My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Jera456 le traître
Le Lycée venait de se terminer et je rentrais à la maison en vélo.
J’étais en retard. Un professeur de mathématiques avait tenu à me garder en classe à la fin des cours. D’habitude, je faisais extrêmement attention, mais j’avais apparemment résolu un exercice avec un théorème qui n’était enseigné qu’en dernière année de master. C’était tellement difficile de se rappeler ce que les humains savaient ou ne savait pas lorsque je devais résoudre un devoir de science ou de mathématiques.
La solution la plus logique aurait été de laisser mon hôte les faire à ma place, mais lorsqu’il avait perdu espoir d’être, un jour libéré des yeerks, il avait cessé de s’intéresser aux cours. Résultat, il avait un an de retard sur le programme et je ne pouvais donc pas lui confier cette tâche.
Je m’en étais sorti en prétendant que j’avais demandé à une personne plus âgée que moi de faire mon travail à ma place. Résultat : j’allais encore me faire priver de sortie par les parents de Tom. Je me demandais qu’elle excuse, leur fournir pour qu’il me laisse aller me nourrir de Kandrona à la piscine du QG, lorsque je fus violemment sorti de mes pensées par un Hummer noir qui me coupa brutalement la route. Je pillai en catastrophe. Aussitôt, un autre Humer s’arrêta pile-poil derrière moi et des hommes en noir en descendirent l’arme au point. J’étais cerné.
Je levai les bras et leur jetai un regard noir. Intérieurement, j’étais paniqué, mais la succession d’officier tous plus sadique les uns que les autres que j’avais dû me taper au fil des années m’avait appris à ne jamais montrer ma peur et à rester calme en toutes circonstances. L’un des hommes en noir s’avança et me fit signe de me coucher. Je regardai partout à la recherche d’une issue, mais je n’en voyais aucune. J’obtempérai et l’homme commença à me fouiller. Quand il conclut que je n’avais aucun objet dangereux, il me menotta. Puis une limousine sortit du coin de la rue et se gara juste à côté de moi. Aussitôt, l’un des gorilles me souleva, comme si j’étais léger comme une plume et me jeta sur la banquette arrière de la voiture qui commença à démarrer escorter par les deux Hummer.
Quelqu’un prononça alors avec autorité :
— Tu as 5 minutes pour t’expliquer. Et tu as intérêt à être convaincant.
La voix était si différente de son intonation habituelle que je faillis ne pas le reconnaître. Je me retournai. Devant moi assis sur l’autre banquette protégé par une vitre blindée se tenait assit tel un prince, Timothée Wellington, dans un costume 3 pièces impeccables. Cependant, il arborait une expression sévère et hautaine que je n’avais jamais vue sur lui.
— Salutation à toi aussi Jera456 du bassin 42. Que le Kandrona te soient doux. Que me vaut cette si charmante invitation à passer cet après-midi en ta compagnie ? Lui répondis-je avec ironie.
Il répondit avec hargne :
— Apparemment, tu as besoin que je te rafraîchisse la mémoire. Le yeerk le plus orgueilleux de la planète débarques chez moi à l’improviste, à un moment où il me pensait seul et vulnérable, pour me demander de l’argent. Et comme si ce n’était pas un comportement déjà suffisamment curieux de la part de Mr je méprise tous ceux qui sont incapables de toucher une cible à plus de dix mètres, tu te remets subitement à jouer les Askarine avec mon hôte. J’étais décidé à te laisser faire pour voir où tu voulais en venir et voilà que les bandits andalites s’en prenne à mes usines, me mettant en position fâcheuse devant Visser-12. N’essaye pas de me faire croire que c’est une coïncidence ? Tu essayes encore de prendre ma place ? Quand est-ce que tu comprendras que tu vois trop gros ? Ton rang est beaucoup trop bas pour prétendre obtenir un hôte de cette qualité. Cela dit, je dois admettre que je suis impressionné par ta capacité à manipuler mon hôte. Il a continué à croire en ta sincérité, alors que tu l’avais abandonnée comme une première mue, juste après que ta première tentative ait échoué. En fait en voyant ses souvenirs même moi, je me suis demandé si tu n’étais pas coupable de sympathie. Si tu n’étais pas un tel trou du cul je te demanderais de travailler pour moi.
Pendant un instant, je me demandai de quoi il parlait puis un souvenir me revint brutalement en mémoire.
J’avançais à grande enjambée énervée vers le quartier des hôtes volontaires. Je laissais mes lames traîner légèrement par terre et tracer un vaste sillon. Quelques fois, elle s’accrochait contre une des cages et provoquait un bruit sourd. À chaque fois, les humains sursautaient de peur en espérant ne pas être la cible de ma colère. J’ouvris la porte avec fracas et me dirigeai vers l’escalier. Caché dans le noir sous l’escalier, je trouvai l’objet de ma fureur. À cause de mon maudit hôte hork-bajir je ressentis un élan d’affection en le voyant recroquevillé contre le mur serrer de toutes ses forces un vieil ours en peluche. Lorsqu’il me reconnut, il s’avança vers moi puis, prudemment afin de ne pas se couper accidentellement, se serra contre moi. Ou plutôt il sera ma jambe. Pour la première fois, je le repoussai. Il me regarda confus et je commençai à l’engueuler :
— Je peux savoir quoi tu joues ? Qu’est-ce qui t’as pris de dire au sous-visser que tu voudrais que je sois ton prochain yeerk ?
— Tu (...) Tu ne veux pas de moi ?
— Bien sûr que je ne veux pas de toi. Tu vas immédiatement aller lui dire (..)
J’arrêtai ma tirade en le voyant se mettre à pleurer de toutes ses larmes. Ce fut dur, mais je ne devais pas céder aux instincts maternels de mon hôte. Il fallait qu’il comprenne les limites. Puis n’y tenant, plus je décidai qu’il avait été assez punis et je voulus le prendre dans mes bras pour lui chanter cette berceuse idiote qu’il appréciait tant, mais cette fois, ce fut lui qui me repoussa. Puis il partit en courant en essayant de sécher ses larmes.
Je le suivis uniquement parce qu’il était dans mes missions de m’assurer de la sécurité des hôtes volontaires. Je n’eus pas de mal à le rattraper. Le corps d’un hork-bajir n’était pas seulement extrêmement puisant et résistant. Il était aussi incroyablement rapide. Un hork-bajir pouvait courir aussi vite qu’un cheval.
À l’époque, je n’avais pas compris sa réaction et pourquoi j’avais mis autant de temps à le calmer. Pour moi il avait juste voulu me jouer un mauvais tour. Et ça avait marché. On m’avait bien fait comprendre que mes ‘manigances’ ne serait plus toléré et que seul mes excellents états de service m’avaient épargné une violente punition. Il ne m’aurait pas traversé l’esprit qu’il ait pu sincèrement croire qu’un hôte aussi faible puisse convenir à un soldat tel que moi. Qu’il ait souhaité connaître les batailles vers lesquelles je serais irrémédiablement envoyée dès que l’invasion de la terre terminée, alors qu’il était temporairement considéré comme un hôte de qualité supérieure et à ce titre pouvait prétendre à être acquis par un yeerk qui ne connaîtrait les batailles que de loin.
Je ne pus m’empêcher de rire nerveusement de mon ignorance d’alors.
— Qu’est-ce qu’il y a de drôle ? Demanda Jera456 froidement.
— Tu crois que j’ignore que je n’ai aucune chance d’obtenir Timmy ? Dois-je te rappeler que c’est TOI qui as profité de MES réussites sur le champ de bataille pour s’élever dans la hiérarchie.
— Je comprendrais d’autant plus que tu essayes de te venger.
— Arrête. Tout ceci est parfaitement ridicule. Et les moyens que tu as déployés le sont également. Donne-moi la clé de ses maudites menottes.
— Je ne crois pas non. Je sais ce dont tu es capable. Je ne ferais pas l’erreur de sous-estimer tes capacités au combat. Mais tu as raison sur un point. Ma théorie ne tient pas debout. Mais c’est la meilleure que j’ai pour expliquer ton comportement. Si tu ne m’en fournis pas une meilleure un des nombreux contrôleurs de la police annoncera bientôt au visser que tu as été retrouvé mort dans un bête accident de voiture.
— Tu veux une théorie en voici une. De toute évidence, tu trafiques quelque chose de top secret avec le visser et tu commences à paniquer parce que tout ne se passe pas comme prévu. Et nous savons tous les deux ce qui se passe quand les plans du visser ne se passe pas comme prévu. Je me demande si ce ne serait pas toi qui as vu trop gros ?
— Tu crois que Visser-12 m’a laissé le choix ? Dire que j’ai choisi cet hôte parce que je pensais qu’il me garantirait de rester loin des emmerdes.
— Alors tu te cherches un bouc émissaire ? Et comme tu as toujours été un lâche, tu as choisi une cible qui ne peut pas se défendre, comme un yeerk de bas niveau. Remarque, je ne te reproche rien. J’ai toujours considéré la lâcheté comme une preuve d’intelligence. Mais tu as de la chance. Je pense avoir une idée, pour te tirer de ce bourbier. Mais ce ne sera pas gratuit.
— Décidément, tu ne changeras jamais. Pouffa Jera456.
— Je suis trop vieux pour changer. Lui Répondis-je.
— Bon, alors qu’elle est ta solution ? Me demanda t’il.
— Je préférerais que nous en parlions seul à seul.
— Mais nous somme seul à seul.
— Pas exactement. Il y a quatre personnes dans cette voiture. Lui rappelais-je.
— N’abuse pas de ma patience. Parle maintenant ou je ferais en sorte que tu te taises à jamais.
— C’est toi qui l’auras voulu. Avant tout chose, j’ai besoin de savoir quelque chose. Que penses-tu de la vie sur terre ? Que penses-tu de la vie dans un hôte humain ?
— Quel rapport avec (…)
— Réponds juste à ma question. Le coupais-je.
— Bien, mais tu as intérêt à ce que cela mène quelque part. En un mot, c’est le paradis. La planète est magnifique, et les humains sont les hôtes les plus dociles que je n’ai jamais vus. Mon hôte est entièrement dévoué à mon service au point que je peux sortir de son corps et avoir la certitude qu’il continuera à m’obéir. D’ailleurs, j’ai suivi les conseils de ton hôte. Ou plutôt de toi faisant semblant d’avoir donné sa liberté à ton hôte. Lorsqu’il fait une erreur, c’est bien plus efficace de juste le disputer. Et encore, je me demande si je ne pourrais pas juste me contenter de lui réexpliquer ce que je voulais qu’il fasse. La plupart du temps, il n’avait aucune envie de me désobéir. C’est vraiment surprenant.
— Ton hôte est un cas particulier. La plupart des humains ne sont pas comme ça.
— J’ai cru comprendre. Ce n’est pas sa seule particularité d’ailleurs. Mon hôte est à peine une larve et pourtant les humains me traite comme un visser. Contrairement aux yeerks, leur statut social est presque entièrement déterminé par leur lignage. Il n’y a aucune notion d’élévation par le mérite chez les humains.
— Ah bon ? Les autres humains n’arrêtent pas de me répéter que c’est leur résultat à l’école qui déterminera leur statut social jusqu’à la fin de leur vie.
Il resta silencieux quelque seconde. Puis il dit subitement :
— J’ai beau fouiller sa mémoire, mon hôte ne sait pas ce qu’est une école. Ça ne doit pas jouer un grand rôle dans leur société. Bon tout ceci est passionnant, mais je ne suis pas venu discuter des particularités de la société humaine.
— Est-ce que tu penses que tu apprécieras toujours la terre lorsque nos dirigeants en auront fini avec elle ? Que penses-tu, qu’il arrivera à cet hôte, que tu apprécies tant ? Que penses-tu qu’il nous arrivera à nous ?
— Où cette discussion nous mène-t-elle ? Si je ne te connaissais pas aussi bien, je t’accuserais de traîtrise. Déclara Jera456 avec méfiance.
— C’est pourtant toi qui m’as dit il y a quelques années que trahir nos dirigeants, ce n’était pas trahir notre race.
— (Arrête. Ne lui dis rien. Je ne lui fais pas confiance). Me demanda Tom.
— (C’est à moi d’en juger). Lui rappelais-je agacé.
— (Moi aussi, j’ai mon mot à dire sur la question)
— (On s’était mis d’accord que lorsqu’il s’agissait d’interagir avec d’autre yeerk, c’était à moi de décider)
— (Oui, ben, j’ai changé d’avis)
Je ne lui répondis pas afin de me concentrer sur la réponse de Jera456 :
— La situation était totalement différente.
— Pas tant que ça. Contestais-je.
— Galdius741 était une planète sans aucun intérêt. visser-5 voulait juste la conquérir pour son prestige personnel. Je ne tenais pas à être le millionième yeerk à mourir sur ce caillou gelé. Et je sais que tu étais d’accord avec moi. Sinon tu n’aurais jamais fermé ta grande gueule. M’expliqua Jera456 avec un malaise criant.
— À l’époque, j’étais bien plus naïf qu’aujourd’hui. Je désapprouvais, mais je n’osais rien dire, car ton rang m’impressionnait. Mais avec le recul, je t’approuve. Lui avouais-je.
— Non ! Toi qui avoues avoir eu une faiblesse. Il faut que je l’enregistre. Plus sérieusement, la conquête de la Terre est vitale pour la survie de l’empire. Il est inenvisageable de la saboter.
— Dans ce cas-là pourquoi les andalites nous ont-ils aidé à la mener à bien ?
Il poussa un soupir puis me répondit :
— Thévenin789. Ce ne sont que des théories du complot idiot. Aucun andalite n’aide les visser en secret.
— J’ai un témoignage de première main, m’indiquant que c’est plus qu’une théorie du complot. Et puis réfléchis. Avec leur avancée technologique, les andalites pourraient nous exterminer facilement. Le moindre petit chasseur andalite est équipé de technologie furtive tellement efficaces qu’ils peuvent survoler les planètes du cœur de l’empire sans se faire repérer. Il leur serait tellement facile de balancer sur chacune de nos planètes une bombe à antimatière. En une nuit, s’en serait fini de la guerre. Ne me dis pas que c’est leur foutu code de l’honneur qui les retient. Tu as vu comme moi, durant la conquête des hork-bajir ce que vaut vraiment l’honneur des andalites. Si nos dirigeants s’entendent pour continuer la guerre, alors nos peuples ont le devoir de s’entendre pour y mettre un terme.
— Malgré tous tes efforts, on dirait que le mauvais sang qui coule dans tes veines refait surface. Commenta calmement Jera456.
— J’ai passé à ma vie à combattre qui j’étais. Puis à le cacher. Et j’ai l’impression que c’est ton cas aussi ?
— Quoi que tu insinues, tu comprendras que je sois obligé de le nier. Cependant, qu’elle forme cela, prendrait-il concrètement ? Et en quoi est-ce que cela, pourrait-il m’aider ?
— Aucune idée. Pour être honnête, je comptais sur toi pour les détails.
Cette fois se fut à lui de rigoler. Faisant abstraction de son hilarité, je continuai :
— Réfléchis. Tu connais bien plus de monde que moi. Et contrairement à moi, on t’apprécie. Un peu trop d’ailleurs. Je n’en reviens toujours pas que tu les trompes. Vous formiez un si beau triple.
Il s’assombrit :
— Ça n’a rien à voir. Avec les autres, c’est juste du sexe. Mais tu ne peux pas comprendre. Honnêtement, je ne suis pas loin de penser que tu es encore puceau.
Dans ma tête, j’entendis Tom pouffer de rire.
— Ma vie sexuelle n’est pas le sujet. Me défendis-je.
— La mienne non plus. Mais je préfère parler de l’inexistence de ta vie sentimentale que de trahir Visser-12. Comment veux-tu qu’à nous deux, nous mettions fin à la guerre entre andalite et yeerk ? Je ne pensais pas que tu étais adepte des discussions où on refait le monde. Je te voyais comme quelqu’un de plus concret.
— Mon objectif est plus modeste. Ce que je veux, c’est mettre un terme à la guerre sur Terre et y couler une retraite paisible. La Terre est un ramassis des pires yeerk de la galaxie. Combien d’entre eux sont toujours fidèle à l’empire depuis la grande famine ? Je suis sûr que nous pourrions prendre le contrôle de la planète si l’on recrutait quelque yeerk bien placé dans la hiérarchie, puis que l’on neutralisait Visser-12, sa garde personnelle et son vaisseau-hache. Lui expliquais-je.
— À bas, s’il suffit juste de faire ça. Me voilà rassuré. Qu’est-ce qu’on attend ? Allons-y tout de suite. À nous deux ça devrait être fini dans deux heures. Je me demande pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt. Ah oui, je sais : parce que c’est impossible ! Dès que l’on commencera à en parler autour de nous un traitre en aura vent et ira nous dénoncer au visser. D’ailleurs, c’est ce que je devrais faire. Et même si on arrivait à être suffisamment sélectif dans le choix des yeerks à qui on ne parle, comment veux-tu vaincre la garde personnelle du visser? Sans même parler du visser lui-même. Dans ce corps, il est invincible.
— Un jour, quelqu’un m’a dit, qu’aucun objectif n’est imprenable pour une armée suffisamment déterminée.
— C’est juste le discours de motivations standard que je balançais aux nouvelles recrus avant un combat difficile. Tu ne vas pas me dire que tu continues à croire à ce genre de connerie. La motivation pèse peu face à un essaim de drone-pensé andalite.
— Oh, je t’en prie. Tu parles comme si nous n’avions jamais tué d’andalite. En quoi, ce serait plus difficile de tuer le visser ? Lui demandais-je.
— Parce que lui, il réfléchit et qu’il est sans pitié. Nos petites ruses ne fonctionneront pas contre lui. Et même si on y arrivait, ce serait quoi la suite ? On vit notre petite vie sur terre jusqu’à ce que les andalites ou l’empire nous massacre ?
— Si les bandits andalites étaient avec nous cela deviendrait possible. Ensuite, nous nous entendrions avec les gouvernements humains pour défendre la planète contre l’empire et contre les andalites.
— Tu as mangé combien de boites de flocon d’avoine ? Donne-moi une raison de ne pas te dénoncer. S’alarme Jera456.
— Visser-12 va te tuer de toute manière. Est-ce que le délire ce ne serait pas d’attendre sans rien faire que cela arrive ? Est-ce que tu ne veux pas tenter quelque chose avant?
Je ne savais pas d’où me venait cette fougue, mais maintenant que j’étais lancé, je ne pouvais plus m’arrêter. J’enchainai en lui disant avec passions :
— Et puis même si tu trouves un moyen de calmer le visser, est ce que tu penses vraiment que tu arriveras à continuer à vivre comme avant ? Penses-tu que tu arriveras de nouveau à vivre au milieu des tueries ? Penses-tu pouvoir supporter de faire subir ça à ton hôte ? Comment crois-tu que tu réagiras lorsqu’il commencera à éprouver de la haine pour toi ? Si tu penses que l’on peut continuer cette guerre 100 ans de plus, alors c’est toi qui délire.
— Les andalites n’accepteront jamais de coopérer avec nous.
— Ils ont déjà acceptés. Ceux sur Terre en tout cas.
— Tu essayes de me faire croire que tu es en contact avec les bandits andalites ? Toi ?
Je réfléchis quelques secondes. Jusqu’à présent, ses menaces voilées de me dénoncer, ne m’effrayaient pas beaucoup. Il n’avait pas grand-chose à gagner à dénoncer un yeerk de bas rang comme moi, pour quelques paroles en l’air. Mais être le responsable de la capture d’un traître en contact avec les andalites pouvait lui être très profitable. Au minimum, ça pourrait inciter Visser-12 à lui pardonner ses récents échecs.
J’acquiesçai gêné. Si Jera456 décidait de me trahir, je réduirais le cerveau de Tom en bouillie. Ainsi, nous serions les seuls à mourir. Les animorphs pourraient continuer leur lutte.
— Tu fais confiance à ses andalites ? Me demanda Jera456. Apparemment il avait interprété mon long silence comme un aveu.
— Oui, je leur fais confiance. Mais je ne peux pas t’en dire plus, tant que tu ne te seras pas d’avantage impliqué. Je te demande de me faire confiance sur ce coup.
Cette fois-ci, ce fut à lui de prendre quelques secondes pour décider de sa réponse. Il finit par m’annoncer :
— J’ai besoin d’y réfléchir. Je te donnerai ma réponse dans une semaine. Entre-temps inutile de revenir au manoir. Je ne quitterais plus le corps de Timothée de toute façon. C’est trop risqué maintenant qu’il a assisté à cela.
— Je t’avais bien dit qu’il valait mieux, qu’il ne soit pas présent. Mais tu ne peux pas le traiter comme ça.
— Bien sûr que si. Répondit-il négligemment déjà en pleine réflexion.
— S’il te plaît ? Ne lui fais pas ça. Implorais-je.
Il se plongea quelques secondes dans un dialogue intérieur. Je suis sûr qu’il parlait avec Timmy.
— C’est vrai que tu ne m’as toujours pas expliqué ton comportement envers lui. Pourquoi t’intéresses-tu de nouveau à lui ?
— Je(…) Écoute Timmy, je me suis toujours intéressé à toi. Je ne faisais pas semblant pour te manipuler et obtenir que tu deviennes mon hôte. C’est juste. He bien, je ne sais pas comment le dire. Un yeerk n’est pas censé faire ça. Tu sais, c’est comme la foi où je t’ai surpris à jouer avec cette poupée. Je ne voulais pas admettre que j’avais envie de m’occuper de toi. Et surtout, je ne comprenais pas bien les humains et je pensais que tu n’avais plus besoin de moi. Je suis désolé. Maintenant, je sais que je t’ai fait du mal et je le regrette beaucoup.
— Tu l’aimes vraiment ?
— Pas toi ?
— Je n’irais pas jusque-là. Qu’est-ce que les larves humaines comme lui sont dégoutantes. Bien sûr, il est globalement agréable, mais je ne supporte pas de l’entendre débiter ses stupidités sans intérêt avec sa voix criarde. D’ailleurs, il tient à te dire qu’il n’a jamais douté de ta sincérité envers lui, mais c’est un mensonge total.
Je ne pus me retenir de lancer :
— Timmy, je ne trouve pas dégoûtant, j’aime quand tu me parles et je ne t’en veux pas d’avoir eu des doutes.
Après un moment de silence, Jera456 rajouta :
— Je fais sans doute une grosse connerie, mais c’est d’accord. Cependant, avant de faire quoi que ce soit, je veux rencontrer ses fameux bandits andalites. Ta parole ne me suffit pas.
— Je vais transmettre le message.
Il me lança les clés des menottes. Je les ouvris et me frottai les poignets.
— Et surtout n’en parle pas à Trista171 et Racane263. Je ne pense pas qu’il réagirait très bien s’il entendait parler de tout ça. Je les aime, mais ils sont beaucoup trop loyaux à l’empire.