My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Première nuit Jack
Je passai le reste de la journée à la maison.
J’avais d’abord profité de l’une des rares fois où j’avais la maison pour moi tout seul pour regarder fixement l’aquarium et toucher les différents tapis (j’aimais leur texture et suivre les différentes lignes qui formaient leur mosaïque). J’adorais ça, mais c’est l’un des comportements qui avait poussé les parents de Tom à m’envoyer chez ce psychiatre. Et puis lorsque je le faisais Tom poussait de longues plaintes d’ennui. D’après lui un adolescent avait des choses bien plus amusantes à faire lorsqu’il avait la maison pour lui tout seul (ce que j’avais beaucoup de mal à concevoir). Mais là, j’estimai que j’avais le droit à une récompense et de toute façon, il n’osait pas me contrarier de peur des conséquences que cela pourrait avoir sur son frère (sur le long terme, ça risquait de compliquer encore nos relations, mais je verrais ça plus tard).
Une fois ses parents rentrés, je me réfugiai dans ma chambre pour faire les devoir de Tom, puis pour lire les livres de zoologie que j’avais emprunté à la bibliothèque. La terre était vraiment une planète fascinante et je ne me lassais pas d’en apprendre plus sur les animaux qui la composaient.
C’est l’un des rares aspects de ma vie de soldat que j’ai toujours apprécié. Découvrir la faune d’une nouvelle planète. Même après plusieurs décennies, je ne me lassais pas de l’incroyable diversité qu’offrait l’univers. Même après avoir parcouru des dizaines de planètes, je n’avais pas trouvé deux biosphères qui se ressemblaient un tant soit peu. En plus, ses rares moments d’exploration étaient les seuls où mon ancien hôte hork-bajir ne m’affrontais pas. Il appréciait autant que moi ses instants.
Malheureusement à l’émerveillement succédait toujours la douleur. L’empire n’envoyait pas ses divisions dans des lieux de villégiature. Très vite, de gigantesques installations minières et industrielles y étaient implantées afin de soutenir l’effort de guerre. La faune était réduite au minimum nécessaire pour permettre la survie des millions d’esclaves faisant tourner les usines. De toute façon, je devenais trop occupé à surveiller les esclaves (ou les hôtes pendant que leur yeerk se nourrissait) pour pouvoir consacrer du temps à ce genre de loisir. Et puis immanquablement, aussi reculés qu’étaient nos colonies, tôt ou tard les andalites débarquaient et la planète devenait un vaste champ de bataille, jusqu’à ce que les conséquences des combats l’aient rendu inhabitable. J’espérais que la terre ne connaîtrait pas ce triste sort.
Je sortis de mes rêveries lorsque j’entendis :
— Tom descend. C’est l’heure de manger.
— J’arrive tout de suite maman.
Je descendis dans le salon et m’installai à ma place. Papa récita le bénédicité puis nous commençâmes à manger sans prêter la moindre intention à l’absence du nain.
— Jack ne mange pas avec nous.
— Non. Il passe la nuit chez Marco. Il m’a appelé plus tôt pour me demander l’autorisation.
Extérieurement, je continuai à manger comme si de rien n’était, mais intérieurement, je m’agitai. Est-ce que je devais m’en inquiéter ou non ? Ma peur devait être suffisamment forte pour que Tom la ressente, car il dit.
— (Après ce qu’il s’est passé il n’y a rien d’inquiétant à ce qu’il ne veuille pas dormir à la maison. Encore une fois, il est intelligent. Il ne tentera rien de stupide. Et même s’il en a parlé à ses amis comme tu le penses, qu’est-ce que ça change ? Je te parie tout ce que tu veux qu’il le prenne pour un fou.)
J’imaginai le nain en train d’essayer d’expliquer à Marco qu’un extraterrestre avait pris la place de son frère, puis l’avait drogué et menotté pour finalement le relâcher sans lui faire le moindre mal. Même moi, j’avais du mal à croire que j’avais vraiment fait ça. Malgré ma maladie jusqu’ici, je n’avais jamais eu le moindre problème à faire ce qui était nécessaire pour survivre. Et j’avais dû faire des choses bien plus terribles que de transformer un enfant en contrôleur. Encore une fois, peut-être que je vieillissais. Ou peut-être que c’est cette planète qui me ramollissait. C’est la première fois que j’étais autre chose qu’un soldat.
Jack ne dormit pas non plus à la maison la nuit suivante. Mais lundi, sa mère insista pour qu’il rentre. Tout le long du repas, il tenta de paraître normal, mais je le surpris à me lancer des regards inquiets. Je décidai de l’ignorer et d’espérer que le problème se résolve de lui-même. Mais en revenant de ma sortie au terrain de basket, je vis une légère lueur dans sa chambre. De toute évidence, il ne dormait pas. Je fouillai dans les anciennes affaires de Temrash114 et une fois que j’eus trouvé ce que je cherchai, je frappai à la porte de Jack. Il n’y eut pas de réponse.
— C’est moi Thévenin. Je sais que tu es debout.
— Qu’est-ce que tu veux ? Demanda-t-il avec une voix plein de défis.
— J’aimerais parler de ton comportement. Tu n’agis pas du tout normalement et tu vas finir par attirer l’attention sur nous.
— Laisse-moi tranquille. J’essaye de dormir.
— Mais tu ne dors pas. Tu as peur de moi. Encore une fois, je te félicite s’est une très bonne réaction à avoir pour un futur hôte, mais si tu n’es pas plus courageux, je vais être contraint de prévenir les autres yeerk pour que l’on t’emmène à la piscine de force et espérer que ma punition ne soit pas trop lourde.
Tom se fit mentalement un facepalm, pendant qu’un flow d’injure me parvint de l’autre côté de la porte.
— (Laisse-moi lui parler, tu ne fais qu’aggraver le problème) me demanda Tom.
— (Qu’est-ce que tu racontes ? Je gère parfaitement la situation)
— (Thévenin s’il te plaît, laisse-moi faire.) Insista t’il.
Je poussai mentalement un soupir et décidai de céder au caprice de mon hôte. Après tout accéder à ce genre de demande ne pouvait qu’améliorer notre relation.
— Hé le nain. C’est moi, Tom, Thévenin m’a laissé le contrôle.
— J’y croirais le jour où tu ne seras plus dans la tête de Tom. Répondis Jack avec hargne.
— Je m’en doute et quelque part, j’en suis content. Tu ne peux pas imaginer le cauchemar que ça a été de voir mon ancien yeerk, se faire passer pour moi et que personne ne voit la différence. De petit à petit perdre tout espoir que quelqu’un remarque quelque chose et me vienne en aide. Les premiers jours, j’étais persuadé que maman s’en rendrait compte, qu’elle appellerait le FBI et que je reprendrais ma vie comme avant. C’était ça qui me faisait tenir. Je me forçais même à suivre l’ennuyeux cours de math à travers les yeux de mon yeerk pour ne pas prendre du retard. Le pire moment ça a été quand j’ai compris que ça n’arriverait pas.
À travers la porte, j’entendis Jack renifler. J’attendis en silence jusqu’à ce qu’il dise :
— Pourquoi tu fais ça ? Ça t’amuse de me faire souffrir ? C’est ça, tu veux juste t’amuser un peu avec ta proie avant de me livrer. Tu peux arrêter, je sais que je ne fais rien pour l’aider. Que je ne fais toujours rien. Pas besoin de me culpabiliser davantage.
— T’as toujours été trop responsable. Tu as fait beaucoup plus que tu ne le crois. J’étais persuadé que sérieux comme t’étais, tu rejoindrais le partage. Tu ne peux pas savoir à quel point ça m’a rendu heureux lorsque tu as rembarré Temrash. C’est le nom de mon ancien yeerk. Celui avant Thévenin, rajoutais-je précipitamment.
— Je sais.
— Comment tu peux savoir ça ? Demandais-je surpris et je sentis la pression de Thévenin dans mon esprit se faire plus forte. Lui aussi ça l’intéressait.
Mais Jack esquiva rapidement la question en déclarant.
— C’est grâce à toi. J’ai vu ton signal à la soirée barbecue du partage. Je sais que tu l’as payé très cher.
À l’évocation de se souvenir, j’eus un flash-back. Il y a quelques mois, Temrash114 avait réussi à convaincre Jack et ses amis de venir à une fête organisée sur la plage par le ‘partage’(l’association de bienfaisance qui servait de couverture aux yeerks pour recruter de nouveau hôtes). Au moment où Jack avait semblé convaincu de venir à une réunion, j’avais réussi brièvement à reprendre le contrôle de son visage.
Une fois qu’il eut repris le contrôle Temrash114 m’avait torturé pendant une semaine pour me faire payer mon acte de rébellion. Jack ne savait rien de ce que m’avaient coûté ses quelques secondes où j’avais réussi à reprendre le contrôle et je voulais que ça continue. Thévenin me fit ce qu’il appelait un câlin mental et chassa le souvenir. La sensation ressemblait effectivement beaucoup à celle d’un câlin, mais avec un effet tranquillisant en plus. Pour une fois, je m’y blottis sans résistance. Cette semaine à souffrir en silence dans ma propre tête tout en voyant ma famille et mes amis rire comme si de rien n’était, avait été le pire moment de ma vie.
— (Au moins, maintenant, tu sais que ça a servi à quelque chose. Au moins lui, tu as pu le sauver). Me réconforta Thévenin.
Pour la énième fois, je sentis un sentiment de reconnaissance envers lui. Je savais que je ne devrais pas. Je savais que tout ça, c’était en partie de sa faute. Je savais qu’il faisait certainement partie des gardes de piscine qui avait ignoré mes plaintes puis m’avait forcé à retourner vers cet enfer les deux fois où Temrash114 avait dû interrompre ses séances pour aller manger dans la piscine (tout en me noyant à moitié au passage).
— (Tu ne m’as jamais dit que tu m’en voulais pour ça. Je comprends ce que tu ressens, mais comment j’aurais pu savoir ? Et quand bien même qu’aurais-tu voulu que je fasse ?)
Je n’avais aucune envie de me lancer dans ce débat ce soir et puis Jack devait commencer à trouver bizarre que je ne dise rien.
— (On en reparlera une autre fois). Me précisa Thévenin.
— Ça va ce n’était pas si terrible. Mentis-je. Et si tu l’as remarqué, alors ça valait le coup. Ne voulant plus me rappeler de cette période, je changeai rapidement de sujet. Écoute. Moi non plus à ta place, je ne pourrais pas dormir à l’idée de me retrouver de nouveau impuissant face à ce monstre et de me réveiller en ayant perdu le contrôle de mon corps.
— (Hé je ne suis pas un monstre.) J’ignorai le commentaire de Thévenin.
Jack ouvrit finalement sa porte.
— Ça va. Tu ne me fais pas peur.
Sa gestuelle démentait ses paroles.
— Ça va le nain. Je te connais par cœur. Tu ne peux rien me cacher.
Je tentai de lui ébouriffer les cheveux, mais il se recula. Je ne fis aucune remarque et continuai.
— Et si tu n’avais pas peur, je remettrais sérieusement ta santé mentale en question. Écoute Thévenin est bizarre, même selon les standard yeerk, mais il n’est pas méchant. Il ne se rend pas compte de ce qu’il fait. Enfin, je crois.
— (Je ne suis pas sûr de devoir bien le prendre) Commenta Thevenin dans ma tête.
Encore une fois, j’ignorai le commentaire de Thévenin et sorti de ma poche les appareils que Thévenin avait cherchés tout à l’heure.
— Bref, il ne voulait pas te menacer. Il voulait juste te donner ça. C’est une alarme à détecteur de mouvement. Temrash114 l’a reçu d’un de ses sous-fifres qui travaille à la police. Il l’utilisait pour sécuriser les pièces où ils se réunissaient pour comploter et s’approprier les promotions. Si tu la places devant ton lit, tu seras immédiatement réveillé si quelqu’un rentre ou s’approche de toi. Fais juste gaffe à ce qu’Homère ne l’active pas par erreur ou tu devras expliquer à papa comment tu l’as obtenue (Homère était le chien de Jack).
Il prit l’alarme, l’examina et dit :
— Ça ne change rien. Je ne te fais toujours pas confiance et je sais que tu fais semblant de te comporter comme Tom.
— Bonne nuit Jack.
— Bonne nuit Tom. Si tu m’entends encore là-dessous.
Puis il rentra dans sa chambre et j’espérais que dorénavant qu’il arriverait à dormir. Juste avant de sentir la désagréable sensation de Thévenin me chassant violent vers les tréfonds de mon esprit. Même après tout ce temps, je ne parvenais pas à m’habituer à cette sensation. Mon corps se mit alors à bouger tout seul en direction du lit de ma chambre.
— (Ne t’inquiète pas pour lui. Tu as fait tout ce qui était possible pour l’aider. Et puis ses nuits ne peuvent pas être plus agitées que les tiennes)
— (Je ne m’inquiète pas. Il est fort. Plus qu’il ne le croit)