Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Enquête à Azkaban

Un nouveau jour magnifique se levait pensa Voldemort en entendant les cris des suppliciés le réveiller. Un sourire mauvais aux lèvres, il se leva de l’antique lit à baldaquin de Poudlard qui constituait (avec une armoire à disparaître) le seul meuble de la pourtant spacieuse chambre des anciens appartements du ministère de la magie. Voldemort ne voulait pas perdre son temps avec des décorations inutiles.

Il fit signe à l’immense serpent qui dormait au pied de son lit de le suivre, alors qu’il marcha d’un pas lent jusqu’au balcon qui surplombait le hall du ministère. Ainsi, il pouvait commencer chacune de ses journées par observer les minuscules cafardes qui, de nuits comme de jours, travaillaient pour lui et au besoin, punir ceux qui, inconscient du regard de leur maître, manquait de diligence dans leur travail. C’est grâce à de petites actions de ce genre qu’il avait pu, malgré sa frêle apparence, inculquer petit à petit un sentiment d’oppression permanente, puis de terreur, et finalement d’obéissance aveugle au sein des nombreux fonctionnaires non marqués qu’il avait dû recruter en urgence.

Voldemort sourit à ce spectacle. C’était dorénavant une véritable fourmilière de serviteurs dévoués qui s’activait devant ses yeux. Ils étaient dorénavant assez nombreux pour qu’il n’impose plus directement son pouvoir à ses sujets. C’en serait bientôt fini de devoir jouer les sauveurs du monde sorcier devant ces petits nobliaux tous plus pitoyables les uns que les autres. Déjà, certains avaient vu les vents tourner et s’étaient empressés de venir réaffirmer leur soumission. Bien sûr, il y en aurait d’assez stupides ou idéalistes pour vouloir se rebeller. Cependant, il espérait que la rumeur de ce qui était arrivé à Edgard Guzman et aux autres dissidents se répandrait suffisamment vite pour les terroriser à la simple idée d’oser le défier. Malgré leur stupidité congénitale, le plus idiot de ses sujets comprendrait forcément un message aussi simple : quel que soit votre rang ou votre crime, vous n’échapperez pas au regard vengeur de Lord Voldemort.

Enfin, d’Harry Potter, pensa-t-il en riant presque. Grâce aux lettres de dénonciation que des voisins bienveillants lui envoyaient par centaine, il savait que dans le secret des têtes et des cœurs des sorciers anglais, Potter devenait le nouveau seigneur des ténèbres et reléguait Voldemort en seconde place.

Finalement, Ombrage, lui avait rendu service. Comment aurait-il fait sans un aussi bon ennemi pour justifier ses enlèvements, le climat de terreur et finalement les génuflexions ? D’un autre côté, sans elle, il n’aurait pas eu à faire tout ça pour prendre le contrôle du Royaume-Uni. Mais cela aurait été du gâchis. En plus de renforcer extrêmement lentement son noyau magique au prix d’une partie de l’espérance de vie des psalmodieurs, ce rituel était remarquablement distrayant.

Toc, toc, toc.

— Entrez ! Cracha Voldemort avec colère, lorsque des coups furent frappés à la porte. Il détestait qu’on l’interrompe dans ses pensées.

Immédiatement, Peter entra et se prosterna devant lui et se traîna comme un ver jusqu’à ses pieds, sur la moquette hors de prix. Cela calma Voldemort. Pour une raison qu’il ignorait depuis sa résurrection, la vue du rat le détendait.

— Monseigneur, pardon de vous déranger de si bon matin, mais il faut que je vous informe d’une nouvelle urgente.

— Si c’est une bonne nouvelle, parle, sinon tais-toi. Je ne veux pas que votre incompétence gâche cette admirable matinée.

Sur ses mots, il fit un geste négligent de la main, un autre corps crucifixié rejoignit le bûcher. Pour son plus grand plaisir, un immense cri raisonna dans tout le hall. Apparemment, celui-ci respirait encore. Puis il se demanda si en l’achevant, il n’avait pas fait une bonne action et se renfrogna.

— Monseigneur, je crains que cela ne puisse attendre…

— Silencio ! Et remercie Merlin, que je sois d’humeur clémente aujourd’hui. La prochaine fois qu’il te prendra l’envie de remettre en question mes ordres, tu iras les rejoindre. Menaça Voldemort en pointant du doigt les sorciers enchaînés qui chantaient la longue litanie d’amplification des pouvoirs que les roi-sorciers de Mésopotamie avaient imposé à leur clergé lorsqu’ils se faisaient passer pour des dieux.

Les yeux remplis de terreur, Peter tenta de s’incliner encore plus bas, mais ne parvint qu’à se cogner la tête par terre.

— Pitoyable. Ne reste pas planté là, imbécile et rends-toi utile. Contacte cette fouille merde de Rita Skeeter et demande-lui ce qu’elle a apprit sur Dumbledore. Il est temps qu’elle prouve que j’ai eu raison de l’épargner. Lui commanda Voldemort avec l’espoir d’avoir enfin des réponses à ses questions.

Voldemort ne s’était jamais intéressé au passé de son vieil ennemi. En fait, après sa mort, il avait tout fait pour l’oublier (lui et son dernier affront). Cependant, en découvrant les deux arches intactes au milieu des restes calcinés par le Feudeymon du département des mystères, il avait été forcé de revoir son jugement. En temps normal, il n’aurait même pas prêté attention à l’arche. Contrairement aux serdaigles, il ne s’intéressait aux savoirs et aux énigmes que lorsqu’elles pouvaient lui être utile et les recherches sur l’étrange magie qui entourait l’arche était bien trop théorique pour avoir une quelconque utilité avant la fin de cette guerre.

Cependant, lorsqu’il s’était approché, il avait immédiatement compris que ces arches étaient liées aux reliques de la mort. Ce jour-là, il avait bien failli passer de l’autre côté, sa magie aspirée par quelque chose dans l’horizon des évènements qui souhaitait revenir à tout prix, quitte à le détruire lui. Heureusement, la magie de l’arche était identique à celle des reliques et grâce à celle-ci, il avait pu la dompter. Depuis, comme s’il s’était mis à bouder, les voiles étaient devenus de simples bouts de tissus que plus rien n’animait. Il avait pensé naïvement que les reliques étaient les seuls artefacts utilisant cette magie si puissante et … dérangeante. Il s’était trompé et avait failli en payer lourdement le prix.

Il était dorénavant déterminé à en apprendre le plus possible sur ces choses, mais encore une fois Dumbledore s’était dressée sur sa route. Durant les dernières semaines précédant sa mort, le vieux sorcier avait méthodiquement fait récupérer tous les ouvrages parlants des trois frères. Le vieux fou savait quelque chose, qu’il ne voulait pas qu’il découvre. Cependant, il n’avait aucune envie de se pencher sur la longue succession de mièvrerie hypocrite qu’avait dû constituer sa vie et avait donc délégué la tâche à cette Rita Skeeter qui avait fait du si bon travail ces derniers mois pour discréditer ses ennemis.

Mais il chassa cela de ses pensées et sans accorder plus d’attention à Queudver, il se dirigea avec son serpent en direction de l’ascenseur privé qui le mènerait jusqu’au hall du ministère. Puis quelque chose lui revint en mémoire.

— Avant de partir, trouve Drago et dit lui qu’il peut venir nettoyer ma chambre et que si à mon retour, je ne trouve ne serait-ce qu’un grain de poussière, il passera de nouveau la nuit enfermée dans le placard.

— Bien maître. S’inclina Queudver une dernière fois.

Après une descente qui dura moins de deux secondes, les portes de l’ascenseur doré s’ouvrirent avec une sonnerie caractéristique. Immédiatement, tous cessèrent leur activité pour s’agenouiller devant lui. Il prêta à peine l’œil à ce spectacle devenu routinier et s’assit sur son trône. C’est alors qu’il le remarqua. La peur empuantissait l’atmosphère. Encore plus que d’habitude.

— Votre incompétence, n’a-t-elle donc aucune limite ? Qu’avez-vous encore fait pour me décevoir ?

Quelques minutes et explication plus tard.

— IMBÉCILE.AVADA KEDAVRA, vous valez à peine mieux que des sangs de bourbe. AVADA KEDAVRA !

Voldemort continua de les insulter et de jeter des avadas au hasard jusqu’à ce que le dernier mangemort ait quitté la salle en courant. Puis devant les prisonniers enchaînés qui était tellement terrorisé qu’ils en avaient arrêté leur psalmodie, il laissa éclater sa colère dans un déferlement de magie qui détruisit toutes les fenêtres du hall et lézarda certains murs dans un bruit effroyable qui fit craindre (ou espérer) aux pauvres hères piégés avec lui que l’endroit aller s’écrouler. La satisfaction de voir que la magie de son hôte avait bien progressé l’aida à se calmer. Sans un mot, il s’assit sur son trône. L’évasion de Constance, allez l’obliger à précipiter ses plans.

Mais cela était peut-être un mal pour un bien. Il aurait préféré avoir plus de troupes et une maîtrise complète de l’Angleterre avant de passer à l’étape suivante, mais c’était peut-être un signe qu’il perdait du temps dans de vaines précautions. Oui, il était temps qu’il passe enfin aux choses sérieuses.

oOoOoOoOo

— Quand est-ce qu’on arrive ? Demanda Justin.

— On serait arrivé plut tôt si tu n’avais pas vomi au-dessus de Liverpool.

— Si on ne faisait pas autant de virages aussi.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’ils longeaient la côte - à une vitesse de vol faramineuse - à la recherche de la sinistre forteresse d’Azkaban, sans prendre le temps de dormir. C’était la stratégie qu’ils avaient décidé d’adopter lorsque les sombrals avaient subitement perdu tout sens de l’orientation et s’étaient mis à tourner en rond de plus en plus nerveusement. Apparemment quelque chose dans les environs perturbait les animaux et les empêchait d’utiliser leur instinct de navigation pour les mener à destination. Ils s’étaient consolés en se disant qu’au moins cela voulait probablement dire qu’ils étaient au bon endroit.

Leurs recherches avaient été tellement longues que le soleil commençait doucement à poindre à l’horizon. Même si cela voulait dire qu’il serait plus dur de rester discret et qu’il devrait faire encore plus de détours pour éviter d’être remarqué par des moldus (ou d’éventuelle sentinelles), tous étaient tellement frigorifiés qu’ils ne pouvaient s’empêcher d’accueillir avec espoir les premiers rayons lumineux. Ils s’étaient attendus à avoir froid en volant aussi vite et s’étaient équipé en conséquence, mais depuis quelques kilomètres, c’était à une véritable tempête de glace qu’ils devaient faire face. Ils savaient que les températures de la mer du Nord n’étaient pas particulièrement agréables en cette fin d’été, mais jamais ils n’auraient cru devoir faire face à un climat aussi rude. Malgré tout, ils n’eurent que peu de compassion pour les prisonniers qui avaient été enfermés durant des années dans la terrible prison sans aucune protection contre le froid. Durant leur voyage et leur visite du ministère, ils avaient vu ce dont ils étaient capables. Il avait fallu beaucoup d’effort à Nott pour convaincre Justin qu’il ne pouvait pas tous les libérer sans donner l’alarme.

— Regardez ! S’exclama Blaise.

Tous regardèrent dans la direction pointée par Blaise et virent avec effroi le sommet d’une tour noir pointé au loin. Tout d’un coup, ils n’étaient plus aussi pressés d’en finir avec cette interminable nuit blanche. Sans avoir besoin de se consulter, ils tirèrent sur les rennes de leur sombral et les contraignirent à rester en vol stationnaire les uns à côté des autres.

— Bon, c’est quoi le plan demanda Justin ?

— Faites qu’elle ne dise pas qu’il faut qu’on rentre à l’intérieur. Faites qu’elles ne disent pas qu’il faut qu’on rentre à l’intérieur. Commença à égrener Blaise à voix haute.

— Il faut que JE rentre à l’intérieur. Vous, vous pouvez m’attendre à l’extérieur et faire le guet. Rectifia Constance.

— Excellent plan. Approuva immédiatement Blaise

— Excellent, si on veut avoir fait tout ça pour rien. Contra Nott. Il n’est pas aussi simple de s’infiltrer à l’intérieur d’Azkaban. D’ailleurs qu’est-ce que vous espérez y trouver exactement ?

— Je dois impérativement savoir ce qui s’y passe. D’après le ministère de la magie, c’est là que les mangemorts envoient tous leurs opposants. Je dois découvrir ce qui leur arrive.

— C’est tout !? Vous nous avez fait parcourir la moitié du pays uniquement pour savoir ce que cela fait d’être exposés aux détraqueurs !? Si on n’avait pas autant besoin de vous vivante, je me chargerais moi-même de vous en donner un aperçu. La vilipenda Nott en se retournant.

— Théo !

— Je suis en mesure de me défendre monsieur Finch-Fletchey. Quant à vous, jeune homme, je vous prie de surveiller vos manières. Le voyage a beau avoir été épuisant ce n’est pas une raison pour se comporter de la sorte. Que diraient vos parents, s’ils vous voyaient vous comporter de la sorte ?

En voyant les regards d’effroi des deux autres elle comprit qu’elle venait de dire quelque chose qui ne fallait pas et commença à prendre peur. Elle aurait peut-être dû attendre de ne plus être à 400 mètres au-dessus de l’océan déchaîné pour admonester le conducteur de sa frêle monture. Mais contre toute attente, il hurla de rire. C’était un rire froid qui ressemblait davantage à un cri de douleur qu’à une expression de joie. Une fois calmé, il se tourna vers elle avec de nouveau un regard sans expression d’où tout émotion avait été gommé :

— De toute évidence, je suis trop fatigué pour continuer. Trouvons un endroit sûr pour nous reposer puis vous nous expliquerez ce que vous êtes venus chercher dans ce trou à rat, afin que nous élaborerions un plan. Mais je vous préviens que si vous ne nous fournissez pas une bonne raison de risquer notre peau, je vous…

Mais la fin de sa phrase fut remplacée par un frisson de froid et un sentiment de malaise l’envahit. Il regarda le ciel et eu l’impression que le soleil avait inversé sa course. Le monde redevenait sombre et c’était comme si plus aucune lumière n’allait jamais percer les nuages noirs qui obscurcissaient peu à peu sa vison. Tout d’un coup, Nott se mit à repenser à l’enterrement de sa mère puis à revivre l’événement. Comme à l’époque, il avait l’impression que toute joie l’avait déserté et qu’il ne pourrait plus jamais sourire.

C’est là que Justin cria :

— Détraqueur !!

Sans l’attendre Justin et Blaise lancèrent leur sombral à pleine vitesse en direction des côtes. Grâce à un petit coup dans le dos de Constance, il reprit ses esprits et fonça dans leur direction. Il ne mit pas longtemps à les rattraper, mais à sa plus grande horreur, il comprit que les mangeurs d’âme leur avaient tendu un piège. Devant eux se tenait un mur de détraqueurs qui, malgré les impressionnantes manœuvres aériennes de leur sombral, se refermait petit à petit sur eux. Les premières créatures qu’ils avaient rencontrées n’étaient que des rabatteurs chargés de les mener vers leur perte. Nott ne savait pas que les détraqueurs étaient si intelligents, mais il avait lu que plus ils absorbaient d’âmes plus leur intelligence augmentait. Nott n’osait pas réfléchir à ce que cela impliquait et sortit sa baguette et hurla sans trop y croire :

— Exptecto patronum.

Une faible brume sortit de sa baguette. Malgré tous les efforts de son père, Nott n’avait jamais été capable de produire mieux. Cependant en concentrant le sort sur une partie du dispositif des détraqueurs, il put à force de répétition percée un trou dans leur défense où les sombral s’engouffrèrent sans attendre les ordres de leurs cavaliers. Après quelques secondes qui parurent une éternité, ils aperçurent enfin la cote. Et c’est là que l’enfer se déchaîna.

Tout d’un coup, ils se retrouvèrent au milieu d’une pluie de sorts venant de la plage de galets. La plupart les manquèrent, mais certains touchèrent les ailes de leur sombral qui perdirent de l’altitude à grande vitesse. Pendant toute la descente, Nott eut l’impression d’avoir l’esprit rempli de coton. Il savait qu’il aurait dû faire quelque chose, mais son esprit pas encore remis de sa rencontre avec les détraqueur et d’une nuit blanche de vol et d’angoisse était comme engourdit. Il ne devait qu’au conditionnement opéré par les entraînements de son père de ne pas s’évanouir au moment de l’impact. Mais cela aurait peut-être mieux valu, pensa-t-il en voyant une les mangeurs d’âme les rattraper rapidement et les encercler.

Il répéta en boucle la formule du patronus et une mince couche de brume blanchâtre les recouvrit, mais les créatures n’eurent aucun mal à la briser et il commença à entendre la douce voix de sa mère lui demander de lui pardonner. Il savait ce qui arriverait ensuite alors il ferma les yeux et hurla de toutes ses forces :

— Exptecto patronum.

Mais rien ne se produit. Il répéta avec de plus en plus de désespoir la formule, bientôt suivit par Blaise, Justin et Constance, mais très vite tous s’évanouir et il revit sa mère prendre ...

— NON ! Hurla-t-il en lançant un sortilège cuisant sur sa cuisse.

La douleur lui fit rependre ses esprits un bref instant. Suffisamment longtemps pour voir un détraqueur soulever Justin et l’approcher lentement de sa bouche. Tout d’un coup, le visage souriant de Blaise, Justin et même d’Harry s’imposa à son esprit (un Harry dépourvu du regard cruel qui défigurait actuellement ses traits)

— Expecto patronum.

Cette fois, ce fut un gigantesque blaireau qui sortit de sa baguette et chargea la centaine de détraqueur. Chancelant sur ses jambes, Nott se rapprocha de Justin et constata avec soulagement que le détraqueur ne lui avait rien fait. Cependant, il ne pouvait pas rester ici. Il tenta de soulever son ami, mais ne parvint qu’à s’écrouler par terre. C’est à ce moment-là qu’une main-forte la tira sur ses deux pieds.

— Laisse, je m’en occupe.

L’inconnu à qui appartenait cette voix prix Justin dans ses bras et ordonna de le suivre. Malgré sa méfiance Nott trouva suffisamment de force pour le suivre jusqu’à une cabane de berger perdu dans la lande ou il put enfin s’écrouler de fatigue.

oOoOoOoOoOo

Le soleil fut haut dans le ciel, lorsque Justin fut réveillé par une odeur de chocolat chaud.

— Bois gamin. C’est sans doute de la fumisterie, mais les gens du coin disent que ça éloigne les esprits des naufragés. Lui dit un homme d’une trentaine d’année avec une longue barbe sale, assis à cote de lui.

— Les quoi ? Demanda Justin lorsque le chocolat chaud eu fini de les requinquer.

— C’est une légende locale que se racontent les pécheurs.

L’homme se racla la gorge et récita avec une voix grave :

_Près du pique du naufragé couvert en permanence de brouillard même en plein soleil de midi, on aperçoit parfois sortir de la brume des âmes en peine cherchant à voler l’âme des marins trop curieux. La légende raconte que lors des grands moments de fêtes, les fantômes attirés par l’explosion de vie se traînent jusqu’à la cote pour s’accaparer les bons sentiments dans une tentative vaine de retrouver leur vie perdue. Pour se libérer de leur envoûtement, l’amour de ses proches et une bonne dose de chocolat serait nécessaire.

Pendant que le trentenaire au regard bourru lui racontait son histoire, Justin obtempéra et bu son chocolat chaud. Théodore l’aurait sans doute assassiné d’être aussi peu méfiant, mais un coup d’œil lui apprit que son ami (encore endormi sur une paillasse improvisée à côté de Blaise et Constance) n’était pas en état de lui faire des reproches. Il ne savait pas ce qui s’était passé après que les détraqueur les ait encerclés, mais de toute évidence l’homme les avait recueillis et protégé, alors qu’il était dans un sale état.

— Qui êtes-vous ? Demanda Justin.

— Je suis Tom Hunter, détective privé spécialisé dans les phénomènes paranormaux. Dit-il en lui tendant une carte, avec un numéro de téléphone et un logo ressemblant à un détective pourchassant un fantôme.

— Cool ! Ne put s’empêcher de s’exclamer Justin. Moi, c’est Justin Finch Fletchey.

— Enchanté Justin. Maintenant, si tu es suffisamment remis, j’aimerais te poser quelques questions ?

Par réflexe, Justin se tendit, ce qui n’échappa pas à l’œil expert de Tom Hunter.

— Apparemment, on a deux trois choses à se reprocher. Mais crois-moi, je pourchasse des poissons bien plus gros que toi et tes copains. À moins que vous ayez quelque chose à voir avec les disparitions ? Demanda-t-il d’un ais faussement détendu. Tout d’un coup, Justin remarqua le flingue à sa ceinture et se demanda où était sa baguette.

— Des disparitions ? Quelles disparitions ?

— Ne joue pas au con avec moi. Tous les villages aux alentours ont été vidés de leurs habitants et la fille de mon client a disparu pendant ses vacances avec des amis dans la région.

— Drôle d’endroit pour des vacances.

— Ne change pas de sujet. Pourquoi tes petits copains enlèvent-ils tous ces gens ? Qu’est-ce que vous trafiquer ?

— Quels copains ?

Ah oui, et ça c’est quoi ? Dit-il en brandissant leur baguette magique. Par réflexe, Justin tenta d’attraper la sienne, mais l’homme la mit hors de sa portée. Justin comprit qu’il venait de commettre une erreur. Il profita du silence gênant qui s’installa entre eux pour réfléchir. L’homme les avait aidés et il en savait déjà beaucoup. Qu’elle mal y aurait-il à lui dire la vérité. De toute façon, il n’avait jamais été un grand fan de la loi du secret magique.

— Oui on est des sorciers, mais on n’a rien à voir avec les sbires du seigneur des ténèbres. Si vous surveillez la zone, vous avez bien dû voir qu’ils nous ont attaqués.

— Le seigneur des ténèbres !? Il y a un lien avec Harry Potter ?

Justin répondit sans réfléchir :

— Harry n’a rien à voir avec le seigneur des ténèbres. Jamais il ne ferait de mal à qui que ce soit. Le seigneur des ténèbres le possède. Attendez comment vous connaissez Harry ? Vous n’êtes pas un moldu ?

— C’est une longue histoire. Mais disons que grâce à lui, ma hiérarchie a enfin eu une excuse en béton pour me virer de la police.

— Oh ! Je suis désolé.

— Y a pas de raison. Déjà, c’est normal que j’assume mes conneries. Mais surtout ça a été une chance. Je n’étais pas fait pour le travail de policier. Dans ce boulot, je me sens réellement utile. Enfin, quand j’en trouve du boulot. Mais ne détourne pas la conversation. Si vous n’êtes pas avec eux, qu’est-ce que vous êtes venue faire ici ?

Justin hésita avant de répondre :

— Qu’est-ce qui me dit que vous ne faites pas semblant d’être un moldu pour qu’on vous raconte tout ?

— On n’est pas dans un roman à deux balles ici. Personne n’utilise des stratagèmes aussi compliqués.

— Vous ne savez pas de quoi le seigneur des ténèbres est capable. Depuis qu’il est revenu, tout le monde se méfie de tout le monde, les familles s’entre-déchirent, plus personne ne sait qu’elle est la vérité, ni même s’il y en a une.

— Si ma courte expérience m’a appris quelque chose, c’est que la vérité est ailleurs.

— Ça, c’est X-Files. Répondit Justin avec un sourire.

— Piégé. Pour ma défense, je n'aurais pas cru que les sorciers connaissaient X-files.

— Ils ne regardent pas. En fait, la plupart ne savent même pas ce qu’est une télé.

Justin allait continuer, mais se figea quelques secondes avant de dire :

— Je sais ce que vous faites. Vous essayez de créer un sentiment de confiance et de familiarités pour me tirer les vers du nez. Ma mère fait pareil, lorsqu’elle dîne avec des politiques.

— Peut-être bien. Ça marche ?

— Oui. Si je suis sûr d’une chose, c’est qu’aucun des serviteurs du seigneur des ténèbres ne connaît X-files. On est venue pour la même raison que vous : découvrir ce qui se passe ici.

— Vous n’êtes pas un peu jeune pour jouer les détectives ? Où sont vos parents ? Et qui est cette femme ? L’inonda de question Tom avec une avidité maladive maintenant que Justin semblait disposer à parler.

— Théo va me tuer lorsqu’il saura que j’ai tout balancé à un inconnu.

— Et il aura raison. Veuillez poursuivre, je vous prie. Répondit Tom en lui donnant une immense barre de chocolat, en guise de corruptions. Justin prit quelques minutes pour réfléchir à comment expliquer la situation à un moldu.

— Nos parents se sont enfuis à l’étranger juste avant que le seigneur des ténèbres ne prenne le pouvoir, mais nous, on est resté coincé ici et le seul moyen qu’on a de les rejoindre, c’est que ce qui reste du ministère nous donne un des portoloins créés avant que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ne bloque toute entrée et sortie de l’île.

— C’est à cause des sorciers qu’on ne peut plus sortir du Royaume-Unis, depuis les attentats du 11 août !? Attends, c’est vous les attentats du 11 août ?

Justin acquiesça.

— Seigneur ! Après un moment de silence, Tom demanda : donc si je devine cette femme est un passeur payé par vos parents pour vous faire fuir le pays en passant par une zone peu surveillée de la mer du Nord sur ces chevaux ailés de cauchemars ?

— Vous avez vu nos sombrales ?

— Oui bien sûr. C’est difficile de les louper. Avant que tu ne demandes, après que vous vous fûtes évanoui des hommes portant une robe noire et avec des masques blancs sont venues inspecter la zone et les ont pris. Je ne sais pas où ils les ont emmenées et je n’ai aucune envie de leur demander.

Justin profita des explications de l’homme pour décider si cela valait le coup de corriger la version proposée par le moldu. Les serpentard avait une mauvaise influence sur lui, décida-t-il avant de désigner Constance en expliquant :

— Constance n’est pas une passeuse, mais une représentante de la fédération magique internationale envoyée pour enquêter sur ce qui se passe ici. Le seigneur des ténèbres l’a capturé dès son arrivée et emprisonné à Londres. Lorsqu’on l’a appris, Théodore y a vu une bonne opportunité de quitter le pays. Enfin ça, c’est ce qu’il dit. Enfin bref, on a emprunté des sombrals à Poudlard et on est parti à Londres, pour la libérer en espérant qu’on pourrait l’accompagner en Suisse et ensuite rejoindre nos parents en France. On a eu un gros coup de bol qui nous a permis de la libérer sans prendre de risque, mais elle refuse de quitter le pays tant qu’elle n’aura pas suffisamment de preuves pour obliger la fédération à intervenir. Du coup, on a décidé de lui servir de guide. On ne sait pas pourquoi, mais elle a insisté pour qu’on l’emmène ici.

— Je n’ai pas tout compris à ton histoire, mais je pense savoir ce qu’elle espère trouver ici. Tu dis qu’elle est là pour mettre un terme à tout ça.

— Dans l’idéal oui. Répondit Justin avec nervosité.

— Alors il n’y a pas de temps à perdre. S exclama Tom Hunter.

Devant le regard ébahi de Justin, l’homme se leva et jeta un énorme seau d’eau sur Constance qui continua à dormir d’un sommeil de plomb.

— Merde, tu ne connaîtrais pas un sort pour réveiller quelqu’un à qui on a filé une dose massive de somnifères, par hasard. Demanda Tom Hunter.

— Il me faut ma baguette. Dit Justin en lorgnant sur la poche de son veston où il avait rangé leurs baguettes.

— Elles sont dans le coffre dehors à côté de l’arrosoir.

— Hein !? S’exclama sans la moindre élégance Justin.

— Si j’avais été assez stupide pour garder vos baguettes à portée de main, alors que je ne savais pas dans quels camps vous étiez, ça fait longtemps que les zigotos là-dehors m’auraient capturé.

oOoOoOoOo

C’est épuisé que 2 jours plus tard, Théodore, Blaise, Justin et Constance arrivèrent en vue de Poudlard dans la voiture que Tom Hunter leur avait prêtée. Ce n’est pas que le voyage était long entre Poudlard et Azkaban, mais que Justin avait eu beaucoup de mal à comprendre comment fonctionnait la boite de vitesse de l’antiquité que leur avait prêté Tom et qu’il n’avait compris que trop tard que l’aiguille qui n’arrêtait pas de descendre était la jauge d’essence. Sans compter qu’il avait dû s’arrêter régulièrement pour permettre aux trois sorciers de vomir en pestant contre les moldus et leurs inventions diaboliques. Bref, le seul point positif qu’il retiendrait de ce voyage de retour était qu’il était passé inaperçu en voyageant comme des moldus (à l’exception de quelques policières moldues qu’un sort de confusion bien placé convainquit qu’il avait l’âge de conduire).

Cependant, malgré la joie qui s’empara d’eux à la perspective de la fin de ce voyage et du retour à la sécurité, tout le monde était d’humeur sombre. Le contenu de la mallette de Constance occupait trop leur esprit pour qu’il puisse se réjouir. Après les avoir réveillées, Tom leur avait expliqué tout ce qu’il savait. Pendant un après-midi entier, il leur avait montré les photos de moldu des alentours embarqués de force dans des trains à destination du port le plus proche d’Azkaban, des villages désertés et surtout le témoignage d’une fillette de 8 ans qui était parvenue à s’enfuir de la forteresse que Tom Hunter avait retrouvée à moitié noyée sur la cote.

Blaise et Théodore ne voulaient pas y croire. Blaise prétendait que jamais des sorciers ne s’abaisseraient à ça. Et Justin l’aurait sans doute appuyé si à l’école, il n’avait pas vu des images des camps de concentration magique. Des images qui ressemblaient curieusement à ce qu’était devenue d’Azkaban.

Quand un nouveau groupe de prisonnier était amené sur l’île, les anciens prisonniers (dont toute volonté de résistance avait été anéantie par la présence constante des détraqueur) étaient embrassés, puis les nouveaux prisonniers étaient forcés de déplacer les centaines de corps dans un immense entrepôt maintenu frigorifié par la seule présence des mangeurs d’âme qui y absorbait toute trace de chaleur. Là, devant leurs yeux horrifiés s’étalaient des milliers de corps de tout âge qui, ils le comprenaient, étaient leurs prédécesseurs des jours passés. Néanmoins cette vision, bien loin de les révolter, terminait de détruire le maigre espoir que les détraqueurs n’avaient pas encore consumé. C’est ensuite docile, que la plupart regagnaient les cages maintenant vides pour que les détraqueurs puissent s’y nourrir en attendant la prochaine livraison.

Cela aurait dû être le sort de la fillette, mais le lendemain (ou plutôt ce que la fillette pensait être le lendemain, étant donné qu’elle avait perdu toute notion du temps dans la cellule où elle avait été enfermée), une grande nervosité s’empara des créatures de l’ombre qui se mirent à voler dans tous les sens de manière désordonnée. Puis elle fut prise d’un étrange malaise. Une sensation encore pire que celle provoquée par la présence des détraqueurs s’empara d’elle. Un malaise profond qui n’était pas une sensation heureuse et que les détraqueurs ne purent lui prendre. Elle ignorait pourquoi elle était la seule prisonnière à l’avoir ressenti (Tom avait proposé qu’elle était une voyante et Constance qu’elle était une sorcière née-moldu), mais toujours est-il que la première chose qu’elle entendit en recouvrant ses esprits fut un rire dément.

Dans les films ou les jeux vidéo, elle avait toujours trouvé drôles les rires de savant fou, mais en cet instant elle ne put imaginer de son plus terrifiant. Puis la sensation de malaise cessa et pendant un temps tout sembla calme, immobile. Même les détraqueur restaient statiques et semblaient perturbé par ceux à quoi il venait d’assister. Puis de gigantesques portes s’ouvrirent et une foule en sortit en marchant lentement en directions des docks. Elle ne comprit pas tout de suite pourquoi, mais en les voyant, elle fut prise d’une peur viscérale qui allait au-delà de tout ce qu’elle avait connu. Une peur primaire qui trouvait son origine dans ses instincts les plus profonds. Puis, parmi la foule, elle reconnut un visage qu’elle connaissait. C’était l’instituteur de son frère qui vivait dans un village voisin dont elle n’avait plus eu de nouvelle depuis une semaine. Elle l’apostropha, mais il l’ignora. Lorsqu’il passa devant sa cellule, elle parvint à attraper son long manteau qui aurait dû être hors de propos en plein été. Et enfin, son regard se tourna vers elle. Un regard vide de toute vie. Ce n’était plus l’homme qu’elle avait connu. Plus un homme du tout.

Toute pensée cohérente avait déserté le cerveau de la fillette. Tout ce qu’elle voulait, c'était s’échapper d’ici. C’est alors que la porte s’ouvrit sans qu’elle ne comprenne pourquoi (ce qui accrédita la thèse de Constance). Une fois libérée, elle courut sans arrêter dans la direction opposée au mort-vivant. Elle passa devant l’immense entrepôt désormais vide puis obliqua jusqu’à sortir de la forteresse par une porte qui devait servir autrefois à emmener les prisonniers en promenade. Elle longea la côte en tremblant jusqu’à glisser sur le rebord de la falaise. Après elle ne se souvenait plus de rien, si ce n’est qu’elle avait nagé jusqu’à l’épuisement dans une direction prise au hasard.

La conclusion était simple et pourtant totalement invraisemblable. Voldemort avait commencé à exterminer tous les moldus des environs pour se créer des inferis. Théodore n’avait pas de mal à croire que les mangemorts se livraient à de pareilles atrocités. Il était même certain qu’ils le faisaient avec une joie sans borne. En revanche, il tenait à souligner qu’il était absurde de penser que quiconque puisse créer autant d’inferis. Ce n’était pas une question de puissance magique, mais de force d’âme. Pour ranimer un corps, le sorcier noir devait lui insuffler une partie de sa propre essence vitale (ou celui d’un sacrifice, mais les inferius ainsi créés se retournaient bien souvent contre leur créateur). Si vraiment le seigneur des ténèbres avait acquis de telles capacités, alors il était plus proche d’un dieu que d’un homme et jamais personne ne pourrait le battre songea Théodore.

Mais il ne voulut pas trop s’étendre en présence de Constance. D’abord, car il n’avait aucune certitude sur ce qu’il s’était vraiment passé, mais aussi parce qu’il avait peur que s’il lui expliquait d’où lui venaient ses connaissances sur la création d’inferis, elle refuse de l’emmener avec elle en Europe (malgré tout ce qu’ils avaient fait pour elle). Nott était habitué à être jugé avant tout sur son nom. Ou plutôt sur celui de son père.

Quoi qu’il en soit, à leur grand soulagement, Constance décréta qu’elle avait tout ce qui lui fallait comme preuve et qu’il n’était pas nécessaire d’aller à Azkaban (ou ailleurs) pour en trouver davantage. Ils partirent donc dans la nuit avec l’unique moyen de transport de Tom (qui insista pour rester). Apparemment un groupe de résistants moldus ayant échappé aux rafles s’était formé dans le but d’essayer de ralentir le plus possible les mangemort ou de trouver un moyen d’alerter les autorités moldus. Pour le moment ils avaient juste réussi à se faire passer pour des fous ou à passer à deux doigts de se faire capturer par les mangemorts, mais ce n’étaient pas une raison pour abandonner. Et puis son client avait payé d’avance et il n’avait toujours pas trouvé sa fille, précisa Tom comme si cela avait encore de l’importance.

C’est l’esprit comme pris dans un brouillard de fatigue (et d’autres sentiment moins agréables) qu’ils suivirent les gardes de la frontière de l’enclave qui les emmenèrent jusqu’à Poudlard, ou ils furent accueillis comme des héros, d’abord par Percy, puis par une Ombrage dont le sourire carnassier ne faisait que s’agrandir au fur et à mesure que Constance lui déroulait le récit de leur macabre découverte. C’est excité comme une enfant à qui on venait d’offrir un éclair de feu pour Noël qu’elle fit de longues arabesques avec sa baguette pour ouvrir un immense coffre-fort caché derrière un meuble de son bureau d’où elle sortit une boite de conserve. Elle la tendit à Constance en criant presque qu’elle devait immédiatement aller tout raconter à la fédération. C’était pour ce moment-là que malgré leur fatigue évidente et le peu de sympathie qu’il avait pour Ombrage, les 3 adolescents avaient tenu à assister à cette rencontre.

Constance tint sa promesse et insista pour que Théodore, Justin et Blaise l’accompagnent. Ce qu’Ombrage accepta sans rechigner. Elle se moquait bien du sort des adolescents et en ce qui la concernait, Constance pouvait bien lui prendre n’importe lesquelles des pique-assiettes qui avaient emménagé aux abords de son ministère dans l’espoir d’obtenir un peu de protection.

En revanche, elle fut plus désappointée lorsque Percy Weasley refusa une promotion bien méritée qui aurait fait de lui le numéro deux du ministère. À la place, il demanda à ce que sa sœur et son frère puissent partir avec constance en Europe. Ombrage hésita quelques secondes avant de lui accorder son souhait. Le jeune homme de noble ligné avait prouvé être un bourreau de travail infatigable extrêmement compétent et doté d’un sens de l’éthique irréprochable. Trop irréprochable. Il était l’un de ses rares proches collaborateurs sur lequel elle n’avait aucun moyen de pression et son ascension éclair au sein du ministère l’inquiétait. Même un aveugle aurait vu une menace dans de telles capacités associées à un nom si prestigieux. Comme pour tous les Weasley un tant soit peu ambitieux, son indéfectible loyauté à sa famille était sa seule faiblesse et en conséquence elle voulait garder sous sa coupe ses proches les plus influençables. Néanmoins, elle n’avait aucun argument valable pour lui refuser cette faveur et ce crotale avait bien fait attention de formuler sa requête en présence de cette petite sotte envoyée par la fédération. Vaincue, elle accepta.

Une demi-heure plus tard, après avoir fait leur adieu aux Dursley et à Dobby (qui préférait rester dans l’espoir de pouvoir aider Harry et qu’Ombrage voulait garder pour avoir une monnaie d’échange) c’est avec un immense soulagement que Théodore, Justin, Constance et Blaise se collèrent contre une Ginny furieuse qu’on l’écarte de force. Ils s’apprêtaient à toucher la boite de conserve qui les enverrait loin de ce cauchemar lorsque la voix de Percy les interrompit.

— Attendez, vous oubliez Fred.

Ce dernier qui avait tenu à les accompagner pour leur dire au revoir (et surtout pour s’assurer que Ginny s’en aille), répondit avec un petit sourire :

— Tu ne peux pas m’obliger à partir. Depuis la semaine dernière, je suis majeur.

Percy devint rouge comme une pivoine et lui hurla dessus d’un ton outré.

— Je me fous de ce que dit cette loi idiote. Tu as 16 ans, tu es mineur.

— Si lui il reste, alors moi aussi. Dit Ginny.

— Non toi tu t’en vas. Dirent les deux frères de manière synchronisée.

— Écoute Percy, c’est trop tard. Je me suis déjà engagé dans la milice.

— Tu as fait quoi. Tu aurais pu m'en parler avant ?

— Mais je t’en ai parlé. Et tu m’as toujours envoyé bouler.

— Ne me dit pas qu’ils ont accepté d’engager quelqu’un d’aussi jeune ?

— Tu sais aussi bien que moi que si Ombrage a abaissé l’âge de la majorité, c’est pour pouvoir recruter plus facilement. Et je ne suis pas le seul. Il y a plein de gens de mon année qui se sont engagés. De toute façon vu que les cours ne reprennent pas et que les tickets de rationnement sont de moins en moins suffisants qu’est-ce qu’on peut faire d’autres ?

— Je vais immédiatement voir Ombrage et la forcer à m’écouter. Poudlard est une école pas un camp d’entraînement pour enfant-soldat. Et toi, tu ne perds rien pour attendre.

Percy s’en alla furieux pendant que Fred s’assurait que Ginny s’en aille bien avec leur groupe.

Finalement, ils touchèrent une boite de conserve en fermant les yeux. Lorsqu’ils les rouvrirent, ils ne purent s’empêcher de tomber à genoux devant les magnifiques paysages montagneux de Genève. Un poids qu’il n’avait pas eu conscience de porter disparu de leur épaule.

oOoOoOo

Note de l’auteur : Un jour, j’espère avoir l’inspiration et le temps pour écrire un hors-série sur les enquêtes fantastiques de Tom Hunter. Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup le mettre en scène, mais j’adore ce personnage. Mais si je l’écris, ce sera dans un long moment. J’ai déjà une liste longue comme le bras de projet dans lesquelles je veux me lancer une fois cette fic terminée.