflit avec quiconque, sauf avec Snape, qui continuait de l'ennuyer à propos de la communication—et un mélange d'excitation et de joie sauvage avait pris sa place. Il pouvait sentir son cœur battre dans tout son corps, dans sa gorge, ses oreilles, ses doigts ainsi que dans sa poitrine. Il voyait tout lorsqu'il tournait la tête, des détails minutieux qu'il n'aurait jamais remarqués d'ordinaire, si bien qu'il sursautait sans cesse en apercevant des choses du coin de l'œil. Il avait une réponse à chaque question qu'on lui posait, à tel point qu'il avait carrément étonné à la fois le professeur Flitwick et le professeur Sinistra.

C'était sa guerre, la guerre pour laquelle il s'était entraîné si longtemps et si durement. C'était la première grande bataille de celle-ci. Harry sentait son sang, son esprit et ses instincts se tourner vers elle comme une fleur vers le soleil.

Il se retourna et poussa un cri de joie en marchant vers le centre du terrain de Quidditch, où ils devaient retrouver John, Regulus et Henrietta. Draco lui lança un regard sévère. "Est-ce que je veux savoir pourquoi tu es si content ?"

"Probablement pas." Harry baissa les bras, ajustant sa prise sur l'Éclair de Feu pour que ses doigts ne soient pas aussi crispés, et lui sourit. "Tu commencerais probablement à me sermonner sur l'imprudence à nouveau."

Draco plissa les yeux. "Que Merlin te vienne en aide, Harry, si tu prends un risque inutile sur ce champ de bataille ce soir—"

Harry se contenta de fredonner et ne l'écouta pas. Il connaissait la leçon par cœur, de toute façon. Il l'avait reçue à chaque repas et à chaque coucher depuis mercredi.

Drago ne comprenait pas tout à fait, pensait-il, que les batailles devenaient chaotiques une fois l'engagement initial passé. Harry espérait sincèrement que leurs plans permettraient à tout le monde de sortir vivant de Woodhouse ce soir, mais il acceptait que ces plans eux-mêmes voleraient en éclats lorsque le hasard et la cruelle créativité des sorciers noirs entreraient en jeu. C'est pourquoi il avait au moins une arme de réserve dont il n'avait parlé à personne, deux si l'on comptait ce que Regulus apportait. Il tapota la poche de sa robe, entendant le froissement et le craquement du parchemin.

« Harry ? Tu m'écoutes ? »

Avec un sursaut, Harry se recentra sur ce que disait Drago. « Euh. Non ? »

Drago s'arrêta, tendit la main et attrapa son bras, le tirant près de lui. « Fais attention », claqua-t-il. « Concentre-toi sur ce que tu es censé faire, pas sur le fait de prendre des malédictions pour les autres. Bats-toi comme un Lord, ou un vates, ou un sorcier incroyablement puissant — peu importe comment tu veux t'appeler, je suppose. Souviens-toi que nous sommes là pour te protéger, et fais-nous confiance. »

« Je le fais », dit Harry. « Du moins, je te fais confiance. Je te fais plus confiance qu'à Connor, Drago. »

Cela fit cligner des yeux Drago et le fixa, mais un cri du terrain, les interpellant, l'empêcha de dire ce qu'il voulait dire. Harry se mit à trottiner, et vit Regulus venir à leur rencontre à grandes enjambées. Il était enveloppé dans des robes sombres serrées que Harry espérait assez chaudes. Il avait refusé d'envisager même l'idée de l'équipement de Quidditch, dans lequel il insistait ne pas être à l'aise.

Harry l'examina un moment, cherchant l'avantage secret que Regulus avait dit qu'il apportait. Oui, c'était là, un grand sac attaché à sa ceinture. Le sac frémissait de temps en temps. Harry sourit et accepta la demi-étreinte que Regulus lui donna de son bras gauche. Sa main droite tenait son balai, un Nimbus.

« Prêt ? » murmura-t-il à l'oreille de Harry.

« Carrément. » Harry se détacha de lui et se tourna vers les deux autres qui voleraient avec eux ce soir. John se tenait à une certaine distance de Henrietta, la tête légèrement détournée, comme si elle sentait mauvais. Henrietta sourit à Harry. Elle portait l'équipement de Quidditch, et haussa les épaules quand elle vit Harry la regarder.

« J'étais Batteuse pour Serpentard », dit-elle simplement.

Harry continua à la regarder un moment de plus, voyant quelque chose de familier dans son visage. Il parvint enfin à l'identifier comme la même excitation sauvage qu'il ressentait. « Vous aimez vous battre, Madame Bulstrode ? » demanda-t-il doucement.

« Oui », siffla Henrietta. « J'aurais postulé pour être une sorcière de guerre si je n'avais pas l'ambition de survivre au-delà de la trentaine. »

Harry sourit, se sentant proche de la sorcière noire pour la première fois. Il hocha la tête vers John, puis dit : « Restez près de moi. Nous allons voler au-delà des protections de Poudlard, puis Transplaner jusqu'à la vallée que Madame Parkinson nous a fait mémoriser. Vous vous souvenez de son apparence ? » Tout le monde sauf Drago, qui allait Transplaner en Side-Along avec Harry, hocha la tête. « De là, c'est un vol direct vers Woodhouse. Nous devrions pouvoir le sentir dès que nous Transplanerons, grâce à sa magie, et nous devrions arriver à la tombée de la nuit. Ensuite, je me concentrerai sur la levée des barrières anti-Transplanage, et nous descendrons au sol aussi vite que possible. » Il savait qu'ils savaient cela, mais il ne faisait jamais de mal de réviser ; Harry pensait que ce plan avait plus de chances de survivre que certains aspects de l'attaque au sol. « Y a-t-il des questions ? »

Quatre têtes secouèrent. Harry avait envie de hurler tandis qu'il passait une jambe par-dessus son Éclair de Feu. Il se demandait comment Hawthorn et les autres loups-garous, qui se transformeraient réellement au lever de la lune, géraient l'excitation intense.

"Allons-y," dit-il doucement, et ils s'élevèrent du terrain.

* * *

Cela faisait longtemps que Hawthorn ne s'était pas tenue sur cette colline particulière en dehors de Woodhouse, mais elle s'en souvenait encore, et les autres, constata-t-elle avec un certain soulagement, avaient suffisamment mémorisé l'endroit. Ils avaient Transplané peu avant le lever de la lune. Hawthorn avait déjà pris la potion Tue-Loup, mais elle pouvait sentir le loup s'agiter en elle, murmurant des mots de sang et de haine. Si près de la transformation, sa peau la démangeait horriblement.

Hawthorn se tourna pour regarder les autres, résistant à l'envie de se gratter. Laura Gloryflower était la plus calme de tous, les mains jointes et le regard fixé sur l'éboulis qui les mènerait vers le bas, à l'ouest, vers l'entrée de la forêt de Woodhouse. Fergus chuchotait sans cesse à Delilah. Claudia se tenait à une courte distance d'eux, essayant de donner l'impression qu'elle n'écoutait pas.

Et Remus Lupin…

Hawthorn l'observait avec prudence. Elle ne savait pas quoi penser de lui. Il avait subi la morsure de Greyback, comme tous, mais il était enfant alors, et loup-garou toute sa vie ensuite. Hawthorn s'était sentie comme une âme ancienne quand elle avait rencontré les trois jeunes loups-garous de la Lumière, puisqu'elle avait enduré de multiples transformations tandis qu'ils n'avaient pas encore traversé leur première pleine lune. Mais Lupin se mouvait avec le loup vibrant sous sa peau et dans son âme, de sorte que Hawthorn s'attendait presque à voir son visage s'allonger en un museau avant même que la lumière de la lune ne le touche. Elle continuait à le sentir par moments, comme si son odeur était plus forte que celle des autres. Terre fraîche et eau, feuilles et pelage brut — le plus proche de l'odeur naturelle d'un loup qu'elle avait perçue depuis qu'elle était devenue loup-garou.

"Restez proches une fois que nous serons à l'intérieur," murmura-t-elle, attirant l'attention des autres sur elle. "Nous ne devrions pas rencontrer d'opposition, mais si c'est le cas, regroupez-vous et avancez. Les autres comptent sur nous pour distraire les Mangemorts. Nous ne pouvons pas nous laisser entraîner dans une bataille insignifiante et être ralentis."

Claudia émit un petit cri en réponse ; les autres acquiescèrent. Et puis Hawthorn se raidit et pivota, sa tête se tournant vers l'est.

La pleine lune se levait.

Hawthorn ferma les yeux et se mit à quatre pattes alors que la transformation l'emportait. Le loup s'agitait furieusement dans son ventre, puis déferla sur elle comme une marée engloutissante. Hawthorn se souvenait juste que lors de sa première transformation, quand elle n'avait pas la potion Tue-Loup, la sauvagerie et le désir de sang étaient venus avec cette première vague, enterrant entièrement son humanité.

Maintenant, toutefois, la vague apaisait la voix grondante du loup, et ne résultait qu'en un calme profond et profond brisé un instant plus tard par l'arrivée de la seconde vague. Le corps de Hawthorn se contracta et se crispa, devenant alors le centre d'une étoile de douleur.

Son cri se transforma en hurlement, se mêlant aux cris des autres. Hawthorn n'avait couru avec Fergus, Claudia et Delilah qu'une seule fois auparavant, lors de la dernière pleine lune, mais elle avait trouvé un certain réconfort à entendre les voix d'une meute.

L'agonie monta en elle, obscurcissant sa vision. Ses os flottaient comme des morceaux de bois sur la mer, changeant de forme et de composition. Mais le moment passa, comme toujours, et sa mémoire se détendit ; elle ne pouvait tout simplement pas se souvenir de ce que cette douleur intense faisait réellement ressentir, et le soulagement était toujours si béni.

Une troisième vague, et la couleur quitta le monde. L'odorat prit sa place. Hawthorn remplit ses narines de l'odeur de l'herbe, de ses compagnons, et d'une certaine fraîcheur qui ne semblait exister que dans le monde pendant les premiers instants d'une nuit de pleine lune.

Une puanteur musquée l'assaillit de côté. Hawthorn tourna la tête, grognant, puis ferma ses mâchoires en croisant le regard d'un grand félin. La lionne qui avait pris la place de Laura Gloryflower avança d'un pas ou deux, sa queue fouettant l'air, puis se retourna et bondit en bas de la colline, vers la forêt.

Hawthorn fit un bref appel aux autres—il ne fallait pas que les Mangemorts soient alertés à l'avance en entendant le hurlement d'un loup-garou, aussi difficile que cela soit de contrôler sa voix—et eut la satisfaction de les entendre la suivre alors qu'elle traçait la lionne. Ils bondirent régulièrement vers le sud pendant un court instant, puis tournèrent à l'ouest. Maintenant, des arbres se dressaient devant eux, et Hawthorn remua la queue par instinct. Elle adorait être parmi les arbres quand elle était sous cette forme. C'était normal de sentir les branches frôler au-dessus de sa tête et les ronces presque s'accrocher à son pelage.

Quelque chose la poussa à son épaule droite. Hawthorn sursauta et faillit montrer ses crocs avant de réaliser qu'il s'agissait de Lupin. Il formait un beau loup-garou gris et lourd, ses oreilles pointées en avant et ses pas confiants. Il croisa son regard brièvement, et Hawthorn détourna les yeux.

Cela lui donna l'occasion de vérifier les autres, donc elle ne s'en soucia pas. Fergus, son pelage aussi pâle que ses cheveux, suivait Delilah, qui était devenue un loup-garou dont la fourrure apparaissait d'un blanc sale aux yeux altérés de Hawthorn. Elle savait qu'en réalité, le pelage de la sorcière guerrière était doré. Cela n'était pas censé arriver. La magie de Delilah ne semblait pas s'en soucier.

Claudia, une chienne noire massive, sa cicatrice encore plus visible sous cette forme puisque cela signifiait qu'une oreille pointue manquait, trottinait aux talons de Hawthorn. Ses dents étaient retroussées en un grognement silencieux, non dirigé vers aucun de ses compagnons. Elle avait toujours cette apparence, Hawthorn le savait. Devenir un loup-garou l'avait énormément changée. Autrefois bavarde et fière de sa beauté, elle était maintenant silencieuse et vengeresse.

Hawthorn se tourna à nouveau vers l'avant en entrant dans la forêt. Le vent était contre eux maintenant, emportant leurs odeurs vers l'avant, mais la sensation de la magie de Woodhouse fournissait un guide sûr. Hawthorn gardait ses oreilles dressées et en mouvement, à la recherche des bruits de pièges, mais elle ne craignait pas grand-chose de ce qu'ils pourraient rencontrer ici. Les loups-garous étaient immunisés contre tant de sorts qu'un piège devrait contenir de l'argent ou un Sortilège de Mort pour être vraiment efficace.

Un léger grognement fut le seul avertissement qu'ils eurent avant que douze silhouettes élégantes ne brisent l'obscurité devant eux, surgissant de leur embuscade pour les encercler. Des loups-garous, Hawthorn le savait immédiatement ; ils étaient si proches qu'elle pouvait les sentir maintenant, bien qu'elle ne l'ait pas fait auparavant, avec le vent tourné.

Grommelant de rage, elle affronta les deux qui tentaient de la renverser, esquiva dans un tourbillon de fourrure, et referma ses mâchoires deux fois. Cela laissa l'un traînant ses intestins et l'autre aux jarrets coupés. La garce aux jarrets coupés essaya quand même de se retourner et de la déchiqueter. Ils n'avaient pas le bénéfice de l'aconit, et ils étaient partis dans la sauvagerie qui enveloppe naturellement un loup-garou lorsque la lune se lève.

Hawthorn saisit la gorge de la garce. Fourrure glissante, chair salée, puis le sang alors qu'elle lui tordait la tête sur le côté et lui arrachait la gorge. Cela fit s'affaisser la garce. Son compagnon avait emmêlé ses pattes avant dans ses entrailles et gisait mourant sur le sol. Hawthorn se tourna pour vérifier son meute.

Trois des loups-garous avaient attaqué Fergus. Hawthorn le vit mourir, alors que deux des assaillants le maintenaient par les épaules et que l'autre lui tranchait la moitié du cou avec des crocs cruels. Hawthorn se demanda s'il était intelligent ou abominable de sa part que sa première pensée soit : Cela liera les Opallines à nous à coup sûr. Paton ne pardonnera jamais au Seigneur des Ténèbres le meurtre de son fils.

Delilah et Lupin travaillaient en tandem pour danser autour de trois autres membres de la meute ennemie, les faisant tourner dans plusieurs directions sans qu'ils ne parviennent à mordre. Hawthorn sentit ses lèvres se tirer en un rictus de mépris en voyant les mouvements maladroits et hésitants des étrangers. Ils étaient très probablement de nouveaux loups-garous, ce n'était que leur première ou deuxième transformation. Delilah avait acquis de l'expérience au travers de six pleines lunes maintenant, et Lupin était une créature de grâce et de beauté, évitant leurs attaques maladroites comme s'il était fait de brume.

Claudia avait déjà terrassé ses deux propres assaillants. Leurs corps étaient à moitié déchirés, et elle se rapprochait d'une autre victime, son museau tendu devant son corps et ses pattes en vol. Elle n'était vraiment heureuse que lorsqu'elle tuait quelque chose, Hawthorn le savait, potion ou pas potion.

Laura Gloryflower venait de fendre le crâne du dernier loup-garou dans ses mâchoires comme un œuf. Elle le laissa affalé, une ruine ensanglantée, et se tourna pour affronter les trois qui avaient pris Fergus. Ils se rapprochèrent prudemment, haletants. Ils étaient plus expérimentés, Hawthorn le vit, plus souvent transformés, et ce qu'ils manquaient en rationalité, ils le compensaient par l'instinct. Ils savaient que ce grand chat serait un adversaire plus coriace que le jeune loup-garou qu'ils venaient de massacrer.

Hawthorn s'accorda un moment de hurlement de chagrin pour Fergus, compagnon de meute, abattu, mort, puis elle bondit pour rejoindre Laura. Une pensée brûlait dans sa tête au moment où elle laissa l'expérience humaine et les réflexes lupins prendre le relais pour la guider dans la bataille.

Où est Fenrir ?

* * *

Harry plissa les yeux en voyant Woodhouse pour la première fois. Il savait à quoi s'attendre grâce au souvenir que Hawthorn lui avait montré, mais elle n'avait pas pu percevoir toutes les nuances de la magie naturelle intense qui l'entourait. Harry la voyait comme une étoile tombée, une étoile chantante, avec des vibrations subtiles et différentes selon qu'elles provenaient du bois, de la pierre, de l'herbe ou des cimes des arbres.

"Des ennemis."

Harry se retourna brusquement. Il volait au centre de leur formation, Regulus devant lui, John et Draco sur les côtés, Henrietta derrière. C'était Henrietta qui avait lancé l'avertissement, ses yeux fixés par-dessus l'épaule de Harry. Il regarda et vit sept balais s'élever pour les rejoindre depuis le versant est de Woodhouse, derrière le quadrilatère des bâtiments. Harry serra sa main sur le Firebolt jusqu'à sentir ses jointures craquer, alors que sa suspicion paranoïaque, focalisée sur ce qui pouvait arriver, devenait une certitude sinistre.

Nous avons été trahis.

"Il faut les tuer ou les faire tomber," lança-t-il. "Henrietta, je veux que tu—"

"Fous-moi la paix, Potter," dit Henrietta. Sa baguette était dans sa main, et elle le fusillait du regard. "Ne sois pas idiot. Concentre-toi sur la chute des barrières anti-Apparition. C'est pour ça que tu es là. Nous nous occupons du reste."

"Je dois—"

"Souviens-toi de ta place, idiot. Avada Kedavra !"

Le feu vert du Sortilège de Mort trancha la nuit, et l'un des sorciers tomba de son balai. Les autres se dispersèrent, plongeant et rasant, et reprirent leur vol plus prudemment. Harry pensa qu'ils n'avaient probablement pas anticipé qu'un Impardonnable en abattrait un d'aussi loin. L'un d'eux lança un sort en retour, mais il crépita et mourut dans les airs bien avant de les atteindre.

Harry prit plusieurs respirations profondes, puis hocha la tête, et se tourna à nouveau vers Woodhouse, cherchant cette fois à séparer les lignes délicates des barrières du reste de la magie chantante et lumineuse.

Draco planait à côté de lui, Regulus de l'autre côté. John se précipitait pour rejoindre le combat contre les ennemis, et Henrietta était juste à côté de lui. Harry était conscient de toutes ces choses de manière distante, mais pour le moment, comme Henrietta le lui avait rappelé, il devait faire ce pourquoi il était là.

Sa volonté s'exerça, sa vue s'étendant à travers ses yeux, sa connaissance se joignant à eux. Il savait à quoi ressemblaient les barrières grâce à son entraînement, et maintenant il chercha et trouva des sorts défensifs superposés. Il sourit un peu. Voldemort avait eu ce qu'il pensait probablement être une idée astucieuse, en liant les barrières anti-Apparition à la magie de Woodhouse elle-même. Quelqu'un devrait détruire le bâtiment en bois fortement protégé avant de pouvoir y Transplaner.

Bien sûr, Voldemort n'avait pas prévu un adversaire de niveau Lord. Harry détruisit les barrières depuis l'autre extrémité, là où elles étaient accrochées à l'herbe et aux collines de la vallée, dénouant les sorts un par un avec des Finite incantés. Cela laissa un vortex de fils cinglants et déroulants qui aurait consumé la plupart des sorciers, mais Harry les repoussa calmement avec son puissant Protego. Les extrémités des barrières déchirées se rétractèrent dans Woodhouse avec un claquement, comme les têtes d'escargots rentrant chez elles. Harry hocha la tête et toucha son poignet gauche avec sa main, utilisant uniquement ses genoux pour agripper son balai alors qu'il planait.

« Adoro bracchio de Lucius Malfoy ! » murmura-t-il, et il entendit la voix de Lucius prononcer son nom un instant plus tard. Il garda son message bref. Son instinct lui hurlait de se mettre à couvert. Si Voldemort était là, comme cela semblait maintenant probable, seul Harry pouvait l'affronter.

« Les protections sont tombées. Transmettez le message aux autres et Appelez-vous. » Les forces terrestres étaient regroupées, donc Lucius ne devrait pas avoir besoin de plus qu'un cri pour transmettre le message.

Il mit fin au sort et plongea ensuite, entendant déjà les craquements secs des Apparitions commencer. Harry maintenait sa concentration devant lui, essayant de trouver Voldemort. Il savait qu'ils avaient été trahis, mais il ne pouvait se permettre de perdre du temps en panique et haine maintenant. Il alimenta les bassins d'Occlumencie avec ces émotions, et ils les engloutirent. Son attention devait être concentrée sur la recherche du Seigneur des Ténèbres.

Draco et Regulus se laissèrent distancer, volant près de ses épaules alors qu'ils arrivaient à travers le quadrilatère de bâtiments. Harry poussa son Éclair de Feu plus bas, mesurant soigneusement sa vitesse. Il ne voulait pas distancer les deux autres, mais il voulait désespérément être hors de l'air, maintenant qu'il savait que les Mangemorts avaient été prévenus de leur arrivée. Les personnes sur des balais étaient trop vulnérables aux maléfices lancés depuis les bâtiments autour de Woodhouse.

Ils descendirent — à vingt pieds du sol, quinze. Harry vit deux formes sombres tomber devant lui et entendit un cri triomphant dans la voix d'Henrietta. Elle et John s'étaient occupés des volants, pensa Harry, et les rejoindraient bientôt.

Dix pieds au-dessus du sol. Ils étaient maintenant à côté du bâtiment de pierre le plus au nord, volant au-dessus d'une longue étendue de hautes herbes.

La noirceur surgit dans l'herbe. Harry, ayant volé au-delà et se tournant vers l'aperçu soudain de mouvement, ne comprit pas ce qu'il voyait jusqu'à ce qu'une bande d'argent dans le noir l'oriente. À ce moment-là, Fenrir Greyback avait déjà sauté, serré ses mâchoires autour de l'extrémité de la queue du balai de Draco, et l'avait traîné au sol, le secouant et le faisant tourner violemment tandis qu'ils descendaient. Le cri de Draco fut interrompu alors qu'il s'écrasait au sol.

Greyback roula sur une courte distance, puis se précipita à nouveau. Draco avait déjà sa baguette en main et réussit à lancer un sort, mais il ricocha sur l'énorme loup-garou noir, comme Harry le savait. Greyback s'approcha, ses mâchoires claquant, essayant d'attraper fermement le torse ou les membres de Draco.

Harry sentit la rage le rendre incandescent, transparent. Sa magie marqua la nuit de feu dans son voisinage immédiat, puis il cria, d'une voix qu'il ne savait pas posséder, la voix d'un ange ou d'un démon : « Greyback. Regarde-moi. »

Le loup-garou n'aurait pas dû comprendre ce qu'il disait, son esprit noyé dans la soif de sang. Mais peut-être pouvait-il reconnaître son propre nom, ou peut-être le mouvement, alors qu'Harry plongeait directement sur lui, le fit-il lever la tête et se tourner. Harry vit la lumière de la lune briller sur ses dents, sur ses yeux.

La magie, la rage et la volonté s'envolèrent ensemble de Harry, frappant Greyback. Pendant un instant, il était là, Draco temporairement oublié, son corps s'enfonçant dans une position accroupie alors qu'il se préparait à bondir sur Harry.

Puis il... ne fut plus là.

Harry entendit le claquement de l'air qui affluait à nouveau, se refermant autour du trou soudainement béant. Le contrecoup le fit vaciller sur son balai, et il fit tourner le Firebolt, compensant instinctivement le manque d'équilibre, comme il l'aurait fait en recevant un Cognard sur le côté. Des filaments de feu lui traversaient la tête, le rendant légèrement ivre.

Mais l'ivresse se dissipa en quelques secondes. Il savait ce qu'il avait fait. Il avait regardé Greyback, et le loup-garou avait cessé d'exister. Il l'avait tué avec une magie presque pure.

Et il ne pouvait pas le regretter.

Harry sauta du Firebolt alors qu'il était encore à quelques pieds du sol, roulant comme sa mère le lui avait appris, se relevant indemne de la chute et s'effondrant à genoux près de Draco. "Draco," souffla-t-il, le fixant, cherchant un signe de morsure ou d'égratignure. Même une marque infime pourrait suffire à propager la maladie, le réseau des loups-garous. Il n'en voyait pas, mais c'était peut-être juste son espoir. "Ça va ?"

Draco roula sur le dos et lui sourit. Harry lui rendit son sourire, incertain si c'était le soulagement ou la libération du feu d'Ignifer qui faisait brûler sa vision de taches blanches aux coins.

* * *

Draco voulait haleter, voulait rester immobile, voulait enrouler ses bras autour de Harry et s'accrocher, voulait remonter sur son balai et s'envoler de là. Tous ses désirs s'étaient réduits à un seul quand Greyback l'avait cloué au sol — le désir de vivre — et maintenant qu'il avait dépassé ce point et qu'il était certain de ne pas être mort, ils explosaient dans un flot joyeux, tournoyant dans sa tête.

Cependant, il avait été jeté brutalement au sol et l'air expulsé de ses poumons, alors il resta là un moment, fixant Harry, clignant des yeux tandis que les rubans de feu transformaient soudainement la nuit en plein jour, reconnaissant de pouvoir voir.

Il devait voir, car la louve-garou aux joues blanches ne fit aucun bruit en se levant de l'herbe haute derrière Harry et se refermant sur lui d'un bond. Un instant, Draco la vit s'élancer, sa fourrure sombre fouettant autour d'elle, ses dents découvertes dans un rictus de douleur, son visage semblant brûlé, et entièrement découvert, par la moitié gauche blanche.

Sa baguette était dans sa main, et Draco la leva, les leçons d'une salle de classe poussiéreuse remplaçant brusquement ses désirs tourbillonnants, et cria, "Ardesco !"

La fourrure de la louve-garou prit feu et fuma, juste un peu. Elle grogna. Mais les loups-garous étaient pour la plupart immunisés contre la magie, et le sortilège ne suffisait pas à faire dévier la trajectoire de son saut. Elle s'écrasa sur Harry et le plaqua au sol, puis se redressa, son regard se verrouillant sur la nuque nue de Harry.

Draco projeta frénétiquement son esprit hors de son corps et atterrit dans le sien. Un poids inhabituel faillit l'écraser, la configuration de quatre pattes au lieu de deux le rendait fou, et la sauvagerie aveugle et le chagrin de la perte d'un compagnon tentaient de le dévorer vivant. Rien de tout cela ne fonctionnait. Draco avait sa propre compagne à défendre, comme cet esprit le comprenait, et il posséda la louve-garou et la repoussa de Harry avant même de penser à ce qu'il faisait.

Il savait que son propre corps se serait effondré, et il y retourna en un éclair, voyageant dans le claquement qu'il imaginait être comme l'Apparition. Il ouvrit ses propres yeux, trouva sa propre baguette dans sa propre main, et la leva. La louve-garou gisait étourdie sur le côté à quelques mètres de Harry, commençant à lever la tête. La haine qui la poussait était trop grande pour être détournée par une simple perte de contrôle temporaire.

Eh bien, la haine qui me pousse est grande aussi. Draco s'empara de cette haine, et du souvenir d'une voix de l'année dernière, celle de l'homme qui s'était appelé Moody, murmurant la liste des malédictions auxquelles même un loup-garou n'était pas immunisé.

Draco visa. Il semblait qu'il avait tout le temps du monde. Harry bougeait. La louve-garou s'était relevée. Elle se précipitait vers lui, ses pattes toujours silencieuses, ses dents toujours découvertes dans leur rictus mortel, ses yeux fixés sur sa gorge.

Et à travers tout cela, à travers la douleur, le choc et la mort imminente, Draco avait encore le temps de murmurer : "Avada Kedavra."

Sa baguette trembla dans sa main alors que le sortilège jaillissait de lui, le vidant de sa haine, une ligne de feu vert qui transperça la louve-garou et transforma tout son mouvement en immobilité. Elle tomba là où elle avait posé le pied, une patte encore tendue devant elle. Sa malice jaillissait de ses yeux morts comme son propre dégoût reflété.

Draco tomba à genoux, haletant. Il ferma les yeux. Il souffrait, avec un vide plus profond que la haine ne l'avait été. Il ne pouvait pas croire qu'il avait fait cela, mais il le devait, car la preuve gisait à moins de cinq mètres.

"Draco."

Draco se tourna et enfouit son visage dans l'épaule de Harry. Harry était maintenant à genoux, son bras enroulé autour de lui, murmurant des paroles douces et apaisantes à son oreille. Draco s'accrocha à cela. S'il n'avait pas lancé le sortilège de Mort, Harry serait mort. Son premier lancement d'un Impardonnable était plus qu'un échange équitable pour cela.

Il avait toujours su qu'il devrait faire cela, pensa-t-il d'un air absent, acceptant depuis qu'il avait six ans qu'il utiliserait un jour le feu vert. Les Malfoy étaient des sorciers Noirs. Les sorciers Noirs utilisaient les Impardonnables. Pourquoi cela le frappait-il si fort maintenant ? Et comment pouvait-il ne rien faire pour le moment, à part s'agenouiller ici et lutter contre les larmes, la bile et le vomi ?

"C'est d'accord," lui murmura Harry, quand Draco put se concentrer sur ses mots. "C'est d'accord. Elle est morte, Draco, et tu es vivant, et tu n'as pas changé. Je te le promets."

Draco ne savait pas à quel point il avait besoin d'entendre cela jusqu'à ce que Harry le dise. Il enveloppa les mots autour de lui à la place du bras que Harry avait dû retirer, et hocha la tête lorsque Harry se leva et le regarda d'un air interrogateur.

Harry hocha la tête en retour, puis agrippa son bras et tira. Draco se releva en trébuchant, choqué à la fois par la force de la traction et par le baiser avec lequel Harry l'accueillit lorsqu'il était debout, assez fort pour que leurs dents s'entrechoquent. Harry recula et lui sourit à travers une bouche ensanglantée. Draco ne pouvait dire si c'était lui qui avait fait ça, ou si c'était la louve-garou, lorsqu'elle l'avait projeté au sol.

"Nous allons nous battre maintenant," dit simplement Harry. "Dos à dos."

Draco hocha la tête, et la nausée et le vide commencèrent à se dissiper. Il était là. Il était maintenant, et il était vivant, et Harry était là et maintenant et vivant avec lui.

Harry se tourna, sa main toujours fermement posée sur celle de Draco, et regarda à travers une étendue d'herbe vers Regulus. Draco vit que son cousin avait ouvert le sac qu'il avait apporté, et versait un flot continu de petits objets sur le sol. Draco frissonna en les reconnaissant.

"Attention," dit sèchement Regulus, et les araignées artificielles qui avaient essayé d'empoisonner Harry en troisième année se retournèrent et levèrent les yeux vers lui. Regulus leur fit un signe de tête en retour. "Allez devant nous. Mordez quiconque essaie de lancer des malédictions sur nous."

Les araignées produisirent un énorme cliquetis de leurs pattes, puis s'éloignèrent, se répandant en un tapis noir. Harry poussa un rire hurlant, et commença à les suivre, murmurant quelque chose sous son souffle. Draco tendit l'oreille en trottinant à l'épaule droite de Harry.

"Ils ont anticipé notre attaque, mais Voldemort n'est pas là. Il est encore trop gravement blessé, je pense. Ça va être amusant."

Draco frissonna un peu, mais Harry lui sourit par-dessus son épaule, et il oublia sa peur face à la beauté surnaturelle des yeux de son petit ami illuminés par le feu et l'intensité sauvage. Il ajusta sa prise sur sa baguette, et se tourna pour affronter le reste de la bataille, se préparant à tuer de nouveau.

Il l'avait déjà fait une fois. Il pouvait le faire à nouveau.

* * *

Elle avait oublié.

Henrietta avait autrefois adoré voler sur un balai. Elle était devenue Batteuse moins par amour du jeu que par amour du vol. Elle s'attendait à ce que le vol soit sa partie préférée de la soirée, et lorsqu'elle avait abattu les Mangemorts qui s'opposaient à eux sur des balais—de piètres volants, tous autant qu'ils étaient—elle s'était résignée à l'ennui. Même avec l'aide du traître qui semblait se cacher parmi leurs propres rangs, les Mangemorts n'avaient pas réussi à organiser une défense compétente. D'un autre côté, pourquoi auraient-ils dû gagner en compétence depuis la bataille de l'équinoxe, Henrietta l'ignorait.

Mais ensuite elle atterrit, et elle vit Potter et le fils de Malfoy repousser les loups-garous, et elle s'arrêta un instant pour admirer cela, et c'est ainsi qu'elle vit la silhouette sombre se diriger vers Potter depuis l'abri du bâtiment le plus au nord. Henrietta fixa du regard. Son cœur accéléra à tel point que sa vision se brouilla. Elle ne pouvait pas croire—non. Elle avait oublié beaucoup de choses, y compris sa propre excitation à l'idée d'avoir un vrai défi, mais elle n'aurait pas pu oublier la façon dont cet homme se déplaçait.

Apollonis avait rempli l'air de feu, révélant le visage du Mangemort, puisqu'il ne portait pas de masque, mais Henrietta n'avait pas besoin d'aide. Aveugle, elle aurait su qui il était.

Elle n'avait simplement jamais pensé le revoir.

Alors qu'il visait Potter, Henrietta, avec de la joie dans le cœur et une humidité se formant entre ses jambes, s'écria : "Cor cordium flammae !"

Il vacilla, mais il était doué pour résister aux malédictions qui se produisaient à l'intérieur des boucliers personnels, et il mit fin au sort avant qu'il ne prenne effet. Puis il se retourna, et il la vit, et il se figea.

Henrietta s'avança, riant si fort qu'il était difficile de parler. Elle y parvint enfin, cependant. "Bonjour, Rosier."

Evan Rosier la regarda fixement. Il y avait de la folie dans ses yeux, mais pas de joie. Henrietta ne pensait pas qu'il y en aurait eu. Potter était probablement un jouet pour lui—tellement puissant que Rosier n'avait aucun espoir sérieux de pouvoir le conquérir, seulement de le manipuler et de l'utiliser pour s'amuser. Henrietta, en revanche, l'avait à la fois combattu et couché avec lui, et était repartie vivante de ces deux rencontres. Elle ne pensait pas qu'il y avait quelqu'un d'autre qui pouvait en dire autant.

"Pas de mots pour ta vieille amie ? Je suis blessée," murmura Henrietta.

Rosier se reprit alors, et dit, avec la calme mortalité qu'il montrait quand il ne jouait pas, "Dolor immoderatus."

Henrietta rit. Il avait oublié certaines choses, y compris le pendentif qu'elle portait contre sa peau, l'un des héritages des Bulstrode, qui empêchait les malédictions que Rosier préférait de passer sous les boucliers et d'entrer dans le corps. Ni sa Malédiction Ardente, ni Ardesco, ni la Malédiction de la Douleur Infinie qu'il venait d'essayer d'utiliser, n'auraient d'impact sur elle tant qu'elle le porterait.

"J'aimerais que tu sois morte," dit Rosier.

"Ennuyeuse, n'est-ce pas ?" demanda joyeusement Henrietta, et puis ils commencèrent à danser, et la joie l'envahit et la consuma.

* * *

Lucius arriva en force et à vive allure du sud, entendant les cris des loups-garous dans les bois, voyant le feu d'Apollonis découper la nuit en rubans, sentant chacun de ses sens s'éveiller pleinement.

Derrière lui se trouvaient Belville, Burke, Starrise, et Narcissa, tous aussi alertes que lui, espérait Lucius. Il détesterait que quelque chose leur arrive parce qu'ils n'étaient pas vigilants. D'un autre côté, ce ne serait la faute de personne d'autre que la leur. Il était leur guide, non leur gardien.

Il vit les Mangemorts venir à leur rencontre, vêtus de capes sombres et de masques blancs. Les souvenirs coururent un instant aux côtés de Lucius, lui rappelant l'époque où il se tenait parmi eux, puis ils moururent et personne ne prit leur place. Les souvenirs ne sont pas les amis d'un combattant aguerri dans sa bataille. Il se concentra sur ce qui l'entourait. Il vit ce qui était là.

Et Narcissa était là, sur la gauche, et trois Mangemorts venaient vers eux, répartis avec des distances à peu près égales entre eux. Lucius se tourna, et croisa le regard de sa femme ; elle le regardait déjà.

« Le Baiser de Locusta ? » demanda-t-il.

« Mais bien sûr », murmura Narcissa, attrapant son bras. Lucius leva sa baguette pour pointer vers le Mangemort à l'extrême gauche. Les autres se mirent immédiatement à se déplacer plus vite, comme s'ils pensaient qu'il ne les avait pas remarqués.

Lucius lança son sort un instant avant d'entendre la voix de Narcissa, intonant la même malédiction. « Virus Locustae ! »

Le Mangemort à droite et celui à gauche tombèrent, convulsant, souffrant comme s'ils avaient été mordus par un serpent Locusta. Cela laissait celui du centre avec l'opportunité de se venger sur l'un d'eux, mais il hésitait sur lequel choisir.

Ils le faisaient toujours.

Lucius fit tourner sa femme devant lui comme s'ils dansaient, de sorte qu'elle présentait sa baguette puis son dos puis sa baguette, et leur ennemi s'orienta sur elle. Pendant ce temps, Lucius visa avec sa baguette sous le bras levé de Narcissa et lança à nouveau la malédiction de Locusta. Les yeux du Mangemort s'élargirent dans une expression de surprise des plus amusantes avant qu'il ne tombe.

Narcissa termina sa rotation, serrée contre son corps, et Lucius se pencha pour l'embrasser avec rudesse. Narcissa répondit au baiser avec la même force, riant d'un air suffisant contre sa bouche. Ils avaient le droit d'être arrogants, pensa Lucius. La manœuvre du Baiser de Locusta était difficile à exécuter, et avait à la fois de l'élégance et de la dangerosité. Un regard à leur gauche montra que Burke les regardait avec admiration.

« Si seulement plus de jeunes sorciers et sorcières aujourd'hui connaissaient les vrais rituels de sang pur », murmura-t-il. « C'est tout ce qui nous sépare des Sang-de-Bourbe. »

Lucius s'abstint de lever les yeux au ciel, mais seulement parce que Belville prenait une pose héroïque derrière Burke et lançait un sort compliqué dans une langue celtique qui n'avait pas plus d'effet apparent qu'un sortilège de trébuchement. Cela laissait le reste d'entre eux pour finir le véritable travail, tandis que Belville tournait la tête vers chacun d'eux, comme s'il exigeait qu'ils admirent son érudition. Les Serdaigle, pensa Lucius, avec un mépris résigné.

Narcissa chargeait à côté de lui alors qu'ils se frayaient un chemin vers Woodhouse, et ils eurent la chance d'utiliser à nouveau le Baiser de Locusta, ainsi que le Tango Tourbillon. Lucius pouvait sentir son cœur battre fort de contentement, et il aperçut la même émotion dans les yeux de Narcissa.

C'était la raison pour laquelle il avait accepté de laisser son fils partir avec Harry, dans l'espoir que Draco aurait l'occasion de se battre aux côtés du jeune homme qu'il aimait si manifestement. Rien ne liait les époux comme le combat. Si Draco avait ce genre de connexion avec leur Potter après ce soir, Lucius serait assuré qu'ils étaient faits l'un pour l'autre tout comme eux l'étaient.

Sinon… eh bien.

Il reste encore un peu de temps pour que Draco apprenne les leçons de contrôle émotionnel dont il a besoin.

* * *

Vraiment, c'était si facile de tromper les gens.

Honoria réfléchissait à cela tandis qu'elle regardait le sixième Mangemort d'affilée essayer de combattre l'une de ses illusions, puis elle s'approchait furtivement derrière l'illusion et enfonçait la pointe de sa baguette entre ses côtes. Elle murmura un sortilège de Coupure et il tomba, juste comme ça.

Or peut-être que le Seigneur des Ténèbres ne pouvait simplement pas trouver de très bons assistants, ce qui était aussi une possibilité, supposait-elle.

Elle jeta un coup d'œil autour d'elle, agitée. Elle était avec la force de Snape, venant de l'est, et ils semaient sans doute la terreur dans le cœur de tous et chacun. Snape, au moins. L'homme se battait comme l'un de ces robots que la mère d'Honoria lui avait un jour décrits, avec une précision mortelle et une force inépuisable, s'efforçant d'atteindre le centre de la bataille pour rejoindre le vates qu'il aimait comme un fils.

Honoria regarda Rhangnara utiliser un sortilège très compliqué qui semblait nouer les entrailles de sa victime, puis décida, très clairement, qu'elle n'avait plus besoin de rester avec eux.

Elle s'ennuyait. Et elle pouvait faire des choses que personne d'autre ne pouvait. Et Harry pourrait avoir besoin de ses yeux.

Elle s'accroupit, à l'abri dans l'ombre d'une illusion, puis bondit. Son corps bascula et tourna, fondit et se reforma, et elle s'éleva, une mouette, voyant de ses yeux clairs dans la lumière constamment renouvelée du feu qui les illuminait tous. Si quelqu'un l'apercevait, il pensait sans doute voir une autre illusion, ou peut-être un oiseau égaré dans la bataille. C'était parce que personne ne savait qu'elle était une Animagus. Personne ne connaissait son secret. Honoria adorait avoir des secrets.

Elle se dirigea vers le nord, vers l'endroit où Harry et sa garde d'honneur seraient arrivés sur leurs balais. Personne ne volait en ce moment, donc ils avaient dû déjà atterrir. Des maisons résonnant de magie défilaient sous elle, et Honoria ricana, le rire aigu de la mouette qui irritait la plupart des gens ne réalisant pas à quel point les mouettes étaient intelligentes et extrêmement utiles.

Elle trouverait Harry et... aiderait. Ou, au moins, se divertirait. Et si quelqu'un pensait qu'elle était morte à cause de sa disparition, alors elle pourrait toujours s'amuser à réapparaître "vivante" plus tard.

Elle espérait que c'était Belville qui pensait qu'elle était morte. Elle voulait toujours surprendre ceux qui le méritaient le plus.

* * *

Harry marchait avec assurance vers les bâtiments qui entouraient Woodhouse. Voldemort n'était pas là. Peut-être ne voyait-il pas la nécessité de se risquer sur le champ de bataille. Ou peut-être que la communication du traître, quelle qu'elle soit, ne l'avait même pas atteint. S'il se trouvait dans l'une de ces tanières privées dont Lucius avait parlé, c'était probable.

En marchant, Harry sortit le morceau de parchemin de la poche de sa robe. "Je jure solennellement que je veux attaquer Woodhouse," murmura-t-il, et les lignes d'une carte enchantée apparurent, se déployant sur le papier jusqu'à former une image de la vallée. Harry sourit. Il avait travaillé dessus tout au long de la dernière moitié de la semaine. C'était bon de savoir qu'il n'avait pas perdu la main depuis qu'il avait créé la carte de Godric's Hollow il y a deux ans.

"C'est quoi ça ?" demanda Draco, bien sûr, essayant de regarder par-dessus l'épaule de Harry.

Harry lui montra la carte, étudiant les points toujours rassemblés au milieu du quadrilatère. Bien sûr, aucun point ne marquait la présence du Seigneur des Ténèbres. Il y avait Karkaroff—Harry retroussa les lèvres—et plusieurs noms que Harry ne connaissait que vaguement à partir d'histoires de la Première Guerre, et plusieurs noms complètement inconnus qui semblaient russes, probablement de jeunes Mangemorts de Durmstrang. Pas de Bellatrix. Harry n'était pas sûr d'être soulagé ou déçu à ce sujet.

Alors, une vingtaine de Mangemorts étaient toujours en embuscade. C'était probablement Karkaroff qui avait organisé la défense. Harry fit glisser la carte pour mieux la voir à la lumière des flammes, puis fronça les sourcils en réalisant qu'un point qu’il avait simplement supposé être un Mangemort n'avait qu'un seul mot à côté.

Sirène.

Merde, pensa Harry, et fixa la carte avec plus d'attention. Le bassin de la sirène se trouvait dans le quadrilatère, contre le bâtiment le plus au sud, presque en face de l'endroit où ils se trouvaient actuellement, et au-delà de Woodhouse lui-même et des Mangemorts en attente. Il ne savait pas comment s'y rendre sans une bataille rangée.

Attends. Si, je sais.

Harry sourit et jeta un coup d'œil à Regulus. "Prépare les araignées," dit-il. "Il y a des Mangemorts qui vont déferler autour de ce coin dans un instant." Il fit un signe de tête vers le coin le plus proche d'eux, ce qui fit sursauter Regulus qui le regarda avec méfiance, remarquant la carte pour la première fois. Il ferma les yeux et secoua la tête.

"Parfois, tu es vraiment le filleul de Sirius," marmonna-t-il.

Harry accueillit le compliment d'un petit signe de tête.

"Attends. Ce coin-là ?" dit John, qui venait juste de les rejoindre. Harry se demanda brièvement où était Henrietta, puis rejeta cette inquiétude. Elle pouvait se débrouiller seule si elle était de leur côté, et si elle ne l'était pas, alors sa magie pourrait s'occuper d'elle. Quoi qu'il en soit, elle s'amusait probablement plus là où elle était.

"Oui, ce coin-là," répondit Harry, puis commença à murmurer, à voix haute pour le bénéfice de ceux qui l'accompagnaient. "Aedifico spiritum cum odoratu et vibrare."

Il sourit en voyant les yeux de Draco s'illuminer de reconnaissance. C'était l'incantation que Connor avait utilisée pour tromper les dragons lors du Tournoi des Trois Sorciers. Harry regarda une illusion de lui-même se former à côté de lui, si parfaite qu'elle fit sursauter John et le regarda avec émerveillement. Harry envoya l'illusion en avant d'un geste de la main, jetant un coup d'œil autour du coin du bâtiment.

Il entendit le cri étonné de Karkaroff, puis le bruit de pas précipités se dirigeant directement vers eux, et des malédictions lancées. Harry fit courir son illusion autour du coin, puis se prépara.

Les araignées de Regulus claquaient leurs pattes ensemble.

Harry recula de quelques pas, se préparant à tirer. Draco visa avec sa baguette au-dessus de son épaule. Les araignées de Regulus avancèrent en trottinant, et les premiers Mangemorts crièrent de surprise et d'agonie lorsque le venin pénétra dans leur système. Se rappelant la sensation de souffrir du poison des araignées, Harry ne put s'empêcher de frémir de sympathie. Il pensa qu'ils trouveraient probablement ce qu'il fit ensuite encore plus horrible, cependant.

Il ouvrit les mâchoires du serpent et commença à avaler leur magie, visant soigneusement au-dessus des araignées pour qu'elles puissent continuer à agir. Les deux Mangemorts les plus proches, tous deux suffisamment jeunes pour être à peu près de l'âge de Harry, tombèrent à genoux en criant tandis que Harry leur arrachait leur pouvoir. Harry grimaça et ferma les yeux, mais continua de tirer. Avec Regulus et Draco juste là, il ne pouvait pas prendre le risque que quelque chose puisse les blesser.

Lorsqu'il pensa avoir absorbé suffisamment de magie, et que Karkaroff et certains autres hésitaient à tourner le coin de peur des cris de leurs camarades, Harry chargea. Draco poussa un cri indigné, qu'Harry ignora. Draco était parfaitement capable de suivre s'il décidait qu'il le voulait.

Au coin, derrière le bâtiment, dans l'ombre, il pouvait sentir l'odeur de l'eau et voir le bord du bassin de la sirène. Karkaroff était juste là, visant sa baguette avec une expression choquée.

Harry recracha la magie qu'il avait avalée et renversa les Mangemorts comme des souris subissant le coup de patte d'un chat. Il entendit des crânes se briser et des colonnes vertébrales se rompre tandis qu'ils roulaient. Il rangea la connaissance de ces sons au même endroit où il avait mis le fait qu'il avait anéanti Fenrir Greyback par la seule force de son regard. Il accepterait, et gérerait plus tard, le fait qu'il avait tué, douloureusement et de nombreuses fois.

C'est ce qu'est la guerre.

Il traversa la zone nouvellement dégagée, visant le bassin. L'énorme masse de Woodhouse se dressait à droite, le tentant de regarder, si embrasée de magie qu'elle donnait envie à Harry de s'émerveiller et de chanter. Mais il devait d'abord arrêter la sirène, et il était probablement le seul à pouvoir le faire.

Draco et Regulus étaient juste derrière lui, John haletant à leurs talons. Harry passa devant Woodhouse, et vit une silhouette se déplacer entre les bâtiments de l'est et du sud, près de la rive éloignée du bassin de la sirène. Son cœur se souleva lorsqu'il réalisa que c'était Snape. Sa force avait percé les gardes qui attendaient de l'autre côté de la vallée.

Et puis la sirène surgit du bassin, enroula ses bras autour de la taille de Snape, et l'attira dans l'eau, chantant en s'éloignant.

* * *

Ignifer arrêta de se battre lorsqu'elle entendit le chant.

Il s'enroulait autour de son esprit, si beau que des larmes coulaient sur ses joues avant qu'elle ne s'en rende compte. Elle mit une main sur son visage, frissonnante. Des souvenirs surgirent dans son esprit comme des brins d'herbe, des souvenirs de lumière et de bonté avant qu'elle ne tourne le dos à la Lumière dans laquelle elle avait été élevée, Déclarant pour les Ténèbres.

Elle pouvait retrouver ce foyer, chuchotait la voix chantante. Elle pouvait retrouver ses parents, non pas son père tel qu'il était devenu, sévère, fier et inflexible, ni sa mère indifférente qui lui parlait chaque jour depuis la cheminée, mais ses parents tels qu'ils étaient quand elle était petite fille, furieusement fiers d'elle. Elle se retrouva à faire un pas en avant, frémissante tout du long, pleine de désir.

Une main attrapa son bras. Ignifer frappa aveuglément, essayant de blesser celui qui la tenait. Elle devait aller vers le chant, la chanteuse. Elle devait suivre le chemin qui s'était soudain ouvert devant son cœur.

Puis un autre chant s'éleva. Il ne combattait pas exactement le premier. Il s'enroulait autour de lui, le tournait, l'exposant à la lumière comme un joyau. Il laissait Ignifer voir les défauts de cette musique, combien elle était fausse—non pas un joyau, mais une contrefaçon. Sa tête s'éclaircit, et elle se tint là, clignant des yeux, avec la main d'Arabella Zabini sur son bras et la voix de la Chanteuse résonnant dans l'air autour d'elle.

« Qu'était-ce que cela ? » demanda Ignifer, puis elle réalisa que la question était stupide ; Zabini était trop occupé à chanter, et à l'empêcher de se laisser prendre à nouveau par le chant, pour lui répondre. Les autres membres de leur groupe se réveillaient de ce qui ressemblait à des transes similaires, secouant la tête. Adalrico Bulstrode fronça les sourcils.

« Le chant vient de là-bas, » dit-il, en indiquant les bâtiments d'un signe de tête. « Je pense que nous devrions le poursuivre. Quoi que ce soit, cela peut nuire à notre vates. » Il commença à avancer d'un pas décidé, l'air autour de lui devenant de plus en plus sombre. Ignifer fronça les sourcils, puis haussa les épaules. Il y avait des rumeurs de dons magiques dans la lignée Bulstrode, une magie qu'ils cachaient généralement.

Et puis les paroles d'Adalrico la rattrapèrent.

Quelque chose qui pourrait blesser Harry.

Ignifer se précipita en avant. Elle venait juste de trouver cette alliance. Elle n'était pas sur le point de la perdre.

Zabini la suivit, la protégeant toujours du chant, combattant ce qu'Ignifer réalisa maintenant être la voix d'une sirène—

Et puis cette voix s'arrêta.

* * *

Harry ne réfléchit pas en entendant le plouf. Il ne réfléchit pas en entendant le chant. Des visions tentaient de remplir sa tête, mais rien ne pouvait se comparer à ce souvenir trop réel, trop présent, de Rogue descendant vers sa probable mort, les bras de la sirène l'enlaçant et son beau visage tourné vers le sien tandis qu'il devenait inerte.

Il se retrouva à quitter le sol, ou à le traverser à toute vitesse, une astuce qu'il n'avait pas réalisée depuis sa troisième année, lorsqu'il avait couru vers Poudlard depuis la Forêt Interdite pour sauver Drago d'un des serpents Noirs. Il se souvint à peine de lancer un sort qui lui permettrait de respirer sous l'eau avant de plonger dans le bassin.

Contrairement au lac de Poudlard, où il s'était trouvé l'année précédente, celui-ci était parfaitement clair, et les éclats palpitants du feu d'Ignifer au-dessus l'irradiaient comme des rayons de soleil. Harry pouvait voir la sirène de l'autre côté, dérivant près d'une berge de pierre manifestement construite par magie. Elle chantait et chantait, sa voix aussi épaisse que l'eau. Elle avait son regard et sa prise verrouillés sur Rogue, qui ne respirait pas.

Harry jeta le sort de respiration. Rogue toussa, et puis sa poitrine commença à se soulever, des bulles s'échappant de sa bouche.

La sirène tourna brusquement la tête, son regard se verrouillant sur lui. Harry sentit son chant se déplacer de la même manière. Maintenant, elle ne le lançait plus vers Rogue, ni vers quel que soit le public qui pourrait l'entendre ; elle se concentrait sur lui et seulement sur lui.

Les visions revinrent en masse, essayant d'enchanter et de piéger Harry avec des images d'une enfance parfaite, une bonne relation avec ses parents, une existence entièrement ignorée par tous, s'il venait seulement à la sirène et la touchait. Harry trouva cela aussi difficile à résister, pendant un instant, qu'il l'avait été au chant de la créature à plusieurs pattes au 12, square Grimmaurd. Cette sirène était libre d'une toile, sa voix sans restriction, et elle appartenait à une espèce de créatures magiques faites pour contraindre.

Puis la haine de Harry pour la contrainte s'activa, et il repoussa son esprit et rejeta les brins de chant. Les yeux de la sirène, grands et d'un vert éclatant, rencontrèrent les siens. Harry lança sa pensée comme une lance à travers leurs regards connectés.

Je suis vates. Écoutez-moi ! Voldemort vous a trompés. Il a libéré votre espèce uniquement pour enchanter et blesser les sorciers. J'ai libéré d'autres. Regardez dans mon cœur et voyez la vérité. Regardez maintenant. Je suis le briseur et le libérateur de toiles. Celui que vous tenez est mon gardien, et si vous ne le relâchez pas, je vous tuerai, bien que je ne souhaite que du bien aux créatures magiques.

La sirène l'entendit, ou peut-être entendit-elle et comprit-elle l'impulsion de liberté dans son esprit ; Harry n'avait jamais cru à quelque chose d'aussi sincèrement de sa vie. Elle poussa un cri, un son musical qui heureusement ne ressemblait pas assez à son chant pour blesser qui que ce soit, et ses bras se desserrèrent autour de la taille de Rogue. Il dériva dans l'eau. Harry nagea jusqu'à lui et se plaça sous son bras, sans jamais quitter la sirène des yeux.

Sa voix s'insinua dans son esprit, une voix de petite fille timide, montant et descendant en vagues comme l'océan ou les mouvements agités de sa queue de poisson. Est-ce vrai ? Il nous a trompés ? Nous ne poursuivions pas des proies légitimes, mais seulement ses ennemis ?

C'est vrai, affirma Harry. Il ne vous aurait jamais permis d'enchanter ou de contraindre les sorciers qui le suivent. Il n'a pas offert aux sirènes une véritable liberté, mais une nouvelle toile.

Je dois le dire aux autres. Nous sommes libres, et nous souhaitons chanter. Nous devons avoir la liberté de noyer qui nous voulons.

La sirène s'élança, filant en douceur vers une entrée basse de la berge de la piscine que Harry n'avait pas remarquée auparavant. Elle s'y enfonça et disparut, avec un coup de queue.

Harry expira profondément, puis nagea vers la surface, traînant Rogue avec lui. Ce n'était pas facile avec une seule main pour le guider, mais d'autres mains l'attrapèrent quand il atteignit la surface, et Draco et Regulus l'aidèrent à revenir à l'air libre. Harry laissa le charme de respiration aquatique se dissiper, et se tourna anxieusement vers Rogue tandis que Regulus l'étendait sur le bord de la piscine, murmurant : "Finite Incantatem. Ennervate."

Rogue toussa, recrachant une bonne quantité d'eau, et se redressa. Harry mit fin au charme de respiration aquatique sur lui, et croisa son regard.

"Imbécile," cracha Rogue.

Harry se surprit à sourire. "Cela règle la question de savoir si vous allez bien, alors," dit-il, et dut fermer les yeux. "Merlin, monsieur, je—"

Des ailes résonnèrent soudainement au-dessus de sa tête, et Harry se retourna. Il vit une mouette, plongeant, qui devint une femme, tombant. Et il vit Karkaroff debout, sa baguette dirigée, une colère terrible sur son visage.

Il vit le moment où le Sortilège de Tranchage qui aurait dû entailler son dos non protégé trancha Honoria à travers le ventre à la place, alors qu'elle tombait entre lui et la ligne du sort.

En un instant, tout changea. Honoria était allongée sur le sol, saignant, ouverte de l'épaule à l'aine, les organes fumant légèrement dans l'air froid. Harry reconnut le Sort—il l'avait vu pour la dernière fois quand Rabastan Lestrange l'avait utilisé sur Connor dans le lac l'année dernière—et il se sentit très froid. Il leva la tête, ses yeux passant de Honoria à Karkaroff.

Karkaroff pâlit en sentant la magie de Harry monter, ou peut-être simplement en voyant son regard ; il était Legilimens, après tout. Il recula d'un pas, puis de deux, et cria, d'une voix amplifiée par le sortilège Sonorus : « Retraite ! Maintenant ! »

La nuit résonna alors que les Mangemorts qui pouvaient encore transplaner prenaient la fuite. Harry entendit les sons de la bataille cesser, tombant dans la confusion, puis des cris qui étaient probablement de surprise ou de victoire.

Il ne pouvait partager ni l'un ni l'autre. Il s'agenouilla à côté de Honoria, et elle saignait, mourant sous ses yeux. Elle avait les yeux ouverts, cependant, et elle lui souriait.

« Pourquoi devrais-tu... » demanda-t-elle, avec un effort évident, puis elle dut s'arrêter, haletante. « Pourquoi devrais-tu avoir tout le plaisir de prendre une malédiction pour quelqu'un d'autre ? » demanda-t-elle, comme déterminée à tout dire en une seule phrase, puis sa tête retomba. Ses yeux se fermèrent.

« Fumseck, » dit Harry, sa voix déformée par des émotions au-delà de toute autre expression.

Des ailes battirent au-dessus de sa tête, à nouveau. Cette fois, elles accompagnaient le feu et le chant plaintif d’un phénix qui atterrit sur l'épaule intacte de Honoria et se pencha sur sa blessure. Harry lança des sorts de pression pour retenir le sang, son esprit anéanti, engourdi par le choc. Les larmes de Fumseck tombaient, plus vite que, ou tout aussi vite que, la respiration de Honoria ralentissait ; Harry ne pouvait en décider la vitesse relative.

Le choc céda à la douleur, le coupa comme un couteau tranchant un tendon à la fois, et il devait se demander, les mots formant dans ses pensées comme surgissant d'un vortex, Est-ce ainsi que les autres ont ressenti quand j'ai pris la malédiction pour Connor ?

Il avala à plusieurs reprises alors qu'il faisait ce qu'il pouvait pour aider Fumseck, ce qui n'était pas grand-chose—principalement retenir le sang et recoudre un peu de peau déchirée. L'horreur et la douleur résonnaient deux fois dans son âme, à la fois pour Honoria et pour l'idée que Draco, ou Snape, ou quiconque, vraiment, souffre des mêmes émotions à cause de lui.

Je ne savais pas. Oh, Merlin, je ne savais pas. S'ils me considèrent vraiment aussi important que n'importe qui d'autre—ou au moins aussi important que je considère Honoria—alors cela signifie qu'ils ont ressenti cela. Oh, Merlin.

Il entendit d'autres arriver, mais leurs voix se turent à mesure qu'ils approchaient, sauf pour des conversations chuchotées que Harry ne leva pas les yeux assez longtemps pour remarquer. Il leva cependant les yeux quand quelqu'un s'agenouilla à côté de lui, et cligna des yeux en réalisant que c'était Thomas Rhangnara, son visage pour une fois sérieux.

« Puis-je aider ? » demanda-t-il doucement. « Il y a des sorts de guérison que j'ai étudiés qui pourraient être utiles. »

Harry acquiesça, et Thomas commença à murmurer dans une langue qui n'était pas du latin, traçant sa baguette au-dessus du chemin tracé par le sort de découpe sur l'abdomen de Honoria. Harry regarda seulement un instant avant de revenir à ses propres tâches. Il ne pouvait pas dire avec certitude quel effet ils avaient. Il savait seulement que Honoria respirait toujours.

Puis il réalisa que la main de Draco était sur son épaule, que Fumseck avait cessé de pleurer, et que Thomas disait : « Harry ? Elle est stable. Elle a besoin de Poudlard et de votre infirmière dès que possible, mais elle survivra jusqu'à ce que nous puissions l'y amener. Faites transplaner l'un des Malefoy avec elle. Ils sont doués pour ça. J'ai remarqué quand nous avons sauté dans la bataille. »

Harry se redressa sur ses talons, inspira profondément et hocha la tête. Il se leva, rencontrant les yeux de Rogue, de Regulus et de Drago. Il était vivant. Il survivrait.

Maintenant, il fallait voir qui d'autre avait survécu.

Paire après paire d'yeux autour du cercle, et il semblait que presque tout le monde était vivant. Le bras droit de Tybalt pendait inutilement à son côté, mais il embrassa John avec son bras gauche, les yeux fermés, ce qui, selon Harry, relevait plus du soulagement que de la douleur. Arabella Zabini boitait, mais ses yeux étaient fiers comme toujours lorsque Harry les rencontra. Narcissa, bien que sans sourire, se déplaça de manière à ce que Harry puisse voir que la brûlure sur son épaule gauche ne l'empêchait pas de bouger.

Puis les loups-garous arrivèrent, accompagnés d'une lionne : Hawthorn, Moony, une chienne noire à une oreille manquante qui devait être Claudia Griffinsnest, et une autre, dorée. Il en manquait une.

Harry ferma les yeux, reconnaissant le coup d'une mort, et les compta une fois de plus. Henrietta était là maintenant aussi, s'avançant avec un léger sourire sur les lèvres, les cinq balais flottant derrière elle. Elle inclina la tête lorsque Harry croisa son regard. Elle avait l'air épuisée, mais pleinement satisfaite. Harry décida de ne pas demander. Elle pourrait lui raconter tous les détails, si elle souhaitait qu'il sache, plus tard.

"Nous retournerons à Poudlard," dit-il doucement. "Mais d'abord, je veux sécuriser Woodhouse contre une reprise par les Mangemorts." Il chercha distraitement sa carte des yeux. Drago la lui tendit à son deuxième regard. Harry lui adressa un sourire de remerciement, probablement fatigué, et la prit, la scannant pour repérer d'autres points.

Il secoua la tête. À part les noms qu'il reconnaissait et les points immobiles situés au-delà du quadrilatère, il n'y avait personne dans la vallée. Pas de Moldus, donc. Quand Karkaroff avait eu vent de l'attaque, il les avait probablement déplacés, s'ils avaient jamais été là au départ.

Ils avaient Woodhouse, cependant, et ce n'était pas un petit prix—

Bien que ça ne vaille pas une vie, lui murmura sa conscience.

Harry lui dit de se taire, puisque c'était la guerre, et leva la tête, fermant les yeux. Il savait que l'une des personnes qui le regardaient en ce moment était probablement un traître, à moins que Voldemort n'ait utilisé la connexion de la cicatrice pour être informé de l'attaque. Jusqu'à présent, il n'avait aucun moyen de savoir qui c'était, au-delà de la certitude instinctive que ce n'était ni Rogue, ni Regulus, ni Drago, ni aucun de ses alliés plus âgés, et une répulsion à l'idée que cela puisse être Honoria. Par conséquent, il n'était pas prêt à dire à quiconque comment il comptait sécuriser Woodhouse.

Cela ne prit pas longtemps. Les sorts sur le grand bâtiment en bois interagissaient avec la magie de la vallée, selon des schémas que Harry apprit à comprendre après un moment de contemplation. Il tissa des protections autour de Woodhouse, puis à travers la vallée, les plaçant soigneusement juste à l'extérieur des schémas d'interaction magique déjà présents. Les protections devaient se déclencher et se resserrer en boucliers impénétrables dès que quelqu'un d'autre que lui tenterait d'entrer, que ce soit à pied, par Transplanage, Portoloin, cheminette ou sur un balai. La dernière option aurait pu poser problème, mais en enveloppant les protections autour de toute la vallée, les enfermant dans une énorme bulle, Harry évita de déclencher les sorts qui auraient perturbé la communication complexe entre Woodhouse et les roches et arbres naturels.

Harry pensa que c'était un endroit vraiment remarquable, avec un intérêt qui augmenterait lorsqu'il ne serait pas aussi terriblement épuisé. Quiconque avait conçu les protections originales était un génie. Il devrait les étudier plus en détail plus tard.

"Comment allons-nous sortir d'ici ?" demanda Henrietta, avec une inquiétude dans la voix.

Harry ouvrit les yeux et vit un éclat de clair de lune à travers la vallée, les liant. Il sourit légèrement. "Nous pouvons Transplaner dehors," dit-il. "Mais tu ne devrais pas essayer de Transplaner à l'intérieur après ça."

Les sourcils d'Henrietta se levèrent. Harry ne lui donna pas la satisfaction d'une réponse. Il devrait d'abord débusquer le traître avant d'oser dire aux protections qui elles pouvaient laisser passer.

Il se tourna vers Narcissa, pour découvrir qu'elle prenait déjà Honoria dans ses bras. Elle lui fit un signe de tête. Harry se détendit.

À sa surprise, ce qui monta en lui lorsque Regulus rassembla ses araignées, Fumseck se posa sur son épaule, certains de ses alliés se préparaient à Transplaner les loups-garous en Tandem, et il saisit son Éclair de Feu, ce ne fut ni soulagement, ni lassitude, mais de la rage.

Quelqu'un les avait avertis. Sans cela, l'un de mes alliés de la Lumière qui est mort serait encore en vie, et Rogue n'aurait pas failli se noyer, et Honoria n'aurait pas pris cette malédiction. Quand je trouverai cette personne, elle aura de la chance si elle ne subit pas le sort de Greyback.

*Chapitre 40*: Dénouement

Merci pour les critiques d'hier !

C'est un autre chapitre de transition, alors que tout le monde se remet de la bataille.