Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Exode 1
Fred avait beau être parfaitement remis de ses blessures, il resta allongé de manière catatonique sur son lit d’hôpital en fixant le ciel. De toutes façons, les médicomages semblaient avoir plus de problème pour trouver des sacs mortuaires que des lits disponibles. Et quand bien même, ils avaient bien trop de travail pour s’occuper de lui. En effet malgré son état de sidération, Fred avait remarqué la frénésie inexplicable qui semblait s’être emparée du camp depuis quelques heures.
De toute façon, il s’en fichait. En fait depuis son réveil, il se fichait de tout. Même de sa faim pensa-t-il en jetant un coup d’œil au bol de porridge encore intact qu’une soignante avait rapidement déposé devant son lit, ce matin. Pourtant, il sursauta de bonheur lorsque le rideau qui avait été installé pour lui donner un peu d’intimité bascula. Mais son enthousiasme retomba aussitôt. Pendant quelques secondes, il avait eu l’impression que le rouquin qui venait d’entrer était George, mais il ne s’agissait que de Percy. Il aurait dû s’en douter. Jamais son jumeau n’aurait arboré un air aussi sérieux.
— Fred est ce que tu vas bien ?
Il se força à sourire et répondit avec un clin d’œil :
— Plus cancéreux que moi, tumeur.
— Fred ! Comment peux-tu être aussi … Rah ! Maman et papa sont mort et toi tu …
Le visage de Percy était tellement rouge de colère que ses cheveux roux paraissaient bien ternes en comparaison. Comme à chaque fois qu’il faisait une bêtise en sa présence, Percy perdit son temps à balbutier un sermon moralisateur que Fred mit un point d’honneur à ignorer (c’est agréable de constater que certaines choses ne changeraient jamais). À la place, il examina le visage ravagé par les cernes de Percy. Il semblerait qu’il n’ait pas beaucoup dormi la nuit dernière.
— Fred tu m’écoutes ?Demanda subitement Percy, ce qui eut le mérite de sortir Fred de ses pensées.
— Il faut que tu te défasses de la mauvaise habitude de vouloir toujours être écouté. Répondit Fred.
— Évidemment que tu n’écoutes rien. Tu n’écoutes jamais rien. Tu sais quoi ? C’est bien fait ce qui vous est arrivé. Tout ça, c’est de votre faute. Si vous aviez fait ce qu’on vous disait, jamais Ginny n’aurait été en danger et jamais les parents ne se seraient impliqués dans cet ordre à la con. Juste une fois dans votre vie, vous ne pouviez pas obéir aux règles ? Mais non, pour vous, tout un jeu et il faut toujours que vous ne fassiez que ce qu’il vous plaît. Mais ce n’est pas grave, puisque Maman ou cette bonne poire de Percy sont là pour réparer les dégâts. Hé bien Percy, il en a marre !
Pour la première fois après un reproche de Percy, Fred resta silencieux. Il était partagé entre l’envie de lui mettre son poing dans la figure et celle de baisser la tête de honte. Il avait beau être convaincu que les reproches de Percy étaient odieux, ils avaient quand même réactivé sa culpabilité. Fred avait passé une partie de la soirée d’hier à rejouer leur dernière journée ensemble dans sa tête, en se demandant ce qui leur avait pris. Fred savait qu’ils avaient merdé et tous les reproche de Percy ne pourraient pas lui faire s’en vouloir davantage.
Vaincu, il décida de s’effondrer contre ses oreilles en soupirant :
— Qu’est-ce que tu veux ?
— Que tu te comportes en adulte. Au moins jusqu’à ce que j’arrive à te faire quitter le pays à toi et à Ginny. Après, ce sera plus mon problème, mais celui de Bill.
— Et toi ?
— Moi je reste. Ombrage m’a nommé sous-secrétaire d’État à sa place et elle compte sur moi pour …
— Alors moi aussi, je reste. Moi aussi, je peux me battre. On doit venger Maman et papa et …
— Pas question. Tu n’es même pas majeur.
— À un an prés qu’est-ce que ça change ? Si tu crois que je vais me planquer dans tes robes pendant que Vous-savez-qui … ?
— Mais réfléchis un peu avant d’agir comme un idiot ! Qu’est-ce que tu crois être capable de faire face à un mangemort ? Tu n’as même pas été capable d’obtenir ta BUSE en défense contre les forces du mal. Tout ce que tu vas réussir à faire, c’est à te faire tuer.
— Contrairement à toi, je ne suis pas un lâche.
— Et Ginny tu y penses ? Qui c’est qui va s’occuper d’elle quand tu ne seras plus là ? Moi peut-être ? Tu ne trouves pas que c’est toi le lâche de l’abandonner pour partir à l’aventure ? Voyant que ce dernier argument avait fini par atteindre cette tête de mule qu’était son petit frère, Percy enchaîna plus doucement :
— Écoute on a plus le temps pour ça. Ce n’est qu’une question de temps avant que Potter ne parvienne à réparer le service de contrôle des transports magiques. Il faut que je vous emmène toi et Ginny à Poudlard avant qu’il ne prenne le contrôle du réseau de cheminette.
D’un air imposant qu’il avait appris à perfectionner durant les années où il avait tenté d’imposer son autorité de préfet en chef aux autres élèves (malgré les blagues humiliantes que les jumeaux lui faisaient régulièrement subir) Percy aida Fred à se lever et le traîna en pyjama d’hôpital jusqu’à la cheminée la plus proche devant laquelle s’entassaient des dizaines de brancards de patients visiblement en attente de transfert comme eux.
Percy interpella l’un des gardes et lui montra ses papiers. D’un geste agacé, le garde lui dit d’avancer. Sans la moindre honte, Percy passa devant la longue file de patient en plus ou moins bon état et de leurs proches (reconverti en infirmiers pour l’occasion), qui ne se génèrent pas pour lui lancer des regards noirs. Certains osèrent même quelques insultes. Percy n’y prêta aucune attention tant, sa carapace forgée par des années de cohabitation avec les jumeaux était épaisse (c’était un miracle que Pénélope ait réussi à la briser). En revanche pour le dernier représentant du très populaire gang des jumeaux farceur et batteur star de Gryffondor c’était une nouveauté extrêmement désagréable.
— Qu’est-ce que tous ces gens font ici ?
— La même chose que nous. Il essaye d’évacuer avant que l’endroit ne se transforme en champs de bataille. Mais ce ne sera pas le cas. Ombrage a ordonné l’abandon des lieux à Potter et de se concentrer sur la défense de Poudlard et de ses environs. Elle espère ainsi le contraindre à négocier.
— VOUS VOULEZ NÉGOCIER AVEC…. S’indigna Fred.
— Chut, tais-toi ! Ça ne m’enchante pas plus que toi, mais c’est le choix de la ministre de la magie. Expliqua Percy.
— Dumbledore va …
Avec un regard agacé pour l’ignorance de son frère, Percy l’interrompit :
— Dumbledore est mort alors …
— QUOI !?
— Parle moins fort. Tu veux déclencher une panique ou quoi ?
Fred se laissa mener, totalement démoralisé. Comment pourraient-ils faire face à ce monstre sans Dumbledore ?
Il remarqua à peine qu’ils étaient arrivés au terrier où Tante Muriel les accueillit en leur demandant ce qui leur avait pris autant de temps. Après quelque échange de politesse dénué de sincérité, Percy embarqua une Ginny étrangement obéissante et les mena à Poudlard. Par contre une fois à Poudlard rien ne se passa comme Percy ne l’avait espéré. Et ça commença dès son arrivée.
— Monsieur stop ! L’interpella un fonctionnaire qui gardait l’entrée de l’aile de Poudlard qui avait été réservé au logement d’ombrage et de ses plus proches collaborateurs.
— Quoi qu’est-ce qu’il y a ? Est-ce que vous savez qui je suis ? Répondit Percy avec un ton autoritaire qui ne souffrait d’aucune contestation.
— Bien sûr monsieur le secrétaire d’État. D’ailleurs, je ne vous ai pas encore félicité pour votre promotion éclair. J’espère que vous démentirez les rumeurs disant que vous avez eu le poste uniquement parce que vous êtes le seul à être resté travailler à votre bureau plutôt que d’écouter le match à la radio ou d’essayer d’avoir des nouvelles de vos proches. Je suis sûr que vous la devez à vos compétences et non à un mélange de chance et d’autres choses peu avouables. Répondit le fonctionnaire avec morgue en s’inclinant avant de poursuivre d’une voix mielleuse :
Mais vous connaissez le règlement aussi bien que moi et malgré le déménagement, il reste en vigueur. Du moins jusqu’à ce que je reçoive un décret dérogatoire B36. En désignant Fred et Ginny du doigt, il continua en disant d’une voix morne :
En conséquence, j’ai le regret de vous annoncer qu’aucun visiteur ne peut pénétrer dans le département du ministre sans le formulaire A28 complété des 12 signatures de …
— Oui je suis au courant Jensen. Le coupa Percy en sortant de sa veste un formulaire orange recouvert de tant de tampon officiel que le texte en dessous en était devenue illisible. Tenez-le voici. Comme vous pourrez le constater tout est en ord… Pourquoi est-ce que vous pleurez Jensen ?
— Ce n’est rien Monsieur, snrifl. Je… C’est la première fois que j’en vois un. C’est si beau. Est-ce que vous voulez bien me le donner s’il vous plaît ? Répondit d’un d’une voix émue entre deux larmes.
— Heu, oui naturellement.
— Oh ! Merci monsieur. Je le ferais encadrer et je le montrerais à mes petits-enfants lorsque je serais vieux. Répondit le fonctionnaire visiblement bouleversé par tant de générosités.
Pour la première fois de sa vie, Percy se demanda si le ministère n’était pas un peu trop bureaucratique. En-tout-cas, à partir de ce jour et pour la première fois de sa vie la plupart des gens qu’il rencontra lui témoignèrent un authentique respect. La différence avec les fausses politesses mélangées de jalousie et de rancœur qu’on lui adressait habituellement lui sauta aux yeux et à partir de ce jour, il se mit à examiner avec un regard critique ses souvenirs d’adolescence. Notamment ceux qui suivirent l’arrivée des jumeaux à Poudlard.
Cependant, malgré sa nouvelle autorité et ses tentatives les plus retorses, il ne parvient pas à se procurer de portoloin internationaux. En début de matinée, Potter avait lancé un sort bloquant toute sortie du pays autrement qu’avec les portoloins internationaux créés avant l’incantation de sa barrière. En l’apprenant Ombrage avait personnellement réquisitionné les derniers qui leur restait et aucune de ses flatteries ne parvinrent à attendrir son cœur de glace. Et il n’était pas assez stupide (ou désespéré) pour penser que céder à ses avances l’aiderait. Il ferait n’importe quoi pour ne pas avoir à partager avec Fred les minuscules quartiers qui lui avaient été attribués à côté de la chambre d’Ombrage. En lui remettant les clés de ses nouveaux quartiers Ombrage lui avait bien fait comprendre qu’il pouvait venir lui rendre visite à n’importe quelle heure de la nuit sans avoir peur de se faire remarquer… Percy ne voulait pas penser à ce moment et préférait croire qu’il avait imaginé les sous-entendus de la nouvelle ministre de la magie.
Bref tout, mais pas ça. Il ne lui restait plus qu’à espérer que sans George, Fred serait plus supportable. Percy passa ainsi chaque temps libre qu’il parvenait à se dégager à tenter de trouver un travail à Fred. Comme il l’avait dit lui-même, dans la situation actuelle quelle importance qu’il lui manque un an pour être majeur et avoir le droit de travailler ? Et puis surtout, Percy ne voulait pas qu’il prenne l’habitude de ne rien faire et de vivre à ses crochets. Depuis qu’il avait commencé à travailler et à bien gagner sa vie, c’était devenue une crainte prénante chez lui tant, les jumeaux lui semblaient destiner à rester des inadaptés sociaux. Et puis s’il voulait avoir un espoir de retrouver ses affaires en un seul morceau le soir, il valait mieux que Fred ait une occupation durant la journée.
Quant à Ginny, il lui faisait confiance pour ne pas faire de bêtise. Enfin de pas trop grosses. Il aimait sa petite sœur et malgré les circonstances, il espérait bien qu’elle en fasse quelques-unes avant de grandir à vitesse accélérée. Elle avait été la seule à compatir avec lui des mauvaises blagues que lui faisaient les jumeaux.
Ron aussi dans une certaine mesure, mais Ron… De toute manière en grandissant Ron s’était un peu éloigné de ce grand frère trop sérieux à qui les parents confiaient la surveillance de ses petits frères lorsqu’ils devaient s’absenter. Ses parents n’avaient pas les moyens de payer une nounou et ses autres grands frères avaient fui à l’étranger, donc très tôt, il avait dû donner un coup de main à sa mère totalement débordée par les jumeaux pour s’occuper de Ron et Ginny, se rappela Percy avec amertume.
oOoOoOoOoOo
Note de l’auteur : Ce n’est sans doute pas une opinion très populaire, mais même s’ils n’atteignent pas le niveau de cruauté des maraudeurs envers Snape, je trouve que les blagues que les jumeaux font subir à Percy (sans que leurs parents ne puisse intervenir) sont injustes et pas drôle. Pas grand-chose d’extraordinaire entre frères et il est largement sous-entendu que Percy à ses torts, mais justement ce n’est que sous-entendu. On ne voit jamais Percy faire quelque chose de mal avant la 4 iéme année où il se montre un peu trop lèche botte envers son patron (qui en retour ne parvient même pas à se souvenir de son nom). Par contre on voit les jumeaux lui voler ses affaires et l’humilier en public (très légèrement). En retour, Percy ne fait rien de mal aux jumeaux. Il ne tente même pas d’abuser de son pouvoir de préfet pour se venger d’eux. Il continue à les traiter de manière juste (pour ce qu’on en voie).
Pour moi, Percy est un personnage plus positif que les jumeaux. Lui au moins reconnaît ses torts et tente de se racheter.
Note de l’auteur 2 : Au début, je voulais que Fred dise : « Si vous n’avez jamais vu de formulaire A38, comment pouvez-vous savoir que s’en est un ? », dans l’unique but de se foutre de la gueule du fonctionnaire et d’empêcher Percy de prendre la grosse tête et de trop se la jouer daron avec lui. Mais j’aurais eu du mal à poursuivre l’histoire après ça et Fred n’est pas censé être suffisamment bête pour lâcher ce genre de phrase dans ce type de contexte.
Note de la correctrice : À vrai dire, et c’est bien triste, les jumeaux se vengent sur Percy de ce que leur ont fait leurs parents. Tout au long des bouquins, on peut constater qu’ils n’ont pas le droit d’inviter des amis, alors que leurs frères ainés et cadets, oui. On peut voir que ni Molly ni Arthur ne sont capable de les reconnaître séparément, et un exemple flagrant, dans l’ordre du phénix, c’est lorsque Molly félicite Ron d’être préfet, comme tous ses frères avant lui. La réplique de Fred est celle-là « Et nous on est quoi, des voisins de palier ? » En gros, ils se vengent et humilient Percy, ou même Ron, parce que leurs parents ont montré que les jumeaux les décevaient à côté des autres. C’est puéril mais ça vient de plus haut, parce qu’ils n’ont jamais été assez bien pour être des Weasley. Harry est limite plus apprécié des parents Weasley tout au long des livres, et la seule fois où on voit vraiment l’amour des parents pour les jumeaux, c’est à la mort de Fred…