Harry Dursley

Resume
Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022
Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?
À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus
Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.
Exode 2
— On ne peut plus attendre, il faut partir. Se plaignit Nott en refermant le rideau de la fenêtre du cottage.
Depuis la finale de la coupe du monde de Quidditch, les sorciers chargés d’assurer leur protection étaient tous partis en mission et n’étaient jamais revenus. Au début, ils ne s’étaient pas inquiétés. Leur cachette disposait de suffisamment de boites de conserves de pâté à la citrouille pour tenir un siège sans ravitaillement (Même si après une semaine à ne manger que ça il aurait tué pour ne serait-ce que voir un autre plat). Puis Nott avait senti les sorts posés par Dumbledore s’affaiblir. Cependant les semaines étaient passées, le début de septembre était arrivé et avec lui, des hommes encagoulés qui venaient régulièrement aux abords de leur demeure. Jusqu’à présent, ils n’avaient pas tenté de franchir le périmètre, mais les informations qui leur étaient parvenues de l’antique poste de radio sorcière du cottage ne le rassuraient pas.
Normalement, Nott n’aurait prêté aucune attention aux crétineries diffusées dans ses bulletins d’information supervisée par le ministère, mais il était évident que quelque chose de grave s’était passé le jour de la coupe du monde. Quoi qu’il se soit passé ce jour-là, cela avait été assez grave pour que la diffusion soit coupée plusieurs jours.
D’abord remplacé par un fond musical ininterrompu puis carrément par du bruit blanc des plus angoissants. Surtout lorsque vous n’aviez pas d’autre distraction que de regarder les réserves de nourritures fondre à vue d’œil.
Brièvement, la diffusion avait repris pour diffuser un appel de Dumbledore à se rassembler à Poudlard. Mais rapidement, la diffusion avait été de nouveau interrompue. Puis 3 jours plus tard, la diffusion avait subitement repris. Nott avait d’abord ressenti du soulagement en entendant la speakerine annoncée d’un air calme qu’avec l’aide de la communauté magique internationale le ministère de la magie anglais avait repris le contrôle du territoire et allait très rapidement ramener l’ordre dans le pays. Pour ensuite paniquer lorsqu’elle annonça avec un air triomphant qu’il n’y avait plus rien à craindre, car dorénavant, Harry Potter en personne assurerait leur protection. Par réflexe, il avait éteint la radio d’un violent coup de poing, et même si le visage du gros moldu devint rouge personne ne lui en teint rigueur (de toute manière il n’aurait pas accepté qu’un moldu critique son comportement).
Les jours qui suivirent le poste se contenta de cracher des récits aussi épiques que fantasmagoriques où Dumbledore, Potter, Malfoy et les autres familles de sang pur mettaient de côté leurs différences pour ensemble combattre le mal qui avait frappé leur pays. Une fois la bataille terminée, le mal avait été repoussé, mais pas vaincu. Les rescapés se rassemblèrent alors derrière celui qui malgré les probabilités avait encore une fois survécu. C’était une écoute très pénible cependant, ils continuèrent à se l’infliger, car les rares fois où les ondes n’étaient pas encombrées de récit à la gloire du nouveau dirigeant et des talents exceptionnels qu’il possédait malgré son jeune âge, ils obtenaient des bribes d’informations sur ce qu’il se passait à l’extérieur. Ce n’était pas une méthode très efficace pour s’informer, mais tant qu’ils se refuseraient à sortir, ils n’en auraient pas de meilleur.
— Le vieux f… Ton directeur a dit qu’on devait rester à l’intérieur. Aie un peu de respect pour tes aînés jeunes homme. Intervint Vernon Dursley afin de mettre un terme aux jérémiades continuelles du garçon.
Il n’arrivait pas à croire que son fils ait pu devenir ami avec une telle graine de voyou. Pourtant, c’était ce qu’avait prétendu cette sorcière aux habits excentriques lorsqu’elle l’avait amené, il y a quelques semaines. À son grand regret, Vernon avait acquis une certaine expérience au fil des ans pour identifier les fauteurs de troubles.
En effet, rares étaient les fils de bonne famille qui postulait pour un travail d’ouvrier à la chaîne dans son usine. Et quand cela arrivait, c’était systématiquement un idéaliste qui au bout de quelques jours retournait supplier papa-maman de lui accorder un piston pour une quelconque administration chargé de le taxer ou de mettre des bâtons dans les roues des honnêtes entrepreneurs comme lui. À la place, il devait se coltiner des drogués, des jeunes en échec scolaire, des ex-taulard, des femmes célibataires, … Bref tous les cas sociaux de la région (et à sa grande honte, quelques sans-papiers).
À force, il avait fini par savoir différencier d’un seul coup d’œil les fouteurs de merde de ceux qui pourraient lui être utile à condition d’être soumis à une discipline de fer (note de l’auteur : vous le sentez le patron de merde adepte du management toxique). Les yeux sont une fenêtre sur l’âme et Vernon était devenu expert dans l’art de décomposer les différentes émotions qui y étaient visibles. Chez la plupart, Vernon y voyait un savant mélange de haine, de résignations et parfois d’espoir. À sa plus grande fierté, malgré les épreuves qu’il avait traversées, le regard de son fils n’avait jamais contenu rien d’autre que de l’amour. Mais celui de ce Théodore Nott était rempli d’une colère qu’il n’avait jamais vue même chez ses employés ayant de lourds casiers judiciaires.
Malgré tous ses avertissements, sa femme avait essayé à de nombreuses reprises de nouer le contact avec l’adolescent perturbé. Elle voulait à tout prix avoir des nouvelles d’Harry et il semblait être le dernier à lui avoir parlé. Au grand désespoir de Vernon, elle croyait encore qu’il serait possible de sauver Harry. Elle était persuadée qu’il s’était passé quelque chose de spécial avant qu’il ne la tire de force de cette maison en flamme. Qu’elle avait établi une sorte de connexion avec l’esprit de leur fils prisonnier. Mais pour Vernon, tout cela n’était que des sottises de bonne femme issus de son instinct maternel trop développé.
C’était pour ce genre de naïveté qu’il l’aimait, mais si elle ne revenait pas rapidement à la réalité elle allait finir par les faire tuer. Quoique parfois, Vernon se demandait si ça ne vaudrait pas mieux. La seule chose qui l’empêchait de s’effondrer en pleurs en pensant à la perte de leurs deux fils était justement qu’il se refusait à y penser. Or, rien ne lui rappelait plus la situation que les tentatives désespérées de Pétunia de sauver leur fils. Elle était persuadée que si elle pouvait trouver un moyen de passer suffisamment de temps avec lui sans qu’il la tue alors elle pourrait le libérer. Les dénégations de Dumbledore ou de tous les sorciers qui s’était succédé pour assurer leur garde n’y avait rien changé.
— Silence moldu, ne parlez pas de ce qui vous dépasse. Répondit Nott avec agacement.
— Théo ! S’insurgea Justin comme à chaque fois qu’il se montrait méprisant envers eux.
Même si Justin trouvait lui aussi les Dursley particulièrement agaçant et qu’il ne comprenait pas l’amour que leur témoignait Harry (surtout avec les soupçons qu’il avait sur la manière dont ils le traitaient), il supportait de moins en moins le comportement de son ami vis-à-vis d’eux. Sans compter qu’il ne cachait pas qu’il était en grande partie motivé par des idées racistes qu’il refusait d’abandonner envers et contre tous.
Justin ne comprenait pas comment quelqu’un d’aussi buté et incapable de dissimulation que Nott avait pu être réparti à Serpentard. Pour le moment, il dut accepter la situation et se résoudre à jouer les médiateurs (ou plutôt le gendarme) entre les Dursley et les deux serpentards. En effet, même si Blaise et les Dursley n’étaient pas aussi inconscients que son ami, régulièrement sans s’en rendre compte, ils lâchaient des remarques désobligeantes qui vexaient immédiatement l’autre camp.
Justin n’arrivait toujours pas à croire qu’il avait réussi à les empêcher de s’étriper. S’il avait été cynique, il aurait attribué ce miracle de la diplomatie au fait qu’en bon serpentard, Blaise préférait parler que se battre. Que depuis que Vernon savait qui étaient les Finch-Fletchley, il avait adopté envers lui un comportement exagérément obséquieux et trouvait toujours un moyen de ramener la conversation sur la qualité des perceuses sortant de son usine et à quel point il rêverait d’approvisionner la chaine de magasin de bricolage de son oncle. Sans compter l’obsession de Nott pour l’honneur et de la dette de vie qu’il avait insisté pour lui devoir. Justin aurait presque pris les bredouillements du serpentard lorsqu’il le lui avait annoncé pour une très touchante (et rare) preuve de reconnaissance, s’il n’avait cru bon de rajouter immédiatement que comme il n’était qu’un sang de bourbe, il avait intérêt à décider rapidement de ce qu’il voulait comme paiement et de ne pas se montrer trop exigeant (en y réfléchissant il avait loupé une occasion en or de s’amuser ne répondant qu’en échange, il voulait juste qu’il arrête d’être aussi con).
Nott répondit calmement :
— La première règle chez les Nott, c’est de ne jamais rester immobile. Dans une bataille, il y a ceux qui fuient, ceux qui se battent et ceux qui meurent. En restant ici, on fait des cibles faciles. Si on veut avoir une chance d’échapper au seigneur des ténèbres, il faut qu’on reste constamment en mouvement.
— La deuxième, c’est de tuer les moldu ?
— Comment ça, tuer des moldu ? Demanda Vernon avec colère.
— Non de ne jamais être prévisible.
— C’était du sarcasme. Précisa Justin
— Même si tu es né-moldu, tu devrais te rendre compte que ce n’est pas le moment de plaisanter. Critiqua Nott.
— Avec toi, ce n’est jamais le moment. Tenta Blaise avec un sourire et une tape sur l’épaule de Nott dans l’espoir de détendre l’atmosphère ou de reporter sur lui la nervosité que Nott contenait tant bien que mal depuis leur arrivée au cottage.
Mais Justin n’était pas de cet avis :
— Non, on va arrêter de tourner autour du pot. Je croyais que tu ne croyais plus en ce genre de connerie. Sinon tu peux me dire pourquoi tu as refusé de rejoindre Vou… Voldemort ?
Comme Justin s’y attendait, Blaise et Nott tressaillirent en entendant le nom maudit. Par contre, il fut surpris d’entendre la maison grincer et de sentir mal à l’aise pendant quelques secondes.
— C’était quoi ça ? Cria Pétunia.
— Un idiot qui devrait savoir que l’on ne prononce pas le nom du seigneur en vain. Hurla Nott au bord de l’hystérie.
— Ce n’est qu’un nom. Et ce n’est pas mon seigneur. Et le tient non plus au cas où tu l’aurais oublié. À moins que tu aies des regrets ? Tu sais, si tu lui apportes nos têtes et que tu lui lèches suffisamment les pieds, je suis sûr qu’il te pardonnera.
Aussitôt qu’il eut prononcé ses paroles, Justin les regretta.
— Je … Excuse-moi. Je ne voulais pas dire ça. Je te fais confiance, c’est juste que ...
Nott adopta une expression qui se voulait indifférente et le coupa du ton autoritaire caractéristique des hommes habitués à être obéis sans discussions dès leur plus jeune âge :
— Comme d’habitude, tu as tort, mais tais-toi et écoutes.
Le premier réflexe de Justin fut de s’insurger et celui de Vernon de commencer à hurler pour lui reprocher son comportent de délinquant (et savoir si Justin avait raison de craindre qu’il ne les trahisse). Mais un nouveau craquement plus fort que les autres les convainquirent de suivre ses ordres. Maintenant, qu’il se concentrait Justin et Blaise purent ressentir que quelque chose n’allait pas avec les protections déjà fragilisées du cottage. Puis tout à coup quelqu’un frappa à la porte.
— Ouvrez ! Je sais que vous êtes là.
Immédiatement, ils se mirent en position de combat devant la porte et ordonnèrent aux Dursley de se cacher dans un placard. Ils voulurent refuser, mais le regard menaçant de Nott et la baguette qu’il pointa contre lui les convainquirent d’obéir. Il referma violemment la porte du placard en leur ordonnant d’appeler Dobby au moindre problème pour qu’il les sorte de là. Jusqu’à présent, ils avaient évité de faire appel à l’elfe de peur que sa magie ne déclenche la trace et donne leur localisation à Voldemort et à ses sbires. Cependant, comme Nott s’y attendait, il semblerait que leurs ennemis les aient retrouvés malgré leurs précautions.
— Ouvrez, c’est un ordre ! Vous n’avez rien à craindre. Je suis le paterfamilias de ce district. Si vous n’ouvrez pas, je devrai appeler du renfort afin de défoncer cette porte.
Justin jeta un regard à Nott qui secoua la tête négativement et raffermit sa prise sur sa baguette prêt à se battre. À la surprise de tout, ce fut Blaise qui prit l’initiative de débloquer la situation en se positionnant entre Nott et la porte pour forcer celui-ci à la retenue, puis commença à crier de sa voix la plus enfantine :
— Je ne peux pas monsieur. Maman m’a dit de n’ouvrir à personne.
— Tu es tout seul ici ? Tu as quel âge ?
— J’ai 14 ans, je peux me débrouiller tout seul.
— Je n’en doute pas mon grand, écoute, je me doute que tu l’as fait sans penser à mal, mais s’il est interdit de prononcer le nom de Vous-savez-qui, c’est parce qu’il y a une raison. Si je ne fournis pas une explication rapidement le ministère enverra des hommes fouiller la zone et vous n’êtes pas la seule famille sorcière à s’être réfugié ici. Laisse-moi entrer et je ferais en sorte d’atténuer la punition. Tu ne voudrais pas que ta mère ait des problèmes par ta faute ?
— Non monsieur. Mais Heu, c’est que. Bafouilla Blaise visiblement à la recherche d’une excuse. Je n’ai pas la clé. Prononça-t-il après avoir mal interprété les suggestions murmurées de Justin qui se frappa la tête de dépit.
— Bon, ça suffit. Il est seul, on est trois. On l’assomme, on l’interroge et on se barre. Murmura Nott.
— Sauf s’il ment et qu’en vrai, ils sont des dizaines prêtes à nous tuer dès qu’on aura ouvert cette foutue porte. Rétorqua Blaise
— Raison de plus pour attaquer en premier et bénéficier de l’effet de surprise. Rétorqua Nott
— Garçon à qui tu parles ? Raisonna à travers la porte la voix du vieil homme.
— À personne Monsieur, je réfléchis à haute voix. Je fais ça quand je suis nerveux.
Le vieil homme derrière la porte soupira :
— Comment tu t’appelles mon garçon ?
— Heu Blaise Zabini.
— Quoi ? Rajouta Blaise devant l’expression des deux autres qui n’en revenaient pas qu’il ait donné son vrai nom.
Par miracle, l’homme derrière la porte ne sembla pas reconnaître son patronyme pourtant relativement célèbre.
— Enchanté. Moi, c’est Andrew Guzman, tu sais, j’ai un fils de ton âge. Je me doute que tu dois avoir peur et que tu n’as aucune raison de me faire confiance, mais je t’assure que je ne suis pas ton ennemi. Ouvre-moi, explique-moi le problème et on trouvera une solution ensemble. Tu sais, nous ici, on s’en fout de ses histoires de sang. Tout ça, c'est des conneries que ces parasites de sang-pur inventent pour nous la foutre bien profond. Je te fiche mon billet que les ancêtres de ces dégénérés qui se croient mieux que tout le monde ne se sont pas gênés pour coucher avec la bonne sang-de-bourbe ou le jardiner sang-mêlé. Y a qu’à voir leur tête. Tiens, pas plus tard qu’il y a deux jours, y en a un beau spécimen qui s’est pointé dans la région pour y chercher son fils. Il avait un de ces pifs. Je ne serais pas étonné qu’il y ait deux trois gobelins bien cachés dans l'arbre généalogique.
— Sans compter le caractère. Je me suis toujours dit qu’il devait y avoir au moins un troll.
— Je te signale que toi aussi, tu es un sang pur. Murmura Nott au bord de la crise d’apoplexie pendant que Justin se retenait à grande peine de ne pas se mettre à rire malgré son inquiétude de savoir que Nott senior était sur leur trace.
— Non, moi, je suis un parvenu, tu te souviens. Répondit Blaise sur un air sarcastique.
Nott bugua quelques instants, puis finalement baissa la tête et dit simplement :
— Je Heu. Je suis désolé.
Devant son air misérable, Blaise ne put s’empêcher de lui taper l’épaule.
— C’est bon, ce n’est pas grave.
— Et moi alors ? Je n’ai pas le droit à des excuses aussi ? Demanda Justin.
— Tu trouves que c’est le moment ? Il faut qu’on décide ce qu’on fait de lui. Répondit Nott en pointant la porte.
Pour la forme, Justin leva les yeux au ciel et adopta un air boudeur qu’il abandonna immédiatement lorsque Nott proposa :
— C’est moi qu’ils veulent. Je vais sortir et leur proposer de me rendre, s’ils vous laissent partir.
— T’es cinglé ? S’exclama Justin.
— C’est hors de question. Renchérit Blaise.
— Vous voyez une autre solution ? Les protections ne tiendront pas s’ils décident de passer en force et tant que je serais avec vous, mon père vous traquera. Moi, je suis foutu quoi qu’il arrive, mais si je ne suis pas avec vous peut-être que le seigneur des ténèbres vous oubliera.
— On n’est même pas sûr que ce soit de ton père dont il parlait. Rappela Justin.
— Tu crois vraiment que c’est une coïncidence ? Se moqua Nott.
— Pour ce qu’on en sait ça pourrait être un mensonge pour nous faire peur. Ou nous tester. Répondit Justin.
Cela n’eut pas l’air de le convaincre, alors Justin changea d’angle d’attaque :
— De toute façon, tu crois qu’il oubliera les Dursley aussi ?
— Ce sont des moldus et de la pire espèce en plus. Leur sort est sans importance.
— Tu sais quoi, je commence à me dire que j’ai eu tort de penser qu’on pourrait être amis. S’énerva Justin.
S’il éprouva de la peine, Nott n’en montra rien et répondit :
— Et tu ne le comprends que maintenant ? Tu ne peux pas sauver tout le monde. Dans une guerre, il faut faire des choix.
— Et si je refuse de choisir ?
— Alors tu mourras.
— De toute façon, je vais mourir. À ton avis, c’est quoi l’espérance d’un sang de bourbe comme moi dehors ?
— Ne t’appelle pas comme ça. Répondit Nott d’une voix presque plaintive.
Justin répondit estomaqué :
— Pourquoi ? Au cas où tu l’aurais oublié, c’est ce que je suis.
— Bon maintenant qu’il est établi que l’on va tous mourir, est ce que l’on pourrait décider de la manière ? Je vote pour mourir de vieillesse sur une plage de sable blanc après que Dobby nous ait transportés loin d’ici. Les interrompit Blaise.
Aussitôt, l’elfe apparut.
— L’ami de maître Potter a appelé Dobby.
— Non, mais tu tombes à pic. Ma mère a une villa sur la côte d’Azur. Est-ce que tu peux nous y faire transplaner ? Nous et les Dursley ?
— Non monsieur. Trop nombreux et trop loin pour le pauvre Dobby.
— Et un par un ?
— L’allée épuisera Dobby, monsieur. Et ce sera dangereux. Le seigneur des ténèbres a transformé la manche en une barrière magique. Dobby ignore s’il peut passer.
— Waouh ! Vraiment ? S’exclama Blaise visiblement admiratif, sous le regard réprobateur de Justin et Théodore.
— Pourquoi est-ce qu’on s’enfuirait ? Je suis sûr qu’ils ne sont pas nombreux. En fait, je ne suis pas loin de penser qu’il nous dit la vérité et qu’il est seul. Dobby peut sans doute transplaner dans son dos et le neutraliser. Proposa Justin.
— Non ! Tu ne t’es jamais demandé, pourquoi il y a peu de lieux protégés contre le transplanage des elfes ? Répondit Nott.
— Parce que ce n’est pas possible ? Proposa naïvement Justin.
— Bien sûr que c’est possible. Sinon il suffirait au sang pur emprisonnés à Azkaban d’appeler leur elfe au secours, pour pouvoirs s’évader. Expliqua Nott avec un ton plein de morgue.
— Parce que les sorciers sont tellement orgueilleux qu’ils sont incapables d’imaginer qu’un elfe pourrait leur nuire. Tenta Justin agacé par le ton professoral pris par Nott
— Aussi surprenant que cela puisse paraître, mon père serait d’accord avec toi. Il a toujours trouvé les sorciers sont trop négligent vis-à-vis des races inférieures. Mais la vraie raison, c’est que nos ancêtres craignaient tellement le pouvoir des elfes qu’ils ont fait en sorte qu’ils ne puissent pas s’en prendre au sorcier même si leur maître leur ordonne. Ça fait partie des sorts d’esclava…. Nott s’arrêta immédiatement en comprenant son erreur.
— Dobby est un elfe libre monsieur. Mais Dobby sent 4 sorciers cachés derrière les rochers. Dobby ne pourra peut-être pas les vaincre tous. Et Maître Potter n’aurait pas voulu que Dobby leur fasse du mal. Maître Potter était bon et …
— Oui, on a compris. Coupa Blaise qui ne voulait pas entendre une énième liste des qualités supposé du survivant entrecoupé de sanglots. Puis Blaise rajouta :
— Écoutez, ça va vous paraître naïf, mais je le crois lorsqu’il nous dit qu’il ne nous veut pas de mal. Sinon pourquoi est-ce qu’il attendrait sagement sans rien dire que l’on se décide à lui ouvrir ? Des mangemorts auraient enfoncé la porte sans se poser de question.
— Ou alors les sorts de protection sont trop puissants pour lui et il n’a pas envie d’appeler du renfort et d’avouer son incompétence à ses supérieurs.
— Et si on prenait le risque quand même ? D’ailleurs est ce que l’on a un meilleur choix ? Insista Blaise
— S’ils ne sont que 5, on peut les battre. Surtout si Dobby les attaque par-derrière et qu’on les prend en tenailles. Répondit Nott.
— Et après ? Ou tu veux aller ? Contra Blaise.
— Après, il faut que l’on quitte le pays. Répondit Nott.
— Et comment ? Tu as entendu Dobby. Vous-savez-qui a bloqué les frontières. Il nous fait de l'aide.
— Et c’est à eux que tu veux t’adresser ? Railla Nott.
— Tu vois quelqu’un d’autre ? Répondit Blaise calmement.
Nott et Justin y réfléchir, mais la seule idée qui leur venait était l’ordre du phénix ou Dumbledore. Il ne croyait pas les bulletins radios qui affirmaient sa mort, mais il n’avait aucune idée de comment le contacter. Le mieux serait d’aller à Poudlard, mais comment savoir si c’était encore un endroit sûr. En même temps, si Poudlard n’était pas sûr alors qu’est ce qui pourrait l’être ?
Mais il ne put pas pousser ses réflexions plus loin, car l’homme derrière la porte reprit la parole :
— Blaise, est ce que tu as fini de t’entretenir avec toi-même ? Même si je suis impressionné par tes talents de ventriloquie, je crains de ne pas pouvoir attendre toute la journée. Écoutez, je ne suis ni idiot, ni un combattant. Je me doute bien que si vous vous êtes caché ici tout ce temps, c’est qu’il y a une raison. Et je n’ai pas envie de découvrir lequel de nous est le plus fort en combat. Voilà ce que je te propose : vous nous lâchez un gros tas de galion et en échange, on vous laisse partir.
— Papa, tu es fou ! L’interrompit la voix grave d’un jeune homme d’une vingtaine d’années derrière la porte.
— Oui, mais dans un monde qui a perdu la boule, c’est une preuve de bonne santé mentale.
— Ils vont te tuer lorsqu’ils vont l’apprendre.
— S’ils l’apprennent un jour. On aura qu’à dire qu’on a trouvé la maison vide à notre arrivée.
— Tu crois vraiment qu’ils vont gober ça ?
— Pourquoi pas ? Le seul moyen qu’il aurait de l’apprendre serait que l’un d’entre vous me dénonce.
Même à travers la porte, ils sentirent l’atmosphère se tendre.
— Père. Je t’en prie, ne fait pas ça. C’est déjà la troisième fois que tu aides des résistants. À force, tu vas te faire prendre.
— Oh, mais arrête à la fin. Ils ne vont pas me faire un deuxième trou du cul. D’accord, depuis qu’il traîne avec tous ces sangs purs, il est devenu un peu con avec ces vielles traditions, mais ça reste le survivant. Il va juste décréter que mon sang n’est pas aussi pur qu’il n’y parait et trouver un autre pigeon pour administrer la zone. Je vais te dire moi : tout ça, c’est de l’enfumage. S’il a ressuscité les veilles tradition du paterfamilias, ce n'est pas parce que c’est devenu un puriste. C’est juste qu’à cause du départ de tous ces traîtres à Poudlard et de ces terroristes moldu y a plus assez de fonctionnaires ou d’aurors pour maintenir les sangs purs calmes, s’il ne leur fait pas quelques concessions.
— Quelques concessions !? Les Brown, c’étaient des concessions aussi ?
— Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas si simple. Et puis ils l’avaient ben cherché. Je te le redis encore une fois, j’ai rencontré Potter et il n’a rien du fou que les résistants décrivent. Malgré son jeune âge, il a un tel charisme. Si tu l’avais vu toi aussi, tu saurais qu’on peut lui faire confiance.
— Alors pourquoi tu les aides ?
— Je n’aide pas des résistants. J’aide des enfants à ne pas subir les conséquences des mauvais choix de leurs parents. En pensée, il rajouta pour lui-même qu’en plus, ça lui rapportait un max de galion.
— Maman a raison, tu es une vraie tête de mule et je n’aurais jamais dû revenir ici.
— C’est ça et t’aurais crevé la dalle à Poudlard avec les autres traîtres ?
— Ça vaudrait peut-être mieux. Au moins, je ne ferais pas une crise cardiaque à chaque fois que quelqu’un frappe à la porte.
— Oui, bon, c’est que temporaire. Dès que notre sauveur aura trouvé les terroristes et aplanit les choses avec les traîtres de Poudlard, je suis sûr que tout rentrera dans l’ordre. Ce jour-là, tu verras que j’avais raison de rester ici.
Puis Andrew entendit dans son dos une gigantesque explosion suivie d’un terrible hurlement. Avant qu’il ne puisse comprendre ce qu’il se passait, deux adolescents enfoncèrent la porte en hurlant puis commencèrent à le bombarder d’experliarmus qu’il dévia facilement d’un geste négligent de la main. Pour des enfants de leur âge, ce n’était pas mal et ils avaient eu l’intelligence de se concentrer sur un sort basique mais adapté à leur niveau, plutôt que de tenter d’employer des sorts plus avancés mais hors de leur portée. Cependant, ses deux adversaires manquaient de puissance et n’avaient clairement aucune expérience d’un vrai combat (lui non plus cela dit). Probablement, dans le but de se donner du courage, il restait scotché, l’un à l’autre, au lieu de se disperser et de l’attaquer de plusieurs côtés à la fois. En plus, ils hurlaient leur sort à plein poumon ce qui rendait très facile de les anticiper et de les contrer.
Qui que soit leur assaillant, il ne pouvait pas sérieusement espérer que ses deux enfants puissent rivaliser avec un sorcier adulte. Ces enfoirés devaient les avoir envoyés au casse-pipe dans le but de servir de diversion. Pensa Andrew.
Il érigea un bouclier puis par geste ordonna à son fils de rester en défensif et d’attendre que ces deux nigauds s’épuisent pour les stupéfixier (si possible sans leur faire de mal). Pendant ce temps-là, il irait s’occuper de la menace principale. Il se retourna et commença à courir dans les fourrés où ses hommes s’étaient cachés. Puis se coucha brusquement pour échapper à un sort qui vola dans sa direction. Il jura en sentant une douleur apparaître dans son genou, mais c’était un maigre prix à payer pour échapper à l’éclair noire qui l’avait manqué d’à peine quelques millimètres.
Il se releva pour voir deux de ses hommes engagés dans un duel contre ce qui semblait être un autre enfant. Sauf qu’il était d’un tout autre calibre. Il ne se battait pas, mais dansait en murmurant une série d’incantations qui ressemblait presque à un chant.
Sans réfléchir, il vint en aide à Stéphane qui était sur le point de se faire toucher par un sort qui semblait particulièrement vicieux. Il incanta juste à temps son bouclier le plus puissant et le sort s’y fracassa dans un bruit qui ressemblait à un cri d’agonie. De toute évidence, il s’agissait de sort non approuvé par le ministère. Mais il n’avait pas le temps de s’en inquiéter. En le voyant arriver, ses hommes avaient reprit espoir. Le jeune mage noir en revanche avait semblé insensible et avait continué à courir dans tous les sens en murmurant des sorts tous plus noir les uns que les autres qu’ils peinaient esquiver.
Au bout des 5 minutes les plus épuisantes de sa vie Andrew due admettre l’humiliante vérité. Ils avaient beau être 3, ce morpion leur tenait tête. Cependant, leur adversaire ne pourrait pas tenir ce rythme très longtemps et déjà des perles de sueur apparaissaient sur son front. En faisant léviter un rocher pour se protéger de ce qui ressemblait à un simple stupéfix (les sorts qu’il envoyait étaient dorénavant plus simples ce qui confirma à Andrew qu’il fatiguait), il se demanda ce qui était arrivé à ses autres hommes. Mais il refoula cette pensée. S’il voulait gagner, il fallait qu’il reste concentré. Une fois ce montre neutralisé, il aurait tout le loisir de s’inquiéter de ce qu’étaient devenus ses autres subordonnés (et éventuellement de les venger). Puis à sa surprise, leur adversaire cria :
— DOBBY !
Andrew se mit sur ses gardes, mais pendant quelques secondes rien ne vint (excepté les sorts que son adversaire lui envoya). Puis une violente impulsion magique propulsa Stéphane dans les airs qui s’écrasa inconscient contre un arbre.
— Salaud ! Cria Andrew, en se retournant persuadé que le véritable adversaire s’était caché pendant tout ce temps.
Mais tout ce qu’il vit fut un elfe qui agonisait de douleur par terre. Il se rendit alors compte que sous le coup de l’émotion, il avait fait une terrible erreur. Il avait tourné le dos à son ennemi. Cependant, il était déjà trop tard. À peine eu t’il le temps de voir le stupéfix, lui foncer dessus avant de se faire toucher et de s’évanouir.
oOoOoOoOo
Une fois son dernier adversaire vaincu, Nott, lança un Hominum revelio et s’autorisa un soupir de soulagement en voyant que les environs étaient vides puis releva immédiatement la tête. Il entendait au loin les échos d’un autre combat. En fait maintenant qu’il n’était plus concentré sur son propre combat, il se demandait comment il avait fait pour ne rien remarquer jusqu’à maintenant. Justin et Blaise hurlaient tellement fort que tous les renforts ennemis à des kilomètres à la ronde devaient les avoir entendus. Il jura sur ses deux idiots incapables de rester à l’abri comme il leur avait demandé. Même Dobby avait semblé comprendre que des amateurs ne feraient que le gêner puisqu’il l’avait fait transplaner seul (en ignorant les protestations des deux autres).
Puis il se mit à courir en pensant à ce que son père lui aurait fait s’il avait osé pareille exubérance durant leurs entraînements quotidiens. Il ralentit à peine pour jeter un coup d’œil à Dobby et vérifier qu’il allait bien.
Le plan initial était que l’elfe le fasse transplaner discrètement derrière les lignes ennemies et qu’ils immobilisent ensemble les hommes qui y étaient cachés. Si tout s’était passé comme prévu, ils les auraient tous stupéfixier avant qu’ils ne se rendent compte de quoi que ce soit. Un plan parfait qui fut mis par terre lorsque l’elfe se mit à crier de douleur après qu’ils eurent conjointement immobilisée par surprise deux sorciers cachés derrière la montagne de broussailles qui environnait le cottage. Apparemment, ses ancêtres avaient fait du bon boulot pour s’assurer que les elfes ne retournent jamais leur pouvoir contre les sorciers. Immédiatement, l’alerte fut donnée et Nott dut engager le combat face aux deux miliciens.
Nott arriva juste à temps pour voir un Blaise épuisé se faire toucher par un sort qu’il n’identifiera que plus tard comme un simple stupéfix. Dans un accès de panique et de rage, il mit aux orties tout l’entraînement de son père et hurla :
— Avada K…
Avant de se faire interrompre par un experliarmus de Justin. Le jeune homme d’à peine 20 ans qui leur faisaient face arborait une expression terrifiée sur le visage en comprenant ce qui avait failli se passer. Avant qu’il ne se remette de sa surprise, Nott fonça sur lui et profitant de sa vitesse l’assomma à l’aide d’un violent coup de pied. Malgré son mépris des moldus son père reconnaissait la valeur de leurs techniques de combat et les lui avait enseignés dès le plus jeune âge. Une fois qu’il se fut assuré que son jeune adversaire ne les gênerait plus il hurla vers Justin :
— Je peux savoir ce qui t’a pris ?
— Pardon !? Tu te fous de ma gueule ? Tu allais tuer ce type.
— Ils ont vu mon visage. Et ils connaissent le nom de Blaise. On ne peut pas les laisser en vie. Lâcha Nott avec un regard noir en se dirigeant direction du corps immobile de Blaise. En constatant qu’il était simplement stupéfixié, il tendit sa main à Justin et demanda avec autorité :
— Ma baguette !
Celui-ci hésita :
— On ne tue personne, ils…
— Ils ont essayé de nous livrer au seigneur des ténèbres. Ce sont des ennemis et nous sommes en guerre. Si tu n’es pas prêt à tuer autant te suicider toute de suite, on gagnera du temps.
— Tu as déjà tué ?
Nott baissa les yeux et répondit :
— Je ne les ai pas tués, juste assommé.
Cette réponse détournée sembla soulager Justin, mais pas suffisamment pour qu’il lui rende sa baguette. Alors Théo soupira :
— Pour l’amour de Merlin. Et après, tu oses dire que j’ai un comportement suicidaire. Je jure sur l’honneur des Nott de ne pas les tuer sans ton sacro-saint accord.
Justin lui tendit sa baguette en lui demandant :
— On pourrait les oubliéter.
— Enervatum ! Ce sort est hors de notre portée. À moins que tu ne veuilles que je réduise leur cerveau en bouillie. Je te le répète, on doit les tuer. Et rapidement. Je te rappelle qu’on a toujours la trace. Le ministère ne va pas tarder à envoyer des renforts. Si ça se trouve, mon père est déjà en route.
— On n'est pas obligé de les tuer. Dit mollement Blaise qui n’avait pas eu de mal à comprendre de quoi il parlait.
— Tu ne vas pas t’y mettre aussi. Tu es sûr que tu es un Serpentard ?
— Ce n’est pas moi qui ai foncé seul dans un combat à 1 contre 5. Tu sais le rouge et or irait très bien avec tes yeux.
— Je n’étais pas seul, il y avait Dobby. Et DOBBY… Cria t’il en se rappelant qu’il avait oublié l’elfe dans un sale état.
Immédiatement, il entendit un plop de transplannage et un elfe encore souffreteux apparu devant lui.
— Maître Nott a appelé.
— Oui, prépare nos bagages, on s’en va. Ne prends que le strict nécessaire. Ordonna Théodore sans montrer le soulagement qu’il ressentait à le savoir en bonne santé. L’elfe aurait été une perte stratégique immense.
— Ne lui parle pas comme s’il était ton serviteur. S’énerva Justin contre Théo pour ce qu’il lui semblait la énième fois de la journée.
Mais l’elfe s’inclina avant de transplaner. Blaise, qui venait de se lever, rajouta :
— Moi, je vais faire en sorte qu’ils ne nous dénoncent pas. Pendant ce temps essayez de vous rendre utile les boulets. Franchement, j’ai l’impression que c’est moi qui fais tout ici. Franchement, qu’est-ce que vous feriez sans moi.
Pendant 5 secondes Nott resta interdit devant un tel culot. 5 secondes, que Blaise exploita pour s’enfuir en courant sachant que Nott ne tarderait pas à partir à sa poursuite sous le sourire moqueur de Justin. En tentant d’échapper aux tentatives de meurtres de son meilleur ami, il se demanda sérieusement ce qu’ils feraient, s’il n’était pas là pour leur rappeler occasionnellement qu’ils étaient dans la même galère.
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Lorsqu’il se réveilla, le visage et les vêtements plein de boue, le soleil avait commencé à décliner. Après 30 minutes d’efforts épuisants, lui et ses hommes encore groggy parvinrent à vaincre les protections qui entouraient le cottage. Andrew se fit la réflexion que bien qu’affaiblit, elles étaient bien plus puissantes que toute celle qu’il avait vu auparavant. Sans surprise, lorsqu’il pénétra à l’intérieur baguette à la main, il ne découvrit qu’une maison vide. Malgré la présence de son fils, il jura. Puis il vit une note épinglée sur la table de la cuisine :
« Monsieur, nous avons profité de votre sommeil pour nous enfuir, j’espère que vous n’aurez pas d’ennui par votre faute. »
Nous n’avons pas d’argent, mais vous trouverez au dos de cette lettre une reconnaissance de dette de la part de la famille Zabini. Comme elle ne porte pas le sceau de ma famille les gobelins ne l’accepterons pas, mais lorsque cette guerre sera terminée soyez sûr que je l’honorerais. En échange, je vous demande juste de ne pas mentionner mon nom lorsque vous ferez votre rapport aux mangemorts »
— Les mangemorts !? Il a perdu la tête ce gamin. Encore un idiot qui croit aux mensonges de Dumbledore. Même mort, il faut qu’il foute la merde celui-là. S’exclama Andrew en lisant la fin de la lettre.
Puis il jeta un coup d’œil au montant indiqué au dos et faillit s’évanouir. Puis le plus discrètement possible, il mit la note dans sa poche. Lorsque la lettre l’informant qu’après-examen de la pureté de son sang, il avait été nommé paterfamilias du district récemment formé par la nouvelle administration, il avait cru que les quelques noises qu’il glanerait grâce à ses nouvelles fonctions compenseraient à peine les emmerdes qui allaient lui tomber dessus.
Bien entendu, il avait rapidement changé d’avis. Lui, qui avait toujours manqué d’argent, avait accumulé en moins de deux jours suffisamment de galions pour régler toutes ses dettes. Mais si ce Blaise payait ses dettes, il allait pouvoir graisser suffisamment de pattes pour envoyer ses trois enfants à l’étranger.
Lorsqu’il poussa la porte de sa demeure il n’avait jamais été aussi heureux. Mais au lieu de la voix nasillarde de sa benjamine se fit une voix froide qui l’accueillit.
— Mr Guzman, je suis Lord Nott. Mais je suppose que vous vous souvenez de moi. Je reviens du cottage ou vous êtes intervenue cet après-midi. J’aurais quelques questions à vous poser.
Andrew Guzman, déglutit. La voix de l’homme richement habillé devant lui n’était pas menaçante, mais son instinct lui hurlait de s’enfuir. Malheureusement pour lui, ses jambes en décidèrent autrement. Malgré sa volonté, il s’assit et un long interrogatoire commença.
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Note de l’auteur : Vous vous demandez sûrement comment ça se fait que Dobby obéit à l’ordre d’Harry d’attaquer Lucius Malfoy à la fin de mon tome 2, s’il existe un sort qui empêche les elfes d’attaquer les sorciers même si leur maître le leur demande ? Et cela alors qu’Harry ne l’a pas encore libéré. Et d’ailleurs comment il fait dans ce cas pour attaquer Harry avec le cognard au milieu de ce même tome 2. Vous pensiez m’avoir piégé en découvrant une incohérence dans mon récit. Eh bien pas du tout. En fait, il y a une explication toute simple. Plus que simple, je dirais qu’elle est d’une trivialité telle qu’elle redéfinit la notion même de simplicité argumentative. Je ne vais donc avoir aucune difficulté particulière à vous la donner dans les plus brefs délais et vais donc ainsi sans tergiverser davantage, car je sais à quel point la ponctualité et la brièveté sont des notions importantes pour mes lecteurs, vous donnez l’explication par… Oh ! Regardez par là. Ninja !
L’auteur lance un fumigène et s’enfuit en courant. Après 2 heures de fuite aussi épique qu’épuisante qui l’aura amené à traverse des rivières en crue, des charges de rhinocéros et un magasin à l’ouverture des soldes, il eut un éclair de génie et trouva l’explication. Il se tapa alors tout l’aller-retour pour retourner voir ses lecteurs et écrire la suite de cette note :
— Alors, en fait dans les livres de J.K. Rowling il y a un problème avec les elfes : ils sont beaucoup trop forts. Le manoir Malfoy et Poudlard sont deux forteresses protégées par une accumulation de sort de protection lancé par plusieurs générations de sorciers pendant des millénaires (y compris Dumbledore pour Poudlard et Voldemort pour le manoir Malfoy) et pourtant Dobby peut y transplaner sans le moindre problème. En plus dans le tome 2, on montre que Dobby arrive à battre, sans la moindre difficulté, Lucius Malfoy alors qu’il est censé être l’un des meilleurs mangemort de Voldemort. Autant dire que si à la fin du tome 7 l’armée d’elfes servant à Poudlard avait l’idée de se battre avec leur pouvoir plutôt qu’avec des casseroles, ils auraient gagné la guerre facilement.
Pour régler ses difficultés, je pense qu’il est obligatoire que les elfes soient soumis à une variante des lois d’Asimov. Comme les moldu avec les robots, je pense que les sorciers ont envisagé la possibilité que les elfes soient utilisés comme arme avant même d’avoir fini de les créer. Je pense donc qu’ils leur ont implémenté des règles à respecter que même leur maître ne peut pas leur ordonner d’enfreindre.
Mais on a vu dans les livres originaux avec Dobby et Kréatur que les elfes sont tellement puissants qu’au prix d’un gros effort, ils peuvent interpréter les règles auxquelles ils sont soumis, pour se donner des libertés. Comme toutes les règles créent par les hommes, elles peuvent être contournées. Un elfe ne peut pas utiliser directement ses pouvoirs contre un sorcier, mais il peut les utiliser indirectement en contrôlant un cognard ou une poêle à frire. Un elfe peut utiliser ses pouvoirs pour immobiliser un sorcier sans lui faire du mal (comme Dobby le fait avec Lucius) mais pas lui faire du mal.
Et on va dire que les sorts empêchant le transplanage des elfes sont trop coûteux pour être lancé par autre chose qu’un état. Bloqué, le pouvoir des elfes dans un lieu serait l’équivalent d’aller sur la lune pour les moldu. C’est possible, mais hors de portée, pour une école ou un simple citoyen aussi riche soit-il.
Ou alors chez les sorciers l’utilisation des elfes pour la guerre est l’équivalent chez les moldu de l’utilisation de la bombe atomique : une arme tellement terrifiante que son utilisation même de manière limitée est un tabou qui, s’il était brisé, conduirait à ce que tous les pays du monde se liguent contre toi. Du coup, les sorciers n’utilisent pas les elfes pour la guerre ou s’évader d’Azkaban.
Ou alors les sorciers sont tellement cons et racistes qu’en plusieurs milliers d’années, ils n’ont juste jamais pensé à utiliser les elfes comme des armes.
En fait, je pense que l’on peut imaginer des milliers de manières de sortir de cette impasse. C’est ça qui rend l’univers de J.K. Rowling si génial. Il est aussi incohérent que le monde réel. On peut donc sans enfreindre le cañon créé des milliers de théories contradictoire et toute sorte d’histoire. Les incohérences dans les livres de J.K. Rowling ne sont pas des faiblesses, mais des forces pour qui les observe avec tout l’amour d’un fan.
Même si elle ne passe pas le rasoir d’Ockam, je vais considérer dans cette fic que la première explication est la bonne. Ce sera plus flatteur pour mes personnages et l’univers de Jk Rowling.
Note de la correctrice : Je vais répondre bien plus simplement, je pense, et ce, sans dénigrer l’œuvre de JK, ni ta fic. Plus de mille ans de servitude volontaire. Les sorciers ne craignent pas les elfes, parce qu’ils les méprisent, et les elfes se voient comme des esclaves naturels, ça ne leur viendrait pas à l’esprit de s’attaquer à des sorciers. Dans toute la saga, le seul elfe qui veut être libre, c’est Dobby, Winky fait une dépression une fois virée par Croupton, et ne s’en remet jamais jusqu’à sa mort. Quant à Kréatur, il loue un véritable culte à ses maîtres, la très vénérée famille Black. Or, Sirius est renié par sa famille, donc n’est plus un maître, juste un renégat, et Harry est dans le même cas, puisqu’il n’est son maître qu’à cause de Sirius. De fait, c’est d’autant plus facile pour Kréatur d’interpréter les ordres comme il veut, vu que les deux hommes ne sont pas considérés comme ces précieux maîtres. Il écoute d’ailleurs bien plus facilement le portrait d’une morte, que les vivants qui restent. Ce n’est que mon interprétation.