Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Voldemort et les reliques de la mort (visite à Grindelwald)
— Ha ! Il n’y a rien ! Bombarda ! Incendio !
Hurla Voldemort sous le coup de la colère avant de regarder les précieux ouvrages de la bibliothèque des Malfoy disparaître en fumée. La plupart étaient des orignaux datant de plusieurs siècles et valant des milliers de galions chacun. Certains étaient même des exemplaires uniques. En plus de représenter une perte financière colossale, son excès de colère venait d’effacer à jamais des pans entiers du patrimoine sorcier. Mais pour Voldemort, s’il ne contenait pas les savoirs dont il avait besoin, cela n’avait aucune importance.
D’un geste négligent de la baguette de sureau, il arrêta l’incendie et répara les luxueuses étagères en chêne massif. La puissance des sorts qu’il venait de produire le convainquit une fois de plus que ces 3 objets étaient la clé pour retrouver le pouvoir qui était le sien jadis.
Il avait commencé à pratiquer régulièrement divers rituels noirs permettant d’augmenter la taille de son noyau magique. Mais pour qu’ils lui permettent d’augmenter significativement les pouvoirs de son hôte, il faudrait qu’il les mène durant le jour de Samhain ou la Nuit de Walpurgis. Il ne pouvait pas attendre aussi longtemps. Dumbledore n’attendrait pas aussi longtemps. Il se doutait qu’il ne serait pas difficile de convaincre ce vieillard sentimental de limiter les hostilités à quelques jeux politiques ridicules. Mais à un moment, même lui comprendrait qu’il n’était pas normal qu’il reste terré dans sa cachette.
Sans compter qu’il sentait que ses mangemorts étaient mécontents et commençaient à se poser des questions. Oh ! Ces lâches n’étaient pas plus mécontents que Dumbledore de disposer d’un répit supplémentaire. Par contre, il avait de nouveau eu des pertes de contrôle (comme lors de la première réunion des mangemorts).
Quand il était question de ses mangemorts, sa colère déjà grande envers ces incapables, prenait des proportions disproportionnées. Il lui était arrivé régulièrement de perdre le contrôle au point de leur faire des reproches totalement incohérents. Au début, il avait cru que c’était le contrecoup de sa résurrection. Puis voyant que les effets persistaient, il avait dû se résoudre à chercher une autre cause.
Pendant un temps, il avait envisagé avec inquiétude que cela soit dû à la destruction de certains de ses horcruxes par Potter et Dumbledore. Cependant, il avait dû se rendre à l’évidence. Tout était encore de la faute de Potter. Maintenant, que les rôles étaient inversés, c’étaient ses émotions qui contaminaient les siennes. Et quand elles entraient en résonance, elles s’amplifiaient. Et Voldemort n’avait pas besoin que l’on amplifie sa haine.
À plusieurs reprises, il avait failli tuer ses mangemorts les plus incompétents. Cela devait cesser rapidement. En plus de mettre à mal leur loyauté et leur confiance dans la santé mentale de leur chef, il n’avait pas suffisamment de troupe pour se permettre d'en gaspiller ainsi. Mais quelle que soit la puissance et la sophistication des barrières qu’il tentait d’ériger entre leurs deux esprits, le lien entre leurs âmes perdurait. Voldemort se sentait souillé qu'un être aussi insignifiant s'en prenne à ce qu'il avait de plus intime. En se concentrant, il pouvait le sentir vivre à l'intérieur de lui comme une sorte de parasite.
Pour ne rien arranger, il avait rapidement dû renoncer à briser ce foutu gamin. Bien sûr, ses barrières occlumantiques avait fini par voler en éclats sous ses assauts. Voldemort avait alors pu admirer toute l’étendue et la beauté des protections occlumantiques créées par Snape. Pour fêter sa victoire, il avait consciencieusement torturé Snape pendant toute une journée à travers la marque, afin qu’il ait un avant-goût de ce qu’il lui ferait subir lorsqu’il lui mettrait la main dessus.
Cependant, sa joie avait été de courte durée. Lorsqu’il avait voulu explorer en détail tous ses souvenirs et détruire son âme, une intense de douleur s’était emparée de lui. Il réessayait régulièrement (ne serait-ce que pour avoir la joie d’entendre la source de tous ses malheurs hurler avec lui), mais il devait se rendre à l’évidence. Ce gamin était un concentré de niaiserie absolument irrécupérable. La plupart de ses souvenirs étaient englués dans une guimauve d’amour dégoûtante, dont il ne pouvait s’approcher. S’il insistait, il risquait l’intégrité de son âme. Ou plutôt de ce qu’il en restait.
Peut-être devrait-il créer de nouveaux horcruxes ? D’ailleurs, il pourrait faire d’une pierre deux coups. En apprenant que ce maudit Dumbledore était arrivé à temps pour sauver les parents adoptifs du gamin, il avait hurlé de rage, puis pour se calmer, avait longuement torturé Macnair. Beaucoup trop longuement, ses blessures clairement issues de la magie noire n’étaient pas passées inaperçus auprès de ses collègues du ministère. Mais encore une fois, il n’avait pas pu se contrôler. Bref, s’il les utilisait pour recréer les horcruxes détruit par Potter et Dumbledore, en plus de restaurer son invincibilité, il pourrait peut-être briser l’esprit du gamin et retrouver le plein contrôle de lui-même.
Mais c’était risqué. Il avait déjà tant divisé son âme. Plus que n’importe qui avant lui. De toute façon, il lui restait encore beaucoup d’horcruxes. Le journal et la coupe étaient bien à l’abri, et Dumbledore ne pouvait pas deviner qu’il avait créé autant d’horcruxes. Ce vieillard sénile était sans doute incapable d’imaginer que l’on puisse diviser son âme en plus de 3 morceaux (sans compter que c’était un chiffre extrêmement puissant et très lié à la magie noire). Il devait croire que le collier et la bague était ses seuls horcruxes. Par prudence, il faudrait quand même qu’il déplace le diadème le plus vite possible. Malheureusement son seul mangemort ayant accès à Poudlard avait décidé de le trahir. Il maudit encore une fois Snape, en lui envoyant une décharge de douleur.
Ce dernier geste le calme suffisamment pour qu’il puisse reprendre ses recherches. Néanmoins, il abandonna la bibliothèque des Malfoy et se dirigea à grands pas vers sa suite. Il était maintenant convaincu qu’aucun de ces ouvrages ne contenait quoi que soit au sujet de l’effrayante magie qui l’envahissait lorsqu’il réunissait les 3 objets. La baguette et la bague ne le quittaient plus désormais. En revanche, il se tenait généralement la cape loin de lui ne voulant pas prendre le risque de reproduire le phénomène tant qu’il n’en saurait pas plus. Or après deux semaines de recherche tout ce qu’il avait pu établir avec certitude était qu’aucune magie noire ne ressemblait de près ou de loin à ce qu’il avait ressenti. Autant dire qu’il n’avait rien appris. Comment se faisait-il que des objets aussi puissants ne soient mentionnés dans aucun des nombreux ouvrages de magie noire de l’immense bibliothèque des Malfoy ? À peine avait-il trouvé des descriptions ressemblant à la baguette de sureau, mais Voldemort avait trop l’habitude des récits exagérée des sangs purs sur la puissance de leur baguette pour y prêter attention.
Voldemort en venait à douter de ce qu’il avait ressenti. Peut-être avait-il tout simplement halluciné le phénomène à cause du contrecoup de sa résurrection ? Ou peut-être était-il dû à une réaction magique étrange causée par le mélange de sa magie avec celle du noyau de son hôte ? Peut-être avait-il été surpris par l’étendue de son propre pouvoir. Non ! Le phénomène avait été bref, mais suffisant pour que Voldemort en soi sûr : les objets étaient la source d’un immense pouvoir.
Une fois arrivé dans sa suite, il s’avança vers ce qui semblait être un banal mur et traça dessus une rune complexe avec son propre sang avant de commencer une incantation extrêmement compliquée. La cachette contenant la cape se dévoila.
Avec réluctance, il enleva la bague afin de pouvoir prendre la cape et l’examiner sous toutes les coutures. C’était le seul objet qu’il n’avait pas examiné attentivement. Mais il semblait tout aussi banal que la bague. Il devait forcément, il y avoir quelque chose. Cela ne pouvait pas être une banale cape d’invisibilité. Au bout d’un moment, il finit par repérer un étrange symbole brodé dans un coin de la cape. Un symbole qu’il était sûr d’avoir déjà vu, mais où. D’un sort, il recopia sur un papier le triangle contenant un cercle, barré d’un trait. Il réexamina la baguette et la bague et finit par également y trouver le symbole. Il y était si finement gravé qu’il ne l’avait jamais remarqué, mais il y était bien présent. La relique de ses ancêtres était bien liée à la cape. D’après Peter la cape était une relique transmise depuis des générations dans la famille Potter. Ce qui était normalement impossible étant donné qu’il était impossible (même pour lui) de maintenir un sort d’indicibilité sur un objet plus de quelques années. Qui étaient donc les Potter en réalité ?
Il rangea la cape et repartit vers la bibliothèque. Maintenant, il avait une piste. Il allait apprendre tout ce qu’il pouvait sur la famille Potter.
oOoOoOoOo
— Ainsi Karkaroff, tu as eu l’audace de croire que tu pourrais m’échapper. Énonça Voldemort d’une voix dangereuse.
— Mon maître, je vous en prie. Je suis votre fidèle serviteur. Supplia à genoux Igor Karkaroff, enchaîné au milieu de la salle du trône.
Le sorcier avait été totalement surpris par la soudaine résurrection de son maître. Il avait donc dû improviser sa fuite et avait fait un bien mauvais travail pour maquiller ses traces. S’il avait pu anticiper son retour et se préparer en conséquence, nul doute que la traque aurait duré bien plus longtemps.
— ENDOLORIS! INCENDIO ! Hurla Voldemort en lui brûlant la moitié du visage, devant les regards goguenards de ses mangemorts.
Beaucoup avaient failli finir en prison suite à ses dénonciations. Certains avaient même un membre de leur famille en prison à cause de lui. Tous attendaient avec impatience que le maître laisse éclater sa fureur. Mais Voldemort se força à se calmer. Il avait peu d’espoir de réussite, mais par acquit de conscience lui demanda quand même :
— Mon temps est précieux alors ne le gâche pas avec tes mensonges. Une seule chose pourrait peut-être me convaincre d’épargner ta vie. Connais-tu ce symbole ?
Puis il traça en lettre de feu dans les airs, le symbole trouvé sur la cape. Pour être honnête, il n’avait pratiquement plus aucun espoir. Aucun de ses mangemorts n’avaient entendu parler de ce symbole et il avait fait chou blanc dans ses recherches. Tout ce qu’il avait appris, c’est qu’une famille de sang pur aujourd’hui éteinte nommée Peverell à laquelle les Gaunt et les Potter étaient liés par le sang l’avait brièvement utilisé au XIIIe siècle comme blason. Cela confirmait les dire de Peter sur l’ancienneté de la cape, mais ça ne l’avançait pas beaucoup plus.
Ainsi fut-il grandement désappointé lorsque Karkaroff s’exclama :
— Oui bien sûr. Tout le monde connaît ce symbole.
— Alors tu ne devrais pas avoir de mal à m’indiquer sa signification. Demanda Voldemort d’un ton qui se voulait détaché, mais d’où perçait une certaine impatience.
— Oui maître. Il s’agit du symbole de Grindelwald.
— Tu en es sûr ?
— Certain. Grindelwald, l’a lui-même tracé sur un mur de Durmstrang lorsqu’il était étudiant.
— Montre-moi.
Sans attendre l’autorisation de Karkaroff, il pénétra dans son esprit et pu apercevoir dans ses souvenirs le mur de pierre où se trouvait la fameuse marque en tout point identique avec celle présente sur la cape et la bague. Mais ce qui perturba le plus Voldemort fut l’inscription rédigée en dessous de la marque :
« Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. »
Cette inscription, écrite à une époque où il n’était pas encore né, lui semblait destinée. Il repensa avec effroi à cette maudite prophétie. Il n’aimait pas l’idée d’être le jouet de force qui le dépasse. Voldemort créait son propre destin.
— Qu’on l’enferme dans les oubliettes du manoir, jusqu’à mon retour. Quelques jours sans manger devraient lui apprendre le sens du mot fidélité.
Sans attendre, Voldemort se leva de son trône et se dirigea vers les jardins. Puis sous l’œil de ses mangemorts sidérés par la clémence de sa décision, il s’envola.
Une chance que ce sort de lévitation qu’il venait de mettre au point ne nécessite que peu de magie pensa Voldemort. Grâce aux effets de la baguette de sureau, il ne tarda pas à dépasser la vitesse du son et mit très peu de temps à atteindre sa destination : Durmstrang.
Il voulait voir de ses yeux le symbole laissé par Grindelwald. Et puis, quel meilleur endroit pour commencer ses recherches sur le mage noir responsable de ses terreurs nocturnes d’adolescent, que Dumstrang ? À l’époque, il avait été trop occupé à s’acclimater à la société sorcière, à rechercher ses parents, à devenir un prodige en magie, à chercher la chambre des secrets, à créer ses premiers horcruxes... Bref, il avait été trop occupé pour s’intéresser à l’actualité internationale.
La seule chose qu’il savait sur le mage noir, c’est qu’il était responsable des bombardements qui avait failli le tuer l’été de ses 14 ans. Voldemort se souvenait encore de l’odeur de cendre qui lui avait empli la bouche lorsqu’une bombe avait détruit l’immeuble en face de l’orphelinat. Le lendemain, il s’était rendu compte que ce drôle de goût dans sa bouche était composé en partie de ce qu’il restait de leur ancien voisin et il en avait ressenti une certaine excitation.
Mais lors des bombardements, il n’avait pu réprimer complètement sa terreur. Ce fut la première et la dernière fois qu’il perdit le contrôle de lui-même. Il se souvenait encore de ce maudit chouineur de Bryan qui ralentissait tout le monde parce qu’il avait oublié son doudou dans sa chambre, alors que les employées tentaient tant bien que mal de forcer la foule désorientée et hurlante d’orphelins de tout âge de rentrer dans les abris souterrains.
Au matin, il n’avait pu empêcher sa magie de mettre accidentellement le feu au lapin en peluche du gamin. Peluche qui était un souvenir que lui avait cédé sa mère, juste avant qu’elle ne décède de la tuberculose. Inutile de dire que l’horrible gamin avait pleuré longtemps et fort. Seul le soulagement des employées d’être enfin débarrassé de ce nid à virus, lui évita que Dumbledore ne soit mis au courant de cet incident (il savait que le vieux citronné avait fait en sorte que Madame Cole le prévienne de tout écart de conduite de sa part durant ses ‘vacances’).
Il croyait aussi vaguement se souvenir que la directrice de l’orphelinat lui avait parlé de sous-marins allemands qui coulaient le ravitaillement, lorsqu’elle l’avait privé une nouvelle fois de nourriture, en prétextant que lui n’avait que quelques semaines à attendre pour pouvoir de nouveau manger à sa faim. Mais il n’en avait pas cru un mot. Elle n’avait pas entendu qu’il rentre à Poudlard pour le punir injustement et murmurer dans son dos qu’il était possédé par le diable. Il repensa avec nostalgie à ce jour, bien des années plus tard, où il avait enfin pu lui apprendre la différence entre Tom Jedusor et un véritable démon. Même aujourd’hui, ses cris le remplissaient d’allégresse lorsqu’il y repensait. Il n’aurait pas pu trouver de meilleurs moyens de fêter son retour en Angleterre.
Puis il repensa avec hargne à ses longues heures qu’il avait dû passer à mendier, dans le centre de Londres cet été-là, en priant pour qu’aucun né-moldu ne passe par là et ne le reconnaisse. Il aurait été moins humiliant (et plus nourrissant) de voler. Mais il venait de subir sa poussée de croissance et était maintenant trop vieux pour passer inaperçus. À Poudlard, il se félicitait de pouvoir enfin regarder de haut ses condisciples, mais ici, cela voulait dire prendre le risque de se faire arrêter par la police et que Dippet soit mis au courant.
Quel scandale cela aurait soulevé chez ces snobinards de Poudlard, si l’enfant prodige aux origines si modestes (comme on le lui rappelait souvent) avait volé un de ces riches hommes d’affaires. Dumbledore en aurait sans doute profité pour demander son renvoi et le priver du droit d’utiliser sa magie (à sa place, c’est ce qu’il aurait fait, mais il avait toujours eu du mal à anticiper ses actions). Quelle hypocrisie. La plupart de ces businessmen respectables avaient financé les NAZIS et maintenant, ils profitaient de la guerre pour s’enrichir. Et c’était à lui que tous ces bien-pensants seraient venus reprocher ses méthodes pour se nourrir ?
Malgré son jeune âge, avant d’aller à Poudlard, il avait régulièrement assisté à des meetings organisés par les militants syndicaux ou communistes (Voldemort ne savait plus trop qu’elle était la différence) qui parcouraient sans cesse les rues du quartier ouvrier où l’orphelinat se trouvait. C’est en comparant le gouffre qui séparait la réalité qu’il y découvrait et les principes que leur enseignaient les femmes de l’orphelinat, qu’il comprit enfin la raison de ses problèmes. Son problème n’était pas qu’il était bête ou qu’il n’avait pas d’âme (comme avait fini par lui hurler la directrice le jour où il s’était résigné d’apprendre à la bande à Stubbs qu’il y avait des limites à ne pas franchir avec lui). Le problème était que ces histoires de morales n’étaient qu’un mensonge hypocrite que les dirigeants racontaient pour endormir les faibles. Au début, il crut que les solutions à ses malheurs étaient à chercher dans la politique moldue. Qu’il était naïf à cette époque-là. Mais Voldemort leur serait toujours reconnaissant de lui avoir appris que le bien et le mal n’existe pas et qu’il n’y avait que le pouvoir.
Il se demanda brièvement s’il existait encore des moldus suffisamment stupide pour croire que les faibles pourraient s’unir pour imposer la paix, la justice, l’égalité et la liberté aux forts. Probablement que oui. Il n’y a rien de plus inépuisable que la stupidité humaine. Les gens vraiment intelligents ne s’embarrassent pas de ce genre de considération et se contentent d’utiliser ces aspirations ridicules pour se hisser jusqu’au sommet. Un peu comme lui avec ces dégénérés de sang pur.
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Quelques jours plus tard, Voldemort contemplait depuis les airs, la tour noire de jais qui se détachait clairement des sommets enneigés l’environnant. Nurmengard était un lieu sinistre, désolé et glacé. Une prison parfaite pour ses futurs opposants.
Pendant qu’il y était, il prit soin d’étudier l'architecture des lieux. Lors de la dernière guerre, il s’était contenté de tuer ses opposants, mais lors de celle-ci, il pourrait avoir besoin de construire ses propres prisons. Il comptait bien les faire garder par les détraqueurs, ne serait-ce que pour avoir quelque chose à donner aux mangeurs d’âme en échange de leur soutien. Mais il se refusait à compter uniquement sur eux et leur fidélité chancelante.
Pour le moment, cette prison ne le décevait pas. Il était presque aussi dur de rentrer que de sortir. Avec ses anciens pouvoirs, cela aurait une promenade de santé, mais avec les faibles réserves de son hôte, il dut s’économiser et user au maximum des possibilités de la cape d’invisibilités et de la baguette de sureau, pour pénétrer dans la prison. Exceptionnellement, il avait revêtu les 3 reliques. C’était un risque. Il ne savait toujours rien sur la magie qui s’était déclenchée lors de sa résurrection. Mais il n’avait d’autre choix que de le courir s’il voulait en apprendre plus.
Après plusieurs heures exténuantes, il arriva enfin en haut de la forteresse. Il dut briser de nombreuses runes et désamorcer de nombreux pièges, mais il put enfin forcer l’ouverture de la porte de la dernière cellule. Dès qu’il fut à l’intérieur, le dégoût l’assaillit. La chose qui se tenait recroquevillée dans un coin pour tenter de se protéger du froid mordant (alors que l’on était en plein été) n’avait plus grand-chose d’humain. Il était intégralement décharné. Son visage ressemblait à une tête-de-mort et n'avait presque plus de dents.
Alors c’était lui, les responsables des terreurs de son adolescence ? Celui qui, en échouant face à Dumbledore, avait donné à ce dernier suffisamment d’influence pour contraindre Dippet à le mettre à la porte de Poudlard (malgré son dossier scolaire plus que brillants qui aurait normalement dû le rendre surqualifié pour le poste qu’il convoitait).
Après avoir dû quitter Poudlard (quelques heures seulement après sa cérémonie de remise de diplôme), pour se rassurer, il s’était dit que ce n’était pas la première fois qu’il devait dormir dans la rue et qu’il n’avait plus rien du petit fugueur sans défense qu’il était à 9 ans. Mais il se jura que c’était la dernière. Plus jamais, il ne tenterait de jouer selon les règles. Il avait fait tant d’efforts pour tenter de respecter les règles absurdes de ce béni-oui-oui de Dumbledore. Et voilà, comment on le récompensait. S’il avait été honnête, il aurait admis qu’il n’avait pas tout à fait joué selon les règles de Dumbledore et qu’il avait de bonnes raisons de lui refuser ce poste. Le meurtre du moldu qui l’avait abandonné lui et sa mère n’était sans doute pas la définition qu’avait Dumbledore de retrouvailles familiales réussies. Quant au reste, il se refusait à croire que Dumbledore avait la moindre réelle raison de le soupçonner. Il avait fait extrêmement attention.
Il aurait également admis que sa situation était plus due à son orgueil qu’aux manigances de Dumbledore. N’étant pas encore considéré comme majeur dans le monde moldu, il aurait sans aucun problème pu exiger qu’on lui rende son ancienne chambre de l’orphelinat le temps qu’il trouve un travail et un logement coté sorcier. Cependant, la pluie d’étoile filante, la douce chaleur de ce début d’été 1944, la possibilité d’utiliser la magie pour se protéger, l’ambiance euphorique qui régnait dans les rues de Londres Moldu après l’annonce de la réussite du débarquement et surtout le souvenir de son dernier départ tonitruant de l’orphelinat l’avait convaincu de plutôt s’installer quelques jours sur un banc de St James’s Park (normalement, aucun sorcier ne risquait de le voir à cet endroit, mais dans le doute, il s’était recouvert d’un sort d’indifférence)
Il retira subitement sa cape d’invisibilité. Ce qu’il restait de Gellert Grindelwald poussa un glapissement de terreur en le voyant surgir du néant dans sa cellule. Puis il tenta de se rendormir en se pelotonnant dans sa couverture miteuse.
— Mes hallucinations deviennent de plus en plus étranges. Peut-être que cette nuit, je vais enfin pouvoir passer de l’autre côté. Murmura celui qui avait autrefois terrorisé l’Europe.
Lorsque son haleine fétide lui parvint, Voldemort dû faire un énorme effort pour ne pas achever l’architecte des camps de la mort.
— Je ne suis pas une hallucination, je suis ….
— C’est ce qu’elles disent toutes. L’interrompit le squelette. Jeune homme si vraiment, tu as vaincu la mort, tu ne devrais pas avoir de mal à m’achever. Dis-moi, quel membre de ta famille ai-je tué ? Oh, je sais, je les ai tous tués. En général, j’essayais de ne pas séparer les familles, mais que veux-tu, mes hommes n’étaient pas aussi consciencieux que moi. Tu dois être l’un des innombrables bâtards des plaines russes qui ont échappé à la Shoah par balle. À l’époque, les SS n’étaient qu’à l’état embryonnaire et beaucoup des moldus qui la composaient n’avaient pas été suffisamment endoctrinés pour considérer que les bébés étaient une menace pour le Reich. Les cadres avaient fait suffisamment d’études pour comprendre rapidement les idées nouvelles, mais les sous-fifres avaient besoin de plus de temps pour ...
— Pauvre fou, cesse tes divagations. Sache que tu fais face à Lord Voldemort, le mage noir le plus puissant de tous les temps. Réponds à mes questions et peut-être me montrerais-je clément. Résiste et tu le regretteras.
Voldemort ne comprenait pas, pourquoi il ressentait autant de colère. L’homme avait osé l’interrompre, mais cela n’aurait pas dû autant l’agacer.
— Je le regretterais ? Que peux-tu donc me faire qui soit plus terrible que cette vie à laquelle mon tendre amour m’a condamné après m’avoir vaincu ? Tu es l’hallucination la plus amusante qui m’ait rendu visite cette année.
— Tu veux savoir pourquoi tu as perdu alors que moi, je m’apprête à triompher ? Tu manques cruellement d’imagination. Que signifie ce symbole ? Demanda Voldemort avec un air menaçant en pointant un dessin fait sur un bout de papier.
L’homme redevint brièvement sérieux. Puis hurla de rire.
— Jamais même dans mes pires fièvres, je n’aurais jamais pu imaginer quelque chose d’aussi ridicule. Tu ne sais même pas qui tu es.
— Endoloris. Hurla machinalement Voldemort. Réponds ou je te tue. Dit-il fou d’une rage totalement disproportionnée (même pour lui).
— Si vraiment, tu étais le maître de la mort, tu saurais qu’il y a bien pire que la mort. Maintenant, je suis sûr que tu es une hallucination.
— Endoloris. Contundito ! Lança Voldemort, pensant faire taire le prisonnier en lui broyant la cage thoracique. Mais l’homme continua de rire, s’étouffant par manque de souffle.
— Ah ! Ah ! Ah ! Tu n’as aucun moyen de me faire peur. Que peut la force brute face à un fantôme ? Tu ne comprends pas. Je suis déjà mort.
De rage, Voldemort intensifia tellement son sort que le vieillard mourut sur-le-champ, le buste broyé et les organes se rependant sur le sol en bouillie sanguinolente. En se rendant compte de ce qu’il venait de faire, il faillit lâcher sa baguette. Il venait de clôturer définitivement sa dernière piste. Les sentiments de ce sale mioche l’avaient encore poussé à faire n’importe quoi. S’il avait pu réfléchir clairement, il aurait certainement pu manipuler Grindelwald. S’il lui avait fait miroiter sa liberté, il aurait certainement répondu à toutes ses questions.
Mais Voldemort ne voyait aucune vertu dans le fait de ressasser ses erreurs passées, alors il chassa ses regrets et commença à examiner attentivement sa cellule. Cela alla vite. Elle était complètement vide. Il n’avait pas le moindre indice. Fou de rage, il explosa le mur de la cellule d’un bombarda et déclencha les alarmes de la prison. Il allait vraiment falloir qu’il règle son compte à l’esprit de son hôte. Désormais, les Dursley seraient des cibles prioritaires. Avant de s’envoler néanmoins, il remarqua que son sort en plus d’aérer correctement la pièce pour la première fois depuis 40 ans, avait désimbriqué une pierre du mur dévoilant une cachette. Voldemort jura mentalement. Il n’avait pas pensé à rechercher quelque chose de caché avec des techniques moldu. C’était pourtant évident. Grindelwald, une fois privé de ses pouvoirs, n’avait pas eu d’autre choix pour garder des affaires à l’abri des fouilles de ses gardiens que d’avoir recours à de si déplorables expédients.
Encore une fois, il fut déçu. Tout ce que contenait la cachette était un vieux livre pour enfant. Et il ne pouvait pas se permettre de rester plus longtemps. Cependant, il était hors de question qu’il parte avant d’avoir exploré chaque piste à fond. Il prit le livre et se posa dans une grotte peu éloignée. Malgré tous ses examens, le livre ne révéla rien. Il s’agissait d’un simple recueil de conte pour enfant, sans aucune trace de magie même légère. Mais dorénavant, Voldemort savait que Grindelwald avait recours aux techniques moldues pour cacher ses secrets. L’une des pages était cornée.
Il ouvrit le livre à cet emplacement, enleva avec agacement une mèche de cheveu auburn qui s’était glissée entre les pages (sans remarquer qu’elle était liée par un ruban rose ou était calligraphiée les lettres : A.P.W.B.D) et commença à lire : « Le Conte des trois frères »
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Une fois sa lecture terminée, 5 mots se répétaient en boucle dans l’esprit de Voldemort : « Le maître de la mort ». C’était impossible, totalement farfelu. Et pourtant quelle meilleure explication ? Si quelqu’un devait être destiné à devenir le maître de la mort, c’était bien lui. Et si c’était cela qu’annonçait la prophétie ? Si toute cette épreuve n’avait eu que pour but de le mener ici ?
Voldemort ne croyait pas au destin. Il fabriquait son propre destin par ses efforts et son intelligence. Le destin était l’excuse que se trouvaient les faibles et les idiots pour ne pas se prendre en main. Mais depuis qu’il avait senti cette magie, il avait le sentiment que quelque chose de supérieur existait. Peut-être était cela qui l’avait tant terrifié ? Eh bien, elle apprendrait bientôt que Lord Voldemort n’avait peur de rien. Si elle existait, il la trouverait et elle regretterait bientôt d’avoir voulu jouer avec Lord Voldemort.
Débarrassé de ses peurs, pour la première fois depuis sa résurrection, il libéra le pouvoir des reliques.
Quelques minutes, plus tard, la montagne qui faisait face à Numengard se fendit en deux et un gigantesque éboulement déferla en direction de la prison. La dernière chose que les gardiens et les prisonniers de la terrible forteresse entendirent avant de mourir étouffés sous des tonnes de gravats fut un rire maléfique si triomphant, qu’il glaça d’effroi les éleveurs de chèvres moldus situés dans l’autre vallée. Lorsqu’une tête-de-mort avec un serpent sortant de sa bouche illumina le ciel, ils abandonnèrent carrément leur troupeau (qui de toute manière ne demandait que cela lors de la saison chaude).
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Note de l’auteur : On sait peu de chose sur le Grindelwald des livres et je déteste celui des films : les animaux fantastiques. Je n’ai pas vu le troisième, mais ce que j’ai vu dans le deuxième film m’a convaincu de ne pas persévérer (c’est dommage, car j’avais plutôt bien aimé le premier).
Quoi qu’il en soit mon Grindelwald n’est pas très fidèle au peu d’information que l’on a sur lui dans les livres originaux, mais j’ai pris tellement de plaisir à écrire ce Grindelwald que je n’ai pas pu me résoudre à le modifier pour davantage correspondre au canon. Sachez néanmoins que dans les livres, il est mentionné que dans ses dernières années, il a exprimé des regrets pour ce qu’il a fait. Le ‘vrai’ Grindelwald est à priori pas aussi monstrueux que mon Grindelwald.Note de la correctrice : Les films « Les animaux fantastiques » n’existent pas dans la chronologie d’Harry Potter et ne sont qu’une saga écrite à l’arrache par l’auteure originale pour continuer de surfer sur sa propre popularité. Le bouquin à ce sujet n’est qu’un manuel de classification et ne relate quasiment rien de l’identité de son auteur, à part qu’il a réussi à ne pas se faire bouffer par une cape noire. Aka le moremplis. La preuve avec l’existence d’une McGonagall sorcière à cette époque. McGonagall n’est sorcière que par sa mère, son père étant un pur moldu. Par ailleurs, je trouve que cette version de Gellert Grindelwald est particulièrement fidèle au contraire, on sait qu’il est à l’origine de la seconde guerre mondiale, qu’il était proche de Dumby, et surtout, qu’il s’est retrouvé enfermé dans la prison qu’il avait lui-même construite, pendant le reste de sa vie. Un être aussi fou et torturé correspond assez je trouve. Même s’il regrette ses actes, on ne peut pas espérer qu’il soit lucide, en étant affamé, gelé et enfermé dans le noir depuis plus de 50 ans…