Le blog de Serpentfou

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Harry Dursley

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Resume

Fanfiction d'Harry Potter écrite en 2022

Et si après quelques années les Dursley s’était mis à aimer Harry et à le traiter comme leur propre fils, tout en continuant à considérer la magie comme une tare. Comment concilier sa nature et l’amour de ses parents adoptifs ? Très simple il suffit de rejeter la magie. Mais les sorciers le laisseront-ils faire ?

À l'origine, je voulais que ce soit une succession de petits chapitres très courts sur le modèle de : Une adolescence à St Brutus

Mais rapidement, j'ai abandonné cette idée et j'ai fait une fanfic plus classique. Il reste quand même quelques chapitres très courts (surtout dans le tome 1) qui témoignent de cette ambition originelle.

La chambre des secrets

Harry, comme tous les élèves avaient entendu l’annonce de McGonagall ordonnant à tous les étudiants de se confiner dans leur salle commune jusqu’à nouvel ordre.

Cependant, il ignora cet ordre. Cela faisait des mois qu’il n’était pas retourné dans sa salle commune et il n’avait aucune envie de faire face à ses camarades, qui l’accuseraient probablement de l’enlèvement de la jeune fille.

Dès le départ du professeur Chourave, il utilisa sa cape d’invisibilité pour s’échapper. Ensuite, il se dirigea vers l’ancienne salle de cours reconverti en chambre qui lui servait de dortoir depuis plusieurs mois.

Sauf que devant sa porte, il trouva un rat. Il frissonna, mais cette fois, il eut immédiatement le réflexe de lui lancer un sort. Avant que le rat ne puisse bouger son Wingardium-Léviosa l’atteignit en plein cœur et il se débattit impuissant à un mètre du sol.

Est-ce que c’était un de ses cobayes qui avait réussi à s’échapper ? Puis il regarda davantage le rat et le reconnut :

 — Croutard ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Ça fait des mois que Ginny te cherche !

Il rompit le sort. Pour toute réponse, le rat s’éloigna vers un coin du couloir et se mit à couiner dans sa direction. On aurait dit qu’il voulait qu’il le suive.

Harry se rappela alors de ce qui s’était passé à Halloween. De comment ce sale rat l’avait guidé comme un chien de berger vers le lieu de la première attaque. Puis de sa mystérieuse fuite du château.

Harry n’en avait parlé à personne par peur de passer pour un fou (il y avait déjà suffisamment de rumeurs sur lui). Et au bout d’un moment avec tous les événements étranges qui s’étaient produit, il avait totalement oublié le comportement étrange de Croutard.

Harry hésita quelques secondes. Maintenant, que Dumbledore était parti, s’il capturait le rat et l’amenait aux professeurs personne ne le croirait. Il serait juste puni pour avoir désobéi aux consignes et renvoyé dans sa chambre commune. Peut-être que Lockhart le croirait, mais pour une raison qu’il ne comprenait pas, il ne semblait pas respecté par les autres professeurs. Sans doute, étaient-ils jaloux de son talent. Quoi qu’il en soit, Lockhart ne serait pas d’avantage écouté. Et de toute manière, aussi talentueux qu’il soit, il n’était pas de taille face à Voldemort.

Le plus sage aurait été d’ignorer le rat. Le risque qu’il s’agisse d’un piège était trop grand. Mais aussi agaçante qu’était Ginny, s’il existait un espoir de l’aider, il devait le tenter.

Il fit mine de suivre Croutard en restant vigilant et en prévoyant d’aller voir les professeurs s’il apprenait quelque chose. Au bout de 5 minutes à déambuler dans les couloirs, il fut évident qu’il n’était pas fou. Le rat voulait le guider vers un lieu précis. Lorsqu’ils arrivèrent au deuxième étage (où l’on voyait maintenant briller en lettre de sang les deux messages de l’héritier). Harry hésita. Pourquoi l’emmener de nouveau à cet endroit ?

Mais le rat continua sa route jusqu’aux toilettes des filles. Ce n’était que la deuxième fois qu’Harry venait en ce lieu.

Mais cette fois, il prit le temps de détailler l’endroit. Ces toilettes étaient dégoutantes. Pas étonnant que personne ne les utilise. La plupart des tuyaux fuyaient et un liquide qu’Harry espérait être de l’eau recouvrait la quasi-totalité du carrelage. De plus, rien n’avait été réparé depuis leur combat plus tôt dans l’année. La plupart des portes des toilettes étaient défoncées et l’une des cuvettes faisait un bruit suspect. En début d’année, on l’avait prévenue que ses toilettes étaient hantées par un fantôme complètement maboule.

Il inspecta les lieux, le plus discrètement possible pour ne pas attirer l’attention du poltergeist, mais il ne vit rien de suspect. Il ne comprenait pas pourquoi le rat l’avait attiré ici. Peut-être qu’il était bel et bien fou et que ce rat n’avait jamais eu l’intention de lui montrer quoi que soit. Il fit demi-tour pour repartir, mais le rat poussa alors un cri strident qui attira l’attention de la chose dans les toilettes. Un geyser d’eau dégoûtante en sortit et éclaboussa toute la pièce avant qu’une brune argentée en émerge en hurlant :

— Qu’est-ce que vous faites dans les toilettes des filles ? Vous aussi vous êtes venus vous moquer de moi ?

— Non, je me suis juste perdu. Je m’en allais. Bafouilla rapidement Harry à la brume qui prit la forme d’une jeune fille avec de grosses lunettes.

— Menteur. Je te reconnais. Tu es l’un des hooligans qui ont saccagé mes toilettes l’année dernière.

— On ne voulait rien saccager du tout. On ne faisait que se défendre.

— haaaaa ! Un rat.

— Vous avez peur des rats ? Mais vous êtes un fantôme ?

Mimi poussa alors un sanglot tragique.

— Qu’elle manque de délicatesse. Espèce de mufle. Comment oses-tu venir ici pour me tourmenter ?

— Mais quoi, c’est vrai ? Fit Harry en reculant devant son doigt accusateur

— Ce n’est pas une raison pour le dire aussi brutalement. Même si je suis morte, j'ai quand même une sensibilité.

— Désolé, je ne savais pas. De toute façon, je m’en vais.

— C’est ça et emporte avec toi cette créature.

— Ce n’est pas le mien. Et moi aussi, j’ai peur des rats. Je ne peux pas supporter leur queue. On dirait un ver de terre.

— Et puis leur dent et ce regard rouge. Surenchéris le fantôme de la jeune fille.

Les deux tremblèrent de dégoût.

— Pourquoi vous restez dans ces toilettes ? À vôtre place, je préférerais hanter une plage à Malibu.

— J’aimerais bien, mais à cause d’une plainte de cette garce d’Olive Hornby, le ministère m’a jeté un sort qui m’oblige à rester près du lieu de mon décès.

À ces mots, Harry sursauta. Une fille morte dans les toilettes des filles du deuxième étage. Se pourrait-il ?

— J’ai une question un peu personnelle à vous poser. C’est sans doute un souvenir dont vous n’avez pas envie de vous rappeler, mais … est-ce que vous pourriez m’expliquer comment vous êtes morte ? Demanda Harry.

Elle sembla alors changer du tout au tout, comme si elle était très flattée qu'on lui pose la question.

— Oh, c'était abominable, dit-elle avec délectation. C'est arrivé ici même. Je suis morte dans cette cabine, je m'en souviens très bien. J'étais venue me cacher ici parce qu'Olive Hornby s'était moquée de mes lunettes. La porte était fermée à clé et j'étais en train de pleurer quand j'ai entendu quelqu'un entrer. Quelqu'un qui parlait une drôle de langue. Mais c'est surtout la voix qui m'a frappée, parce que c'était un garçon qui parlait. Alors, j'ai ouvert la porte pour lui dire de filer et d'aller dans les toilettes des garçons et c'est à ce moment-là — elle se gonfla d'importance, le visage rayonnant— que je suis morte.

— Comment ? Demanda Harry.

— Aucune idée, répondit-elle dans un murmure. Je me souviens seulement d'avoir vu deux grands yeux jaunes. Tout mon corps s'est engourdi et je me suis senti partir dans les airs...

Elle posa sur Harry un regard rêveur.

— Et puis je suis revenue. J'étais décidée à hanter Olive Hornby. Elle a vraiment regretté de s'être moquée de mes lunettes.

— À quel endroit, exactement, avez-vous vu ces yeux ? Demanda Harry.

— Tu peux me tutoyer, tu sais. Au fait, je m’appelle Mimi.

— Et moi Harry. Répondit-il en lui tendant la main avant de se raviser.

— Ils étaient quelque part par-là, dit Mimi en pointant le doigt vers le lavabo qui se trouvait en face de sa cabine et que pointait Croutard depuis tout à l’heure.

Harry examina le lavabo sous toutes les coutures et finit par trouver un serpent finement gravé sous l'un des robinets d'arrivée d'eau.

— Ce robinet n'a jamais marché. Dit Mimi lorsqu'il essaya de le tourner.

En le voyant, il sut immédiatement ce qu’il devait faire. Mais il n’était pas sûr d’y arriver. Les seules fois où il avait réussi à parler cette langue, c'était face à un vrai serpent. Il fixa des yeux le petit dessin en s'efforçant de croire qu'il était réel. Au bout de plusieurs minutes de concentration, il prononça distinctement :

— Ouvre-toi. Mais il entendit distinctement que sa voix ressemblait à un étrange sifflement.

Aussitôt, le robinet se mit à briller d'une lueur blanche en tournant sur lui-même. Un instant plus tard, le lavabo bascula et disparut, laissant apparaître l'entrée d'un gros tuyau suffisamment large pour permettre à un homme de s'y glisser. Harry l’observa un instant et prit sa décision. Il courut le plus vite possible dans la direction opposée en pleurant. L’idée de sauter dans le tuyau pour aller sauver Ginny et venger ses amis lui avait brièvement traversé l’esprit.

Mais un violent effroi l’avait ramené à la réalité. Il n’avait aucune envie de faire face au monstre et encore moins de revoir Voldemort. Il se sentait lâche, il avait l’impression de trahir ses amis et se demandait bien à quoi avait servi ses entraînements clandestins. Mais c’était mieux ainsi. De toute façon à part se faire tuer par l’héritier qu’est-ce qu’il aurait pu faire ?

oOoOoOo

Il se reprit et se dirigea vers le bureau du professeur Chourave, pour lui indiquer l’emplacement de la chambre des secrets. Eux pourraient sans doute quelque chose. Et au pire, il pourrait peut-être contacter Dumbledore.

Mais en s’approchant de son bureau, il entendit des éclats de voix inquiétante. Par prudence, il se recouvrit de sa cape d’invisibilité et avança.

— Pour la dernière fois dite nous où est Potter. Tonna la voie de Cornelius Fudge.

— Je l’ignore et même si je le savais, je ne vous le dirais pas. Répondit Chourave de manière véhémente, avec le soutien de McGonagall et de Flitwick.

— Je pense que vous ne comprenez pas bien la situation. Je comprends que vous soyez tenté de protéger vos élèves. Mais il est accusé d’être le responsable des attaques. Tout comme vous, je suis convaincu du caractère farfelu de ses accusations. Mais au vu des circonstances actuelles, vous comprendrez que nous ne pouvons négliger aucune piste. Vous avez ma parole que je ferais tout pour qu’il soit relâché dans les plus brefs délais.

Déclara Malfoy avec une voie doucereuse

— Garder vos boniments pour la presse Monsieur Malfoy. J’ignore où il se trouve, mais je préférerais le savoir au milieu de la chambre des secrets qu’entre vos mains.

Harry n’écouta pas la suite de l’échange. Bouleversé, par ce qu’il venait d’entendre, il fuit ce lieu le plus vite possible. Après quelques minutes de course irréfléchie, il s’arrêta pour faire le point dans un coin isolé du château. Dorénavant, il était seul contre tous. Maintenant, qu’il était recherché, il ne pouvait plus demander d’aide à personne. S’il révélait l’emplacement de la chambre, cela ne ferait que donner plus d’argument à Malfoy et au ministère pour l’accuser. S’il fuyait, il serait vite retrouvé (et puis comment pourrait-il fuir le château de toute façon ?).

Il n’avait plus qu’une seule possibilité : descendre dans la chambre trouver la preuve de son innocence. Il ravala un sanglot à l’idée devoir sauter dans ce trou profond et sombre sortit tout droit des cauchemars de sa petite enfance. Repoussant la crise d’angoisse qui menaçait de l’emporter, il se résigna à sauter vers l'inconnu.

oOoOoOo

Après une longue glissade, il atterrit dans un long tuyau noir à peine assez grand pour s'y tenir debout. Après avoir pesé le pour et le contre, il murmura le plus doucement possible « lumos » et sa baguette s’alluma. Il constata alors avec effroi que le sol était recouvert de squelette de rat. 

— Je hais les rats. Murmura-t-il, pour lui-même pendant qu’il avançait prudemment dans un long couloir sinistre.

Après quelques minutes de marche angoissante où il fut plusieurs fois sur le point de s’évanouir à cause du bruit d’une goutte d’eau, il arriva devant un mur où était gravés deux serpents entrelacés.

— Ouvrez. Dit-il dans un sifflement rauque.

Les deux serpents se séparèrent aussitôt : les deux pans de mur sur lesquels ils étaient gravés venaient de s'écarter en silence. Quelques instants plus tard, ils avaient entièrement disparu, laissant la voie libre.

Harry, tremblant de tous ses membres, mais il continua et rentra dans une longue salle faiblement éclairée. D'immenses piliers de pierre, autour desquels s'enroulaient des serpents sculptés, soutenaient un plafond noyé dans l'obscurité et projetaient leurs ombres noires dans une atmosphère étrange et verdâtre.

Il sortit sa baguette magique et s'avança parmi les colonnes, chacun de ses pas répercutés en écho par les murailles obscures. À plusieurs reprises, il crut voir bouger l'un des serpents de pierre dont les orbites creuses semblaient suivre ses mouvements.

Lorsqu’il fut arrivé au niveau des deux derniers piliers, il se retrouva face à une statue, adossée au mur du fond, et qui faisait toute la hauteur de la Chambre.

Harry dut tendre le cou pour apercevoir la tête de la statue : elle représentait un sorcier simiesque avec une longue barbe mince qui tombait presque jusqu'au bas de sa robe où deux énormes pieds grisâtres reposaient sur le sol lisse.

Entre les pieds, une petite silhouette vêtue d'une robe noire était allongée face contre terre. Une silhouette aux cheveux d'un rouge flamboyants.

— Ginny ! Murmura Harry.

Harry passa plusieurs minutes à examiner la pièce. Elle était vide. Aucune trace du monstre ou de l’héritier. Il s’approcha d’elle prudemment puis ayant constaté qu’elle respirait encore, il la prit dans ses bras et tentât de fuir de la chambre le plus vite possible. Mais une voix traînante l’arrêtât.

— Repose là par terre, tu ne peux plus rien pour elle.

Il se retourna. Au milieu de la chambre, se tenait maintenant un jeune homme de grande taille et aux cheveux noirs qui l'observait, adossé contre un pilier. Ses contours étaient étrangement flous, comme si Harry l'avait regardé à travers une fenêtre aux vitres givrées. Malgré tout, il était d’une grande beauté et dégageait un étrange charisme. Harry lâcha Ginny immédiatement et sorti sa baguette.

— Qui es-tu ? Et que veux-tu dire par ‘tu ne peux rien pour elle’ ?

— Je veux dire qu’elle sera bientôt morte et que tu ne peux pas la sauver.

Harry regarda longuement l’inconnue. Puisqu’il semblait désarmé et avoir la consistance d’un fantôme, il décida qu’il n’était pas une menace. Il rangea sa baguette et reprit Ginny dans ses bras.

— Si on se dépêche, Pomfresh pourra peut-être la sauver. Je ne sais pas qui tu es, mais viens avec moi. Voldemort pourrait revenir.

L’inconnu éclata de rire et le sang de Harry se glaça. Il reconnaissait ce rire cruel et froid. Il se souvenait l’avoir entendu dans de nombreux cauchemars qu’il faisait petit.

— Je vois, à ton expression, que tu as compris. Lâche cette fille où j’appelle mon monstre.

— Si de toute manière, elle va mourir, pourquoi ne pas me laisser l’emmener ?

— Ne joue pas au plus malin avec moi !

— Sinon quoi ? Vous allez me tuer ? Comme si vous ne comptiez pas le faire quoi qu’il arrive.

Il rigola de nouveau. Ce son glaça le sang d’Harry.

— Tu as raison, mais puisque tu es là, j’aimerais te poser quelques questions. À moins que tu ne sois pressé d’en finir ? À la réflexion, cela me va tout aussi bien. Mon monstre a faim. Cela fait bien longtemps qu’il n’a pas eu la joie de dévorer de la chair humaine.

Harry finit par lâcher Ginny, il ne parvenait plus à soutenir son poids. De plus, il préférait avoir ses deux mains libres, ainsi que sa baguette sortit en vue de ce qui allait suivre.

— Que veux-tu savoir ?

— En premier lieu, j’aimerais savoir comment un simple bébé a pu vaincre le plus puissant sorcier de tous les temps.

— Vous n’avez jamais été le plus grand sorcier de tous les temps. Même au sommet de votre puissance Dumbledore était plus puissant que vous.

À ses mots, ses traits se tirèrent et devinrent laids. Une grimace recouvra son visage.

— Je te prouverai bientôt qui de moi ou de ce vieux fou est le sorcier le plus puissant. Bientôt, grâce à cette chère Ginny, Voldemort renaîtra plus puissant que jamais. Cette fois, les choses se passeront bien différemment. Il n’y aura pas de longue guerre d’usure avec le ministère et cet amoureux des moldus. Dès que mes fidèles seront avertis de mon retour, nous prendrons le contrôle de Poudlard. Tu ne sais pas à quel point j’ai été ravi d’apprendre que ce cher Malfoy était parvenu à devenir directeur. Au point de presque pardonner sa lâcheté. Je n’aurais peut-être même pas à combattre. Bien à l’abri de cette forteresse de magie et avec les quasi-totalités des enfants sorciers en otage, le ministère n’aura d’autres choix que de se rendre. Et privé de l’aide du ministère même Dumbledore ne pourra plus s’opposer à moi.

S’il n’y avait pas Ginny, Harry se serait presque réjoui de voir que Voldemort aimait toujours perdre son temps dans de longs monologues pour expliquer ses plans. Il profita de ce répit pour observer les lieux et essayer de trouver une solution. La première chose à faire était d’essayer de savoir ce qu’était le monstre, d’où il arriverait et s’il existait une cachette d’où il pourrait se mettre à l’abri.

— Il faudrait déjà que vous réussissiez à revenir. La dernière fois, cela n’a pas été une réussite. D’ailleurs comment se fait-il que vous soyez encore en vie ? Dumbledore m’a dit que vous étiez passé de l’autre côté du voile et qu’aucune magie ne pourrait jamais vous en faire revenir ?

— De quoi parles-tu ?

— Vous n’êtes pas au courant de ce qui s’est passé l’année dernière ? Et vous ne savez pas ce qui s’est passé il y a 11 ans ? Vous n’êtes pas vraiment Voldemort. Qu’est-ce que vous êtes exactement ?

— Disons que je suis un souvenir. Un souvenir enfermé depuis des années dans un journal.

À ce moment, Harry remarqua un petit journal noir à côté de l’endroit où le corps de Ginny reposait, lorsqu’il était entré dans la chambre. Il était écrit en lettre d’or clairement lisible : « Journal intime de Tom Elvis Jedusor » Mais le souvenir continua.

— Je ne sais pas comment, mais cet été mon ancien journal, s’est retrouvé entre les mains de cette petite idiote et elle y a noté tous ses petits tracas insignifiants. Tu ne peux pas savoir à quel point cela a été douloureux de devoir supporter de l’entendre me raconter ses insipides journées. Mais plus elle écrivait, plus elle déversait d’elle et s’affaiblissait. Et plus elle s’affaiblissait, plus je me renforçais. Jusqu’à ce que je puisse prendre le contrôle. D’abord de petit moment puis de plus en plus fréquemment. Maintenant, elle a tellement déversé d’énergie dans le journal qu’il y a plus d’elle à l’intérieur de moi que dans son propre corps. Elle est maintenant trop liée à moi, pour que le lien puisse être brisé. Quelque que soit la magie ou l’éloignement utilisé, je continuerais à lentement absorber ses forces. Et lorsque j’aurais absorbé la dernière goutte de son énergie vitale, je pourrais enfin renaître.

— Attendez, votre journal ? Ça veut dire que vous êtes Tom Elvis Jedusor

Une colère hideuse remplit de nouveau son beau visage et il cria presque :

— Tom est mort il y a longtemps. Comment connais-tu ce nom ?

— Vous avez fait du bon boulot pour effacer toutes traces de son existence. Cependant les portraits sont bavards et vous avez oublié de supprimer la récompense pour service rendu à l’école. J’imagine que cette ironique récompense vous amusait trop, pour que vous la détruisiez. Vous êtes Jedusor, sorcier née d’un père moldu qui l’a abandonné. C’est pour ça que vous haïssez les moldu ? C’est pour ça que vous vous en êtes stupidement pris aux nés-moldus, au lieu de tranquillement attendre d’être assez fort pour renaître ? Juste à cause des actes d’un seul d’entre eux.

— Impressionnant. Tu as de grandes qualités. Mais tu te trompes. Je pourrais hypocritement te lister toutes sortes de très bonne raison que j’avais de m’en prendre aux nées-moldu. Comme le fait d’empêcher Ginny de me dénoncer ou de provoquer le départ du seul sorcier capable de me démasquer. Mais la vérité, c’est que je l’ai fait pour le plaisir. Tu n’imagines pas ce que l’on ressent lorsque l’on élimine un de ses vermisseaux qui peuplent cette terre. Et à peine eus-je le temps de goûter à ce délicieux nectar que j’ai été bloqué pendant 50 ans dans ce carnet. Je n’ai juste pas pu m’en empêcher.

Mais je ne déteste pas particulièrement les moldus. Tu as bien dû t’en rendre compte cette année : la plupart des sorciers sont des idiots malfaisants. Ils n’ont rien d’une race supérieure. Ils sont tout aussi pitoyable que les moldud. Nous en revanche faisons partie des quelques rares élus à être capable de s’élever au-dessus de ses pitoyables cancrelats. Rejoins-moi et prenons ensemble cette place qui nous revient de droit (…)

Pendant qu’il faisait son discours Harry eu une idée. Il doutait que cela fonctionne, mais il n’avait pas de meilleur plan. Il se rapprocha tout doucement du journal et pendant que Voldemort était distrait, il le saisit à pleine main espérant que comme l’année dernière la magie détruirait l’entité et libére Ginny. Mais rien ne se passa. Il cria alors :

— Incendio

Sous le regard amusé de Voldemort, les flammes s’éteignirent sans causer le moindre dommage au journal.

En désespoir de cause, il lança de toutes ses forces et à répétition un sort de magie noir qu’il avait vu dans ses livres. Mais rien ne se passa. En revanche à force de tenter de lancer le sort, il se sentit devenir de plus en plus faible et une colère qui ne lui appartenait pas monta en lui.

— C’était une bonne idée d’essayer de détruire mon vaisseau. Mais tes pouvoirs sont pitoyables face au mien. Maintenant raconte-moi comment tu as survécu, il y a 11 ans ou je demande à mon basilic de te dévorer.

Tout en feuilletant le journal complètement vierge à la recherche d’une nouvelle idée, Harry lui raconta comment le sacrifice de sa mère l’avait doté d’une protection magique.

— Cesse de me mentir jeune Potter

— Mais c’est la vérité.

— Tu crois vraiment que je vais avaler ça. Comme si ta mère avait été la première femme à se sacrifier pour tenter de sauver son bébé. Très bien. Puisque je ne tirerais rien de toi.

Voldemort se mit à siffler, mais Harry comprit parfaitement ce qu’il disait :

— Parle-moi, Salazard Serpentard, le plus grand des quatre de Poudlard, Ahhhh !!!

Voldemort se mit à hurler pendant qu’un énorme trou apparut au milieu de son corps.

Harry avait eu une idée en se demandant où se trouvait ce que Ginny avait écrit dans le journal (et aussi en remarquant que les pages étaient sèches bien qu’il ait reposé dans l’eau durant plusieurs heures). Il s’était entaillé la main puis avait écrit dedans avec le sang où résidait la protection de sa mère. Aussitôt, son sang avait été absorbé par le journal qui s’était mis à trembler. Le souvenir se mit à hurler, mais le son semblait venir du journal lui. Quelle que soit la magie noire qui protégeait le carnet, elle réagissait mal à l’amour pur qui composait le sort de sa mère. Il recommença avec d’autres pages et continua jusqu’à ce que les soubresauts disparaissent et que le fantôme s’évanouisse dans d’horribles hurlements.

Quelques secondes, plus tard, Ginny se réveilla. Sans un mot, il l’aida à se relever et la conduit vers la sortie. Hébétée, elle n’opposa aucune résistance.

Harry se dit qu’il devrait la réconforter ou lui demander comment elle allait, mais les mots ne voulaient pas sortir. Il se sentait comme mort à l’intérieur. Il voulut se convaincre que c’était parce qu’il avait du mal à se remettre d’avoir dû assister à l’agonie du souvenir et à la terreur qui l’avait étreint durant cette étrange conversation. Mais la vérité, c’est qu’il se sentait mal depuis qu’il avait essayé d’utiliser la magie noire de toutes ses forces sur le journal. Après ses séances d’entraînement infructueuses, il se sentait souvent bizarre, mais jamais, il n’avait ressenti cela.

Au bout d’un moment, c’est Ginny elle-même qui brisa le silence. Elle demanda en sanglotant :

— Où est Jedusor ?

— Je l’ai tué. Enfin, je crois que j’ai tué la chose qui vivait dans le journal. D’ailleurs, comment tu te l’es procuré ? Dit Harry avec dureté et froideur.

— Je ne sais pas. Il était dans le chaudron avec mes autres fournitures scolaires. J’ai supposé que c’était un cadeau de ma mère pour mon entrée à Poudlard.

Elle sembla vouloir lui poser d’autres questions, mais elle hésitait. Elle semblait perturbée par le ton froid avec lequel Harry lui avait répondu. Elle s’exclama en sanglotant :

— Je vais aller à Azkaban.

En constatant sa peine, il fut immédiatement en empathie. Quelque chose sembla se réchauffer en lui et il répondit sur un ton plus chaleureux :

— Le survivant est prêt à témoigner sous Veritaserum que tu étais possédé par Voldemort. Si c’est une excuse suffisante pour éviter à Malfoy la prison, alors je ne vois pas pourquoi ça ne marcherait pas pour toi.

Elle sursauta à la mention de ‘Voldemort’

— Quel rapport avec vous-savez-qui ?

— Ce journal, c’est celui de Voldemort. Tom Elvis Jedusor, c’est son vrai nom. Tu croyais que sa mère l’avait appelé Voldemort ? Quoi que ça expliquerait son caractère.

— Je vais être renvoyé.

— Il faut bien que j’aie une récompense pour t’avoir sauvé.

Mais mon trait d’humour ne la fit pas rire. Harry rajouta :

— Franchement, tu crois que Malfoy va te renvoyer pour quelque chose d’aussi insignifiant que d’avoir tué des sangs de bourbe. Au contraire, prépare-toi à recevoir une médaille. La question que tu devrais te poser, c’est ce que tu as vraiment envie de rester dans une école dirigée par une parodie d’Himmler.

— C’est qui Himmler ?

— Ton père est directeur du service des détournements de l'artisanat moldu et il ne t’a pas dit qui était les nazis ?

— Mon père ne sait pas grand-chose sur les moldus.

— Ton père est directeur du service des détournements de l'artisanat moldu et il (..) laisse tomber. Je ne suis pas sûr que ça te remonterait le moral si je t’expliquais qui est Himmler.

Le silence retomba entre eux.

— Je suis vraiment désolé pour ce que j’ai fait à Lucas et à Jenny. J’aimais bien Lucas et même si je n’aimais pas Jenny, je n’ai jamais voulu qu’elle meure.

— Crois-moi, si je pensais que tu étais responsable en quoi que ce soit de la mort de Jenny et Lucas je te tuerais moi-même. Répondit-il de nouveau avec froideur en repensant à ce qui était arrivé à ses deux amis.

Une fois arrivé au tuyau Harry se demanda comment il allait remonter. Il demanda à Ginny si elle savait comment Voldemort faisait. Une fois qu’elle eut fini de grimacer (au grand agacement de Harry qui ne comprenait pas que l’on puisse avoir peur d’un mot), elle lui désigna un petit serpent qui se trouvait à l’un des rares endroits propres du tunnel

Harry demanda au serpent comment sortir en fourchelang et une plateforme apparue. Ils montèrent dessus et elle s’éleva jusqu’à les ramener à la surface.

Bientôt, ils se retrouvèrent sur le carrelage humide des toilettes de Mimi Geignarde et le lavabo qui dissimulait le passage secret se remit en place. Mimi les regarda avec des yeux ronds.

— Tu es vivant ? Dit-elle à Harry d'un ton stupéfait.

— On dirait que tu es déçue, répondit sombrement Harry en essuyant ses lunettes maculées d’une substance dont il préférait ignorer la composition (quelle idée ce gros pervers de Salazar Serpentard avait eu de cacher l’entrée de sa garçonnière dans les toilettes des filles).

— Bah... je me disais que si tu étais mort, j'aurais été contente de partager mes toilettes avec toi, avoua Mimi, le teint soudain argenté, ce qui était sa manière à elle de rougir.

Une fois sortit Harry s’exclama :

— Je crois bien que tu as une rivale, Ginny !

Mais Ginny n'était pas d'humeur à plaisanter : des larmes continuaient de couler sur ses joues.

— Où on va, maintenant ? Demanda-t-elle inquiète.

Après quelques instants de réflexion, il répondit :

— Le mieux c’est d’aller à l'infirmerie.

En parcourant les couloirs, l’inquiétude monta chez Harry. Ginny s’inquiétait d’aller à Azkaban, mais elle n’était pas la seule. Harry avait bien remarqué que malgré les promesses du ministre Hagrid n’avait pas été relâché après que de nouvelles attaques aient prouvé son innocence. Est-ce que le témoignage de Ginny allait vraiment suffire à l’innocenter ? Ou Malfoy allait-il en profiter pour les envoyer toutes deux à Azkaban. Mais une fois dans le bureau de Chourave, il vit qu’elle n’était pas seule.

En plus de sa directrice de maison, se trouvait Albus Dumbledore. D’abord, la vue du vieil homme le remplit de joie et de soulagement. Mais dès qu’il croisa ses yeux sans raison, il fut pris d’une intense colère. Il ferma les yeux quelques minutes et la colère disparut. Il se dit que c’était le contrecoup de ce qu’il venait de vivre. Il rouvrit les yeux et commença à raconter en détail ce qui s’était passé.