Le blog de Serpentfou

Mes fictions et mes opinions dont tout le monde se fout

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My name is thevenin

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Resume

Fanfiction d'animorph écrite en 2023

Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.

Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.

Discussion après révélation

— Tu te rends compte de ce que vous avez fait. Des milliers de yeerks innocents que vous avez tué. Ils avaient des amis et de la famille. Les vilipendais-je.

Après notre évasion du QG yeerk, j’avais conduit tout droit sans m’arrêter jusqu’à dépasser les limites de la ville. Une fois arrivé aux abords d’une plaine désertique, je m’étais finalement garé et j’avais déposé ses cafards dégoûtants qui se trouvaient dans ma poche. Aussitôt, ils se transformèrent en une vision d’horreur qui faillit me donner envie de vomir avant de prendre l’apparence de 4 humains et d’un jeune andalite. Depuis nous nous engueulions violemment. On aurait cru qu’ils auraient au moins eu la décence de se montrer reconnaissant pour ce que j’avais fait.

— Ce n’était pas des innocents, mais des envahisseurs, des tortionnaires et des meurtriers. Tu te rends compte de ce qu’ils faisaient aux humains ? De ce qu’il leur aurait fait si on ne les avait pas arrêtés ? Ou alors tu penses que la vie des yeerks vaut plus que celle des humains ? Répondit Marco.

Par réflexe, je voulus répondre que bien sûr que la vie des yeerk valait plus que celle des humains. Mais je me ravisai. Je ne pouvais plus penser cela dorénavant. C’était d’autant plus désagréable que même s’il ne disait rien, je sentais l’approbation de Tom. J’avais l’impression d’être acculé.

— Vous n’avez rien sauvé du tout. Vous n’avez fait que reporter l’inévitable ou pire condamner toute votre espèce à la destruction, les andalites (…)

— On connaît ton discours sur les andalites. Mais je préfère que les andalites nous extermine plutôt que nous devenions l’esclave des yeerks pour l’éternité. Pour le moment, on s’occupe de l’invasion yeerk et on prie pour que les andalites ne soit pas les monstres de cynisme que tu nous décris. On s’occupera des andalites le jour où leurs vaisseaux monde seront en orbite terrestre. De toutes façons, plus on ralentit l’invasion, moins les andalites auront de raison de vouloir nous exterminer. Répondit Marco.

— Pour l’instant les andalites qu’on a rencontré n’ont rien des monstres de cynisme que tu décris. Rajoutât Jack

— Peut-être que tu devrais accepter que tu ne connais pas grand-chose des andalites. Cracha Aximili

— Crois-moi j’en sais plus que toi. Répondis-je

— Que peux-tu savoir sur les andalites que j’ignore ? Répondit Aximili avec sarcasme.

— Je (…) ne peux pas en parler. Peut-être devrais-tu accepter qu’il y a beaucoup de choses que tu ignores sur les yeerks.

Un silence gênant suivi cette déclaration.

— Tout ça, c’est bien beau, mais la vraie question, c’est qu’est-ce qu’on fait de lui. Énonça Rachel.

J’ouvris ma veste et montrai les deux fusils Draco que j’avais conservés suite à notre petite escapade.

—  Essayez seulement pour voir. Et si tu continues à te rapprocher le canasson, je t’expliquerai comment ton frère a eu certaines de ses cicatrices.

— <Vous voyez, on ne peut pas faire confiance à un yeerk> Raisonna la voix d’Aximili dans la tête de toutes les personnes présentes

— STOP ! Il y a eu assez de combats pour aujourd’hui. Aximili recule-toi et toi Thévenin dépose tes armes par terre. Déclara Jack d’une voix forte et autoritaire.

Nous nous exclamâmes en même temps :

— Tu n’as pas à me donner d’ordre, le Schtroumpf.

— <Je ne peux pas obéir à cet ordre prince Jack>

Je tournai mon regard vers Aximili :

— Aurais-tu peur andalite ? Ou est-ce que finalement ton soi-disant code d’honneur est à géomètre variable ?

— <La lâcheté des yeerks par contre, c’est une constante de l’univers. Jamais tu n’abandonneras tes armes.>

— Lâche ? Moi ! Ton frère au moins n’accusait pas ses adversaires de ses propres tares. Je parie que je les dépose avant que tu ne recules.

— <J’attends de voir>

— Alors regarde bien

— Et si au lieu de vous éloigner vous vous rapprochiez. Genre dans une chambre d’hôtel. S’exclama Marco.

— <Ça n’a pas de sens, il n’y a pas de chambre d’hôtel ici>

— C’était de l’humour, Aximili. Un humour atroce, mais de l’humour quand même. Expliquais-je.

— Je vote pour qu’on s’étripe. Je ne peux pas pardonner un tel manque de goût. Commentât Marco.

— Toute personne trouvant l’humour de Marco atroce a un bon fond. Même si dans certain cas il est bien caché. Rebondis Rachel.

— Hé, c’était méchant ça ! Fit semblant de s’indigner Marco.

Je ne le dis pas, mais je devais reconnaître que leur intervention avait fait baisser la tension. Jack repris sans animosité dans la voix :

— Je n’ai pas envie de te faire du mal.

— (Et si vous en restiez là) S’exclama Tom dans ma tête.

— (Comment tu veux qu’on en reste là ? Je ne peux pas les laisser continuer à massacrer les miens)

— (Tu les as bien laissés faire jusque-là)

— (Je pensais qu’ils se contentaient d’apporter une aide mineure aux andalites. Qu’il les aidait à se fondre parmi les humains, qu’il leur fournissait des échantillons d’ADN ou qu’il jouait les nounous pour Aximili pendant que les adultes allaient se battre. Bref de petites missions pas trop dangereuses et pas trop impactantes. Je n’aurais jamais pensé qu’ils étaient les andalites. D’ailleurs !)

— Comment ça se fait que vous utilisez la biotechnologie andalite ? Jamais les andalite ne partage leur technologie avec les autres races. Et encore moins avec une espèce aussi primitive.

— C’est (..) Commença Jack

— <C’est une information confidentielle. Il ne faut pas la donner à un yeerk> Le coupa Aximili.

— <Ça n’a rien de confidentiel. Je ne connaissais pas Elfangor aussi bien que toi, mais je pense qu’il n’aurait pas voulu que tu sois puni à sa place> Déclara une autre voix dans ma tête que j’assimilai à celle de l’aigle.

— Décidément, Elfangor m’aura fait chier jusqu’à la fin. Si je comprends bien, c’était vous les humains qui avait assisté au crash de son vaisseau ?

— Oui. Je suppose que tu faisais partie des yeerks qui nous ont poursuivi ce jour-là. Vilipenda Rachel.

— Non. J’étais garde à la piscine, pas membre de la garde personnelle du visser. Mais si j’avais été présent, je n’aurais eu aucun scrupule à vous pourchasser et à vous capturer. Répondis-je avec honnêteté. Comment est-il mort ?

— <Il est mort en combattant jusqu’au bout> répondit Tobias

— Bien.

— <Tu ne vas pas me faire croire que tu comprends ces choses-là.> m’interpella Aximili

— Non. Je n’ai jamais compris en quoi mourir dans un combat perdu d’avance était plus honorable que de mourir en tentant de le fuir. Mais je sais que c’était important pour lui et c’est l’un des rares andalites pour lequel j’avais un début de respect. Il n’aimait pas la guerre et respectait ses adversaires. Il ne se montrait jamais inutilement cruel et faisait toujours le choix qui protégeait la vie de ses hommes quitte à laisser également la vie à ses adversaires. Et cela, alors même que nos supérieurs nous ordonnaient d’employer les stratégies les plus vicieuses possibles à son encontre. D’ailleurs, je me demande si c’était de la bonté ou de l’intelligence. À cause de ses scrupules, il perdait souvent les premières batailles, mais il perdait rarement la guerre. Pour avoir l’honneur d’être le premier à vaincre le légendaire Elfangor, les visser sacrifiaient leurs hommes et se montrait sans pitié. Résultat le moral, les yeerk et le matériel s’épuisaient rapidement tandis qu’Elfangor perdait beaucoup de terrain, mais peu de soldats. Un cocktail parfait pour des contre-attaques spectaculaires. C’est là que résidait le secret de ses légendaires victoires. Ça et quelque mensonge de la part de son gouvernement. N’est-ce pas Aximili ? Je doute que vos princes soi-disant si honnêtes veuillent que le grand héros de propagande Elfangor-Sirinial-Shamtul soit connu pour avoir enfreint la plus sacrée des lois andalites. À qui est-ce qu’ils ont décidé de faire porter le chapeau cette fois ? Qui est l’innocent qui devra croupir en prison pour les crimes d’Elfangor?

— <C’est moi> Répondit Aximili avec la voix la plus neutre possible.

— Oh ! Je suis désolé. Je ne me doutais pas. Pour être honnête, je pensais qu’il avait accusé l’un des autres passagers de ton vaisseau monde. Après tout, c’est plus facile d’accuser les morts. C’est pour ça que tu appelles Jack : prince ? Parce qu’ils t’ont banni ?

— <Ça ne te regarde pas>

— Bon tout ça, c’est bien beau, mais je commence à avoir froid planté au milieu des champs en sous-vêtement. Est-ce que l’on ne pourrait pas rentrer en ville et décider que l’on reparle de ça à un autre moment ? Dans un endroit calme et sans arme de préférence. Proposa Cassie.

— <On ne peut pas le laisser partir comme ça. Il en sait beaucoup trop. Il pourrait nous dénoncer.> Objecta Tobias

— S’il le faisait, il serait le premier à se faire tuer. Et jusqu’à présent, il s’est montré digne de confiance. Répondit Marco qui n’essayait pas de cacher qu’il grelottait dans son justaucorps.

Est-ce que je n’avais pas été un poil trop rancunier en choisissant un endroit sans aucune protection contre le vent glacial de ce début de novembre ?

— Tu oublies qu’il nous a tirées dessus. Rappela Rachel.

— Ça fait partie des choses sur lesquelles il devra s’expliquer, mais au final, il nous a aidés. Me défendit Cassie.

— Non, on doit régler ça maintenant. On ne peut pas le laisser partir tant qu’on n’a pas décidé dans quels camps il était. Dit jack avec un regret visible.

— (Thévenin. Je comprends que ce ne soit pas facile, mais est-ce que tu ..)

— (Tu rigoles. Je ne suis pas un traître.)

— (Au moins, maintenant, tu comprends pourquoi je n’ai jamais accepté de devenir un hôte volontaire.)

— (Ça n’a rien à voir.)

— (En quoi ?)

— (En tout. Je ne t’ai jamais demandé de nous aider à exterminer l’espèce humaine.)

— (Juste à la réduire en esclavage)

— (Ça n’aurait rien changé. Ton influence sur le cours de la guerre ou même de l’invasion de la terre est minime.) Lui répondis-je.

— (Et tu crois qu’à vous 7, vous allez changer le cours de l’histoire ?) Me rétorqua Tom.

— (Ça m’écorche la bouche de le dire, mais oui. Si malgré tous les indices qui pointaient dans cette direction, je ne les ai jamais soupçonnés, c’est parce qu’ils se sont montrés redoutablement efficaces. Je connais peu de soldats andalite ou yeerk qui aurait pu mener une résistance aussi efficace.)

— Euh Thévenin ça va ? Demanda Jack

— Je parle à Tom. Laisse-nous 5 minutes.

— Prends ton temps surtout. Je pourrais rester ici des heures à te regarder imiter une statue. Dit Marco en commençant à sautiller sur place à cause du froid.

J’eus pitié et décida de lui lancer les clefs de la voiture.

— Rentrez dans la voiture et mettez le chauffage. Et faite pas de connerie surtout. Je viens de la nettoyer.

— Non, ce n’est pas notre genre. On sera sage comme des images. Répondit Marco en saisissant les clefs.

— (Thévenin franchement tu n’en a pas marre d’obéir à des ordres que tu désapprouves ? De devoir détourner le regard en permanence ? Je n’ai jamais osé aborder le sujet, mais même si tu as essayé de le cacher, je vois bien que même maintenant, que je ne fais plus de cauchemars, tu n’arrives toujours pas à dormir.)

— (Ça n’a rien à voir) me défendis-je.

— (Je suis sûr que si)

— (Comment tu pourrais le savoir ? Qu’est-ce que tu connais aux yeerks?)

— (Pas grand-chose. Mais je commence à m’y connaître en Thévenin).

— (Hum ! Même si c’était vrai, qu’est-ce que ça changera. Tu ne peux pas me demander de les aider à massacrer les miens. Maintenant, que j’y pense)

Je m’adressai à Tobias qui était resté dehors sans doute pour me surveiller.

— Qu’est-ce vous étiez venu faire au QG ?

— < Je ne suis pas sûr que soit une bonne idée que je réponde à cette question.>

— Tu ne t’es pas exprimé tout à l’heure. Qu’est-ce que pense de la situation toi ?

— <C’est triste, mais la vie, c’est tué ou être tué. Que je le veuille ou non je dois tuer des souris pour survivre et les yeerks doivent asservir d’autre espèce. Il n’y a pas de collaboration possible entre nous.>

— (Il se trompe) intervint Tom.

— (Sur le fait que les faucons sont obligés de tuer pour survivre ?)

— (Sur le fait que les yeerks et les humains ne peuvent pas coopérer. Tu es la preuve vivante que les yeerks ne sont pas obligés de se comporter comme des parasites.)

— (moi, je suis une anormalité.)

— (Tu n’es pas anormal. Je croyais que tu avais cessé de croire que c’était toi qui avais un problème.)

— (Franchement plus le temps passe plus je fais des trucs qui ne peuvent s’expliquer que par la folie. Et si notre relation prouve une chose, c’est qu’aucune collaboration n’est possible. Franchement, si tu avais le choix, tu accepterais d’être mon hôte)

Il mit du temps à répondre, mais avant même qu’il formule sa réponse ce que je perçus de ses pensées et émotion me chamboulèrent profondément.

— (Après la guerre, si c’était possible, j’aimerais bien être ton hôte quelques jours par semaine. Pas tous les jours bien sûr. Mais si tu n’étais plus jamais là, tu me manquerais. En fait, je ne sais même pas si j’arriverai à dormir sans ta présence. Par contre hors de questions de continuer à remplir ma chambre de guirlande électrique et de veilleuse puis de passer des heures à les regarder.)

Je ne répondis rien et me dirigeai vers la voiture. J’ouvris la portière et m'installai sur le siège conducteur.

— Qu’est-ce vous étiez venu faire au QG ? Redemandais-je

— Heu et bien. Franchement, ce n’était pas une bonne idée. On a abandonné de toute manière. Balbutia Jack.

— Qu’est-ce vous étiez venu faire au QG ? Insistais-je

— Puisque je te dis qu’on le fera plus. Ça sert à rien d’en parler.

— Comment vous voulez qu’on coopère si vous ne me faites pas un minimum de confiance ? M’exaspérais-je.

— Comment tu veux que l’on fasse confiance à un yeerk ? Intervint Rachel.

— On voulait balancer de grande quantité de flocon d’avoine dans la piscine yeerk. On a appris que c’était du poison pour vous. Répondit Cassie.

— Humpf ! Écouter, j’accepte de vous soutenir, mais à trois conditions. La première, c’est que je ne veux plus de massacre aveugle de yeerk. Vous devez vous en prendre uniquement aux chefs, à l’infrastructure, au matériel ou à d’autres trucs du même genre. De toute façon, si vous croyez que Visser-12 ou le conseil vont renoncer à l’invasion parce que des milliers de grouillots se sont fait tuer dans un attentat terroriste, vous vous mettez le doigt dans l’œil.

Jack regarda les autres d’un air gêné. Je remarquai que Cassie avait un air particulièrement penné. Puis Marco répondit avec colère :

— Désolé de te le dire franchement, mais ton complexe de supériorité d’Alien super-évolué, tu peux te le foutre au cul. On n’est pas des barbares qui tuent à l’aveugle et on en a jamais rien eu à foutre de l’opinion publique Yeerk. On n'est pas là pour demander gentiment aux yeerks s’ils voudraient bien ne pas nous réduire en esclavage mais pour gêner suffisamment l’invasion pour que les andalites puissent gagner la guerre et venir libérer la terre. Si on tue des yeerks, c’est uniquement parce que c’est le seul moyen qu’on a de les ralentir. Tu crois vraiment qu’on est en mesure d’attaquer de front les installations militaire yeerk ? Et sans faire de blesser en plus ? Et j’imagine que tu ne l’as même pas noté, mais nos attaques ont aussi provoqué des morts chez les hôtes humains ou hork-bajir.

Je n’avais effectivement jamais vraiment pensé aux non-yeerk mort durant l’invasion de la terre. Ni dans aucune opération yeerk. Mais ça, je n’allais pas l’avouer.

— Raisons de plus pour arrêter. Si vous voulez qu’on vous considère comme des égaux commencer par ne pas vous comporter comme des animaux violent.

— T’es sérieux !??? Ce n’est pas nous les envahisseurs je te signale

— Oui bon visser-one tue des hôtes parfois. Souvent. Corrigeais-je. Mais c’est une exception. Si vous changiez d’attitude, vous pourriez négocier un meilleur traitement pour les humains et on pourrait vivre en harmonie. Comme avec les taxons. Vous savez, vous êtes une ressource importante pour l’empire….

Mais je ne pus finir ma phrase, car Tom me hurla dans ma tête :

— (Thévenin lit mes pensées)

— (Quoi !?)

— (Tu as gagné, je t’autorise à lire mes pensées de long en large. )

— (Mais non ! Ça ne serait pas bien. Je ne veux pas te faire de mal)

— (Et tu crois que j’en ai envie ? C’est le seul moyen pour que tu comprennes ce que les yeerks nous font. Allez, vas-y. Je sais que tu en rêves depuis le début)

Je ne comprenais pas cette demande, mais m’exécutai lorsque je sentis son esprit être rempli d’une détermination sans faille. Après plusieurs minutes très humiliantes pour Tom et très inquiétante pour les animorph qui se demandait pourquoi le corps de Tom restait immobile la bouche ouverte, je repris mes esprits totalement bouleversés pour la énième fois de la journée.

J’avais bien sûr déjà fouillé de fond en comble l’esprit de mes anciens hôtes, mais jamais je ne m’étais attardé sur ce que ça faisait d'être réduit à l’esclavage. À moins que ça en fait. Jamais je ne m’étais demandé comment je réagirais à leur place. Je savais bien sûr que ce n’était pas agréable, mais je n’avais jamais vraiment compris.

— (Je suis désolé, Tom.)

— (Ça me fait une belle jambe) me répondit-il avec agressivité. Lui aussi avait du mal à se remettre de l’expérience qu’il venait de vivre.

Puis il se radoucit et dit :

— (Ce n'est pas de ta faute. Enfin si un peu, mais ça fait longtemps que je t’ai pardonné. Et je le pensais lorsque je disais que j’aimerais rester ton hôte. Juste j’aimerais avoir le choix. Et que tu ne sois pas là lorsque je vais aux toilettes)

Puis je reviens à la réalité et dis gênée :

— Faite ce que vous voulez. Ou ce que vous pouvez. Par contre, je serais intransigeant sur mes deux autres conditions. D’abord je veux que vous me m’étiez au courant de vos missions.

— C’est hors de question. Répondit Marco.

— Et la troisième condition ? Demanda Jack, en faisant signe à Marco de se taire.

— Vous acceptez de laisser les yeerks vivres sur terre à condition qu’ils ne prennent que des hôtes volontaires ou reste dans leur piscine.

— Moi, je serais d’accord, mais on ne peut pas s’engager à ça. On est que des enfants, pas des chefs d’états ou je ne sais quoi. Répondit Jack

— Ce n’est pas ça que je vous demande. Ce que je vous demande, c’est votre promesse que si je me bats à vos côtés contre les yeerks pour protéger votre liberté, vous vous battrez à mes côtés contre les humains qui voudront se venger ou nous chasser d’ici. Et contre les andalites. Rajoutais-je en pointant Aximili du doigt.

— <Je ne promettrais jamais ça. Jamais je ne me rebellerais contre les miens. L’honneur me l’interdit> s’exclama immédiatement Aximili.

— Je croyais que les Aristh devaient obéir à leur prince ? Ne pus-je m’empêcher de me moquer.

— De toute façon moi non plus je ne peux pas promettre ça. On ne va pas combattre des humains pour protéger des yeerks. C’est notre planète pas la leur. Ils n’ont qu’à aller ailleurs. Répondit Rachel avec l’approbation de Marco. Jack ne s’opposa pas.

— Et où voulez-vous qu’on aille ? Vous croyez que ça nous amuse de vivre sur une planète dont les océans sont trop acides pour qu’on y survive ? Une planète ou les radiations solaire ne sont pas absorbables par notre organisme. Vous croyez que ça nous plaît de vivre dans des piscines surpeuplées avec rien d’autre à faire que de bouffer cette saloperie de Kandrona artificiel.

— Combien serait prêt à accepter de renoncer à leur hôte s’il n’est pas volontaire ? Combien serait vraiment prêt à respecter la paix ? Demanda Cassie, plus calmement.

Mentalement, je la remerciais. C’était la seule à ne pas sembler mettre totalement hostile. Mais malheureusement, la réponse ne risquait pas de les convaincre.

— La simple évocation de l’idée est punie de mort chez les yeerks. Donc je n’en ai pas la moindre idée. Mais le simple fait qu’il y ait une loi contre ça prouve que ce n’est pas si rare.

— Ça veut dire que si on acceptait, alors Thévenin ne serait sans doute pas le seul yeerk à vouloir nous rejoindre. Même s’ils sont peu nombreux, imaginer ce que l’on pourrait faire si des yeerks nous rejoignait. Même si c’est une minorité, ça pourrait tout changer. On ne serait plus seul. Ils pourraient même nous aider à dévoiler l’invasion au grand jour. Argumenta Cassie.

— Tu te rends compte de ce que les yeerks font à leur hôte humain. Ou à leur famille. Tu pourrais te battre pour qu’il puisse sans sortir impunément parce qu’ils auront promis de ne plus recommencer. Jack, tu sais mieux que quiconque ce que les yeerk font à leurs hôtes. Répondit Marco.

— (De quoi il parle ?) s’alarma Tom bouleversé.

— Je vais passer le contrôle à Tom.

J’étais sonnée. Je m’étais toujours quelques secondes à me réhabituer à la sensation d’avoir un corps. Je m’émerveillai à chaque fois de la sensation d’avoir des doigts. C’était l’un des rares avantages au fait d’être un hôte. On s'émerveillait des petits détails.

— C’est toi, Tom ? Demanda Jack.

— Oui. Qu’est-ce que tu veux dire par Jack le sait mieux que quiconque ? Demandais-je à Marco.

Ils se regardèrent. Finalement Jack dit :

— J’ai été l’hôte de Temrash114 pendant 3 jours.

Immédiatement, je me précipitai vers lui pour lui faire un câlin. Je me moquais qu’il se prenne la honte devant ses amis. La simple idée que ce salopard ait touchée à Jack me retournait l’estomac.

— Comment c’est arrivé ?

— Quand on a attaqué l’hôpital, je suis tombé dans le bassin où attendaient les yeerks qui devait être injecté aux patients. Heureusement, Aximili s’en est rendu compte. Il a prévenu les autres et ils m’ont enfermé dans une cabane jusqu’à ce que Temrach114 meure de faim. Pendant ce temps Aximili a pris mon apparence pour que personne ne remarque mon absence. En fait à l’époque, c’est surtout toi qu’on voulait tromper. Enfin Thévenin. On ne voulait pas que le yeerk infiltrer dans ma famille se pose des questions sur mon absence. C’était horrible. Pour s’amuser, il m’a montré ce qu’il te faisait subir. Le pire, c’était de perdre tout espoir. Il parlait comme moi, se comportait comme moi. Sans Aximili, personne n’aurait remarqué que j’étais prisonnier. J’ai cru que j’allais rester son esclave pour l’éternité.

Au fur et à mesure de son récit, les larmes commencèrent à pointer. Mais il se retint de pleurer.

— C’est pour ça que tu m’as envoyé ce message ?

— Oui. Tu ne peux pas savoir à quel point c’était horrible de savoir ce que tu vivais et de rien pouvoir faire. De devoir faire semblant que tout allait bien. Je voulais au moins faire ça pour être sûr que tu tiennes le coup. Que tu saches que tu n’étais pas tout seul.

— Tu vas me détester pour demander ça. Mais qu’est-ce qui nous dit que c’est bien Tom ? Ça pourrait juste être Thévenin qui fait semblant. Remarqua Marco.

— Heu et bien Commençais-je, mais je sentis Thevenin reprendre le contrôle de force. Je détestai lorsqu’il faisait ça. Pas tellement à cause de la perte de contrôle en elle-même, mais à cause du sentiment d’impuissance que je ressentais dans ces moments-là. Tout d’un coup, j’étais forcé de me rappeler qu’il avait tout pouvoir sur moi et que je ne contrôlais plus rien.

— C’est moi Thévenin. Je vais sortir de Tom. Comme ça, vous serez sûr.

— (vraiment ?) s’exclama Tom.

— (C’est le seul moyen pour qu’il me fasse un minimum confiance. Moi-même à leur place, je n’exigerai pas moins. Et je te fais confiance pour me remettre à l’intérieur de toi. Que tu l’admettes ou non tu es un hôte volontaire)

Je sortis une gourde d’eau de la boite à gants et je la collai contre l’oreille de Tom. Puis je pris une grande inspiration. J’étais mort de trouille. J’avais beau faire confiance à Tom, c’était la chose la plus terrifiante que je n’avais jamais faite. Et j’en avais fait des choses terrifiantes. Puis je me déconnectai du cerveau de Tom. Puis ce fut le noir complet pendant plusieurs heures.

Après ce qui me sembla une éternité, je sentis la gourde bouger. Par écholocalisation, je localisai une oreille. Soulagé, je m’y précipitai et repris le contrôle de Tom qui grimaça sous la douleur. Par habitude, j’avais oublié de prendre le temps de totalement analgésier la zone avant de lui percer son tympan.

— On est d’accord avec tes exigences. Sauf Axe. Une fois la guerre terminée, il devra rejoindre les siens. Il essaiera de les convaincre de laisser la terre en paix, mais il ne peut pas promettre de désobéir à ses capitaines. Et on te fera des résumés très succin de ce que l’on compte faire, mais on ne te donnera pas les détails. De plus, on continuera d’agir seul. Certains (son regard se tourna vers Rachel à ce moment-là) ne te font pas suffisamment confiance pour accepter de t’avoir à côté de nous en mission. Est-ce que ça te convient ? Résuma Jack avant même que j’eus le temps de totalement me connecter au cerveau de Tom.

— Il faudra bien. Répondis-je en démarrant la voiture.

Pendant que je conduisais pour les ramener chez eux prendre un repos bien mérité, Tom me demanda :

— (Tu penses que j’ai le syndrome de Stockholm ?)

— (Je ne sens pas l’odeur des hormones que relâche ton système immunitaire lorsqu’il a détecté une menace, mais si tu sens quelque chose ne va pas pendant mon prochain repas, je demanderai aux gardes de t’emmener faire un check-up.)

— (Laisse tomber)

— (Tu es sûr. Notre technologie médicale est bien plus perfectionnée que la vôtre. C’est très rapide et totalement indolore.)

Il refusa de nouveau et je n’insistai pas. Je devais me concentrer sur la conduite.

oOoOoOo

Note de l’auteur : J’ai réécrit ce chapitre après avoir vu cette vidéo : Violence / Politique / Jeu vidéo

À la base dans ce passage les animorphes accepter la première condition de Thévenin. Cette vidéo m’a fait comprendre à quel point c’était une réaction totalement à côté de la plaque. Et puis surtout je trouve les dialogues bien plus intéressant et agréable comme ça.