Le blog de Serpentfou

Mes fictions et mes opinions dont tout le monde se fout

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My name is thevenin

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Resume

Fanfiction d'animorph écrite en 2023

Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.

Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.

Dernière bataille

Après moult efforts nous parvînmes enfin à nous faufiler jusque dans la salle de réunion de Visser-ones. Même avec l’aide des criminelles des bas-fonds, embarquer discrètement sur la flotte en partance pour la terre avait été un exploit. Mais se faufiler jusqu’à la salle de réunion du visser relevait du miracle tant était nombreux les dispositifs censés le protéger d’éventuels espions. Depuis notre évasion (auquel nous n’avions survécu que de justesse à l’aide des capacités de camouflage d’une capsule d’évacuation du vaisseau permalite), Visser-one s’était pris d’une peur paranoïaque que d’autres ennemis disposant de la technologie de morph parvienne jusqu’à lui (pour l’espionner ou le tuer).

Cependant, si nous voulions mettre au point un plan ayant la moindre chance d’empêcher l’invasion, il nous fallait absolument des informations. Nous continuâmes à avancer à l’aveugle lorsque nous entendîmes très distinctement la voix de Visser-one :

— ….. C’est là que prenait tout son sens, son choix si étrange de ne construire qu’un seul canon de défense orbitale proche du pôle Nord de la planète. En temps normal, ce canon aurait été incapable de représenter la moindre menace pour une flotte andalite. Mais Visser-12 comptait révéler au andalite l’emplacement du QG de l’invasion de la terre. Il comptait sur l’arrogance des andalites pour réussir à leurs faire croire qu’ils avaient obtenu l’information grâce à leurs seules compétences. Ainsi ne détectant aucune défense conséquente à part un canon isolé au milieu de l’Alaska, les andalite aurait foncé vers le QG en se félicitant de l’apparente incompétence de leur ennemi, sans se douter qu’ils venaient de signer leur perte. Un canon seul est incapable de causer le moindre tort à un vaisseau se trouvant à la limite de son rayon d’action, car le temps qu’ils se mettent en position de tirer le vaisseau aura déjà eu le temps de se poser. Mais là les vaisseaux andalites iront d’eux-mêmes se positionner bien en face de la ligne de mire du canon qui aura été exceptionnellement pointé à l’avance sur cette région du ciel. Dès que le canon aurait commencé à tirer la flotte d’Esplin9466, serait sorti de sa cachette de l’autre côté de la lune et aurait attaqué de front la flotte andalite. En laissant Esplin9466 décidé de leur objectif et donc de leur trajectoire, les andalites lui auraient offert la victoire.

— En résumé en cas d’attaque de la terre par les andalites, Visser-12 comptait se cacher derrière ses alliées pour abattre les vaisseaux andalites avec la puissance de son vaisseau-hache et de son unique canon orbital. Un plan aussi génial que vicieux. Définitivement digne de feu Visser-12.

— Votre langue a fourché. Vous vouliez dire Esplin9466. Répondit Visser-one d’une voie dures.

— C’est vrai que vous avez obtenu sa dégradation à titre posthume.

— visser-4, je vous ai choisi pour me seconder, car je reconnais votre compétence. Mais je dois vous signaler que votre excès de loyauté envers un mort est dérangeante.

— S’il y a bien une chose que les visser n’ont pas en excès, c’est bien la loyauté. Si nous passions autant de temps à combattre les andalites qu’à nous battre entre nous, nous aurions gagné cette guerre il y a longtemps. Répliqua calmement visser-4

— J’en suis conscient et c’est pour mettre un terme à cette déplorable situation que j'ai résolue de prendre le pouvoir, il y a bien longtemps. Une fois revenue auréolé de gloire de cette expédition, je compte bien remettre un peu d’ordre dans l’empire. S’enflamma Visser-one.

— Je veux croire en vous Visser-one, mais pour accomplir cet objectif, vous aurez autant besoin de force que de diplomatie. Le respect dû au mort ne coûte rien et peut rapporter gros. Les luttes entre les vissers ne reposent pas que sur la soif de pouvoir, mais aussi sur des décennies d’inimité née de ses rivalités. Vous ne pouvez espérer que vos subalternes fassent l’effort de mettre leurs différends de côté si vous vous abstenez de donner le bon exemple.

— Comme d’habitude, vos paroles sont aussi agaçantes que sage. J’y réfléchirais. Maintenant reconcentrons-nous sur le sujet de cette réunion. Ce cancrelat de Jerra456 avait des mignons répartis dans tout l’empire. Malgré nos purges successives, je suis sûr qu’il lui en reste quelques-uns qui ont dû lui transmettre notre plan d’invasion. Répondit Visser-one de nouveau calme.

— Il faut dire que vous n’avez pas essayé d’être discret.

— Il est nécessaire que ceux qui doutent de l’empire sache que nous allons écraser le foyer de la rébellion. Assura avec agacement Visser-one.

— Encore faut-il que nous les écrasions. Si vous aviez attendu ne serait qu’une semaine de plus, comme je vous l’ai demandé, nous aurions réuni une flotte suffisante pour nous assurer la victoire. Avec le peu de force, dont nous, disposons, nos chances de défaite ne sont pas négligeables.

— J’ai attendu suffisamment longtemps. L’émotion causée par la mort de l’empereur commence déjà à se dissiper. Nous ne pouvons pas éternellement alimenter notre propagande par des images de deuil et de cérémonies funèbres. Pour asseoir mon pouvoir, j’ai besoin d’une victoire rapide. De toutes façons, même si nous avions eu un an de plus, je doute que les andalites nous aurait laissé assembler beaucoup plus de force. Leurs assauts se font de plus en plus intenses.

— Cette fois, ce sont vos paroles qui contiennent une certaine sagesse. Vous connaissant, j’imagine que vous avez un plan pour assurer notre victoire, malgré notre très faible avantage numérique. Concéda visser-4.

— C’est pour en trouver un que je vous ai fait venir. Mais laissez-moi terminer de vous exposer la situation. Donc Jera456 et Thevenin789 savent probablement que nous venons et approximativement à quel moment nous serons là. Nos chances, de les surprendre sont donc faibles. Mais l’inverse est également vrai. Je connais Jera456 et il n’a aucune compétence militaire. Et je doute qu’un officier compétent de l’empire ait accepté d’aider cette puérile rebellions. Quant à ce Thévenin789, ses états de service sont impressionnants, mais ce n’est qu’un simple soldat. Le fait qu’il n’ait jamais pu monter dans la hiérarchie ou que je n’ai jamais entendu parler de lui avant qu’il ne prenne la tête de cette république yeerk d’hélios montre qu’il n’a aucun sens stratégique. Il est donc fort probable qu’ils reprennent le plan de Visser-12, sans se poser de question. Nous pouvons donc prévoir leurs réactions et la disposition de leurs forces. Expliqua Visser-one avec une excitation visible.

— Si c’est vrai, alors nous avons déjà gagné ce conflit. Je propose de ...

Mais visser- fut interrompu par une alarme stridente.

— Que signifie ceci Visser-one ? Demanda visser-4.

— Rien, c’est juste un signal m’indiquant qu’un scan biologique va bientôt être lancé et que je dois évacuer mes invités.

— Est-ce vraiment nécessaire ? Nous étions au beau milieu d’une discussion.

— Oui, nous ne pouvons pas prendre le risque d’être espionné par des morpheurs. Et vous devriez vous en aller rapidement si vous ne voulez pas finir carbonisé.

— C’est de la paranoïa pure et simple. Se plaignit visser-4.

Mais je n’entendis pas la réponse de Visser-one. Dès que l’alarme avait retenti, nous avions fui vers la zone du vaisseau où étaient entassées les cages des esclaves pendant que leurs yeerk se nourrissait dans la piscine du vaisseau. Les autres animorph reprirent leur place parmi les esclaves humains, pendant que je repris la mienne parmi les gardes Hork-bajir. Décidément plus je travaillais avec eux, plus j’avais l’impression de régresser. Me voilà de nouveau garde de piscine dans le corps d’un hôte qui me détestait. J’arrêtât mes digressions et me concentrât sur ma tâche : faire en sorte que personne ne remarque qu’il y avait 5 esclaves qui n’étaient jamais utilisées comme hôte. Je n’avais rien à craindre des autres esclaves. La plupart avaient été réduits à l’état de zombie depuis longtemps et les autres se contentaient de crier ou de pleureur de manière ininterrompue durant leurs rares heures de liberté. Mon souci, c’était les autres gardes.

Plus que 5 jours à tenir me dis-je pour me donner du courage. Mais plus que 5 jours avant quoi ? Avant de pouvoir assister à l’invasion de la terre et à la mort de tous ceux que nous aimions. Ce que j’avais entendu dans cette salle de réunion m’avait déprimé. David avait peut-être raison. Peut-être que nous n’avions aucune chance. Qu’est-ce qui m’avait pris de me laisser aller aux encouragements de Tom ? Je n’aurais jamais dû m’engager dans cette voie. Enfin, maintenant, il était trop tard et notre seule chance était d’aller jusqu’au bout.

oOoOoOo

Les jours avaient passé et nous étions finalement sortis de l’espace zéros. Une activité frénétique s'était alors emparée du vaisseau jusqu’ici en léthargie. Les yeerks sortirent tous de la piscine pour rejoindre leurs hôtes attitrés et se tenir prêt au combat. Je n’osais pas l’exprimer à haute voix de peur de vexer mes compagnons humains, mais cette ambiance d’excitation ou tous s’affolaient d’une manière qui semblait totalement anarchique fit surgir en moins de vieux souvenir des rares yeerks avec qui j'avais été proche (principalement les autres membres de ma portée).

Lorsque j’avais évoqué ses moments avec eux, mes amis humains m’avaient regardé avec pitié et Marco avait commenté que j’avais eu une vie terrible. Et d’une certaine manière, ils avaient raison. Mais malgré tout, je chérissais ses souvenirs et les revivre m’apportait irrémédiablement une joie teintée de nostalgie. Cependant, je doute qu’ils auraient toléré que j’exprime une quelconque forme de joie, en voyant l’armée de Visser-one se préparer à envahir la terre. De toute façon une fois que les rares moments joyeux de ma vie eurent terminé de défiler devant mes yeux, je ressentis la même horreur qu’eux. Désormais, toutes les personnes auxquelles je tenais se trouvaient sur terre. Les humains ne me considéreraient jamais comme l’un dès leur, mais je tenais à eux plus qu’à la plupart des yeerks. Nous devions à tout prix faire échouer les plans de Visser-one.

Malheureusement, cela allait être difficile. Malgré tous nos efforts, nous n’avions pas eu d’autres opportunités d’espionner les officiers du vaisseau et encore moins Visser-one. Les procédures drastiques de sécurité prisent par Visser-one (malgré le mécontentement qu’elle gênerait parmi ses troupes) avait porté leur fruit. Nous ignorions donc tout de son plan. Cependant, nous ne pouvions plus attendre. Nous avions donc convenu que dès que le vaisseau serait sorti de l’espace zéros, nous profiterions de la confusion qui accompagnait toujours l’entrée dans un système ennemi pour nous infiltrer jusqu’à la salle des réacteurs. Une fois à l’intérieur, nous attendrons que le vaisseau ait engagé le combat contre la flotte de Jera456 pour le détruire et ainsi donner un avantage considérable à celui-ci. Pour le coup, c’était un plan totalement suicidaire. Après un coup pareil, il y avait peu de chances que nous parvenions à nous échapper indemne. Néanmoins, malgré leur jeune âge, il m’avait impressionné en acceptant ce probable sacrifice avec résignation. Bien des yeerks n’auraient pas été capables d’une telle détermination.

Nous parvînmes à nos fins sans difficulté majeurs (si on excepte les deux gardes occupant des hôtes humains dont on a dû se débarrasser à l’aide du sas le plus proche). Nous nous cachâmes dans une salle de repos maintenant déserte se trouvant juste à côté des réacteurs. Elle était normalement destinée aux nombreux techniciens et ingénieurs qui se relayaient pour chouchouter les réacteurs à antimatière. Mais pour les prochaines heures, il serait tout à leur poste en se tenant prêt à intervenir. Lors d’un combat, il n’était pas rare que les réacteurs soient poussés au-delà de leurs limites. La salle de repos contenait un petit hublot d’où nous pûmes observer Jupiter et ses lunes. Les humains avaient vraiment de la chance. Il ne réalisait pas à quel point leur système était splendide. S’il survivait à la guerre, leur système deviendrait une destination touristique de premier choix pour toutes les espèces de la galaxie. Je pensais aux avantages que la république yeerk d’hélios pourrait obtenir en exploitant correctement ses merveilles de la nature. Tom avait raison. En très peu de temps Jera456 avait réussi à me transformer en un vrai politicien.

Puis la splendeur des corps célestes laissa place à une nuit noire maculée des traînées blanchâtres que la voie lactée laissez sur son chemin. Et au bout de 3 heures à peine, une minuscule boule bleue apparut et grossit de plus en plus jusqu’à remplir un dixième de l’espace visible. Et toujours aucune trace de l’armé de Jera456. Mais qu’est-ce qu’il foutait bon dieu. Ce lâche n’avait pas fui quand même ? Puis les paroles de Visser-one resurgirent dans mon esprit et je compris. Je criai qu’il fallait qu’on quitte ce vaisseau de toute urgence ou que l’on trouve un communicateur, mais ce fut trop tard. Une violente secousse ébranla le vaisseau.

Par le hublot, je vis toute la flotte tirer de manière synchronisée sur la lune. L’impensable se produisit : la lune se désagrégea et se transforma en un vaste champ d’astéroïde de toute taille orbitant de manière anarchique autour de la planète et réduisant en morceaux la flotte de Jera456 qui s’était caché derrière dans l’espoir de surprendre la flotte de Visser-one lorsqu’elle aurait foncé sur le QG en espérant profiter de l’absence de défense pour gagner cette guerre rapidement. Jera456 avait positionné sa flotte là où Visser-12 avaient prévu de stationner, si une invasion andalite était venue remettre en cause son fief terrien.

Je venais seulement de comprendre que c’était pour cela que l’on ne voyait pas encore sa flotte. J’avais alors compris que Visser-one avait anticipés ça et qu’il comptait l’utiliser d’une manière ou d’une autre pour vaincre jera456 et qu’il fallait le prévenir de modifier ses plans sous peine de se faire anéantir. Mais je n’aurais jamais anticipé un tel désastre. Les animorphs me rejoignirent et regardèrent avec horreur la défiguration du ciel terrestre ainsi que l’anéantissement de la flotte de la république yeerk d’hélios.

Puis une image s’imposa avec violence dans notre tête. Visser-one nous regarda de haut debout devant la large baie vitre de son fauteuil qui offrait une vue imprenable sur le désastre en cours. Je compris qu’il s’agissait d’une retransmission télépathique à tous les être vivant se trouvant sur terre et son orbite proche.

— Cher Peuple de la terre. Je suis Visser-one : Chef suprême des armées de l’empire yeerk et premier consul de l’empire. Et je viens d’écraser les forces de la république yeerk d’hélios. Comme vous pouvez tous le constater en levant les yeux au ciel, la vie sur terre ne sera, plus jamais, pareille. Ses traîtres, qui se prétendaient vos sauveurs, ont rompu les négociations de paix entamé avec l’empire de la pire des manières. Ils ont envoyé des terroristes commettre des attentats innommables au cœur de notre glorieuse capitale. Nombre de nos citoyens innocents, jusqu’à l’empereur yeerk lui-même, sont mort des suites de leur félonie. Pour mettre fin à cette agression et préserver la vie de mes sujets, je n’ai pas eu d’autres choix que de réunir dans l’urgence une flotte et de foncer sur terre tuer le mal à la racine. Cependant l’insuffisance des forces que j’ai pu réunir en si peu de temps et la perfide stratégie de ceux qui se prétendaient vos sauveurs, nous ont contraint à infliger des dommages irréversibles à votre si magnifique système. Croyez bien que je regrette profondément d’avoir dû en arriver là et que je suis conscient qu’aucune excuse ne pourra jamais racheter le mal que j’ai fait à votre espèce. Les hôtes ayant connu l’époque pas si lointaine où je dirigeais la colonie yeerk de la terre pourront vous confirmer à quel point je me suis attaché à cette planète et aux êtres qui la peuple. Ils pourront vous affirmer également que mon respect, c’était matérialisé par des actes concrets tels que l’accent mis sur le recrutement quasi-exclusif d’hôte volontaire et l’imposition de règle de bon traitement des hôtes même involontaire. Je tiens à vous rassurer que je ne suis en rien Visser-12. Même si j’estimais ses talents de militaire et sa loyauté indéfectible à l’encontre de l’empire, je n’ai jamais pu accepter ses méthodes brutales. Je ne suis pas venue sur terre pour vous envahir, mais pour mettre un terme aux injustes attaques conte mes concitoyens. Cependant, après les terribles dommages que j’ai été contraint de causer, je ne peux me contenter de partir. La plupart des débris de votre lune vont sagement rester en orbite et constituer petit à petit une ceinture d’astéroïde. Ce changement a d’ores et déjà du causé d’innombrables dégâts liés à la modification du niveau des eaux provoquées par la brutale disparition de l’effet de marée causé par la lune. Mais je crains que le pire ne soit à venir. Une part importante de ses débris s’est retrouvée propulsée hors de l’orbite lunaire par les combats et se dirige maintenant vers la terre. La plupart se désintégreront dans l’atmosphère, mais des milliers d’entre eux ont une taille suffisante pour anéantir toute vie présente à la surface de la terre. Et même les yeerks n’ont pas la capacité d’intercepter autant de météore en un temps aussi court.

De toute manière, même si personnellement, je ne souhaite aucun mal à la terre et aux Terriens, ce n’est pas le cas de la plupart des dirigeants yeerk. Je pense que les récits qu’ont dû vous faire les rares hôtes libérés par la république yeerk d’hélios vous ont donné une idée assez précise de ce qui vous attend en l’absence de la protection d’un yeerk bienveillant envers les humains.

En tant que premier consul de l’empire et dans le but d’expier ma faute à votre égard, je vous propose officiellement de devenir le nouveau protecteur de l’humanité. Acceptez volontairement de servir d’hôte à mes yeerks pendant une dizaine de vos années et je vous promets que notre flotte se mobilisera pour évacuer le plus vite possible vos citoyens avant la catastrophe. Lorsque vous aurez terminé votre service, la terre sera redevenue habitable et vous pourrez retourner y vivre. Cependant, lorsque vous aurez constaté ce que tout l’empire yeerk a à vous apporter et que l’expérience d’hôte est bien moins terrible que ceux qu’a pu vous faire croire la malheureuse expérience que vous avez connue avec cette brute de Visser-12, vous accepterez sans doute de rester parmi nous, volontairement, afin de continuer à profiter des nombreux bienfaits de l’empire. En tant qu’hôte de l’empire, vous pourriez vivre des siècles en parfaite santé, ne plus jamais connaître la faim et obtenir les loisirs actuellement réservés aux plus riches. Et une fois que nous aurons remporté notre guerre contre les andalites, la vie dans l’empire signifiera également une vie loin de toute guerre. Je me doute que nombre d’humains rejetterons mon offre. Et je ne compte pas les forcer d’une quelconque manière à l’accepter. Comme je l’ai dit, je ne suis pas venu pour envahir la terre. Cependant, je ne les laisserai pas non plus empêcher les autres de choisir de nous rejoindre. Ma flotte restera en orbite en attendant votre réponse et si elle est unanimement refusée par tous les peuples de la terre, alors je repartirais sans insister davantage. Cependant, je tiens à vous prévenir que si un de vos peuples accepte ma proposition, alors je ne tolérerais pas que vous vous interposiez. Chaque peuple de la terre est libre de choisir son destin et je serais intransigeant à ce sujet. Si vous souhaitez mourir, ça vous regarde, mais ne condamnez pas les autres.

Pour finir, j’aimerais avoir un dernier mot pour mes nombreux compatriotes yeerk. Je comprends parfaitement que la plupart d’entre vous n’ont pas eu d’autres choix que de servir les imposteurs, après qu’ils se soient emparés des générateurs de Kandrona. Comme vous le savez, je suis un visser aussi compréhensif que miséricordieux. À la condition que vous déposiez immédiatement les armes, vous serez amnistiez de tous vos crimes et vous pourrez retrouver votre place au sein de l’empire, sans la moindre rétrogradation ou pénalité dans la suite de votre carrière. Et je vais prendre prochainement rendez-vous avec les dirigeants humains pour négocier une autorisation d’atterrir, afin de vous évacuer. Par contre soyez assuré que je serais intraitable envers tout yeerk qui refusera de déposer les armes. La famine de Kandrona leur semblera un sort doux en comparaison de ce que je leur réserve.

Puis la communication s’arrêta brutalement. Nous nous regardâmes. Nous étions tous effarées.

— Dites-moi que c’est un mauvais rêve. Dit Marco avec un air de terreur que son visage ravagé par les brûlures rendait effrayant.

— Visser-one ment. Il ne pourra jamais offrir de tel avantages aux humains. La libération après dix ans de service. Même les taxxons n’ont pas obtenue des conditions aussi avantageuses. Mais beaucoup d’humain risque d’y croire. C’est une durée juste assez énorme pour être crédible comme exigence, sans être totalement inacceptable. Commentais-je.

— Sans blagues, on ne s'en serait pas douté. Bon, qu’est-ce qu’on fait pour l’arrêter. S’exclama Rachel.

Nous nous regardâmes tous silencieux.

— Vous n'allez pas me dire que vous allez abandonner !? S’énerva-t-elle.

— Bien sûr que non. Mais pour l’instant, je n’ai pas d’idée. On est seul face à une flotte d’invasion entière, je te rappelle. Si tu as une idée, on t’écoute. S’énerva Jack.

Elle resta silencieuse et il finit par dire :

— Pour le moment, transformez-vous-en hork-bajir et partons d’ici. Quelqu’un risque d’arriver et de nous demander ce qu’on fiche ici.

Une fois dans les couloirs par la pensée, je proposai avec hésitation :

— <J’ai une idée, mais Tom ne l’approuverait pas.>

— <Au point où on en est. Vas-y, c’est quoi ton idée ?> Demanda Jack.

— <On pourrait s’emparer d’une navette et foncer au canon orbital. Puis on pourrait l’utiliser pour détruire le vaisseau de Visser-one>

— <Si on fait ça l’intégralité de la flotte nous tirera immédiatement dessus>

— <Oui, mais avec de la chance, avant de mourir, on pourrait détruire Visser-one et son vaisseau-amiral. La terre serait condamnée, mais ça permettrait aux opposants de Visser-one de reprendre le pouvoir. Ou au pire, les différentes factions au sein de l’empire se bâteront pour trouver un successeur à Visser-one. Ça assurerait aux andalites de gagner la guerre. La terre serait condamnée, mais le reste de la galaxie serait sauvé.>

Ils débâtirent en privé pendant une dizaine de minutes. En débutant cette mission, ils avaient accepté de sacrifier leur vie pour sauver la terre. Mais là, je leur demandais de sacrifier leur espèce pour sauver... Pour sauver quoi en fait ? Hypothétiquement pour enfin mettre un terme au conflit qui oppose depuis tant d’années les yeerks et les andalites. Pour aider ceux qui avaient essayé de les asservir. Ceux qui avaient fait subir l’enfer à leurs proches et les avaient obligés à devenir des enfants-soldats. Ceux qui seraient bientôt responsables de l’asservissement de l’humanité et peut-être de sa fin.

— <On suit ton plan. Mais pas pour aider les yeerks ou les andalites. On le fait pour éviter que d’autres espèces ne subissent le même sort. Et un peu pour toi et Axe. >

Je restai silencieux profondément émus.

— (Vous me donnez envie de vomir avec vos beaux sentiments hypocrites. Elle était où votre noblesse d’âme lorsqu’il s’agissait de protéger mes parents ?) Commenta David. Pour la première fois, je ressentis de la colère à son encontre. Il dut le sentir, car il se tue immédiatement.

oOoOoOo

Au début, nous enfonçâmes dans les coursives du vaisseau (toujours sous notre apparence de hork-bajir) avec prudence. Mais très vite nous nous contentèrent de foncer le plus vite possible. La plupart des soldats avaient abandonné leur poste pour fêter cette victoire rapide et trinquer à la santé de Visser-one. À cause de la récente crise de paranoïa de Visser-one peu d’information sur le plan de bataille avait filtré, mais tous étaient conscients de la faible taille de la flotte et s’étaient attendus à un combat difficile et à de nombreuses pertes. Et même en cas de succès peu envisageait la suite des événements avec optimiste. Tout avait brusquement changé. Les officiers avaient bien essayé de ramener le calme, mais rien n’y fit. Dans ce capharnaüm, il était inutile de prendre des précautions. Nous pûmes facilement voler un vaisseau un bug et après avoir activé le système de camouflage nous foncèrent vers l’Alaska le plus vite possible. Nous n’eûmes aucun mal à repérer le site où se trouvait le gigantesque canon dont les animorphs avaient envisagé de saboter la construction, il n’y a pas si longtemps.

— Une idée sur comment prendre la structure. Demanda Jack après s’être démorphé.

— La prendre d’assaut. Pourquoi faire ? Je suis le président de la République yeerk. Il me suffit de leur ordonner de m’ouvrir.

— Sans vouloir te vexer, ils te croient probablement mort avec le reste de la flotte. De toutes façons après le petit discours de Visser-one je ne suis pas sûr qu’il te soit encore loyal. Rétorqua Marco.

Ses paroles me frappèrent comme un coup-de-poing. Je jetai un coup d’œil au ciel nocturne qui avec sa lune ravagée offrait maintenant un spectacle des plus étranges. Je n’y avais pas pensé sur le moment, mais Tom se trouvait probablement au côté de Jera456 sur le vaisseau-hache, afin de donner du courage aux yeerks en leur faisant croire que leur chef se tenait avec eux en première ligne. Je ressentis une violente douleur qu’aucune de mes nombreuses blessures de guerres n’était parvenue à égaler. Seule la mort brutale de ma sœur de portée préféré suite aux tirs d’artillerie ordonnée par le frère d’Aximili m’avait fait un choc similaire. Jack qui portant devait avoir des émotions similaires retint ses larmes et reconcentra ses pensées sur les enjeux du moment.

— Je vais me transformer en rhinocéros et défoncer la porte d’entrée. Puis avec Tobias, je ferais diversion. Quant à vous, transformez-vous en cafard et accrochez-vous à moi. Pendant qu’on fout le boxon vous pénétrerez l’installation et foncerez jusqu’au centre de commande. Une fois que vous en aurez pris le contrôle Rachel et Marco s’assureront que personne ne rentre pendant que Thévenin utilisera le canon pour anéantir Visser-one. Des questions ?

— Oui, qu’elle est le sens de la vie ? Qu’elle la différence entre l’être et le non-être ? Où disparaissent les chaussettes ? Pourquoi les yeerks n’ont-ils pas construit leur saloperie de canon dans un endroit chaud ? Termina Marco que ni le froid extrême, ni la défiguration de son visage n’avait dissuadé d’essayer de détendre l’atmosphère par ses blagues nulles.

— Pas de question. Parfait. Annonça Jack en souriant à la réplique de son meilleur ami. Puis il prit la forme de rhinocéros et fonça sur la porte blindée faiblement gardé.

— <Essayez de limiter les pertes au maximum. Jusqu’à preuve du contraire, ils sont dans notre camp.> Leur rappelais-je sans me faire d’illusion sur la portée de mon avertissement.

Ayant récemment visité de fond en comble l’installation lors de sa récente inauguration par la république, je connaissais parfaitement les lieux et la diversion de Jack au sol et de Tobias dans les airs fut parfaitement efficace. De toute façon, les gardes ne semblaient pas très combatifs. Dans tous les cas, nous n’eûmes aucun mal à atteindre la salle de commande, puis à assommer les yeerks qui y était présent et à nous y barricader.

Je commençai alors à paramétrer le canon. Durant les longues minutes nécessaires à son réalignement, je priai silencieusement pour qu’il aille plus vite (les gardes ne resteraient pas léthargiques très longtemps). Puis au bout d’un temps qui me sembla interminable l’imposant vaisseau sphère de Visser-one fut enfin dans la ligne de mire. Je pensai que maintenant que Visser-one aurait très bien pu déplacer sa flotte pour ne plus être portée des défenses planétaires installées par Visser-12. Peut-être avait-il pris le risque calculé de rester à portée de tir, afin de montrer qu’il ne craignait rien. Ou alors, il y avait autre chose. À mon tour, j’eus le dérangeant pressentiment que tout ceci avait été bien trop facile. Étions-nous tombées dans un piège pour la troisième fois ? Un grand coup retentit contre la porte. Je n’avais pas le temps d’hésiter. J’appuyai de toutes mes forces sur le bouton de mise à feu.

Immédiatement, la terre trembla et un énorme bruit me perça presque les tympans. C’est donc pour ça qu’il y avait des casques antibruit accrochés au mur de la pièce ? Les humains sont vraiment fragiles. Dans mon ancien hôtes hork-bajir je frémissais à peine lorsque des canons, pourtant plus gros tiraient pendant que je me tenais à leur côté (ou peut-être était-ce dû à la densité particulièrement élevée de l’air de la planète terre). Quoi qu’il en soit, j’ignorai la douleur provenant du corps de David pour visualiser le résultat grâce au télescope du canon et aux rares satellites de surveillance yeerk qui n’avait pas été détruit par les débris lunaires. Le tir avait rebondi sur les boucliers du vaisseau sphère sans sembler leur faire le moindre dégât. Apparemment, la rumeur sous-estimait de beaucoup la puissance des boucliers du vaisseau-amiral de Visser-one. Même un vaisseau-monde andalite aurait flanché en recevant un tel coup direct. Avant que je ne puisse réfléchir à la suite des événements l’écran principal s’alluma.

— Par l’empereur. Qu’est-ce que vous foutez ? Je vous ai ordonné de faire profil bas et d’attendre mes ordres.

Je fus tellement stupéfait que je ne pus rien rétorquer. Très vite sans que je ne puisse m’en empêcher les larmes me montèrent aux yeux. L’écran retransmettait l’image du nouvel hôte totalement furieux de Jera456(je notais qu’il semblait très amaigri et en manque de sommeil), avec en arrière-plan Tom.

— Thévenin ! Je savais que tu n’étais pas mort. S’exclama Tom en poussant Jera456 pour passer au premier plan.

— Moi aussi, je vous croyais mort. Comment vous avez survécu ? Demandais-je fous de joie de les savoir en vie.

— Je vais dire à Jack et Tobias d’arrêter de se battre. Dit joyeusement Marco en ouvrant la porte.

— C’est plutôt nous qui devrions te poser cette question. Et tu ne m’as toujours pas dit ce que vous foutiez. Repris Jera456 après avoir profité de la force de son hôte pour pousser Tom sans ménagement et reprendre le contrôle des événements.

— On essaye de détruire le vaisseau-amiral de Visser-one. Exposais-je.

— Imbécile ! Tu ne t’es pas dit que ça allait attirer l’attention de sa flotte sur l’un de nos seuls atouts.

— On pensait que tout était perdu de toute façon.

— Par l’empire ! Cria-t-il avec un désespoir visible.

Mais avant qu’il ne puisse poursuivre sa colère se portât sur quelqu'un d'autres et il cria sans faire davantage attention à moi :

— Pourquoi la flotte avance. Je n’ai donné aucun ordre.

Aussitôt, l’hologramme d’un humain au regard méprisant apparut au centre de la pièce où se trouvait Jera456.

— Désolé seigneur pleutre. Je croyais que les ordres étaient de foncer sur la flotte de Visser-one dès qu’elle commencerait à pénétrer dans l’atmosphère. Ou peut-être avez-vous trouvé un autre prétexte pour reporter le combat ?

— Elle pénètre dans l’atmosphère ? Mais pourquoi ?

— Sans doute pour anéantir nos frères qui eux ont eu le courage de défier le vaisseau-amiral de Visser-one.

— Peu importe, c’est parfait. Bravo sous-visser Beltra856. Je savais pouvoir compter sur vous. Une fois que tout sera fini, vous aurez une médaille.

L’arrogant yeerk coupa la communication avec un air surpris.

— Je ne comprends pas ce que Visser-one cherche à prouver en ne détruisant pas le canon depuis l’orbite, mais c’est une chance. À tous les vaisseaux feus à volonté sur la flotte ennemie, dès qu’elle sera descendue en dessous des 700 ratchild d’altitude. Déclara Jera456 après avoir appuyé frénétiquement sur plusieurs boutons.

Ensuite, il m’ignora et partit en courant donnée des ordres à droite à gauches. Je reportai mon attention sur l’image en provenance du télescope du canon. L’intégralité de la flotte de la république sembla sortir du néant et commença à pilonner la flotte de Visser-one considérablement affaiblis par son entrée dans l’atmosphère. Le vaisseau-hache notamment avec ses canons ultra-puissants faisait des ravages impressionnants. En quelques minutes la moitié de la flotte de Visser-one avait été détruit.

Mais très vite le massacre changea de direction. Les vaisseaux de Visser-one terminèrent leur entrée atmosphérique et se positionnèrent derrière le vaisseau de Visser-one qui ne semblait pas le moins du monde affecté par tous ses tirs et commença à répliquer. La flotte de la république concentra alors tous ses tirs sur le vaisseau de Visser-one dont les boucliers commençaient à sérieusement flancher. Mais ils ne cédaient toujours pas et derrière lui le reste de la flotte s’était réorganisé et avait commencé à répliquer sur les vaisseaux qui dorénavant ne les prenaient plus pour cible. En urgence, je pilonnai le bouton de tir du canon orbital. Son tir surpuissant atteignit le vaisseau-amiral en même temps que celui du vaisseau-hache provoquant une gigantesque explosion sur le pôle Nord du vaisseau sphère. Le vaisseau-amiral de Visser-one était toujours debout, mais ses boucliers étaient tombés. Et il faisait face à une flotte maintenant plus nombreuse que la sienne.

Dans une ultime tentative de renverser la situation le vaisseau-sphère de Visser-one fonça sur le vaisseau-hache. J’entendis Jera456 ordonné aux autres vaisseaux de s’occuper du reste de la flotte. Un duel s’engagea alors entre le vaisseau sphère de Visser-one et le vaisseau-hache de son ancien rival Visser-12 (où je devinais que se trouvait actuellement Tom et Jera456). Lentement le vaisseau sphère se rapprocha du vaisseau-hache qui se contentait de tirer en boucle sur celui-ci. À chaque tir des parties du vaisseau sphère disparaissait. Le vaisseau avait perdu depuis longtemps toute étanchéité et c’était un miracle qu’il vole encore. Mais malgré tout, il se dirigeait toujours vers le vaisseau-hache et s’apprêtait à le percuter (ce qui étant donné que la faiblesse de ses défenses ne manquerait pas de l’anéantir). Lorsqu’enfin répondant à mes prières, la jauge de refroidissement du canon passa au vert : il était prêt pour un nouveau tir. Immédiatement, je fis feu pour la troisième fois et je vis le vaisseau sphère se disloquer, quelques mètres à peine avant de percuter le vaisseau-hache. Jera456 ne prit même pas une minute pour savourer sa victoire et ordonna au vaisseau-hache de prêter main forte au reste de la flotte.

Avec l’aide de ce vaisseaux surpuissants la bataille fut vite terminé. La terre était sauvée. Non, mieux la galaxie était sauvée. Non seulement Visser-one et sa flotte étaient vaincues, mais la république yeerk d’Hélios était toujours là. Je ne m’intéressais aux questions politiques que depuis peu, mais je savais que cela signifiait la fin de l’empire et le début d’une ère de paix et de liberté pour les yeerks.

— Est-ce que tu vas enfin m’expliquer ce qui se passe Jera456 ? J’ai pourtant vu ta flotte se faire anéantir.

Jera456 me répondit en rayonnant de joie (je ne l’avais plus senti aussi heureux depuis très longtemps) :

— Tu croyais vraiment que j’allais appliquer le plan odieux de Visser-12 ? Que j’allais utiliser mes propres subalternes comme bouclier pendant que j’utilisais les capacités du vaisseau-hache pour me couvrir de gloire ? Bien sûr que non. Je ne suis pas ce genre de yeerk. J’ai plutôt essayé d’adapter le plan de Richac6487 : attendre que l’ennemi soit affaibli par la rentrée atmosphérique pour lui tomber dessus. C’est là que les ches ont proposé leur aide. Ils ont utilisé leur technologie holographique pour créer une fausse flotte à l’endroit où Visser-one avait prévu de dissimuler la sienne et pour nous aider à camoufler la vraie flotte. D’ailleurs, rappelle-moi d’adopter un chien. Non des dizaines de chiens.

— En gros depuis le début, tu avais la situation bien en main et on a fait que te gêner. C’est toi qui avais raison depuis le début. On aurait dû attendre et te faire confiance. Tu es un bien meilleur dirigeant que moi. Tu devrais prendre ma place.

— Tu rigoles, j’espère. Tu as vu comment cet abruti, de sous-visser m’a traité. Toi, tu sais imposer le respect aux yeerks. Et si tu n’avais pas brillamment provoqué Visser-one, il serait resté en orbite. Je n’aurais pas pu appliquer mon plan. J’aurais dû le laisser conquérir la terre ou me lancer dans un assaut perdu d’avance. Sans toi, il n’y aurait pas eu de victoire.

— Sans moi, il n’y aurait pas eu de guerre.

— Ça, tu ne peux pas le savoir. Qui te dit que Visser-one n’aurait pas trouvé un autre prétexte pour envahir la terre ? De toute façon, si tu crois que je suis capable de faire mieux, tu te goures. Je te rappelle que moi aussi, j’ai approuvé ce plan. Et je m’en félicite. Grâce à ton intervention, Visser-one a lancé une invasion de la terre dans la précipitation et avec une flotte réduite. Si Visser-one n’avait pas voulu exploiter au maximum l’opportunité que vous lui avait offerte, qui sait si nous aurions été en mesure de le repousser. D’ailleurs, c’est vrai que vous avez tué l’empereur ?

— Bien sûr que non. C’est …

— Je m’en doutais ! C’est Visser-one n’est-ce pas ? Et je parie que si un yeerk infectait tes humains, il pourrait prouver que la république est innocente. Cela discréditerait définitivement le camp des pro-guerre.

— Oui, mais je doute qu’ils acceptent.

— J’accepte. Dit Jack.

Je me retournai précipitamment. Pris par les événements, je n’avais pas remarqué sa présence ainsi que celle des yeerk de la base qui nous regardait mi respectueux, mi en colère. Je remarquai que Jack boitait et était soutenue par Marco. Quoi qu’en y regardant de plus près, c’était plus Jack qui soutenait Marco. Il venait d’assister à la mort de sa mère.

— Tu n'es pas bien ? T’as oublié comment c’était la dernière fois. S’inquiéta immédiatement Tom à travers l’écran.

— T’inquiètes, je n'ai pas oublié. Mais si c’est le seul moyen pour que ce qu’il reste de l’empire yeerk nous foute définitivement la paix, alors je n’hésiterais pas. Je ne veux plus voir de mort. Plus jamais.

Les autres allèrent se porter volontairement à sa place, mais il rétorqua :

— C’est moi le chef. C’est moi qui ai ordonné qu’on se jette dans la gueule du loup malgré les avertissements de Catie. C’est à moi de le faire.

— Parfait. Parfait. Se félicita Jera456 sans remarquer le trouble dans lequel la perspective de voir Jack se faire infecter une deuxième fois (même temporairement) nous avait plongé. Thevenin789, passe les commandes du canon à l’officier d’artillerie et ordonne au responsable des communications de connecter le canon au système de visée de mon vaisseau. Il faut qu’on s’occupe le plus vite possible de ses débris spatiaux. D’ailleurs je te laisse annoncé aux yeerks, qu’ils devront reporter la fête et les permissions pour au moins 24 heures.

— Je croyais que la terre était perdue. Que les yeerks ne pouvaient pas empêcher les débris de la lune d’atteindre la terre. Demanda Cassie avec espoir.

— Normalement, ce serait le cas. Mais dès les premiers tirs de Visser-one sur la lune, les ches ont commencé à calculer la trajectoire de chaque débris et comment les dévier de manière à minimiser le nombre de morceaux qui tomberont sur terre. Si on suit leur plan, ils affirment que seuls 5 débris s’écraseront sur terre et que l’impact provoquera au maximum une explosion comparable à deux fois la bombe d’Hiroshima. Je vais transmettre aux humains les lieus de collisions prévues par les che. S’ils commencent l’évacuation dès maintenant, il ne devrait pas y avoir de perte à déplorer. En parlant de ça, hum, Thevenin789, je ne sais pas comment te l’annoncer …

En voyant son ton hésitant, je m’attendis au pire.

— Vas-y crache le morceau. Qui est mort ?

— Personne. Enfin pas à ma connaissance. C’est juste que l’un des débris va tomber sur la France. Enfin pas exactement. Il va tomber au large d’une ville nommée Lille et y provoquer un gigantesque tsunami. Les ches affirment que le seul moyen de l’éviter serait de laisser passer un débris qui s’écraserait sur Tokyo.

— Jera456, je t’en supplie prend ma place.

— Même pas en rêve mon ami. Dès que tout ceci sera terminé, je démissionne.

— Quoi ! C’est hors de question. Reviens espèce de salops. Hurlais-je face à l’écran désormais noir.

Il avait osé me raccrocher au nez.