Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

L’aurore du soleil noir

Timidement, le soleil commença à se lever sur le manoir Malfoy répandant ses rayons et sa chaleur sur les paisibles créatures exotiques que Lucius avait accumulées au fil des ans pour satisfaire les divers caprices de son fils. Celles-ci se levèrent ravies de profiter d’une nouvelle journée à déambuler librement dans le magnifique domaine, totalement inconscients des tourments de leur jeune maître qui contemplait le parc en s’entraînant à refouler ses émotions derrière ses boucliers occlumantiques naissant. Il y a une heure, il s’était réveillé en sursaut prenant enfin pleinement conscience de ce qui s’était passé la veille. Son père était mort et son assassin dormait dorénavant dans son lit. Et la dernière chose qu’il lui avait dit, c’était qu’il ne voulait plus jamais le voir. Pourquoi avait-il fallu qu’une fois encore son père accède à son caprice ? Un frisson le parcourut et le poney qui s’ébrouait dans une fontaine s’éloigna en tremblant. Puis Draco commença à ressentir une gêne intense, comme si une odeur extrêmement malodorante s’était répandu dans la pièce. Sauf que sa chambre continuait d’embaumer le parfum lavande du produit d’entretien utilisé par les elfes.

Grâce aux divers récits de guerre que son père lui avait comptés, il comprit que le seigneur des ténèbres venait de se lever et qu’il n’était pas content. Il dut se rendre à l’évidence : Nott senior avait raison. Il n’était qu’un enfant faible et lâche totalement incapable de faire face à ses responsabilités de chef de la maison Malfoy. Il lui fallait à tout prix trouver un moyen d’éviter de devoir faire face au propriétaire de cette aura si sombre et intense qu’elle parvenait à ternir l’éclat du soleil naissant. Seulement maintenant que son père n’était plus là, Draco avait peu d’espoir que le monde continue de se soumettre à ses envies.

Voldemort quant à lui, examinait le visage mi-terrifié mi-résigné du mangemort qu’il avait eu la surprise de découvrir agenouillé au pied de son lit, lors de son réveil, quelques secondes plus tôt. Voldemort comprit que l’homme n’était pas une menace et baissa sa baguette tout en calmant sa magie. Ou plutôt la piètre magie de son hôte et celle quasi-infinie des reliques qu’il parvenait à invoquer quasiment par réflexe maintenant.

— Que fais-tu la Peter ? Comment as-tu passé les protections ?

— Quelles protections mon seigneur ? Demanda le rat avec un air craintif.

Voldemort examina les sortilèges de protection et les alarmes qu’il avait posées autour de la pièce avant de s’endormir la veille. Tous étaient intacts. Voldemort compris alors qu’il n’avait pas pensé à se protéger de l’animagus et se surprit à comprendre que malgré la trahison de Lucius, il lui faisait encore instinctivement confiance (enfin autant que Voldemort était capable de faire confiance à un autre être humain). C’était étrange mais pas immérité, pensa-t-il. Après tout, le rat était le seul de ses mangemorts à lui être resté fidèle et à l’avoir servi lorsqu’il était encore un morceau d’âme réduit à l’impuissance. Dommage ! S’il n’était pas aussi faible et pathétique, il aurait pu avoir de l’estime pour le rat (enfin autant que Voldemort était capable d’en éprouver pour un autre être humain)

— Oublie, c’est sans importance, que fais-tu ici ? N’est-il pas évident que ton seigneur avait besoin de repos après les événements d’hier ?

— Pardonnez-moi, mon seigneur, mais j’ai pensé que vous voudriez savoir sans délai que je venais d’assister à la mort de Dumbledore. Dorénavant, plus rien ne s’opposera à votre toute-puissance.

Une expression d’intense surprise apparut sur le visage juvénile. Pendant quelques instants, il eut l’impression que le fils de James avait refait surface. Mais très vite, une expression de joie sauvage l’effaça.

— Montre-moi. Ordonna Voldemort en commença à pénétrer sans délicatesse dans son esprit.

Une fois que ses yeux rouges semblable à des rayons X ait fini d’examiner son âme, un rire terrifiant s’échappa de sa bouche.

— Tu voulais surtout être le premier à me l’annoncer. Même si j’apprécie ta diligence j’aurais tout aussi bien pu l’apprendre dans la gazette. Enfin, tu as raison, tu n’aurais pas pu me faire plus grand plaisir, mais il serait égoïste de ne réserver cette bonne nouvelle qu’à moi seul. Tend ton bras.

Docilement, Peter révéla sa manche et présenta la marque à son maître. Voldemort la toucha et immédiatement Peter ressenti une intense brûlure. Quelques secondes, plus tard, Voldemort pénétra dans l’immense salle de bal du manoir et tel un roi, fendit la foule nerveuse de ses fidèles qui s’étaient rassemblés en toute hâte en ressentant l’appel (en entraînant Queudver dans son sillage). Tous le regardèrent s’asseoir sur le trône qui avait été installé au centre de la scène réservée normalement aux musiciens et autres distractions qui animait les soirées organisées par les Malfoy en se demandant s’ils survivrait à cette réunion. Tous été dorénavant au courant de la trahison de Lucius et tous redoutaient de faire face à la prévisible colère et aux suspicions qui ne manqueraient pas de s’abattre. Néanmoins, ce fut avec une voix joyeuse (enfin aussi joyeuse que pouvait l’être la vie de Voldemort) qu’il annonça :

— Bien. Je constate avec plaisir qu’aucun d’entre vous n’a eu de difficulté à répondre à cette convocation. Cependant, cela soulève une question. Pourquoi aucun d’entre vous n’a jugé bon de m’avertir de la mort de Dumbledore ?

Immédiatement, un immense brouhaha envahit la salle. Certains affichaient leur soulagement de vivre un jour de plus, d’autre l’espoir que la guerre se termine bientôt par leur victoire, mais tous témoignaient d’une joie intense. Tous sauf une :

— Mon maître, je crains que quelques ambitieux vous ais trompé. Dumbledore est toujours en vie. Déclara Bellatrix avec un regard fou.

Rapidement, elle effectua un mouvement de baguette permettant de déclencher la diffusion de la radio dans la salle que lui avait appris sa sœur Narcissa lors d’une soirée du nouvel an particulièrement arrosée (c’était longtemps avant qu’Azkaban n’ait achevé de la rendre folle). La voix de Dumbledore raisonna alors dans la pièce.

— Je vous suis tous extrêmement reconnaissant de vous être déplacé jusqu’ici. À ce propos, vous êtes sûr qu’aucun de vous ne souhaite un bonbon au citron avant de commencer cette conférence de presse ? Non ! Comme c’est regrettable. Néanmoins, vous avez sans doute raison. L’heure est grave et il s’agit de ne plus perdre de temps. Si je vous ai convoqué aujourd’hui, c’est pour vous annoncer que malgré nos désaccords, j’ai décidé en tant que président du Magenmagot, d’officialiser la nomination de Mademoiselle Ombrage au poste de Ministre de la Magie et de lui confier les pleins pouvoirs….

Queudver, qui s’était naturellement posté au côté de Voldemort, palit considérablement en entendant ce début de discours. Cependant cela ne fit que provoquer un grand éclat de rire mauvais chez Voldemort.

— Lucius avait raison de me vanter les qualités d’Ombrage.

À la mention du nom du traître, toutes les conversations cessèrent et un silence de plomb seulement brisé par le reste du discours composé de phrase creuse appelant la communauté sorcière à se souder derrière son nouveau leader s’abattit sur la salle.

— Mais elle a choisi son camp et toutes ses manigances n'y changeront rien. Dumbledore est mort et avant la fin de la journée, ce pays sera à mes pieds. Bellatrix, à part si tu souhaites suivre les traces de ton beau-frère, je te prierais de ne plus m’importuner avec des informations non vérifiées. Queudver ici présent a de lui-même choisi de sacrifier sa nuit afin de m’apporter cette information de première main. Et bien que son sang soit tout aussi pitoyable que sa personne, sa lignée ne m’a jamais donnée aucune raison de douter de sa loyauté. Peux-tu en dire autant ?

— Mais mon seigneur...

— Suffit. Il s'agit de toute évidence d’une manipulation grossière visant à affirmer la légitimité de ce qu’il reste de ce ministère corrompu et de rassurer la horde de parasites au sang souillé qui comptait sur ce vieil imbécile pour assurer leur protection contre le peuple sorcier qui a choisi de se relever et de restaurer la grandeur de notre nation. Mes chers mangemorts, réjouissez-vous, car l’heure est enfin venue. Aujourd’hui, nous reprenons notre pays. Aujourd’hui, votre roi vous invite à la fête, soyez prêt !

À part Queudver qui se rappelait une séance de cinéma que Pétunia avait imposé à Harry durant l’été qu’il avait passé avec eux sous sa forme de rat, aucun ne sursauta en entendant ce discours et tous acclamèrent leur seigneur. Une demi-heure plus tard, ce fut une armée de mangemorts ayant retrouvé confiance en leur leader qui transplana dans le hall d’accueil du ministère étrangement désert. Sur les ordres de leur maître, ils défilèrent derrière lui, baguette en main, en rang parfaitement aligné pendant qu’il remontait d’un pas conquérant le long hall donnant sur les ascenseurs. D’abord terrifiante et parfaitement ordonnée, leur marche se dispersa jusqu’à devenir assez ridicule lorsqu’il devient évident pour tout le monde que le bâtiment était vide de tout spectateur. Voldemort lui semblait de plus en plus en colère au fur et à mesure qu’il pénétrait dans les locaux et qu’il constatait que tout était vide et détruit. Lorsqu’ils arrivèrent finalement au sommet de l’immeuble occupé par les bureaux du ministre de la magie (sans rencontrer la moindre résistance), des vagues de haine pure s’échappèrent de lui.

— Mon seigneur, c’est une grande victoire. Félicitations. Le ministère vous appartient. Tenta de l’amadouer Queudver en comprenant qu’il était le seul qui oserait lui adresser la parole (il était bien un gryffondor, finalement)

— Imbécile. Tu m’as pris pour une agence immobilière ? Que veux-tu que je fasse de locaux vide ? Est-ce qu’un seul d'entre vous sait ce qu’il se passe ?

Bellatrix vit dans le silence de Queudver une opportunité de reprendre sa place de favorite mise à mal par le comportement inqualifiable de Lucius.

— Mon seigneur, Ombrage a ordonné le déménagement du ministère à l’intérieur de Poudlard.

— Et tu ne pouvais pas me le dire plus tôt ? Endoloris !

Voldemort laissa Bellatrix prostré au sol et s’assit dans le bureau du ministre. Ce corps si jeune dans ce large fauteuil en bois massif de style victorien clairement destiné à en imposer au visiteur paraissait comiquement hors de propos. Cependant, aucun ne laissa deviner le moindre sourire en le quittant discrètement comprenant que leur chef souhaitait réfléchir en paix. Voldemort quant à lui n’arrivait pas à se calmer, il s’était attendu à pouvoir éliminer ses deniers opposant au sein du gouvernement et convaincre les autres de se soumettre. Ensuite, il aurait placé une marionnette obéissante à la tête du ministère et aurait terminé le travail commencé par Lucius en plaçant au sein de chaque service une taupe fidèle à sa cause afin d’instaurer au cœur du ministère un climat de terreurs et de suspicions qui lui aurait garanti que ses ordres soient suivis à la lettre.

En théorie, il pouvait encore réaliser son plan. Il pouvait rassembler les détraqueurs et les mangemorts et lancé un assaut sur Poudlard. Cependant, ses troupes étaient encore très réduites et Poudlard était une forteresse extrêmement bien protégée. Sans compter qu’Ombrage et ce qui restait de l’ordre (enfin s’il en restait quelque chose) avait eu beaucoup de temps pour préparer leurs défenses. Même avec ses nouveaux pouvoirs, il ne pouvait espérer qu'une victoire à la Pyrrhus s’il attaquait maintenant. Et puis un plan aussi brutal était indigne de l’héritier de Serpentard.

Après quelques instants de réflexion, il arrêta son plan. Ombrage comprenait bientôt qu’elle n’était pas de taille à lutter contre lui.

oOoOoOoOo

Note de l'auteur : Pour ceux qui ne le sauraient pas une 'victoire à la Pyrrhus' est une expression qui désigne une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. L'expression vient du roi de Macédoine : Pyrrhus qui dut battre en retraite après une victoire contre la jeune et trop ambitieuse à son goût république romaine, car ses troupes avaient été trop décimées au cours de la bataille.