Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Disputes
— Je sors. Cria Harry.
— Encore ? Mon chéri, tu sais que je n’aime pas te voir traîner dehors aussi tard. On ne sait pas ce qu’il peut t’arriver.
— Ne t’en fais pas maman, je ne vais pas loin. Je vais juste rejoindre quelques amis au square pour faire une partie de foot. Promis je serais rentré avant qu’il ne fasse nuit cette fois.
— Je l’espère bien. Dit-elle en faisant semblant de le menacer avec sa cuillère en bois.
Harry lui sourit, plus amusé qu'effrayé par ses menaces pendant que Petunia le regardait partir. Cela faisait deux semaines que son neveu était rentré chez elle pour les vacances d’été. Deux semaines qu’elle avait passée à s’inquiéter pour lui.
Malgré ses demandes insistantes, Harry avait totalement refusé de lui dire ce qui lui était arrivé dans cette école de cinglés. Il continuait de s’entêter à prétendre que tout allait bien et qu’il ne s’était rien passé de notable. Mais elle n’était pas dupe. Sa réaction à la gare n’avait rien de normal. Vernon pensait qu’elle faisait tout un foin de rien et qu’il était juste ému de les revoir après une aussi longue absence. Elle était tentée de le croire d’autant plus que depuis, son enfant avait eu un comportement parfaitement normal. Cependant, tout son être lui criait que quelque chose de terrible lui était arrivé et elle voulait savoir quoi. Elle ne voulait pas le perdre aussi.
En désespoir de cause, hier, elle s’était résolue à s’humilier à demander de l’aide à la personne qu’elle détestait le plus en ce monde : Albus Dumbledore. Elle avait longuement hésité, mais en secret, ce matin, elle s’était levée aux aurores pour poster une demande d’explications au directeur de Poudlard, en espérant que sa réponse serait plus utile cette fois-ci.
Mais en le voyant si heureux et débordant d’énergie, elle douta. Est-ce que ce n’étaitpas elle qui avait un problème ? Elle s’était tellement reproché de ne rien avoir soupçonné lorsque Dudley avait ramené un objet magique qu’il n’aurait jamais pu se procurer seul. N’était-elle pas en train de tomber dans l’excès inverse et de développer une paranoïa excessive ?
Elle soupira. Tout ce qu’elle pouvait faire pour le moment, c’est attendre avec anxiété la réponse de Dumbledore et faire semblant que tout allait bien pour ne pas inquiéter Harry.
oOoOoOo
Harry inconscient des tourments intérieurs de sa mère adoptive courait dans la direction opposée du square où il avait déclaré vouloir se rendre. Au bout d’une vingtaine de minutes, le goudron laissa place à un chemin de terre qui menait à une décharge sauvage où s’entassait un amoncellement d’objets hétéroclite en piètre état. Une fois arrivé, il s’appuya sur une antique machine à laver dont la porte avait été arrachée pour reprendre son souffle. Puis avant d’avoir pu totalement récupérer, il prit de ses deux mains une batte de base-ball et commença à taper de toutes ses forces contre un vieil écran d’ordinateur en hurlant. Au bout du deuxième coup, l’écran explosa en mile morceau, mais il continua à frapper de toutes ses forces comme si l’objet avait menacé de tuer ses proches. Une fois qu’il fut totalement épuisé, il se calma et cria :
— Dobby !
Dans un pop, apparu un elfe de maison portant une dizaine de chemises de toutes les couleurs ainsi qu’un chapeau mexicain. Un tel amoncellement de vêtement paraissait d’autant plus décalé que nous étions à la fin d’une chaude journée d’été, mais cela ne sembla même pas surprendre Harry. L’elfe regarda avec un regard de désapprobation les multiples coupures que les projections de débris avaient occasionné sur ses bras et lui reprocha :
— Maitre Potter, s’est encore bléssé. Ce n’est pas bien.
— Combien de fois devrais-je te dire d’arrêter de m’appeler maître ! Le vilipenda violemment Harry.
— Dobby est désolé monsieur Potter. Pleurnicha l’elfe.
La vulnérabilité qu’affichait Dobby en cet instant calma immédiatement Harry.
— Désolé Dobby. Je n’aurais pas dû te crier dessus.
— Ce n’est rien Mai...Monsieur potter. Dobby est habitué à bien pire. Dit l’elfe en commençant à appliquer sur ses blessures une potion qu’il avait sortie d’une des multiples poches. Quelques secondes plus tard, les blessures commencèrent d’elles-même à se refermer.
— Non ce n’est pas normal. Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je n’arrête pas d’être en colère ?
— Dobby ne sait pas monsieur. Mais Dobby pense que vous devriez en parler à vos parents. Dobby les a beaucoup observés cet été. Ils vous aideraient Monsieur.
— Je croyais t’avoir dit de ne pas les approcher ?! Imagine ce qu’il se passerait s’ils te voyaient. Ils détestent la magie.
— Dobby se serait coupé la tête plutôt que de désobéir aux ordres du grand Harry Potter. Se défendit l’elfe, au bord des larmes qu’on remette ainsi en cause sa loyauté. Il reprit :
— Dobby sait depuis tout petit comment observer ses maîtres de loin. La magie des elfes est puissante Monsieur et celle de Dobby a considérablement augmenté depuis que vous l’avez libéré.
— Les sorciers brident aussi votre magie ?
— Dobby ne sait pas. La vie de Dobby a tellement changé depuis que vous l’avez libéré. Dobby mange autant qu’il le veut et n’a plus à utiliser sa magie pour guérir ou se réchauffer. Dobby ne pourra jamais vous remercier suffisamment.
— Les sorciers sont des monstres.
— Le grand Harry Potter est un sorcier et il n’est pas un monstre.
— Ah oui alors explique-moi ce que je viens de faire là ? Pourquoi est-ce que je casse toujours tout ? Pourquoi est-ce que je n’arrête pas d’avoir envie de crier et de frapper ? Pourquoi à certains moments, je ressens une colère qui n’est pas la mienne et qu’à d’autres, j’ai envie de hurler ? J’en ai marre de devoir faire semblant que tout va bien ou que les remarques de papa sur les sorciers ne me font rien. Parfois, la nuit, j’entends une voix qui me murmure que jamais ils ne m’accepteront comme je suis et que je devrais partir. Est-ce que je deviens fou ?
— Dobby ne sait pas, Monsieur. Mais Dobby sait que leur en parler lui ferait plus de bien que de venir ici. Monsieur Potter n'a pas sa place ici. Dit l’elfe en désignant des mains l’amoncellement de détritus en tout genre qui les entourait.
— Je n’ai rien de grand. Dit doucement Harry, mais admettant que l’elfe avait sans doute raison.
Seulement, il n’arrivait pas à se résoudre à leur parler. Et si la voix avait raison et qu’il le rejetait à leur tour. Il s’assit et resta quelque temps à parler avec Dobby. Puis quand le soleil commença à décliner, il se résolut à rentrer chez lui. À la fin de l’année scolaire, il rêvait de revenir chez lui, mais maintenant qu’il y était, il se sentait enfermé. En fait ce dont il avait envie, c’était de voler le plus vite possible avec son balai jusqu’à en être épuisé. Mais à son retour, les Dursley avaient enfermé avec dégoût sa malle et ses affaires d’école dans le placard sous l’escalier. Il ne voulait pas devoir faire face à leurs réactions, s’il tentait de leur proposer une activité impliquant la magie. À cette pensée, il ressentit une bouffée de rage contre leur intolérance. Mais il se força à la réprimer en respirant longuement. Il shoota violemment contre une bouteille de verre qui avait été abandonné là, ce qui la fit s’envoler et s’exploser en mille morceaux contre la carcasse rouillée d’une voiture. Pour une raison qu’il ignorait, casser des trucs l’aidait à se calmer.
Une fois arrivé à l’entrée de la ville, il demanda à Dobby de partir. Harry ne savait pas où vivait l’elfe de maison lorsqu’il n’était pas avec lui. Il doutait qu’un elfe même libre et extrêmement bien payé, puisse louer une chambre sur le chemin de traverse. Mais il n’avait pas osé demander. L’elfe avait du mal à défendre sa liberté nouvellement acquise et Harry ne voulait pas prendre le risque qu’il pense qu’il devait lui rendre des comptes sur ce qu’il faisait de son temps libre. Mais ça ne l’inquiétait pas beaucoup, car Dobby semblait s’épanouir dans sa nouvelle vie. Il était visiblement bien plus heureux et en meilleure santé qu’il y a deux semaines.
Après quelques minutes de marche, il arriva à l’entrée de la maison des Dursley. Le soleil était presque couché et les lampadaires s’étaient déjà allumés, mais il ne faisait pas encore nuit. C’est donc avec une grande surprise qu’il accueillit les cris de reproche de sa mère :
— Ou tu étais passé encore ?
— Je te l’ai dit sur le terrain de football.
— Ne mens pas à ta mère, mon garçon. On a été vérifié et tu n’y étais pas. Intervint Vernon, déjà rouge de colère.
— Oui ben à un moment, j’en ai eu marre et je suis parti ailleurs. J’ai quand même le droit d’aller où je veux. Je suis plus un enfant.
— Pas sur ce ton avec moi mon garçon. Et tu pourrais avoir 80 ans que ce ne serait pas une excuse pour nous mentir aussi effrontément. Aucun de tes amis ne t’y a vue. Et d’ailleurs, aucun d’entre eux ne t’a vue de l’été. Qu’est-ce que tu traficotes encore ?
— Vous m’espionnez !
— Non on te faisait confiance. Visiblement, nous avions tort. Ils ont annoncé à la télé qu’un dangereux criminel du nom de Sirius black venait de s’évader. Tous les parents ont rappelé leur enfant et tu étais le seul à être introuvable. À cause de toi, ta mère s’est fait un sang d’encre. On a appelé toutes les personnes qu’on connaissait, mais personne ne savait où tu étais. On a cru t’avoir perdu toi aussi. Qu’une de ses anormalités s’en était encore pris à nous.
— Oui, ben ça va, tout va bien. L’anormalité en a marre et va aller se coucher. Dit-il en les poussant sans ménagement pour accéder à l’escalier menant à sa chambre. Dès qu’il eut passé la porte de sa chambre, il entendit la voix de son père adoptif crier :
— Tu es puni pendant une semaine. N’essaye même pas de sortir de ta chambre avant de t’être excusé et de nous avoir dit la vérité.
Dès qu’il se fut calmé, il regretta sa réaction et pas seulement parce qu’il n’allait plus pouvoir décharger sa colère en secret avant une longue semaine. Le lendemain, ce fut un Harry bien déterminé à s’excuser et à dire à ses parents toute la vérité qui descendit dans le salon.
Cependant, il fut accueilli par une Pétunia aux yeux rouges tenant dans sa main un fin parchemin aux armoiries de Poudlard. La réponse du directeur était arrivée ce matin.
— Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Cria t’elle.
Par réflexe, Harry se mit automatiquement sur la défensive et une dispute totalement contre-productive s’ensuivit.
oOoOoOo
À partir de ce jour, l’ambiance devint pesante au 4 Privet Drive. Les Dursley ne purent que constater impuissant, qu’Harry se refermait sur lui-même et devenait de plus en plus irritable. Pétunia et Vernon, persuadé qu’il s’agissait du contrecoup des horribles événements qu’il avait vécus durant l’année qu’il avait passée chez ses cinglés pensèrent d’abord à lui donner de l’espace.
Mais cette stratégie semblait contre-productive et Vernon n’avait jamais été un homme patient. De plus, il avait toujours été persuadé que les adolescents avaient besoin d’une discipline stricte pour ne pas devenir des délinquants. Et il était hors de question qu’il laisse son fils s’engager sur une mauvaise voie à cause de ce que ces anormalités lui avaient fait subir. Il se mit donc à le reprendre systématiquement sur la moindre de ses incartades en espérant le faire réagir. Ce qui ne manqua pas d’arriver. Très vite, de violentes disputes rythmèrent la vie au 4 Privet Drive. Pétunia regrettait presque d’avoir écrit cette lettre à Dumbledore. Cela n’avait fait qu’aggraver la situation. Décidément, ce vieux cinglé n’était bon qu’à leur causer des problèmes.
Si elle avait été plus attentive, elle aurait remarqué que la dégradation du comportement d’Harry était intervenue non pas après que Vernon ait commencé à vouloir le remettre sur le droit chemin, mais après avoir regardé un journal télé indiquant que Sirius Black avait été vue dans la région voisine et semblait se diriger dans la direction de Londres.
Les choses continuèrent ainsi, jusqu’au jour où lors d’une énième dispute :
— J’en ai marre de vous et de vos préjugés à deux balles ! Quoi que je fasse ce n’est jamais assez bien. Je n’ai jamais eu ma place ici. Je ne veux plus jamais vous revoir ! Cria Harry sur le seuil de la maison des Dursley.
Avant que l’un des Dursley ne puisse réagir, Harry, claqua la porte et sortit en traînant sa lourde malle et la cage de Croutard (qui affichait bruyamment sa désapprobation à l’idée de s’en aller).
— Dobby ! Cria Harry.
Un elfe de maison habillé d’un patchwork de vêtement hétéroclite aux couleurs flashy apparut.
— Maître Potter a appelé ? Maître Potter pleure ? Est-ce que maître Potter va bien ?
— Je ne suis pas ton maître. Est-ce que tu peux m’emmener s’il te plaît ?
— Où maître Potter veut-il aller ?
— N’importe où du moment que c’est loin d’ici. Et ne m’appelle pas maître.
— Oui mai(..). Monsieur Potter.
Avant de transplaner Harry relu l’article de la gazette qu’il avait découpée et mit dans sa poche hier soir avec le portrait de Black. Si le bras droit de Voldemort, tueur de dizaine de moldus et parrain du survivant se dirigeait vers Little Whinging, il valait mieux pour tout le monde qu’il quitte les lieux le plus vite possible.