Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Mission redemption
Une semaine plus tard à Londres, dans le grand hall du ministère, tout le monde fuyait en courant. Une fois, le dernier ascenseur parti, la masse grouillante qui s’était agglutinée contre les portes dorées chercha précipitamment une cachette. Une fois que tous eurent trouvé un abri, le grand hall raisonna d’un silence apeuré et de respirations hachées. Seuls les gémissements et les psaumes des sorciers condamnés au supplice venaient rompre le silence et rappeler que le lieu était le centre d’un vaste empire maléfique qui s’étendait dorénavant du détroit de Gibraltar aux montagnes de l’Oural.
La raison de cette fuite était simple. Il y a 5 minutes, tous avaient senti une vague de magie brute leur enserrer le cou. Tous, dorénavant, savaient ce que cela voulait dire : le maître était de retour et il n’était pas content.
Lorsqu’il apparut enfin, Voldemort traversa le hall d’un pas rapide sans même un regard ou un geste pour ses serviteurs. À peine lança-t-il distraitement un endoloris à une jeune recrue qui, peu habituée à cette nouvelle routine faite de terreur et d’obséquiosité, ne s’était pas suffisamment bien dissimulé. Mais contrairement à son habitude, il ne s’assit pas sur son trône pour regarder les suppliciés et se défouler sur quelques-uns d’entre eux. Il continua sa course jusqu’aux ascenseurs et lorsqu’il comprit qu’ils étaient tous occupés par ses sbires, d’un geste de la baguette de sureau, il coupa les câbles de l’un d’eux et la cabine s’écrasa dans un effroyable bruit d’os brisé.
Le mage noir sourit et sans aucun égard pour les suppliques d’agonie des survivants qui se déversait depuis la cabine dorée maintenant recouverte de sang, il enjamba les cadavres et piétina les bras cassés jusqu’à atteindre le centre de la cabine et d’un coup de baguette elle se répara et commença à descendre dans les méandres du ministère avec, à son bord les malheureux qui n’avaient pas eu le temps de ramper à l’extérieur.
Mais le mage noir ne leur prêta aucune attention et lorsque quelques secondes plus tard, la cabine arriva au sous-sol le plus profond du ministère, il les quitta sans un seul regard. Tous poussèrent alors un soupir de soulagement. Habituellement, les fureurs du maître leur laissaient des blessures bien plus graves que quelques côtes cassées.
Ce n’est qu’une fois qu’il eut passé la porte bardée de sorts de protection (qu’il avait lui-même posé) donnant accès à la salle du voile qu’il arrêta sa course et s’effondra de fatigue contre le mur. Voldemort était épuisé. Au fil du temps sans qu’il ne comprenne pourquoi ce lieu était devenu son refuge. L’endroit où il pouvait lâcher prise sans risquer d’être observé ou simplement dérangé. Et plus son armée progressait dans sa conquête du monde, plus il y passait de temps.
D’abord pour réfléchir et maintenant pour cacher ses faiblesses à ses serviteurs. La conquête qui avait été au début rapide et enthousiasmante s’était progressivement transformé en un calvaire pour le seigneur noir. Et encore, pouvait-on parler de conquête étant donné le peu de contrôle qu’il avait sur ces territoires ? La plupart étaient juste devenue des zones de non-droit retournées à une complète anarchie d’où émergeaient régulièrement des mouvements de résistances qui paralysaient ses efforts. Et cela, même au cœur de son empire. Alors qu’il avait cru que la chute de l’enclave de Poudlard et le massacre de tous ses habitants mettrait un terme définitif à toute tentative de résistance, l’événement avait, semblait-il, embrasé le Royaume-Uni.
Depuis, il avait dû faire face à une résistance curieusement extrêmement bien organisée. Il avait fait une erreur d’appréciation, il le reconnaissait. Il pensait que la destruction du gouvernement d’Ombrage lui permettrait d’achever sa prise de contrôle du pays et d’en faire une base sûre à partir de laquelle il pourrait sereinement aller conquérir le reste du monde. Déjà qu’il s’était lancé avec à peine suffisamment d’hommes. Si seulement il avait pu repousser son attaque de quelques mois.
La solution aurait été de s’occuper lui-même de pacifier ces territoires, mais le front extérieur l’occupait totalement. Là aussi, les actes de cette maudite Constance avaient déstabilisé sa stratégie. Il avait prévu que ses mensonges et son attaque rapide sèment la confusion et la terreur au sein de ses ennemis. Il avait pensé pouvoir, comme en Angleterre, monter ses ennemis les uns contre les autres et tisser des alliances sur base de fausses promesses. Et au début, c’était bien ce qu’il s’était produit. L’Europe était tombée entre ses mains avec une facilité déconcertante, certaines communautés sorcières l’accueillant même comme un protecteur. Mais l’activisme de Constance et des anciens cadres de l’ancienne confédération sorcières internationale avaient convaincu par ces preuves (et d’autres qu’elle avait glané plus tard dans l’Europe occupée) certains de ses ennemis (moldus comme sorciers) de former une fragile alliance contre lui.
Au début, il avait pensé pouvoir très rapidement faire ployer cette alliance ridicule en s’impliquant lui-même dans la bataille. Cependant, ils avaient vite réagi. Au lieu de concentrer leurs forces pour de puissantes contre-attaques, il les avait éparpillés en petits groupes insuffisants pour stopper l’avancée de ses troupes, mais largement suffisants pour faire de terribles dégât à son armée étirée à l’extrême le long des immenses frontières de son territoire. Sans oublier que ces lâches fuyaient dès qu’il apparaissait sur le champ de bataille, sans essayer de le combattre.
Au début, il avait apprécié la terreur dans le regard de ses ennemis à chacune de ses apparitions et la pleine conscience de son écrasante supériorité qu’il lisait dans leurs yeux. Cependant, il était dorénavant las de cette routine constituée d’une accumulation de victoires médiocres et de quelques défaites cuisantes lors des rares moments de repos qu’il s’accordait. À ce rythme, il lui faudrait des années pour conquérir le monde et probablement des siècles pour y détruire toute envie de résistance. S’il y arrivait seulement. L’exemple de ce qui s’était passé à Poudlard commençait à le faire douter.
Voldemort se leva et s’approcha du voile dorénavant inerte. Bien qu’il ne se dégageait maintenant plus une once de magie de la vieille arcane en pierre, il frissonna. Tout d’un coup, ce fut comme une révélation. Cette sensation de malaise qu’il ressentait. Cette étreinte froide autour de son âme trop faible pour parvenir à ses fins, il l’avait déjà ressenti lors du pire jour de sa vie. Ce jour où il s’était fait voler son destin par cette vulgaire sang de bourbe qui refusait de lui livrer son enfant. Lui, qui avait eu la bonté de lui laisser la vie sauve en échange de son enfant, lui avait craché son amour maternel à la figure.
Dès l’orphelinat, il avait eu beaucoup de mal avec le concept d’amour. Il s’était d’abord persuadé que c'était lui qui avait un problème de ne pas parvenir à en ressentir, puis il avait compris que l’amour était un mensonge. Une histoire que les hommes s’étaient inventé pour ne pas s’entre-tuer.
Puis il y avait eu Lili Potter. D’après les livres qu’il avait lus, l’ancienne magie qu’elle avait employée pour perturber la création de son dernier horcruxe ne pouvait fonctionner que si le sacrifice était motivé par un amour authentique. Cependant, le monde lui avait suffisamment prouvé que l’amour n’existait pas. Se pouvait-il qu’une autre force ait été à l’œuvre ce jour où il avait failli acquérir l’immortalité véritable ? La prophétie dont il n’avait pu obtenir l’intégralité dans l’esprit de Potter parlait d’un pouvoir que le seigneur des ténèbres ignorait. Parlait-elle du pouvoir mystérieux à l’origine des reliques ? Quel lien existait-il entre elles et les Potter ? Que se passerait-il s’il essayait de créer de nouveaux horcruxes ? Cette force, se manifesterait-elle de nouveau ?
Depuis sa résurrection, il n’avait toujours pas pris le temps de créer de nouveaux horcruxes. Il se répétait que c’était par manque de temps ou d’une victime suffisamment importante. Mais en son for intérieur, Voldemort avait peur.
Voldemort poussa un immense cri où se mêlait douleur, colère et frustration, avant de se mettre à démolir l’antique arche à l’aide de bombarda qui recouvrirent la pièce d’un épais nuage de poussière et d’une odeur de soufre. Quand la poussière retomba, il ne restait plus que des débris de l’arche. Puis avec un air dément, il dit en fixant le ciel :
— Qui que tu sois, je te retrouverais et je te tuerais. Il est temps de mettre un terme à ces petits jeux stupides. Je ne peux plus me permettre de perdre mon temps. Il est temps de changer de méthode. Finis la subtilité, le monde va connaître ce qu’il en coûte de résister à Lord Voldemort.
Puis il partit dans un rire maléfique.
— Oui, c’est ça ! Pourquoi n’y ai-je pas songé plus tôt ?
Puis il se ratatina et enchaîna sur un ton bien différent :
— C’est vrai que ce serait d’une violence. Une telle barbarie n’est pas digne de l’héritier de Serpentard.
Puis il se mit à faire les cent pas en continuant à se parler à lui-même.
— Mais qu’est-ce que je raconte. Oui, ce sont des méthodes Gryffondor et alors ? S’il y a une chose avec laquelle j’ai toujours été d’accord avec Dumbledore, c’est que toutes les maisons ont leur valeur. Voldemort a toujours respecté le courage et la simplicité des Gryffondor et vilipendé les serpentards qui s’embourbaient dans des plans inutilement complexes pour excuser leur lâcheté. Quoi, mes mangemort ? Ces larves me suivront quoi que je leur demande. Je les ai bien dressés. De toute façon, ils sont trop bêtes pour comprendre mes intentions.
Puis il quitta la pièce en se répétant une dernière : c’est le seul moyen. Je ne peux attendre plus longtemps.
Quelques instants plus tard, un rat sauta des poutres du plafond où il s’était caché pour atteindre souplement les ruines de l’antique arche de pierre. Après une inspection rapide des lieux à l’aide de son odorat développé, qui lui apprit qu’il était définitivement seul, son corps s’allongea rapidement et il devint un petit homme au crâne dégarni et aux yeux fuyants qui poussa un soupir de soulagement. Tout à l’heure, il avait bien cru qu’il était découvert et que sa dernière heure était venue. Mais il n’avait pas le temps de se reposer pour se remettre de ses émotions.
Cela faisait un moment qu’il observait le seigneur noir dans ses moments d’intimité lorsqu’il se croyait seul. Qu’il ressassait la prophétie et les dernières paroles de Dumbledore. Petit à petit un plan avant germé dans son esprit. Un plan complètement fou. Un plan tellement absurde qu’il s’était efforcé de le repousser dans un coin de son esprit.
Mais il n’avait plus le temps d’en trouver un meilleur. Quel que soit le nouveau plan du seigneur des ténèbres s’il était assez terrible pour que, même lui, ait des scrupules à l’appliquer, alors il fallait tout tenter pour l’en empêcher. Il lui fallait à tout prix retrouver Théodore Nott.
OooOoOoOoOo
Le lendemain, Voldemort convoqua une réunion exceptionnelle de tous ses mangemorts dans son bureau au sommet du ministère, transformé pour l’occasion en salle du trône.
— Vous avez bien compris mes ordres ?
— Oui mon seigneur. Mais que dois-je dire aux sorciers français que j’ai rassemblé sur le front de l’est ?
— Dis-leur de tenir leur position.
— Mais mon seigneur….
— Quoi ? Cracha Voldemort avec colère.
Le mangemort avec un fort accent slave s’agenouilla et dit d’une voix tremblante en anticipant la terrible punition qui ne manquerait pas de s’abattre sur lui :
— Les alliées ont repris Vorononej et se dirigent vers Kharkiv. Sans votre aide, nous ne pourrons pas résister à leur avancée.
Mais à sa grande surprise, Voldemort répondit.
— Cela est sans importance. Que tes hommes gardent leur position et les ralentissent du mieux qu’ils le peuvent. Ha ! Et met ces racailles de loups-garous en première ligne.
Après ces dernières paroles, ses mangemorts s’inclinèrent et commencèrent à quitter la pièce avec précipitation.
— Vous ai-je dit que la réunion était terminée ? L’un d’entre vous n’a pas encore reçu ses ordres de mission. Les interrompit le seigneur noir.
Tous se regardèrent avec un air interrogatif sur le visage. Durant la réunion, tous venaient de recevoir une série d’ordre absurde totalement contradictoire et pratiquement impossible à accomplir avec perfection. En-tout-cas pas s’ils voulaient également pouvoir continuer la pacification des provinces que le maitre leur avait attribuées sur le continent.
— Drago ! Appela Voldemort.
Un sentiment de soulagement se propagea dans la pièce et quelques sourires apparurent bien dissimulés derrière les masques de marbre blanc. Assister à l’humiliation du dernier des Malfoy après plusieurs générations à avoir dû plier le genou devant eux, était extrêmement jouissif. Seule Bellatrix Lestrange ne goûtait pas totalement à la fête, mais cela ne faisait que redouble le plaisir des spectateurs qui savait qu’elle ne manquerait pas à son tour de punir son neveu de n’avoir pas encore sur regagner les faveurs du maître.
Celui-ci s’avança pieds nus, dans ses robes rapiécées. Malgré son aspect misérable, il marcha avec fierté, en toisant avec mépris ceux qui osaient lever les yeux pour mieux apercevoir sa déchéance. Une fois devant le trône, il s’agenouilla et avec un air de défi demanda :
— Oui Maître. Que voulez-vous que je lave ? Vote elfe de maison est à votre disposition.
Un murmure outragé et de joie anticipée se propagea dans la salle. Mais le seigneur noir se contenta de sourire. Drago aurait dû s’en inquiéter, mais malgré tout ce temps, il n’en avait jamais été capable. Son esprit était tant rempli de haine pour le balafré et la chose qui avait pris possession de lui qu’il n’avait plus de place pour la peur.
— Dois-je comprendre, cher Drago, que tu trouves les missions que je te confie indignes de toi ?
— Quelle que soit la tâche, vous servir est un honneur, Monseigneur. Se força à répondre servilement Drago. S’il mourait ici, il ne pourrait jamais accomplir sa vengeance.
— Endoloris ! Quand lord Voldemort pose une question, il s’attend à une réponse.
Tous les mangemort présent se mirent à rigoler en voyant le jeune adolescent commencer à hurler de douleur. En fois que voldemort eut levé le sort, le jeune Drago prononça en pleurant :
— Oui monseigneur.
— Oui quoi ?
— Oui, je les trouve humiliantes. Ce qu’il ne dit pas, c’est qu’il trouvait encore plus humiliant de devoir l’admettre en public.
— SI jeune et pourtant déjà si arrogant. Je devrais te punir pour cela. Mais d’un autre côté cette ambition fait honneur à Serpentard. C’est pour cela que j’ai décidé de te donner une opportunité de me montrer de quoi tu es capable. Ce matin une terrible rumeur est remontée jusqu’à mes oreilles, le centre de cette agaçante rébellion qui prend de jour en jour plus d’ampleur dans nos belles terres anglaises serait fort Nott. Tu sais, ton ami chez qui tu as passé la plus grande partie de ton été avant que ton père ne me trahisse.
— Oui, je la connais mon seigneur. Répondit-il en tremblant d’anticipation comme à chaque fois que le seigneur noir mentionnait les crimes de son père. Puis, voyant que rien ne venait, il poursuivit : ses défenses sont impressionnantes, mais nul doute que vous en viendrez à bout.
— Endoloris !
— Espèce d’idiot ! Tu crois que Lord Voldemort n’a que ça à faire ? N’as-tu donc rien écouté de ce qu’il s’est dit ? Je n’ai pas le temps de rattraper le résultat de votre incompétence. Non, je te donne 3 mois pour écraser cette maudite résistance. Réussi et tu seras honoré au-delà de tes espérances. Non seulement, je te pardonnerais pour les agissements de ton père et te redonnerais le domaine de tes ancêtres mais en plus, tu auras l’honneur de recevoir ma marque et de te tenir en égal au milieu de mes fidèles. Échoue et je ferais en sorte que ce soit la dernière fois que ta famille me déçoive. Pense à ta mère, étant donné son état je ne suis pas sûr qu’elle soit capable de supporter une autre punition.
— Oui monseigneur, mais comment pourrais-je pénétrer les défenses de fort Nott ? Demanda Drago en se retenant de pleurer.
— Ainsi donc jeune arrogant, tu veux jouer au grand, mais tu abandonnes à la première difficulté. Fait donc marcher ton cerveau, espèce d’imbécile. Pourquoi crois-tu que je t’aie confié cette mission ? Utilise ce que tu sais de ton ami et du traître à son sang qui l’accompagne, pour le retrouver et force-le à t’ouvrir les portes de sa forteresse. Puis tue-le ainsi que tous les autres rebelles.
Après cette dernière explication, Voldemort se leva et se dirigeant vers la sortie. Puis en ouvrant la porte, il se tourna devant la foule toujours agenouillée :
— Sur le chemin, je détruirais Moscou. Il ne faudrait pas que leur victoire à Voronej ne leur donne trop d’espoir.
Une fois qu’il fut parti tous se levèrent. Seul Drago resta pétrifié au sol. Il ne se mit à bouger que lorsque sa tante lui donna un coup derrière la tête en lui murmurant à l’oreille :
— Tu n’as pas intérêt à échouer.
Comme s’il avait besoin de cette tarée pour le comprendre.