Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Blessure

Note de l'auteur : Dans le chapitre précédent Voldemort a évoqué qu'il tramait quelque chose en Russie. Nott a refusé de devenir un Mangemort puis s'est fait torturer de longues heures avant que ses amis et Dobby ne vienne le sauver. Cette aventure a donné le courage à Peter d'aller voir Lucius pour essayer de comploter avec lui contre Voldemort.

oOoOoOo

Théodore avait mal. Il essaya d’ouvrir les yeux, mais les referma aussitôt. Quelqu’un approchait. Quelques secondes, plus tard, tout son corps fut pris de violent spasme de douleur. Il n’avait plus la force de crier, alors il se mit à pleurer. Il voulut s’échapper, mais constata avec horreur qu’il était enchaîné. Quand est-ce que cela allait finir. Mais inlassablement le mangemort continua son œuvre.

— Monsieur Nott, si vous êtes réveillé, maintenant ça risque d’un peu piquer.

La douleur fut telle qu’il faillit perdre connaissance. Il se força à rouvrir les yeux et une intense lumière éclaira le visage inquiet de madame Pomfresh. Et il n’était pas enchaîné, mais recouvert de tant de bandage qu’il ne pouvait pas bouger. Il essaya de parler, mais une terrible douleur s’empara de sa gorge et seul un murmure complètement inaudible sortit de sa bouche.

— N’essayez pas de parler pour le moment.

S’il avait pu, il lui aurait fait une remarque extrêmement sarcastique sur le fait qu’elle aurait pu le lui dire AVANT. À la place, il se contenta de la foudroyer du regard. Mais elle sembla ne même pas le remarquer et s’affaira à étaler sur tout son corps une crème extrêmement malodorante. Puis elle commença à bouger ses jambes. Théodore découvrit avec horreur que les infirmières scolaires avaient une formation poussée en torture que leur envieraient n’importe quelle mangemort.

— Je suis désolé, Théodore, mais c’est nécessaire si on veut que tu puisses remarcher un jour et je t’ai déjà donné plus que la dose d’antidouleur autorisée pour une enfant de ton âge. Expliqua Pomfresh, la larme à l’œil.

De quels droits se permettait-elle de le tutoyer. Théodore tenta de se détourner dignement de cet excès de sensiblerie, mais son corps refusa d’obéir. Puis une autre voix se fit entendre.

— Alors toujours pas cannée le bébé mangemort ?

— Greg si tu viens pour ce genre de commentaire, tu peux aller te faire foutre. Répondit la sévère infirmière avec une vulgarité, dont il ne l’aurait pas cru capable.

Mais il est vrai qu’elle s’était toujours montrée étonnamment virulente lorsqu’il s’agissait de protéger ses patients et que les derniers jours n’avaient pas dû être de tout repos pour elle, s’il en jugeait par les nombreux cernes qui barraient son visage.

— Avec plaisir, mais ce serait irresponsable vis-à-vis de notre patient. Franchement, tu devrais apprendre à être un peu moins égoïste et un peu plus professionnel.

Avant que l’infirmière ne puisse répondre le visage d’un homme au teint frais qui avait visiblement bien dormi récemment, remplit le champ de vision déjà mince de Théo. Grace à sa baguette rouge pastel et aux nombreuses breloques en argent qui pendouillait à sa robe de médicomage, il ne mit pas longtemps à le reconnaître et se mit à tenter de fuir. Mais tout ce qu’il réussit à faire, c’est à provoquer une nouvelle vague de douleur.

L’homme adopta un visage inquiet et l’immobilisa.

— Greg qu’est-ce que tu lui fais ? S’écria l’infirmière avant de le dégager sans ménagement du chevet de son patient.

— Mais rien. C’est lui qui a décidé de détruire tout mon travail. Gamin, tu n’en as peut-être pas conscience, mais tu es passé à ça de mourir. Et même moi, je ne fais pas de miracle.

Mais cela ne calma Théodore

— Va-t’en, tu le terrifies. Qu’est-ce que tu lui as donc fait ? Insista l’infirmière.

— Mais rien je te dis. Tu crois que ...? Tu sais, ce ne serait pas le premier à ne s’échapper que physiquement. Dit-il en s’éloignant malgré tout sous la pression du regard de l’infirmière.

Pomfresh pensa immédiatement aux Londubat et son cœur se serra. Cela avait été horrible de faire face au regard vide de ses amis d’enfance. Elle ne voulait pas revivre ça avec un de ses patients. Surtout pas un aussi jeune. Dire qu’elle était devenue infirmière scolaire, car elle ne supportait pas de perdre ses patients. Elle se rappela qu’il était encore temps pour elle de partir en Toscane, loin de tout ça.

Cependant, elle ne put empêcher son regard de dériver vers les yeux de son patient. Non seulement ils étaient plein de vie, mais elle fut comme capturé par l’intensité de son regard. Puis elle se rappela d’une soirée à fort Nott, où Greg rigolait avec d’autres invités prestigieux à la dernière blague raciste lancé par Nott senior. Puis elle sursauta en comprenant que ce n’était pas un de ses souvenirs.

— Théodore, tu es en sécurité. Dumbledore s’en est assuré. Greg est un con, mais jamais il ne pactiserait avec Vous-savez-qui. Il ne te fera aucun mal, je te le promets. Malgré les apparences, c’est le meilleur médicomage d’Angleterre.

— Comment ça malgré les apparences ? S’offusqua Greg en arrêtant de manger le plateau-repas d’un patient encore endormi.

Nott s’endormit avant d’entendre la suite de la conversation.

oOoOoOo

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Théodore ne savait pas s’il s’était écoulé plusieurs heures ou plusieurs semaines. Mais ce coup-ci, ce fut le visage souriant de Justin qui l’accueillit.

— Salut mon pote.

— Pour la dernière fois, je ne suis pas ton pote.

Puis Nott toussa sans discontinuer pendant 5 bonnes minutes. Mais au moins, il pouvait parler. Et bouger sans trop de douleur constata-t-il avec satisfaction.

— Ça va ? Tu veux que j’appelle Pomfresh ? S’inquiéta Justin en lui tendant un verre d’eau que Théodore avala d’une traite avant de répondre :

— Surtout pas ! S’alarma Nott qui avait encore en tête ses précédents ‘soins’.

— Mais c’est qu’on est douillet. Et Zabini ! J’ai la preuve que Théo est humain. Tu me dois 5 galions.

Théodore aurait dû s’offusquer de ses paroles. Non, venant d’un sang de bourbe un tel manque de délicatesse était normal. Par contre que son allié Zabini s’abaisse à de telles pratiques (et contre lui en plus) aurait dû le mettre hors de lui. Mais en voyant le Serpentard approcher avec un grand sourire, puis tenter de lui faire un top five en le félicitant d’avoir survécu, la seule chose à laquelle il put penser fut qu’il était enfin chez lui.

— Tu sais si tu étais un peu plus poli, je suis sûr que ton petit ami t’aurait fait un câlin. Ne put cependant s’empêcher de rajouter l’héritier des Zabini.

Aussitôt, Justin se jeta sur Zabini d’une manière que Théodore jugea bien peu digne (et dire que c’est sur lui que ses maudites rumeurs tournaient). Cependant, le pire était que leur boucan alertait l’infirmière qui les mit à la porte et s’empressa d’aligner devant lui une dizaine de potions qui semblait toute plus immonde les unes que les autres. Pourquoi diable n’avait-il pas tué ces deux idiots lorsqu’il en avait eu l’occasion, ne put s’empêcher de se demander Théodore Nott.

oOoOoOo

Quelques jours plus tard, Dumbledore s’avança sombrement dans les couloirs vides de Poudlard. Durant les dernières années, se balader sur le domaine de l’école avait été son seul moment de sérénité. Son refuge où il puisait la force nécessaire pour retourner à la bataille et continuer, malgré ses plus de 100 ans, d’apparaître aux yeux du monde sorcier comme un leader invincible. Néanmoins il ne s’étonnait pas qu’à peine entamée, la guerre lui prenne jusqu’à cet instant de calme. Il poussa les portes de l’infirmerie et fut accueilli par un concert de cris :

— Je ne vous ai rien demandé. Vous auriez pu vous faire tuer.

— Non, mais tu t’entends ? Tu serais mort si on n’avait rien fait.

— Tu sais, dans certaines civilisations reculées, il paraît qu’il y a un mot pour ce genre d’occasion. Je crois que c’est ‘merci’. Prononça Blaise Zabini sut un ton d’où transperçait l’ironie.

Dumbledore jeta un regard amusé sur la sévère infirmière scolaire qui faisait semblant de ne rien entendre en lisant un magazine de voyage sur la Toscane.

— Vous tolérez ce genre de comportement dans votre domaine, Mademoiselle Pomfresh ?

Pomfresh leva les yeux au ciel d’un air faussement agacé avant de répondre :

— Pourquoi tout le monde pense-t-il que je suis un dragon sans cœur ?

— Ce n’est pas le cas ? Demanda innocemment le vieillard à son employé.

— Si ! Mais là, je suis en vacances. Répondit-elle en se réfugiant derrière son magazine, juste à temps pour que Dumbledore puisse entendre la réponse de Nott (en fait-tout, le château l'avait probablement entendu):

— Et alors ? Des gens meurent tous les jours. Ce n’est pas une raison pour risquer sa vie.

— Parce qu'on est ami. Répondit calmement Justin en retour.

— Ce n'est pas une raison. Et on n'est pas amis.

— Il n'y a que toi pour croire ça.

— Putain de Poufsouffle.

— Putain de serpentard. Répondit Justin avec ironie.

Théodore lui répondit avec un regard noir. Ce dernier se demanda si les allégations de Rita Skeeter n'avaient pas un fond de vérité pour qu'il s’accroche à lui comme ça. Puis il se donna une claque pour avoir osé penser une chose pareille.

— Et je te signale que moi aussi, je suis un Serpentard. Intervint Zabini faussement vexé avec son insupportable sourire aux lèvres.

Ce dernier s’était jusqu’à présent montré indulgent, habitué depuis plusieurs années au manque de reconnaissance immédiate de Nott. Il savait cependant depuis longtemps que ce dernier ne manquerait pas à la première occasion de rendre ce qu’on lui avait donné au centuple. Nott ne supportait pas l’idée de devoir quoi que ce soit à quiconque. Et en bon serpentard, Blaise savait attendre patiemment que ses investissements portent leur fruit. C’est pour cela qu’ils étaient alliés.

— Franchement, je suis à peu près sûr que le Choixpeau s’est trompé lors de ta répartition. Si ta race de parvenue n’était pas aussi fainéante, tu serais le parfait Poufsouffle. Répondit violemment Théodore.

Pour la première fois, depuis longtemps, Blaise s’énerva contre son ami. Théodore était régulièrement vexant et cassant (le plus souvent sans même sans s’en rendre compte), mais jamais, il ne lui avait pas parlé sur ce ton :

— Je comprends que t’as passé un sale quart d’heure, mais si tu pouvais arrêter de te comporter comme un connard 5 minutes, tu comprendrais que tu n’es pas le seul à avoir des problèmes. Et tu pourrais me défendre toi aussi ? Termina-t-il en se tournant vers Justin.

— Non là, je suis désolé, mais il a raison. Ne t’inquiète pas, on va se serrer et te faire une place dans notre dortoir. Bon si ça continue, on va finir par accueillir l’intégralité de Poudlard et on devra peut-être dormir dans le même lit, mais ...

Blaise n’écouta pas la suite et se contenta de se faire un face palme en priant pour que personne n’entende les déblatérassions de Justin. Sinon bientôt, il y aurait aussi des rumeurs sur lui. Quoi que cela ouvrirait un univers infini de blague sur les triangles amoureux. Mais il risquait aussi de perdre l’attention d’une partie de la gente féminine, pensa-t-il en feignant d’ignorer la quantité toute relative d’attention dont il disposait. Il finit néanmoins par trancher ce cruel en dilemme en répondant :

— Écoute Justin, on en a déjà parlé. Tant que tu n’auras pas réglé tes comptes avec Theo, notre amour est impossible. Je ne peux pas voler le copain de mon meilleur ami. Ou la copine. C’est qui qu’est au-dessus, déjà ?

Puis il se mit à courir en direction de la sortie avant que Justin ne l’attrape. Il avait bien le temps d’être sérieux. Mais sur le chemin, il heurta quelque chose de mou et tomba à la renverse. Il releva les yeux pour voir le regard amusé d’Albus Dumbledore. Zabini dégluti.

— Bonjour Monsieur Zabini. Un bonbon au citron ? S’amusa à demander le vieux directeur en adoptant sa meilleure imitation de papy sénile.

Il n’avait jamais avoué à personne (pas même à Minerva) que l’une des raisons pour laquelle il tenait tant à garder la direction de Poudlard était l’amusement qu’il prenait à jour les vieux papys gâteau et à observer les turpitudes de ses élèves. Pour lui, ils étaient tous ses enfants. Bien sûr, il avait ses favoris, mais dans son cœur tous avaient fini par compter. Raison pour laquelle, malgré la fatigue accumulée durant toutes ses années, il n’avait jamais pu abandonner le combat. Il aurait tout le temps de se reposer lorsque tous ses enfants seraient en sécurité.

— Désolé monsieur le directeur. Euh non merci. Bredouilla Blaise en se relevant.

— Quel dommage fit-il en en avalant un. Ils proviennent d’une boite que j’ai ouvert ce matin. Ils sont tout frais. Dit-il doucement afin que Pomfresh ne lui reproche encore une fois le peu de cas qu’il faisait de son diabète.

— Que voulez-vous ? Demanda Théodore Nott sur un ton qui se voulait sans doute impressionnant, lorsqu’il se fut suffisamment avancé pour qu’il le voit depuis son lit d’hôpital.

— Une boite de chocogrenouilles infinie et une nouvelle robe de soirée.

Sa tirade ne déclencha même pas un sourire sur le visage méfiant de Théodore Nott. Il reprit donc plus sérieux :

— Et aussi savoir ce que je vais faire de vous.

— De nous ? Il n’y a pas de nous. Personne ne peut échapper au seigneur des ténèbres. Tôt ou tard il me trouvera. Vous allez me laisser m’enfuir. Seul ! précisa-t-il en direction de Justin.

— Si tu crois qu’après tout ce qu’on a fait pour te sauver la mise, on va te laisser partir. Tenta Justin.

— Tu ne comprends pas ? C’est beaucoup trop dangereux de rester avec moi. Vous m’avez juste fait gagner un sursis. Il ne peut pas me laisser m’en tirer, alors que je l'ai ouvertement défié. Pas alors que la loyauté de ses mangemorts est aussi chancelante.

À ses mots, Dumbledore intervint :

— Que voulez-vous dire par là ?

— Que je ne crois pas aux pseudo-protections que vous proposez. Merci pour les soins, mais à partir de maintenant, je vais me débrouiller seul.

Il tenta de se lever, mais d’un geste négligeant de la main Dumbledore lui imposa de se rallonger :

— Non. Que voulez-vous dire par : « Loyauté chancelante des mangemorts »?

Le visage de Nott se ferma. Dumbledore fut estomaqué de voir qu’il occludait. Il ne savait pas s’il devait être horrifié ou content qu’à un âge aussi jeune, il ait une telle connaissance des magies de l’esprit.

— Monsieur Nott. Je crois qu’il est plus que temps pour vous de choisir votre camp.

— Je suis dans mon propre camps. Et si vous voulez des informations, il va falloir les payer.

— Nott ! Commença à l’engueuler Justin qui n’en revenait pas que l’on s’adresse comme ça à Dumbledore. Mais ce dernier l’interrompit d’un geste.

— Que voulez-vous ? Dit-il, sans son habituel sourire de vieillard.

— Que vous protégiez Zabini et Justin.

— Cela va sans dire, bien entendu que nous les ….

— Non, je veux une vraie protection. Je veux que vous les envoyiez eux et leur famille avec une fausse identité dans un autre pays. Je ne veux pas que vous utilisiez vos manipulations à deux balles pour les convaincre de se battre pour vous.

— Dit donc Théo, c’est à nous d’en décider… Tenta encore une fois Justin avant de se faire interrompre par Dumbledore.

Blaise, lui n’osa pas dire que maintenant qu’il savait Théo en sécurité, il serait tout à fait d’accord pour aller se réconcilier à Hawaï avec sa mère au frais de Dumbledore.

Blaise se souvenait encore de la beuglante que sa mère lui avait envoyée après qu’ils eurent obligé cet elfe étrange à les faire transplaner loin de leur famille respective pour échapper au départ vers la France. La première fois que l’elfe était apparu dans sa chambre en criant qu’il avait intercepté leur lettre à Potter, il avait voulu chasser la créature à coup de balai. Lorsque la petite créature leur raconta pourquoi et leur expliqua qu’il ne devait plus lui écrire, il crut que l’elfe était fou (en fait, il avait commencé à douter de sa santé mentale, rien qu’en voyant son accoutrement).

Mais lorsqu’ils reçurent une lettre de Théo contenant plus ou moins le même avertissement, il commença à douter. Lorsque quelques semaines plus tard l’elfe revint en pleurant que le meilleur ami de maître Potter allait mourir et que l’ordre ne voulait rien faire, Justin et lui n’avaient pas hésité. Grâce à la créature qui était apparemment un ancien elfe des Malfoy (comment Potter, s'était-il procuré un elfe des Malfoy ?), ils purent rentrer dans le manoir via un passage secret permettant au serviteur de se déplacer sans importuner les maîtres des lieux. En effet, les Malfoy méprisaient tellement leur elfe qu’ils n’avaient pas pensé à retirer Dobby de la liste des créatures autorisées à pénétrer les protections du manoir (dans le cas contraire, ils se seraient fait réduire en charpie lorsque leur tentative aurait alerté tous les mangemorts présents). Ce qu’ils virent ensuite horrifia tellement Blaise que maintenant encore, il en faisait des cauchemars. Théo avait raison : Harry était mort. Et il aurait mieux valu que Théo le soit.

S’il avait été seul, il aurait rebroussé chemin, aurait vomi tout le contenu de son estomac puis serait parti retrouver sa mère en se disant qu’il ne pourrait rien faire. Mais il faut croire qu’une fois de plus Théodore avait raison et qu’il avait davantage sa place chez les blaireaux.

— Je ne tenterais pas de vous convaincre que vos inquiétudes sont hors de propos en tentant d’expliquer que vos amis sont trop jeunes pour que je puisse songer à les impliquer et que je ne suis pas Voldemort (même Théodore frissonna en entendant le nom maudit). Par contre j’ai le regret de vous apprendre qu’il est trop tard pour une telle solution.

Dumbledore sortit de sa robe un exemplaire récent de la gazette du sorcier ou s’étalait en premières pages les photos de Blaise, Théodore et Justin. L’infirmière sortit de sa torpeur et tenta d’empêcher son patient de lire l’article en prétextant qu’il était encore fragile, mais Dumbledore la repoussa en prétextant que les circonstances ne leur permettaient pas de le ménager autant.

Les deux premières pages étaient une interview larmoyante de son père qui offrait une immense récompense contre toute information lui permettant de retrouver son fils et ses deux amis. Théodore avait si souvent rêvé que son père prononce les mots qui étaient imprimés sur le journal. Il repoussa le journal avant de se mettre à vomir. La seule chose qu’il devait retenir, c’est que s’il avait eu autant de courage que sa mère, Justin et Blaise ne seraient pas dans le collimateur du seigneur des ténèbres. Mais maintenant il était trop tard et qu’il le veuille ou non, ils allaient mourir tous les 3 ensembles. (Théodore n’était pas assez naïf pour croire qu’ils allaient survivre)

Désormais indifférent à tout, il raconta tout ce qu’il savait à Dumbledore. Une fois que Dumbledore eut toutes les informations dont il avait besoin (et plus encore, le jeune Théo aurait fait un très bon espion), il voulut rassurer Nott en lui disant qu’il allait assurer leur protection à tous les 3. Cependant, après, ses derniers échecs et la facilité avec laquelle Voldemort avait détruit ses protections, Dumbledore ne pensa pas avoir été capable de le dire avec suffisamment de conviction pour convaincre l’héritier des Nott.

oOoOoOo

Note de l’auteur : Certaines blagues de ce chapitre sont légèrement homophobes, mais d’après les souvenirs de ma jeunesse c’est inévitable si on veut écrire des dialogues réalistes entre collégien des années 90. Je tiens donc à dire quelque chose qui devrait être évident et consensuel : tant que cela a lieu entre personne consentante, il n’y a rien de honteux à pratiquer la sodomie ou à être homosexuel. Ce ne devrait pas être perçu comme un sujet de moquerie et encore moins une insulte.

J’espère que les choses ont changé, mais j’ai la vague impression que le collège est toujours un enfer où on doit prouver qu’on est un vrai mec (ce qui veut dire prétendre qu’à 13 ans on l’a fait avec une dizaine de femmes) sous peine de se faire harceler parce que l’on est un pédé. Je vous rassure tout de suite, je ne me suis jamais fait harceler. Moi je faisais partit des lâches qui regardaient les harceleurs sans rien faire par peur de me faire harceler à mon tour, si je l’ouvrais. Si certain de mes lecteurs sont encore au collège, alors dites-vous que c’est juste un mauvais moment à passer. De mon expérience, après le lycée les gens deviennent moins cons.

Note de la correctrice : Bien que je sois d’accord sur le principe, hélas, la connerie est universelle. Elle n’a ni sexe, ni religion, ni genre, ni orientation, rien. Et vous trouverez toujours un con pour vous gaver, peu importe le sujet. Gardez cependant confiance en vous et ne laissez pas les propos de ces abrutis vous toucher. La seule personne dont l’avis compte réellement à vôtre sujet, c’est vous-même. Et mangez du chocolat, c’est bon le chocolat !