Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

Après une dure journée de travail ça fait du bien de rentrer chez soi

Note de l'auteur : Ce très court chapitre contient un passage très-très choquant. J'invite les personnes sensibles aux violences sexuelles à sauter ce passage. Un résumé se trouvera en début du chapitre suivant pour que vous ne soyez pas perdu.

oOoOoOo

Draco Malfoy se frottait nerveusement les mains en regardant sa mère passer d’un extrême à l’autre. Il n’avait jamais vu sa mère aussi bouleversée. En fait, c’était la première fois qu’il voyait transparaître une émotion sur le doux visage de la froide princesse de Serpentard. Elle ne cessait de faire les cent pas nerveusement, en insultant tous les serviteurs qui passaient à sa portée (ou même lui s’il s’avisait de bouger trop brusquement). Ce n’est pas comme ça que Draco s’imaginait son retour tant attendu au manoir Malfoy.

Négligemment, Draco tenta de passer sa déception en donnant un violent coup de pied à un elfe de maison qui passait à sa portée. Mais le seul effet de cet accès de violence, fut d’accroître sa frustration lorsque sous la surprise l’elfe fit tomber le plateau de macaron dont il avait exprimé l’envie à voix haute quelques minutes plus tôt. Pourtant, depuis aussi, longtemps qu’il s’en souvenait, malmener le petit personnel avait toujours été une source de satisfaction (et un des rares moyens d’obtenir l’approbation de son père). Il faut croire qu’aujourd’hui ses problèmes étaient trop grave. Ou qu’il était devenu trop vieux pour se satisfaire de ses plaisirs simples.

Sans réfléchir, il commença à ramasser les macarons par terre puis sous le regard furieux de sa mère il cessa tout net. Une fois de plus, il maudit Nott senior et les humiliations qu’il avait dû subir à cause de lui. Il n’arrivait toujours pas à croire qu’il ait osé le priver de nourriture. Lui un Malfoy. Et tout ça uniquement parce qu’il n’arrivait pas à suivre ses stupides entraînements. Mais cet inconfort avait été mineur face à la peur qu’il avait ressentie lorsque sous la colère il avait craché à la gueule du patriarche des Nott que sa femme avait eu bien raison de se suicider pour ne plus avoir à le supporter. Après cet épisode à sa grande honte, il se mit à obéir sans discuter même aux consignes les plus absurdes du chef de la maison Nott. Il n’osa même pas demander la raison de la soudaine disparition de Nott junior. De toute façon, la compagnie du fils Nott n’était guère plus agréable que celle de son père et en conséquence ne lui manquait pas vraiment.

Lorsque ce matin son père était venu le sortir de cet enfer, il ne savait pas s’il devait le remercier à genoux ou le rouer de coups pour l’avoir abandonné là en premier lieu. À la place, il avait choisi de bouder dignement en envoyant à intervalles réguliers des regards noirs à son père. Il s’était attendu à se faire vertement réprimander pour un tel manque de respect, puis à ce que son père lui demande la raison de son attitude. Lors des rares moments de répit que lui laissait Nott senior, Draco avait rêvé de ce moment où il pourrait dénoncer tous les sévices que l’homme lui avait fait subir. Il était sûr que dès que son père serait au courant, il prendrait son parti et ferait en sorte qu’aucun membre de cette famille n’ose ne serait-ce que mal regarder un Malfoy pendant les 5 prochaines générations.

Cependant c’est à peine si son père avait semblé le remarquer. Peut-être que lui aussi le prenait pour un faible indigne de son sang ? C’en était trop pour Draco. Dès qu’ils furent arrivés au manoir Malfoy, il insulta son père et courut s’enfermer dans sa suite. Draco savait que c’était un comportement totalement indigne d’un sang pur. Ses parents lui avaient suffisamment répété durant sa petite enfance que ce genre de comportement puéril n’était ni tolérable ni toléré. Cependant, le mélange de colère et de tristesse combiné à la frustration qu’il avait accumulée durant la dernière semaine ne lui avait pas laissé d’autre alternative.

Quelques minutes plus tard, son père avait toqué à sa porte, mais il avait refusé de lui ouvrir et Lucius n’avait pas insisté. Apparemment, il ne pouvait pas attendre et était parti précipitamment en disant d’une voix calme d’où perçait la menace qu’il n’avait pas le temps pour ses enfantillages et qu’il verrait à son retour. En réponse Draco avait crié qu’il le détestait, mais son père avait déjà tourné les talons. Il passa l’heure suivante à réduire en cendres tout ce qui se trouvait à sa portée (et notamment au malheureux elfe qui tenta de le raisonner) à l’aide des sorts que lui avait appris Nott senior (plus que jamais il bénissait le privilège de pouvoir ignorer la trace durant ses étés au sein du manoir Malfoy).

Une fois épuisé, il s’assit au milieu des ruines qui constituaient désormais sa suite et réfléchis. Il allait leur montrer à tous qu’il était à la hauteur. Il allait montrer à son père qu’il était digne d’être son héritier. Et cela commençait par se reprendre en main. Il fit appel aux notions d’occlumancie que Nott et son père lui avait inculqué et refoula avec difficulté les violentes émotions qu’il ressentait au fin fond de son esprit afin de se composer un visage neutre. Puis il sortit, bien décidé à confronter son père. Ou le seigneur des ténèbres en personne. Durant ces longues semaines, il avait été sciemment maintenu dans l’ignorance, mais il avait cru comprendre des rares phrases qu’il avait pu arracher à Nott junior que le seigneur des ténèbres était de retour et qu’il avait bien entendu choisi de loger dans leur demeure (une preuve de plus aux yeux de Draco de l’importance de sa famille). Le seigneur des ténèbres lui, saurait voir quel être exceptionnel il était. Draco imaginait déjà, la fierté de son père lorsque le maître ne tarirait pas d’éloges sur sa dévotion à leur cause et sur la fierté qu’il aurait à l’accueillir parmi ses mangemorts, lorsqu’il serait enfin suffisamment grand.

Mais tout ce qu’il trouva fut sa mère morte d’inquiétude. Lucius n’était jamais rentré en retard à la maison. Pas depuis 14 ans. Sans laisser à Draco le temps de s’exprimer, elle lui ordonna de s’asseoir et d’attendre à côté d’elle. Très vite, que ce soit à cause de l’ennui ou de la frugalité du déjeuner chez les Nott son ventre avait commencé à gargouiller. Conformément aux convenances, ils étaient alors passés à table. Ou plutôt il était passé à table. Malgré la magnificence des plats qui lui était présenté, Narcissa avait à peine touché à son assiette et s’était contenté de regarder Draco manger au silence avec un curieux regard.

Ce n’est que tard dans la soirée qu’enfin, ils sentirent les protections du manoir frémir. Le maître des lieux était arrivé. Dans un bruit sourd les portes du salon d’apparat où ils patientaient s’ouvrirent brusquement et Harry Potter s’avança d’un pas conquérant. Le premier réflexe de Draco fut de se scandaliser. Comment ce traître à son sang osait-il pénétrer avec tant d’arrogance en leur demeure ? Mais les mots moururent dans sa bouche lorsque sa mère le prit dans ses bras. En cachette, sa mère s’était occasionnellement laissé aller à de telles effusions, mais jamais elle ne l’avait serré aussi férocement. Lorsqu’elle se mit à l’embrasser frénétiquement en lui disant qu’elle l’aimait, Draco se mit à avoir peur.

Harry s’exclama alors avec un grand sourire sadique accroché aux lèvres :

— Ah quelle belle journée.

Dans le silence inquiétant qui s’abattit sur le manoir, il retira ses chaussures et s’assit le fauteuil massif ressemblant à un trône qui était réservé au maître de maison. Draco était rempli d’incompréhensions devant une telle outrecuidance, mais ses protestations moururent lorsqu’il croisa les yeux rouges remplis de haine. Il dut rapidement baisser les yeux pour éviter que ses barrières occlumantiques ne volent en éclats sous la seule pression maléfique qui s’en dégageait. Harry, lui, ne sembla même pas remarquer sa présence et ordonna :

— Femme, va me chercher un thé. Et toi, misérable avorton, va nettoyer mes chaussures. Je les veux comme neuves demain matin. Ordonna-t-il en pointant Draco du doigt.

— Seigneur. Où est Lucius ? Demanda désespérément Narcissa, pendant que son fils restait mué d’incompréhension.

— Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié. J’ai découvert que c’était un traître. Mais réjouis-toi, je l’ai tué.

Immédiatement, Narcissa s’écroula en pleurs, pendant que Draco clignait des yeux d’incompréhension. Son père ne pouvait pas être mort. Pas alors que leur dernier échange avait été des insultes. Cependant la réaction de sa mère ne laissait planer aucun doute. Visiblement agacé par cette débauche d’émotions, Voldemort se leva et se mit à caresser le visage de Narcissa. Puis sous les yeux horrifiés de Draco avec son autre main, il saisit fermement l’un des seins de la sorcière.

— Allons, ne pleure pas Narcissa. Sa traîtrise n’entache pas l’estime que j’ai pour toi. Je t’ai dit de ne pas pleurer. Endoloris !

Elle se tordit de douleur pendant plusieurs minutes. Le cerveau de Draco n’arrivait pas à comprendre la scène à laquelle il assistait. Par réflexe, il adopta l’attitude de froide indifférence que son éducation l'avait conditionné à feindre en public. Son regard resta fixé sur les événements sans qu'il ne puisse détourner les yeux.

— Tu devrais plutôt penser à comment servir ton maître de façon à me faire oublier les actes de ton cher mari.

Voldemort fit un gros effort pour repousser la répugnance qu’il ressentait en touchant un autre être humain et commença à retirer le soutien-gorge de Narcissa. Elle fit mine de résister puis il murmura :

— Tu ne voudrais pas qu’il arrive quelque chose à Draco, n’est-ce pas ? Après tout, tel père, tel fils.

Sous le regard impuissant de son fils, elle se laissa faire. Sur le moment, elle ne ressentit rien. Elle se sentit comme coupée de ses propres émotions. C’était à peine si elle comprenait ce qui se passait. Après ce qui lui sembla être un temps infime, les brutaux va et viens s’arrêtèrent et elle sentit un liquide chaud couler entre ses cuisses. Puis elle fut brutalement jetée par terre, comme si elle n’était qu’un simple objet. Pendant que des larmes se mettaient à couler le long des joues de Narcissa, Voldemort partit, le sourire aux lèvres.

Narcissa ne le savait pas, mais il lui avait fait un grand honneur. Pensa Voldemort. Elle était la première avec qui il s’abaissait à un acte aussi bestial. Néanmoins malgré son dégoût, il se devait de tenir la promesse qu’il avait faite au cadavre agonisant de son ex-bras droit. Il avait bien entendu pensé à les tuer, mais la mort était une punition bien trop douce. Il veillerait personnellement à ce que la précieuse famille de Lucius souffre très longtemps. Et lorsqu’ils auraient perdu tout espoir, là, ils les tueraient. Leur sort servira d’avertissements aux prochains qui envisageraient de le trahir. Quel que soit son rang ou son utilité tous devaient apprendre à craindre Lord Voldemort.

Ce soir-là, alors que la plupart des familles d’Angleterre passaient une nuit blanche dans l’attente des nouvelles de leur proche et la terreur d’une nouvelle attaque, Voldemort s’endormit le sourire aux lèvres. Tout se déroulait selon ses plans. Enfin presque. Il n’aurait jamais imaginé que le traître soit Lucius ou que Dumbledore puisse survivre à son piège. Cependant, tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Le citronné avait finalement atteint ses limites et sans son précieux ordre, il ne pourrait rien faire contre lui. Et lorsqu’il l’aura enfin vaincu, plus personne ne le regarderait de haut.

Draco quant à lui s’endormit le cœur plein d’un sentiment nouveau. Pour la première fois de sa vie, il savait ce qu’était vraiment la haine et l’envie de vengeance.

oOoOoOo

Note de l’auteur : Dès sa version initiale, ce chapitre était dur, mais dans sa version réécrite, je le trouve horrible. Au point que j’ai hésité à le conserver.

À la base ce chapitre et celui où il torture Nott junior étaient les seuls où Voldemort apparaissait. Tous les autres parlaient de la situation dans le monde et des actions de la bande à Nott et Draco. À la base, ce chapitre avait pour fonction de montrer de manière très rapide la psychologie de Voldemort et à quel point c’est un monstre. Et dedans, on ne s’attardait pas sur ce que ressentaient les personnages. À l’origine dans ce chapitre (et dans les autres), je décrivais juste ce qui se passait sans m’attarder sur ce que pensaient les personnages. Mais par souci d’homogénéité lorsque j’ai modifié les autres chapitres, j’ai également dû modifier celui-ci. Mais en me relisant, j’ai trouvé le résultat inutilement choquant.

Je me suis alors demandé si je ne devrais pas supprimer cette péripétie. Mais j’ai finalement décidé de la garder, car sans elle, difficile d’expliquer la survie des Malfoy et les actes de Draco dans les chapitres suivants. En un mot, cela aurait demandé de trop modifier l’histoire.

J’espère que ce chapitre ne vous aura pas déplu et vous promet que c’est le dernier aussi choquant. Voldemort va continuer à être horrible (et pas qu’un peu), mais mon écriture le sera moins. Ce qui ne veut pas dire non plus que les prochains chapitres seront tous joyeux. (loin de là)