Le blog de Serpentfou

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🇫🇷 Français

Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Visite chez les Nott

« Mais qu’est-ce qui m’a pris d’accepter ? » n’arrêtait pas de penser Harry.

Sur le moment ça avait semblé une bonne idée à Harry mais maintenant qu’il était sur le point de partir du square Grimault pour passer les vacances de Pâques chez Nott, il était terrifié.

Pas que la vieille demeure poussiéreuse allait lui manquer. Après ce qu’il s’était passé la première nuit il avait catégoriquement refusé de monter à l’étage et avait continué à être terrifié la nuit par les craquements qu’il entendait régulièrement. Mais il n’était pas sûr qu’il dormirait mieux dans la demeure d’un tueur en série. Il souffla et pour se calmer, se rappela qu’à tout moment il aurait Dobby pour veiller sur lui.

D’une main il saisit sa valise et de l’autre, la main de l’elfe qui pour l’occasion avait délaissé ses vêtements extravagants pour une taie d’oreiller neuve aux armoiries des Potter. S’il voulait que Nott senior accepte sans rechigner la présence de l’Elfe à ses côtés, il voulait mieux faire croire qu’il était son esclave personnel. Il ne voulait pas se le mettre inutilement à dos dès le premier jour en exhibant le seul elfe libre de Grande-Bretagne.

Dobby claqua des doigts. Puis il eut l’impression d’être compressé dans un tuyau et sa vision se remplit de formes psychédéliques qui lui imposèrent de clore ses paupières. Une seconde plus tard, la désagréable sensation disparue et il rouvrit les yeux. Devant lui se tenait le début d’un long escalier menant à une forteresse moyenâgeuse.

— Monsieur Potter. Bienvenue dans la demeure ancestrale de la famille Nott. Puis-je prendre vos bagages ? Prononça en s’inclinant un vieil elfe de maison aux teintes grisonnantes qui se tenait devant lui, habillé uniquement d’un torchon.

Il acquiesça et lui confia sa valise. Il fit un pas vers l’escalier et s’arrêta immédiatement. Bien qu’il fasse chaud pour un début d’avril, il frissonna. C’est comme s’il s’était brutalement retrouvé sous une cascade d’eau glacé.

— Maître Potter ne doit pas s’inquiéter. Vous sentez juste les protections des Nott. Bientôt, vous ne les remarquerez même plus. Enfin tant que vous ne projetterez pas de vous en prendre à un détenteur du sang des Nott. Le rassura Dobby qui lui avait confié avoir souvent accompagné Lucius Malfoy lors de ses visites à son ami à Nott. Mais il lui avait aussi dit que tous les visiteurs du château des Nott étaient soumis à un sort qui les empêchaient de révéler quoi que ce soit sur ce qui s’y trouvait ou sur ses systèmes de défense. Ainsi Harry ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Néanmoins il fit confiance à l’elfe et avança. Chaque pas était plus difficile que le premier. Au bout d’une minute il eut l’impression de se déplacer dans de la mélasse. Puis brusquement tout disparut. Il posa un pied sur le long escalier en soupirant à l’avance devant l’effort qu’il allait devoir fournir pour monter toutes ces marches lorsqu’il les sentit bouger. Il se cramponna à la rambarde et eu l’agréable surprise de constater que le vieil escalier de pierre avançait tout seul.

Après une montée bien plus rapide qu’il ne s’y attendait il arriva devant une gigantesque douve. En attendant que Dobby n’arrive, il se pencha au-dessus des douves et y vit des créatures aussi fascinantes qu’effrayantes. Il y avait d’immenses requins fait entièrement d’eau, des anguilles à deux têtes et … Est-ce que c’était des cadavres humains ? Non ce n’était pas ça. Ça bougeait.

Il se recula et immédiatement il entendit un bruit sourd et un immense pont levis s’abaissa. Une fois qu’il fut rejoint par Dobby, il resserra sa cravate et s’avança sur le pont. Dès qu’il eut franchi la muraille il se mit à suer. En pénétrant à l’intérieur de l’enceinte il eut l’impression d’avoir changé de continent. Il se trouvait maintenant devant une immense orangerie baignée d’un soleil qui n’existait que dans les pubs d’agence de voyage pour des destinations tropicales. Il enleva sa veste tellement il avait chaud et avança jusqu’à arriver devant le seuil du château où l’attendait dans une posture noble et hautaine, un vieil homme. Il portait ce qui ressemblait à une tenue de combat entièrement noir mais qui arrivait malgré sa partialité à avoir l’air extrêmement luxueuses et chère. À ses côtés se tenait Théodore Nott junior dans une robe de soirée taillée sur mesure et sertie d’émeraude. A côté d’eux, dans son uniforme de Poudlard ; il avait l’air d’un mendiant en guenille.

— Bien le bonjour Lord Black-Potter. Soyez certain que je suis sensible à l’honneur que vous nous faites et que notre famille saura s’en montrer digne. L’apostropha Nott senior en lui révélant un sourire qui sembla menaçant à Harry, mais il ne savait pas si cette impression venait de l’homme où ce qu’il savait de son passé.

Harry était perdu.

— Bien le bonjour à vous aussi Lord Nott. Veuillez excuser par avance mes futurs manquement à l’étiquette sorcière. Soyez assuré que je n’ai nullement l’intention de vous manquer de respect mais mon éducation en la matière s’est malheureusement avérée plus qu’insuffisante. Déclara Harry d’une voix obséquieuse qu’il imaginait être la norme dans ce genre de milieu (et devinez quoi ? Il avait raison).

À ces mots Nott père fit une grimace dédaigneuse et déclara d’une voix traînante qui lui rappelait Lucius Malfoy :

— J’ai cru comprendre en effet que vous avez eu le malheur de grandir parmi la racaille. Mais bon sang ne saurait mentir. Je suis heureux que malgré vos égarements passés vous ayez finalement compris que votre place était parmi nous, Lord Black-Potter.

Avant qu’il ne puisse se retenir il lâcha avec colère :

— Je suis heureux de vous entendre qualifier ainsi l’ENSEMBLE de mon sang, Lords Nott. J’avais peur que quelques vieux préjugés ne viennent ternir les relations entre nos deux maisons.

Avant que Nott senior ne puissent répondre, Dobby annonça d’une voix servile :

— Maître Potter n’a pas eu le temps de déjeuner avant de partir. Pourriez-vous indiquer à Dobby ou il pourrait trouver de quoi sustenter son seigneur.

— Je n’ai pas faim. Cria presque Harry. Puis il se ressaisit. Aussi prévisible que ce soit, entendre Lord Nott insulter sa famille et ses amis l’avait mis hors de lui. Il ne pouvait plus se permettre d’être aussi susceptible. Mais peut-être que sa difficulté à se contrôler était le signe qu’un Horcruxe n’était pas loin.

Pour se calmer, Harry observa Théodore Nott junior qui, durant cet échange, s’était tenu parfaitement immobile et silencieux. Son visage n’exprimait aucune émotion et il n’arrivait pas à déterminer ce qu’il pensait.

— Veuillez excuser mon emportement. Les derniers jours, m’ont terriblement épuisé. Déclara Harry

— Vous êtes tout excusé très cher. Il est parfois nécessaire de rétablir certaines limites. À ce propos je vous félicite pour l’issue de votre procès. Quand je pense que cette demi-sang de Rita Skeeter a osé vous accuser d’avoir tué Lord Black pour vous emparer de son héritage puis d’avoir utilisé son argent pour corrompre les imminents membres du Magenmagot pour qu’ils vous innocentent. Mais ne vous inquiétez pas, moi et mes bons amis n’accordons pas beaucoup de crédit à ce que peut raconter cette scribouillarde. Pour le moment. Commenta Nott d’une voix égale ou ne perçait pas la moindre trace d’énervement. Ça ne rendait pas la menace moins réelle pour autant.

Ce fut comme si une pierre tomba dans son estomac. Il n’avait plus accès à la gazette depuis son départ forcé de Poudlard et n’était pas au courant que Skeeter avait décidé d’abandonner sa vendetta contre Lockhart. Dumbledore lui avait sans doute caché cette information pour qu’il ne soit pas nerveux durant le procès. Qui comme le vieux directeur lui avait promis n’avait été qu’une simple formalité. Les jurés avaient ostensiblement ignoré les différentes plaidoiries préférant bavarder entre eux ou lire leur journal. Même la magnifique plaidoirie de Dumbledore n’avait pas réussi à capter leur attention plus de quelques secondes. Dommage, Harry l’avait trouvé particulièrement émouvante. En l’entendant il avait presque cru à son innocence. Ensuite un fonctionnaire avait lu sans conviction le réquisitoire de l’accusation qui n’était rien de plus que la liste de ses chefs d’inculpation, pour qu’au final le jury vote à l’unanimité ou presque son innocence. Seule une certaine Amélia Bones avait semblé offusquée par cette issue et s’était bruyamment abstenu en criant que c’était un scandale (Harry était d’accord avec elle mais s’était retenu de le faire savoir).

Cependant le moment le plus excitant avait été quand, en sortant, il avait croisé Lockhart qui se rendait au procès que lui avait intenté un groupe de femmes pour attouchements sexuels après que les articles de Rita Skeeter n’aient libéré la parole de ses diverses victimes.

— Bien entendu. Si je devais croire toutes les rumeurs qui circulent sur nos différentes familles jamais je n’aurais eu le plaisir exquis de faire votre connaissance. Mais laissons le passé derrière nous. Mon elfe a raison sur un point je suis fatigué. Puis-je vous donner congé pour aller me reposer dans ma chambre.

— Bien entendu. Mon fils va vous accompagnez.

— Oui père.

Droit comme un I, Nott junior se retourna vers l’intérieur du château et Harry dû presque courir pour parvenir à le suivre dans un dédale de couloir et d’escalier agrémenté d’œuvres-d’art qui devaient valoir une fortune. Il n’arriverait jamais à retrouver son chemin tout seul dans cet endroit.

Puis à un moment Nott regarda partout autour de lui, le saisi par le bras et l’entraîna violemment à l’intérieur d’une grande pièce sombre constitué de mur épais sans fenêtre. Il sortit sa baguette et avant qu’Harry ne puisse se mette en position de combat il commença à entonner une litanie en latin. Les murs se mirent soudainement à grésiller puis plus rien

— Qu’est ce qui te prend Théo ?

— C’est exactement la question que je voulais te poser. Qu’est-ce que tu es venu faire ici ?

— Et bien comme je te l’ai indiqué dans mes lettres je (…)

— Assez de ces absurdités. Même mon père n’y croit pas. Parle, cet endroit est sécurisé. Personne ne peut nous entendre.

Nerveusement Harry lissa ses affaires. Il remarqua à ce moment qu’un scarabée s’était accroché à sa veste et le chassa. Pendant un moment il pensa à lui donner l’un des mensonges qu’il avait préparés avec Dumbledore mais préféra être honnête avec son ami. Enfin presque ami. La froideur de son camarade les avait empêchés d’aller jusque-là.

— Je ne peux rien te dire, pour le moment. Mais je te promets que plus tard je t’expliquerais tout.

— Je suis déçu. Je pensais que tu ferais au moins l’effort d’inventer un mensonge rassurant.

— Ceux-là je les resserve pour ton père

Sans avertissement il prit Harry par le col et le plaqua contre la porte.

— Tu crois que c’est une blague ? À quels jeux est-ce que tu joues ? Pourquoi le survivant prend-il le risque de venir chez l’un des lieutenants de Voldemort ?

— Je croyais qu’il était innocent ?

— Et moi je croyais que tu avais un cerveau.

— Nott, je ne peux rien te dire. Mais je te promets que j’ai une bonne raison. Je te dirais tout une fois que ce sera fini. Si tout se passe bien toi et ton père ne vous rendrez compte de rien.

— Et si ça échoue ? Et si mon père se rend compte de ce que tu es en train de faire ?

— Je ne suis pas plus libre d’échouer que je ne suis libre de ne rien tenter. Crois-moi j’ai essayé.

— Toi et Justin vous êtes vraiment pareils. Vous faites de grands discours sur ma liberté de choisir mon destin mais dès qu’on en vient à vos choix vous trouvez tout un tas d’excuses pour prétendre que votre voie vous est imposée par d’autres.

— Moi et qui ?

Soudain il le lâcha.

— Rien je n’ai rien dit.

Avant qu’Harry ne puisse demander davantage d’explication il refit sa litanie en latin et sortie. Harry le suivit. Durant le reste de la journée ils parlèrent de sujets banals et de la vie à Poudlard en son absence. Apparemment les autres élèves avaient été extrêmement choqués par son combat contre Snape et il fallait qu’il s’attende à de la suspicion et des regards en coin à son retour.

oOoOoOo

La première semaine de vacances se passa sans incident. Lors des repas, Nott senior scrutait tous ses mouvements, mais après, il partait loin du château et Nott junior et lui avait les lieux pour eux tous seuls. Son ami lui apprit discrètement qu’il s’agissait d’un trompe-l’œil et qu’en fait, tous leurs faits et gestes étaient scrutés en permanence. Nott sénior était tout autant curieux que son fils de la raison de cette visite.

Mais Harry n’en avait cure. Que ce soit de nuit avec sa cape d’invisibilité ou en journée avec Théodore Nott qui était le guide le plus ennuyeux qu’Harry ait jamais connus de sa vie il n’avait pas ressenti la moindre présence menaçante dans le château des Nott. Pour être exact il n’avait pas ressenti la moindre présence menaçante venant de ce type. Autrement, malgré les longs commentaires expliquant en quoi chaque pièce était un témoignage grandiloquent de la puissance de sa famille, il ne pouvait s’empêcher de trouver la maison oppressante et glauque. Le sixième jour il avait pensé toucher au but lorsque son ami avait semblé mal à l’aise en passant devant une porte dont il lui interdit l’entrée, mais lorsqu’il revient le soir, il dut admettre qu’il s’agissait juste d’une bête pièce d’entraînement sans le moindre passage secret. Si un Horcruxe s’était trouvé à proximité il l’aurait ressenti. Il remit sa cape pour retourner se coucher lorsque Théodore Nott junior arriva dans la pièce.

— Harry je sais que tu es ici.

Harry ne vit aucune raison de cacher sa présence et s’exécuta

— Comment tu savais que j’étais ici ?

— Il y a de nombreux sort qui permettent aux Nott de surveiller les allées et venues dans leur forteresse. Tes promenades nocturnes ne sont pas passé inaperçues. Même père les a remarquées. Si tu nous disais directement ce que tu cherches. Ça irait plus vite, tu ne crois pas ?

— Nott, je ne peux rien te dire.

— Comme tu voudras. Mais sache que lord Black ou non, si tu te comportes comme un voleur alors tu seras traité comme un voleur.

— Je ne veux rien voler. Je veux juste … Je ne peux rien te dire.

— Tu es juste venu te mêler d’affaires qui ne te regardent pas. Laisse-moi deviner. Tu cherches un moyen d’incriminer père. C’est ça ? Tu t’es dit que tu pourrais me sauver en l’envoyant à Azkaban. Ou peut-être même que tu veux nous y envoyer tous les deux. Le monde se portera mieux sans nous c’est sans doute ça que tu dis !

— Nott, non ce n’est pas ce que je… Mais son ami l’interrompit encore. Depuis le début de ses vacances, Harry ne reconnaissait plus Nott. Lui qui était d’ordinaire si indifférent à tout, semblait passionné. La froideur était toujours là, mais elle ressemblait à un masque

— Je vais te faciliter la tâche. L’année dernière, ici même, j’ai utilisé un Doloris sur la nounou jusqu’à ce qu’elle ne crève. Voilà tu as ce que tu veux. Alors maintenant va-t’en !

— Pardon, mais qu’est-ce que tu racontes ?

— Quoi ce n’est pas assez horrible pour toi ? Ou alors tu t’imaginais que j’étais dans ton camp sous prétexte que je t’ai dit où trouver ma sang-mêlé de cousine ? Que tu le veuilles ou non je suis un Nott. Et je suis bien décidé à en être digne. Alors maintenant remballe ta pitié et casse toi !

— Nott. Calme-toi. Je ne sais pas ce qui t’arrive, mais je suis mal placé pour te juger. Moi aussi j’ai tué.

— Pardon ?

— Tu croyais que celui qui a par trois fois défié Voldemort était un mignon petit chaton sans défense ? L’année dernière, un peu après qu’on s’est mis à traîner ensemble, j’ai commencé à étudier la magie noire. Rétrospectivement je ne sais pas bien ce qui m’a pris de faire ça. J’avais tellement mal après la mort de Jenny et Lucas. Je me sentais tellement impuissant. Je pensais que ça m’empêcherait de ressentir ça à nouveau. Mais ça n’a fait qu’empirer les choses. Depuis j’ai comme des crises. L’année dernière, j’ai perdu le contrôle et j’ai failli tuer Lucius Malfoy à coup d’endoloris. Snape m’a donné des cours pendant l’été pour essayer de régler le problème mais ça n’a pas suffi. Je n’en ai plus de souvenir donc je ne peux pas en être sûr, mais je le sens au fond de moi. Ce ne sont pas les détraqueurs qui ont tué Sirius Black.

Mais la réaction de Nott ne fut pas celle qu’il attendait

— Espèce d’abruti congénital. Tu trouves que c’est une excuse ? Tu crois être le seul à avoir perdu un proche ? Tu imagines si tous ceux qui traversaient une petite difficulté se lançaient dans la magie noire ? Snape a raison tu es juste un enfant pourri gâté tellement habitué à ce que tout lui soit dû que tu n’arrives pas à surmonter la moindre difficulté.

— Non mais c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! C’était quoi ton excuse à toi pour torturer à mort une innocente ? Moi au moins je m’en suis pris qu’à des ordures qui le méritaient !

— Des ordures comme moi c’est ça ? Sous prétexte qu’on a perdu la guerre vous pensez que vous pouvez tout vous permettre.

— Au moins maintenant tu sais ce que ça fait de ne pas avoir le sang assez pur. D’ailleurs ta nounou il était comment son sang ?

À ce moment-là Théodore fit quelque chose auquel Harry ne se serait jamais attendu, même dans son imagination la plus folle. Il s’écroula à genou et se mit à pleurer. Immédiatement Harry se précipita vers lui et le serra dans ses bras. À ce moment-là il crut voir un flash mais quand il tourna la tête il ne vit que du vide et se dit qu’il avait rêvé. Il se reconcentra sur ce que Nott, lui disait entre deux sanglots

— Depuis la mort de ma mère c’est elle qui m’a élevé. C’était elle qui me consolait lorsque les commentaires de mes précepteurs ne parvenaient pas à satisfaire père. C’était elle qui me soignait après chacun de mes entraînements au combat. Mais cet été-là, Draco et moi avons été réunis par nos pères respectifs dans cette salle pour notre... Notre…. Père m’a dit que je devais lui lancer le doloris. C’était la tradition depuis la nuit des temps. Elle m’a dit qu’elle comprenait et que je devais le faire. Mais comme je ne bougeais toujours pas mon père a dit ... il a dit.... Nanny m’a supplié de lancer le sort. Alors je ne me suis concentré sur mon père. Sur tout ce qu’il m’avait fait depuis la mort de maman et j’ai lancé le sort. J’entendais les cris mais devant moi c’était lui que je voyais agoniser. Puis les cris se sont tus et elle était morte. Draco a vomi et a dit que jamais il ne ferait ça à sa vieille nounou. Lucius a juste dit que ce n’était pas grave et il est parti en prenant Draco dans ses bras. Père il a juste dit bien : « BIEN ». Cria-t-il de manière hystérique

Le reste de ses paroles était un flot incompréhensible tant il était noyé par les larmes. Harry pleurait en même temps que lui.

oOoOoOo

Le lendemain matin Harry fit comme s’il ne s’était rien passé. Il surjoua l’intérêt pour les parties de cartes ou les devoirs. Il ne demanda plus à Théodore de lui faire visiter le château. Maintenant il se fichait totalement des Horcruxes. De toute manière il était persuadé que la demeure n’en contenait aucun. Si ça avait été le cas il l’aurait ressenti. Dorénavant il se contenterait d’être présent pour Théodore. De lui montrer que même s’il savait, il ne lui tournerait pas le dos. Que ce n’était pas de sa faute. C’est à peu près tout ce dont il était capable de toute façon. Dumbledore savait toujours ce qu’il fallait dire pour rassurer les gens. Snape pour les enfoncer. Mais lui se sentait complètement impuissant. Toutes les paroles qui tournaient dans sa tête ou qu’il lui avait maladroitement récité hier soir lui semblaient totalement creuses. Alors il ne dit rien et espéra que sa présence suffise. Il avait du mal à le savoir tant Nott s’était montré renfermé toute la journée. Il était redevenu le Nott froid et distant qu’il avait toujours connu.

Le lendemain en revanche fut une journée de grand bouleversement. Nott senior arriva furieux dans la grande salle ou était servi le petit déjeuner et sans un mot jeta devant les deux adolescents un exemplaire de la gazette du sorcier ou s’étalait sur la Une, une photo d’Harry et Théo se tenant dans les bras au clair de lune. De toute évidence la photo avait été prise ce soir-là.

Harry lu le titre : « Nott séduit le survivant et le convertit à la magie noire en exclusivité par notre reporter Rita Skeeter » Le reste de l’article était encore pire. Qu’est-ce qu’il avait donc fait pour contrarier cette sale bonimenteuse. Et comment avait-elle fait pour se procurer cette photo ? De toute évidence quelque était avec eux dans la tour et avait vendu son histoire à Skeeter. Son instinct fut confirmé lorsque les jours suivant Skeeter continua à sortir des articles chaque jour un peu plus racoleurs sur les détails de leur relation où elle distillait petit à petit les révélations qu’ils s’étaient fait ce jour-là. Dans l’un deux se trouvait en illustration, Nott le tenant par le col. Apparemment malgré les dispositifs de sécurité des Nott un paparazzi était parvenu à les espionner dès le premier jour. Au bout du troisième jour il cessa de lire les articles. C’était de toute façon toujours la même chose. Le grand et brun ténébreux Théodore Nott avait séduit le jeune et pur Harry Potter et le conduisait petit à petit vers les ténèbres.

Le premier jour les révélations sur leur utilisation respective de la magie noire avait inquiété Harry mais d’une remarque acerbe de Nott senior l’informa que personne de sensé ne croyait les ragots inscrits dans ces torchons et qu’aucun juge n’oserait remettre en cause la probité de leur famille.

« — Du moins si nous faisons front ensemble » prit le temps d’insister Nott senior.

Ses paroles furent rapidement démenties par une lettre d’Amelia Bonnes lui indiquant qu’elle relançait l’enquête sur la mort de Sirius et qu’il était attendu dans le bureau du département la justice, comme témoin la semaine prochaine. Il se contenta d’écrire une longue lettre à Dumbledore pour lui demander son aide. En apparences, les Nott quant à eux, semblèrent totalement indifférents aux évènements. Nott senior semblait encore plus en colère et suspicieux que d’habitude à son intention. Nott junior se fit plus taiseux et indifférent de son entourage. Mais c’était peut-être juste une impression d’Harry. Dur à savoir étant donné le niveau de départ. Mais c’était sans compter une nouvelle routine matinale qui s’installa malgré les nombreuses tentatives des deux adolescents de s’y soustraire : la lecture du courrier.

Ils reçurent tout deux des tonnes de lettre d’insultes et des beuglantes. Harry remarqua qu’il s’agissait surtout de lettre de filles lui disant qu’il avait fait le mauvais choix. Ces moments franchement gênant rapprochèrent les deux adolescents et Théodore retrouva peu à peu l’attitude plus ouverte qu’il avait au début des vacances. Peu importe ce qui était la cause de ce changement chez le Serpentard, Harry le préférait définitivement comme ça. Il eut même l’impression de voir Théodore sourire en lisant une lettre de Fred et George qui faisait semblant de s’outrager qu’il fut préféré à leur jeune sœur tout en leur souhaitant tout leur vœu de bonheur pour leur futur mariage. Bref du Fred et George tout craché.

Mais un jour Nott essaya avec une gêne évidente de lui cacher l’une des lettres qu’il avait reçues. Cela intrigua fortement Harry. Un peu plus tôt il s’était échangé les lettres qu’il avait reçues respectivement de Blaise et de Ginny et n’en avait éprouvé aucune gêne. Seulement une franche envie de rire. (Pourtant c’était de loin les plus crus). Grace à sa cape d’invisibilité il put voir le soir qu’elle venait de Justin Finch-Fletchley mais n’osa pas en regarder le contenu.

Le jour de son départ il pensait avoir vu tout ce que Rita pourrait lui faire et être passé au-dessus avec humour mais avant de partir pour le bureau du directeur il vit sur la table du déjeuner une nouvelle Une. Apparemment la gazette rétropédalait. Tout d’un coup il n’était plus l’être pur tiré vers les ténèbres mais le sauveur qui avait sacrifié sa vertu pour racheter l’âme de l’héritier Nott

Ce retournement fit plaisir à Harry jusqu’à ce qu’il apprenne que son supposé plan avait tellement bien marché que désormais Nott le trompait en secret avec un né-moldu du nom de Justin Finch-Fletchley

oOoOoOo

Harry arriva quelques heures plus tard, passablement énervé, dans le bureau du professeur. Celui-ci l’accueillit avec jovialité sans faire attention à sa mauvaise humeur

— J’ai une excellente nouvelle, Harry.

— Vous avez enfin trouvé un moyen de faire renvoyer Rita Skeeter ? Lui répondit-il avec sarcasmes

— J’ai beaucoup mieux qu’un attentat contre la liberté de la presse.

Il sortit alors d’un des tiroirs de son bureau, un document administratif de plusieurs pages aux armoiries de Gringotts. Harry le regarda sans comprendre. Il s’agissait pour l’essentiel, d’une liste d’objets aux noms étranges dont il ignorait totalement l’utilité.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Regarde la 5ême page. Celle que j’ai corné.

Harry s’exécuta et vit surligné en rouge : « Pièce d’orfèvrerie Gobelins en forme de coupe aux armoiries de la maison Poufsouffle de Poudlard »

Harry oublia ses sujets de préoccupation et fut excités.

— Vous l’avez trouvé ? Ou ça ?

— Exactement là où nous pension la trouver. Dans la chambre forte de Lestrange. Ceci est un inventaire récent et exhaustif de son contenu.

— Comment vous avez réussi à faire ça ? Je croyais que seul le propriétaire d’un coffre pouvait y avoir accès.

— C’est le cas, Lord Black. Mais je me suis rappelé que notre ennemie s’appelait en fait Bellatrix Lestrange née-black. J’ai utilisé la procuration que je t’ai fait signer pour porter plainte en ton nom contre Lestrange pour usurpation d’héritage. En gros j’ai accusé Bellatrix de s’être appropriée des biens qui te revenaient de droit avant son mariage. En conséquence de quoi les gobelins ont décidé de vérifier en interne la véracité des accusations, afin de déterminer la réponse à apporter à ma requête. Ce qui est pratique avec les gobelins c’est leur prévisibilité.

J’ai ensuite convaincu un sorcier travaillant avec les gobelins de me fournir une copie de cet inventaire.

— Les gobelins vont être furieux s’ils l’apprennent.

— En effet. J’ai donc conseillé à mon contact de rapidement retourner en Égypte. Mais si tout se passe bien, ils n’apprendront jamais qu’il a joué un rôle dans cette histoire.

— Les choses ne se passent jamais bien.

— Il faut toujours une exception pour confirmer la règle. Mais si avant que je ne t’expose mon plan pour récupérer cette coupe tu me parlais de ce qui te préoccupe ?

— Ce n’est rien vraiment. Les Horcruxes sont plus importants.

— Allons. Je suis tellement fier de mon plan. Je ne veux pas que quoi que ce soit ne vienne gâcher l’éblouissement que tu ne manqueras pas de ressentir en l’écoutant. Raconte-moi comment s’est passé ton séjour chez les Nott.

— En dehors des ragots ridicules de Rita il ne s’est rien passé. Ce voyage a été une perte de temps complète. Il n’y a pas l’ombre d’un Horcruxe dans ce château. Il doit être caché ailleurs. Peut-être dans leur chambre forte.

— Des ragots vraiment ? Quel dommage. Vous auriez fait un si joli couple.

— Vous n’avez pas lu les dernières nouvelles. Je ne pouvais quand même pas accepter qu’il me trompe pour quelqu’un de plus âgé.

— Non en effet. Je suis heureux que tu le prennes aussi bien. J’avais peur que ce ne soit la cause de ton tourment actuel.

— Depuis mon arrivée à Poudlard on a dit des choses bien pires sur moi. Par contre Théodore n’a pas vraiment apprécié que Justin soit mêlé à tout cela. Je ne sais pas quel genre de relation il entretient avec le golden boy de Poufsouffle, mais il a peur que je l’ai mis en danger inutilement en venant chez lui. Et le pire c’est que je crois qu’il a raison. Une fois de plus. Si son père, ou même tout autre sang pur se met à prendre au sérieux ce que Rita a écrit…

— Je vais le répéter jusqu’à ce que tu le retiennes : Ce n’est pas ta faute. Je vais finir par t’enchaîner avec le professeur Snape jusqu’à ce que cette vérité rentre. Par contre c’est entièrement de ta faute si tu as joué avec la magie noire.

— Vous saviez ? Depuis quand ?

— Depuis ton combat avec Snape. En se réveillant, il l’a laissé échapper, croyant que ta crise était liée à une intoxication à la magie noire. Mais j’ai dû attendre cet article pour en avoir les détails.

— Il raconte n’importe quoi. Ça ne s’est pas du tout passé comme ça. C’est vrai que j’ai commencé à fréquenter Théodore au même moment, mais il n’était au courant de rien. Si ça avait été le cas il m’en aurait empêché

— Ou il t’aurait poussé plus loin encore. Si nous réunissons à empêcher une nouvelle guerre je fonde de grands espoirs sur l’hériter des Nott. Mais n’oublie pas qu’il se rangera sans hésiter dans l’autre camp dès les prémisses des premiers troubles.

— Je connais Théodore mieux que vous. Dit Harry sur la défensive. Il ne voulait pas admettre qu’il pensait comme Dumbledore.

— Harry parfois il y a des gens qu’on ne peut pas sauver.

— Ce n’est pas encore le cas de Théodore. S’il apprécie ce naze de Justin c’est qu’il y a de l’espoir. Vous avez fait quelque chose pour le protéger.

— Oui. Le professeur Chourave prend très à cœur la sécurité de ses élèves. Je m’inquiéterai plutôt pour la sécurité de Théodore. Comment son père a-t-il prit la chose ?

Harry redevint sombre.

— Je ne sais pas. Théodore m’a pratiquement foutu dehors avant qu’il ne rentre. J’ai demandé à Dobby de le faire transplaner de force sur le quai 9-3/4.

— C’est plus prudent en effet. Une fois au château il sera en sécurité. Mais cela met d’autant plus en danger Justin. Je suis à peu près certain qu’il n’y a rien de romantique entre eux deux mais malgré tout, je doute qu’il te pardonne.

— Je sais. Mais je m’en fiche de son pardon.

— Ce qui est malencontreux car en cas d’échec au manoir je comptais te demander d’emmener Nott au chemin de traverse. J’avais concocté tout un scénario pour que vous soyez contraints de passer à vos chambres fortes respectives.

— C’est mort et enterré. En tout cas avant très longtemps. Et sinon votre plan pour vous emparer de la coupe ?

— En fait c’est très simple. Je vais contacter les héritiers d’Hepzibah Smith pour qu’ils portent plainte pour vol contre la famille Lestrange auprès des gobelins. Bien entendu les gobelins refuseront. J’utiliserais alors le document ici présent pour prouver qu’ils ont menti en toute connaissance de cause. Pour protéger une mangemort reconnue, qui plus est. Si je leur verse une caution exorbitante, je pense pouvoir les convaincre de me la confier pour quelque temps.

— Vous êtes un génie. Qui c’est qui a eu l’idée de ce plan ?

— Mon contact qui travaille avec les gobelins.

— Pour moi vous êtes quand même un génie.