Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Dobby
Dire que pendant 5 minutes, il avait apprécié d’être dans cette école de cinglés. Cependant, dès qu’il avait posé le pied par terre, il s’était pris un déluge de sermons sur l’importance des règles de sécurité de la part de Madame Bibine, puis de sa directrice de maison, puis de Cédric (qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire à celui-là ? Il n’était pas sa mère). À quoi ça sert de nous apprendre à voler si on n’a jamais le droit de le faire ?
D’accord, il avait peut-être été un peu vite et un peu haut. Et c’est vrai que les couloirs ne sont peut-être pas le meilleur endroit pour faire une course de balais. Mais ce n’était pas une raison pour être aussi sévères.
Heureusement qu’il y avait eu Jenny et Lucas pour le soutenir et tempêter avec lui contre cette injustice (et pour aller s’amuser en secret avec lui sur le terrain de Quidditch lorsqu’il était vide). Les autres Poufsouffle de première année, ces traîtres s’étaient bien entendus rangés du côté de Cédric. Et dire que l’on vantait la loyauté des Poufsouffle.
Franchement, qu’elle blague. Si la sécurité était vraiment aussi importante pour eux, il limiterait aussi l’usage des baguettes et il apprendrait aux escaliers à rester en place. Quelque part, il savait qu’il était de mauvaise foi et qu’il aurait effectivement pu se rompre le cou.
Cependant, il faudrait attendre qu’il ait fini ce qu’il espérait être sa dernière retenue de toute sa scolarité pour qu’il envisage de l’admettre. Retenue qu’il devait faire encore une fois sur la supervision d’un Rusard qui le haïssait depuis leur dernière conversation.
Pourtant, il en avait rien à foutre qu’il soit un cracmol. Avant ce fameux jour il ne savait même pas que ça existait. Mais cet asocial psychorigide de concierge n’avait rien voulu entendre. D’un autre côté, c’est vrai que cela n’avait pas été très intelligent de sa part de dire que vu la taille du château, seule une personne avec des pouvoirs magiques pouvait le nettoyer et que c’était donc débile de la part de Dumbledore de lui confier le poste.
Après-coup, il se dit qu’il ne devait pas y avoir beaucoup de postes qu’un cracmol puisse faire dans la société sorcière. Et pas beaucoup d’endroits où vivre. Les quelques endroits qu’il avait vu du monde sorcier nécessitait une baguette pour s’y rendre. Rusard ne devait avoir d’autres choix que d’accepter ce travail ou de s’exiler dans le monde moldus. Et bien entendu, Rusard avait compris qu’Harry voulait le faire virer.
Il fallait vraiment qu’il apprenne à fermer sa gueule. Ou au minimum à réfléchir avant de parler. En tout cas tant qu’il était dans le monde sorcier. Dans le monde moldu les gens sont beaucoup moins susceptibles. Faut dire que l’Angleterre moldu ne sort pas d’une guerre civile, lutte activement contre le racisme et essaye d’intégrer les handicapés.
Bref, Harry se contentait de ruminer ses pensées en frottant, en silence le sol de la salle de classe que Rusard lui avait confié, pour ne pas donner au concierge une raison de le réprimander.
Après une heure à frotter ainsi le sol à quatre pattes son dos le faisait souffrir. Il geint mentalement que dans l’Angleterre moldu on avait supprimé depuis longtemps ce genre de punition archaïque. Cependant il continua sa tâche, lorsqu’un obstacle inattendu bloqua la brosse que Rusard lui avait donnée.
Harry se retint de pousser un cri, mais il s'en fallut de peu. Une créature venait d’apparaître devant lui et le fixait de ses yeux globuleux.
La petite créature avait de grandes oreilles semblables à celles d'une chauve-souris, et des yeux verts globuleux de la taille d'une balle de tennis.
— Heu... Bonjour, dit Harry, pas très à l'aise.
— Harry Potter, dit la créature d'une petite voix aiguë. Oh, Monsieur, il y a si longtemps que Dobby rêvait de faire votre connaissance… C'est un si grand honneur...
— M... merci, répondit Harry
Il aurait eu envie de demander « Qu'est-ce que vous êtes, exactement ? », mais il eut peur d'être impoli et demanda plutôt :
— Qui êtes-vous ?
— Dobby, Monsieur. Dobby, rien de plus. Dobby l'elfe de maison, répondit la créature.
— Je suis enchanté de faire votre connaissance, croyez-le bien, s'empressa d'ajouter Harry, mais je me demande... quel est le... motif de votre présence ?
— Eh bien, voilà, Monsieur, répondit l'elfe avec gravité. Dobby est venu vous dire... Ah, c'est très difficile, Monsieur... Dobby se demande par où commencer...
— Asseyez-vous donc, dit poliment Harry en montrant une chaise inutilisée depuis des lustres de cette salle de classe abandonnée.
Horrifié, il vit alors l'elfe éclater en sanglots. Des sanglots particulièrement bruyants.
— Ass... asseyez-vous ! gémit la créature. Jamais... au grand jamais...
Harry eut peur que les cris de la créature ne fassent venir Rusard.
— Je suis désolé, murmura-t-il, je ne voulais pas vous offenser...
— Offenser Dobby ! sanglota l'elfe. Jamais encore un sorcier n'avait demandé à Dobby de s'asseoir... comme un égal…
Harry essaya de l'inciter au silence tout en s'efforçant de le réconforter. Il resta là à hoqueter. Il avait l'air d'une grosse poupée repoussante de laideur. Enfin, l'elfe parvint à se calmer et fixa Harry de ses grands yeux humides avec une expression d'adoration.
— Les sorciers que vous fréquentez ne doivent pas être très aimables, plaisanta Harry en espérant l'égayer.
Dobby hocha la tête. Puis, sans prévenir, il se leva d'un bond et se cogna violemment la tête contre le mur en criant : « Méchant Dobby ! Méchant Dobby ! »
— Arrêtez ! Qu'est-ce que vous faites ? Chuchota Harry en se précipitant pour ramener Dobby sur la chaise.
— Il fallait que Dobby se punisse, Monsieur, dit l'elfe qui s'était mis à loucher légèrement. Dobby a failli dire du mal de sa famille...
— Votre famille ?
— Dobby est au service d'une famille de sorciers, Monsieur... Dobby est un elfe de maison qui doit servir à tout jamais la même maison et la même famille.
— Et ils savent que vous êtes ici ? Demanda Harry avec curiosité. Dobby frissonna.
— Oh, non, Monsieur, non... Dobby va devoir se punir très sévèrement pour être venu vous voir, Monsieur. Dobby devra se pincer les oreilles dans la porte du four pour avoir fait une chose pareille. S'ils l'apprenaient, Monsieur...
— Mais ils vont s'en apercevoir si vous vous pincez les oreilles dans la porte du four, non ?
— Dobby en doute, Monsieur. Dobby doit toujours se punir pour quelque chose, Monsieur. Ils laissent le soin à Dobby de s'en occuper. Parfois, ils lui rappellent simplement qu'il doit s'infliger quelques punitions supplémentaires...
— Mais pourquoi n'essayez-vous pas de vous enfuir ?
— Pour retrouver sa liberté, un elfe de maison doit être affranchi par ses maîtres, Monsieur. Et sa famille ne permettra jamais à Dobby d'être libre... Dobby devra la servir jusqu’à sa mort.
Monsieur...
Harry le regarda avec des yeux ronds.
— Vous voulez dire que vous êtes un esclave ?
— Pas un esclave monsieur. Un elfe de maison.
— Oui, ça change tout. Répondit Harry avec sarcasme. Et vous ne pouvez pas utiliser la magie pour vous enf(..). Puis Harry baissa tristement les yeux. Vu que vous êtes soumis à des sorts qui vous obligent à vous punir lorsque vous désobéissez, je suppose que si vous vous enfuyez, vous mourrez ?
— Ha monsieur Harry Potter, la magie qui nous lie à nos maîtres faits que nous ne pouvons pas désobéir à leur ordre direct. Il n’y a aucune punition prévue pour un elfe qui s’enfuirait de chez sa famille, car cela nous est totalement impossible.
— Pourtant, vous êtes ici ?
— Mes maîtres ne m’ont pas explicitement interdit de venir à Poudlard. Méchant Dobby ! Méchant Dobby ! Cria la créature en se frappant de nouveau la tête contre le mur.
— D’accord, j’ai compris, vous n’êtes pas un méchant elfe, mais un elfe très obéissant. Déclara précipitamment Harry en espérant que cela calme la magie qui affectait la créature. Il n’y a rien que je puisse faire pour vous libérer ? Il n’existe pas un contre sort ou une association de libération des elfes que je pourrais contacter ?
— Harry Potter demande s'il peut aider Dobby... Dobby avait entendu parler de votre grandeur, Monsieur, mais il ne savait rien de votre générosité...
— Tout ce qu'on vous a dit sur ma grandeur n'est qu'un tissu de bêtises, dit Harry qui sentait ses joues en feu.
— Harry Potter est humble et modeste, dit Dobby d'un ton révérencieux, ses gros yeux exorbités brillant d'émotion. Harry Potter ne parle pas de sa victoire triomphante sur Celui-Dont-Le-Nom-Ne-Doit-Pas-Être-Prononcé.
— Voldemort ? Dit Harry.
Dobby plaqua ses mains contre ses oreilles.
— Ah, Monsieur, ne prononcez pas ce nom ! Gémit-il. Ne prononcez pas ce nom !
— Désolé, dit Harry avec précipitation pour que la créature ne fasse pas trop de bruit. Je sais que beaucoup de gens n'aiment pas l'entendre.
— Un méchant sorcier a dit à son maître qu’Harry Potter avait à nouveau affronté le Seigneur des Ténèbres, il y a quelques mois... et qu'il avait réussi à lui échapper une fois de plus. Son maître ne veut pas le croire, mais Dobby y croit. Dit l’elfe d'une voix rauque.
Harry approuva d'un signe de tête et des larmes brillèrent soudain dans les yeux de Dobby.
— Ah, Monsieur, sanglota-t-il en s'essuyant le visage avec un coin de la taie d'oreiller crasseuse qui lui tenait lieu de vêtement. Harry Potter est vaillant et audacieux ! Il a déjà bravé tant de dangers ! Mais Dobby est venu protéger Harry Potter, il est venu l'avertir, même s'il doit se pincer les oreilles dans la porte du four pour se punir... Harry Potter ne doit pas rester à Poudlard.
Il y eut un long silence.
— Écoutez, j’aimerais bien, mais je ne peux pas faire ça.
— Non, non, non, couina Dobby en hochant la tête si fort que ses oreilles battaient comme des ailes. Il est trop grand, trop généreux, pour qu'on prenne le risque de le perdre. Et si Harry Potter reste à Poudlard, il courra un danger mortel.
— Pourquoi ? S'étonna Harry.
— Il existe un complot, Harry Potter. Un complot qui provoquera des événements terrifiants à l'école de sorcellerie de Poudlard, cette année, murmura Dobby en se mettant soudain à trembler de tous ses membres. Il y a des mois, maintenant, que Dobby est au courant. Harry Potter ne doit pas mettre sa vie en péril. Il est trop important, Monsieur !
— Et quels sont ces événements si terrifiants ? Demanda aussitôt Harry. Qui est à l’origine de ce complot ?
Un drôle de bruit s'échappa de la gorge de Dobby qui se cogna frénétiquement la tête contre le mur.
— D'accord, d'accord ! s'exclama Harry en saisissant l'elfe par le bras pour l'éloigner du mur.
Vous ne pouvez pas me le dire, je comprends très bien. Mais pourquoi prenez-vous la peine de me prévenir, moi ?
Une pensée désagréable lui vint alors à l'esprit.
— Attendez... Est-ce que ça aurait quelque chose à voir avec Vol... pardon, avec Vous-Savez-Qui? Répondez-moi simplement d'un signe de tête, s'empressa-t-il d'ajouter en voyant que Dobby s'approchait à nouveau du mur.
Lentement, Dobby fit « non » de la tête.
— Non... Cela ne concerne pas Celui-Dont-Le-Nom-Ne-Doit-Pas-Etre-Prononcé, Monsieur.
Mais les yeux de Dobby étaient grands ouverts comme s'il essayait de suggérer quelque chose à Harry. Celui-ci, cependant, ne voyait absolument pas où il voulait en venir.
— Est-ce que je suis la cible du complot ? Est-ce que c’est un coup des partisans de Voldemort ? Demanda Harry
La créature voulut répondre, mais aucun son ne sortit de sa gorge et elle recommença à se taper la tête plus fort que jamais contre un des bureaux jusqu’à le casser.
Le bruit finir par alerter Rusard. Qui rentra en trombe dans la salle de classe au moment où la créature disparaissait dans un claquement de doigts pour trouver un Harry seul au milieu des débris de la table en train de faire autre chose que de nettoyer le sol de la classe. Harry déglutit.