Le blog de Serpentfou

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Saving Connor

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Resume

Traduction de la saga : ‘Saving Connor’ de l’auteur Lightning on the Wave , réunit en une seule grande histoire pour en faciliter la lecture.

Univers alternatif, HP/DM slash éventuel, Harry est très Serpentard ! Le jumeau de Harry, Connor, est l'Élu, et Harry est dévoué à le protéger en passant pour quelqu'un d'ordinaire. Mais certaines personnes ne laisseront pas Harry rester dans l'ombre... COMPLET

Chapitre Douze : Paralysie Harry ne va pas aimer ça.

Je m'en fiche, se rassura fermement Draco alors qu'Harry remuait légèrement dans le lit de l'infirmerie puis ouvrait les yeux. Il n'est pas obligé d'aimer ça. Il doit s'y faire, cependant. Je ne vais pas le laisser seul.

Draco serra les dents. Il avait l'intention de dire à Harry la vérité sur ce qu'il avait vu hier, puis entendu pendant qu'Harry était à l'infirmerie la nuit dernière. Harry n'aimerait pas ça non plus.

Draco s'en fichait. Parfois, les amis devaient faire des choses que les amis n'aimaient pas.

"Draco," dit Harry, le regardant avec une surprise évidente, ainsi que d'autres émotions que Draco ne prit pas la peine d'essayer de comprendre. Harry ne voudrait pas de lui ici. Il le savait déjà. Il était temps de passer à d'autres faits plus intéressants. "Je ne savais pas que tu serais là. Tu n'as pas d'études à faire ?"

"C'est dimanche," dit Draco, et se pencha plus près de lui. "Pas de cours. Pas de devoirs à moins que je veuille en faire." Il passa un moment à observer Harry. Harry continua simplement de cligner des yeux en le regardant. Ses yeux étaient clairs et très verts de si près, mais méfiants. Il avait incliné la tête de telle sorte que, pour une fois, sa frange révélait sa cicatrice en forme d'éclair. Draco sourit malgré lui. Harry le faisait se sentir impuissant de tant de manières, et c'en était une—qu'il pouvait être à la fois suffisamment puissant pour donner mal à la tête à Draco et suffisamment vulnérable pour donner envie à Draco de le saisir et de le tenir près de lui.

"C'est dimanche, alors," dit Harry. "Mais tu n'as pas faim?" Il se tourna et jeta un coup d'œil par la fenêtre de l'infirmerie. "Je pense qu'il doit être presque midi déjà."

"J'ai pris un gros petit-déjeuner," dit Draco. Il décida qu'il pouvait être patient. Détourner les tentatives d'Harry pour se débarrasser de lui une par une était un bon exercice pour faire face à l'Harry distinctement agacé qu'il affronterait dans un moment.

"Oh." Harry fit une pause et essaya de penser à autre chose à dire. Draco regarda son esprit travailler, et les boucles paresseuses de la Locusta de Harry sur sa poitrine. Sylarana le fascinait. Elle fascinait tous les Serpentards, et certains de la Maison pratiquement vénéraient Harry pour être capable de lui parler. Draco ne pensait pas qu'Harry s'en était encore rendu compte. "Euh, eh bien, tu ne voulais pas célébrer la victoire au Quidditch d'hier ?"

« Il n'y avait pas vraiment de célébration sans toi », dit Draco. Il prit une profonde inspiration. « Et non, Harry, je ne suis pas fatigué moi-même, et je ne pense pas que je devrais être à la bibliothèque en train d'étudier pour le cours du professeur Snape, et je ne suis pas intéressé par une promenade autour du lac aujourd'hui. J'ai même apporté de la nourriture pour Sylarana. Tiens. » Il plongea une main dans la poche de sa robe et trouva la tarte au sucre qu'il avait prise au dîner la veille. Il la tendit à Sylarana, qui émit un sifflement que Draco osa imaginer être satisfait, et avala plusieurs morceaux d'un coup. Draco vit ses crocs repliés briller alors qu'elle mangeait délicatement.

« Oh, » dit à nouveau Harry. « Merci. » Sylarana se tourna vers lui et siffla quelque chose alors, et les yeux de Harry s'agrandirent. Il siffla en retour. Draco ferma à moitié les yeux. Il avait entendu des histoires sur les Fourchelangues, mais n'avait jamais imaginé qu'il en rencontrerait un, à moins que le Seigneur des Ténèbres ne revienne un jour. Même après un mois à savoir que Harry pouvait le faire, cela le surprenait encore, et déclenchait un frisson profond au sein d'une partie de lui qu'il ne savait nommer. La partie la plus Serpentard, peut-être.

« Qu'a-t-elle dit ? » demanda Draco, lorsque la conversation sembla terminée, et que Sylarana retourna à la dégustation de la tarte au sucre.

« Elle t'a remercié d'avoir apporté la nourriture. » Les yeux de Harry regardaient attentivement la porte de l'infirmerie maintenant, comme s'il s'attendait à des visiteurs à tout moment. Draco se permit un sourire en coin. Harry n'était pas vraiment aussi transparent que ça. Mais Draco était proche de lui depuis plus d'un an maintenant, et l'avait observé attentivement tout ce temps, et il savait ce que signifiaient ces petites expressions faciales.

« Tu ne vas pas pouvoir échapper à cette conversation, Harry, » dit-il. « Je pense que nous aurions dû l'avoir le premier jour où nous nous sommes rencontrés, mais je ne te connaissais pas alors. Et depuis, eh bien, tu as été occupé à être le frère de Connor, et j'ai été occupé à être un Malfoy. » Il haussa les épaules.

Harry grimaça. « Oui, je sais, » dit-il. « Je t'ai bien dit que Connor était plus important pour moi, souviens-toi— »

« Je ne vois pas pourquoi, » l'interrompit Draco, s'efforçant de garder sa voix à un ton calme. S'il pensait trop fort au Survivant, il commencerait à crier. « Il te traite… Harry, il traiterait mieux le crottin sur son balai qu'il ne te traite. Au moins, le crottin le gênerait un peu, et il ne s'attendrait pas à ce qu'il s'allonge sous ses pieds et s'excuse de lui avoir barré la route. »

Le menton de Harry se leva, et le sens de la magie qu'il exhalait lorsqu'il était en colère commença à ronger les bords extérieurs des boucliers de Draco. Draco grimaça et les renforça à nouveau. Il avait dû faire cela constamment depuis le début de l'année. La puissance de Harry continuait de croître. Draco n'en avait jamais entendu parler auparavant, mais alors, il n'avait jamais entendu parler de quelqu'un comme Harry non plus. Il ferait face aux deux, et ferait ce qu'il fallait pour s'assurer que les deux survivent.

« C'est mon frère », dit Harry.

« Cela n'excuse pas la façon dont il te traite ! » Draco se retrouva à crier brusquement, et tenta de contenir sa voix. Madame Pomfresh lui avait dit que si elle le trouvait trop bruyant, sa visite à Harry prendrait fin. « Ça ne l'excuse pas, Harry », continua-t-il après un moment, plus doucement mais tout aussi intensément. « Rien ne pourrait, même pas si tu lui devais une dette de vie et que c'était ta manière de la rembourser. »

Harry secoua la tête. « Tu ne comprends pas », dit-il. « Elle m'a dit que tu ne comprendrais pas. »

Draco cligna des yeux. « Qui ? » Pour une raison quelconque, des visions bizarres de sa propre mère disant une telle chose à Harry envahirent son esprit.

« Notre mère », dit Harry. « Lily. Elle m'a dit que personne en dehors de la famille ne comprendrait pourquoi je devais protéger Connor. Ou même personne d'autre dans la famille, à part moi et elle. Elle l'a dit à James et à mon parrain hier, et ils ne l'ont pas bien pris. » Il secoua la tête et soupira. « Mais ça n'a pas d'importance », continua-t-il après une pause si brève que Draco n'eut pas le temps d'en placer une. « Je continuerai à faire ce que je dois faire. Je n'ai guère besoin de l'approbation de qui que ce soit pour cela. Cela inclut la tienne, Draco. » Le tranchant de sa magie s'affina à nouveau.

Draco éleva un peu plus ses boucliers. « Je ne parle pas d'approbation », dit-il. « Je parle de désapprobation de toute cette foutue histoire. Ne remarques-tu pas ce qu'il te fait, Harry ? Cela ne te dérange pas ? »

Harry secoua lentement la tête, sa frange cachant à nouveau sa cicatrice. « Je sais probablement à quoi ça ressemble de l'extérieur, Draco— »

« Non », l'interrompit lentement Draco. « Je ne pense pas que tu le saches. »

Harry attendit simplement. Quand Draco referma la bouche, il continua, patient comme les ruisseaux que Draco avait vus couler aux abords des domaines des Malfoy. « Mais je sais à quoi ça ressemble de l'intérieur, et personne d'autre à part Lily ne le sait. J'ai été formé pour être un gardien et un protecteur pour Connor. C'est ce que je suis. Oui, j'ai subi des revers, et je l'ai trahi. » Il ferma les yeux un moment, fronçant le nez. Puis il les rouvrit, et son regard transperça Draco. « Je l'ai trahi au moment où j'ai été envoyé à Serpentard, de bien des façons », dit Harry, sa voix si détachée que Draco eut envie de pleurer. « Mais il y a des manières plus subtiles que cela—douter de lui, le retenir, le surpasser. Je les ai toutes faites. Mais je vais essayer de les rattraper, de redevenir le frère qu'il veut et dont il a besoin. »

Draco claqua ses mains sur le lit, puis jeta rapidement un regard par-dessus son épaule. Madame Pomfresh n'était nulle part en vue. Elle avait, en fait, murmuré quelque chose à propos d'être reconnaissante que Draco soit là pour s'occuper de Harry, au cas où d'autres "sortilèges mystérieux" se manifesteraient. Peut-être qu'elle le pensait.

« Bon sang, tu ne devrais pas avoir à faire ça », dit Draco. « Harry, tu ne comprends pas ? Juste parce que tu es à Serpentard, ça ne te rend pas mauvais. Est-ce que tu me crois mauvais ? »

Harry fit une pause, une ombre légère sur son visage. "Bien sûr que non," dit-il. "Mais—c'est différent pour moi."

"Dis-moi," dit Draco. "Dis-moi comment."

Harry se repoussa contre l'oreiller. Sylarana restait immobile sur sa poitrine. Draco remarqua avec intérêt qu'elle regardait Harry et non lui. Harry lui avait dit qu'elle pouvait parler dans sa tête. Draco aurait aimé qu'il y ait un moyen d'écouter ces conversations.

"Ça l'est tout simplement," dit Harry doucement. "Tu n'es pas le parent de sang de Connor, et—eh bien, ton père était un Mangemort—"

"Sous l'Imperium—"

"Pas sous l'Imperium. J'ai les preuves—"

Draco reconnut alors la tactique de diversion pour ce qu'elle était et dut sourire. "Très serpentard de ta part, Harry," dit-il. "Changer ça en une autre dispute. Mais je ne te laisserai pas faire. Pas cette fois. Nous avons eu l'autre dispute assez souvent pour me satisfaire. Nous n'avons pas encore eu celle-ci. Dis-moi en quoi c'est différent."

"Je suis son frère," dit Harry. "Son jumeau. Ce serait trop facile pour les gens de nous comparer, Draco. Je ne veux pas qu'ils nous comparent. Je veux être ordinaire." Sylarana dit apparemment quelque chose. Harry l'ignora, ou du moins ne donna pas de réponse que Draco pût entendre. "Il est l'Élu. Il devra un jour unir et diriger le monde des sorciers. Il doit être placé plus haut qu'il ne l'est. Si je peux faire des choses qui améliorent son image aux yeux des gens, je le ferai. Si je peux faire des choses pour le protéger, je le ferai. Si je peux me rendre plus petit pour qu'il puisse se tenir plus grand, je le ferai." Lorsqu'il termina, ses yeux brillaient, comme s'il considérait quelque chose de sacré.

"Mais tu ne devrais pas avoir à le faire," dit Draco. "Mes parents ne m'auraient jamais demandé de faire ça si j'avais eu un frère." Pensée horrifiante. Imagine devoir partager mes jouets !

"Oui, mais ton frère n'aurait pas été l'Élu," dit Harry, lui adressant un sourire d'une telle patience que Draco eut envie de le gifler. "C'est la différence, la grande différence que je pense que tu ne pourras pas surmonter. Notre mère ne m'aurait jamais demandé de faire ça si Connor avait été quelqu'un d'autre, ou même s'il avait été important pour la guerre mais pas de la manière dont il l'est. Mais il est la clé pour vaincre Voldemort. Je le sais. C'est la vérité centrale de ma vie, Draco. Je vis pour le servir." Il prit une profonde inspiration et observa Draco attentivement. "Tu ne comprends toujours pas," ajouta-t-il un moment plus tard. "Je le vois dans tes yeux."

Draco tremblait de colère et de dégoût. Bien sûr, s'il criait tout ce qu'il ressentait, alors Harry se détournerait de lui, et peut-être que la dernière chance qu'il avait de traverser les barrières de Harry serait perdue.

Il se força à parler calmement. "Bien sûr que je comprends," dit-il. "Je ne suis juste pas d'accord."

Harry lui sourit. "C'est parce que tu n'es pas dans la famille."

"Tu as une réponse à tout?" rugit Draco.

« Bien sûr, » dit Harry. « Notre mère m'a formé aux types d'arguments que quelqu'un extérieur à la famille utiliserait, aux malentendus qu'ils auraient, aux façons dont ils essaieraient de me contraindre ou de me persuader autrement. Je les connais tous. Je connais les contre-arguments à tous. Si je peux vaincre mes propres doutes, alors je peux sûrement vaincre quelqu'un qui ne sait rien de moi. » Pendant un moment, une expression pensive traversa son visage. « Elle ne m'a jamais dit pourquoi quelqu'un serait si désireux de me convaincre du contraire, » ajouta-t-il dans un murmure. « C'est la partie que je ne comprends pas. Peux-tu me le dire, Draco ? Pourquoi quelqu'un s'en soucierait-il ? »

Draco rit d'un rire creux. Je ne suis pas le seul à ne pas comprendre quelque chose, Harry.

Mais il ne pensait pas qu'il ferait beaucoup de progrès avec cette ligne de raisonnement non plus. Il se tourna, à la place, vers ce qu'il pensait que Harry devrait savoir. « Sais-tu ce que ton frère a dit de toi hier ? »

La tête de Harry se tourna vers lui tel une fleur vers le soleil, ses yeux plus larges et plus clairs qu'ils ne l'étaient, sa lèvre coincée entre ses dents, l'espoir embrasant son visage. Draco retint son souffle, puis se rappela que Harry le regardait ainsi seulement parce qu'il parlait de Connor.

La jalousie crépitait et flambait en lui. Il n'avait pas tant envié le Prat-Who-Lived auparavant. Pourquoi le ferait-il ? Connor était un Gryffondor complet, et cela signifiait qu'il n'avait rien que Draco voulait.

Excepté la loyauté de Harry. Je veux qu'il me regarde comme ça. Je veux qu'il fasse attention à moi parce que je suis son ami, pas seulement parce que je parle de son frère.

« Ce n'était rien de bon, » avertit Draco, pour donner à Harry une excuse pour son moment de regard intense.

« Je le sais, » dit Harry. « Ça ne pouvait pas l'être, après hier. Mais dis-moi. »

Draco ravala une autre montée de malaise, à l'idée que Harry accueillerait même des paroles taquines de son frère, et se pencha près. « Il a dit qu'il pensait que tu étais encore possédé, » dit-il doucement. « Qu'il n'y avait pas d'autre moyen pour que tu le gâches comme ça, en atteignant le Vif d'or. Qu'il n'y avait aucun moyen que tu puisses le haïr autant, agir à l'opposé de lui au lieu d'être de son côté, si tu n'étais pas encore possédé. »

Harry ferma les yeux. Cette fois, son expression était celle de quelqu'un qui avait reçu une réponse à une prière. Draco trouva qu'il devait se détourner. Il avait envie de frapper quelque chose.

« Ah, » murmura enfin Harry. « Cela signifie que je dois juste essayer plus fort. Je n'ai pas encore essayé assez fort. »

Draco se retourna. « Et donc, tu ne t'en soucies pas du tout ? » demanda-t-il. « Dis-moi, Harry. Quelle est ta première réaction en entendant Connor dire quelque chose comme ça ? Savoir que tu as travaillé si dur pour ne pas le trahir, du moins à ses yeux, et qu'il pense toujours que tu l'as trahi, parce que tu as gagné un match pour ta Maison ? »

Harry ouvrit les yeux. Peut-être était-ce la question. Peut-être était-ce le fait qu'il avait manifestement ressenti une forte émotion un moment auparavant, et qu'il était donc pris au dépourvu. Peut-être était-ce juste les espoirs de Draco de voir un côté un peu plus normal de Harry s'il poussait assez fort.

Mais, quelle qu'en soit la cause, Draco était sûr d'avoir vu la rage flamboyer dans les yeux de Harry pendant un instant.

Puis elle disparut, aussi soudainement qu'un éclair. Harry secoua la tête. "Je suis en colère, bien sûr," dit-il d'un ton parfaitement égal. "Mais je ne suis pas censé ressentir ça."

"Pourquoi pas ?" défia Draco.

Harry le regarda patiemment, la tête inclinée sur le côté. Il rappelait à Draco rien tant que Snape essayant de faire comprendre quelque chose à un élève particulièrement stupide.

"Je ne comprendrais pas," résuma-t-il, sentant un rouge terne monter à ses joues.

Harry hocha la tête et commença à ouvrir la bouche pour dire autre chose, mais un grand craquement résonna au milieu de l'infirmerie, surprenant Draco. Il se retourna pour voir, de toutes choses, un des elfes de maison des Malfoy debout au pied du lit de Harry. Les yeux de Dobby s'écarquillèrent et il poussa un cri aigu en voyant Draco, levant une main comme s'il allait s'enfuir à nouveau.

"Dobby, reste !" dit Draco d'une voix autoritaire. Les elfes de maison du Manoir ne lui obéissaient pas exclusivement, mais quand ni sa mère ni son père n'étaient présents, c'était vers lui qu'ils se tournaient en premier.

Dobby baissa sa main, tremblant, et les regarda tous les deux pendant un long moment avant de commencer brusquement à se frapper la tête contre le sol. "Dobby est désolé !" gémit-il. "Dobby est venu s'excuser, et a trouvé Maître ici, et Dobby—Dobby ne sait pas—"

Draco haleta brusquement et se laissa tomber en arrière alors que sa tête commençait à battre comme un tambour. Harry s'était redressé dans son lit. Sa magie s'élevait autour de lui. Dobby cessa de parler et regarda autour de lui alors que l'air se transformait en une cage de verre bleu clair. Il tendit une main et sentit le verre, puis se tourna et fixa Harry.

"Mr. Harry Potter, monsieur ?" piailla-t-il, toute trace de peur disparue. "Mr. Harry Potter est—est comme ça ?"

"Je suis puissant, si c'est ce que tu veux dire," dit Harry, sa voix pleine d'autorité. "Et maintenant, je veux savoir pourquoi tu as essayé de blesser mon frère. Je sais que tu as lancé ce Cognard sur Connor hier, et en y réfléchissant, tu as probablement aussi empêché notre passage à travers la barrière de la Plateforme 9¾. Alors dis-moi ce que tu pensais faire. Pourquoi essayais-tu de blesser Connor ?"

Dobby recommença soudainement à gémir et sangloter, se frappant la tête et les mains contre la cage de verre. Elle ne se brisa pas. Draco retira prudemment une main de sa tête. Harry était déterminé, maintenant, pas en colère. Draco pouvait se pencher en arrière et admirer la confection de la cage de verre. Il ne connaissait personne capable de faire une cage comme ça, surtout aussi soudainement, et surtout pas une qui semblait résistante à la magie des elfes de maison. Il se demanda distraitement si Harry réalisait qu'il avait fait le sortilège sans sa baguette, et aussi sans prononcer un mot.

"Dobby ne peut pas dire !" disait l'elfe de maison. "Dobby—Dobby ne peut pas laisser Mr. Connor Potter être blessé, mais Dobby—Dobby sert ses Maîtres—ses Maîtres ne voudraient pas qu'il dise—"

Draco plissa les yeux. Que raconte cet imbécile d'elfe ? "Je suis ton maître dans cette pièce, Dobby," dit-il. "Et je veux que tu me dises de quoi tu parles tout de suite."

Dobby se jeta par terre, désespéré, se tenant les oreilles et frappant son front contre la pierre. Draco posa une main sur le bras de Harry quand celui-ci essaya de se redresser davantage. L'elfe de maison ne se ferait pas vraiment mal. Cela ne serait pas permis. Il devait s'adresser au maître qui le commandait, et il devait être en assez bon état pour le faire.

Dobby se redressa enfin, et essuya sa bouche et son nez qui coulaient. Puis il regarda Draco dans les yeux, renifla, et dit : "Dobby—Dobby a entendu les Maîtres parler de Monsieur Connor Potter. Dobby les a entendus dire qu'il y a danger à l'école cette année pour Monsieur Connor Potter. Maître est allé chercher un livre. Un livre maléfique." Dobby frissonna. "Maître l'a mis à l'école ici pour nuire à Monsieur Connor Potter cette année." Il leva les yeux, ses yeux grands et suppliants. "Alors Dobby a essayé de garder Monsieur Connor Potter en sécurité. Dobby est un mauvais elfe."

Draco resta figé, aussi choqué que si l'elfe de maison lui avait lancé un Sortilège Explosif. Un livre maléfique.

Il ne peut pas parler du journal dont Harry parlait, celui qui l'a possédé ? Il ne peut pas ! Harry me détesterait pour toujours si—

Puis il jeta un coup d'œil sur le côté et vit Harry lui adresser un sourire tremblant. Il secoua la tête comme s'il savait exactement où allaient les pensées de Draco.

"Ce livre venait bien de ton père," dit-il calmement. "Il allait le mettre dans le chaudron de Ginny Weasley chez Fleury et Bott. Je l'ai pris à la place. Je ne savais pas exactement ce que c'était, mais je savais que c'était probablement Sombre." Il haussa les épaules alors que Draco le fixait. "J'ai pris le risque. Je ne te blâme pas, Draco. Veux-tu bien arrêter de me regarder comme si je devais ?" Il se tortilla sous le regard de Draco et détourna son visage.

"Mon père t'a fait du mal," murmura Draco.

Harry se retourna brusquement. "Non ! Draco, ne dis pas ça. Je ne pense pas qu'il savait ce que ça faisait, ou pourquoi le donner à Ginny ? Cela aurait eu plus de sens de le donner à moi ou à Connor dès le début, puisque nous sommes ceux que Voldemort voudrait le plus posséder—"

Il s'arrêta de parler, et parut aussi choqué que Draco l'avait été. Draco ne pouvait pas l'apprécier correctement. Il était sous le choc.

Le Seigneur des Ténèbres. Harry avait le Seigneur des Ténèbres dans sa tête. Et c'est mon père qui lui a donné le livre qui l'a rendu possible.

Il se retrouva à trébucher pour se lever. Harry le regarda avec des yeux écarquillés et secoua la tête une fois.

"Je n'ai rien dit à personne," murmura-t-il. "Ton père ne va pas avoir de problèmes, Draco. S'il te plaît. Je le promets. J'ai pris le risque. Je ne pense pas qu'il savait."

"Maître savait que le livre était maléfique," ajouta Dobby depuis sa cage, puis recommença à se frapper la tête sur le sol. "Dobby est mauvais ! Si mauvais !"

Draco secoua simplement la tête en direction de Harry. Il avait envie de crier et de pleurer maintenant, mais pour des raisons différentes. Son père avait mis Harry en danger, même après avoir su à quel point Draco tenait à Harry, même après l'avoir écouté parler de Harry tout l'été.

"Harry," haleta-t-il. "Harry, je suis tellement désolé. Je dois juste—je dois réfléchir à tout ça."

"Draco, attends—"

Mais Draco s'échappa en courant de l'infirmerie. Son cœur et sa tête résonnaient d'une folie proche, et il sanglotait en s'en allant. La seule bonne chose qu'il entendit derrière lui fut le bruit sec qui signifiait que Harry avait libéré Dobby.

* * *

Harry fixa l'endroit où Draco se tenait, puis ferma les yeux. Cela ne s'était pas bien passé.

"Le garçon devait savoir pour son père," dit Sylarana, puis elle remonta sur sa poitrine vers son visage et posa sa tête sur son menton. "Il devrait savoir que son père est loyal à celui qui dégrade les serpents pour accomplir ses ordres, et ce que signifie sa loyauté."

"Mais je ne voulais pas qu'il l'apprenne comme ça," murmura Harry. Il se frotta la tête. Elle lui faisait mal, probablement à cause du manque de nourriture. "Je ne voulais pas le forcer à choisir entre son ami et sa famille. Cela ne serait pas arrivé si je l'avais juste repoussé dès le début. Je—"

Sa voix s'étouffa brusquement. Les couleurs se brouillèrent et dansèrent devant ses yeux. Il sentit Sylarana pousser un seul cri avant de se taire. Quand il tendit la main vers elle, quelqu'un repoussa sa main mentale tendue.

Voilà. C'est mieux.

Harry tenta de crier. Il connaissait cette voix. Tom Riddle.

Pas si fort sans ton petit serpent, n'est-ce pas ? Riddle ronronna. Quand Harry ferma les yeux brièvement dans un clignement, il pouvait voir le jeune homme, debout devant le mur de pierre près duquel il l'avait vu pour la première fois, son visage figé dans un sourire. Ses yeux brillaient, et sa cape flottait autour de lui dans une tempête de puissance. Cette puissance plantait des doigts sombres dans les murs de pierre et le sol sablonneux. Harry n'eut pas à réfléchir longtemps pour savoir que cette puissance était utilisée pour le contrôler. Maintenant, j'ai attendu assez longtemps, et je m'ennuie, et je veux te blesser encore plus. Amusons-nous un peu.

Harry se sentit se lever et commencer à sortir de l'infirmerie. Riddle rit et ajusta les tentacules de pouvoir qu'il tenait. La démarche de Harry changea légèrement, comme s'il était un cheval sous la bride.

Harry se battit. Il utilisa toute l'Occlumencie que Snape lui avait enseignée contre Riddle, lançant des visions pour le distraire, des souvenirs tentants pour lui faire lâcher son pouvoir, des rideaux qui s'ouvraient sur des zones plus profondes de l'esprit de Harry et permettaient à Riddle d'avoir une emprise plus ferme. Riddle les ignora tous, et finit par sniffer et fermer une main fermement. La tempête d'images cessa. Harry sentit une porte bien close sur cette partie de son esprit qui savait comment pratiquer l'Occlumencie.

Je te connais, dit Riddle d'une voix ennuyée. J'ai été dans ton esprit tout le temps que Severus Rogue—sa voix sur ces deux derniers mots était absolument vicieuse—a essayé de t'enseigner l'art des disciplines mentales. Quand j'aurai une emprise plus ferme sur toi, quand je serai devenu toi, alors je compte attendre une session où il ne s'y attendra pas et lui sauter dessus. Riddle sifflait maintenant, et Harry pensa que les mots suivants qu'il prononça étaient peut-être en Fourchelang. J'ai lu tes souvenirs, Harry. Severus Rogue est un traître. Il paiera. Je jure qu'il paiera.

Harry essaya à nouveau de s'échapper, appelant Sylarana. Elle ne répondit pas. Riddle ricana. Pensais-tu que je l'aurais négligée ? Bien sûr que non. Elle dort, comme je l'ai mise une fois auparavant.

Le monde de Harry s'effondra sur lui-même comme une étoile noire. Cela signifie—cela signifie—

Que c'était toi qui avais pétrifié la fille folle ? Bien sûr. Riddle soupira. J'aurais simplement pu la tuer, mais je trouve que je préfère cette méthode. Sa voix devint brusquement tranchante, coupante, faisant se tortiller Harry de douleur dans sa tête, mais pas dans son corps. Son corps continuait à descendre les escaliers et à longer les couloirs, s'arrêtant dans un coin caché chaque fois que quelqu'un pouvait passer. Je veux te faire du mal, Harry, et pétrifier tes amis un par un te fera ressentir cela.

Je ne comprends pas, pensa Harry. Il ne pouvait pas encore gagner la lutte contre Riddle. C'était le moment de garder ses forces et d'essayer de trouver un moyen pour que sa possession puisse encore aider Connor. Pourquoi veux-tu me faire du mal à moi précisément ? Pourquoi pas à mon frère ?

Riddle rit, semblant comme un dragon devenu fou. Je sais ce que tu es, Harry. Comment penses-tu que j'ai pu me cacher dans ta tête ? Il fit une longue pause, puis ajouta avec impatience, Ta cicatrice. Un conduit vers moi. Tellement paisible ici. Tellement chez moi.

Je peux parler de toi à Rogue, dit Harry, alors qu'ils tournaient le coin vers le troisième étage. Il se débarrassera de toi.

Non, Riddle désapprouva joyeusement. Je ne pense pas qu'il le puisse. Il ne m'a jamais trouvé dans toutes ses recherches de ta tête, n'est-ce pas ? Et il n'en aura pas l'occasion. Tu seras suspecté cette fois, Harry. Soit tu leur diras la vérité, soit ils te prendront sur le fait. Je n'ai pas encore décidé ce qui est le plus amusant, dit-il.

Alors je serai expulsé, grogna Harry. Ils avançaient rapidement le long du troisième étage maintenant, et il se préparait à guetter l'entrée de la Chambre. Peut-être pourrait-il jeter toutes ses forces contre Riddle là-bas, et résister à l'ouverture. Ça ne te servira pas à grand-chose alors.

Une flambée de feu au milieu de sa tête fit taire Harry. Il se plia brièvement en deux, agrippant ce qu'il devina être sa cicatrice, puis continua à marcher.

Je n'aime pas la défiance, dit calmement Riddle, mais avec une menace sous-jacente dans sa voix. Et tu me défies, Harry. Comment, alors que tu es à moi ? Tu vas pétrifier un autre de tes amis maintenant. Tu retourneras l'école, et surtout ton frère, contre toi, même si tu leur dis la vérité. Possédé par Lord Voldemort ? Qui te protégera alors ? Et ensuite, quand je serai assez fort, tu me ramèneras à la vie. Comment cela sonne-t-il, Harry ? Des mois et des mois à attendre que quelque chose se passe, pendant que je rassemble mes forces ?

Harry ne répondit pas. Cela serait probablement encore considéré comme de la défiance s'il le faisait. Il resta silencieux, respirant avec précaution, cherchant des zones de son esprit qui échappaient au contrôle de ces doigts de pouvoir.

Il pensa en avoir trouvé une. Il se prépara. Il devait voir, au minimum, où Tom Riddle se cachait dans sa tête, là où Rogue n'avait pas réussi à le trouver.

Désolé, je ne peux pas te laisser voir cette partie, dit abruptement Riddle, et les couleurs devant lui prirent la teinte d'un coup de soleil. Harry se retrouva à cligner des yeux un moment plus tard. Il se tenait devant une grande flaque d'eau, une fois de plus, et cette fois le message gravé dans le mur disait : Qui résistera à l'Héritier ? Tenez-vous devant lui et désespérez !

Sur le sol gisait le corps pétrifié de Neville Londubat.

Harry s'affaissa à genoux et serra sa tête brûlante. C'était aussi loin que Riddle le laissa aller avant de réaffirmer son contrôle.

Tu resteras ici jusqu'à ce que quelqu'un vienne, murmura Riddle. J'espère que ce sera ton frère, mais je suppose que je ne peux pas compter là-dessus. Il soupira. En attendant, je pense que je devrais te dire ce que je ferai à ton frère, quand je l'aurai sous mon pouvoir—sous ton pouvoir. Ce sera bientôt la même chose.

Fous le camp ! cria Harry, et il accepta la douleur qui lui répondit. C'était mieux que de ne rien faire. Et il observait toujours depuis le coin inoccupé de son esprit.

Des pas retentirent brusquement au coin. Pendant un moment, Riddle se tint au garde-à-vous dans la vision mentale de Harry ; puis il fronça les sourcils et secoua la tête.

Il fallait que ce soit lui, murmura-t-il. Je ne suis pas prêt à l'affronter, pas encore.

Il plongea. Harry le regarda, et le regarda partir, et sentit le contrôle quitter son corps au même moment où Sylarana reprit vie, sifflant furieusement. Harry s'affaissa au sol, des larmes sur ses joues.

Il entendit les pas contourner le coin, s'arrêter, puis courir vers lui. Quelqu'un s'agenouilla à côté de lui et tourna sa tête. Harry se retrouva à fixer le visage de Rogue.

La douleur dans sa tête s'aggrava. Riddle essayait de l'incapaciter avant qu'il ne puisse parler, Harry le savait.

Il s'accrocha au regard intense des yeux noirs de Rogue, et força les mots à sortir avant de laisser la douleur et la culpabilité l'entraîner ensemble dans l'obscurité.

"Tom Riddle se cache dans la boîte."

*Chapitre 14*: Un sombre espoir

Merci pour les réponses au dernier chapitre ! Je suis tellement content que tant de gens l'aient aimé. Les réponses aux critiques seront publiées plus tard dans mon LJ.

Maintenant, ce chapitre, j'ai pris plaisir à l'écrire.