Saving Connor

Resume
Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.
Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET
Chapitre Vingt-Neuf : Croc à Croc
Harry se sentit étrange dès qu'il entra dans la Chambre, qui était comme il se la rappelait de la boîte : longue, droite, étroite, encombrée de piliers et remplie d'une lugubre lumière verte, avec une statue de Salazar Serpentard à l'autre bout. Son esprit se sentait tiré et étiré, et sa tête commença à lui faire mal. Un instant plus tard, sa cicatrice s'enflamma de douleur éblouissante.
Tom Jedusor se tenait au pied de la statue, presque entièrement formé, non pas un souvenir mais un jeune homme aux cheveux noirs. Il tenait Connor par le cou, une main sur sa cicatrice. À ses pieds gisait le journal, et un épais lien, vert comme la lumière, vert comme l'Avada Kedavra, s'étirait entre le livre et sa main.
"Harry Potter," dit Jedusor. "Bienvenue. Je t'attendais." Il serra plus fermement sa main sur la cicatrice de Connor.
Harry invoqua volontiers sa magie. Elle rugit autour de lui, transformant le sol immédiat en glace—
Et déclenchant le piège de Jedusor.
Harry sentit la magie s'écouler hors de lui, semblant se déverser à travers sa cicatrice et traverser l'espace jusqu'à Jedusor, retraçant la route qu'il avait dû prendre quand il avait fui l'esprit de Harry après leur premier combat. Jedusor renversa la tête en arrière et éclata de rire en absorbant la magie, et son image vacilla et se renforça. En même temps, le lien entre le journal et sa main s'enflamma de vie, et Connor hurla et commença à se tordre de douleur.
Harry eut un haut-le-cœur en partageant l'angoisse de son jumeau, descendant le lien qu'ils avaient probablement toujours partagé en vertu de leur naissance simultanée, mais qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à maintenant. Faiblement, derrière l'agonie, il entendit à nouveau les paroles de Dumbledore, parlant de la contamination par le sortilège.
« Nous avons souhaité vous préserver des dangers possibles de partager ce type de lien avec votre jumeau, mais puisque vous êtes jumeaux, et pas seulement frères de sang, la connexion est extrêmement difficile à bloquer. Il semble jusqu'à présent que le lien ne vous ait protégé que vous, et pour cela je suis satisfait et reconnaissant. Mais s'il vous plaît, ne vous y fiez pas. »
À présent, le lien avait été retourné contre eux. Et la magie de Harry continuait de monter en réponse à la menace, essayant de le protéger, et plus de magie se déversait vers Riddle, et plus de douleur se transmettait de lui à Connor et de Connor à Harry. C'était plus intense cette fois, car la décharge initiale de magie avait été plus forte. Harry pouvait voir le monde pulsant de blanc autour de lui.
« Dans le journal, je pense », réfléchit Riddle à haute voix. « Oui, je pourrais vous y mettre tous les deux, et qui penserait à vous y chercher ? Ou peut-être que je ne mettrai que vous là, car j'aimerais bien garder votre jumeau dans son propre corps un peu plus longtemps. Il est, après tout, mon plus grand ennemi. »
Harry n'aurait pas pu répondre même s'il avait essayé. La douleur dans sa tête était totale, et même l'incitation du feu et du chant du phénix ne pouvait comparer. Il sentait ses muscles trembler, sa bouche se contracter. Une fine ligne de bave marquait ses lèvres. Il souffrait, et son frère souffrait, et il ne pouvait rien faire.
« Ne lui fais pas de mal, espèce de salaud ! »
Mais il était suffisamment conscient pour savoir quand Draco s'avança de côté, sa baguette sortie et son visage déformé par un mélange de fureur et de peur que Harry n'avait jamais vu auparavant. Sa baguette fouetta l'air, et il gronda : « Incendio ! »
Le journal commença brièvement à fumer, avant que Riddle ne fasse un geste paresseux, une fois, et le feu s'éteignit. Il sourit à Draco. « Pensais-tu pouvoir m'arrêter, petit garçon ? Je suis sûr que— »
Ce n'était pas suffisant pour tout terminer. Mais c'était suffisant pour faire une pause dans le lien, alors que la main de Riddle se levait de la cicatrice de Connor pour calmer le feu. Et une petite interruption était tout ce dont Harry avait besoin.
Il se redressa d'un bond et appela sa magie, plongeant profondément, rassemblant tout ce qu'il pouvait et le déployant autour de lui. Tout ce qu'il pouvait faire qui n'était pas corrompu ou contrôlé par Riddle pouvait être précieux dans cette bataille.
Les murs autour de lui se transformèrent en glace, puis se fissurèrent et se fêlèrent, tombant en éclats gelés. Au même moment, le brassard se réchauffa, et Harry sentit la magie échappant au contrôle de Riddle s'approfondir et se renforcer. Il la sentit lui demander ce qu'il voulait, essayant de suivre les désirs de sa volonté.
Riddle siffla, et Harry entendit ses mots. « Viens, créature de Serpentard, obéis à ton maître et à l'Héritier de Serpentard ! » Les ombres derrière la statue de Serpentard commencèrent à se battre et à tourbillonner.
Harry ignora la tentation d'essayer de parler Fourchelang lui-même, et de contrôler le basilic. Il était assez sûr que Riddle disait la vérité, et qu'il ne le pourrait pas. À la place, il dit à sa magie, je veux quelque chose qui détruira le journal. Quelque chose qui le dévorera.
L'air devant lui s'assombrit, comme s'il avait déchiré un trou au milieu de la lumière, et Harry vit une paire de mâchoires noires qui claquaient. Elles n'étaient reliées à aucune bouche, mais elles s'élançaient vers le journal comme si elles l'étaient. Riddle les vit et leur grogna dessus, lançant sa main.
"Reducto !" cria-t-il, et les mâchoires frémirent une fois, bien qu'elles tentèrent obstinément de continuer à avancer. Harry détourna brièvement son attention d'elles. Il savait qu'elles occuperaient Riddle pendant au moins un autre moment, et la douleur violente et lancinante dans sa tête l'incitait à essayer d'atteindre Connor.
Pourquoi le devrais-tu ? C'était la voix froide, et elle contenait plus de haine que Harry n'en avait jamais entendu auparavant. Il est la cause de ta douleur. Il est la raison pour laquelle tu as souffert comme tu l'as fait, hier comme aujourd'hui. Tu sais ce que tes parents t'ont fait en son nom.
Harry sentit les souvenirs trembler dans les coins où il les avait rangés, frémissant et prêts à glisser de nouveau dans sa conscience. Il les ignora. Il ne pouvait pas se permettre de les écouter, ni d'écouter la voix froide. Il écouterait quand il le pourrait, et alors il était sûr de découvrir que ce que ses parents avaient fait pour lui et à lui était pour le mieux.
Il fit un mouvement de demi-cercle descendant avec sa main, envoyant le froid en rafale devant lui. Il frappa le basilic qui émergeait, et la créature hurla en Fourchelang, rejetant sa tête verte en arrière. Harry aperçut brièvement les longs crocs fins et les yeux jaunes fixés, puis abaissa la tête.
"Sors le miroir !" siffla-t-il à Draco, espérant qu'il parlait en anglais. Soit il le fit, soit Draco fut assez rapide pour comprendre ce qu'il devait faire. Il sortit le miroir de son tissu et de sa poche avec des doigts qui tremblaient et frissonnaient de froid.
Harry se tourna de nouveau vers Riddle alors que le fragment de Voldemort faisait finalement exploser ses mâchoires noires attaquantes, et essaya de renouveler sa prise sur Connor. Harry se concentra intensément et parla à travers sa magie et sa volonté. Ramène-moi mon frère. Je le veux. Je veux qu'il soit à mes côtés.
Tout autour de lui, un vent commença à hurler, montant avec un froid dans ses dents. La voix froide lui grogna dessus. Tu pourrais faire tellement plus avec ça. Pourquoi ne le fais-tu pas ? Nous pourrions—
Harry l'exclut de sa conscience et concentra toute son attention sur Connor, qui gisait maintenant sur le sol, pâle et immobile, sa cicatrice suintant un liquide rouge que Harry ne pensait pas être que du sang. Viens à moi, frère. Viens ici. Viens ici !
Le vent se dispersa devant lui, projetant de la grêle et des morceaux de neige sur le sol. Il tourbillonna autour de Connor, et il se déplaça et gémit. Harry se concentra, jetant sa magie dans la tâche, espérant qu'elle serait assez forte pour ramener Connor en sécurité.
Malheureusement, Riddle se retourna à ce moment-là et posa de nouveau sa main sur la cicatrice de Connor, essayant de renouveler son lien avec le journal intime. Il siffla au basilic dans le même temps. "Attaque-les. Tue celui qui sent la craie. Laisse l'autre vivant."
Harry jeta rapidement un coup d'œil de côté, pour voir que Draco tenait le miroir prêt, puis toucha son bras gauche. "Sylarana ? Es-tu réveillée ?"
Il pouvait la sentir, mais elle était lente et se débattait. Elle était aussi affectée par le froid de la magie de Harry que le basilic, ce qui la plongeait dans une torpeur. Harry jura à voix basse et essaya de penser à des sorts de feu.
"Tu vas perdre, Harry Potter," se réjouit Riddle, même si le basilic glissait autour de lui, dans un labyrinthe de mouvements vert d'eau. "Et sais-tu pourquoi ? Je suis en train de puiser de l'énergie de ton frère en ce moment même, et de toi à travers lui. Je vais te dévorer vivant, puis te mettre dans le journal, et le posséder de nouveau. Quelle histoire tragique, le Survivant perdant son frère, et remontant de la Chambre seul avec de telles cicatrices sur son âme. Et avec quelqu'un derrière ses yeux, regardant dehors, comme je l'ai fait pendant les cinq derniers mois..."
Cinq mois que Connor a passé seul avec ce fou dans sa tête. Cinq mois où il a lutté, il a crié, et personne ne pouvait l'entendre.
Harry ferma les yeux, puis les ouvrit. Il pouvait sentir sa magie monter comme des ailes, comme cela n'était arrivé qu'une seule fois auparavant, lorsqu'il avait affronté Voldemort dans le corps de Quirrell. Cette fois, cependant, il affrontait seulement un fragment de Voldemort, et il semblait y avoir de l'espoir qu'ils puissent être plus égaux en puissance.
Draco tenait le miroir haut, se pressant près de Harry, bien qu'il frissonnât au contact du froid montant. Le basilic avançait lentement, et Draco inclina le verre vers lui.
"Ferme tes yeux !" commanda brusquement Riddle en Fourchelang, et Harry vit le clin d'œil jaune disparaître alors que les yeux du basilic se fermaient. Un moment plus tard, sa langue frétilla, les cherchant par l'odeur. Puis il se rua directement vers Draco.
"Déplace-toi !" cria Harry, poussant Draco, le faisant tomber sur le côté. Il se retourna, sentant sa magie s'élever à une hauteur absurde, rejoint par sa peur pour Connor, sa peur pour Draco, sa peur de Riddle, et sa colère de devoir combattre Riddle de cette manière.
Il concentra tout cela en une énorme décharge, à travers la connexion entre Riddle et sa cicatrice, et cette fois, elle perça à travers les boucliers que Riddle avait en place. La tête de Riddle se renversa en arrière, et il tomba au sol avec un cri. Le journal vola contre le mur opposé. Connor gémit faiblement, sa cicatrice saignant toujours, et essaya de ramper dans la direction de Harry. Harry fit un pas en avant pour l'aider.
Et puis Draco hurla.
Harry se retourna pour lui faire face, son cœur battant dans sa poitrine. Le basilic avait réussi à coincer Draco contre l'un des piliers qui soutenaient la Chambre. Il se balançait, sa tête immense engagée dans une danse mortelle, ses crocs saillants et scintillants.
Harry sentit son esprit se vider de tout sauf de la scène devant lui. Il était assez sûr que lui-même pouvait recevoir une morsure du basilic et survivre grâce à sa magie. Il se précipita vers le serpent, laissant les vibrations de ses pieds le distraire, et lança des insultes en Fourchelang. Il diminua le froid qu'il projetait en le faisant. Il voulait que l'énorme serpent pense qu'il était une cible facile.
Le basilic sortit sa langue et se tourna vers lui. Peut-être aurait-il obéi à l'injonction de Riddle de ne pas le tuer, mais ses sifflements parlaient de faim et de désir de sang, et Riddle essayait encore de se remettre de l'explosion de Harry, plutôt que de commander le serpent de Serpentard. Le basilic se dirigeait vers Harry.
Harry leva son bras gauche pour rencontrer ces crocs, sa respiration légère et rapide, ses pensées cristallines. Il allait le faire. Il pouvait supporter la morsure, là où Draco ne le pouvait pas. Il était presque sûr qu'il ne sacrifierait pas sa vie. Il était—
« Non ! À moi ! Mon humain ! Je le défends contre les autres serpents ! »
Sylarana surgit de la manche de Harry, et alors que la tête du basilic descendait, elle se jeta de son bras, s'enroulant autour de son cou. Elle planta ses crocs, une fois, puis deux fois.
Le basilic hurla en Fourchelang, un son de douleur qui fit que Harry voulut se recroqueviller. Il regarda avec émerveillement alors que le venin de Locusta faisait effet, et il commença à se tordre et à convulser, sa glisse lisse se transformant déjà en mouvements saccadés alors que Sylarana le mordait encore et encore, sifflant de vengeance.
Puis le basilic jeta son corps au sol et se retourna, toujours en convulsions, écrasant Sylarana entre son cou et le sol.
Harry tomba à genoux en criant alors qu'elle mourait, et la boîte éclata.
Toute la lumière dans la Chambre s'enfuit. Harry s'agenouilla seul dans l'obscurité, et cria alors que la douleur brûlante montait et descendait le long de ses membres, pire que le sortilège de Doloris, et les toiles de son esprit flottaient inutilement dans sa tête, remplissant ses pensées d'éclats de lumière tout aussi inutiles, de chants de phénix et de vœux et de souvenirs.
Alors il peut être extraordinaire…
Sylarana s'enroulant près de lui et exigeant des Chocogrenouilles…
Connor lui souriant alors qu'ils fêtaient leurs sept ans, soufflant les bougies flamboyantes de leur gâteau, puis fronçant à nouveau les sourcils alors qu'elles se rallumaient malgré tout ce que son souffle pouvait faire…
Sirius le regardant avec un froncement de sourcils alors que Harry demandait des récits sur les coutumes des Sang-Pur, ne comprenant pas, lui disant qu'il avait laissé tout ce qui était de la famille Black derrière lui et qu'il conseillerait à son filleul de faire la même chose…
Des griffes coupèrent l'intérieur de son crâne, déchiquetèrent et déchirèrent son cerveau, et sa vision et son monde s'effondrèrent et basculèrent sur le côté. En lui, la voix froide riait et montait, libre des profonds gouffres de son emprisonnement.
Je te l'avais dit ! Je t'avais dit que tu pouvais faire tellement plus. Voudrais-tu voir la magie qu'ils t'ont cachée ? Non contents de lier et de retenir ta personnalité, ils ont aussi caché ton pouvoir—
Et puis la voix froide se tut, car un autre moi était sorti de la boîte.
Il n'avait pas de voix. Il n'avait pas de vantardise. Harry pouvait cependant sentir sa rage, et la froideur de cette rage.
Il ouvrit les yeux pour voir Draco enfermé dans la glace, le basilic mort congelé, et un feu bleu-blanc tranchant l'obscurité et se précipitant vers Tom Riddle et Connor. En un instant, Connor aussi était une statue, puis la magie se dressa haut au-dessus de Tom Riddle et du journal et les fixa.
Riddle le fixa en retour pendant un long moment. Puis il tourna la tête pour regarder Harry, et ses yeux étaient devenus fous.
"Pas lui," murmura-t-il. "Jamais lui. C'était toi, ça devait l'être, et la nature de notre connexion—"
Le moi silencieux en avait assez de lui. Il se replia, et se transforma en un serpent, un constricteur, si noir que les yeux d'Harry saignaient en le regardant. Sa propre voix était maintenant distante, un cri sanglotant, pire qu'un animal battu ne le ferait. Il ne pouvait rien faire d'autre que regarder. Il n'avait pas le contrôle en ce moment. Le moi silencieux l'avait.
Il s'enroula autour de Tom Riddle et lui brisa les côtes d'une pression, son corps nouvellement formé d'une autre, puis sa vie d'une troisième. Ensuite, le serpent le déposa sur le sol, ouvrit grand ses mâchoires, et le dévora. Harry sentit, à distance, ce pouvoir froid s'installer en lui, consommé par sa propre magie, ajoutant à sa force.
Le serpent se dirigea vers le journal et le dévora également, le déchirant et absorbant chaque miette de magie dans ses pages. Harry sentit un bref nœud de résistance au centre du livre, un nœud qui semblait conscient de lui-même, étrangement comme un morceau d'âme, essayant de s'échapper. Mais le serpent le détruisit complètement, le dépouilla de sa magie, puis recracha la conscience de soi. Elle s'enfuit, gémissante, nue et seule, en lambeaux alors qu'elle s'envolait. Harry ne pensa pas qu'elle atteignit le côté opposé de la Chambre avant de disparaître, dissipée dans l'oubli.
Il s'agenouilla là, et cria, et la douleur était très grande.
La magie revint vers lui en se faufilant. Harry pouvait la sentir l'étudier. Pour le moment, il retenait toute son attention au milieu de cette Chambre glacée. Il se demanda, étrangement calme, la douleur le rendant à moitié fou, si elle le détruirait lui aussi, n'ayant plus besoin de son corps comme abri.
Il haleta alors que des éclats de la chanson du phénix crissaient comme du verre dans ses entrailles, lui rappelant ce qu'il avait juré de sauver Connor. Il ne pouvait pas laisser la magie blesser Connor. Il l'avait déjà laissée geler Connor. Il devait la contrôler.
Il leva une main. Ses doigts étaient bleus de gelure à la lumière du froid blanc et brûlant qui marquait la magie, et semblaient absurdement petits. Il tendit la main vers cette force immense qui était sortie de lui, cette force qui le terrifiait et qu'il devait maîtriser, et attendit. Il pouvait encore s'entendre crier, quelque part, mais ce n'était pas important. Sa gorge brûlait et faisait mal avec les particules de glace qui y avaient glissé, mais cela non plus n'était pas important.
Le moi silencieux ne parla pas à nouveau d'une voix froide ; il ne se replia pas non plus dans son corps pour le laisser faire ce qu'il voulait. Au lieu de cela, il lui montra des images.
Lily lui enseignant encore et encore les voies de ses vœux, les répétant sans fin lorsqu'il aurait vacillé.
Harry se lançant des sorts et des maléfices légers sur lui-même pour apprendre à supporter la douleur physique, car un jour, il souffrirait de telles douleurs sur le champ de bataille, et il devait être capable de continuer.
La bataille avec les Lestrange, et comment il avait attribué tout le crédit à Connor, et comment cela n'était pas juste, était au-delà de l'injustice, était cruel et injuste.
Sa jalousie envers Connor pour être à Gryffondor.
Sa jalousie envers Connor pour être le favori de leurs parents.
Sa haine de Dumbledore, pour avoir été d'accord avec lui et l'avoir utilisé comme un pion, et lui avoir donné l'épée de Gryffondor, qui l'avait brûlé.
Les éclats du chant du phénix dans son esprit s'agitaient et repoussaient, essayant de reprendre le dessus. Harry avait depuis longtemps perdu le souffle pour crier, mais il s'agenouilla, les mains autour de sa tête, et haleta et trembla. Il ne pouvait pas haïr Connor comme le voulait le moi de la boîte. Comment le pourrait-il ? Connor était un enfant, et avait été possédé par Riddle tout comme lui, et était une victime de leurs parents tout comme lui.
Mais comment pouvait-il haïr ses parents ?
Un torrent absolu d'images lui répondit.
L'ignorant au profit de Connor.
Ne sachant rien de sa magie sans baguette, ou le félicitant de la garder secrète.
Leur déception quand ils ne pouvaient pas le faire passer de Serpentard à Gryffondor.
La suspicion de Lily à propos de la chouette Malfoy, si les amis de Harry pouvaient être dignes de confiance pour ne pas les trahir.
La façon dont ils avaient accepté l'histoire l'année dernière, la façon dont Dumbledore avait accepté l'histoire l'année dernière, à propos de Connor vainquant Voldemort, et personne n'avait jamais demandé si Harry avait été blessé ou avait souffert dans cette bataille, et personne n'avait su combien de temps il avait combattu contre lui.
Ses parents ne venant pas le voir à l'infirmerie quand il avait combattu Riddle et était resté inconscient pendant une semaine.
Connor mentant à propos de sa visite.
Il ne pouvait pas s'en empêcher ! Il était possédé ! Harry se sentit commencer à se dissoudre et à s'effilocher aux bords de cette vérité. Il devait penser comme il l'avait toujours fait, sinon à quoi servaient les choses ? Il ne pouvait pas penser du mal de Connor. Ce n'était pas en lui de le faire. Il devait s'en souvenir. Les choses que la magie voulait qu'il pense n'étaient pas vraies.
Mais la magie lui présentait constamment des vérités, des jalousies et des ressentiments qu'il avait oubliés, un traitement qu'il n'aurait jamais dû endurer, et le tirait en avant, même si les vérités qu'il connaissait le perçaient à nouveau. Harry pouvait sentir son esprit commencer à se défaire, poussé et tiré entre ces deux forces opposées.
Lorsqu'il entendit la chanson commencer, il pensa qu'il l'imaginait, ou que la toile dorée dans sa tête s'était renforcée. Il haleta et leva les yeux vers le plafond de la Chambre, d'où venait la musique, clignant des yeux pour chasser le sang afin de pouvoir voir.
Fumseck tournoyait là, tenant quelque chose de long et scintillant dans ses serres. Avec lui venaient le feu, et avec lui venait la lumière, et lorsqu'il descendit en cercle et atterrit sur l'épaule de Harry, laissant tomber l'Épée de Gryffondor non loin des pieds de Harry, c'était comme si toute la beauté du monde était entrée dans la Chambre des Secrets.
Le phénix inclina la tête et pleura sur la tempe de Harry. Ses larmes fondirent la glace qui avait commencé à s'emparer des cheveux de Harry, et Harry leva la main et agrippa convulsivement les plumes chaudes. La magie hésita.
Il sentit une troisième force s'insinuer doucement dans sa tête, s'interposant entre lui et les lambeaux déchirés de son devoir, bloquant la magie pour l'empêcher de lui montrer d'autres souvenirs. Le soulagement de la douleur était la sensation la plus merveilleuse que Harry ait jamais connue. Cette fois, la voix du phénix qui se mouvait dans sa tête apportait une véritable beauté et paix, et il pouvait enfin respirer sans ressentir le besoin de crier.
Bien sûr, Fumseck ne pouvait pas tout guérir. Harry était bien conscient que cela n'était que temporaire, que ses toiles étaient déchirées au-delà de toute rédemption, et que la magie voulait atteindre et faire des choses impardonnables aux personnes qui l'avaient blessé de manière impardonnable. Mais cela lui permit un espace pour respirer, et dans cet espace de respiration, il atteignit et ramena la glace en lui.
Elle s'effondra en éclats résonnants de Draco, qui haleta soudainement, toussa et cracha la moitié d'un glaçon. Il se tourna et regarda Harry, trébuchant assez fort—il avait été figé dans une position inconfortable—pour que le miroir tombe de sa main et se brise. Il ne sembla pas le remarquer. "Harry ?" murmura-t-il.
Harry détourna la tête de la confiance et de la peur dans cette voix—peur pour lui, pas de lui. Il ne pouvait pas le supporter. Comment pourrait-il dire à Draco qu'il allait mourir dans peu de temps ? Il fit face à Connor et vit son frère respirer lentement et régulièrement, une teinte saine revenant dans ses joues.
Sa magie s'agita. Tu ne partiras pas sans faire quelque chose à son sujet, dit la voix froide.
Harry tenta de résister, et perdit. Le mieux qu'il pouvait espérer était de ne pas causer de dommages permanents à Connor. La magie ne se satisferait de rien de moins qu'un impact sur son esprit, comme celui qu'il avait eu sur Harry tout au long de l'année scolaire en agitant ses émotions et en faisant des choses injustes et en lui ordonnant de se mettre de côté pour que Ron puisse attaquer Draco et—
Harry haleta et repoussa la colère. Il y avait un temps et un lieu pour la rage, et ce n'était pas ici. Il tendit la main et, alors que Connor ouvrait les yeux, murmura, "Oubliettes."
Connor cligna des yeux et le regarda avec des yeux vitreux.
« Tu as combattu Tom Riddle, » lui dit Harry doucement. « Fumseck t'a apporté l'épée de Gryffondor, et tu l'as ramassée pour transpercer le basilic par la bouche, mais pas avant qu'il ne te morde et qu'un de ses crocs ne se casse dans ton bras. Tu as utilisé le croc pour détruire le journal, et avec sa destruction, Tom Riddle a également été détruit. Fumseck a guéri ta blessure causée par le croc. » Les mensonges coulaient de sa bouche, automatiquement. Il avait toujours été un bon menteur.
Pas pour très longtemps encore. Presque plus que la rage et la douleur, c'était son désir de repos qui dominait, mais plus fort que tout, c'était son désir frénétique de ne blesser personne. Il devait les faire sortir d'ici aussi vite que possible, et ensuite aller ailleurs pour mourir et libérer sa magie, dans l'espoir fervent qu'elle se contenterait de semer le chaos autour d'elle et non sur Connor ou leurs parents.
Connor cligna des yeux, puis hocha la tête. « Comment allons-nous sortir d'ici ? » murmura-t-il, en levant les yeux vers le phénix.
Fumseck trilla une fois, puis se retourna et balaya sa queue sur eux.
« Les phénix peuvent porter de lourdes charges, » dit Harry, se souvenant de quelque chose qu'il avait lu dans les livres que le professeur Rogue lui avait donnés. Je le reverrai une fois de plus, si jamais. « Il nous portera. » Il tendit la main vers Fumseck et attrapa sa queue. Il sentit Draco s'agripper derrière lui, bouillonnant de curiosité silencieuse et de questions. Connor ramassa l'épée de Gryffondor, qui bien sûr ne le brûlait pas, et attrapa la main de Draco.
Fumseck s'éleva, s'éloignant de la Chambre et du corps de Sylarana, et Harry posa sa tête sur la queue et souhaita pouvoir pleurer.
* * *
Ils étaient dans le bureau du directeur. Leurs parents avaient transplané, ce qui n'était pas une surprise, pensa Harry vaguement, quand ils avaient entendu parler de leur fils emmené dans la Chambre. Il savait que sa sécurité aurait été l'une de leurs préoccupations, mais une préoccupation secondaire.
Sa magie fouettait avec colère. Il l'apaisa, et sentit déjà les murs s'affaiblir. Avec Sylarana partie—
Elle est partie.
—il ne pouvait pas maintenir le soi froid et le soi silencieux beaucoup plus longtemps, mais il devrait les maintenir jusqu'à ce qu'il puisse se libérer. Il avait déjà décidé ce qu'il ferait. Il ne voulait qu'attendre que Draco quitte le bureau. Ce n'était pas juste de le soumettre à cela.
Draco était enfin parti, après avoir admis qu'il ne se souvenait de rien entre le moment où il avait distrait le basilic avec son miroir et celui où il l'avait trouvé mort, et Mme Pomfresh avait pris soin de lui. Cela laissait Harry dans le bureau du directeur avec Dumbledore derrière son bureau, Fumseck sur son perchoir, l'épée de Gryffondor sur le bureau de Dumbledore, Lily et James dans le coin avec Connor entre eux, Sirius agenouillé devant Connor et le serrant comme si sa vie en dépendait, et le professeur Rogue fronçant les sourcils avec suspicion depuis une chaise. Connor racontait son histoire, le visage haut en couleur et rougi par l'excitation. Il n'avait pas de blessures apparentes, et Harry non plus, qui avait veillé à éviter les yeux des deux hommes qui pourraient être capables de lire dans son esprit.
Harry libéra un peu de sa magie. Elle avait envie d'être utilisée, et il l'utiliserait de la meilleure façon possible.
"Fugitivus Animus Amplector," murmura-t-il.
La magie jaillit de lui, attirant l'attention de tous les autres dans la pièce et la dirigeant avec force vers Connor. Harry glissa dans leurs perceptions, descendant l'échelle de l'importance à leurs yeux. Il avait la nette impression que Dumbledore avait laissé le sort l'atteindre, et l'esprit de Rogue avait déjà commencé à lutter subtilement contre lui ; son effet sur lui cesserait probablement quand il quitterait la pièce. Mais ses parents et Sirius en étaient nettement victimes. Leur quasi-obsession pour Connor se transforma en véritable obsession. La magie aimait assez cela.
Harry aussi, mais pour d'autres raisons. Oh, ils pleureraient quand ils sauraient qu'il était mort, mais ce serait un deuil atténué. Harry savait que le chagrin de Connor serait vrai, et il aurait aimé pouvoir offrir à son frère un autre cadeau que celui-ci, mais s'il restait ici, il le blesserait. La colère qu'il avait enfermée dans la boîte et sous les toiles de son esprit était désormais sauvage en lui, tourbillonnant, et elle voulait blesser Connor.
Non. Il ne pouvait pas blesser Connor.
Harry ferma les yeux alors que le tiraillement recommençait, et soupira. Il ne trouverait rien ici. Il devait quitter l'école dès que possible, et s'éloigner autant qu'il le pouvait. Il provoquerait une explosion magique à sa mort, il le savait, mais les protections de Poudlard devraient la contenir. Et alors Connor serait vivant, un vrai héros, un vrai Gryffondor, et il aurait fait tout ce qu'il pouvait.
Il se retourna et sortit discrètement de la pièce.
Il courut, silencieusement, vers les portes principales de Poudlard. Les murs dans sa tête s'effondraient déjà. Il se souvenait de plus en plus, un tourbillon de souvenirs, un maelström, dansant et l'emportant, le projetant d'image en image et de douleur fantôme en douleur fantôme. Il était en train de mourir. Il allait mourir. Il n'avait jamais autant souffert, et il ne pensait pas que quoi que ce soit puisse souffrir autant et vivre.
Il s'échappa de Poudlard et courut à travers le parc. La nuit était tombée. Harry pouvait voir les étoiles, et le mince croissant de la lune se levant, et une lumière lointaine grandissant depuis la cabane de Hagrid. La silhouette sombre de la Forêt Interdite l'accompagnait.
Il tomba à genoux, brusquement, alors que les derniers murs s'effondraient dans sa tête. Il s'attendait à un moment de regret de ne pas avoir pu aller plus loin.
Puis la magie rugit hors de lui et vers le cœur du ciel, et appela une tempête. Harry ferma les yeux et se laissa emporter.
Nous entrons presque dans le dernier chapitre ; après celui-ci, il y a un autre chapitre proprement dit et un interlude, puis l'Année 2 se conclut.