Le blog de Serpentfou

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Saving Connor

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Resume

Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.

Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET

Chapitre Soixante : Réveille-toi et trouve-le ainsi

Rufus revint à lui soudainement. Un instant, il apprenait une douzaine de nouvelles variations du sortilège de Doloris sous la baguette de Lucius Malfoy—il ne savait pas que la douleur pouvait être élevée et abaissée comme une flamme, ni concentrée en une partie de son corps jusqu'à ce qu'il hurle presque pour la pitié—et l'instant suivant, il s'étalait sur le sol de son bureau, prenant de courtes respirations désespérées, le souvenir de la douleur fantôme s'élevant comme un miasme de ses membres. Pendant de longs moments, il ne put que cligner des yeux et toucher sa poitrine. Son cœur battait intensément, mais il n'avait pas encore abandonné. Rufus aurait espéré que non. Il détesterait penser qu'une simple crise cardiaque pourrait le tuer à tout moment de sa vie, surtout maintenant, alors qu'il venait juste de prendre son rythme en tant que Ministre.

Puis il réalisa que c'était un sortilège, et qu'il avait pris fin, et qu'il y avait peu de sorciers dans le Ministère assez puissants pour lancer Capto Horrifer. D'un autre côté, le fait que le sortilège ait pris fin indiquait qu'il n'y avait peut-être pas autant d'urgence à traiter cela qu'il l'avait pensé.

Il s'assit, délibérément sans se précipiter, et se dirigea vers Percy Weasley. Le jeune homme était allongé sur le dos, les joues blanches comme du glaçage, et respirait frénétiquement. Rufus cria dans son oreille. Cela ne produisit aucun résultat. Rufus hocha la tête, puis le gifla durement au visage.

Percy se redressa avec un halètement et un cri, manquant de peu de frapper le Ministre au nez avec sa tête. Puis il se laissa retomber en arrière et prit de grandes inspirations, et murmura, "Que s'est-il passé, monsieur ?"

"Capto Horrifer." Devant le regard vide de Percy, Rufus leva les yeux au ciel et précisa. "Un sortilège des Ténèbres qui nous fait revivre les souvenirs qui nous terrifient le plus, mais continue de les tordre et de les élaborer jusqu'à ce que nous ne sachions plus ce qui va se passer ensuite. Certains sorciers deviennent fous et se suicident de terreur. Cela demande beaucoup de force. À moins que le sorcier qui a lancé cela ne soit juste à l'extérieur de notre porte, les seuls qui auraient pu faire cela sont Vous-Savez-Qui ou Albus Dumbledore." Il se leva lentement et grimaça en sentant combien sa mauvaise jambe souffrait. Ce n'était pas une douleur fantôme. "Je vous suggère, Weasley, de vous familiariser autant avec les sorts des Ténèbres qu'avec les lois et les édits."

Percy rougit, restaurant une partie de la couleur vivante de son visage, et Rufus l'entendit marmonner quelque chose qui ressemblait à : "Les règles sont importantes."

Il ne sera jamais un Auror tant qu'il n'aura pas perdu cette attitude. Rufus dissimula un soupir. "Survivre à la malédiction qui vous arrive dessus l'est aussi," répliqua-t-il sèchement, puis il se dirigea d'un pas lourd vers la porte du bureau et l'ouvrit.

Tonks était appuyée contre le mur, son souffle court mais ses yeux lucides. Elle lui fit un signe de tête. "Ministre," dit-elle. C'est à ce moment-là que Rufus nota les autres signes. Elle était blanche autour des lèvres, et ses cheveux étaient d'un blanc pur, comme ceux d'une licorne. Il comprit la vérité avant qu'elle ne la prononce. "Je... Dawlish est mort, monsieur. J'ai parcouru le couloir un peu, pour voir si je pouvais aider quelqu'un ou découvrir qui a fait ça, et il était étendu sur le sol avec sa baguette contre sa propre tempe."

Rufus grimaça. Il se demanda quel souvenir un Auror fort et sûr de lui comme Dawlish pouvait avoir eu pour le pousser à se suicider, puis il fut content de ne jamais le découvrir. "Merci, Auror Tonks. Soyez sur vos gardes, et transmettez le message aux autres. Je pense, toutefois, puisque le sort a cessé de brûler, que la crise est passée. Peut-être découvrirons-nous qu'il y a eu un raid réussi des Mangemorts, ou que le sorcier qui a lancé cela est mort. C'est la raison la plus probable pour qu'un Capto Horrifer prenne fin." Il s'autorisa un moment de fantasme agréable, imaginant ce qui se passerait si Vous-Savez-Qui était mort, mais il l'écarta ensuite. C'était un fantasme, et il devait vivre dans la réalité.

Tonks lui fit un signe de tête, et Rufus se retira dans son bureau. Il pouvait faire confiance à Tonks pour informer ceux qui devaient être informés de la fin du sort. En attendant, la dernière chose dont le monde des sorciers avait besoin était que son Ministre se promène dans le Ministère en fouillant dans chaque recoin. Si Rufus pouvait être absolument certain que le sort était terminé et que ses gens étaient prêts à le voir, il le ferait, mais il ne pouvait pas, et il y avait eu des cas où ceux qui venaient d'être libérés d'un sort de Capto Horrifer lançaient des malédictions à quiconque bougeait. Il attendrait jusqu'à ce qu'il connaisse l'étendue du danger.

En attendant, il profita de cette période pour faire une pause et récupérer. Il s'assit à son bureau et commença à se poser sévèrement les Cinq Questions que les Aurors devaient se poser après une bataille au cours de laquelle ils avaient rencontré un sort déformant l'esprit. Il pouvait entendre Weasley se les réciter à lui-même, aussi, et fut légèrement impressionné qu'il en soit arrivé à cette phase de sa formation.

Comment savez-vous que ce monde est réel ?

Par la sensation d'objets solides sous ses mains. Cela avait toujours été la réponse de Rufus. Il tapa sur son bureau, et il lui renvoya à la fois un son satisfaisant sous ses jointures et une ecchymose pressante.

Comment savez-vous que ce que vous avez vu n'était qu'un rêve ?

Rufus renifla avec ironie. Parce que je suis sûr et certain que Lucius Malefoy travaille avec Harry maintenant. S'il ne l'était pas, s'il courait encore dans un manteau et un masque de Mangemort, Rufus serait déjà à sa recherche.

Comment savez-vous que vous êtes prêt à retourner sur le terrain ?

Question stupide, vraiment, puisque Rufus passait la plupart de son temps derrière un bureau maintenant, mais cela pouvait être adapté. Il était prêt à continuer le travail du Ministère parce qu'il était sorti de l'enchantement préparé, ayant reconnu sa nature, et sain d'esprit, ce qui était plus que ce que l'on pouvait dire pour certaines personnes. Il le fallait, et il le pouvait.

Comment allez-vous apprendre à vous remettre de cet enchantement ?

De la même manière qu'il l'avait toujours fait, bien sûr : en se distrayant avec de la paperasse, et en en parlant au portrait de Grand-mère Leonora. S'il y avait une femme plus sensée et solide sur terre, Rufus n'en avait pas connaissance.

Êtes-vous sûr que vous n'avez pas besoin d'un guérisseur de Ste Mangouste pour vous aider dans votre rétablissement ?

Après une expérience désastreuse impliquant un illusionniste puissant, deux chats, et une substance gluante verte, Rufus et les guérisseurs de Ste Mangouste avaient passé un accord : ils ne le traiteraient que pour des blessures purement physiques, et il ne les ensorcelerait pas. Les Cinq Questions étaient devenues Quatre Questions pour lui la plupart du temps qu'il était un Auror de terrain. Rufus soupira et ouvrit les yeux.

Et puis vint la colère. Quelqu'un avait lancé le Capto Horrifer dans le Ministère lui-même. Si c'était Vous-Savez-Qui, alors Rufus était surtout en colère contre les gardiens de barrières qui, d'une manière ou d'une autre, n'avaient pas réussi à l'empêcher de Transplaner et de faire cela. On s'attendait à ce genre de sortilège perturbateur de sa part, après tout.

Si c'était Albus Dumbledore…

Rufus n'était pas sûr de savoir contre qui il était le plus en colère dans ce cas-là, Dumbledore ou lui-même. Il avait eu des indications qu'Hestia Jones avait rendu visite à l'homme. Il avait organisé une sécurité supplémentaire sur sa cellule à Tullianum, mais évidemment, il aurait dû faire plus. Probablement un autre membre de l'Ordre du Phénix l'avait trouvé et libéré.

Bien sûr, Dumbledore lancerait-il un sort comme celui-ci ? Rufus se surprit à en douter. Oui, l'homme était un abuseur d'enfants, mais ce n'était pas son genre de méthode. Même lorsqu'il avait sa liberté et les moyens de choisir n'importe quel sort qu'il aimait, il avait toujours choisi un sort de contrainte subtil qui ne l'impliquerait pas automatiquement, qui, si les choses avaient fonctionné en sa faveur, n'aurait même pas été perceptible comme un sort. Capto Horrifer semblait trop grossier pour lui, et trop direct.

Il ne pouvait que attendre des nouvelles d'en bas, supposait-il.

Puis Tonks ouvrit brusquement la porte, fit un pas en avant, trébucha d'une manière ou d'une autre sur sa robe, tourna deux fois sur elle-même, et s'écrasa contre son bureau. Rufus se précipita en avant, d'abord pour la rattraper, et ensuite, puisqu'il ne le pouvait pas, pour rattraper son encrier avant qu'il ne se renverse sur toute sa paperasse. Il secoua la tête quand Tonks se redressa immédiatement, ne semblant pas perturbée par sa mésaventure.

"Sir ! Sir, ils ont dit que c'était Dumbledore, et qu'il est mort, et que Harry Pot—je veux dire, Harry est en train de monter !" Tonks rayonnait, ses mains s'agitant ensemble. "Ils disent que c'est Harry qui l'a tué, monsieur !"

Rufus cligna des yeux, une fois, deux fois. Aussi fort qu'était Harry, il savait que Dumbledore l'était encore plus, et il se demanda comment Harry avait réussi cela. Évidemment, certaines choses s'étaient passées dont il n'était pas encore au courant.

"Faites-le entrer quand il sera là," dit-il, puis s'assit derrière son bureau et essaya d'avoir l'air composé.

* * *

Draco remarqua, même si Harry ne le fit pas. Harry avait tendance à ignorer ce genre de choses, et en ce moment, ses yeux verts semblaient absents, tournés vers l'intérieur. Il était probablement en train de gérer des questions de vie et de mort, de moralité, et comment cela s'était produit, et s'il avait bien fait de tuer l'ancien directeur, Draco le savait.

Tandis que Draco passa le trajet jusqu'au bureau de Scrimgeour à remarquer les choses qui étaient vraiment importantes. Le respect dans les regards que leurs escorteurs lançaient à Harry, par exemple. L'idiot penserait probablement que c'était de la peur, s'il daignait les regarder du tout, mais ces personnes avaient été dans le couloir où Harry—et Draco aussi—avaient détruit Dumbledore. Ils avaient vu ce qu'il faisait, vu l'expression sur son visage, vu qu'il n'était pas un Seigneur des Ténèbres exultant dans la tâche mais un bourreau pleurant la nécessité tout en ne laissant jamais la nécessité le détourner. Harry n'avait pas transformé ces gens, du moins, en crapauds rampants et craintifs comme il aurait pu le penser. Il les avait inspirés. Ils savaient ce que leur liberté et leur santé mentale avaient coûté, et ils lui en étaient reconnaissants. Harry avait ici le noyau de plus d'alliés, ou d'amis, ou de sycophantes, selon comment il jouait ses cartes.

Bien sûr, l'idiot ne jouerait pas ses cartes. Il supposerait qu'ils étaient effrayés, ou il refuserait de reconnaître la gratitude comme quelque chose qu'il méritait. Draco décida qu'il ne pouvait pas laisser cela se produire, pas quand Harry avait préparé un sol aussi beau et fertile.

Il resta un peu en arrière de Harry, jusqu'à ce qu'il marche à côté de la jeune femme en robe de stagiaire Auror. Elle l'étudia avec attention. Draco réalisa qu'elle avait probablement reconnu ses traits—sinon comme ceux d'un Malfoy, certainement d'un sang-pur—et il inclina la tête dans un hochement majestueux approprié.

"Tu sais ce qu'il a fait ?" chuchota-t-il, en désignant Harry d'un signe de tête.

La femme hocha la tête en retour, ses yeux pétillants impliquant qu'elle appréciait le jeu et comprenait pourquoi il chuchotait.

"Il a eu de l'aide, bien sûr," dit Draco, soucieux d'établir cela. "Je suis venu le sauver. Mais une fois que je l'ai libéré du sortilège, il a fait ce qu'il a fait tout seul. Il a vaincu l'homme qui avait emprisonné et torturé mentalement tout le monde au Ministère. Et il ne le verra pas de cette manière. Il le verra comme un meurtre. Pourriez-vous aider à faire en sorte que cela ne devienne pas la pensée générale au Ministère ?"

La jeune femme acquiesça. "Je pourrais. Cela remplirait la dette que je lui dois. J'étais sur le point de me suicider lorsque le sort s'est rompu. Et puis j'ai tout regardé. Je sais ce qu'il a fait. Il vaut mieux ne pas le confronter avec cela s'il se braque, peut-être, mais juste avoir des gens prêts et en attente s'il a besoin d'eux, hmmm ?"

Draco hocha la tête vers elle, impressionné. "Tu es rapide. J'aime ça."

La femme sourit. "J'étais au procès de ses parents. Je l'admire depuis ce moment-là. Et maintenant ça, avoir une dette personnelle envers lui, et faire quelque chose en dehors des exercices interminables qu'ils nous font faire pendant la formation d'Auror—c'est encourageant. Je vais avancer lentement au début, parce que j'ai surtout des connexions et pas vraiment de pouvoir pour l'instant, mais je ferai ce que je peux pour lui bâtir quelques alliés ici."

Draco lui sourit, puis attira quelques autres personnes qui avaient remarqué qu'ils parlaient. Le reste continua à fixer Harry avec adoration. C'était bien, pensa Draco. Ceux-là seraient les danseurs qui feraient tout ce que Harry voulait. Il devait y en avoir. Il réglait la musique sur une danse qui profiterait à Harry, mais avec des participants sachant que parfois leur leader était dans l'illusion, et d'autres fois ne s'attendait même pas à ce que les autres reconnaissent ce qu'il avait fait.

Ce n'est pas agir dans son dos, se défendit Draco contre le léger picotement de sa conscience. C'est être pratique au sujet de la politique. C'est ce que Harry doit apprendre : qu'il faut vraiment demander aux gens de faire des choses, pas seulement supposer qu'ils verront ce en quoi tu crois et se mettront en ligne. Je lui enseignerai chaque fois qu'il le demandera, et pour cela, je dois avoir quelques exemples prêts.

Et s'il avait les débuts de sa propre danse, cela ne ferait pas de mal, devait admettre Draco. Il était de plus en plus frustré par le ton des lettres de son père, et de plus en plus méfiant face à la confrontation qu'il savait imminente avec Lucius. Avoir des gens qui le regardaient avec admiration pourrait l'aider pratiquement, et l'aider avec sa confiance en soi quand il n'aurait plus d'autre choix que de faire face au vieux dragon dans son antre.

* * *

Harry laissa échapper un grognement dont il ne se savait pas capable en entrant dans le bureau du Ministre et en voyant Scrimgeour et Percy vivants et en bonne santé. Certes, si Scrimgeour était mort sous le sort de Dumbledore, ils auraient reçu le message avant d'arriver jusque-là, mais rien ne valait mieux que de le voir de ses propres yeux.

"Sir," dit-il, en hochant la tête vers le Ministre.

"Harry," dit Scrimgeour. "Malfoy." Sa voix sur le nom de Draco avait un ton distinctement froid, mais il lui fit un signe de tête et pointa sa baguette, murmurant un Sortilège d'Attraction modifié. Deux chaises glissèrent du mur vers le centre du bureau. "Asseyez-vous." Il jeta un coup d'œil à la foule de personnes qui les avait suivis comme des canetons et ajouta, "Le reste d'entre vous devra attendre dehors."

Au milieu de nombreux grognements et de quelques coups de baguette de Tonks, ils obéirent. Harry fut soulagé lorsque la porte du bureau se referma et qu'il se retrouva seul avec seulement deux personnes le regardant avidement. Les regards sur le chemin avaient déjà été assez difficiles à supporter. Harry avait rencontré quelques-uns d'entre eux, et ne savait pas ce qu'ils voulaient. Il était aussi perplexe face à l'absence d'horreur dans leurs yeux. Dumbledore était mort d'une manière à retourner l'estomac. Cela ne comptait-il pas pour eux ? Pour aucun d'entre eux ?

« Racontez-moi ce qui s'est passé », dit Scrimgeour.

Harry prit une profonde inspiration et commença à décrire l'incident depuis le moment où il avait remarqué la présence de magie noire au sud. Lorsqu'il en vint à la chute des protections de Poudlard, il s'interrompit pour s'exclamer : « Monsieur ! Ne devrions-nous pas joindre la Directrice et lui demander— »

« Elle m'a contacté, en fait, il y a quelques minutes », dit Scrimgeour avec un léger sourire, en hochant la tête vers la cheminée dans un coin de son bureau. « Elle a dit qu'elle avait stabilisé les protections pour l'instant. Il semble qu'elles devront être renouvelées chaque matin—il y a une faiblesse structurelle qu'elle et le directeur adjoint ne parviennent pas encore à localiser—mais elle peut gérer ça. »

Harry hocha la tête, peu rassuré. Renouvelées chaque matin ? Cela signifie-t-il qu'elles s'affaibliront pendant la nuit ? Ce n'est pas une bonne nouvelle.

« Je leur ai parlé de vous », ajouta Scrimgeour. « J'avais déjà reçu des nouvelles de Tonks à propos de ce que vous aviez fait, bien que je veuille entendre toute l'histoire de votre bouche, bien sûr. Je pense que le professeur Snape aurait pu passer par les flammes pour vous trouver, mais la Directrice a dit qu'elle avait encore besoin de son aide pour les protections. »

Harry soupira de soulagement. Voilà une confrontation reportée.

« Vous alliez me raconter la suite ? » incita Scrimgeour.

Harry hocha la tête et reprit son récit, élaguant les détails du souvenir du cimetière. Il dut passer la narration à Draco à ce moment-là, car il n'avait aucune idée de ce qui s'était passé en dehors de sa tête entre le moment où il avait été capturé et celui où il s'était réveillé.

Draco leva la tête, tout en fierté élégante et ruse de Serpentard. « J'ai un bracelet qui me permet de savoir quand Harry est en danger, Monsieur », dit-il en le montrant. « J'ai aussi un héritage familial qui m'a permis de faire un vœu pour être transporté aux côtés de Harry. Quand je suis arrivé, j'ai découvert que, grâce aux effets de l'héritage, j'étais immunisé contre le sort Capto Horrifer. » Scrimgeour avait l'air de vouloir très fort interrompre, mais Draco continua, irrésistible comme le mouvement de la robe du professeur Snape. « Je suis entré dans l'esprit de Dumbledore et j'ai possédé son corps. »

Harry cligna des yeux. Il ne s'était pas attendu à ce que Draco révèle ce don, pas après qu'ils aient travaillé si dur pour le garder secret, et Draco avait refusé, après le Solstice d'hiver, de l'annoncer même à ses parents.

« Vous pouvez faire ça ? » La voix de Scrimgeour était plate.

Draco inclina la tête.

« Et vous n'en avez informé personne ? »

« C'est un avantage important en combat, Monsieur. » Draco haussa les sourcils. Harry n'avait jamais entendu sa voix si parfaitement posée. « Je ne voudrais pas que cela parvienne trop tôt aux oreilles des ennemis de Harry. Et comme j'ai l'intention d'être à ses côtés pour chacune de ses batailles, je l'utiliserai contre ces ennemis. Je suis sûr que vous comprendrez l'importance de cela et que vous garderez le silence sur ce sujet une fois que nous aurons quitté votre bureau. » Harry s'étrangla ; Draco venait de réussir à complimenter la discrétion du Ministre et à insulter son intelligence dans la même phrase. « Aurais-je dû venir vous voir dès que je l'ai su et le proclamer au monde des sorciers ? Non, je ne pense pas. Harry m'a formé. Il a confiance en moi pour contrôler son corps. » Draco lança à Harry un regard qui embarrassa quelque peu ce dernier devant Scrimgeour. « Et s'il me fait confiance, pour faire cela et pour se tenir à ses côtés, je pense que vous devriez en faire autant. »

Scrimgeour resta silencieux pendant un long moment. Harry pouvait voir des impulsions contradictoires sur son visage. L'une pouvait être nommée admiration pour un bon duelliste verbal, et l'autre semblait inciter Scrimgeour à dire « au diable les Malefoy ».

Cependant, Scrimgeour se contenta de hocher la tête, puis déclara : « Je ne dirai rien à personne pour l'instant. Si je découvre que cela a été utilisé pour commettre des crimes, Monsieur Malefoy, ou interférer avec le Ministère, vous verrez des Aurors vous arrêter si vite que vous en aurez le tournis. Continuez votre histoire. »

Drago acquiesça. « J'ai possédé Dumbledore, mais il est—était—un Legilimens, et il savait comment riposter et défendre son propre esprit. Il m'a attaqué, mais j'ai senti l'attaque venir. J'ai possédé la magie qu'il utilisait pour m'attaquer. »

« Est-ce même possible ? » demanda Harry, émerveillé. Toutes leurs expériences jusqu'à présent avaient été avec une possession incarnée. Harry avait pensé que Drago était strictement limité à l'utilisation de membres, et, une fois libéré d'eux, comme il l'était dans le passage entre son esprit et celui d'une autre personne, il serait désorienté.

« Ça l'est », dit Drago. « Parce que je l'ai fait. »

Harry le regarda, assis, poli et fier sur la chaise à côté de lui, et dut retenir son propre élan soudain. On ne s'embrasse pas avec son petit ami devant le Ministre, peu importe à quel point il est tentant.

« Très bien », dit-il. « Continue. »

« J'ai imaginé que la magie de Dumbledore était une baguette, et j'étais la magie passant à travers le cœur », dit Drago avec désinvolture. « Une visualisation que mon père m'a apprise. » Scrimgeour fronça les sourcils, et Harry réalisa que Drago avait guetté cela, et avait mentionné son père exprès. Drago semblait satisfait de ce qu'il avait obtenu du Ministre, et continua. « Puis j'ai fait la même chose avec moi-même, et j'ai créé un sort qui réveillerait Harry. »

Harry dut interrompre à nouveau. « Sur le vif. »

Drago le regarda, un léger demi-sourire flottant aux coins de sa bouche. « Oui. »

« Avec rien d'autre que la volonté, le besoin et la magie. »

« Je pensais bien l'avoir dit », rétorqua Drago avec hauteur. Puis il marqua une pause. « Peut-être que je ne l'ai pas fait, en fait », admit-il. « Mais, oui. C'est ce que j'ai fait. »

Harry secoua la tête, à moitié impuissant face à l'admiration. Drago s'inclina et tendit la main, sa façon de rendre l'histoire à Harry. Harry termina avec ce qu'il avait fait à Dumbledore, jetant encore de temps en temps des coups d'œil à Drago. Mais il redevint sérieux lorsqu'il dut affronter Scrimgeour et demander : « Est-ce que cela signifie que je suis accusé de meurtre, monsieur ? »

Scrimgeour renifla. « Bien sûr que non. »

Harry cligna des yeux. « Mais, monsieur— »

« Vous avez détruit un sorcier qui torturait mentalement mes gens », interrompit Scrimgeour, « y compris, sans doute, des membres du Magenmagot qui se trouvaient dans le bâtiment. Il en a tué certains. Je ne connais pas encore la liste complète des victimes, mais elle inclut au moins un Auror distingué. » La douleur traversa le visage de Scrimgeour comme un éclair. « En plus de cela, il avait déjà été arrêté pour des accusations de maltraitance d'enfants, et il aurait eu les accusations ajoutées pour le sort de contrainte qu'il a utilisé lorsqu'il a été jugé, et il avait lésé votre ami Peter Pettigrow, et d'après la façon dont vous décrivez la bataille, il faisait de son mieux pour vous tuer à ce moment-là. Nous pourrions convoquer le Magenmagot, je suppose, Harry, mais vous pouvez me dire quel verdict ils rendraient, et ils considéreraient très probablement cela comme une perte de temps. »

« Mais j'ai tué quelqu'un d'autre, » dit Harry. « Il doit y avoir une compensation pour cela, n'est-ce pas ? »

« Si tu veux le voir de cette façon, » dit Scrimgeour, « alors la mort de Dumbledore était la compensation pour les gens qu'il a tués et sacrifiés. »

Harry hocha lentement la tête. Il pouvait s'adapter à cette idée, supposait-il. Cela restait étrange, contre nature, une contrainte serrée sur sa peau, et il n'aimait pas plus ce qu'il avait fait à Dumbledore que ce qu'il avait fait à Greyback. Mais peut-être, tant qu'il pouvait faire ce qui était nécessaire tout en gardant son humanité, ne suivrait-il pas le chemin qu'avait emprunté Dumbledore, justifiant chaque mort et douleur pour le bien des autres.

J'espère.

« Maintenant, » dit Scrimgeour, attirant à nouveau son attention, « je vais transmettre les aspects pertinents de l'histoire à mes gens. » Il jeta un coup d'œil à Draco. « Je le ferai de telle manière, Monsieur Malfoy, que vous soyez un héros et pourtant vos capacités de possession ne seront pas abordées. Je suis sûr que c'est ce que vous vouliez. »

Le sarcasme étranglait la voix de Scrimgeour comme du lierre, mais Draco se contenta d'incliner la tête. « Merci, monsieur, » dit-il. « Vous l'avez merveilleusement formulé. »

Scrimgeour secoua la tête. « Je vais aussi m'occuper d'organiser la guérison mentale de mes gens, » dit-il, se tournant de nouveau vers Harry. « J'ai déjà traité des victimes de Capto Horrifer, et j'ai moi-même subi le sort. Certains mettront du temps à guérir, et certains ne guériront jamais, et d'autres, comme Tonks, sont déjà de retour à la normale. Je n'ai pas besoin de ton aide ici, Harry. »

Harry cligna des yeux. « Je—cela donne plutôt l'impression que vous me repoussez, monsieur, » dit-il.

Scrimgeour rit. « C'est parce que je le fais, Harry. Je veux que tu rentres chez toi. Tu n'as pas à t'inquiéter des accusations de meurtre. Tu as fait ta part en mettant fin à la magie de Dumbledore, et au sortilège avec elle. Tu n'as pas à t'inquiéter de la guérison mentale de toutes les personnes au Ministère. Tu ne serais pas bon à cela, de toute façon, parce que tu devrais consacrer beaucoup d'heures à une seule personne, et tu t'inquiéterais aussi de toutes les autres personnes qui ne seraient pas guéries entre-temps. Ce n'est pas ta responsabilité de les ramener à la normale. Rentre chez toi. »

Harry hocha la tête, lentement, et se leva. Draco vint immédiatement à ses côtés et prit son bras. « Fatigué ? » demanda-t-il.

« Un peu, » murmura Harry, puis soupira. « Pouvons-nous utiliser votre cheminée, monsieur ? »

« Soyez mes invités. » Scrimgeour se cala dans son fauteuil avec intérêt et regarda tandis qu'ils jetaient la poudre de cheminette dans les flammes et appelaient le bureau de la Directrice. Juste avant qu'ils ne passent à travers le feu vert, cependant, Scrimgeour appela, « Et Harry ? »

Harry jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Il fut surpris de voir Scrimgeour effectuer une révérence majestueuse, le genre de geste que les sorciers de sang-pur offraient aux tombes d'amis disparus.

« Bien combattu, » dit Scrimgeour doucement. « Merci. »

Harry hocha la tête, la gorge serrée d'une nouvelle manière, et entra dans les flammes. Il tourbillonna à travers le Réseau de cheminette plus vite qu'il ne se souvenait d'y être jamais allé auparavant—ou peut-être était-ce simplement son anticipation et sa crainte mêlées de leur retour—et sortit à peine du chemin à temps alors que Draco surgissait derrière lui. Draco l'attrapa à nouveau par la taille, ne semblant pas s'en soucier du tout.

McGonagall se leva de derrière son bureau pour les accueillir. Harry resta bouche bée lorsqu'il réalisa que deux silhouettes ombragées se tenaient à ses côtés, l'une étant un sorcier et l'autre une sorcière. Le sorcier leur sourit. La sorcière fronça les sourcils et toucha le fermoir en argent qui maintenait ses longs cheveux noirs en place, comme si elle se demandait s'ils avaient toujours leur place à Poudlard.

"Harry, Draco Malfoy," dit McGonagall, trébuchant légèrement sur l'absence de nom de famille pour Harry, "puis-je vous présenter Godric Gryffondor et Rowena Serdaigle ? Ou du moins leurs spectres. Ils sont liés à des pierres d'ancrage à Poudlard, aidant l'actuel directeur ou directrice dans ses décisions. Actuellement, cela consiste à maintenir les protections." Elle grimaça. "Je suppose qu'Albus a quelque chose à voir avec leur chute ? Cela lui ressemble."

Harry acquiesça, partagé entre s'incliner devant les deux Fondateurs et répondre aux questions de la directrice. Il finit par faire le geste en premier, puis dit : "Oui, Madame. Dumbledore a fait tomber les protections pour vous garder ici et vous distraire, je pense. Il attaquait le Ministère avec Capto Horrifer." Le visage de McGonagall pâlit. "Et—je suis désolé, Madame, mais il est mort. Dumbledore, je veux dire. J'ai entièrement absorbé sa magie et je l'ai tué."

"Ah," dit l'ombre de Rowena Serdaigle. Elle avait une voix aussi tranchante que le bec de l'aigle de sa Maison, et Harry grimaça, imaginant ce que cela devait être pour ses élèves. Ses yeux sombres le transpercèrent. "Tu es un absorbere, alors. Intéressant. Je n'ai pas rencontré de dévoreur de magie depuis un certain temps."

"Je le suis," dit Harry. "Mais je ne savais pas qu'il y avait un nom pour cela."

"Il y a un nom pour tout—" commença Rowena, sur le ton de quelqu'un qui a dû expliquer cela auparavant.

"Laisse le garçon tranquille, Rowena." Godric posa une main retenue sur son bras, ses yeux brillants regardant Harry. "Il a traversé beaucoup de choses. Ce que tu as dit est-il vrai, Harry ? Albus est-il vraiment mort ?"

"Oui. Je suis désolé."

"Ne le sois pas." Godric soupira. "Il aurait dû mourir il y a longtemps, vraiment, quand il a commencé à mal tourner. Il vaut mieux périr alors qu'on est encore noble, car alors la mort a plus de sens." Il parlait comme s'il citait. "Et il a enroulé les protections autour de lui," ajouta-t-il, dans un ton complètement différent, empreint de dégoût. "Je ne peux pas croire qu'il ait fait cela. Aucun directeur n'a jamais été aussi imprudent avec la sécurité de l'école."

"Aucun directeur n'a jamais cru avoir raison aussi implacablement que celui-là," répliqua Rowena avec agacement, enroulant sa cascade de cheveux noirs autour de ses mains. "Je te l'avais dit quand nous l'avons rencontré pour la première fois."

"Et ensuite tu lui as fait confiance, Rowena. Nous trois l'avons fait." Godric sourit. "De plus, je pense qu'une directrice a cru avoir autant raison que lui." Il lança un regard malicieux à Rowena et attendit.

La Fondatrice de Serdaigle se mit à bredouiller. McGonagall intervint pour dire : "Je te remercierai pour toute l'histoire plus tard, Harry, mais pour l'instant les protections sont sécurisées et tu sembles sur le point de t'effondrer. Prenez soin de lui, M. Malfoy."

"Je le ferai, Directrice."

Harry se demandait avec indignation depuis quand il avait acquis autant de gardiens, mais il est vrai que tout l'effort qu'il avait dépensé le rattrapait enfin, et il chancela alors qu'ils se tenaient sur l'escalier mobile. Draco passa un bras autour de lui. Harry bâilla. "Je pense que ça ira avec un peu de sommeil," dit-il.

Snape les attendait en bas des escaliers. Harry plongea son regard dans le sien, et ne rencontra rien de la colère à laquelle il s'attendait.

"Je crois que tu ne serais pas parti de ton propre chef, Harry," dit-il. "Nous avons discuté de cela."

Harry avala sa salive. "C'est vrai," dit-il.

Snape se tourna, les yeux étincelants, vers Draco. "M. Malfoy, en revanche, n'a aucune excuse pour ne pas m'avoir informé de sa localisation."

Draco déglutit. Harry s'appuya contre le mur, sourit, et se prépara à profiter du fait que quelqu'un d'autre se fasse gronder pour ses aventures, pour une fois.

* * *

Étrange. Très étrange.

Falco était perché sur le toit de la Volière, toujours sous sa forme d'aigle de mer, pour contempler tout ce qu'il avait appris. Il lissait ses plumes, toujours une bonne activité machinale, tandis que son esprit dressait ses listes.

Il était arrivé au Ministère rapidement, bien sûr, et avait ressenti la pression de la magie d'Albus et d'une autre. Ce devait être le Harry Potter dont Albus lui avait parlé, devina Falco ; il était vaguement conscient que le fragment de lui-même qu'il avait laissé flotter à la surface de son esprit, une sentinelle contre les désastres, avait reçu et répondu à des lettres d'Albus quelques fois au cours des dernières années. Plus récemment, il lui avait donné des conseils pour étendre sa compulsion comme une brume et piéger ce Harry dont il s'inquiétait tant.

Mais Albus n'avait pas dit que le garçon était quelque chose comme ça.

Falco avait observé, ses yeux devenus suffisamment perçants pour percer la pierre quand il le voulait, tandis que Harry combattait Albus. Il avait drainé sa magie avec contrôle et précision, ce qui avait fait bonne impression sur Falco. Il n'avait pas hésité lorsqu'il était allé pour tuer, ce qui était également une bonne qualité, avec modération. Il semblait réfléchir à la moralité de ses actions, si l'expression pensive sur son visage était une indication. Aussi bien, du moins quand on est jeune et pas assez au-dessus des fausses moralités du monde pour les voir toutes pour ce qu'elles étaient.

Falco n'était pas encore sûr de ce qu'il devait faire à son sujet. Ce Harry semblait être un sorcier de niveau Seigneur avec qui lui et la magie pouvaient vivre, en surface. Il n'avait pas Déclaré pour le côté Obscur ou Lumineux, et il ne semblait pas avoir l'intention de le faire.

Mais.

Mais.

Maintenant que le fragment sentinelle de son esprit était réuni avec le reste, Falco se rappelait ce qu'Albus avait dit à propos de ce Harry étant vates. C'était tout simplement impossible. Falco lui-même avait essayé et échoué à suivre le chemin vates quand il était plus jeune, à plusieurs reprises. Et s'il n'avait pas pu le faire, même quand il avait quatre cents ans et avait la sagesse et l'expérience nécessaires si quelqu'un les avait, alors comment un enfant pouvait-il le faire ? Non, il devait probablement briser des toiles et libérer des créatures magiques sans penser aux conséquences plus d'une ou deux décennies à l'avenir. Il devait penser plus loin que cela, cependant. Beaucoup de créatures magiques vivaient des siècles, et certaines étaient immortelles, et les sorciers eux-mêmes vivaient plus longtemps que les Moldus.

D'ailleurs, Falco avait compris quelque chose au sujet d'être vates que nul autre sorcier ou sorcière ayant tenté d'emprunter ce chemin épineux n'avait saisi. Le vates devait accomplir ce qu'il faisait sans violer même sa propre volonté. C'était impossible, car lorsque le vates devenait impatient et voulait atteindre ses objectifs au détriment des autres, et se retenait de le faire, il contrariait sa volonté. Dès que Falco avait compris cela, il s'était détourné de cette tâche impossible et ne s'était jamais retourné. C'était déjà suffisamment de travail, Merlin le savait, d'essayer d'équilibrer la magie et de s'assurer qu'elle était à l'abri de ses propres tendances autodestructrices inhérentes.

Ainsi. Ce Harry était un enfant insouciant, qui se trouvait simplement être un absorbere, parfois capable d'équilibre, et parfois oscillant sauvagement comme l'aiguille errante d'une boussole. Falco continuerait à l'observer, à le juger, et à juger les efforts de l'homme qui se faisait appeler Voldemort, et à voir où et quand ses propres efforts pour préserver l'équilibre devraient intervenir. Pour le moment, il pensait plutôt devoir travailler contre les deux camps, frustrant les efforts de Voldemort à dominer le monde et les ruptures imprudentes de liens par Harry qui existaient pour une raison.

Personne d'autre ne comprend autant l'équilibre que moi, pensa Falco avec résignation, déployant ses ailes pour pouvoir faire un détour vers le nord et observer le camp de Voldemort. Et parfois, cela devient solitaire.

*Chapitre 79* : Entracte : Sonner les changements

Merci pour les commentaires sur le dernier chapitre !

Voici une pause dans le chaos pour un moment, mais cela ne promet que plus de chaos plus tard. Désolé pour ça.

Entracte : Sonner les changements

Il ne devrait y avoir que deux fleurs sur cette branche.

Indigena s'arrêta pour essuyer la sueur de ses yeux. Elle se trouvait dans sa plus grande serre à Thornhall, sa maison depuis trente ans, qu'elle n'avait pas vue depuis deux mois avec la façon dont son Seigneur la tenait à sa disposition. Les elfes de maison avaient bien pris soin des plantes, mais son absence avait en quelque sorte fait oublier à Indigena à la fois la profusion de verdure et la chaleur à l'intérieur de l'endroit.

Elle n'avait cependant pas oublié comment les plantes devaient être, et le buisson-cloche de Grand-mère Tourmaline était d'une importance particulière. Tourmaline Yaxley avait inventé la plante comme un système d'alerte précoce. Le centre du buisson était une masse de branches hybrides, chacune soigneusement cultivée à partir d'un arbre ou d'un arbuste indigène de chaque endroit du monde ayant une communauté sorcière ; cela avait pris la majeure partie de la vie de Tourmaline, et beaucoup de correspondance, pour tous les obtenir. Croisés ensemble, ils créaient un ensemble de branches distinctives, une pour chaque communauté. Mais les fleurs étaient toutes identiques, de petites cloches délicates avec un centre en forme de battant qui ne s'arrêtait jamais de bouger, même sans vent, créant des sons délicats de clochettes audibles dans la majeure partie de la serre.

Les fleurs montraient la présence de sorciers de niveau Seigneur, et donc de Seigneurs ou de Dames, dans chaque communauté sorcière. Du vivant de Tourmaline, les fleurs étaient noires pour les Seigneurs des Ténèbres et blanches pour les Seigneurs de Lumière. Indigena avait trouvé cela ennuyeux, alors elle les avait changées en vert foncé pour les Ténèbres et or pour la Lumière. Ce sont aussi des couleurs anciennes et symboliques ; Indigena se souvenait encore d'avoir lu sur les Guerres du Vert et de l'Or, quelque part dans les brumes de l'histoire sorcière européenne juste après Merlin, lorsqu'une Dame des Ténèbres et une Dame de Lumière portant ces couleurs respectives s'étaient affrontées. Et elles rendaient le buisson-cloche plus agréable à regarder.

Le buisson n'était pas densément regroupé ; il y avait actuellement trente-trois sorciers de niveau Seigneur dans le monde entier. La plupart des fleurs étaient dorées. Les sorciers noirs pouvaient prédominer dans de nombreuses autres communautés de sorciers, mais ils n'étaient pas stupides. Les Seigneurs de Lumière étaient plus susceptibles de se retirer dans leurs rêves, tandis que les Seigneurs des Ténèbres étaient plus susceptibles de faire exploser leurs maisons. Ainsi, ils surveillaient les sorciers de niveau Seigneur de manière plus stricte que la Grande-Bretagne ne le faisait, et étouffaient les problèmes dans l'œuf. La branche australienne était inhabituelle car elle portait actuellement deux fleurs, l'une vert foncé et l'autre dorée, mais c'étaient deux Seigneurs si égaux en puissance et en haine qu'ils ne se querellaient qu'entre eux—personne d'autre n'était un concurrent digne—et laissaient le reste du monde tranquille.

La branche britannique avait eu une fleur vert foncé et une dorée pendant quarante ans. Puis, il y a quatorze ans, une autre fleur était apparue et avait insisté, au grand agacement d'Indigena, pour devenir lentement vert foncé teinté d'or, comme des feuilles d'été au soleil. Elle avait cherché, pour justifier sa curiosité, mais n'avait entendu aucune rumeur d'un autre sorcier de niveau Seigneur. Puis la fleur s'était flétrie en un bourgeon noirci trois ans après son apparition, et Indigena avait commencé à suspecter que l'élevage de Grand-mère Tourmaline n'était pas si parfait après tout.

Eh bien, bien sûr, elle avait eu tort, et le buisson avait eu raison, comme elle l'avait compris quand la cloche vert-or avait éclaté de nouveau en fleurs du jour au lendemain au début de l'été il y a presque trois ans. Des rumeurs lui étaient parvenues, alors, d'un enfant de niveau Seigneur soudainement émergé dans son pouvoir. Indigena avait confirmé que les parents de Harry Potter l'avaient caché—la raison pour laquelle elle ne pouvait pas le trouver en premier lieu—et un peu plus de fouilles avaient révélé la nouvelle concernant sa magie liée, confirmée par le procès. Sa fleur était morte parce qu'il n'avait pas eu la magie pour agir comme un Seigneur, pendant un certain temps. Mystère résolu, Indigena avait accepté ses réponses avec satisfaction et avait continué son jardinage. Elle n'avait pas imaginé alors que cela deviendrait un sujet de plus que de simple curiosité intellectuelle pour elle.

Maintenant, c'était bien plus qu'une simple curiosité intellectuelle pour elle, de noter que la branche britannique avait une fleur vert foncé—celle de Lord Voldemort—celle vert-or de Harry, et une nouvelle fleur, qui semblait apparemment ne vouloir être ni dorée ni verte et finissait par avoir l'air plutôt malade, à la place. La dorée s'était flétrie.

Indigena se mordilla la lèvre pensivement et s'avança. Son Seigneur voudrait être informé de cela. Il était au courant de la perte de la magie de Dumbledore, mais un nouveau Seigneur ou une nouvelle Dame entrant en jeu serait totalement inattendu, et très malvenu. La main d'Indigena plana au-dessus de la nouvelle fleur.

Il y avait un test qu'elle pouvait effectuer pour déterminer le nom et la nature du nouveau Seigneur, mais cela impliquerait de cueillir sa fleur, et ainsi de perdre la capacité de déterminer si son allégeance changeait. Une fois cueillie, la fleur ne pousserait plus jamais. Le buisson à clochettes, et pas seulement la fleur de Harry, était capricieux de cette manière.

Indigena décida que la perte des informations futures valait le coup. Ils avaient besoin d'informations maintenant. Elle cueillit la fleur et la rapporta à l'intérieur de Thornhall pour pouvoir travailler avec elle.

Indigena s'assit près du feu dans son étude et leva un verre de vin chaud à elle-même. Elle pensait qu'elle le méritait. Elle avait été astucieuse et loyale et, en étant astucieuse et loyale, elle s'était assurée une tâche qui lui convenait parfaitement.

Jeter la fleur dans un bol d'eau pure et prononcer l'incantation que Grand-mère Tourmaline avait consignée dans ses journaux privés lui avait donné un nom et un visage. Falco Parkinson, c'était le nom, et il avait une longue chevelure argentée et des yeux verts intenses. Indigena avait cherché des informations sur lui et avait été surprise de trouver plusieurs livres qui enregistraient ses morts - ses différentes morts. Les auteurs prétendaient tous que les autres mentaient, bien sûr, ou n'avaient pas fait leurs recherches correctement, mais Indigena pensait maintenant que cela pouvait être l'œuvre d'un illusionniste de niveau Seigneur, qui s'était retiré du monde pendant un certain temps. Il avait aussi réussi à tromper le buisson de Grand-mère Tourmaline.

Il devait à nouveau s'intéresser activement au monde des sorciers. C'était le rapport qu'Indigena avait donné à son Seigneur des Ténèbres cette nuit-là.

Et Lord Voldemort avait été alarmé, et l'avait immédiatement chargée de la tâche d'entraver les desseins de Falco et de rendre sa vie aussi difficile et dangereuse que possible, sans réellement aider Harry.

Indigena avait réfléchi un moment, et proposé un moyen de le faire. Son Seigneur avait eu besoin d'être convaincu pour accepter. Après tout, bien que cela remplisse ses conditions, cela apportait la touche personnelle d'Indigena, et Lord Voldemort détestait que la créativité des autres vienne entacher ses plans raffinés.

Mais, au final, il avait accepté.

Indigena savait que cela prendrait du temps. Mais cela utiliserait les compétences qu'elle considérait comme les plus importantes, son intelligence et sa capacité à cultiver des plantes, et cela l'empêchait de devoir participer à la torture et au meurtre, ce qui l'ennuyait franchement. Eh bien, il y aurait cette sortie ennuyeuse mais nécessaire au milieu de février ; Indigena devait accepter que son Seigneur aurait besoin d'elle pour celle-là.

Elle avait souhaité, au début, que le Seigneur des Ténèbres l'ait envoyée à Durmstrang à la place de Bellatrix. Elle aurait apprécié le défi de garder tous les étudiants en otage et d'empêcher quiconque de pénétrer dans l'école, ainsi que le répit loin du sang et de la violence. Mais maintenant, elle était contente que cela ne se soit pas passé ainsi.

Elle imaginait déjà le regard sur le visage de Falco et de Harry lorsque ses plans se réaliseraient enfin.

Indigena but son vin et éclata de rire. J'adore quand je peux montrer mon intelligence.

*Chapitre 80*: Suis-moi dans la nuit

Merci pour les critiques d'hier !

Les poèmes cités ici sont, dans l'ordre, "Dream-Pedlary" et "The Phantom Lover," tous deux de Thomas Lovell Beddoes.