Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Poudlard

Dans un pop de transplanage, ils arrivèrent finalement tous les 5 dans une clairière au milieu des bois.

Sachant qu’après leur dernier combat, ils auraient probablement l’intégralité des forces de Voldemort à leur trousse, ils avaient décidé de profiter des nouvelles capacités de Théo pour faire le reste du voyage en transplanant.

Malgré tout, dès leur arrivée, Dobby s’écroula de fatigue. Théo ne s’était pas senti suffisamment à l’aise pour embarquer plus d’un passager. En conséquence, l’elfe (toujours pas remis de ce qu’il s’était passé au cottage) avait dû fournir le plus gros effort.

— Tout le monde est en vie ? Criez si vous êtes blessé. Demanda Nott la baguette levée prête au combat pendant que les autres se retenaient de vomir après le transplanage chaotique qu’ils venaient de subir.

Tous répondirent qu’ils allaient bien. Il continua alors à monter la garde pendant que Blaise et Justin se penchèrent sur Dobby. Même Vernon semblait inquiet de son état (malgré son aspect et ses manières repoussantes, il avait fini par s’attacher à la créature). Pétunia quant à elle, sachant qu’elle ne pouvait rien pour l’elfe, commença à explorer les environs afin de savoir où ils étaient arrivés.

Au bout de quelques minutes, elle franchit une barrière formée d’un enchevêtrement de plantes dont elle préférait penser qu’il ne s’agissait que de lierres sauvages, parfaitement inoffensif et non d’une autre monstruosité créée par la magie et elle poussa un hoquet d’exclamation. Elle était au sommet d’une falaise à la pente extrêmement abrupte et à quelques centaines de mètres, un magnifique château trônait dans toute sa splendeur. La magnificence des lieux était telle qu’elle n’eut pas besoin de la confirmation du jeune Nott pour comprendre où elle était. À ce moment-là, elle pensa à sa sœur et une larme coula le long de ses joues.

_Tu vois Lily, ça m’a pris 30 ans, mais moi aussi, je suis allée à Poudlard.

Pour se remettre de son choc elle s’appuya sur l’antique barrière en bois qui était tout ce qui la séparait d’un gouffre d’une dizaine de mètres.

Pendant que Petunia (vite rejoint par Vernon qui portait Dobby encore évanouie sur son dos) admirait la vue qu’offrait le château, les autres jeunes sorciers habitués durant 3 ans par ce spectacle se concentrèrent sur le village situé à ses abords. Même d’ici, Pré-au-lard était méconnaissable. Le paisible et pittoresque village sorcier semblait s’être transformé en une ville fortifiée de plusieurs milliers d’habitants. Pré au lard était désormais le village frontière d’une vaste muraille faite de bric et de broc, mais surtout d’une barrière magique dont les jeunes sorciers purent sentir la puissance d’ici. Tous les professeurs de Poudlard avaient dû réunir leur puissance et leur connaissance pour pouvoir la bâtir. Mais la muraille était insuffisante pour enrailler la marée d’abris insalubre qui semblait avoir pris d’assaut les faubourgs de Pré-au-lard formant ainsi un gigantesque bidonville où devait s’entasser des dizaines de milliers de réfugiés.

— Comment va Dobby ? Demanda Pétunia.

— Je n’en sais rien. Je lui ai lancé les sorts de soin que je connais, mais je ne suis pas médicomage, moi. Répondit Blaise

— Il va bien madame. Il a juste besoin de repos. Affirma Nott avec une étrange certitude.

— Madame et pas la moldu ? Remarqua Pétunia.

Avant que l’adolescent gêné de s’être fait prendre en flagrant délit d’humanité ne puisse répondre, une dizaine de sorciers sortirent des fourrés et commencèrent à les mitrailler de tout coté. Malgré les boucliers, dressé à la hâte par les 3 garçons pour tenter de les protéger. Pétunia fut rapidement touchée et sous la violence du sort s’envola par-dessus la barrière qui la séparait du gouffre. Ses dernières pensées, avant que tous ne deviennent noirs, furent :

« Même si tu recules, tu avances vers la mort »

C’est bizarre les bêtises qui vous passent par la tête avant de mourir.

oOoOoOo

Théodore avait mal. Il essaya d’ouvrir les yeux, mais les referma aussitôt. Quelqu’un approchait. Il s’efforça de faire semblant d’être inconscient tout en essayant de deviner où était sa baguette. L’inconnue s’approcha, et sans un mot se pencha contre lui. Très vite, il fut si proche qu’il pouvait sentir sa respiration contre lui. Pendant quelques secondes, il sembla l’examiner en silence. Puis Nott ressentit une vive douleur au front et quelqu’un lui hurla dans l’oreille :

— DEBOUT LES MORTS !

Nott sursauta tellement qu’il serait tombé à la renverse s’il n’était pas solidement attaché au lit. En jurant contre ce sombre abrutit, il tenta de trouver un moyen de détacher ses liens, pendant que dans le lit d’à côté Justin se réveillait encore groggy :

— Fred, qu’est-ce que tu fais ici ? S’exclama Justin en se redressant. Apparemment, lui n’était pas attaché, se dit Nott.

— À la base, j’avais demandé sa sœur, mais on m’a dit qu’elle était trop jeune. Répondit un homme portant une robe de médicommage élimé en se frottant l’œil, comme pour effacer un souvenir douloureux.

— Je ne supportais plus Percy et ses allures de petit chef alors j’ai demandé à ce qu’on me file un boulot et comme j’étais doué en potion, j’ai atterri ici. Allez, ouvre grand. Répondit Fred comme s’il n’avait pas été interrompu avec un sourire farceur en sortant de sa poche un énorme suppositoire.

— Je n’ouvrirai rien tant que tu seras là. Répondit Justin.

— Un tel refus ne serait jamais arrivé avec sa sœur. Cru bon de rajouter l’homme malgré le regard incendiaire que Fred lui adressa. Ce dernier l’ignora et s’approcha de Nott

— Arrêtez de solliciter votre magie. Vous allez juste retarder votre guérison et la fin de ma journée de travail.

Cette dernière remarque ne fit rien pour rassurer Nott qui ne pensait pas qu’il était possible de remarquer ses tentatives pour briser les sorts qui le maintenaient couché contre le lit. Mais il n’en montra rien et pendant qu’il détaillait l’homme, il demanda :

— Où est-ce qu’on est ?

— Dans l’infirmerie de Poudlard. Répondit l'homme.

— Ça ne ressemble pas à l’infirmerie de Poudlard. Fit remarquer Justin

Effectivement, la grande pièce entourée de lit et d’appareil médicaux tout juste séparé par quelques rideaux ne rappelait rien à Nott. Mais celui-ci préférait détailler l’homme. Il était sûr de l’avoir déjà vu. Pourtant, il aurait difficilement pu oublier un médicomage à la tenue si débraillée. De plus, sa baguette était recouverte d’une couleur rouge clinquante et sa robe de medicomage de divers bijoux en argent qui ne devait pas être très réglementaire.

— Pourquoi suis-je attaché ?

— Pour vous empêcher de trucider notre nouvel infirmier. Pas que ça me dérangerait, mais cette fois, j’aimerais vous revoir après que toutes vos blessures aient été guéries.

C’est là qu’un souvenir revient à Nott et son sang se glaça. Instinctivement, il essaya de se reculer, mais fut de nouveau bloqué par ses liens. Puis se rappelant où il était, il dit d’une voix d’où il ne parvint pas à cacher sa peur (à sa grande honte) :

— Je vous reconnais. Vous êtes Greg Housser. Pendant la guerre, vous avez soigné des mangemorts et ensuite vous avez aidé mon père à recaser d’anciens fidèles de Tu-sais-qui à Saint-mangouste.

— C’est vrai ce qu’il raconte ? Demanda Fred pendant que Justin se levait précipitamment de son lit.

— Pour ma défense, ils avaient plus de compétence médicale que les mannequins en lingerie féminine que j’avais d’abord envisagé.

Tous levèrent leur baguette contre Greg. Comment Justin en avait-il récupéré une et pourquoi lui n’était-il pas attaché ? Se demanda Nott.

— Vous êtes dans quels camps ? Demanda Blaise qui venait d’apparaître dans le champ de vision de Nott.

Celui-ci ne put se retenir de pousser un soupir de soulagement en voyant son ami en parfaite santé et libre de ses mouvements. Contrairement à Justin et lui, Blaise n’arborait pas le pyjama de saint-mangouste, mais la robe qu’il portait au moment de leur départ du cottage où Dumbledore les avaient cachés.

— Quand j’étais à Serpentard, personne n’aurait osé me poser une question aussi idiote. Je suis dans mon camp.

Sans tenir compte des baguettes braquées sur lui, Il tenta de s’occuper d’une blessure que Justin avait ré-ouverte en se levant trop précipitamment, mais ce dernier recula.

— Ne sois pas ridicule. Dit Housser en poussant Justin sans ménagement sur son lit et en arrachant son ancien bandage pendant que les autres réfléchissaient encore pour savoir s’il devait le stupefixier ou non.

— Aie ! Vous me faites mal. S’exclama Justin.

Il ignora la plainte et tout en vérifiant que les blessures de Justin étaient complètement guéries, Housser expliqua :

— Vous n’avez pas connu cette époque, vous ne pouvez pas juger. Je suis medicomage, j’ai juré de soigner. Qu’est-ce que j’étais censé dire à un jeune mangemort de 20 ans en train de se vider de son sang en appelant sa mère ? Désolé, mais ils vous ont coupé le mauvais bras. Revenez quand vous aurez perdu celui avec la marque. J’ai fait comme tout le monde : ce que je pouvais. Après la guerre, je suis devenue un médicomage réputé et j’ai reçu des sollicitations de toutes parts pour prendre des apprentis. Y compris de ton père. Précisa-t-il en se tournant vers Nott. Puis il reprit :

— Sachant que je n’étais pas non plus exemplaire, j’ai choisi les plus doués sans me préoccuper de leur passé. Après tout, ils avaient autant droit que moi à une seconde chance. Comme tout le monde, je pensais que le seigneur des ténèbres ne reviendrait pas. Comment j’aurais pu savoir ? Personne avant lui n’avait réussi à vaincre la mort.

— Vous oubliez Herpo l'Infâme. Objecta Blaise

— Ce n’est qu’une légende. Et revenir sous la forme d’un spectre moins dangereux qu’un fantôme pour ensuite disparaitre on ne sait où, je n'appelle pas ça revenir.

— Dumbledore…. Tenta d’objecter Blaise

— L’une des choses que Dumbledore appréciait chez moi, c’est que j’étais l’un des rares sorciers à ne pas boire ses paroles comme si elles étaient pissées par un putain de messie.

— Dumbledore ! Où est-il ? Si on est vraiment à Poudlard, on doit pouvoir lui parler. Demanda Nott, qui était sûr que le vieux sorcier était sa meilleure chance qu’on le détache et lui rende sa baguette.

Le visage de Fred et Greg s’assombrit.

— Il est mort. Dit laconiquement Fred.

— Comment ça, mort ?

— Mort, comme décédé, clamsé, canné, calanché, refroidi, déposer le bilan, casser sa pipe, aérer ses tripes. Déclara Greg sans la moindre pitié.

— Mais ce n’est pas possible. C’est Dumbledore. Comment c’est arrivé ? Termina Justin en voyant l’expression de Fred et Greg. Tous avaient baissé leur baguette.

— Comme tout le monde. En se vidant les tripes par tous les orifices. Répondit avec colère Greg, en retournant examiner Nott qui ce coups-ci se laissa faire.

— Il est mort après l’attaque du stade à cause des effets des radiateurs. Expliqua Fred plus charitable

— Des radiations. Précisa Greg.

Nott et Blaise ne savaient pas ce qu’étaient des radiations, mais ils n’étaient pas sûrs de vouloir en savoir plus sur une magie noire capable de blesser mortellement Dumbledore. De toute façon, ils étaient trop sonnés par la nouvelle pour penser clairement. Cela sembla énerver Greg qui leur assena :

— Oh, mais vous allez arrêter ce cirque. À son âge, ce n’est pas une tragédie. Économiser vos larmes pour vos proches.

— Comment vous pouvez dire ça ? Comment est-ce que l’on pourrait gagner sans lui ? Reprocha Nott.

— Quand je pense que votre père n’arrêtait pas de me bassiner sur votre intelligence. Dumbledore n’était qu’un homme. Aussi puissant soit-il, il n’allait pas déterminer l’issue de la guerre à lui tout seul. À votre place, je m’inquiéterai plus de la disparition de la quasi-totalité de l’ordre du phénix et des aurors. De l’inaction d’Ombrage qui se contente de renforcer ses défenses en espérant que Vous-savez-qui préféra négocier avec elle plutôt que de l’attaquer. Ou du blocus que le seigneur des ténèbres impose à l’enclave de Poudlard pour l’obliger à se rendre et des rationnements de plus en plus sévères que nous impose le ministère.

Nott resta bouché et tenta de réprimer la tempête d’émotion qui se battait en lui. Le pire était que malgré tous les efforts qu’il faisait pour le nier, l’information qui le bouleversait le plus était que son père ait pu être fier de lui. Heureusement ni Justin ni Blaise ne semblait n’avoir noté l’information :

— Qui protège Poudlard dans ce cas ?

— Vous étiez où durant les dernières semaines ? Dans une grotte ? Demanda Greg.

Aucun ne lui répondit, alors Fred lâcha laconiquement :

— Le ministère.

— On va tous mourir ! S’exclama Blaise.

— C’est ce qui arrive à la plupart des gens au bout d’un moment. Rétorqua Greg d’une voix sarcastique.

— Monsieur Zabini, je vous prierais de modérer vos propos. Je vous rappellerais qu’officiellement le ministère n’a toujours pas statué sur votre sort. Vous abstenir de rependre des calomnies sur notre noble et puissante administration ne pourrait que vous être favorable. S’exclama une voix autoritaire dont Nott ne pouvait pas voir le propriétaire.

— Huerg. Excuse-moi Percy. Depuis que tu es rentré, il y a une odeur de faillot qui me donne des haut-le-cœur ? Dit Fred en faisant semblant d’avoir envie de vomir.

— Hilarant. Dis-moi, tu n’aurais pas un pot de chambre à changer ?

— Tu as raison, ça sentirait moins mauvais. Répondit Fred en faisant une grimace de dégoût en direction de son frère.

— Ça va vous deux ? Demanda Justin à Fred et Percy.

Même si ça n’avait jamais été l’amour fou entre le préfet en chef et les jumeaux farceur, il trouvait bizarre (et un peu triste) de les voir autant à couteau tiré.

— À merveille. Et je vous prierais de vous adresser à moi en tant que sous-secrétaire d’état de la ministre de la magie. Répondit Percy sur un ton sec avant de s’avancer vers Nott.

— Monsieur Nott, je suppose que vous savez pourquoi je suis ici ?

Nott tenta de manière exagérément visible de se libérer des sorts qui l’entravaient avant de répondre :

— J’ai quelque présomption. Mais il serait bien arrogant de ma part de croire mon cas suffisamment important pour retenir l’attention d’un aussi haut personnage.

— Sachez que je ne goûte pas plus la flatterie que l’insolence. Assena-t-il avec un ton encore plus sec, alors que son visage rougissant montrait qu’il n’était pas insensible aux paroles du serpentard. Puis il continua :

— Mais vous avez en partie raison, normalement, j’aurais laissé le soin au département de la justice magique, de déterminer votre punition pour avoir franchi illégalement notre frontière. Cependant, Comme vous êtes mineur je tiens à m’occuper personnellement de ce problème. Il va de soi que je ne remets pas en cause le professionnalisme des hommes engagé par notre gouvernement, mais dans leur zèle à maintenir l’ordre et la sécurité, il leur arrive de ne pas respecter scrupuleusement certaines procédures. Et vous comprendrez aisément que la situation nous impose d’avoir quelque suspicion à votre égard.

— Vous n’avez aucune raison de suspecter Théo de quoi que ce soit ! S’insurgea Justin.

Mais Percy poursuivit sans faire attention à l’interruption :

— Puis-je savoir pourquoi le fils d’un partisan bien connu de Vous-Savez-Qui a tenté de pénétrer furtivement le périmètre de protection de l’enclave de Poudlard avec l’elfe de maison de Vous-savez-qui et les parents adoptifs de son hôte ?

— Pour cueillir des champignons. Ils sont excellents en cette saison. C’est évident qu’ils sont venus à Poudlard pour s’y réfugier. Blaise vous l’a déjà dit. Répondit à sa place Greg Housser.

— Ce n’est pas vous que j’interroge. Mais si vous y tenez pourriez-vous m’indiquer pourquoi je n’ai pas été immédiatement prévenu qu’il était en état d’être interrogé, comme je vous l’avais expressément demandé après qu’à votre demande j’ai autorisé à ce qu’il soit soigné en dehors des cachots ?

— Ce n’est pas de ma faute si le ramassis de brutes sans cervelle que vous appelez une milice les a mis dans cet état.

— Face au seigneur des ténèbres, on ne peut prendre aucun risque. Et je vous rappelle qu’il n’a pas été tendre non plus avec nos hommes.

— Les pauvres choux. À 20 contre 3 enfants et deux moldus, ils ont dû avoir vachement peur. Quoi qu’il en soit, il a encore besoin de repos avant de pouvoir faire face à la stupidité du ministère, sans perdre trop de points de QI.

— Surveillez vos propos. Je ne sais pas comment vous l’avait obtenu, mais même la protection d’Ombrage à ses limites.

— Vous êtes sûr que vous n’avez pas une menace plus importante que celle du bébé mangemort à vous occuper ? Les bébés loup-garou par exemple ?

Pour la première fois, depuis qu’il était rentré, Percy baissa les yeux et répondit sur ton hésitant qui rappelait à Justin le préfet qu’il avait connu pendant 3 ans à Poudlard :

— Ombrage dit que c’est nécessaire, pour souder la population. Et ça réduit la pression sur les vivres.

— Ombrage dit beaucoup de connerie. Tout ce que vous avez réussi à faire, c’est à les pousser dans les bras de Vous-savez-qui et à donner du crédit à sa propagande. Vous trouvez qu’il n’a pas assez de partisans ?

— Ce n'est pas le sujet.

— Ça devrait l’être.

Les deux hommes se fusillèrent du regard. Aucun ne flancha jusqu’à ce que Nott demande :

— Écoutez de toute façon, on ne veut pas rester. Laissez-nous partir sur le continent et on ne vous gênera plus.

— Si c’était si simple, ça ferait longtemps que j’aurais envoyé Fred chez Charlie en Roumanie. Seul les portoloins créés avant que le seigneur des ténèbres n’ait placé sa barrière fonctionnent. Et Ombrage en rationne sévèrement l'usage. Cela ne me fait pas plus plaisir qu’à vous d’être ici alors essayons d’en finir rapidement. Donc pourquoi l’elfe du seigneur des ténèbres était avec vous ?

— Dobby est un elfe libre. Répondit Nott par réflexe.

— Cela n’existe pas. D’après le registre des elfes du département de gestion des créatures magiques, il appartient à monsieur Potter. Rétorqua Percy.

— Vous avez pris le temps de prendre ce genre de paperasses avant de fuir ?

— La bureaucratie est le prix à payer pour la civilisation.

Devant l’incrédulité générale Percy rajouta :

— J’attends toujours votre réponse.

— Laisse Théo tranquille, Percy, je t’ai déjà répondu que... tenta Blaise avant de se faire rapidement rabrouer :

— Pour la dernière fois, c’est monsieur le sous-secrétaire d’état du ministre.

— Ou sa majesté, son excellence, son altesse. En présence d’une certaine préfète de Serdaigle, il accepte aussi ‘mon petit chou’. Répliqua Fred qui passait innocemment avec une bassine plein d’un liquide suspect.

Avant que Percy ne puisse envoyer une réplique acerbe à son petit frère, un avion en papier aux couleurs du ministère s’écrasa contre son visage et il se mit à le déplier avec agacement puis à lire la note avec une frayeur manifeste.

— Qu’est-ce qui se passe ? Demanda Justin.

— Rien qui ne vous concerne. Reprenons notre discussion. Pourriez-vous me dire...

Mais Fred subtilisa la note puis s’exclama :

— Mais il est dingue !

— Rends-moi ça. Ordonna Percy en profitant d’un instant d’inattention de Fred pour la lui reprendre.

— Il faut que vous montiez une équipe de secours. Poursuivi Fred.

— Et avec quoi ? On ne peut pas se permettre de disperser nos forces. C’est probablement ce qu’espère Vous-savez-qui. De toute façon personne ne serait assez fou pour y aller.

— Moi, je le suis ! Répondit Fred

— Et ça recommence. Se plaignit Percy en mettant sa main contre sa figure comme pour soigner un mal de tête.

— Je recommencerais jusqu’à ce que tu me laisses intégrer la milice. Je veux me battre.

— Pour une fois gamin écoute ton frère. T’es bien plus utile ici. La milice n’est qu’une bande de charognards qui passe son temps à racketter la population intervint Greg.

— C’est de la trahison. S’offusqua Percy.

— Pire, c’est la vérité. Crois-moi mon expérience, les honnêtes gens sont bien plus dangereux que les traîtres. Ce sont les seuls à ne pas aller dans le sens du vent. Puis ne se tournant vers Fred, il rajouta :

— Quant à toi, je ne connaissais pas ton frère, mais j’ai tenu la main à suffisamment de mourants pour savoir qu’il n’aurait pas voulu que tu risques ta vie pour venger la sienne.

— George est mort ! S’exclama Justin.

— Oui. Dit Fred avec tristesse, puis il enchaîna avec une joie forcée. Mais il y a plus important que moi. Et George n’aurait pas voulu que je me morfonde. La confédér...

— Arrête, c’est confidentiel.

— En quoi ? Tu sais bien que de toute façon tout se sait dans ce chateau. Même la mort de Dumbledore, vous n’avez pas pu la garder secrète plus d’une journée, alors que vous avez été jusqu’à utiliser son corps pour fabriquer du polynectar. Je disais, la confédération internationale des sorciers a envoyé quelqu’un pour enquêter sur ce qui se passe dans le Royaume-Uni et Vous-Savez-Qui l’a capturé dès son arrivée.

— C’est plutôt bon pour nous. Maintenant, la confédération va être obligée d’intervenir non ? Demanda Blaise, appuyé par Fred qui ne comprenait pas ce qui était passé par la tête de Celui-dont-on ne-doit-pas-prononcer-le-nom.

— Oui, mais contre qui ? À votre avis qui la confédération va t’elle croire coupable : Harry Potter, le grand défenseur des opprimés et tueur de mage noir qui contrôle la majorité du pays et a le soutien des grandes fortunes ou une obscure fonctionnaire connue pour son racisme et son absence de scrupule qui a commencé son règne en mentant sur la mort de Dumbledore. Répondit Nott à la place de Percy.

— Ah enfin quelqu’un qui fait honneur à ma maison. S’exclama Greg.

— Alors c’est la fin. On a fait tout ce voyage pour rien. Dit Justin d’une petite voix.

— Au contraire, c’est notre ticket de sortie. Je suppose qu’Ombrage a prévu de lui donner un de ses précieux portoloin internationaux pour qu’elle puisse aller raconter à la confédération les secrets de Vous-Savez-Qui. Si on la libère, on l’obligera à nous laisser l’accompagner et on pourra quitter le pays.

— Je croyais que cela ne servirait à rien de quitter le pays ? Que Vous-savez-qui nous retrouverai toujours ? Demanda Blaise.

— Il a d’autres chats à fouetter maintenant. Et après… Après ce qui s’est passé durant notre voyage, je pense que nous ne serons plus autant poursuivis. Expliqua Nott à son ami.

— Je vous accompagne. S’exclama Fred.

— Moi aussi. Dit immédiatement Justin.

Blaise quant à lui resta silencieux. Il ne voulait pas les abandonner et n’avait guère envie de s’éterniser dans cette version dépressive de Poudlard qu’il avait arpentée avec les Dursley (pétunia n’ayant eu aucune blessure magique, elle avait été guérie en quelques coups de baguette par Greg), pendant que ses amis se remettaient des blessures dues à leur capture. Sans compter que sa mère lui manquait. Mais il était terrifié à l’idée de devoir faire de nouveau face aux mangemorts.

Percy quant à lui se frottait la tête comme si un soudain mal de crâne l’avait pris.

— Je vais le redire lentement pour que vous compreniez : VOUS ÊTES TROP JEUNE. Si je voulais des incapables, j’ai de bien meilleurs candidats.

— Vraiment ? Moi, je crois que vous n’avez pas d’autres choix. De toute façon, si on ne fait rien, le seigneur des ténèbres gagnera et il nous tuera tous. Si on a de la chance. Rajouta-t-il sombrement. Autant tenter le tout pour le tout.

— Mr Nott, je vous félicite d’avoir aussi vite compris la situation. Mais être intelligent ne suffit pas et je vous assure que nous ne sommes pas désespérés au point de confier une telle mission à des enfants.

— Moi, je crois que si. Affrontez-moi en duel et vous verrez si je ne suis pas votre meilleur espoir.

— Jeune homme c’est ridicule.

— Au contraire, c’est une très bonne idée. À moins que tu aies peur de te faire botter le cul par ton petit frère qui n’a même pas obtenu 3 buses. Le défia Fred avec malice.

— Finalement, tu as raison. Décréta Percy avec une drôle de lueur dans le regard.

— Vraiment ! S’exclama Fred. Heu, j’ai toujours raison. En garde. Fit Fred plus aussi sûr de lui

— Voyons Fred. Maman se retournerait dans sa tombe si elle nous voyait nous battre. Sans compter que ce serait un très mauvais exemple à donner à Ginny. J’ai une meilleure idée : GUIL ! Termina Percy en criant.

Suite à cet appel, une montagne de muscles de deux mettre de haut passa difficilement la porte de l’infirmerie en faisant trembler le sol à chacun de ses pas

— Je vous présente Guill, mon garde du corps. Le présenta Percy.

— GOARPF. Salua le géant. En-tout-cas ça ressemblait à un salut pensa Blaise.

— Guill, ces garçons pensent qu’ils peuvent te battre en duel. Expliqua Percy à haute et intelligible voix, en faisant de grands gestes comme s’il s’adressait à un petit enfant.

— Houarf houarf houarf. Ria-t-il à gorge déployée d’une façon qui rappelait un aboiement de chien.

— Tu es sûr que tu veux tenter ta chance Fred ? Personne ne t’en voudrait d’avoir peur. Le défia Percy.

— Bien sûr que oui. Je vais te montrer de quoi je suis capable. Répondit Fred en tremblant.

Ne pouvant plus reculer il se mit en position de duel. Puis commença à courir lorsque son sort le plus puissant rebondit sur le géant sans lui causer la moindre égratignure.

— Il n’aurait pas du sang de troll ? Murmura Greg à Percy.

— Il y a des chances. Répondit Percy laconiquement.

— La peau des trolls n’est pas immunisée à la magie ? Continua Greg.

— C’est possible. Acquiesça-t-il sans détacher les yeux du spectacle qui se déroulait devant lui.

— Il va juste se faire défoncer la gueule ? Insista Greg inquiet pour son assistant.

— Non. Je suis sûr que Fred m’écoutait attentivement lorsque je lui ai mentionné ce détail la semaine dernière et qu’il l’a pris en compte avant d’accepter mon défi. Ouille ! Ça doit faire mal ça. Commenta Percy avec le sourire lorsqu’il vit le géant renvoyer avec facilité un sort qui propulsa Fred contre le mur.

Greg l’apostropha alors avec une fausse colère qui ne cachait pas son air inquiet :

— Fred, espèce de tire-au-flanc, sache que côte brisée ou pas côte brisée, tu feras ton boulot comme prévu, alors arrête tes conneries et va laver Madame Andersen. Elle a encore fait, tu sais quoi.

Pendant un instant, Fred hésita, mais la bosse qui s’était formée à l’arrière de son crâne lui fit comprendre qu’il valait mieux affronter les intestins fragiles de madame Andersen. À contrecœur, Fred admit sa défaite et se leva en se frottant l’arrière de la tête.

— Laissez-moi essayer. Dit Théodore avec détermination.

— Pardon ? Fit Percy avec incrédulité.

— Le deal, c’est que si on le bat vous nous confiez la mission. Libérez-moi et j’en fais de la chair à pâtée de votre monstre.

— Si tu y tiens. Répondit Percy.

Avant que Greg ne puisse s’interposer Percy leva ses entraves et Théodore, rapide comme une flèche s’élança, vola la baguette de Justin et lança au demi-troll un sort noir si puissant qu’il vola jusqu’à l’autre bout de la pièce. À l’insu de tous Nott poussa un soupir de soulagement. Il n’était pas sûr que la baguette de Justin serait suffisamment coopérative avec lui. Sans un mot, il se retourna et s’avança vers son public encore médusé :

— Est-ce que cela vous suffit. Ou il faut aussi que je gagne une partie d’échecs et que je résolve une énigme ?

Malheureusement, Percy n’eut pas le temps de répondre avant que les alertes anti-magie-noire ne raisonnent dans tout le château et qu’une dizaine de gardes n’arrivent pour arrêter le mage noir qui était parvenu à s’infiltrer aussi profondément dans les entrailles du ministère. Percy dut faire preuve de toute son autorité pour le faire sortir du cachot où il fut enfermé (et de toute sa ruse pour persuader Greg de le soigner une troisième fois plutôt que de le tuer)

— Je ne te fais toujours pas confiance, mais tu es notre meilleure chance. Vas-y et ramène-moi ma promotio… heu l’émissaire de la confédération. Dit Percy en le sortant de sa geôle, accompagné de Justin et Blaise

— Et je t’accompagne. Rajouta Justin.

— C’est hors de question.

— Tu as besoin de quelqu’un qui connaît le monde moldu et il est hors de question que tu y ailles tout seul. Je t’accompagne, c’est non négociable. Insista Justin.

Nott, connaissant le caractère de Justin, n’essaya pas de négocier. Et secrètement, il était plutôt content qu’il l’accompagne. À la place, il demanda :

— Blaise ?

— Qu’on soit clair. Je viens uniquement pour être sûr de pouvoir partir en France avec vous. Rien ne se mettrait en travers de moi et les belles-filles françaises.

Percy leur tendit alors leur baguette :

— Tenez, voici votre baguette. Nous vous avons enlevé la trace. Vous pouvez utiliser la magie sans risque de vous faire repérer. En fait, nous sommes en train de la supprimer de tous les sorciers mineurs de l’enclave.

— Est-ce que Dobby vient avec nous ? Demanda Blaise.

— Il ne s’est pas encore totalement remis du voyage. Et de toute façon, il préfère rester protéger les Dursley.