Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Le procès
Une heure après avoir détruit la forteresse Voldemort se posa dans le jardin du manoir des Malfoy et alla vers la salle du trône où plusieurs mangemort l’attendaient.
— Peter, va libérer Karkaroff. Dis-lui que Voldemort lui est reconnaissant. Ordonna Voldemort.
Si cet ordre le surprit, il n’en montra rien. Peter se contenta de s’incliner légèrement et de répondre :
— Oui maître.
Puis il fila à toute allure vers les cachots du manoir Malfoy. Voldemort appréciait le rat de plus en plus. Il était si servile. Il aurait dû davantage recruter de Gryffondors. L’avantage avec ses imbéciles, c’est qu’il ne pense pas à vous trahir.
Immédiatement, un autre mangemort s’agenouilla devant lui.
— Maître ? J’ai trouvé des informations sur le symbole que vous cherchez.
Le mangemort exhiba devant lui un journal avec en couverture le symbole des trois reliques. Malgré son masque, une intense fierté émanait de la posture du mangemort. Visiblement, il s’attendait à une grande récompense. Voldemort allait lui donner raison lorsqu’il vit le titre du journal en question. Il s’exclama alors avec colère :
— Le torchon des Lovegood. Il vaut à peine mieux que la gazette. Ne me dérange pas avec de pareilles sornettes.
Déçu le mangemort se retira précipitamment. Avant que Voldemort ne puisse donner le moindre ordre, un autre de ses mangemorts commença à lui faire un ennuyeux résumé des dernières manœuvres de Dumbledore et de ce ridicule procès.
— Peu m’importe ces peccadilles. Apportez-moi immédiatement toutes les informations que nous possédons sur les cachettes de l’ordre.
— Mais maître vous devez ...
— Endoloris ! Tu oses me dire ce que je dois faire. Si je voulais un avis, je le demanderais à cette chère Nagini et non aux idiots que vous êtes.
Ignorant le mangemort qui gémissait piteusement par terre, il se mit à caresser distraitement son cher serpent de compagnie en s’égarant dans ses pensées. Il lui avait manqué durant ce long voyage. Elle était la seule créature dont il se sentait proche. La seule qui ne le trahirait jamais. La seule qui serait digne qu’il lui confît son bien le plus précieux. Une idée germa en lui. C’était décidé, il allait utiliser le meurtre des Dursley pour créer un nouvel horcruxe. Son familier l’ignorait, mais il allait bientôt lui faire un grand honneur.
Sans un mot pour ses serviteurs, il quitta la pièce en faisant signe à Nagini de le suivre. S’il avait été plus attentif, il aurait remarqué qu’il venait d’enjamber le corps sans vie du mangemort qui avait osé discuter ses ordres. Son doloris avait été beaucoup trop puissant. En retirant le corps de la salle du trône les mangemorts ne purent s’empêcher de murmurer entre eux.
oOoOoOoOo
— Silence ! Luci.. Mr Malfoy, je crains que nous ne puissions plus attendre. Nous allons commencer immédiatement. Tonna la voix de Fudge à qui Dumbledore avait temporairement cédé la présidence du Magenmagot.
Fudge avait été surpris de ce choix, mais n’avait pas poussé plus loin tant il était ravi de l’opportunité qui lui était donné de rabaisser le bien trop ambitieux sang pur. Et peut-être de découvrir pourquoi Lucius était devenu si hardi tout d’un coup. Depuis quelque temps, son comportement ressemblait à celui d’un animal au pied du mur qui, n’ayant plus rien à perdre, jetait toutes ses forces dans un ultime assaut. Fudge espérait qu’il ne s’agissait là que d’un excès d’orgueil qu’il pourrait mater dès aujourd’hui par une bonne vielle humiliation publique suivie d’une très courte cabale médiatique.
Si les choses étaient plus sérieuses et que le camp des puristes était menacé par il ne savait quoi, il se retrouverait seul face à celui de Dumbledore. Autant dire que s’en serait fini de lui. Il n’aurait pas le temps de dire Merlin qu’il serait remplacé par une marionnette de Dumbledore ou par un de ses idéalistes qu’il affectionnait tant (connaissant Dumbledore, le deuxième choix lui semblait plus probable).
Peut-être devrait-il ménager Lucius ? Non, ses équipes avaient travaillé jour et nuit à la recherche du moindre indice et tout indiquait que le camp des puristes se portait mieux que jamais. Les sondages en sa faveur étaient stables, et les services de renseignements n’avaient trouvé aucun scandale. Ou plutôt aucun susceptible de faire tomber ses dirigeants (il n’y ’avait que les habituels pot-de-vin, accusations de viol et comportements racistes). Au pire, il pourrait toujours utiliser la gazette pour redorer leur image.
— Mr le président. Je vous prie de nous accorder un délai supplémentaire. Je ne sais pas ce qui l’a retardé ainsi, mais je vous assure qu’il viendra sous peu. Pria Lucius Malfoy.
— Mr Malfoy. Avec tout le respect que je vous dois, nous avons déjà été très patients. Rendez-vous compte qu’étant donné l’identité du principal concerné, c’est l’intégralité du Magenmagot qui s’est réunies pour juger d’une simple affaire de garde d’enfant. Vous ne pouvez demander aux plus éminents membres de notre communauté de sacrifier davantage de leur temps. Estimez-vous déjà heureux que cette cour soit composée de professionnels impartiaux qui jugeront cette affaire sans tenir compte de la négligence manifeste dont vous avez fait preuve en laissant le survivant vagabonder sans la moindre surveillance. Moi qui avais tant d’estime pour votre sérieux, je suis surpris. Mais bref, commençons par accueillir votre premier témoin. Oh ! C’est vrai excusez-moi. Il s’agissait de Mr Potter. Nous allons donc passer à notre intervenant suivant. Madame Chourave, veuillez-vous avancer, s’il vous plaît.
Lucius se retint de balancer une réplique cinglante à cet incommensurable idiot qu’était Fudge. À la place il se mura dans un silence digne, pendant que Chourave était interrogé en tant que directrice de maison de Potter. Mais intérieurement, la colère se mêlait à la peur.
Qu’est-ce qui était donc passé par la tête de son maître ? Si le jury déclarait que son hôte devait retourner vivre chez ses bouseux, il pouvait être sûr que le seigneur des ténèbres ne le lui pardonnerait pas. Et s’il s’avisait d’insinuer que c’était de sa faute, ce serait encore pire. Il n’oubliait pas que dorénavant, il avait plus à perdre que sa propre vie. Lorsque le seigneur des ténèbres l’avait informé qu’il comptait s’installer chez lui, il s’était senti honoré. Puis il avait compris que cela voudrait dire que Draco serait en permanence à portée de sa baguette.
Il avait dû prendre une décision difficile. Il savait que Draco ne le lui pardonnerait pas facilement (sa femme en tout cas ne le lui pardonnerait jamais), mais dès le début de l’été, il l’avait confié à son frère d’armes de toujours : Théodore Nott senior, avec pour consigne de le préparer à servir dignement leur seigneur. Fort heureusement, il fut sorti de ses sombres pensées par la voix criarde de Dolores Ombrage (bon dieu qu’il détestait cette vielle peau)
— Bien tout ceci est très bien Madame Chourave, mais je crains que cela ne nous apprenne pas grand-chose. Je note tout de même que personne ne s’est vraiment assuré que le survivant était bien traité durant toutes ces années.
— Comme je l’ai dit, il n’y avait aucune raison de penser qu’il ait été maltraité. Bien au contraire. Il a toujours insisté pour retourner chez eux lors des vacances scolaires.
— Excepté durant sa troisième année. C’est étrange. C’est la première fois que j’entends parler d’un enfant qui préfère passer ses vacances de Noël avec ses professeurs qu’avec ses parents. Il me semble que si vous aviez fait correctement votre travail, vous auriez au moins eu une discussion avec lui sur ce sujet.
Un brouhaha s’empara de la salle. Lucius sourit. Avec un peu de chance, il n’aurait pas besoin de la présence de son maître. Fudge visiblement surpris et mécontent du comportement de sa loyale subordonnée, usa de toutes son autorité pour calmer la salle et vilipenda sa secrétaire :
— Madame la sous-secrétaire, puis-je savoir où vous voulez en venir ? Madame Chourave n’est pas accusée que je sache. Et d’ailleurs, vous n’êtes pas l’avocat de l’accusation non plus. Veuillez rester à votre place, je vous prie.
— Excusez-moi, Mr le ministre cela ne se reproduira plus. Minauda Ombrage avec une déférence exagérée.
Le sourire de Lucius disparu aussitôt. Le soutien d’Ombrage serait sans doute utile, mais il savait que sans le témoignage du survivant en personne, il n’avait aucune chance de pouvoir s’opposer aux efforts conjoints de Dumbledore et de Fudge. Malgré les apparences, Malfoy savait que Dumbledore serait à la manœuvre durant ce procès. Si ça se trouve, c’était lui qui était à l’origine de l’absence de son maitre. Il se retourna et adressa un regard noir à l’homme situé quelques rangs plus loin au milieu du public.
Lucius aurait été surpris d’apprendre que sous son air paisible le directeur était tout aussi inquiet que lui de la tournure des événements. « Où était Voldemort ? » ne cessait-il de se demander. Dumbledore ne comprenait plus rien aux actes de Voldemort et ça l’inquiétait presque autant que le fait qu’il soit en possession des reliques de la mort. Cela faisait des semaines qu’il était revenu et rien ne se passait. Dumbledore s’était attendu à ce qu’il tente de rester discret le temps de recruter de nouveau alliés, mais pas à ce point-là. Pas de disparition mystérieuse, pas de hausse du nombre de meurtres. Même pas une légère augmentation du trafic d’objets de magie noire.
Et là, Voldemort ignorait un procès qui déterminerait si les forces du ministère tenteraient de s’opposer à sa volonté. Cela n’avait aucun sens. Qu’est-ce qui pouvait être plus important que cela ? Il regarda les membres de l’ordre déployés dans la salle. Dumbledore avait ramené tous ceux qu’il pouvait en leur promettant qu’ils auraient la preuve que Voldemort était bien de retour. Peut-être que c’était ça, son plan ? Pensa Dumbledore. Le faire passer pour un fou auprès des membres de l’ordre pour qu’ils l’abandonnent. « Et pourquoi pas attendre qu’on meure de vieillesse » entendit-il la voix de Severus se moquer de lui. Non, il connaissait Voldemort suffisamment pour savoir que ce n’était pas son style. Surtout après tant d’années de frustration. Il y avait autre chose, mais quoi ? Tout ce qu’il savait, c’est que, quels que soient les projets cachés du seigneur des ténèbres, ils impliquaient probablement des centaines de morts innocentes et une réduction significative de ses chances de victoire. Il fallait à tout prix qu’il trouve ce que c’était.
— Nous en avons assez entendu Madame Chourave. Vous pouvez retourner vous asseoir. Témoin suivant. J’appelle à la barre monsieur Remus Lupin. Déclara Cornelius Fudge.
Lupin se leva maladroitement de son siège. Il s’avança nerveusement jusqu’à la barre, en cherchant Dumbledore du regard pour se donner de la force. Puis Lupin commença à débiter le récit qu’il avait mis au point avec le vieil homme. Lupin n’aimait pas mentir devant un tribunal et avait hésité jusqu’au dernier moment à dire la vérité. Mais ce qui s’était passé avec Chourave l’avait convaincu que ce n’était pas une option. Pas s’il voulait sauver Harry.
Mais il fut interrompu au milieu de son discours par une voix aigrelette.
— Excusez-moi, Monsieur Lupin, vous dites que vous êtes devenue le tuteur de Monsieur Harry ? N’est-ce pas illégal pour un loup-garou d’occuper un emploi où il sera en contact avec un mineur ? Demanda Ombrage avec un air innocent.
— Pas à l’époque. Répondit-il avec hargne en se souvenant que c’était elle qui avait récemment fait passer cette abjecte loi qui lui interdisait pratiquement n’importe quel travail.
Mais il se rendit vite compte qu’il aurait dû davantage retenir sa colère. Le ton de sa réponse n’avait fait qu’accentuer le choc qui avait saisi la foule en apprenant la nature de celui que sous les ordres de Fudge, la gazette présentait depuis une semaine, comme un héros de guerre et le meilleur ami des époux Potter.
— Madame Ombrage vous dépassez les bornes. Ceci n’a rien à voir avec l’affaire que nous jugeons. S’insurgea Fudge.
— De plus, les informations contenues dans le registre des créatures magiques sont confidentielles. Et comme je doute que Monsieur Lupin vous ait informé de son état, je vais devoir vous... Commença Amélia Bones (la responsable du département de la justice magique et grande ennemie d’Ombrage) avant de se faire interrompre sans ménagement par Lucius.
— Au contraire, il me semble que c’est au cœur du sujet. Quelle meilleure preuve de l’indifférence qu’ils avaient pour leur fils adoptif. Non, de la haine devrais-je dire. Ils l’ont empêché d’aller à Poudlard et ont confié son éducation à une créature des ténèbres. Ses cours étaient tellement médiocres que Monsieur Potter a dû redoubler sa première année lorsqu’ils l’ont enfin autorisé à se rendre à Poudlard. Comment des parents aimants aurait-il pu ne pas s’en rendre compte plus tôt ? Comment des parents aimants aurait-il pu accepter de ….
— Silence ! Silence où je fais évacuer la salle hurla sans succès Fudge pour calmer l’agitation qui s’était emparée du public pendant la tirade de Malfoy.
Dumbledore se leva et répandit son pouvoir dans la salle. Fudge constata avec une immense jalousie que tous firent immédiatement silence.
— La probité et la compétence de Monsieur Lupin ne sont pas en cause. Si les Dursley l’ont choisi, c’est parce que je leur ai recommandé en vantant son parcours scolaire exemplaire, son excellent sens de la pédagogie et son comportement héroïque durant la guerre qui en fait l’un des rares sorciers dont on ne puisse soupçonner qu’il ait de près ou de loin coopéré avec les mangemorts. Peu dans cette salle peuvent en dire autant. Les Dursley voulaient le meilleur pour Harry et je leur ai indiqué qu’il s’agissait de Lupin. Si quelqu’un à quelque chose à reprocher à ce choix qu’il s’adresse à moi. Clama-t-il en fixant Lucius.
Celui-ci sembla s’effondrer sous le poids de son regard. Au bout d’une certain temps Fudge cru bon de rajouter sur un ton goguenard :
— Avez-vous quelque chose à rajouter, Monsieur Malfoy ?
— Non rien votre honneur. Je laisse monsieur Lupin continuer son témoignage.
— Bien monsieur Lupin, continuez je vous prie.
— Merci monsieur le ministre, comme je vous le disais ...
Fudge cessa d’écouter le discours de Lupin. De toute façon, il se moquait bien de savoir comment les Dursley traitaient le survivant. Il n’avait jamais compris l’adulation dont le garçon faisait l’objet. De l’aveu même de Dumbledore, c'était juste un enfant qui avait eu la chance qu’un phénomène magique imprévisible se produise au moment où le seigneur des ténèbres avait voulu le tuer.
En revanche, la manière dont les choses évoluaient le préoccupait beaucoup. Pensa-t-il en essuyant la sueur qui avait commencé à perler sur son visage.
Il s’était attendu à beaucoup de choses durant ce procès, mais pas à une trahison de la part d’Ombrage. Il avait toujours pensé que le vieux crapaud était l’incarnation de la loyauté. Un gratte-papier à l’esprit étriqué qui ferait tout ce qu’on lui demandait sans éprouver le moindre scrupule. Notamment, si cela impliquait d’écraser ou de malmener quelques marginaux opposés au pouvoir de son cher ministère. Mais soit. Puisque le crapaud avait décidé de sortir son venin, dès la fin du procès, il allait l’écraser sans la moindre pitié. Elle apprendrait bien vite qu’elle n’était pas aussi indispensable qu’elle le croyait.
— hum ! Hum ! fit semblant de tousser Ombrage pour l’interrompre.
Lupin l’ignora et tenta de continuer.
— Je venais d’arriver chez les Dursley pour….
— Hum ! Hum !
— heu donner des cours à Monsieur Potter. J’ai immédiatement pu constater ...
— Hum ! Hum !
— que heu je ….
— Hum ! Hum !
— Madame Ombrage, ayez-vous une question ? Finis par demander, excédé, le loup-garou qui n’arrivait plus à trouver ses mots tellement l’horrible femme la déconcentrait.
Avant que Fudge ne puissent intervenir, elle répondit :
— Non. Je me demandais juste si les Dursley avaient été mis au courant de votre condition. Je vous rappelle que vous êtes sous serment.
— Non, bien sûr ! Répondit le loup avec franchise en étant persuadé que cela permettrait de dissiper toute accusation envers les Dursley.
— Dans ce cas, je pense que madame Bones sera d’accord avec moi pour dire que c’est une violation flagrante de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989, qui oblige les loups garous à signaler leur condition à leur employeur. En conséquence, Monsieur Lupin ne devrait pas être considéré comme un témoin fiable. En fait, il ne devrait pas du tout être entendu et être immédiatement emprisonné.
— C’est parfaitement ridicule ! S’exclama Fudge en se tournant vers Bones.
Celles-ci dit à regret :
— Elle a parfaitement raison.
Mais elle enchaîna rapidement avec beaucoup plus de joie :
— Cependant le choix de condamner ou non une créature magique pour de tels faits relèves du choix du département de la justice magique. Or, je m’oppose fermement à une telle décision. Sans compter que la condamnation doit être précédée de l’envoi par recommandé magique d’une convocation à une réunion où il pourra plaider sa cause. Je le ferais bien sûr dans les plus brefs délais, mais en attendant Monsieur Lupin est à l’abri de toute mesure répressive.
— Ne vous donnez pas cette peine très chère. Je sais à quel point vous êtes débordé, alors pour vous faciliter la vie, j’ai glissé les papiers autorisant les poursuites contre Mr Lupin dans les factures du mois dernier. Je me suis aussi chargé d’envoyer la convocation à l’adresse qu’il a déclarée dans le fichier des créatures magiques. Malheureusement, il ne s’est jamais présenté.
— Vous avez fait quoi !? Hurla Fudge. Bones resta silencieux, mais elle n’en pensait pas moins. De quel droit le crapaud s’appropriait-il ses prérogatives ?
— Si mon initiative vous a vexé, je suis prête à en endosser la responsabilité. Cependant, je crains qu’il faille emprisonner ce sang souillé qui a volontairement défié votre autorité en admettant sans le moindre complexe avoir enfreint les lois que vous avez promulguées. Je crains que vous ...
— Mais je n’ai rien reçu. Sinon j’aurai contesté violemment. Vous avez besoin de preuve et d’un procès ! Cria Lupin qui parvint à surmonter le choc qu’il avait ressenti lorsqu’elle l’avait insulté devant toutes la salle sans que personne ne réagisse. À force de vivre sous l’ombre protectrice de Dumbledore et de ses anciens compagnons d’armes, il avait fini par oublier à quel point la société sorcière était raciste.
— Un procès pour les animaux !? S’exclama Ombrage. Et puis ce n’est pas de la faute du ministère si vous avez une vie si dissolue qu’en plus d’une semaine, vous n’êtes jamais rentrés chez vous. À moins que vous ayez indiqué une fausse adresse dans le fichier. C’est un crime très grave, vous savez. En attendant d’en savoir plus, j’insiste pour que Mr lupin ne soit pas autorisé à témoigner. En fait, étant donné qu’il était à l’origine de la plainte, je pense que nous devrions arrêter ce procès ridicule. Quand je pense qu’un demi-sang a osé intenter un procès à un des membres les plus respectables de note communauté.
— Et l’intérêt d’Harry vous en faites quoi ? Vous ne pouvez pas le laisser entre les mains de Malfoy. Vociféra Lupin de toutes ses forces.
— Vous voyez à quel genre de bête Monsieur Potter a été exposé par la faute de l’ignorance des Dursley ? Il serait bien mieux de le laisser sous ma responsabilité. De toute façon, aussi tragique que cela soit, ce noble tribunal ne peut faire d’exception à nos lois. Même pour le survivant. Déclara de sa voix doucereuse, Lucius Malfoy.
— Silence ! Silence ! Hurlait Fudge en faisant un bruit sourd avec sa baguette jusqu’à ce que le calme revienne dans la salle. Une fois, son autorité rétablit, il eut un bref sourire qui s’évanouit rapidement lorsqu’il se rendit compte que tous le regardaient en attendant la suite.
Or, Fudge ne savait pas quoi faire. Il savait bien que l’argumentation pseudo-juridique d’Ombrage ne tenait pas la route. Il en était presque sûr. Quoi qu’il en soit, Il savait que ses maigres connaissances ne lui permettraient pas de gagner un débat juridique face à Ombrage. Peut-être espérait-elle l’entraîner sur ce terrain et l’humilier publiquement. Lucius avait dû lui promettre de lui donner sa place et elle avait décidé que finalement elle en avait marre de jouer les seconds rôles.
La solution logique aurait été de céder la place à Amelia Bones qui prendrait un malin plaisir à détruire publiquement Ombrage, mais il soupçonnait depuis des années Dumbledore d’œuvrer pour qu’Amelia prenne sa place. Fudge réfléchit plus fort qu’il ne l’avait fait depuis des années afin d’essayer de trouver une issue. Pourquoi tout d’un coup tous semblaient déterminer à briser le fragile équilibre qui avait assuré la paix de leur monde depuis presque 15 ans ?
Mais il fut sauvé par l’ouverture fracassante des portes. Il accueillit cette diversion avec tellement de soulagement qu’il en oublia de vilipender les responsables qui avaient probablement commis une dizaine d’infractions en pénétrant dans la salle en plein milieu de l’audience.
Une jeune fille à la chevelure rousse caractéristique pénétra, essoufflée, à l’intérieur.
— Mademoiselle Weasley, que faites-vous ici ? Demanda Dumbledore avec douceur avant que quiconque ne puisse intervenir.
— Je … Je... Il paraît que vous aviez besoin que je témoigne ? Demanda Ginny en tentant de reprendre son souffle.
Elle fut vite rejointe par les jumeaux Weasley également essoufflés qui se positionnèrent de part et d’autre de leur sœur, baguettes levées tels des gardes du corps.
— Moi non, mais la justice a toujours besoin de témoignages supplémentaires pour se rapprocher de la vérité. Avez-vous quelque chose à reprocher à Monsieur Malfoy ?
— Objection, c’est une mineure, elle n’a rien à faire ici. Et elle n’est même pas sur la liste des témoins. Protesta Lucius Malfoy.
— Si je ne m’abuse le clan Weasley fait partie des 28 sacrées du Registre des Sang-Pur. D’après de récentes lois, dont il me semble que vous êtes l’instigateur, ce genre de considération ne s’applique pas à Mademoiselle Weasley. Répondit Dumbledore avec un sourire.
Il adressa un sourire bienveillant à Ginny qui déclara avec hésitation :
— À cause de lui, Vous savez qui m’a possédé. Et maintenant il a fait la même chose à Harry.
En entendant ses mots, la salle devint de nouveau agitée et une lumière de compréhension se fit dans l’esprit de Fudge. Voilà donc la raison du comportement étrange de Lucius. Encore une fois Dumbledore s’était montré plus capable que ses agents et avait réussi à mettre la main sur les preuves d’un crime à même de faire chuter Lucius. En conséquence, Lucius devait à tout prix obtenir le pouvoir suprême avant que cette petite idiote ne parle et qu’ils soient envoyés à Azkaban pour ses nombreux crimes.
C’était le pire scénario pour Fudge. Avant demain, le camp des puristes perdrait leur chef et Fudge serait remplacé par Amelia Bones (ou un autre pantin de Dumbledore). Sauf si Ombrage profitait de sa prestation brillante durant ce procès et sa réputation extrêmement positive chez les sorciers conservateurs pour remplacer Lucius comme figure de proue des puristes. Oui, toutes les pièces se mettaient en place dans son esprit. Bien loin de le trahir, Ombrage venait de lui sauver la mise une fois de plus. Mais à l’avenir, il faudrait qu’il la surveille. Il n’aurait jamais soupçonné que le crapaud nourrissait de telles ambitions.
Bien loin de ces spéculations, Ombrage, elle, enrageait. À cause de ses stupides lois passées par Lucius, elle ne pouvait rien faire contre un membre des 28 sacrés et il était hors de question qu’elle laisse cette bête avoir gain de cause. Lorsqu’elle avait découvert la vraie nature de ce Remus, son sang n’avait fait qu’un tour. Tant qu’il lui resterait une once de pouvoir, il était hors de question que le ministère accorde quoi que ce soit d’autre qu’une dose de cyanure à ces monstruosités.
— Si je comprends bien, Mademoiselle Weasley, vous souhaitez réclamer à la place de Monsieur Lupin, que la tutelle de Monsieur Potter soit rendue à son oncle et à sa tante ? Demanda Dumbledore qui sans demander l’avis de personne avait pris la place de procureur.
— Heuuuuu ? Répondit Ginny avec éloquence.
— Cela veut dire que vous souhaitez que le ministère contraigne les Malfoy à rendre Monsieur Potter aux Dursleys. Expliqua le vieil homme à la jeune fille.
— Oui bien sûr. Comment est-ce que vous pouvez penser que ce serait une bonne chose de confier la garde du survivant à un mangemort ?
Lucius s’offusqua immédiatement :
— Si ce n’était pas par égard pour votre jeune âge, je porterais plainte pour diffamation. Durant cette guerre, j’ai commis des actes atroces, mais uniquement parce que j’étais soumis au sortilège de l’imperium. Ces accusations sont une insulte. De plus, il serait dans votre intérêt de ne pas oublier que c’est cette cour qui a établi il y a longtemps mon innocence complète. À votre place, je pèserai un peu plus mes paroles. Vos allégations pourraient être considérées comme un outrage à la cour.
— Je n’ai pas dit ancien mangemort. Il sert toujours Vous-savez-qui. Il essaye d’utiliser Harry pour le ressusciter. Affirma Ginny, maintenant plus à l’aise.
Heureusement pour Ginny, l’arrivée d’un patronus stoppa le tôlée que sa phrase venait de soulever. Il se pencha vers l’oreille du directeur puis disparu. Pendant un instant, le directeur sembla s’affaisser. Brièvement l’image du grand sorcier au pouvoir imposant auquel nul n’aurait l’idée de terrir tête s’effaça pour laisser place à un vieillard immensément triste. Puis tellement rapidement que l’assistance crue avoir rêvé, il se redressa et déploya son pouvoir. Avec toutes son autorité il déclara alors :
— En fait, il est déjà ressuscité. Un ami autrichien vient de m’informer que Voldemort a pris possession de monsieur Potter et a récemment attaqué la forteresse de Nurmengard. Elle a été intégralement détruite par une magie si puissante qu’elle ne peut être l’œuvre que du seigneur des ténèbres. S’il fallait une preuve supplémentaire, la marque des ténèbres flotte actuellement au-dessus des restes de l’ancienne prison. C’est pour ça que Monsieur Potter n’était pas présent. La vraie question maintenant, c’est pourquoi monsieur Malfoy n’est pas auprès de son maître au lieu de se mêler à cette mascarade. Ce procès n’a plus aucun sens et nous devons immédiatement nous préparer à une nouvelle guerre.
Les aurors et les nombreux membres de l’ordre présent dans la salle se tendirent et commencèrent à encercler Lucius Malfoy qui restait immobile et silencieux (en même temps ainsi encerclé, il n’avait pas d’autre choix). Lucius ne savait pas pourquoi son maître avait fait ce qui lui semblait une bourde monumentale. Jusqu’à présent, Lucius avait sévèrement réprimé ceux qui osaient remettre en doute la santé mentale de leur leader en sa présence. Depuis l’extraordinaire pardon dont il avait bénéficié, Lucius était déterminé à ne plus douter de son seigneur. Mais en cet instant, il ne voyait pas comment expliquer autrement que par la démence les actes de son maître.
— Vous délirez Albus. S’exclama Fudge sous la surprise.
Fudge ne comprenait plus rien. Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Ombrage qui se met à avoir des ambitions personnelles et maintenant ça ? Fudge n’aimait pas du tout la tournure des événements. Il voyait sous ses yeux l’effondrement du jeu auquel il jouait depuis des années avec succès. Non, ça ne pouvait pas être possible. Leur monde ne pouvait pas connaître une deuxième guerre. Il avait à peine survécu à la première. C’était forcément un stratagème de Dumbledore pour le débarquer. Sa fidèle Ombrage avait vu le coup venir et avait commencé à porter la contre-attaque. Peu importe Lucius. Le vrai danger était Dumbledore. Ça l’avait toujours été. Après tout, durant les dernières années, son rôle avait davantage consisté à modérer le pouvoir d’Albus que celui des Malfoy. Fudge rassembla toute son autorité et s’écria avec colère :
— Dumbledore vous allez trop loin. Retirez immédiatement ces paroles ridicules. Vous-savez-qui est mort, il y a plus de 13 ans maintenant. Et qu’est-ce que c’est que tous ces sorciers armés ? Ce sont des hommes à vous ? Qu’est-ce que vous essayez de faire ? Accusa-t-il en faisant semblant de ne pas avoir remarqué avant le nombre important de partisans de Dumbledore qui assistaient au procès.
— J’essaye de combattre Voldemort et tous ceux qui le serviront. Tout ce que je veux savoir, c’est est ce que vous allez m’y aider ou pas ? Cria Dumbledore en libérant son pouvoir.
Comme toute l’assistance, Fudge glapit en entendant le nom maudit. Mais ce qui le choqua le plus fut le comportement de Dumbledore. Jamais, depuis la guerre, il ne l’avait vu aussi menaçant. Sans même y réfléchir, il perdit toute combativité et demanda d’un ton presque suppliant :
— Voyons Albus qu’est-ce qu’il vous prend ? Vous ne pensez pas vraiment qu’il est de retour ? Juste à cause d’une marque et du témoignage d’une fillette visiblement perturbé ?
— En fait, comme pourra vous l’expliquer votre secrétaire, j’ai des preuves de son retour depuis le début de l’été. Mais à cause de ses agissements jusqu’à maintenant, j’ai été obligé de me taire (afin d’augmenter ses chances que le ministère se range de son côté, il évita sciemment de préciser le rôle d’Ombrage ainsi que d’autres hauts gradés du ministère). Cependant, pour une raison ou une autre, le seigneur des ténèbres pense qu’il n’a plus de raison de se cacher, et me donne enfin l’opportunité d’alerter le monde sorcier. Cornelius, je comprends…
Mais à la grande déception de Dumbledore, le ministre l’interrompu fou furieux :
— Je vais vous dire ce que je comprends moi. Vous avez inventé cette histoire ridicule pour tenter de vous blanchir. Personne n’a oublié que c’est vous qui aviez pris en charge la tutelle de Potter et avait décidé de le confier aux Dursley. Je n’aurais jamais cru ça de vous, mais vous êtes devenu tellement avide de pouvoir que vous êtes prêt à tout inventer pour ne pas perdre la face. Dites à vos hommes de se reculer et de laisser le procès se dérouler. Et spécialement à votre loup-garou. Dit-il en pointant du doigt Lupin qui avait, avec soulagement, abandonné sa place et se tenait maintenant baguette brandi à côté de ses camarades de l’ordre.
— Je crains que cela ne soit pas possible. Dit gentiment Albus.
— Je vous préviens Albus, si vos hommes n’obtempèrent pas, je devrai ordonner aux aurors de les arrêter.
Les dits aurors se lancèrent des regards et les 3/4 décidèrent d’arrêter de viser Lucius Malfoy et de pointer leur baguette vers les membres de l’ordre.
Albus allait répondre lorsqu’une alarme raisonna dans tout le ministère. Une alarme que l’on n’avait pas entendue depuis 13 ans. Immédiatement, les aurors et les membres de l’ordre fraternisèrent pour se précipiter en dehors du tribunal à la suite de Dumbledore en ignorant superbement les ordres de Fudge. Une fois dans le hall, Dumbledore agrippa le bras du sorcier à l’accueil qui tentait de calmer toutes les personnes présentes et lui demande simplement :
— Où ?
L'homme ne put soutenir le regard intense du vieux sorcier et répondit en baissant les yeux :
— L’alarme vient du village sorcier de Newcastle, mais il s’agit probablement d’une fausse alerte…
Dumbledore et les hommes derrière lui ne perdirent pas plus de temps à discuter et transplanèrent immédiatement.
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Une heure plus tôt :
Voldemort enrageait. C’était la cinquième place-forte de l’ordre qu’il attaquait, mais à chaque fois les lieux se révélaient complètement vides. Est-ce qu’un autre traître que Snape avait infiltrés le rang de ses fidèles mangemorts et les avaient abreuvés de fausses informations ? Ou plus simplement ses fidèles mangemorts étaient-ils trop bêtes pour faire leur travail correctement ? Maintenant, qu’il y pensait, il se rendait compte qu’il n’avait peut-être pas porté suffisamment d’attention à ses mangemorts. En fait, au-delà de cela, il avait tellement été occupé par ses recherches sur les reliques de la mort et ses tentatives de maîtriser son hôte qu’il n’avait même pas commencé à recruter de nouveaux alliés. Dès son retour, cela devrait cesser.
Mais en attendant, il devait trouver un exutoire à sa colère. De préférence un membre de l’ordre. À moins qu’il ne se contente de quelques moldus se dit-il en regardant une bande de garçons moldus d’une quinzaine d’années qui défilaient sur des scooters abominablement bruyants sur la route qui menait à un lac très prisé des locaux durant les jours de canicule. Non, il n’était pas venu pour s’amuser, mais pour éliminer le dernier obstacle à sa toute-puissance.
Il rouvrit le dossier que ses mangemorts lui avaient fourni et l’examina plus attentivement. Pour l’essentiel, ses mangemorts s’étaient contenté de lister les propriétés de Dumbledore à partir de diverses informations publiques et notamment les données d’héritage. Il reconnaissait que ses mangemorts avaient fourni un travail impressionnant pour localiser les cachettes potentielles de l’ordre malgré les multiples sociétés écrans et roublardise légales mises en place par le citronné. S’il ne connaissait pas autant ce vieil idéaliste, il aurait suspecté son ancien professeur de chercher à se constituer un empire immobilier en dépouillant les orphelins de guerre dont il avait la charge. Dumbledore avait peut-être eu la prudence de les abandonner en comprenant qu’il serait possible pour ses mangemorts de les localiser. Non, c’était peu probable. L’ordre du Phénix n’avait pas le luxe d’être aussi prudent. La vérité est que la plupart des membres actuels n’étaient pas assez riches pour que l’ordre pût changer si facilement de locaux. Sans compter le temps qu’aurait pris d’ériger des protections aussi puissantes que celles qu’il avait dû affronter sur de nouveaux lieux.
Mais ça ne lui disait pas où étaient ses ennemis. Par dépit, il prit une autre adresse aux hasards et siffla :
— Nagini, ma belle, vient voir ton maître.
Mais rien ne lui répondit.
Intrigué, il s’avança dans la demeure à la recherche de son serpent.
— Nagini, tu sais que je n’aime pas attendre. Où te trouves-tu ?
Inquiet, il lança un sort de localisation qui lui indiqua de se rendre dans la cave du grand manoir de Newcastle qui servait autrefois de résidence secondaire aux Londubat. Baguette en main, il se précipita pour trouver son serpent en train d’examiner un mur.
— Nagini, pourquoi ne m’as-tu pas répondu ?
Le serpent continua de rester immobile. En tendant l’oreille, il l’entendit murmurer :
— Du sang. Où es-tu petite souris ? Le maître réclame ton sang impur.
Intrigué Voldemort s’avança et sentit comme un picotement. Quelque chose tentait de s’en prendre à ses boucliers occlumentique. Il commençait à comprendre ce qui était arrivé à son serpent. De multiples protections comprenant un puissant sort de confusion avait été disposé tout le long du mur au fond de la cave. Pourquoi n’y avait-il pas songé plus tôt ? Depuis l’époque de Grindelwald, la plupart des sangs purs avaient équipé leur demeure d’une panique room. Des pièces cachées et extrêmement bien protégé à l’aide de technique aussi bien moldue que sorcier. En temps de paix, ses pièces servaient souvent à cacher leurs petits secrets familiaux. Les Malfoy par exemple disposaient d’une impressionnante collection d’artefacts de magie noire dans une pièce secrète située sous le tapis de leur salon d’hiver.
Il se concentra pour défaire méthodiquement les sortilèges qui recouvraient la cave.
— Stupefix !
— Avada kedavra.
Sans même y réfléchir, il leva la main et une vague de magie se déploya autour de lui en emportant au passage le sol de la pièce (et tous les objets entassés dans la cave) créant ainsi une barrière contre laquelle vinrent s’écraser les sorts.
Un duel s’engagea contre les deux sorciers qui venaient d’apparaître dans son dos en pensant certainement le surprendre. Un homme et une femme. Il lui sembla qu’il s’agissait de deux membres de l'ordre qu’il avait déjà combattu durant la dernière guerre.
— Diggle. Couvre-moi. Je vais essayer de les faire sortir.
Oui, maintenant, il se souvenait. II s’agissait d’Hestia Jones et de Dedalus Diggle. Ils avaient tellement vieilli en 14 ans qu’il avait failli ne pas les reconnaître. Il allait mettre un terme à leur vie pathétique, avant que les affres du temps ne les dégradent encore plus.
Il se concentra d’abord sur Hestia Jones qui avait eu l’outrecuidance de penser que son partenaire pourrait la protéger de sa fureur. Il aurait facilement pu les priver de baguettes, mais préféra aller lentement. D’un sort, il plaqua Dedalus contre le mur puis, débarrassé de cet opportun, se concentra sur Hestia. Il commença par lui couper un bras que Nagini s’empressa de dévorer sous ses yeux horrifiés. Qu’il était bon d’enfin entendre les cris de terreur à son approche. Ce serait son premier meurtre depuis 14 ans (aux yeux de Voldemort, ceux de la forteresse de Nurmengard ne comptaient pas tant, il les avait faits machinalement et sans vraiment le vouloir). Mais avant :
— Legilimens
Il fouilla son esprit. Prenant bien soin de s’attarder sur les souvenirs les plus douloureux et détruire les bons. Puis il sursauta et un large sourire s’étira sur ses lèvres.
— Feudeymon. Hurla t’il
Aussitôt, le corps d’Hestia Jones fut calciné par la puissance du sort. Mais ce n’était pas elle que Voldemort visait. Le maléfice se précipita ensuite sur le mur se trouvant derrière lui et le consumant rapidement. Comme le montraient les souvenirs d’Hestia derrière il trouva un bunker visiblement prévu pour servir de refuge à quatre personnes durant une attaque. Sauf qu’il était vide.
Voldemort hurla de rage et se précipita vers Diggle :
— Où sont-ils ? Exigea-t-il devant le sorcier terrifié.
Celui-ci assemblant son courage et le défia du regard en répondant :
— Avec un peu de chance, ils sont déjà loin, face de serpent. D’un geste de la main, il brisa la nuque de l’homme puis se précipita quatre à quatre vers l’étage et constata qu’il n’était pas trop tard. Devant ses yeux, ce gros porc de Vernon Dursley tentait tant bien que mal de tirer Pétunia vers l’extérieur. Mais ce ne fut pas une sensation de triomphe qu’il l’envahit. Il essaya de lever sa baguette, mais n'y parvint pas. Il était comme paralysé. Il croisa alors les affreux yeux chevalins de cette misérable moldue et immédiatement, il ressentit une douleur telle qu’il n’en avait jamais connue. C’était atroce et il se sentit perdre pied.
— Harry, c’est moi, c’est maman.
Avant qu’il ne puisse réagir le Feudeymon désormais hors de contrôle émergea de la cave et un mur de flamme les sépara. Vernon tira sa femme de force vers l’extérieur et tira de sa poche une cannette de soda, puis ils disparurent subitement. La douleur disparue aussi rapidement qu’elle était apparue. Il se rendit alors compte que Nagini se tenait terrifiée contre lui. Partout, autour d’eux, les flammes se répandaient et des fissures apparaissaient dans les murs. Rempli de fureur, il cria en laissant échapper sa magie. La maison s’écroula autour de lui dans un déluge de flamme.
Une fois calmé, il voulut réfléchir à la situation, mais Dumbledore choisi ce moment pour débarquer avec la quasi-totalité de son ordre. Une occasion parfaite pour tester ses nouveaux pouvoirs pensa-t-il en avançant de manière conquérante vers les nouveaux arrivants. Mais il ne fit pas un pas qu’un vertige le prit. Pour la première fois depuis très longtemps Voldemort se sentit faible. Il se rendit alors compte qu’il était désespérément seul. Il n’aurait peut-être pas dû venir sans ses mangemorts.
— Morsmordre. Tu arrives trop tard Dumbledore. Ou trop tôt. L’heure n’est pas encore venue pour moi de te tuer. Déclara-t-il avant de transplaner.
Tous levèrent les yeux au ciel et virent la marque des ténèbres briller fortement. Seuls, quelques-uns remarquèrent le regard paniqué de Dumbledore avant qu’il ne se précipite dans ce qu’il restait des ruines.
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Chaos au ministère
Le procès tant attendu devant décider de la garde du survivant a dû être interrompu suite à un accès de violence des partisans de Dumbledore. Celui-ci dans un accès de folie en voyant le cours du procès lui échapper, s’est mis à clamer que Vous-savez-qui était de retour et possédait le jeune Harry Potter.
Dans son interview en page 5, monsieur Malfoy s’est déclaré plus que choqué par le comportement du directeur et plus déterminé que jamais à protéger le survivant de ses agissements. Avant que le ministre de la magie (qui exceptionnellement présidait la séance) ne puisse rappeler à l’ordre les soutiens les plus fanatiques de l’illustre vieillard, l’alarme indiquant qu’une puissante attaque de magie noire venait d’avoir lieu raisonna dans tout le ministère. Inutile de préciser qu’après les déclarations fantasques de Dumbledore cela déclencha un début d’effrois chez toutes les personnes présentes. L’entraînement des aurors pris alors le pas et d’un seul homme ils transplanérent au village de Newcastle juste avant que la marque des ténèbres n’apparaisse dans le ciel.
Une fois arrivé devant le cottage au-dessus duquel flottait la marque, ils constatèrent avec stupéfaction que Dumbledore et ses troupes les avait devancés. Apparemment, contrairement aux aurors, ils savaient où se rendre. Une fois l’incendie éteint, ils fouillèrent les décombres à la recherche de victimes éventuels et d’indice sur ce qui s’était passé pendant que leurs collègues interrogeaient le directeur pour qu’il révèle comment il pouvait savoir que c’était cette maison qui subissait une attaque.
Durant les fouilles, ils découvrirent avec horreur le cadavre calciné des héros de guerres : Madame Hestia Jones et Dedalus Diggle (en page 7 un rappel de leur courageuse prise de position contre le seigneur des ténèbres durant la dernière guerre et des différends qui les ont récemment opposés à Dumbledore d’après notre source au ministère)
Cependant, les autorités tiennent à être rassurantes. Bien que l’enquête ne fasse que débuter rien n’indique qu’ils n’aient été la victime du seigneur des ténèbres. Le porte-parole des aurors a même précisé qu’il serait totalement irresponsable d'affirmer le contraire en l’état actuel de l’enquête (sans nommer explicitement Dumbledore). Ce dernier a malgré tout renouvelé ses accusations envers Monsieur Potter lors d’une conférence de presse un peu plus tard dans la soirée.
D’autres responsables se sont montrés moins courtois. Plusieurs se sont publiquement offusqués que le directeur puisse ainsi accuser sans la moindre preuve notre sauveur d’être devenu un mage noir et un meurtrier. Comment, à son âge, aurait-il pu détruire les protections que le directeur avait lui-même posé ? « Savoir comment quelqu’un d’autre que le directeur aurait pu briser ces protections est d’ailleurs l’une des nombreuses questions auxquelles l’enquête devra répondre » a d’ailleurs déclaré l’auror chargée de l’enquête. Bien entendu pour le moment, personne ne porte d’accusation contre le célèbre mage blanc, mais les suspicions s’accumulent envers le sorcier qui a accumulé les décisions contestables et aux conséquences parfois dramatiques (voir un résumé page 3 des morts suspectes liées à Dumbledore des trois dernières années)
Le reste de l’article ne parlait que des conséquences sur la bonne tenue de la coupe du monde de la situation politique tendue (en calant de temps en temps des piques totalement hors sujet sur Dumbledore et son entourage). Il n’y avait même pas une mention de la destruction de la forteresse de Nurmengard. En même temps, à quoi est ce qu’il s’attendait ? Le sorcier moyen était trop bête pour s’intéresser à ce qui se passait dans un endroit aussi éloigné. Surtout en plein milieu d’une coupe du monde de Quidditch.
Voldemort cessa sa lecture et jeta le torchon dans le feu de cheminée que les elfes avaient allumé malgré la chaleur de cette nuit d’été. En bon serviteur, s’ils avaient été surpris par sa demande, ils n’en montrèrent rien et se contentèrent d’obéir le plus rapidement possible et de s’éloigner presque en courant du mage noir à l’apparence juvénile. Voldemort se perdit alors dans la contemplation des flammes. Depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait, la vue du feu qui brûle avait eu un effet apaisant sur lui. Déjà, cela lui rappelait ses premiers jours à Poudlard et ses longues soirées à observer ses camarades dans la salle commune des serpentards à la recherche de leurs failles. Tout était loin d’être idéal à cette époque, mais comparé à l’orphelinat où il avait grandi, c’était le paradis. Mais surtout, il était fasciné par la puissance de destruction de l’incendie. Combien de nuits avait-il passé (avant d’arriver à Poudlard) à chercher un moyen de mettre le feu à l’orphelinat (après avoir bloqué la porte de la chambre de la mère supérieure) ?
Dorénavant, il avait d’autres sources de distraction bien plus enrichissantes comme la torture des prisonniers. Malgré tout, il insistait toujours pour qu’un feu soit allumé dans sa chambre. Sans une chaleur intense au moment de s’endormir les souvenirs des nombreuses douches froides qu’il avait dû subir dans son enfance risquaient de refaire surface.
Néanmoins aujourd’hui, il n’était pas question de sommeil. Il devait faire le bilan de la journée et établir sa stratégie. La recherche de ses pouvoirs, puis la sensation grisante d’être devenu plus puissant qu’il l’aurait rêvé l’avait entraîné à commettre de nombreuses erreurs. Et il ne pouvait pas compter éternellement sur la stupidité de Fudge pour rattraper ses boulettes. Il n’aurait jamais dû lancer la marque des ténèbres et encore moins se lancer sans réfléchir dans une attaque de toutes les bases de l’ordre qu’il connaissait. Malgré les efforts du ministère, voir la marque des ténèbres flotter au-dessus d’une scène de crime avait ravivé de mauvais souvenirs chez bien des sorciers. Et même si peu osaient l’avouer, beaucoup craignaient que Dumbledore ne dise la vérité. Si la journée lui avait bien appris quelque chose c’est que même la plus inarrêtable des forces échouera, si elle ne fait pas preuve d’un minimum d’intelligence.
En effet malgré ses nouveaux pouvoirs, tout ce qu’il avait réussi à obtenir, c’est de faire fuir les Dursley vers une cachette qu’il ne connaissait pas. S’il avait réfléchi, il aurait fait surveiller l’endroit durant des semaines afin de déterminer à quoi servaient les lieux et il aurait attaqué la cachette des Dursley avec plusieurs de ses mangemorts pour éviter que ses cibles ne s’échappent. Là, il avait perdu son après-midi à détruire des maisons vides. En plus, détruire toutes ces protections après avoir effectué tant de voyage avait poussé son corps à bout (il avait beau se creuser la tête, il ne voyait pas d’autres explications à ce qui s’était passées lorsqu’il s’était retrouvé face aux Dursley). Il devait se souvenir que malgré le soutien apporté par les 3 reliques, son hôte restait un enfant d’à peine 14 ans, avec toutes les limites que cela impliquait.
Si seulement il s’était demandé pourquoi toutes ses cachettes étaient vides, il se serait souvenu que ce maudit procès se tenait aujourd’hui. Il aurait compris que Dumbledore avait mobilisé tous ses hommes pour tenter de lui tenir une embuscade au ministère. L’esprit de Potter devait brouiller ses pensées plus qu’il ne le croyait pour qu’il se comporte aussi stupidement.
Il passa le reste de la nuit à fouiller les rares souvenirs de Potter qui lui était accessibles et ceux qu’il avait pu obtenir lorsque des accès de colère meurtrière avaient permis au morceau d’âme qui était prisonnier de son corps d’avoir accès à son esprit. Voldemort était fasciné par les progrès réalisés par le monde moldu. Il ne se serait jamais douté qu’ils eussent acquis une telle puissance après 1944. Patiemment, il mit au point son plan. Au petit matin, il s’endormit avec la certitude que bientôt le monde entier se prosternerait à ses pieds. Enfin ce qu’il en restera une fois qu’il en aurait terminé avec lui.
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Note de l’auteur : Je ne suis pas satisfait de ce chapitre. Mon ambition initiale c’était que ce chapitre soit une bataille politico-judiciaire entre ombrage, Dumbledore et Fudge digne d’un scénario de death note. Je voulais qu’Ombrage sorte réellement des arguments juridiques surprenants et intelligents. Cependant je n’ai aucune connaissance en droit et malheureusement je n’ai pas le temps de faire des recherches pour combler mes lacunes et trouver l’inspiration. Alors j’ai dû me résigner à ce qu’ombrage s’appuie sur un bluff un peu ridicule. J’espère qu’un jour je pourrais réécrire cette partie mais pour l’instant je m’en contenterai.