Le blog de Serpentfou

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🇫🇷 Français

Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Chute de poudlard

Pendant ce temps, au nord de l’Écosse, des nuages noirs s’amassaient par centaine comme un signe que le beau temps était terminé. Autour d’Ombrage, l’air était lourd, mais cela n’avait rien à voir avec la météo de cette fin d’été. Entourée de sa garde personnelle constituée de ce qui restait des aurors, elle s’avança en haut de la falaise qui dominait la vallée où le ministère avait rassemblé en catastrophe une armée pour défendre Poudlard. Elle jura en pensant qu’à peine une heure plus tôt elle parlait devant l’intégralité des membres de la confédération internationale. Merlin, elle avait été si près d’atteindre son but, jura t’elle en contemplant de haut le reste de ses troupes. Elle se força à occluder sa peur et sa colère avant de lancer un Sonorus contre sa gorge.

— Sorciers et sorcières, comme vous le savez tous, le seigneur des ténèbres est à nos portes. En ce moment même, il s’avance à la tête d’une gigantesque armée d’inferius, de détraqueur, de loup-garous, de toute sorte de créatures des ténèbres et d’hybrides repoussant pour détruire tout ce qui nous est chers.

Mais j’en fais le serment inviolable devant vous : Nous pouvons gagner. Oui, nous sommes moins nombreux, mais nous disposons d’un pouvoir plus grand que ce qu’il ne pourra jamais convoiter : nous ne sommes pas seuls. En effet aujourd’hui vous ne vous battez pas que pour défendre vos familles réfugiées à l’intérieur de Poudlard. Aujourd’hui, nous nous battons pour défendre l’humanité tout entière. Et le monde entier sera bientôt conscient de votre sacrifice.

Notre ennemi est puissant, mais il se cache derrière un voile de mensonges qui ne parviendront pas à travestir bien longtemps son ignominie et sa cruauté. Nous sommes la dernière ligne de défense. La dernière épine qui l’empêche de transformer notre glorieuse nation en une forteresse d’où il pourra lancer sa conquête du monde.

Ombrage fit une pause pour se préparer à dire le nom maudit sans trembler. Elle devait avoir l’air fort.

Aujourd’hui Voldemort a eu peur. Il y a une heure, grâce au travail acharné de mon administration, la vérité s’est dévoilée au sein de la communauté sorcière internationale, qui pour la première fois de son histoire s’est immédiatement mis d’accord pour former une armée et venir nous aider. Les derniers agissements de notre ennemi, aussi effrayants qu’ils puissent vous paraître ne sont que les ultimes soubresauts d’un pouvoir qui se sait condamné. Une tentative désespérée de reprendre le contrôle d’une situation qui lui échappe.

Nous ne sommes pas assez nombreux pour vaincre l’armée qui marche vers nous. Mais nous n’en avons pas besoin. Nous ne devons tenir que quelques jours. Oui, dans quelques jours à peine, la communauté sorcière aura mis un terme aux troubles que son attaque a provoqué sur les esprits fortement influençables de nos amis moldus et une armée vengeresse déferlera pour nous libérer.

Quoi qu’il arrive, je sais que vous résisterez, car vous êtes les porteurs d’une flamme qu’aucune puissance ne pourra jamais éteindre. La flamme de la liberté. Nous résisterons et NOUS GAGNERONS !!!

Termina t’elle en criant dans une tentative de parvenir à galvaniser les foules comme Fudge savait si bien le faire lors de ses meetings. Mais seul un silence angoissé lui répondit. Ombrage remercia mentalement sa longue carrière qui lui avait appris à refouler ses émotions et tourna théâtralement le dos à la foule avant de lancer un signe discret au groupe de langues de plomb rassemblé à côté de la tente de son état majeur. Aussitôt, ils commencèrent à incanter et un immense mur de flamme d’une centaine de mètres entoura Poudlard, provoquant enfin un tonnerre d’acclamations dans la foule.

Puis elle s’avança vers Percy Weasley (qu’elle avait été contrainte de nommer numéro deux de son gouvernement et de lui donner le pouvoir d’écarter les plus jeunes du champ de bataille, pour faire taire ses critiques sur le recrutement de mineur dans leur armée) et le groupe de vieux aurors à la retraite qui lui servirait d’état-major de fortune. Ils ne dirent rien, mais elle voyait sur leurs faces burinées leur désapprobation. Le plan de bataille qu’ils avaient passé des jours et des nuits à mettre au point prévoyait initialement que ce mur de flamme magique ne soit déclenché qu’au dernier moment afin de bénéficier de l’effet de surprise et d’épuiser le moins possible les incantateurs. Mais d’un seul regard, elle leur fit comprendre qu’elle ne tolérerait pas qu’ils contestent son autorité.

Elle n’avait pas une grande expérience de la guerre, mais elle savait qu’il était primordial que les hommes restent motivés et confiants dans leur chance de victoire. À moins que ce soit-elle qui ait besoin d’être rassurée lui souffla une petite voix agaçante qui avait les accents de son père. Elle n’avait pas la moindre idée de quand les renforts arriveront, ni même de s’ils recevraient des renforts. La communication avec la confédération s’était interrompue sur une scène de chaos provoqué par l’annonce de l’attaque de Potter. Mais elle était la seule à le savoir et elle était déterminée à ce que cela continue. Peu importe. Elle se battrait jusqu’à bout pour défendre ce à quoi elle avait consacré toute sa vie. Et puis ils n’étaient pas totalement sans défense. Leur adversaire, aussi redoutable qu’il puisse être, n’était qu’une brute sans cervelle qui se contentait de tout détruire sur son passage, pensait Ombrage. Grâce à l’initiative audacieuse (bien que légèrement immoral et hypocrite pour le grand opposant à l’utilisation des mineurs dans la guerre) de Percy Weasley d’user de ces 3 jeunes enfants pour espionner leur ennemi, ils savaient à quoi s’attendre et avaient préparé leur défense en conséquence.

Afin de se calmer, elle passa la minute suivante à réexaminer les cartes du domaine et à vérifier l’emplacement de chaque piège, de chaque fortification. Ils avaient parsemé stratégiquement la zone de barbelés en argent qui canaliserait les loups-garous vers une plaine remplie discrètement d’aconit tue loup où une unité spécialisée dans l’extermination de ces bêtes (qu’elle avait elle-même formé) n’aurait aucun mal à les en débarrasser. Le mur de flammes devrait suffire à repousser les inferius, les détraqueurs, et la plupart des créatures des ténèbres qui accompagneraient le lord noir. Et les langues de plomb étaient suffisamment nombreux pour se relayer pendant plusieurs semaines avant d’être totalement épuisé. Elle espérait juste qu’aucun de ses soldats ne s’y connaisse suffisamment en magie noire pour comprendre le prix qu’ils avaient dû payer pour pouvoir utiliser se sort. Elle était prête à tout pour défendre le ministère, mais elle savait que ce n’était pas le cas de tous ses concitoyens. Elle chassa ses pensées et se reconcentra sur l’examen de leur dernière ligne de défense : les puissantes protections de Poudlard. En cas d’imprévu, leurs hommes pourraient se réfugier derrière elles le temps d’organiser une contre-attaque. Le plan était parfait, malgré tout cela, sans renfort extérieur, ils étaient condamnés à perdre le siège. Mais Vous-Savez-Qui avait visiblement de plus hautes ambitions que la simple conquête du Royaume unis. Dans cette optique, Ombrage savait qu’ils ne pouvaient se permettre de perdre trop d’hommes et de temps. Elle espérait que, s’ils résistaient suffisamment longtemps, il accepterait enfin de négocier.

Après tout, si tout ce qu’il voulait, c’était les nés-moldus, alors il n’était pas nécessaire d’en venir aux mains. Elle n’avait rien contre eux, mais leur perte serait négligeable. Sans compter que pour Ombrage, les puristes avaient raison de dire qu’ils n’arrivaient pas à s’intégrer et refusaient d’accepter leur tradition.

Puis elle se stoppa immobile en plein mouvement. Quelque chose d’indescriptible venait de changer dans l’atmosphère et un malaise inexplicable l’envahit. Puis une clameur de terreur se fit entendre et la tente fut soufflée par une brusque bourrasque de vent accompagnée de coups de tonnerres. Elle leva alors les yeux vers le ciel et une terreur sourde s’empara d’elle. Dans le ciel, un gigantesque nuage d’orage avait pris la forme du visage de Potter. Devant la foule qui retenait son souffle, il se mit à souffler et la barrière de feu disparu dévoilant une centaine de sorciers portant une version modifiée des robes d’aurors à la limite du domaine. Ombrage vit immédiatement que la plupart étaient des mangemorts. Elle n’eut pas le temps de se demander comment ils étaient parvenus jusqu’ici avec plusieurs heures d’avances sans qu’aucun de ses guetteurs ne les alertent que les nuages se dispersèrent pour laisser la place à Potter qui flottait dans le ciel sans l’aide d’aucun support, un sourire mauvais ravageant son visage. Sa voix, amplifiée, raisonna alors dans toute la vallée.

— J’ai fait preuve d’autant de patience que je le pouvais avec vous, fou que j’étais de croire que je pourrais vous persuader de vous ranger du côté du bien. Mais cette lâche attaque contre nos amis moldus. Ce crime contre la loi du secret qui est pourtant le fondement de la communauté sorcière, je ne peux le pardonner. Je ne laisserai pas les préjugés d’une seule personne gâcher les sacrifices de tant d’autres durant la dernière guerre. Abandonnez Ombrage et ses politiques racistes et je vous épargnerai. Rejoignez-moi et ensemble, nous bâtirons une nation sorcière plus forte. Combattez-moi et je vous exterminerai !

Il ponctua sa phrase en laissant échapper une vague de magie brute qui coupa le souffle de toutes les personnes présente, puis il leva sa baguette qui luit d’un éclat encore plus fort que le soleil et visa Poudlard. Un son atroce se fit alors entendre. C’était comme le cri d’agonie d’un gigantesque animal. C’était à la fois terrible et triste. Puis un immense bruit de craquelure se fit entendre et des fissures apparurent dans un des murs du château. Et dans un dernier râle d’agonie, tout s’arrêta. Personne n’eut besoin de le vérifier pour savoir ce qui s’était passé. Les protections plurimillénaires de Poudlard venaient d’être détruites.

Ombrage fut la première à se reprendre et elle ordonna aux langues de plomb encore sonné de la destruction de leur barrière :

— Reformez les défenses vite !

— Impossible, il faudrait re-sacrifier …Lui répondit le chef des langes de plomb.

— Incantez d’autre protection. N’importe quoi. Vous ne pouvez pas laisser… Tenta d’ordonner Ombrage. Mais elle fut coupée par un des incantateurs :

— Pourquoi est-ce qu’on écoute encore cette bonimenteuse ? On a aucune raison de se battre contre notre sauveur.

— On a aucune chance, il faut qu’on se rende.

— Ils ne sont qu’une centaine et on est des milliers. Tentât de calmer, en vain, Percy Weasley.

Et c’est là que l’enfer commença. Sous le regard satisfait du seigneur noir qui continuait à les survoler, les sorts avaient commencé à fuser. En bas dans la vallée, une terrible bataille avait éclaté. D’autant plus terrible que les mangemort était resté en retrait à la limite du domaine. Ses hommes se battaient entre eux dans un chaos sans nom. Ombrage vit avec effroi certains hommes se regrouper pour assassiner les membres de sa milice sur qui elle avait compté pour maintenir l’ordre et la discipline parmi les conscrits. Elle n’avait pas mesuré à quel point ses miliciens étaient devenues impopulaires parmi la population de l’enclave. Malgré leur précaution, le lord noir avait dû infiltrer des espions parmi ses hommes afin d’y répandre son fiel.

Puis, finalement ennuyé de ce spectacle, Potter ordonna à ses troupes d’avancer. Très vite, tous oublièrent qui était l’ennemi et contre qui ils se battaient. Tous n’avaient qu’un objectif en tête : fuir pour survivre. Ce n’était plus une guerre, mais un massacre, et haut dans le ciel sans intervenir, Potter se délectait du spectacle.

— Madame la ministre, il faut fuir pendant qu’il est temps. Lui hurla Fred Weasley en lui saisissant l’épaule pour la sortir de la contemplation de cette boucherie.

— Fuir ! Où ça ?

— On ne peut pas abandonner. Contra Percy

— Non. Vous avez raison. Vous avez été un excellent assistant. Le meilleur que je n’ai jamais eu. Dit-elle d’un air triste.

— Madame la Ministre.

— Je vais le retarder. Sauvez ce qui peut l’être. En priorité les archives du bureau C3.

— Non, Madame la ministre. Gémit Percy.

— Percy vient, il faut qu’on prévienne les réfugiés à l’intérieur du château. Dit Fred en le tirant de force en direction du château. Il en profita pour jeter par terre son uniforme trop grand pour lui de la garde personnelle de la ministre.

En laissant couler quelques larmes, Fred se dit que c’était assez ironique. Lui qui en avait tant voulu à Percy d’avoir manœuvré pour qu’il soit affecté à cette garde d’élite qui serait maintenue bien loin du champ de bataille. Lui qui avait tant insisté pour être affecté là où il pourrait assouvir sa soif de revanche qui avait envahi son cœur depuis la mort de son jumeau se retrouvait à être le premier à quitter la bataille en laissant ses collègues faire face à Potter qui descendait du ciel dans leur direction. En voyant le lord noir avancer, Percy abandonna ses scrupules et se mit à courir avec lui. Il se répéta qu’il n’était pas lâche. Il fallait que quelqu’un avertisse les occupant du chanteau et il était le seul sorcier de l’entourage d’Ombrage qui n’avait pas reçu une formation d’auror.

Dans leur course folle, tous deux firent semblant de ne pas entendre les hurlements qui ne tardèrent pas à se faire entendre dans leur dos. Personne ne se posa une question pourtant essentielle : où se trouvait le reste de l’armée de Voldemort ?

oOoOoOoOo

Pendant ce temps, dans l’appartement parisien des Finch-Fletchey (où Constance avait abandonné les quatre adolescents), Ginny, excédée, coupa la télé que les 3 autres adolescents regardaient en continu depuis que Justin avait réussi à grand peine à expliquer son fonctionnement aux 2 sangs purs.

— Il faut qu’on parte. Dit Ginny.

— La dernière fois que quelqu’un a dit ça, on a tous failli crever 3 fois. Jura Blaise en tentant de rallumer la télévision.

— Un tel comportement est indigne d’un sang pur d’aussi noble ligné. Commenta Nott avec un regard de dédain.

— Dit donc c’est l’hôpital qui ce fou de la charité. Tu étais encore plus casse couille qu’elle au cottage. Je vous prie d’excuser ma vulgarité gente dame. Se reprit Blaise immédiatement en se rappelant de justesse qu’en-dehors de Poudlard, il avait effectivement un rang à tenir. Il fallait qu’il s’en souvienne s’il ne voulait pas aggraver son cas auprès de sa mère.

— On ne peut pas rester ici à ne rien faire, pendant que Vous-savez-qui met le monde à feu et à sang. Argumenta Ginny.

— Moi, je ne ferais rien tant que je n’aurais pas vu ma mère. Rugis Blaise, qui en avait plus que marre des aventures et estimait qu’il avait enfin droit à des vacances.

Enfin vu le contenu des beuglantes qui lui était parvenu de sa mère à l’instant même où il avait posé le pied en Suisse, il devait plutôt s’attendre à passer 6 mois dans une geôle et les années qui suivraient à étudier dans une chambre de moine jusqu’à sa majorité. Malgré tout, il était pressé de la revoir. C’est donc inquiet qu’il vit Justin lancer à Théodore un regard qui n’augurait rien de bon. Finalement, Justin baisa les yeux :

— Je suis d’accord avec toi, mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? On est que des enfants. Et puis on a promis d’attendre jusqu’à ce que ton frère vienne te chercher.

— J’en ai marre que mes frères me disent quoi faire. Je suis assez grande pour décider toutes seul, ‘mon lapin’. Termina telle sur un ton sarcastique.

Justin rougit jusqu’aux oreilles en entendant le surnom dont l’avait affabulé sa mère devant ses amis, en le serrant si fort qu’il avait failli mourir étouffé, lorsque Constance les avait déposés sur leur pallier. Lorsque son père l’avait rejoint, ils avaient dû appeler des réanimateurs. Ses parents avaient par contre été beaucoup plus circonspects face au nouvel ami qu’il leur amenait. Il connaissait déjà Blaise et cela ne les dérangeait pas de l’héberger dans leur vaste demeure parisienne. Et la petite Ginny avait su rapidement gagner leur cœur. Par contre, il en était tout autrement de Théodore. Ses parents lui étaient reconnaissants de ses avertissements voilés par lettre, qui avait permis à leur famille de quitter le pays juste à temps. Cependant ils ne pouvaient s’empêcher de frissonner lorsqu’il se rendait compte de sa présence. Malgré la confiance qu’ils avaient dans leur fils, ils ne parvenaient pas à oublier le reste du contenu de ses lettres. Et son visage inexpressif et sa manière de se déplacer sans un bruit ne les y aidaient pas.

Néanmoins, ils avaient fait leur maximum pour le cacher. Surtout, après que leur fils leur ait narré, avec enthousiasme, un récit de leur aventure qu’ils soupçonnaient d’être légèrement biaisé. Là où Justin avait cru faire le récit des nombreuses fois où Théodore leur avait sauvé la vie et prouvé sa loyauté, ses parents eux y avaient, vu la preuve que l’adolescent était particulièrement dangereux. Ils étaient déterminés à se débarrasser au plus vite de lui. Malheureusement, toutes leurs interrogations sur la famille de Théodore avaient provoqué un silence gêné suivi de sous-entendu particulièrement gênant de Justin qui mettait Théodore dans une colère noire. Ces accès de rage mettaient les autres adolescents au bord de la crise de rire, mais terrorisait les parents de Justin qui ne comprenait pas comment ils faisaient pour ne pas voir la menace qu’il représentait.

— oooh ! Pauvre petite princesse de la lumière. Ce doit être horrible d’avoir une famille nombreuse et attentionnée qui fait tout pour te protéger. Toi au moins tu as quelque part où aller. Se moqua Théodore.

— Théo, tu es ici chez toi. Intervint Justin.

— Tes parents me détestent.

— Il ne te déteste pas. Ils ont juste un peu de mal à s’habituer à ta présence.

— Parce qu’il me déteste. Insista Théodore.

— Si vous faites un effort, je suis sûr…. Tanta de positiver Justin.

— Je fais déjà des efforts. Je fais en sorte d’être le plus discret possible pour pas… Le coupa Théodore avec colère.

— Attends, c’est pour ça que tu surgis dans leur dos tous les matins en mode assassin ninja de l’ombre ? Intervint Blaise.

— Je ne surgis pas, je leur dis bonjour.

— Moi qui croyais que tu leur faisais une blague. S’exclama Blaise.

— Théo, je t’adore comme tu es. Mais si tu veux que ça colle avec mes parents, il va falloir que tu apprennes à te comporter moins… plus... Enfin mieux quoi.

— Je me fiche de l’opinion de vulgaire sangs de bo… Je me fiche de ce que l’on pense de moi. Et je maîtrise parfaitement toutes les règles de savoir-vivre en société. Ce n’est pas de ma faute si les moldus sont incapables d’apprécier les subtilités de l’étiquette sorcière. Que je respecte en toute circonstance. Au contraire de certains. Termina-t-il en désignant du regard Blaise qui avait commencé à se curer le nez (et encore, il avait fait bien pire durant les semaines qu’ils avaient passées, coincés en ensemble)

— Comment vous faite pour rester là à attendre sans rien faire. Demanda Ginny excédés du changement de sujet

— Question d’habitude, je suppose. Et puis nous, toutes les personnes auxquelles on tient se sont barré d’Angleterre il y a longtemps. Répondit Blaise avec désinvolture.

— Parle pour toi. J’ai plein d’amis dont j’ai plus de nouvelles. Retorqua Justin.

— Oui enfin toi, tu es un Poufsouffle. Allez fait pas cette tête. Je suis sûr qu’ils ont réussi à se trouver un petit coin bien pépère où attendre la fin de la guerre. On est les seuls assez cinglés pour défier ouvertement le seigneur noir et se retrouver sur sa liste, alors qu’on a à peine l’âge de boire de la bière au beurre.

— Chut !!! Je n’ai jamais dit à mes parents que coté sorcier, j’avais le droit d’acheter de l’alcool. S’ils l’apprennent, je peux dire adieu à mon argent de poche. Paniqua Justin.

Un sourire mauvais s’afficha sur le visage de Blaise. Il commença à prendre son souffle pour crier quelque chose qui déplairait fortement à Justin, mais fut interrompu d’un geste par Théodore qui se leva pour étreindre la télé avec un air contrarié (il y avait une ride de plus par rapport à son visage de tous les jours)

— Il a raison, taisez-vous. Il se passe quelque chose. Dit Théodore.

Devant le silence qui suivit, les autres se regardèrent avec consternation.

— Théo, tout va bien, tu peux ranger ta baguette. Tu vas encore inquiéter mes parents. Essaya de le rassurer, Justin.

— Tu ne le sens pas ? La magie noire est à l’œuvre.

— Encore une fois, le robot aspirateur n’est pas un démon qui va aspirer ton âme. Tu es sûr que tu n’as pas été un chat dans une autre vie ?

— Ma réaction à cet instrument de torture auditif était parfaitement justifiée. Et là ça n’a rien à voir. Tu ne sens vraiment rien d’anormal ? Répondit Théodore.

Sans vraiment trop y croire, ils commencèrent à se concentrer. Et effectivement Justin eu l’impression quelque chose n’allait pas. Mais il n’arrivait pas à savoir quoi. Jusqu’à ce que Ginny demande :

— Comment ça se fait qu’on n’entend plus rien ?

— Où sont passés les bruits de vutur ? Demanda Blaise.

— Voiture. Corrigea Justin, mais ils avaient raison, plus aucun son de trafic ne leur parvenaient. Justin se dirigea vers la fenêtre donnant sur l’avenue des champs Élysée pour savoir ce qu’il se passait, mais Théodore le plaqua au sol avant qu’il n’y parvienne.

— Tout le monde à couvert jusqu’à ce que je comprenne ce qui se passe.

— Tu ne crois pas que tu en fais un peu trop ? La guerre est finie, Théo. Détends-toi. Tenta une énième fois Justin pour le calmer.

Depuis qu’ils étaient arrivés, il ne s’était pas passé un jour sans une crise de panique semblable de la part de Théo. Et encore ça, c’était en journée. Là, Justin pouvait encore les tourner en dérision pour les dédramatiser. Il avait beaucoup de mal à en faire de même la nuit. Au début, il avait énormément regretté d’avoir autant insisté auprès de ses parents pour qu’ils partagent la même chambre. Puis lorsqu’il s’en était ouvert à Blaise au petit-déjeuner, celui-ci lui avait indiqué qu’aussi longtemps qu’il s’en souvenait, Théo avait eu des nuits agitées. Sauf que dans le dortoir des serpentard, il pouvait le cacher derrière les imposants rideaux en baldaquin et quelques sorts de silence. Cependant personne n’était dupe à serpentard, mais à part Blaise personne n’avait jamais osé le confronter sur ses angoisses nocturnes. À partir de ce moment, Justin s’était donné pour mission de vaincre les angoisses du serpentard. 3 jours plus tard, Théodore finit par craquer et à répondre aux questions incessantes de Justin sur ce qu’il lui faisait aussi peur la nuit (la persévérance des poufsouffle n’est pas réputé pour rien). Par la suite Théodore dormit un peu mieux et Justin jura de trouver un moyen de ressusciter le père de Théo pour pouvoir le tuer une seconde fois.

— Je ne savais pas que la paix avait été signée. Ironisa Théodore.

— Tu sais très bien ce que je veux dire. Répondit Justin avec humeur.

— C’était une erreur de rester ici. Même si on est plus une priorité de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, notre tête est toujours mise à prix. On aurait dû rester discret et partir le plus loin possible.

— On ne peut pas toujours fuir Théo. Déclara Blaise.

— Pas toujours, mais jusqu’à notre mort. Les faibles n’ont pas d’autre choix. Déclara Théodore en réponse.

Pendant l’instant que Justin consacra à maudire mentalement une fois de plus le père de Théo, Ginny les harangua :

— Ou alors on peut se battre. Ça ne sert à rien de fuir. Il finira par vous rattraper. Notre seule chance, c'est de l’affronter.

— Non, mais tu nous as regardé ? Qu’est-ce que tu crois qu’on peut faire contre lui ? S’offusqua Blaise.

— Jusqu’à présent, ça ne vous a pas beaucoup arrêté. Contra-t-elle.

— On a eu de la chance et on n’avait pas le choix. Répondit Blaise comme si, il s’adressait à une demeurée.

— Bien sûr que si vous aviez le choix. Toi et Blaise vous auriez pu partir il y a deux mois. Répondit calmement Théodore.

— On ne pouvait pas t’abandonner. Répéta Justin pour ce qui lui semblait la énième fois

— Maintenant, je le sais. Moi non plus je ne pourrais pas vous abandonner. Déclara Théo en essayant d’avoir l’air le plus détaché possible.

Cet aveu les estomaqua et Ginny en profita pour rajouta :

— Et on ne peut pas abandonner Harry. Ni tous les autres.

— Harry est mort. Et il n’aurait pas voulu qu’on meure inutilement. Quant aux autres, ce ne sont pas mes oignons. J’ai déjà suffisamment de mal à maintenir ces deux-là en vie. Expliqua Théo en désignant Justin et Blaise du regard.

Blaise et Justin se préparèrent à une vaine tentative de sauvetage des meubles en bois précieux, de la terrible bataille qui s’annonçait entre les deux sorciers au caractère ombrageux, lorsqu’un cri provenant de la rue les interrompit. Tous sortirent leur baguette et se figèrent. Petit à petit, les cris se multiplièrent puis devinrent des bruits de foules.

— Que personne ne s’approche de cette fenêtre. Ordonna Théodore.

Ginny fut tentée d’aller voir ce qui se passait uniquement pour déplaire au serpentard, lorsque la mère de Justin enfonça la porte. Venez vite, un hélicoptère nous attend sur le toit !

— Une heliquoi ? Demandèrent les 3 sangs purs simultanément.

— Qu’est-ce qui se passe, Maman ? Demanda Justin en ignorant la question de ses compagnons.

— Vous n’avez pas regardé les infos ? Demanda sa mère en retour tout en fourrant à la va-vite des bijoux et des billets dans son sac à main.

— Il y a Malcolm qui est diffusé en même temps. Tu sais, c’est cette nouvelle série… Expliqua Justin d’un air penaud.

— Je sais ce qu’est cette ânerie. Ne prenez que l’essentiel, on a à peine 5 minutes avant qu’il ne parte.

— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Cette Ombrage que vous avez aidé. Elle vous a remercié en envoyant une armée de zombie envahir la France. Bon dieu, je n’arrive même pas à croire que je dis quelque chose d’aussi absurde. Répondit sa mère au bord de la crise de nerf.

— C’est quoi un zombie ? Demandèrent Blaise et Ginny qui en avait marre de ne rien comprendre à ce qui se passait.

— Le résultat d’une malédiction africaine. Répondit Théodore en pointant sa baguette contre la mère de Justin d’un air menaçant, avant de lui demander :

— Comment une moldue peut-elle avoir des connaissances aussi pointues en magie étrangère ? Qui êtes-vous, en vérité ?

— Pour les moldus, un zombi est un cadavre revenu à la vie. Et baisse cette baguette ! Tu te souviens de ce qu’on disait sur ton comportement ? Répondit Justin à la place de sa mère terrorisée.

— Désolé Madame. S’excusa Théodore sur un ton qui sonna piteusement à ses amis, mais que sa mère perçue comme sans émotion ni regret véritable. Puis il détourna sa baguette vers la porte et la transforma en un mur de flamme.

Pendant que sa mère poussait de petits cris horrifiés, Justin se frappa la tête contre le mur.

— Le feu est le seul moyen de repousser les inferis. S’ils parviennent jusqu’ici, cette illusion les repoussera. Par pitié dites-moi que l’un d’entre vous maîtrise le sort de Flamme ? Expliqua alors Théodore.

— Pourquoi veux tu que l’on maîtrise un sort de quatrièmes années ? Répondit Blaise avec inquiétude.

— Parce que ça pourrait vous sauver la vie. Dès qu’on sera dans un endroit calme, je recommence à vous former en défense, en attendant restez près de moi.

Avec quelques gestes de sa baguette, Nott fit apparaître une énorme valise dans laquelle vola ce que Théo estimait être l’essentiel (quelque temps, plus tard, il apprendra douloureusement que les femmes ont d’autres essentiels). Puis il la rétrécit et appliqua un sort pour l’alléger au maximum, avant de la donner à la mère de Justin. Dans sa tête, il était logique que la seule à ne pas pouvoir utiliser de baguette porte leur bagage, mais Justin n’apprécia pas qu’il traite sa mère comme une domestique. Sous ses directives, ils traversèrent avec beaucoup d’anxiété l’illusion qui avait remplacé leur porte. Mais ce ne fut rien comparé à la difficulté de gravir les escaliers qui les séparaient du toit. Ils ne tardèrent pas à se faire engloutir par la foule paniquée des habitants de l’immeuble. Les informations que les chaînes d’infos du câble diffusaient en boucle et l’illusion d’incendie crée par Théodore leur avait fait perdre la tête.

Au prix d’énormément de bousculades et de patience, ils parvinrent jusqu’au toit-terrasse privé des Finch-Fletchey sans révéler leur nature de sorcier. Ils eurent alors une vue à couper le souffle sur la capitale. Au nord, la tour Eiffel gisait par terre, renversée suite à l’apparition - à la place de ses fondations - d’un gigantesque cratère résultant d’une explosion nucléaire sous-terraine d’où sortait par dizaine des gobelins malades, mais déterminés à se battre contre les soldats français qui tentaient de prendre le contrôle de la zone. Plus à l’ouest, il voyait un énorme incendie se développer là où Blaise et Théodore savaient que se trouvait le quartier sorcier de Paris. Et partout des gens criaient et pleuraient en courant, abandonnant les voitures devenues inutile dans ses rues encombrées pour tenter de fuir la capitale.

— Que fait l’armée française ? Demanda Justin.

— Que font les aurors français ? Demanda Blaise.

— Ils sont là. Répondit Théodore à la place de la mère de Justin en pointant l’île de la cité où un char tenta d’enfoncer une barricade d’où s’échappait une myriade de sorts. L’un d’entre eux fut si puissant que le char s’envola et alla s’écraser contre la façade d’un bâtiment de style haussmannien, dévoilant le contingent de soldats qui se cachait derrière. En bon professionnel, ils se reprirent vite et commencèrent à mitrailler leur adversaire tout en se repliant.

Mais la mère de Justin ne les écoutait pas. Trop occupé, qu’elle était à regarder leur héliport désespérément vide.

oOoOoOo

— Que ceux qui sont capables de tenir debout se regroupent par quatre pour faire léviter des brancards et y installer les autres patients. Ordonna Pomfresh.

— On n’a pas le temps, il faut fuir maintenant. S’opposa un des infirmiers rescapés de Saint-Mangouste en s’adressant à Housser (au grand agacement de Pomfresh).

Il est vrai qu’en tant que médecin et représentant de Saint-Mangouste le plus haut gradé encore présent, c’était théoriquement à lui que revenait la tâche d’administrer l’hôpital qu’était devenue l’infirmerie de Poudlard et pas à une simple infirmière scolaire comme elle. Cependant, elle avait eu l’espoir que même les plus conservateurs des anciens médicomages de Saint-Mangouste aurait accepté que dans son antre, elle était seule décisionnaire.

— Oh, comme c’est mignon. Ils sont assez grands pour essayer de jouer papa contre maman. Alors je t’explique mon chéri. Si papa mets maman en colère, ce soir, elle refusera de jouer au Uno avec lui. Du coup, il devra aller jouer avec la voisine, mais ça mettra le voisin en colère. Alors moi, pas contrariant, j’ai proposé qu’on joue à 3, mais il m’a mis une beigne en me traitant de taré, donc j’ai porté plainte pour coups et blessures, mais la juge lui a donné raison et maman a demandé le divorce. Tout ça pour dire que j’ai dû aller dans une maison close et que c’est comme ça que j’ai rencontré votre nouvelle maman… Pourquoi je parle de ça déjà ? Ah oui : Je ne partirais pas sans abandonner mes patients et si vous tentez de vous enfuir, je vous abats moi-même ! Lui hurla Greg avant de quitter l’infirmerie.

L’infirmier encore hagard, mit 5 minutes avant de dire :

— C’est moi où il vient de se barrer en nous laissant nous démerder ?

— Si vous voulez qu’on parte plus vite, allez-vous poser ces questions dans la resserve et fourrez dans ce sac toutes les potions dont on pourrait avoir besoin. Ordonna Pomfresh en lui jetant dans les bras un sac de voyage de Saint-Mangouste.

Pendant ce temps, Greg, monta les marches du château aussi vite que le lui permettaient les fonctionnaires qui déambulaient d’un bout à l’autre des couloirs du château, les bras chargés de dossier comme des poulets sans têtes, jusqu’à débouché sur l’ancien bureau de Dumbledore qu’Ombrage avait réaménage pour en faire le bureau du ministre de la magie. Les portraits des anciens directeurs avaient été remplacés par des cartes du pays, des organigrammes, d’hideux tableaux de chats avec des nœuds roses et un imposant portrait d’ombrage en uniforme d’auror qui trônait dans une position centrale derrière le bureau qui ressemblait davantage à un trône qu’a un outil de travail. Cependant, en ce moment, ce qui attirait l’attention de Greg était le capharnaüm que Percy était en train de mettre dans la pièce sous le regard inquiet de son petit frère.

— Fred arête de t’amuser et retourne immédiatement nous aider à l’infirmerie. Ordonna Greg.

— Je ne travaille plus à l’infirmerie, mais dans la garde personnelle de la ministre.

— Ce que tu n’es pas prêt à inventer pour ne pas t’occuper des furoncles de Madame Boulard.

— Tu crois que c’est le moment ? S’insurgea Fred.

— Tu crois vraiment que tu es plus utile ici ? Fiche le camp, c’est un ordre où je te mets de garde durant les 4 prochaines semaines.

Comprenant enfin où il voulait en venir Fred quitta la pièce. Une fois qu’il fut sûr que Fred n’était plus à porter d’oreille Greg demanda :

— Percy, qu’est-ce tu fais ? On a besoin de toi en bas.

Tout en continuant à rassembler des papiers, Percy lui répondit :

— De moi, pour quoi faire ? Tu veux des conseils pour foirer tout ce que tu entreprends ?

— Non, j’ai besoin que notre ministre organise l’évacuation. Bordel, on ne sait même pas où on va.

— Je ne suis pas ministre et mon rôle est juste de sauver le registre des traités internationaux sur ….

Avec calme Greg lança un incendio sur les documents que tenait Percy. Celui, regarda avec stoïcisme toute trace de son travail depuis son entrée au ministère partir en fumée. Puis il dit avec un air détaché :

— Je n’ai pas la moindre idée d’où on pourrait aller. Vous-Savez-Qui contrôle tout le pays. Poudlard était le dernier endroit sûr. C’est drôle, j’ai toujours rêvé d’être ministre et je ne me rends compte que maintenant que je ne suis pas fait pour le poste. Ombrage, Dumbledore et même Fudge avait toujours une idée. C’était rarement de bonnes idées, mais au moins ils en avaient une. Moi, je suis juste un gratte-papier bon à exécuter les ordres. Je suis incapable de les donner.

— Mais c’est fini les chouineries oui ?! Tu crois que je sais toujours comment guérir mes patients ? Bon en fait, oui, je sais toujours comment guérir mes patients. Mais si je ne savais pas, je n’irais pas me cacher dans mon bureau pour pleurer. J’irais chercher un stagiaire et je lui dirais qu’il a 3 heures pour trouver, sinon il est viré.

— Ça ressemble exactement au genre de mauvaises idées qu’aurait eu Fudge.

— Tu vois que ce n’est pas si compliqué d’être un bon chef. Alors trouve vite un pigeon pour lui confier la patate chaude et descends faire semblant que tout est sous contrôle.

— Je crois qu’il est tout trouvé. Répondit Percy en fixant Greg du regard.

— Non ! S’écria Greg en comprenant.

— C’est un ordre du ministre de la magie. Ah et vous avez 15 minutes maximum. Après, vous devrez expliquer au survivant pourquoi on n’a pas encore quitté le château.

Sans un mot de plus, Percy quitta le bureau, laissant Greg totalement abasourdit derrière lui.

oOoOoOo

Après avoir dû faire le deuil de l’hélicoptère et expliquer avec beaucoup de peine aux 3 sangs purs qui les accompagnait pourquoi ils ne pouvaient pas utiliser les balais de la femme de ménage pour s’enfuir. La mère de Justin remontait l’avenue avec nervosité en tenant ferment la main de son fils et dans l'autre celle de la jeune Ginny pour ne pas risquer de les perdre dans l’avenue déchaînée des champs Élysée. Elle tenta tant bien que mal d’ignorer les groupes qui tentaient d’enfoncer les portes blindées des magasins de luxe qui parsemait la rue et de garder les yeux fixés sur son objectif : la tour de la défense où travaillait son mari, qui brillait au loin.

Et elle espérait que les adolescents se contenteraient comme elle de baisser les yeux et d’accélérer le pas. Jusqu’à présent, elle avait été très fière que son lapin se soit comporté en héros. Aujourd’hui, elle mesurait surtout à quel point un héros pouvait être un danger pour lui et son entourage. Mais ce ne fut pas de Justin que les ennuis vinrent :

— Cet homme à des problèmes, il faut l’aider. Cria Ginny avant de lâcher brutalement sa main et de courir vers un groupe d’individus cagoulé qui avait encerclé un jeune homme et le menaçait à l’aide de couteau. Elle poursuivit la jeune fille et l’attrapa juste à temps pour l’empêcher de se jeter sur eux braguette brandie. Mais ils étaient maintenant assez proches pour entendre le contenu de la conversation :

— Puisque je vous dis que je ne suis pas Harry Potter.

— Tu ressembles beaucoup à la photo de ce journal sorcier.

— Non mais oui. C’est moi sur la photo, mais je ne suis pas Harry Potter. Moi, je suis nul en magie. Je suis presque un cracmol.

— Un quoi ? Si tu n'es pas Harry Potter alors pourquoi ses sorcières nous ont dit que tu étais Harry Potter ?

— Je faisais semblant pour qu’elle …. Enfin, je faisais semblant quoi. C’est comme ça que je gagne ma vie depuis des années. Mon père m’a reniée et le théâtre ça n’allait pas fort, alors quand le vrai Harry Potter ne s’est pas présenté à Poudlard, avec mon agent, on a lancé cette arnaque. Et puis le vrai Harry Potter nous a autorisé à continuer, si on lui versait 50 % sur tous les bénéfices. 50 %, vous vous rendez compte ? Alors que c’est nous qui faisons tout le boulot.

— Big B, qu’est-ce qu’on s’en fout de son patronyme ? C’est un anormal, on doit le buter avant qu’il ne nous bute. Dit l’un des hommes en sortant un flingue.

— Promis si je m’en sors, je ne ferais plus jamais semblant d’être Harry Potter. Cria le jeune sorcier soudainement pris de panique.

— Idiot Potter, c’est le seul sorcier qui s’oppose à Ombrage. S’il meurt nous aussi.

— Si c’est lui notre seul espoir alors on est foutu. Autant le buter tout de suite et aller prendre une dernière cuite.

Les adolescents en avaient assez entendu et sous le regard approbateur de la mère de Justin exercèrent sur eux le peu que Nott avait pu leur apprendre durant les quelques jours qu’ils avaient passé ensemble. Les brutes fuirent très rapidement sans demander leur reste et les autres témoins continuèrent leur chemin. Seule l’accélération de leur rythme de marche et l’écart qu’ils faisaient pour ne pas les croiser témoignaient qu’ils avaient bien observé la scène.

Ginny s’avança vers le jeune sorcier d’une vingtaine d’années qu’ils venaient de sauver. La mère de Justin remarqua alors qu’il était extrêmement beau. Ce qui ne sembla pas échapper à la jeune adolescente qui bégaya :

— Vous vous êtees… ?

— Ouiiiii. Répondit-il sur un ton charmeur en faisant un sourire qui aurait fait rougir Lockhart de jalousie. Puis il remarqua le regard des garçons et se corrigea :

— Enfin, non. En fait, je m’appelle Félix Lalo et je...

— Vous êtes tellement plus beau que l’original. Le coupa Ginny en se retenant visiblement de sauter sur place d’excitation.

La mâchoire de l’imposteur tomba tellement bas qu’il jura avoir entendu l’os de sa mâchoire cracker. Ginny ne le savait pas, mais elle venait de gagner son plus grand fan. Après tout ce temps à être traité de pâle copie, il avait oublié qu’il pouvait briller par lui-même.

Il mit tellement de temps à s’en remettre que quand il reprit conscience, ses sauveurs avaient disparus. Il fouilla la rue et vit de loin sa sauveuse être traîné de force.

Il tenta de les rejoindre, mais fut rapidement séparé d’eux par la foule. Mais la plus peinée de cette séparation fut Ginny qui dut subir durant le reste de leur trajet, les remontrances extrêmement hypocrites de la mère de Justin sur leur imprudence.

oOoOoOo

Une centaine de plop de transplanage vinrent troubler le calme de la campagne anglaise et une foule de sorciers en plus ou moins bon état apparus et un brouhaha de voix se fit entendre.

— Non Philippe !

— Il s’est sacrifié pour qu’on puisse s’enfuir.

— Où on est ?

— Quand est-ce qu’on mange ?

Tous turent leurs reproches, lorsque Percy fendit la foule avec un air colérique, en laissant crépiter sa magie autour de lui. Cependant, même si aucun n’osa formuler ouvertement de critiques, tous regardèrent d’un regard sévère l’homme si jeune et pourtant déjà si impitoyable qui avait décidé d’abandonner la moitié des leurs, lorsque Vous-Savez-Qui avait franchi les portes du château avant qu’ils n’aient pu finir de préparer l’évacuation.

À ses côtés, se tenait Fred que Percy avait réintégré temporairement dans ses fonctions de garde du corps pour s’assurer qu’il ne se jetterait pas dans une bataille perdue d’avance à la moindre occasion. Inutile de dire que Fred n’avait pas manqué une occasion de lui faire savoir ce qu’il pensait de cette décision. Pendant qu’il gravissait le sentier sous les regards haineux, il se demandait ce qu’il avait fait pour mériter cela. Mais il n’en avait cure. Depuis la naissance des jumeaux il avait l’habitude d’être considéré comme le tyran à qui on reprochait de se montrer responsable et de prendre les décisions difficiles. Au début cela l’avait peiné, mais il avait su transformer cette peine en une ambition dévorante de monter à tous ce qu’il valait, qui l’avait mené vers le sommet. Arriver à la fin du sentier, il fut frappé par l’immense forteresse qui leur barrait l’horizon :

Il entendit alors la voix de Pétunia Dursley s’exclamer :

— La différence entre la demeure et la démesure : un ‘s’, celui de la survie.

Devant l’air interrogateur de Percy, qui venait de remarquer sa présence, elle expliqua :

— J’ai lu ça dans un magazine.

Il était surpris de voir les Dursley à ses côtés, mais ne commenta pas. Dans la confusion qu’avait été leur départ, il avait à peine remarqué que Fred l’avait momentanément quitté pour faire transplaner les parents de Potter. Il pensa alors que Fred avait bien grandi et qu’il devrait peut-être lui donner une seconde chance. Percy s’approcha du couple qui se tenait devant la herse fermée qui protégeait l’entrée du fort. Il s’approcha de l’homme qui tenait un enfant qui devait avoir 10 ans dans ses bras et lui demanda avec irritation :

— Docteur Housser, je croyais vous avoir demandé de nous trouver un refuge ?

— Il n’y a pas de meilleur refuge que fort Nott.

— Pardon, est ce que vous avez perdu la tête ? À moins que vous ayez finalement décidé de nous trahir au profit des mangemorts.

— J’ai suffisamment fréquenté les Nott pour savoir que les protections n’autoriseraient personne à y séjourner sans l’autorisation express de l’héritier des Nott et elles sont beaucoup trop puissantes pour être vaincu. Aucune chance que des mangemorts ne s’y trouvent.

— Sauf si Vous-savez-qui décide de briser ses protections pour s’en emparer. Est-ce qu’il faut que je vous rappelle de ce qu’il a fait à celles de Poudlard ?

Greg jeta un caillou dans un espace à travers la herse et tous purent le voir se faire réduire en poussière sans un bruit au moment où il franchit la grille.

— Je pense qu’il a mieux à faire que de s’emparer de s’emparer d’une forteresse perdue au milieu de nulle part. Les Écossais sont terrifiants, mais pas au point qu’il veuille remettre en service ce qu’il reste des forteresses du mur d’Hadrien.

— Et comment vous compter nous faire entrer ? Au cas où vous l’auriez oublié, on a envoyé l’hériter des Nott en Suisse et on ne peut pas attendre à découvert qu’il vienne nous ouvrir.

— Voyons, je suis le Dr Housser. Je me suis fait une spécialité d’aller là où mes patients ne veulent pas me voir.

Toujours en tenant l’enfant que Percy reconnaissait maintenant comme étant celui de la nouvelle compagne de Greg (Percy plaignait sincèrement la femme qui avait été assez folle pour accepter de l’épouser), Greg s’avança vers la fortification et se mit à la limite de se faire exterminer par les protections. Puis il commença une litanie et une succession de mouvement de baguette qui était assez impressionnante, mais que Percy perçu pour ce qu’ils étaient réellement grâce à ses ASPIC en rune et arithmancie : de l’esbroufe ridicule. Il s’apprêtait à vertement engueuler Greg pour les avoir menés dans une impasse, lorsque dans un grincement impressionnant les portes de la forteresse s’ouvrirent et que les survivants s’empressèrent de se réfugier à l’intérieur.

Percy remarqua alors que l’enfant avait un nez fort disgracieux.