Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Police

Tom Hunt montait la colline avec agacement. Ça faisait un mois que le vieux gardien du cimetière l’appelait régulièrement parce que des délinquants auraient pénétré dans son domaine. Et bien sûr à chaque fois, il ne trouvait rien, même pas un graffiti. Il faut dire que Tom prenait bien soin de faire hurler sa sirène pendant de longues minutes avant de se garer en bas de la colline.

Avant de monter à la ville pour réaliser son rêve (qui devint vite un cauchemar) de devenir un grand enquêteur, il avait passé son enfance dans un village ressemblant beaucoup à Little-Hangleton. Il se souvenait parfaitement que les lieux comme celui-ci étaient souvent les seuls où les ados pouvaient se trouver un peu d’intimité pour toute sorte d’activité. Les morts font une piètre compagnie, mais au moins eux n’iront pas répéter à votre mère que vous avez passée l’après-midi avec la fille du cordonnier.

Bref, il n’avait aucune envie de prendre les intrus en flagrants délits. Il aurait bien envoyé paître ce vieux soûlaud, mais dans ce trou perdu où ses supérieurs l’avaient exilé, il ne pouvait de manière crédible dire qu’il avait mieux à faire.

Et dire que la connerie qui l’avait conduit ici avait été motivée par l’ennui profond qu’il ressentait dans ce qui était censé être une banlieue sensible. Lui qui rêvait d’action et de servir les citoyens, c’était retrouvé à alterner entre patrouilles de nuit dans des rues parfaitement désertes et des contrôles d’identité au pif pour remplir ses quotas de sans-papiers ou de dealer de cannabis (la plupart des gens qu’il arrêtait n’avaient rien de dealer, mais il fallait bien faire du chiffre).

Il avait mis du temps à remettre en question ses apriori, mais après quelques années, il devait bien l’admettre : son travail était aussi nuisible qu’ennuyeux. Les rares fois où on venait lui demander de l’aide, il était parfaitement incapable de faire quoi que ce soit. En l’absence d’hébergement d’urgence et de preuve, que pouvait-il faire pour cette femme battue ? En l’absence de moyen pour enquêter, que pouvait-il faire contre cette épidémie de cambriolage ? Que faire pour empêcher ses bandes de jeunes de s’entre-tuer pour de la drogue et de terroriser la population au passage ? Comment les empêcher de rejoindre les trafiquants lorsque la seule alternative, c’était de galérer entre divers boulots précaires qui ne payent pas assez pour qu’ils puissent se payer un logement à eux et quitter leurs parents ? Et quand il est de notoriété publique que la moitié des flics du coin consomment régulièrement, comment leur expliquer que la drogue, c’est mal ? Et comment en vouloir aux collègues, quand soi-même, on commence à avoir envie de se tirer une balle ?

De toute façon d’après ses supérieurs ce n’était pas son rôle. Son rôle consistait à remplir les prisons avec des gens qui n’avaient rien à y faire pour que le commissaire puisse présenter de belles feuilles Excel montrant à quel point nous étions efficients. Au début, il avait trouvé l’utilisation de ce mot ridicule, car ne voulant rien dire, mais au final, il avait compris que son commissaire n’osait pas les qualifier d’efficace.

Enfin bref, il était arrivé devant la grille du cimetière et il devait arrêter de laisser son esprit vagabonder. Machinalement, il poussa la ferraille et constata avec surprise qu’elle était fermée. Comment des ados avaient-ils pu fermer la grille ? Il prit le temps de regarder les lieux.

Tout était calme. Beaucoup trop calme. Contrairement à ce que pensaient les citadins, la campagne était un endroit bruyant. Là, il n’y avait aucun bruit, même pas un lointain aboiement de chien. Sans qu’il ne puisse se l’expliquer, il eut la chair de poule. Il sortit son passe-partout et rentra dans le cimetière. Immédiatement, il se mit à frissonner. Plus il avançait, plus il avait froid. Et au bout d’un moment, il constata que les tombes s’étaient couvertes de givre. Comment était-ce possible, on était en plein moins de juin ? Il flottait dans l’air quelque chose de surnaturel qui, combiné aux nuages d’orage qui s’amoncelait au-dessus de la ville depuis le début d’après-midi, donnait au lieu une atmosphère lugubre.

Il sortit son arme, se mit en joute et reprit son avancée avec une extrême concentration. Son instinct lui hurlait que cet endroit était dangereux, mais loin de l’inquiéter cela l’enthousiasma.

C’était pour connaître ce genre de poussée d’adrénaline qu’il s’était engagé. Après quelques pas, il entendit un gémissement. Ce fut si fugace qu’il se demanda s’il n’avait pas halluciné. Puis il entendit un autre gémissement plus faible que le précèdent.

Il mit son doigt sur la détente. Ensuite il se ressaisit et baissa son arme. Quoi qu’il se passe ici, il était plus probable qu’il y trouve des civils innocents que des zombies. Et il ne pouvait pas se permettre une autre bavure. Ses collègues et supérieurs l’avaient couvert la première fois, mais maintenant, il était seul. Il continuait à avancer l’esprit alerte, lorsqu’il aperçut un homme avec un turban se traînant devant lui en poussant de faibles gémissements dans sa direction. Il accéléra et se rendit compte que l’homme laissait derrière lui une traînée de sang. Si c’était bien le sien, c’était un miracle qu’il soit encore en vie.

Il essaya de lui parler, mais il l’ignora et continua à se traîner vers l’avant. Il posa sa main sur son épaule pour le stopper. Il se retourna brusquement et le fixa longuement du regard avant de s’évanouir dans un dernier râle. Son visage était fixé dans une expression de douleur et ses yeux étaient exorbités. Il examina l’homme et prit alors conscience qu’il venait d’être torturé. Il lui manquait un bras et la plaie semblait avoir récemment était cautérisé au fer rouge. Une odeur de chair brûlé répugnante s’en dégageait encore. Mais surtout, il vit que sa main avait été coupée et que la blessure était encore ouverte.

Il déchira un morceau de son vêtement (qui était très étrange, ce devait être un étranger) et lui fit rapidement un garrot. Ensuite il tenta d’appeler du secour sur sa radio, mais seuls des parasites lui répondirent. Il maudit la camelote que l’état leur fournissait puis se dit qu’au vu de la situation, la radinerie du ministère n’y était pour rien. Il devait rapidement sortir du cimetière pour prévenir du secours. Il courut jusqu’à l’entrée où par miracle sa radio fonctionna. Il hurla qu’on lui envoie une ambulance sans donner de détail (sachant que l’on ne le croirait pas de toute façon).

Puis il retourna près de l’homme s’attendant à moitié à ce qu’il ait disparu et qu’il se rende compte qu’au final tout ceci n’était que le fruit de son imagination trop fertile. Mais il était bel et bien là. Il s’assura qu’un pouls était toujours présent puis s’enfonça davantage dans le labyrinthe de tombes.

Dans la section où il rentrait, les tombes étaient plus élaborées et le sol commençait à se recouvrir d’un fin brouillard glacé. La plupart étaient des œuvres d’art richement décorées qui avait la taille d’un homme. En regardant les noms, il comprit qu’il était dans la section réservée aux Jedusor. Cette famille de parvenu qui s’était enrichi en spéculant sur le blé en période de famine était extrêmement célèbre dans la région pour leur caractère détestable ainsi que pour leur fin aussi tragique que mystérieuse. Même lui qui n’était pas originaire d’ici connaissait l’histoire.

Soudainement il dut se retenir de trébucher. Son pied venait de heurter quelque chose caché par un brouillard qui était dorénavant épais comme de la poix. En se penchant, il constata avec horreur qu’il s’agissait du corps d’un enfant. Il rechercha longuement un pouls ou une quelconque trace de vie. Cependant, il dut se rendre à l’évidence. Au moins, celui-ci ne portait aucune blessure ou marque de torture. Quoi qui l’ait tué, il n’avait pas dû souffrir. Il fit un signe de croix, se retourna et n’eut que quelque pas à faire avant de la voir. Au centre d’un cercle dépourvus de brouillard s’élevait une grande arche en pierre marquée de runes avec un voile flottant au gré d’un vent inexistant. À ses pieds le corps d’un autre enfant.

Il se précipita sur lui en priant pour qu’il ne soit pas mort lui aussi. Il constata rapidement qu’il respirait. Il aurait dû le laisser sur place et attendre les secours, mais il n’avait pas l’air d’être blessé. De plus, son instinct lui hurlait qu’il fallait à tout prix s’éloigner de l’arche. Il saisit l’enfant et courut à l’entrée du cimetière sans se retourner.

Il nota au passage qu’à côté de l’arche se trouvait un couteau de rituel satanique, un chaudron d’un noir surnaturel qui semblait absorber la lumière autour de lui et une tombe partiellement ouverte. Plus tard, il découvrirait que c’est celle du dernier des Jedusor.

Une fois en dehors du cimetière, il vit avec soulagement l’ambulance arriver, ainsi que ses collègues.

oOoOoOo

L’enfant ouvrit lentement les yeux puis tenta d’un seul coup de se relever. Il en fut empêché par ses liens. Il prononça paniqué :

— Où je suis ? Libérez-moi ?

— Calmez-vous jeune homme. Vous êtes actuellement à l’hôpital de Bristol et vous êtes en sécurité.

— Qu’est-ce que je fais ici ? Où sont mes parents ?

Puis d’un coup, il se mura dans le silence.

— J’aimerais également connaître la réponse à ses questions, pour commencer, pourriez-vous me dire votre nom, votre âge, le numéro de téléphone de vos parents et votre adresse ?

Il répondit de manière lacunaire avec une voix sans émotion :

— Harry Potter, 11 ans, 0160894578, 4 Privet Drive Little Whinging.

— Little Whinging, je ne connais pas. Où est-ce que cela se situe ?

— C’est dans la banlieue de Londres.

L’enquêteur avait plein de questions à poser, mais il ne savait pas par où commencer. Il était déstabilisé par le comportement de l’enfant. Il avait l’habitude de traiter avec de jeunes ados insolents. Pas avec des enfants semblant sur le point de pleurer. Il aurait dû demander à Maria de rester. Comme lui, elle était célibataire, mais c’était une femme donc elle aurait su comment consoler le garçon pensât notre inspecteur qui avait plein de qualité, mais qui n’échappait pas aux préjugés les plus courants des années 90. Finalement, c’est le garçon qui reprit :

— Est-ce que le seigneur des ténèbres est de retour ?

— Pardon ?

— Non rien.

— Vous avez dit le seigneur des ténèbres ?

— S’il vous plaît, oubliez ce que j’ai dit. Déclara le garçon avec ce qui semblait être de la peur.

— Écoutez, je ne sais pas qui vous menace, mais je peux vous protéger. Vous ne devez pas avoir peur de parler.

— Me protéger ? Le garçon éclata d’un rire sinistre. C’est moi le danger. Mes parents sont morts pour me protéger, et Dudley (..) Dudley ! j’ai cru qu’il était mort, mais non je l’ai vu, il était vivant. Ou il est ?

Il sorti avec hésitation une photo de l’enfant que les secours avaient retrouvés mort.

— Est-ce que c'est lui Dudley ?

— Oui. Vous l’avez retrouvé ? Comment il va ? Il n’est pas blessé ?

Convaincu, que le garçon était maintenu plus victime que coupable (et désireux de gagner sa confiance), il le détacha.

— Je suis désolé, il est mort.

Au grand désarroi du policier, le garçon se mit à pleurer doucement. Sa première impulsion était de le prendre dans ses bras, mais il n’avait pas le droit de toucher ainsi un mineur. Et puis que diraient ses collègues s’il le voyait agir comme une fiotte (Est-ce que j’ai précisé qu’il s’agissait d’un flic des années 90. Comment ça, ils sont toujours aussi cons 20 ans plus tard ?).

— Ressaisis-toi. Un homme ça ne pleure pas.

— Je ne suis pas un homme de toute façon. Malgré tout, le garçon se força à ne plus pleurer.

— Comment ça, tu n’es pas un homme ?

— Les habits que je portais, ou sont-ils ?

— Dans la table de chevet, mais réponds à ma question. Qui t’as dit que tu n’étais pas un homme ?

Le gamin l’ignora et fouilla son jean jusqu’à en extirper un bout de bois puis il fit un mouvement avec et prononça :

— Wingardium Leviosa

À la stupéfaction du policier, le lit vide en face du garçon se mit à léviter puis redescendit. À ce moment-là, l’enquêteur regretta d’avoir détaché le garçon.

— Tu as dit que tu étais responsable de la mort de tes parents et de ce Dudley. Qu’est-ce que tu es ?

— Le ministère a posé une sorte de mouchard sur moi qui le prévient si j’utilise mes pouvoirs sans autorisation. Ils vont sans doute envoyer des agents dans pas longtemps pour m’enfermer ou un truc du genre. Plus personne ne mourra à cause de moi.

Il dit ça avec une voix détachée, mais tout dans son attitude trahissait la peur et la tristesse. Pour le moment, c’était juste un petit garçon brisé qu’il avait en face de lui et pas un démon. Finalement, l’inspecteur décida d’envoyer balader ses peurs et prit le garçon dans ses bras. Il ne dit rien, mais l’enfant se mit à pleurer à chaudes larmes.

Ils restèrent ainsi quelques minutes le temps que les larmes de l’enfant se tarissent. Tom Hunter jura intérieurement de trouver un moyen d’aider l’enfant.

— Écoute, tu dois me dire tout ce que tu sais. Je suis sûr qu’il y a une solution. Raconte-moi ce qu’il s’est passé hier soir ?

— Vous devriez partir. Les agents du ministère ne devraient plus tarder à arriver. S’ils vous trouvent avec moi, vous aurez des ennuis. S’ils vous interrogent dites que vous ne savez rien.

— Je n’ai pas peur d’eux gamin. Je suis policier, je sais me défendre et je ne compte pas me laisser faire. Et puis que veux-tu qu’ils me fassent ? Ils ne peuvent pas me faire disparaître sans que ça ne se remarque.

— Par contre, ils peuvent, vous effacer la mémoire. Et quoi qu’ils en disent, je doute que ce soit sans effet de se faire trifouiller le cerveau. Vous ne pouvez rien faire pour moi.

L’enfant se retourna et cessa de lui parler. Au bout d’un moment, il sortit de la chambre déterminée à en savoir plus. Et cela commençait par aller se renseigner sur l’autre survivant de la nuit d’hier. Mais une fois à l’accueil, il vit qu’un homme âgé vêtu d’une longue robe pourpre et d’une grande barbe blanche demandait où se trouvait la chambre d’Harry Potter. À côté de lui, se trouvait un homme couvert de cicatrice, avec une jambe de bois et un œil en vert qui regardait partout avec un air menaçant. Quand l’homme regarda dans sa direction, il se figea et essaya d’avoir l’air le plus neutre possible. Il fit semblant de prendre une sucrerie dans un distributeur et retourna là d’où il venait. Ils étaient là pour l’enfant et bien que la réceptionniste leur avait dit qu’aucun Harry Potter n’avait été admis dans l’hôpital, il ne faisait aucun doute qu’il le trouverait très bientôt.

Tom avait l’impression que le choix qu’il devait faire déterminerait le reste de sa vie. Et pourtant, il n’hésita pas longtemps. Il avait enfin l’opportunité de faire ce pourquoi il s’était engagé dans la police et il n’allait pas la gâcher. Le gamin ne méritait pas d’être enfermé quelque part dans une prison secrète du gouvernement. Il allait forcer le gamin à lui dire ce qu’il se passait puis trouver une meilleure solution. En attendant, il fallait lui permettre de s’échapper (qu’il le veuille ou non).

oOoOoOo

Quelques heures plus tard sur le parking d’une station-service.

— Donc si je résume, vous avez enlevé un enfant de 11 ans parce qu’il vous a convaincu que des agents du gouvernement allaient venir l’emmener dans une prison secrète ? Demanda Alastor Maugrey au moldu qu’il venait d’immobiliser

— Alors dit comme ça, c’est sur ça parait ridicule. Se défendit Tom Hunter.

— Ridicule ! Pourquoi ? C’est exactement ce que tout bonne auror aurait fait. Par contre vous auriez dû vous attendre à ce qu’il résiste et vous tenir prêt à l’assommer. Vigilance constante !

— Alastor, j’admire votre passion pour le travail bien fait, mais présentement, je pense que vos conseils sont déplacés. Et puis j’aime à penser, que vous vous seriez comporté comme lui à sa place. Intervint Dumbledore

— Certainement pas. Moi, je ne me serais jamais fait rattraper aussi bêtement par mes poursuivants. Vigilance constante. Il faut toujours avoir un plan de repli si un ennemi vous trouve.

— Je n’en doute pas mon vieil ami, mais cela ne dit pas ce que nous allons faire de lui. Reprit Dumbledore.

— Ne lui faite pas de mal. Tout ça, c’est ma faute. Intervint Harry pour la première fois

— Peu importe à qui la faute, le code du secret est clair. Cingla le vieil auror

— Certes, mais j’ai besoin que quelqu’un surveille Little Hangleton et malheureusement, ce vieil Ortis ne s’est pas révélé très efficace. Si vous (..)

Mais Maugrey interrompit Dumbledore :

— Êtes-vous devenu fou ? Avez-vous oublié que vous devez faire profil bas jusqu’à la fin du procès avec les Londubat et les Weasley ? Continuer comme ça et vous serez à la retraite avant moi. Quoique ce ne serait pas totalement immérité.

— Alastor, il y a des choses plus importantes. Et encore une fois, il n’y a aucun lien entre le troll que j’ai introduit dans l’école pour garder la pierre et l’incident d’Halloween.

— Gardez vos mensonges pour le procès et tenez-vous à carreau si vous ne voulez pas que Malfoy prenne votre place. Lui rétorqua Maugrey

— L’enfant, qu’est-ce que vous allez lui faire ? Demanda Tom Hunter en interrompant les deux hommes dans leur dispute

— Je crains malheureusement de devoir lui infliger le pire des châtiments : le ramener à ses tuteurs puis le laisser subir les remontrances de sa tante pour avoir séché l’école. Enfin, dès que nous aurons compris ce qui s’est passé ce soir-là et retrouvé son cousin.

Répondit le vieillard.

— Il est mort. Déclara sombrement Harry.

— Comment ça ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Demanda Maugrey avec un air suspicieux

L’enfant raconta d’une voix tremblante :

— Je ne sais pas. Voldemort a ordonné à l’homme au turban « tue l’autre » et après, j’ai vu un éclair vert et il s’est écroulé par terre. J’ai tout essayé pour le ranimer, mais il respirait plus. Tout ça, c’est de ma faute, j’aurais dû (...).

— Harry, ce n’est pas de ta faute. L’interrompit Dumbledore

— Comment vous pouvez le savoir, vous ne savez pas ce qui s’est passé ?

— Certes, mais j’ai combattu assez souvent Voldemort pour savoir que tu ne pouvais rien faire pour le sauver.

Harry allait répondre, mais un Maugrey au visage blême déclara :

— Tu as bien dit Voldemort ?

— Je crois que nous devrions poursuivre cette conversation dans un endroit privé, mon bureau par exemple. Décida Dumbledore.

— Je ne vais pas aller en prison ? Pourtant, la dernière fois Lupin m’as dit (…) intervint Harry

— Le professeur Lupin. Et je te confirme que les peines encourues en cas de violation volontaire du code du secret magique peuvent aller jusqu’à la prison. Mais au vu des circonstances, je suis sûr que l’auror Maugrey ici présent, conclura qu’étant donné la présence d’un autre sorcier dans l’hôpital, il est impossible de prouver que tu es l’auteur du sort qui a déclenché la trace. N’est-ce pas mon ami ?

— Disons que j’envisage cette possibilité.

Puis le vieil homme les fit transplaner tous les 3 en lâchant par ‘erreur’ le bras de Tom Hunter. Tom Hunter se retrouva donc seul l’esprit bourré de question auquel il n’aurait pas de réponse avant de nombreuses années. Il monta à bord de sa voiture au réservoir qui était maintenant plein et fonça tout droit sans s’arrêter dans le but de se faire oublier pendant quelque temps.

Harry quant à lui dû raconter en détail ce qui s’était passé cette nuit-là. Ce fut pénible, mais en même temps ça le soulagea. Et il put poser les questions qui l’obsédaient depuis son réveil dans cet hôpital.

— Monsieur, pourquoi Quirrell ne pouvait-il pas le toucher sans se brûler ? Est-ce que Voldemort avait vraiment disparu ? Qu’est-ce que c’était que ce voile ?

— Calme-Toi Harry. Dit-il avec bienveillance. Une seule question à la fois. Pour commencer, je crois que ta tante t’a parlé du sort de protection issu du sacrifice de ta mère.

Harry hocha la tête.

— C’est lui qui m’a protégé ? C’est pour ça qu’il ne pouvait pas me toucher ?

— C’est l’hypothèse la plus plausible en effet. Ta mère t’a protégé.

— Ma mère n’a rien fait du tout. Elle est morte. Et c’est pétunia ma mère.

— L’un n’empêche pas l’autre. Malgré leurs différents Pétunia aimait Lily. C’est pour ça qu’elle a eu autant de mal à te faire une place dans son foyer. Mais ne crois pas que tu sois obligé de choisir entre tes deux parents. Je suis convaincu que Pétunia t’aime suffisamment pour accepter de te partager avec sa sœur. Et toi-même, je pense que tu as suffisamment d’amour pour deux mères.

Après quelques minutes de silence, Harry demanda :

— Et Voldemort. Est-ce qu’il va revenir ?

À ce moment-là, il sembla vieillir de 10 ans.

— Je crains que oui. Mais que cela ne rabaisse pas ta victoire. Tu l’as grandement affaibli. Plus que je ne le pensais possible. Cette nuit-là, tu as probablement sauvé des centaines de milliers de vie.

— Et j’en ai condamné une autre.

— Harry. Tu n’es pour rien dans les actes de Voldemort. C’est lui et lui seul qui a décidé de répandre la mort. Ah. J’entends au loin les pas de Pomfresh. Je pense qu’il est temps d’arrêter cette discussion. S’il te plaît, ne lui dis pas que j’ai différé ta visite à l’infirmerie pour que nous puissions avoir cette petite conversation. Même à mon âge certaines choses continuent de me faire peur. Les infirmières en colère en font parties.

Harry sourit au vieil homme à l’allure de grand-père. Évidement qu’il allait tout lui dire. Lui aussi, il avait peur des infirmières scolaires.