Le blog de Serpentfou

Mes fictions et mes opinions dont tout le monde se fout

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My name is thevenin

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Resume

Fanfiction d'animorph écrite en 2023

Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.

Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.

L’évasion

Rappel du canon :

Pour les autres, ce chapitre est une réécriture du tome 13. Je ne fais pas de résumé de ce tome, car cela spolierait trop ceux qui n’ont pas lu les livres.

oOoOoOoOo

Un mois plus tard, je me prélassais dans la piscine yeerk. Depuis que nous avions de nouveau un accès illimité au kandrona, je savourais avec intensité chacune de mes tétés. Mais dès que j’avais été mis au courant, j’avais demandé sur la console située au fond du bassin à ce qu’elle soit écourtée. Après une attente interminable une tête maintenue pas les bras puissants d’un hork-bajir apparu dans l’eau. Enfin, je suppose que c’était une tête. Sous cette forme, je n’avais pas de vue pour le savoir. J’utilisai les ultrasons pour repérer l’oreille et mi faufila le plus rapidement possible.

D’habitude, je prenais quelques secondes pour enduire l’emplacement d’un anesthésiant (que nous pouvions naturellement sécréter) avant de percer le canal auditif pour atteindre le cerveau. Mais pour une fois, je passai outre. Tant pis, cette fois, Tom fera avec la douleur.

Sans attendre dès que je repris le contrôle de mon hôte, je fis le signe secret au garde pour leur demander de me lâcher. Puis sans adresser un mot à mon hôte, je fonçai vers un taxxon-contrôleur avec qui j’avais combattu sur uran1.

Pour vous décrire simplement les taxxons, il s’agissait de mille-pattes géant doté d’une mâchoire de requin. Leur aspect est encore plus atroce que vous pouvez l’imaginer. Mais ce n’est pas pour leur apparence capable d’effrayer la plupart des races de la galaxie que les taxxons sont devenus les hôtes les plus appréciés de l’empire yeerk. Ce qui a clairement fait la différence, ce sont leur réflexe surhumain et le fait que c’est l’une des rares espèces à avoir volontairement accepté d’être infecté par les yeerks. En fait, c’était même les taxxons qui avaient demandé à ce qu’on envahisse leur planète (après avoir appris notre existence via des marchands Skrit Nad). Les Skrit Nad étaient initialement venus sur la planète natale des taxxons pour en enlever quelques-uns et les vendre à un Zoo de la planète natale des Skrit Nad. Finalement, ils se sont dit qu’ils pourraient obtenir bien plus en transmettant le message à l’empire yeerk. Et ils ne se sont pas trompés.

L’alliance avec les taxxons permit de fournir à l’empire en un temps record la flotte de chasseurs la plus nombreuse et efficace de la galaxie. L’un des rares points où encore aujourd’hui, nous étions supérieurs aux andalites. Comme les taxxons était des hôtes volontaires leurs yeerks pouvaient se concentrer pleinement sur le pilotage du vaisseau sans avoir à combattre la volonté de l’hôte. Au contraire le yeerk bénéficiait de l’aide du taxxon dans ses moments-là. Mais en plus les taxxons disposaient de réflexe largement supérieur aux autres races de la galaxie. En conséquence un pilote yeerk dans le corps d’un taxxon avait des capacités de pilotage ben supérieur à toutes les autres races. En tout cas, celles n’utilisant pas d’IA (comme les andalite qui avait interdit toute recherche sur ce sujet il y a longtemps).

En reconnaissance pour leur immense service et en prévision de ceux qu’ils pourraient lui rendre dans le futur, l’empire accepta la neutralité de la confédération du commerce. Et surtout, il permit aux marchands Skrit Nad de commercer librement dans l’empire, malgré les liens qu’ils continuaient d’entretenir avec les andalites et leur allié. Ainsi que bien entendu la promesse de ne jamais les infecter ou envahir leurs mondes. Cette dernière promesse n’était pas dure à tenir tant l’idée d’infecter cette race étrange dégoûtait même le soldat le plus endurci. En effet, leur comportement et leurs motivations incompréhensibles pour les autres espèces présageaient que leur infestation soit un calvaire pour la santé mentale des yeerks. Je ne perdais donc pas de temps à vous décrire les Skrit Nad, car ils ne feront jamais partie de l’empire yeerks. D’autant plus qu’il ne ressemble à aucune espèce connue sur terre et qu’il s’agit en fait de deux races différentes les Skrit et les Nad. En effet, les Skrit Nad naissent d’abord sous la forme d’une sorte de blatte géante dénué d’intelligence appelée Skrit avant de s’enfermer dans un cocon pour se métamorphoser en un Nad qui est une espèce semblant intelligente (ils doivent l’être étant donné qu’ils peuvent concevoir des vaisseaux voyageant dans l’espace zéros)

Mais bref. Normalement dans les zones de guerres, les hork-bajirs-contrôleurs et les taxxons-contrôleurs ne se fréquente pas vraiment. Sur le champ de bataille, la plupart des hork-bajir-contrôleur sont affectés à l’infanterie de première ligne. Un poste où les taxxons sont totalement absents. C’est l’une des nombreuses requêtes formulées par les taxxons lorsqu’ils ont demandé à devenir des hôtes de l’empire, en plus de quantité gigantesque de nourriture. Et quand je dis gigantesque, c’est un euphémisme. 10 % des planètes contrôlé par l’empire étaient dédiées à la production de nourriture pour ses ventres insatiables que sont les taxxons. Plusieurs espèces intelligentes avaient été asservies et réduit à l’état de bétail dans des fermes industrielles uniquement parce qu’elles étaient au goût des taxxons. Bon des fois, c’était plus pour s’emparer de certaines ressources ou technologie, mais l’empire préférait dire que c’était pour apaiser les revendications de leur puissant allié.

Mais je digresse encore. Tout comme la Terre, Uran1 n’était pas une zone militaire comme les autres. Pour les andalites ce n’était qu’un caillou gelé sans intérêt. Une planète qui comme tant d’autre avant elle s’était retrouvé éjecté de son système solaire par une supernova et qui dérivait maintenant au hasard dans l’espace interstellaire loin de toute zone d’intérêt.

Les andalites n’y avaient même pas fait attention et n’avait pas perdu leur temps à l’étudier. Mais le jeune empire yeerk avait tout à découvrir et observait chaque nouveauté avec un œil innocent qu’avait perdu les andalites depuis plusieurs millénaires. Cette planète vagabonde était la première que notre empire découvrait et nos scientifiques ont donc voulu l’étudier en profondeur. Et ils ont fait une découverte stupéfiante. En sous-sol au bout de 10 kilomètres, se trouve une immense caverne de 5 kilomètres de plafond qui recouvre les 3/4 de la planète. Les premiers explorateurs yeerk y découvrir un paysage aussi stupéfiant que mortelle. Le plafond y était couvert d’éclat d’uranium et d’autre matière radioactif qui transformait le plafond en un ciel couvert d’étoiles multicolore. Sous la constante lumière verte qu’ils produisaient, c’était épanoui une faune et une flore stupéfiante, capable de se nourrir des radiations et des rayons gamma en lieu et place du doux rayonnement d’une étoile. De ses premiers explorateurs, aucun ne survécut.

Dans ce biome, la nourriture était rare et par conséquent la faune particulièrement agressive. Bien sûr, même s’il ne s’attendait pas à trouver un écosystème dans les entrailles de la planète, ils étaient accompagnés de militaire équipé d’arme moderne. Des armes qui tuent en émettant des rayonnements mortels. Le même genre de rayonnement dont la faune locale se nourrit et qui tombe en beaucoup moins concentré du plafond en permanence. Autant dire qu’il aurait été plus efficace de se défendre avec des pistolets à eau. Au lieu de les repousser, leur rayon dracon attiraient les prédateurs. De toute façon le seul survivant revint tellement irradié qu’il décéda au bout de quelques jours sans que l’on ne puisse rien faire pour lui.

Mais l’empire compris très vite le potentiel de l’endroit. Cette zone était le plus formidable filon d’élément lourd connus. Avec un peu de prospection, on trouva même les premiers (et le seul) filons naturels de ce que les humains appels de l’Einsteinium. Malgré ses conditions difficiles, cette planète fit de l’empire yeerk le premier producteur d’élément fissible de la galaxie. Un avantage énorme pour l’industrie de guerre yeerk qui permit à l’empire yeerk de dépasser les andalites en termes de quantité (à défauts de pouvoir les dépasser en qualité).

C’est lors d’une mission sur cette planète que j’eus l’occasion de rencontrer sinta456. Nous devions escorter un scientifique yeerk détaché par l’empire qui tentait pour la énième fois de transformer un animal de cette planète en un hôte utile pour la guerre. Dès le début, l’empire avait rêvé de ça. Une armée de fantassin immunisé à la totalité des armes andalites. Même les canons de leur plus gros vaisseau de combat (ceux capables de détruire une petite lune d’un seul tire) n’auraient aucun effet sur eux. Le problème, c’est que les dits animaux ne pouvaient survivre plus de quelques minutes sans une exposition constante à des rayonnements gamma capable de tuer le yeerk dans leur tête en quelques heures. Ce problème insoluble avait fait abandonner toute recherche en ce sens il y a plusieurs décennies. Ça et le fait que l’exploitation minière avait quasiment anéanti l’écosystème de la planète creuse.

Cependant, au fur et à mesure que la guerre tournait à l’avantage des andalites, l’empire se tourna vers des solutions de plus en plus désespérées et ordonna qu’une nouvelle tentative soit faite en ce sens. Notre travail était donc de nous balader sur une planète ne présentait plus le moindre danger en compagnie d’un passionné d’exobiologie à la recherche d’espèce inconnue (ou qui s’était adapté à la baisse du niveau de radiation que nous avions sciemment provoqué afin de faciliter l’exploitation des filons), dont nous pourrions exploiter le génome pour créer de super-hôtes.

Un hork-bajir et un taxxon contrôleur avait été mis ensemble pour cette mission afin de profiter des capacités des deux espèces. Le hork-bajir grâce à ses lames et à son blindage pouvait combattre les rares prédateurs qui continuaient à exister et le taxxon attraper n’importe quelle animale intéressant du fait de son agilité et de sa rapidité. Sans compter que les deux espèces hôtes bénéficiaient de capacité de régénérations qui leur permettait de survivre aux radiations (à condition que les expéditions ne se prolongent pas trop).

Bien sur la mission fut un échec, mais quelle mission de rêve. De loin ma préférée. Non seulement, elle a fait naître chez moi ma passion pour les animaux et les plante, mais en plus à cause des radiations chaque jour d’exploration devait être suivi de deux jours à nager dans la piscine et à recevoir des traitements anti-radiation. Tous les jours de travail étaient suivis de deux jours à se faire chouchouter à grands frais. Quel pied. Cela me laissa beaucoup de temps pour parler à mes deux compagnons de mission. D’habitude les yeerks de bas niveau comme moi ne sympathisait pas entre eux. Trop de risque de se faire dénoncer. Peu de temps à consacrer aux échanges dans la piscine. En général, on avait à peine le temps de pouvoir se nourrir avant de devoir céder la place (surtout sur le champ de bataille). Sans compter les réaffectations fréquente à des endroits totalement différents de la galaxie afin de renforcer les lignes où les andalites concentraient leur attaques (quoiqu’en dise la propagande désormais, c’était les andalites qui dictait le rythme des combats).

Si le scientifique avait de loin la conversation la plus passionnante, c’était avec sinta456 que j’avais sympathisé. Il était un militaire comme moi. Une certaine compréhension était possible entre lui et moi. Et contrairement au scientifique, il ne ressentit pas le besoin de parler en permanence. Il savait savourer le silence et le calme qui précède la bataille. C’était avec une certaine joie que j’avais appris qu’il avait également été affecté à l’invasion de la terre.

Les taxxons n’étant pas capables avec leur mâchoire de parler le langage humain, j’échangeai avec lui en Galard (la langue la plus parlée de la galaxie du fait de sa simplicité et de son adaptabilité à la plupart des bouches ou autre moyen d’expression). Une langue que Tom ne comprenait évidemment pas et qu’il ne m’avait jamais vu employé.

Il commença à paniquer et je dus le rassurer.

— (Si je suis bien Thévenin, un autre yeerk n’a pas pris ma place)

Je le sentis soulager, mais en même temps en colère.

— (Pourquoi tu ne me réponds pas ? Et qu’est-ce que tu fais là avec ce monstre ?)

— (S’il te plaît, c’est une question de vie ou de mort et je dois me concentrer. Laisse-moi régler ça et après, je t'explique tout.)

Après de longues tractations, je parvins à le convaincre de me faire inscrire parmi l’équipe qui accompagnera les taxxons-renifleurs dans la traque des évadés. Normalement, le jeune âge de mon hôte me dispensait de devoir participer à ce type d’opération.

Je m’équipai d’un fusil à rayon dracon et arriva juste à temps pour monter dans le dernier camion en partance pour le site où on avait repéré les esclaves en fuite pour la dernière fois. Quelques secondes de plus et j’aurais été définitivement exclu de l’opération.

Au bout de deux heures de route, nous arrivâmes sur les lieux et un sous-officier nous fit descendre. Je regardai autour de moi.

C’était une zone forestière éloignée de l’agglomération plongée dans l’obscurité profonde d’une nuit sans lune. Le genre d’obscurité que vous n’avez jamais connue si vous avez toujours vécu en ville. Il faisait tellement noire que malgré les phares du véhicule, on ne voyait pas les arbres avant qu’il ne soit sous notre nez. Une dizaine d’hélicoptères passèrent au-dessus de nous et pointèrent leur phare sur le couvert forestier pendant qu’au loin, on voyait les débuts des incendies déclenchés pour barrer toute issus au fuyard. Les taxxons renifleurs se cabrèrent vers l’avant et de la bave écuma de leur bouche. Ils avaient senti l’odeur de leur proie. De manière synchronisée, cinq mille contrôleurs commencèrent à avancer.

La traque allait pouvoir commencer.

oOoOoOoOo

Nous marchions depuis quelques heures dans la forêt en suivant la direction indiquée par la meute de taxxon en chasse. Au loin, on entendait le bruit de quelques combats sans savoir si le groupe en question était tombé sur un groupe d’animaux suspect ou sur le fameux commando andalite. Leur présence était peu probable, mais on ne savait pas non plus par quel miracle ses deux Hork-bajir avait pu s’échapper. Les incendies étaient encore loin, mais dans cette nuit noire, on voyait maintenant la lueur des murs de flamme qui au loin était censée barrer la route des fugitifs. Tous ses moyens déployés juste pour Ket Halpak et son kalashi. Et cela dès le début de la traque. Le visser avait pété un câble. Mais c’est vrai que s’il réussissait à s’enfuir ça pourrait représenter la dernière erreur de sa carrière. Je fus sorti de mes pensés intérieurs par un ordre de mon supérieur.

— Et toi ! Tu n’as pas entendu les ordres ? visser-3 les veut vivant. Baisse de 3 crans la puissance de ton fusil Dracon.

Pour toute réponse, je montai ostensiblement au maximum la puissance de mon fusil.

— Soldat ! Dois-je parler plus lentement ou mettre à jour mon implant pour traduire mes ordres dans le langage des crétins ! Hurla l’officier.

— L’un des fuyards est mon ancien Hôte. Il est hors de question que je laisse qui que ce soit m’empêcher de punir moi-même son insolence. Et surtout pas une bande de planqué comme vous qui ne savent même pas comment tenir leur fusil correctement. Je vais rappeler à cette idiote ce qu’est un vrai yeerk. Dis-je en imitant du mieux que je pus le regard sauvage de visser-3.

— Je , Je.. Je le dirais au visser.

— Évidement que vous lui direz. Si vous réussissez à réunir suffisamment de courage pour aller lui parler. Il récompense toujours ceux qui lui apportent de mauvaises nouvelles. Surtout quand elle concerne les yeerks sous leur commandement. Dis-je en feignant une confiance totalement inexistante.

Je continuai ma route en le bousculant.

À ce moment-là, Tom explosa de colère.

— (Alors c’est ça, c’est ton urgence ? Je croyais qu’il s’agissait d’une question de vie ou de mort)

— (C’est le cas. Il faut à tout prix que j’arrive à temps pour pouvoir les tuer)

— (Et tu crois sincèrement que je vais t’aider ? Tu crois que je n’ai pas compris ce qui se passe ? Si tu ne veux rien me dire, c’est parce que tu sais que jamais je ne tolérerais que tu massacres des esclaves en fuite juste parce que ça contrarie ton complexe de supériorité.)

— (Tu crois vraiment que c’est par bonté que visser-3 veut les capturer vivants ? Il veut en faire un exemple pour que plus jamais aucun hork-bajir ne tente de s’enfuir. Et surtout pour faire oublier à ses supérieurs cette tentative d’évasion. Je connais Ket Halpak. C’est ce qu’elle aurait voulu)

— (Je dirais que ce qu’elle veut, c’est vivre libre. Pas se faire tuer par son ancien tortionnaire)

— (Les hork-bajirs sont assez intelligents pour parler, mais ça reste des animaux. Elle ne sait pas ce qu’elle fait. Elle n’a aucune chance de s’en sortir en étant enceinte. Elle a juste tenté cette évasion ridicule, car elle n’a pas compris que cette fois elle pourra le garder.)

— (De quoi ?)

— (Lorsqu’elle était mon hork-bajir ses enfants lui était enlevé de force dès la naissance, afin que je puisse retourner au combat. C’est à cause de ça que je n’ai jamais pu la convaincre de coopérer avec moi. Après mon départ, elle a été affectée au programme de reproduction intensif. Si j’avais été capable de lui expliquer, elle serait restée pour élever son futur enfant. J’étais pourtant sûr qu’elle serait heureuse dans ce programme. Pourquoi a-t-il fallu que cette conne pourrie gâté s’enfuit ?)

— (Ou alors elle a parfaitement compris et elle n’a pas envie d’élever son enfant pour qu’il devienne un hôte. Et c’est quoi ce programme d’élevage intensif ?)

— (Pour faire simple dès qu’elle accouchera, on lui implantera des ovules fécondés en laboratoire avec un traitement pour favoriser l’apparition de triplé et augmenter sa production de l’équivalent du lait chez les hork-bajir. Le but est d’obtenir le maximum d’hôte hork-bajir possible. Ça seul mission sera de produire et d’élever de nouveau hork-bajir. Par conséquence, elle n’aura aucun yeerk dans la tête.)

— (Tu pensais sérieusement qu’elle serait heureuse là-dedans ? C’est comme ça que vous comptez traiter les humains quand vous aurez gagné la guerre ?) Dit Tom Horrifié.

— (Je n’en sais rien, peut-être. Et oui vu ce que je lui ai fait subir lorsque j’étais son propriétaire, elle aurait dû y être heureuse)

— (Et tu m’annonces ça comme ça ?)

— (Si tu n’es pas prêt à entendre la réponse alors ne pose pas la question. Bref, on est d’accord qu’il veut mieux qu’elle soit tuée plutôt que capturer) lui répondis-je agacé en tentant de me reconcentrer sur mon environnement.

— (Ce n’est pas toi qui il n’y a pas si longtemps disait que n’importe quelle vie valait mieux que rien. Comment tu disais déjà. Ah oui : ‘ il y a toujours un espoir un but à atteindre qui donne du sens au plus horrible des calvaires.’)

— (Si tu écoutes toutes les conneries qui sortent de ma bouche aussi. Il faut que tu comprennes qu’ils n’ont aucune chance de s’échapper. Aucun endroit où se cacher sur la planète. Ils seront forcément repris. Et dès que visser-3 verra que l’un des évadés est enceint, il la forcera à accoucher en avance et tortura l’enfant devant sa mère pour monter à tous les hork-bajirs ce qu’il en coûte de désobéir à l’empire. Je maintiens que si Ket Halpak était assez intelligente pour comprendre la situation, elle me supplierait de la tuer. Tu es assez grand pour comprendre ce genre de chose, non ?)

Il se recroquevilla dans un silence boudeur et mélancolique qui ne lui laissa aucune autre distraction que de penser à ce que serait bientôt la vie de l’espèce humaine. La vie de sa famille, de ses amis, de ses voisins. Et du rôle qu’il aurait joué dans tout ça en me laissant utiliser son corps sans résister pour diverse mission donnée par l’empire. Les prochaines semaines allaient encore être joyeuses. Mais par l’empereur qu’est ce qui était passé par la tête de cette greluche de Ket. C’est forcément ce Jara Hamee dont elle s’est entichée qui lui a farci la tête de connerie. Lorsque j’étais responsable d’elle, je lui avais bien fait comprendre qu’elle ne devait avoir aucun espoir.

oOoOoOoOo

Le soleil était maintenant haut dans le ciel, mais cette longue et très mouvementé traque arrivait à son terme.

Malheureusement d’après les communications radio qui nous était retransmise par les chasseurs qui survolaient la zone, les évadés se dirigeaient du mauvais côté. Ils seront interceptés par une autre escouade et je ne pourrais rien faire pour accélérer leur fin. Toutes mes réflexions étaient dirigées sur la recherche d’un moyen de rejoindre l’escouade B-22 avant l’arrivée des fuyards. Mais malheureusement visser- 3 en personne supervisait cette escouade (c’est pour cela que les rabatteurs avaient mené le gibier vers elle). Même si j’arrivais à la rejoindre, je ne pourrais rien faire en présence du visser. Puis je levai les yeux vers le ciel et un plan désespérément risqué me vint en tête.

Nous avions eu confirmation que les andalites avaient décidé d’aider les fuyards. D’ailleurs, ils devaient probablement être à l’origine de l’évasion, même si on ne comprenait toujours pas comment ils avaient fait, ni pourquoi ils l’avaient fait. Ne comprenait t’il pas que leur plan était voué à l’échec et que cette tentative ratée ne ferait que rendre les hork-bajir plus résigné à leur sort ? Mais si je ne me trompais pas, il restait une petite chance d’éviter un désastre complet. J’hésitai néanmoins. Pas à cause des chances d’échec, mais à cause de ce que ce plan impliquait. J’allais aider ses saloperies d’andalites à déstabiliser l’empire. J’allais trahir ma race et tout ce pour quoi je m’étais battue depuis tout petit. Et tout ça pour quoi ? Pour un hôte qui n’avait jamais compris sa chance ? Est-ce qu’elle le méritait vraiment ? J’étais décidément complètement cinglé.

— (Tom si j’agis rapidement, je peux peut-être leur sauver la vie et leurs permettre d’être libres. Mais il y a 90 % de chance d’échec. Et même en cas de réussite une chance sur deux que visser-3 comprenne ce que j’ai essayé de faire et que l’on finisse tué tous les deux dans d’atroces souffrances)

Il ne réfléchit même pas 5 secondes.

— (Fais-le ou je te jure que je ferais en sorte que tu regrettes les tortures du visser)

— (Tu surestimes tes capacités de nuisances. Ou tu sous-estimes les tortures que nous infligera visser-3. Je vais avoir besoin d’une coopération totale de ta part. Vide ton esprit au maximum. Mais surtout, quoi qu’il arrive ferme ta gueule et laisse-toi faire)

Je ralentis ma marche. Lorsque je fus derrière les 20 camarades encore affectés à mon unité, je regardai une dernière fois le ciel. Je l’aperçus de nouveau. Il était encore là, mais pour combien de temps encore. Je devais faire vite. Je réglai discrètement mon fusil dracon sur la puissance minimum et avec une rapidité conférer par des années de combat, je me cachai derrière un arbre et je tirai sur l’humain-contrôleur le plus proche. Il tomba dans un bruit sourd et trois camarades restants se retournèrent et se précipitèrent sur le blessé. Bande d’amateur incompétent. Pendant que l’un deux examinait le corps à genoux, les deux autres regardaient partout autour d’eux, en laissant leurs armes accrochées en bandoulière (le temps qu’ils se mettent en joue un adversaire aurait eu le temps de les tuer une dizaine de fois).

Il se prenait à un pique-nique ou quoi ? Enfin, leur incompétence m’arrangeait. Je me faufilai discrètement dans leur dos et de deux tirs aussi rapides que précis, je les assommai à leur tour. Le dernier tenta de s’enfuir, mais je lui réglai son compte d’un tir bien placé dans le dos. Au loin, j’entendis la voix de notre sergent demandé au retardataire de se grouiller. Savoir leur ennemi éloigné les avait rendus beaucoup trop confiant et détendu. En même temps, comment aurait-il pu croire qu’un yeerk les trahirais ? Même moi, je n’y croyais toujours pas. En quelque mouvement, je montai au sommet de l’arbre et me préparai à les canarder depuis les cimes.

oOoOoOo

10 minutes plus tard, la première phase du plan était terminée. Ils étaient tous évanouis pour plusieurs heures et aucun n’avait vu leur assaillant. Enfin ça, c’est ce que j’espérais.

Il y avait maintenant un trou dans le dispositif que les évadés pourraient utiliser pour s’enfuir. Encore fallait-il qu’il le sache. Je n’avais plus qu’à prier d'avoir bien deviné que le faucon que je voyais voler dans le ciel était le même que celui qui m’avait fixé étrangement dans ce centre commercial, il y a un mois (et qui était souvent mentionné par les yeerks rescapés des attaques du commando andalites). Que les livres d’entomologie que j’avais pu me procurer disait vrai et qu’en temps normal les faucons ne se comportaient pas comme ça. Que ce faucon était bien un andalite déguisé qui survolait la zone afin de guider les troupes au sol, qu’il me repère, qu’il me reconnaisse, qu’il comprenne mes intentions, qu’il transmette l’info à ses alliés, qu’il ne croit pas qu’il s’agissait d’un piège. Et enfin que depuis cette faille dans le dispositif yeerk, ils puissent rejoindre suffisamment rapidement la cachette qu’ils avaient probablement préparée avant de lancer cette impossible évasion.

Tellement de choses qui pouvait mal tourner et j’en oubliais probablement encore. C’est le plan le plus bancal que je n’ai jamais mis au point. Mais en si peu de temps je n’avais pas trouvé mieux.

Je tirai plusieurs coups en l’air pour qu’il me remarque puis regroupa mes victimes dans une clairière que j’espérai facilement visible à cette altitude. Enfin, je m’allongeai sur le sol et fis semblant d’être évanoui au cas où mon tir attirerait des chasseurs yeerks. Au bout de 15 minutes terriblement angoissantes où je finis par croire que ce faucon était vraiment ce qu’il prétendait être, le sol trembla et deux hork-bajirs escortés d’un enfant andalite et de 4 animaux massifs que j’identifiai difficilement passèrent en coup de vent devant moi. Tous sauf un tigre massif qui s’approcha doucement de moi avec une expression perplexe. Il s’approcha beaucoup trop.

— Quoi ? Ce n’est pas suffisant ? Je trahis déjà mon espèce à cause de vous. Qu’est-ce que vous voulez de plus ?

— <Qu’est-ce que visser-3 te fera lorsqu’il apprendra ce que tu as fait ?> raisonna une voie dans ma tête

— Ça ne te concerne en rien andalite.

— <Viens avec nous.>

— Pour avoir la joie de mourir lentement de faim. Merci, mais j’ai déjà donné. Fous-moi le camp avant que je ne change d’avis. L’arrangé-je en tirant plusieurs rayons qui passèrent tellement proche de son visage qu’ils lui grillèrent certains poils.

Il finit par s’enfuir. Une fois qu'il fut parti, je tirai une salve de rayon dracon sur moi-même. Avant de sombrer dans l’inconscience, je pensai qu’il n’y avait rien que je ne puisse faire désormais.

oOoOoOoOo

—Bonsoir maman, bonsoir papa.

— TOM !! S’exclama sa mère en laissant tomber ce qu’elle faisait pour se précipiter me faire un câlin. Mais où étais-tu passé bon sang ? Trois jours sans aucune nouvelle. On était tous mort d’inquiétude.

Même si je savais que ses démonstrations d’affection ne m’étaient pas vraiment destiné, j’eus envie de pleurer à mon tour. Ce devait être les sentiments de mon hôte qui me contaminait. Il avait passé les deux derniers jours enfermé dans la cage pendant que je subissais avec mes malheureux coéquipiers une séance de torture par électrochoc pour nous punir de notre incompétence.

Très vite, nous fûmes rejoints par le père de Tom. Jack sembla également soulagé de me voir, mais resta dans l’embrasure de la pièce. J’aurais aimé faire durer ce moment, mais j’étais épuisé. Tout mon corps me faisait souffrir et je n’avais qu’une seule hâte dormir.

— J’étais chez des amis. Je suis fatigué. Je vais aller me coucher.

— Pardon. C’est tout ce que tu as à dire ? Et puis quels amis ? On a demandé à tous les élèves de ton lycée. Jack a même été à une réunion du partage pour avoir de tes nouvelles.

À ses mots, je lançai à Jack un regard acéré qu’il soutint. Ses parents ne manquant pas de s’interroger devant cet étrange échange. J’abandonnai ce combat de regard et dis :

— Je ne voulais pas vous inquiéter. Ce sont des amis que vous ne connaissez pas. Je vais au lit.

Je montai à l’étage et les repoussai lorsqu’ils essayèrent de me faire rester.

oOoOoOoOo

Une fois seul, je m’allongeai sur le lit et tentai de m’endormir. Mon hôte s’endormit très vite. Même s’il n’avait subi aucune torture ses deux jours n’avait pas été de tout repos pour lui non plus. Mais moi le sommeil me fuit et je me mis à repenser aux récents événements.

Il était trop tôt pour crier victoire, mais à priori les hork-bajir avait réussi à s’enfuir et était maintenant introuvable. Et personne ne soupçonnait que j’avais participé à l’évasion des deux esclaves. Mon intervention était couronnée d’un improbable succès. Mais c’était la première fois que je ressentais des sentiments aussi ambigus après avoir réussi une mission. C’était aussi la première fois que j’avais plus mal que mon hôte après être de retour dans la piscine.

Mais je ne me plaignais pas. Ses douleurs étaient de la gnognotte par rapport à celles que la faim m’avait fait ressentir un mois plus tôt. Et cette fois, je savais que je les méritais. La nouvelle avait déjà fait le tour de la galaxie. Quelque part sur une planète reculée, pour la première fois depuis des décennies, existait un couple de hork-bajir libre. Pour toutes les espèces asservis de l’empire cette nouvelle avait raisonné comme un coup de tonnerre. Si avec leurs capacités intellectuelles plus que limitée des hork-bajirs avaient réussi à échapper au visser le plus craint de l’empire, alors tous les espoirs étaient permis. Déjà, on ne comptait plus les planètes et les bases minières victime de révolte d’esclave pendant que leur yeerks étaient à la piscine.

Toutes avaient bien entendu était réprimé dans le sang, mais cela avait entraîné de fortes perturbations dans la production de vaisseaux et de munitions. Ce soir, le conseil des 13 allait se réunir pour fixer la punition de visser-3. Ou plutôt de Visser-12. Après réflexion, il serait sans doute plus prudent de continuer à l’appeler visser-3 pendant quelque temps.

Je ressentais une énorme culpabilité. Ma décision avait eu un impact majeur sur l’empire et le déroulement de la guerre. J’avais peut-être, sans le vouloir, causé la disparition de ma race. Et ce ne serait pas une fin rapide et sans douleur. Les andalites doivent se venger de plus de 100 ans de guerres. Et je ne parle même pas des multiples espèces asservies. Si nous perdons cette guerre, ceux qui mourront oblitérer par les blasters des vaisseau-domes andalites pourront s’estimer chanceux.

Et en même temps, je devais bien ça à Ket. Après toutes ces années à contraindre le placide herbivore qu’elle était à commettre les pires atrocités, je me sentais redevable. C’était stupide. J’avais autant souffert qu’elle de la situation. Et un yeerk ne devait rien à son hôte. Pas plus qu’un humain ne devait quelque chose au gibier qu’il venait de chasser. Mais c’est quand même ce que je ressentais et toutes mes tentatives de le nier n’y pouvait rien. Je croyais avoir accepté, il y a plusieurs décennies que je n’étais pas un yeerk normal, mais apparemment, il y avait encore des parts de ma maladie que je ne parvenais pas à accepter.

Et encore une fois, je ne pouvais en parler à personne. J’ai pensé m’en ouvrir à Tom, mais qu’est-ce qu’il pourrait y comprendre ? Malgré leur formidable potentiel les humains restaient des primitifs. Sans compter qu’il était un hôte.

oOoOoOoOo

Quelques heures plus tard, ne pouvant définitivement pas dormir, je me levai et regardai par la fenêtre. Une mouette se trouvait sur une branche en face de ma fenêtre.

Dès que je la vis, une voie raisonna dans ma tête.

— <Pourquoi nous as-tu aidé yeerk ?> Je reconnus la voie du jeune Aximili.

Je fus tenté de l’envoyer chier. Mais j’avais besoin de parler.

— Parce que je suis complètement cinglé. Quelle autre explication pourrait-il y avoir ?

— <Moi, je crois que tu essayes de gagner notre confiance pour obtenir des informations et nous trahir>

— C’est effectivement une explication beaucoup plus crédible. En fait, c’est même une excellente idée. Je crois que je vais l’appliquer. Pourquoi es-tu venu dans ce cas ?

— <Parce que mon prince me l’a demandé>

— Il envoie un Aristh pour une telle tâche ?

Après cette dernière diatribe, il fut sur le point de partir, mais je le retins :

— Attends ! J’aimerais te demander…

— <Quoi ?>

— Si tu étais à ma place qu’est-ce que tu ferais ?

— <Je ne comprends pas ta question yeerk>

— Ce n’est pourtant pas compliqué. Tu sais ce qui arrivera aux yeerks si les andalites gagnent la guerre. Et tu sais ce que nous devons faire pour la gagner. Qu’est-ce que tu ferais à ma place ?

— <Les yeerks sont des monstres et tu ne feras pas croire que tu as de tels états d’âme. Tous les andalites savent pourquoi notre loi, la plus sacrée s’appelle la loi sur la bonté de Serow>

—La bonté de Seerow ? Tu crois vraiment à ses conneries? Je savais que tu étais jeune, mais pas au point d’avaler ce genre de propagande débile. Tu crois vraiment qu’un seul individu aurait pu transformer une civilisation de chasseur-cueilleur ayant pour seul hôte les gedds en une puissance militaire capable de tenir tête aux andalites. Tu crois vraiment que l’on aurait pu construire une telle flotte dans le secret ou maîtriser de telles technologies sans aide. Ou avec l’aide d’une seule personne ?

— <Vous êtes des parasites. Ils vous suffisaient de quelques vaisseaux pour vous rendre sur des planètes industrielles et vous en emparer en secret. Comme vous le faite actuellement avec la terre.>

— Mais même construire un moteur à espace zéros ça demande toute une industrie. Et le piloter toute une équipe formée à la théorie de la gravité quantique à boucle et aux mathématiques trilinéaires. Comment est-ce qu’on aurait pu faire nos premiers voyages sans l’aide d’une dizaine de spécialistes andalites parfaitement au courant de notre destination ?

— <Et comment ça s’est passé puisque t’es si malin ?>

— Nos manuels sont tout autant bourrés de propagande que les vôtres et Serrow y occupe également une place centrale. Mais pas comme un andalite généreux venue sauvée mon espèce de la misère. Il y est décrit comme un agent andalite venus asservir mon espèce. Avec le soutien de votre gouvernement, il aurait fourni des armes avancées et des informations à une minorité de yeerk ambitieux, déclenchant ainsi une guerre d’unification brutale des clans yeerks. Dès que le pantin des andalites eu fini de mettre mon peuple sous sa coupe, il lança une invasion secrète sur vos rivaux de l’époque : les Krogan. Une fois la paix revenue les 3/4 de mon peuple a été transformé en esclave pour fabriquer divers objets utiles aux andalites et le reste en soldat pour maintenir l’ordre. Mais un jour un perturbateur qui avait été condamné à travailler dans les mines jusqu’à la fin de ses jours pris la tête d’une révolte qui déboucha sur le massacre de votre marionnette et de son gouvernement. Il devint le premier empereur et déclara que dorénavant les yeerks n’obéiraient plus aux andalites. Un mois plus tard une attaque surprise des andalites sur notre monde natal obligea mon peuple à fuir. Vous pensiez nous contraindre à nous rendre en nous privant de la seule planète connue où on trouvait du Kandrona à l’état naturel, mais vous avez sous-estimé notre endurance à la famine et nos capacités à produire du Kandrona artificiel.

Lorsque nous faisions le sale travail à votre place, vous prêchiez la tolérance envers la variété des formes de vie de l’univers, mais dès que le chien a cassé sa laisse et échappé à tout contrôle vous avez crié au monstre.

— <Vous êtes des monstres>

— Que vous avez créé. Et pas par excès de bonté.

Après un silence, je repris :

— Même si on libérait nos esclaves et que l’on se contentait des hôtes volontaires il n’y a aucun espoir que les andalites nous fasse confiance et accepte de vivre en paix avec nous.

— <Aucun, mais c’est entièrement de la faute des yeerks. Ne tente pas d’en reporter la faute sur nos princes avec tes vicieux mensonges.>

— Au moins, tu es franc. Laisse-moi maintenant. Va dire à ton prince que ce n’est pas parce que je l’ai aidé une fois que je suis dans leur camp. La prochaine fois que l’on se croisera je vous tuerais.

Il décolla.

Juste après son départ, j’entendis un bruit suspect. Je sursautai de surprise puis pris d’un doute, je m’écriai :

— Jack, je sais que tu écoutes.

La porte de la salle de bain mitoyenne à nos deux chambres s’ouvrit.

— Comment tu savais que je vous écoutais ? Me demanda-t-il d’un regard coupable.

— Je ne le savais pas. Mais maintenant oui. Lui répondis-je d’un air crâneur pour le faire enrager. Ce n’était pas très intelligent, mais j’avais besoin de me défouler.

Il ferma la porte violemment et cria :

— Tu vas me rendre dingue.

— Je te rappelle que tu es consigné dans ta chambre.

— Toi aussi. Et pour plus longtemps que moi. Ça t’apprendra à trafiquer, on ne sait quoi avec les autres limaces pendant deux jours.

— Et on peut savoir où tu traînais toi ?

— J’étais chez Marco.

— C’est ça, prends-moi pour un Verascrapt. Je croyais qu’on s’était mis d’accord sur le fait que tu ne devais plus avoir de lien avec les andalites.

— Je n’ai plus aucun lien avec eux. Je t’ai dit que j’étais chez Marco.

— Donc si demain, je téléphone au père de Marco, il me confirmera ta version sans problème.

— Bon d’accord, je n’étais pas chez Marco.

Un silence s’ensuivit.

— Juste. Dis-moi que tu n’étais pas dans la forêt ?

— D’accord, je ne te le dirais pas.

— Mais ce n’est pas possible. Tu crois que c’est un jeu ? Tu aurais pu te faire capturer. Ou pire te faire tuer.

— Sans vouloir te vexer, je préfère mourir que de me faire infester. Et il est hors de question que je reste sans rien faire pendant que ta race envahie ma planète.

Je poussai un soupir.

— Pourquoi malgré tout ce que je t’ai dit, tu te contentes pas de rester à l’écart ?

— Et toi ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait durant ses deux jours ? Bon dieu, j’ai cru qu’il t’avait tué.

— En général, on ne tue pas les hôtes. Surtout les hôtes humains. Tom ne risquait pas grand-chose.

— Thevenin, je m’inquiétais aussi pour toi.

Après cette révélation, je ne sus pas quoi dire. Il rougit et retourna se coucher pendant que j’en fis de même.

oOoOoOoOo

Le lendemain, je me trouvais de nouveau convoqué au QG. Et le fait que la mère de mon hôte m’avait privé de sortie durant un mois n’était pas une excuse valable pour y échapper. J’y allais avec une certaine appréhension. Je ne m’étais pas encore remis de la précédente séance. J’espérais que ce n’était pas pour une nouvelle séance de discipline. Dès mon arrivée, on me dit que j’étais attendu dans le bureau du visser. Cela ne fit que renforcer mon angoisse. Et la pitié que mon hôte ressentait pour moi en sachant ce qui m’attendait fut remplacé par de la peur. Lorsqu’il était contrôlé par Temrash114, il avait régulièrement assisté à des exécutions publiques. Il savait que contrairement au bourreau professionnel auquel j’avais eu affaire hier, visser-3 n’épargnait pas les hôtes.

Après une longue attente l’assistant personnelle de visser-3 m’ordonna d’entrer. Dès mon arrivée dans la pièce, je me mis au garde-à-vous. Durant le temps que mit l’assistant à sortir, j’eus largement le loisir d’admirer l’être aussi étrange que terrifiant qui se tenait en face de moi. Dégageant une aura maléfique, se trouvait derrière le bureau un centaure bleu dépourvu de bouche, mais avec 4 yeux et une queue équipé d’une immense lame capable de tranche même la carapace d’un Hork-Bajir. Il s’agissait de visser-3 en personne. Le seul yeerk à avoir réussis à infester un andalite.

D’habitude les andalites se suicidait ou se transformait en Nothlit plutôt que de prendre le risque de devenir un de nos hôtes (pratique qui les conduit à abandonner bien trop facilement certaines batailles). Mais visser-3 (qui à l’époque n’était pas encore visser) surpris tout le monde en y parvenant. Ce minable sous-officier suspecté de collusion avec l’ennemi suite au sort tragique de ses anciens supérieurs et pour son intérêt pour les andalites su utiliser au maximum les opportunités que lui offrir son nouvel hôte et devint en un temps record le visser le plus craint de l’empire.

Le seul encore capable de faire obstacle à sa fulgurante ascension était le tout puissant Visser-one.

Enfin ça, c’était jusqu’au désastre qu’était en train de devenir l’invasion de la terre. Lui qui devait toute sa carrière à sa capacité inégalée à comprendre et à piège les andalites se revêtait bien incapable de faire face au petit groupe qui s’était retrouvé piégé sur terre après que visser-3 ait vaincu la flotte pourtant bien plus puissante que la sienne qui était venue libérer la terre, il y a quelques mois. Il se murmurait maintenant que visser-3 s’affaiblissait et sa récente dégradation au rang de Visser-12 ne faisait que le confirmer.

Mais moi, je savais que les récents succès de ses andalites n’était pas dû à la faiblesse de visser-3, mais à la mienne. J’espérais juste que visser-3 l’ignorait. Une fois, l’assistant sortit du bureau, visser-3 me dit d’un ton dangereux :

— <Thévenin. Je vous ai fait venir, car après un interrogatoire poussé, vos coéquipiers m’ont appris que vous aviez l’intention de volontairement désobéir à mes ordres et de tuer les deux évadés.>

— C’est exact mon visser. Dis-je d’une voix haute et forte.

— <Je ne sais pas ce qui est le pire. Votre insubordination ou le fait que vous n’ayez même pas peur de l’avouer. Je vais être très clair soldat. Je continue de penser que si tous les yeerks étaient comme vous, nous aurions gagné la guerre depuis longtemps. Néanmoins (...)>

En une fraction de seconde, la lame de sa queue passa à quelques micromètres de mon cou et entailla la joue de mon hôte.

— <Si vous envisagez de ne serait-ce que me désobéir de nouveau je vous tuerais moi-même. Est-ce bien compris ?>

— Parfaitement compris mon visser. Répondis-je calmement, peu impressionné par les habituelles démonstrations d’autorité de visser-3. Mais mon calme sembla le mettre encore plus en colère.

— <Bon sang Thévenin. Avez-vous conscience que si ça avait été un autre que vous, je vous aurais déjà rétrogradé pour une telle attitude. Je vous suis reconnaissant de m’avoir sauvé la vie, mais que vous le vouliez ou non, vous allez devoir comprendre que je ne suis plus ce jeune sous-officier que vous pouviez traiter ‘d’arriviste incompétent qui va tous nous faire tuer avec ses ordres stupides’>

— J’en ai parfaitement conscience mon visser. Aujourd’hui, vous êtes un arriviste compétent qui nous aurait déjà fait gagner la guerre si l’empire n’était pas rempli de moues du genou, d’incompétent et de progressiste naïf.

visser-3 éclata de rire.

— <Thévenin j’ai parfois l’impression que vous avez envie de mourir. Que faut-il donc que je fasse pour que vous me montriez le respect dû à mon rang ? Est-ce que deux semaines de sevrage partiel de Kandrona suffiraient ?>

— Vous vous m’éprenez mon visser. Je vous respecte. Je vous considère comme l’officier le plus compétent de l’empire. Et un rempart face aux idéalistes tel que Visser-one. Cependant, je vous respecte suffisamment pour ne pas vous mentir. Dis-je en gardant mon calme. J’avais connu des situations bien plus angoissantes que d’être la cible d’un visser à l’ego froissé.

visser-3 poussa un soupir et l’un de ses rares sourires apparut sur son visage.

— <Thévenin. Avez-vous conscience que si vous ne changez pas d’attitude, vous n’avez aucune chance de monter dans la hiérarchie ? Souhaitez-vous vraiment rester un petit soldat de première ligne toute votre vie ?>

— Sans vouloir vous vexer mon visser, pensez-vous que ceux de mon lignage méritent autre chose ?

— <Votre lignage. Qu’est-ce que votre lignage a à faire là-dedans ?>

— Mes ancêtres appartenaient au clan Arsirk. C’est l’un des clans qui (…)

— <Je sais ce qu’est le clan Arsirk. Mais il est peut-être temps de changer les vielles loi. Du temps à couler sous les ponts depuis le renversement de la république. En dépit de votre sang, vous avez prouvé vos compétences et votre fidélité à l’empire. Je pourrais vous faire rapidement gravir les échelons. Et cela tuerait dans l’œuf les critiques de Visser-one sur mon conservatif dogmatique.>

— J’apprécie la proposition mon visser. Mais je suis un vieux soldat. Je n’ai plus l’âge de m’adapter aux intrigues de cour ou de manier la langue de bois des politiciens.

— <Bien. Comme vous voudrez. Vous pouvez disposer. Mon assistant vous escortera jusqu’au deuxième niveau. 6 heures de discipline supplémentaires vous apprendront peut-être à rester dans le rang à l’avenir.>

— Oui mon visser. Dit en faisant un salut militaire et en tournant les talons. Extérieurement, j’étais sans émotion, mais intérieurement, j’étais effaré. Comment allais-je pouvoir survivre à 6 heures supplémentaires de ce traitement ?

Durant le trajet que je passai sous bonne escorte vers la cage où Tom serai parqué pendant le temps de ma punition, il me dit :

— (Thevenin, je suis désolé.)

— (De quoi ?) répondis-je irrité. Je n’étais pas vraiment d’humeur pour supporter ses problèmes.

— (Si j’avais su ce que tu allais devoir subir)

— (Tu aurais quoi ? C’était ma décision et j’étais parfaitement conscient des risques.)

— (Je ne t’aurais jamais autant harcelé pour que tu interviennes. J’aurai …)

Je l’interrompis.

— (Je t’arrête tout de suite. C’était ma décision et je l’ai prise en toute connaissance de cause. Si tu crois que c’est la première fois que je suis discipliné. Ça fait beaucoup moins mal que ça en a l’air. Tu n’es qu’un hôte primitif. Tes pensées d’inférieur ne m’influencent en rien)

— (Toi aussi, parfois, tu oublies que tu es dans ma tête. Me mentir ou essayer de me mettre en colère ne marcheront pas)

Je ne répondis rien et me contentai d’angoisser. Quand nous passèrent devant la salle où je passerais les 6 prochaines heures, il s’exclama avec une joie forcée :

— (En-tout-cas chapeau ! Je ne sais pas comment tu fais pour rester aussi calme face à ce malade.)

— (Question d’habitude. Il est plutôt sain d’esprit et d’un naturel compatissant comparé à la plupart des officiers yeerks)

— (C’est quoi cette histoire de clan Arsirk?)

— (C’est l’un des clans qui dirigeait la république yeerk au profit des andalites et qui lui sont resté fidèle jusqu’au bout durant la glorieuse révolution qui mena à la création de l’empire. Après que les andalites nous ait déclaré la guerre, il a été interdit aux membres de ce clan et à leur descendant de prétendre au moindre poste d’officier dans l’armée)

— (Oh ! Je suis désolé.)

— (Inutile. Les ambitieux sont les premiers à mourir. Seule une poignée de chanceux parvient à s’élever. Il n’y a que les jeunes yeerks et les idiots qui croient pouvoir s’élever dans la hiérarchie. Malheureusement, ça fait un sacré paquet de monde. Même si je comprends que l’on se raccroche au moindre espoir d’une vie meilleure loin des champs de bataille.)

Je fus alors ramené à la réalité, par un coup d’un garde hork-bajir. Tom avait réussi à me distraire un bref instant, mais il était temps que l’on se sépare. Avant que je ne me déconnecte de son cerveau, il me lança un mot d’encouragement. Je sortis de son cerveau et tombai dans un verre d’eau. Je ne lui avouai jamais, mais cela m’aida beaucoup à supporter les 6 prochaines heures.

oOoOoOoOo

Une fois de retour dans le corps de Tom, je repris brièvement le contrôle et ne répondit à aucune de ses inquiétudes sur mon état de santé. Une fois en dehors de la piscine, je lui ordonnai de rentrer dans sa chambre et d’y rester puis je me déconnectai totalement de son cerveau avant qu’il ne s’insurge contre le fait que je lui donne des ordres. Malgré mes douleurs (ou à cause d’eux), je sombrai dans un doux inconscient. Après un temps indéfini, je me réveillai. Je me reconnectai immédiatement inquiet de savoir s’il avait suivi mes consignes. Il était dans le couloir avec Jack et toute son attention était dirigée sur l’espionnage d’une conversation que ses parents avaient dans le salon. Il n’avait même pas remarqué ma présence.

— Steve, je ne les reconnais plus. Jack qui rentre tard régulièrement et dont les notes s’effondrent. Tom qui fugue et refuse de nous parler. Et la police qui ne voulait rien faire. Dit la mère de Tom avec une inquiétude palpable.

— Allons ma chérie, ce sont des adolescents maintenant. Ils grandissent. C’est normal qu’il découche et nous cache des choses. Ce sont de bons garçons, il faut leur faire confiance. Et puis tu connais Tom. Je parie qu’il était avec une fille. Tanta de plaisanter son mari.

— Justement, non, j’ai l’impression de ne plus les connaître. Surtout Tom. J’ai de plus en plus l’impression d’avoir affaire à un étranger. Tu as vu comment il s’est comporté ce soir ? Tout ça a commencé quand il a rejoint cette association bizarre.

— Allons, elle n’a rien de bizarre. Et puis je suis plutôt fière qu’il se consacre au bénévolat. Personnellement, c’est avant qu’il m’inquiétait. À part le basket, il ne prenait rien au sérieux.

— Justement. Tu te rends compte qu’ils l’ont convaincu de démissionner de l’équipe ?

— Il nous a assuré que cela n’avait rien à voir. Défendit le père de Tom.

— Voyons Steve. Ouvre les yeux. Il se passe quelque chose de grave.

— Jeanne, moi aussi, je me suis inquiétée au début. Tom a changé si brusquement. On aurait dit qu’à part cette association rien ne comptait plus. Il était distant avec nous et avec son frère. Il ne fréquentait plus que les gens du partage, il a arrêté le sport. Mais au final c’était juste une phase. Maintenant, ça va mieux non. Pour Jack c’est pareil. C’est juste une phase.

— Oui, mais cette fugue ?

— Oublie ça. On a fait bien pire à son âge. Tu te souviens de cette semaine que l’on a passée à Santa-Monica. Demanda le père de Tom avec un sourire coquin en direction de sa femme.

— Oh oui ! Qu’est-ce que l’on était bête. S’exclama avec nostalgie la mère de Tom.

— Tu dis ça uniquement parce que maintenant, tu sais ce que ça fait d’être le parent qui s’inquiète. Allons. Je sais que c’est dur, mais on doit les laisser découvrir le monde et faire leur propre erreur. Tout ce que l’on peut faire, c’est être là pour les aider en cas de besoin. Ils se débrouilleront très bien. Surtout Jack. Enfin, j’aimerais quand même que ses notes remontent.

— Tu as sans doute raison. Concéda la mère de Tom.