Le blog de Serpentfou

Mes fictions et mes opinions dont tout le monde se fout

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My name is thevenin

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Resume

Fanfiction d'animorph écrite en 2023

Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.

Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.

Voyage

Quelques minutes, plus tard, je pénétrais dans l’oreille de David en redoutant sa réaction lorsque je lui expliquerais la raison de ma venue.

Vers la fin de la révolution, il avait commencé à accepter ma présence persuadée que notre victoire signifiait qu’il pourrait bientôt retrouver ses parents et sa vie d’avant. Cependant, les choses ne s’étaient pas passées comme prévu. D’abord, après la révolution nous avions rapidement découvert que les parents de David n’étaient plus sur terre. Visser-12 avait conclu de mes apparitions dans son corps au côté des ‘bandit andalite’, que David avait utilisé la boite bleue pour acquérir le pouvoir de morph durant la brève période où elle avait été en ça possessions. Puis qu’il avait finalement fait le choix de rejoindre les andalites dans leur lutte pour empêcher l’invasion de la terre. En conséquence, il avait décidé d’envoyer les parents de David et les yeerks qui les contrôlait sur une autre planète de l’empire, afin d’éviter que les andalites ne les libère et de pouvoir garder un éventuel moyen de pression sur David.

Dire que David n’avait pas bien réagi à cette nouvelle était un euphémisme. Après cela il avait refusé tout net d’obéir à la moindre de nos demandes y compris celle d’abandonner le pouvoir de morph en devenant le Nothlit d’un humain qui lui ressemblait. Aujourd’hui, je me félicitais qu’il ait fait ce choix, mais à l’époque cela à engendrer une désagréable discussion avec les animorphs sur ce que l’on devait faire de lui. Finalement, nous avions décidé qu’il était trop dangereux de le libéré de sa cage, tant qu’il n’aurait pas abandonné ses pouvoirs. Mais cela voulait dire le maintenir prisonnier tout en cacher son existence aux humains (jamais ils n’auraient toléré que nous enfermions un enfant humain). On aurait pu croire que ce serait un jeu d’enfant après avoir fait la même chose en se cachant de l’empire yeerk. Cependant cacher, quoi que ce soit alors que tous nos gestes étaient scrutés par des centaines de caméras et de paparazzi s’était révélé bien plus difficile que prévu.

— (Alors la larve, besoin de muscle ? Les humains ont enfin compris qui vous étiez vraiment et tu as besoin de moi pour buter ses salopards d’animorph) me demanda David avec espoir.

— (Non, cette fois, notre cible est Visser-one)

— (Quoi ?) s’exclama-t-il pendant que sa boite crânienne se remplissait d’hormone de peur à l’odeur infecte.

— (Tu as bien compris. Beaucoup de choses ont changé, depuis la dernière fois que je t’ai promenée en dehors de ta cage. Visser-one et ses soutiens ont pris le pouvoir à l’aide d’un coup d’État et ont réprimé dans le sang tous les mouvements de rébellion au sein de l’empire. Et maintenant son regard se porte sur la terre. Nous partons pour la planète yeerk afin de le stopper avant qu’il ne lance une invasion.)

Après ses explications, il resta silencieux quelques minutes avant de déclarer :

— (Pourquoi tu fais ça ? Tu ne comprends pas que toutes ses tueries ne servent à rien ? Tout ce que tu arriveras à faire en t’entêtant c’est à te faire tuer. On est que des grains de poussière totalement impuissants à influer sur le cours des événements.)

— (Comment tu peux continuer à croire ça après tout ce que l’on a fait ?) lui demandais-je stupéfait.

— (Vous avez réussi à convaincre une masse d’imbécile de vous suivre dans votre délire, mais la récréation va bientôt se terminer. Tu sais aussi bien que moi qu’on a aucune chance de résister à l’empire yeerk. Je t’en prie renonce et allons-nous cacher quelque part pour profiter de la vie autant qu’on le peut.)

— (Même si je le voulais, ma dépendance au Kandrona m’en empêche.)

Sur cette dernière parole, je fis le signe secret à Tom indiquant que tout va bien et il partit gêner comme à chaque fois qu’il devait m’aider à prendre le contrôle de David contre son gré. Quant à moi, je me dirigeai vers le sas indiqué par le che. J’ignorai le cri de protestation de David et l’ouvris sur ce qui ressemblait au vide spatial. Puis je fis un pas. C’était vraiment intense de marcher au milieu de ce qui semblait être le vide interstellaire (mais chaque respiration me prouvait qu’il ne s’agissait que d’une illusion).

Finalement, je traversai une barrière invisible et me retrouvais à l’intérieur de ce qui semblait être un gigantesque vaisseau. Le couloir avait une taille suffisante pour que plusieurs éléphants puissent y passer à l’aise et une douce lumière se diffusait de lampe située au plafond. En fait, elle était bien plus que douce. J’en fus tellement surpris que pendant quelques secondes, je perdis le contrôle de David qui tentât de s’échapper. Aussi impossible que cela puisse paraître, ses lampes ne faisaient pas qu’éclairer la pièce. Elles semblaient m’alimenter en Kandrona de manière constante, alors que j’étais dans mon hôte. Cela défiait toutes les lois de la physique.

Je repris mes esprits et avançai jusqu’à tomber sur une vaste prairie remplie d’herbe avec au centre un gigantesque arbre qui montait jusqu’au plafond constitué d’une surface transparence d’où l’on pouvait observer cette minuscule, mais fascinante boule bleue qu’était la terre. Je repérai rapidement les 5 animorphs adossés au pied de l’arbre. Aximili était resté à bord du vaisseau yeerk étant donné que sa présence à nos côtés, ne servirait qu’à faire sonner les systèmes de surveillance de l’empire yeerk.

— Puisque tu es là, on peut partir. Dit Jack.

Immédiatement, je sentis une très légère secousse. Je levai les yeux au ciel et constat que la terre avait été remplacée par une immense traînée blanche. Le vaisseau avait démarré et voguait maintenant à une vitesse faramineuse à travers l’espace interstellaire sans même avoir besoin de passer en espace zéros.

Pour la énième fois, je me fis la réflexion que nous avions de la chance que les ches soient programmées pour être pacifique. En revanche pour la première fois, je me posai des questions sur leur créateur les permalites :

— Comment ça se fait qu’un vaisseau permalite contienne des générateurs à Kandrona ? Demandais-je à haute voix.

— D’après les ches l’IA du vaisseau permalite, analyse les races qui approche du navire, puis modifient leur structure afin d’être le plus accueillant possible. Répondit Cassie.

— Pourquoi ont-ils fait ça ? Je veux bien qu’il soit pacifique, mais ils ont bien dû se rendre compte que les autres races n’étaient pas comme eux et que ce n’était pas une bonne idée de les inviter dans leur vaisseau.

— Malheureusement non. D'après les ches, ils étaient totalement incapables d’envisager qu’on puisse être violent. Leur seul but dans la vie était de jouer et de trouver de nouveaux partenaires de jeu. Lorsqu’ils comprirent que malgré tout leur effort, les autres races ne voulaient pas jouer avec eux, ils se sont repliés sur leur planète et ont construit les ches. Non pas pour avoir des esclaves, mais pour avoir des compagnons supplémentaires. Expliqua Cassie.

— (On ne pourrait pas aller se cacher sur leur planète plutôt que d’aller se faire tuer chez les yeerks. Chez eux, tu n’auras plus à craindre de mourir de la famine de Kandrona). Suggéra David d’une voix suppliante.

— Qu’est-ce qui est arrivé aux permalites ? Comment ça se fait que ni les yeerk ni les andalites n’en ont entendu parler ?

— Ils ont été exterminés, il y a plusieurs milliers d’années. Dit tristement Rachel.

Cette nouvelle me rendit étonnamment triste. Peut-être que David avait raison et qu’au final notre combat été vain ? Si même les permalites avec leur technologie incroyable n’avait pas été capable de se créer un petit coin de paix, alors quelle chance avions-nous ? Puis je me ressaisis. Un soldat qui commence à douter est un soldat qui a déjà un pied dans la tombe. S’il y a une chose que ses années de combat m’ont apprise, c’est qu’il est impossible de connaître à l’avance le résultat d’une bataille et que même la plus puissante des armées finira par être défaite. Étant donné leur développement technologie les permalites ont probablement vécu des millions d’années de paix et de prospérité avant de connaître le destin inévitable de toutes les races de l’univers. Si mon combat permettait à la république yeerk d’Hélios de vivre en paix ne serait que le dixième de cette période, alors mon combat en aura valu le coup.

Je m’assis à leur côté puis Jack, me jeta une barre de chocolat :

— Tiens, c’est ce que le vaisseau permalite considère comme une alimentation adaptée aux humains. Les placards sont remplis de bonbons et de chocolat. Heureusement que le voyage ne va pas durer plusieurs jours.

Je déballai la sucrerie pour constater qu’elles étaient encore plus succulentes que celle qu’on trouvait sur terre. Même David poussa un soupir de plaisir.

— <Alors comment c’est la capitale yeerk ?> Demanda Tobias en se posant sur une branche de l’arbre à mes côtés.

— Je n’en sais rien. Je n’y ai jamais foutu les pieds. En fait, c’est la première fois que je vais sur une planète entièrement contrôlée par les yeerk.

— Vraiment ? Comment c’est possible ? Demanda Cassie.

— Je suis née dans la piscine d’un vaisseau de guerre de parent condamné à la reproduction, puis ma portée a été élevée par leur ancien sergent. Ensuite, j’ai ...

— Attends en quoi la reproduction est-elle une punition ? Et qu’est-ce qui est arrivé à tes parents pour qu’on te confie à leur sergent. M’interrompit Jack.

— Les yeerks meurent durant la reproduction. Vous ne le saviez pas ?

Tous me regardées d’un air gêné. Sauf Marco qui s’approcha de mon oreille, la bouche encore couver de chocolat pour me demander :

— Et la masturbation ça se passe comment chez les yeerk ?

Je rougis jusqu’à oreille et choisi de m’éloigner sans chercher à savoir si la question était sérieuse (tout en me rapprochant du gros tas de sucrerie gardé jalousement par Tobias) et poursuivis :

— Bref dès mon enfance, j’ai été destiné à être un soldat et dès que ma portée a atteint l’âge, on a été brinquebalée de vaisseau en avant-poste au gré des besoins de l’empire. Je n’ai jamais été affecté sur une planète de l’empire.

— Tu as des frère et sœur ? Où sont-ils ? Demanda Cassie.

— Comme tous les yeerk. Quand 3 yeerks se reproduise ils donnent naissance à une portée de 30 à 60 larves. Mes sœurs de portée et mes amis d’enfance sont pratiquement tous morts au bout de quelques mois de combats.

Tous s’amblèrent attristés en entendant cela :

— Tu n’as vraiment jamais rien connu d’autre ? Demanda Cassie.

Comme la plupart des yeerk de mon rang. La seule fois, où j’ai pu quitter les combats, c’est lorsque Jera456 m’a pistonné pour intégrer le programme de commando de l’empire. Il disait que j’avais du talent et que ça me permettrait d’échapper à la première ligne. Tu parles, il voulait juste acheter mon silence pour la fois où je l’avais surpris à s’abotter l’invasion de gladuis8. De toute façon, ça a été un échec complet et j’ai été renvoyé sur le front comme simple soldat, jusqu’à ce que mon officier arrive à se débarrasser de moi en m’affectant à l’invasion de la terre. C’est la seule bonne décision que cet idiot ait prise de sa vie.

— T’as vraiment eu une vie pourrie. Comment ça se fait que t’as échoué aux commandos ? T’es plutôt doué au combat. Bien plus que la plupart des yeerks. Demanda Rachel depuis la branche de l’arbre ou elle avait réussi à grimpé je ne sais comment.

— Vous ne devriez pas juger de la valeur des soldats yeerks à partir de l’échantillon que vous avez rencontré sur terre. Ce sont les plus mauvais qui y sont affectés. Dans la capitale, les soldats seront bien plus redoutables. Mais mon talent n’était pas en cause. À l’époque, j’étais un petit con rempli de colère. J’en voulais au monde entier pour ce qui était arrivé au reste de ma portée. Je n’arrêtais pas de me battre avec les autres yeerks ou de répondre à mes supérieurs. En plus comme pour une fois, j’étais affecté à une zone calme, mes connards de supérieur ont décidé d’imposer à Ket sa première insémination.

— Ket ! Qu’elle Ket ? S’exclama Jack.

— Hé bien, Ket Halpak. Mon ancien hôte hork-bajir.

— <Tu es l’ancien yeerk de Ket ? >Demanda Tobias.

— Oui, elle ne vous l’a jamais dit ? Pourquoi est-ce que vous croyez que j’ai pris autant de risque pour lui permettre de fuir ?

Leur regard se tournèrent vers la branche où Tobias s’était perché et avait commencé à taquiner Rachel pendant qu’elle continuait ses acrobaties. C’était de loin l’animorph qui passait le plus de temps avec les hork-bajir libre. D’autant plus depuis que Rachel l’avait sommé avec la subtilité d’une charge d’éléphant de prendre définitivement forme humaine.

— <Elle parle rarement de son ancien yeerk, ou même de ses années de servitudes, mais je n’aurais jamais fait le rapprochement avec toi.> Raisonna la voie de Tobias teintée d’une colère contenue à mon égard.

— J’imagine très bien ce que cette ingrate raconte sur moi. Même à l’époque où elle m’appartenait, elle ne se gênait pas pour m’insulter. Me défendis-je avec colère.

En voyant leur réaction, je me dis qu’il valait mieux que je me calme et que je revienne à mon récit :

— Bref, devoir vivre dans un hork-bajir enceinte est vraiment inconfortable. Mais une fois qu’elle a accouché, j’ai eu une brève période de répit. Elle était prête à tout pour que j’accepte de la laisser voir son fils et s’en occuper. Et ce n’était pas facile de faire ça sans que personne ne remarque que je lui laissais le contrôle. Ou en tout cas personne qui ne me dénoncerait. Mais ça valait le coup. Pour la première fois, on commençait à avoir un début de bonne entente. Mais lorsque son fils a été infesté puis tué au combat, elle est devenue intenable. Et lorsqu’on la ré-inséminé deux jours plus tard, …. Je ne veux pas en parler.

— Tu ne peux pas lui reprocher.

— Pardon ! Mais qu’est-ce que j’y pouvais moi ? En quoi est-ce que c’était de ma faute ? Au contraire, je n'avais pas arrêté de la mettre en garde et de lui dire de ne pas s’attacher. J’avais beau lui expliquer, elle ne voulait pas entendre raison et a continué de me tenir pour responsable de n’avoir rien fait. Et après tout son cirque elle a eu le culot de me demander que je l’emmène voir le corps de son fils, avant qu’il ne soit envoyé au recyclage.

BOOM ! Rachel avait fini par se casser la gueule et elle me demanda en se massant le dos :

— Tu as accepté au moins.

— Bien sûr que non. Il était mort. Qu’est-ce que ça aurait bien pu changer qu’elle le voit ? Je n’allais quand même pas prendre le risque de me faire prendre juste pour ça. Surtout après tout ce qu’elle a osé me faire.

— Oh oui, j’imagine, ça devait être horrible d’être sous son emprise. Commenta Marco en me lançant un regard noir avant de recommencer à se foutre de la gueule de Rachel pour sa chute.

— Tu es sarcastique ou tu es sérieux ? lui demandais-je après un instant.

— Devine ?

— Qu’est-ce que tu aurais fait à ma place ?

Il alla répliquer lorsque nous pensâmes tous les 6 à la même chose. Il était en ce moment même confronté à un choix similaire et tout comme moi, il s’était engagé sur la voie du pragmatisme. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’était pas le choix le plus facile. De quel droit me blâmerait-il d’avoir sacrifié les sentiments de Ket pour préserver ma sécurité, alors que lui-même s’apprêtait à sacrifier sa mère. Certains diront que contrairement à moi son sacrifice profiterait à tous. Mais ça ne changeait pas le fait qu’il avait honte d’être assez froid pour le faire.

Gênée, nous détournèrent le regard.

— Parlons d’un sujet plus léger. Pourquoi est-ce que tu évites les Français ? Je ne t’ai jamais vu fuir à une telle vitesse même lorsque l’on avait Visser-12 au cul. Et vous deux arrêter vos conneries ! Ordonna Jack en direction de Rachel qui s’était jeté sur Marco pour lui faire une clé de bras.

— Les taxxons ont besoin de 100 kilos de viandes par jour. Pour vous donner une idée, c’est la consommation annuelle d’un Américain. Avant leurs rations étaient fournis par l’empire depuis des planètes dévolues uniquement à l’élevage de leur nourriture. Maintenant, il faut les nourrir à partir des ressources de la terre, mais il n’accepte pas n’importe quelle viande. Les viandes industrielles américaines les débectent. À part les humains, la seule nourriture terrestre qui leur convient sont les bœufs élevés en pâturage. Or les seuls pays qui en produisent massivement, sont la France et l’Argentine. Du coup, la république achète toutes leurs viandes quel que soit le prix et les Français n’ont plus les moyens d’en acheter, ce qui crée un fort mécontentement. Si on rajoute le fait que j’ai tué leur ancien président et qu’ils sont persuadés que j’ai aussi tué leur Premier ministre mes relations avec les Français ne sont pas au beau fixe. Leur expliquais-je

— Tu as tué leur président !!!! S’exclamèrent-ils tous.

— Ne m’en parle pas, Jera456 n’arrête pas de me le reprocher. Moi, je suis un soldat, pas diplomate. Quand quelqu'un m’emmerde, je le tue, je ne palabre pas.

Silence gène

— Leur président était contrôlé par le yeerk qui a enlevé vos parents. J’ai dû le tuer durant la révolution.

Une gêne encore plus importante s’installa entre nous et nous restâmes silencieux le reste du voyage. Eux aussi avaient tué de nombreux humain lors de leurs opérations de résistance, mais c’est un sujet qu’ils n’osaient toujours pas aborder. Je respectais cela. J’étais passé par cette étape moi aussi. Tuer n’est jamais anodin, même lorsqu’il s’agit d’un ennemi.

Enfin tous sauf David qui choisit ce moment pour me narguer :

— (J’ai l’impression qu’ils ont découvert que tu n’étais qu’un petit hypocrite.)

Ne comprenant pas ce qu’il voulait dire, je répliquai avec lassitude :

— (Si c’est encore au sujet de tes parents, je t’ai déjà expliqué mille fois que je ne pouvais rien faire)

— (Je ne parle pas de ça, mais puisque tu remets le sujet sur le tapis, ça t’arrive souvent de faire promesse que tu sais parfaitement que tu ne pourras pas tenir. C’est comme ça que tu as réussi à convaincre cette nouille de Tom de coopérer avec toi.)

— (Tu ne sais pas de quoi tu parles. Et je tiendrai bientôt ma promesse de libérer Tom)

— (Oui, bien sûr, tu attends juste que ce soit la paix dans la galaxie. Ça ne fait pas longtemps à attendre. Dis-moi qu'est-ce que tu feras quand cette andouille comprendra que tu n’as jamais eu l’intention de libérer ? Il risque d’être beaucoup plus, … quel terme tu as utilisé déjà, ah oui : inconfortable. Pour toi, on est que des objets, des sortes de vêtement avec une conscience. Au mieux des animaux de compagnie. Tu sais, comment je le sais ? Parce que, si j’étais à ta place, je ferais pareil.)

— (Tu es jeune, trop jeune. Les humains de ton âge n’ont pas encore développé les aires du cerveau dédié à l’empathie. En fait, si tu étais un yeerk ton état de développement cérébral serait considéré comme trop faible pour qu’on t’autorise à obtenir un hôte. En grandissant, tu changeras. Ou tu deviendras un psychopathe) Rajoutais-je avec réalisme.

— (C’est, ça endort moi avec tes belles paroles. En attendant, dis-moi, pourquoi est-ce que tu t’es rebellé pour Tom et ses #*$ & !! d’animorphs et pas pour cette Ket ?

— (La situation était différente.)

— (En quoi ?)

— (Euh et bien, c’est ….)

Ça me semblait évident mais impossible de trouver un argument concluant. Je restai silencieux. Ce qu’il interpréta comme une confirmation :

— (Tu vois, tu es totalement hypocrite. Tu n’as pas plus d’empathie que moi. C’est juste que les animorphs avaient du pouvoir, alors que Ket non. Tu as peut-être réussi à faire croire à tous ses idiots dégoulinant de bon sentiment que tu agissais au nom de la morale, mais nous savons tous les deux que la seule raison est que tu as vu en eux une opportunité d’acquérir le pouvoir suprême sur tes semblables. J’ai un marché à te proposer. Promets-moi que le jour où tu les trahiras, je serais présent pour les voir mourir. En retour, j’essaierais d’être moins ’inconfortable’.)

— (Avoir été enfermé aussi longtemps tout seul dans ta cage, ne t’as vraiment pas fait du bien). Culpabilisais-je.

— (Non sans déconner. Qui aurait pu prévoir ? Tu ne vas quand même pas encore essayer de me faire croire que tu as des remords. Je peux imaginer que cette cruche de Cassie le regrette vraiment, mais toi ?)

J’arrêtai de répondre à ses piques et d’alimenter cette discussion stérile et à la place je réfléchis à Ket.

La différence était évidente. Les hork-bajirs n’avait rien à voir avec les humains. Nous fournir leur corps était bien le minimum que les hork-bajir pouvait faire échange de notre protection. Et ce n’était pas se voyant hork-bajir qui me convaincra du contraire. Quand même. Si je ne savais pas que c’était impossible, j’aurais juré que Ket avait enfanté un voyant juste pour m’emmerder.

En tout cas, même si elle parvenait déjà à tenir tête à Aximili (intellectuellement parlant), elle était encore jeune et ne voulait pas accepter qu’elle était une anomalie génétique extrêmement rare. Un jour, elle comprendrait que sa race doit rester l’esclave des yeerks. Que les hork-bajirs sont incapables de prendre soin d’eux-mêmes.

Mais je repensai à la souffrance endurée par mon hôte. Peut-être que si on réussissait cette mission, on pourrait laisser les hork-bajir libre de leur yeerk plusieurs heures par jour. Et surtout remplacer le programme de reproduction des hork-bajir par leur libération au bout de 20 ou 30 ans de services dans des terres achetées par la république. Même sans l’intervention des yeerks, ils copuleraient bien suffisamment.

Ce serait indubitablement extrêmement généreux et à la limite du raisonnable. Alors pourquoi n’arrêtais-je pas de penser à ce que Tom en penserait ?

Je fus sauvé de mes sombres pensées par un signal sonore indiquant que nous étions en approche de notre destination. Nous nous précipitâmes sur la grande baie vitrée (qui était en fait un hologramme extrêmement réaliste d’une fenêtre donnant sur l’extérieur). Je n’étais jamais venue, mais je reconnus immédiatement la planète pour l’avoir vu à de multiples reprises dans des brochures de propagande. Sous mes yeux, s’étendait une boule de terre marron d’où s’échappait telle les piques d’un hérisson de gigantesque mégastructures composées de tours aux couleurs bigarrées dont le sommet frôlait presque la surface de la plus proche des deux lunes. Ses tours étaient reliés entre elles par une multitude de couloirs et de plateformes qui semblait avoir poussé de manière anarchique contre elles, tels des parasites menaçant de les faire s’effondrer. Pas de doute, il s’agissait là de la planète capitale des yeerks.

oOoOoOo

Note de l’auteur : Ben oui Thévenin reste un yeerk. Il a été endoctriné depuis l’enfance à l’idée que les hork-bajir sont à peine intelligents et des esclaves naturelles. Puis il a dû lui-même traiter un hork-bajir comme de la merde pendant des décennies. Faire qu’il traître les humains comme des égaux est déjà limite, si on veut respecter l’univers des livres, alors je ne peux pas non plus en faire un woke à cheveux rose (ce n'est pas l’envie qui m’en manque). Pour moi, Altran et ses copains sont une exception dans les livres.

Sinon ceux qui ne connaissent pas animorph me reprocheront sans doute que je suis un peu sadique avec Marco, que cette intrigue sort de nulle part ou que sa réaction n’est pas réaliste. Alors il se trouve que dans le tome 30, Marco à l’opportunité de tuer visser- 3 et Visser-one. Au nom du bien du groupe et de l’humanité, il choisit de sacrifier sa mère. Dans le tome suivant Jack devra choisir entre tuer son frère ou mettre en danger le groupe. Il fera le choix inverse (alors qu’il est le chef et est censé donner l’exemple). Dans les deux cas, le scénario les sauvera d’aller au bout de leur choix, mais je pense que ce que voulait l’auteur, ce n’est pas faire souffrir ses personnages, mais créer les conditions de la conversation entre Jack et Marco qui conclue ce diptyque opposant l’approche pragmatique de Marco et celle plus humaine de Jack (et que je ne vous spolierai pas).

Dans tous les cas, non, cette intrigue et la réaction de Marco ne sortent pas de nulle part. Elle est présente (sous une autre forme) dans l’œuvre original. L’inclure était obligatoire, si je voulais un minimum respecté le matériau de base. Mais j’avoue que je ne me suis souvenue de ce petit détail qu’à la fin de l’écriture et que j’ai dû l’inclure un peu en catastrophe.