My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Le dilemme
Rappel du canon :
Pour les autres ce chapitre se passe juste après le tome 16. Je ne fais pas de résumé de ce tome ce coup-ci car cela va trop spoiler ceux qui n’ont pas lu les livres.
oOoOoOoOo
— Hé le nain. Ça te dirait de faire quelques paniers ? Prononça joyeusement Tom en lançant un ballon de basket vers la vielle balançoire où Jack était parti s’asseoir après le dîner.
Jack l’attrapa de justesse avant de le relancer vers Tom.
— Merci Tom, mais je n’ai pas envie.
Puis il recommença à regarder le ciel, une expression vide sur le visage.
— Allez une petite partie. Pour me faire plaisir.
— C’est vraiment toi, Tom ? Demanda-t-il en vérifiant que personne ne nous écoutait.
À cette question, le liquide cérébro-spinal de Tom se remplit d’hormone à l’odeur infecte au point de me donner un début de nausée. Pas aussi nauséabonde cependant que le pic d’hormone qui me réveillait chaque matin. Être le yeerk d’un adolescent humain était vraiment une plaie. Toutes ses émotions à fleur de peau et ses (..) envies. J’espérais vraiment que c’était une conséquence du fait qu’il avait été privé d’interaction sociale pendant plus d’un an et qu’avec le temps, il retrouverait bientôt la maîtrise de ses émotions. Mais j’en doutais. D’après les documentaires nommés « télé-réalité » que je voyais à la télé Tom semblait déjà être un humain particulièrement peu émotif.
Quoi qu’il en soit un intense sentiment de gêne parasitât toutes ses pensées (et mon odorat). Il avait honte de sa condition d’hôte et encore plus d’en parler à son frère.
— Oui. Répondit-il.
— Je ne sais toujours pas si je dois vraiment le croire. Commenta Jack.
— Pour être honnête moi non plus j’ai du mal à y croire. Tu sais étant donné les circonstances, je comprendrais si tu ne voulais pas que je reste. J’ai beau avoir le contrôle il continue d’écouter tout ce qu’on dit.
— Non reste. Je lui fais confiance.
Il s’assit sur la balançoire à côté de lui.
— Tu ne devrais pas. Je lui suis très reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour nous. Mais ça reste un yeerk. Et un particulièrement dangereux. Il aime ses hôtes, mais il ne nous considère pas comme des égaux. Pour lui, on est juste ses animaux de compagnie. Ça lui brisera le cœur, mais si c’est nécessaire, il n’hésitera pas à nous emmener à l’abattoir.
— Je n’ai pas d’autre choix que de lui faire un minimum confiance, si je veux pouvoir dormir. Souligna Jack.
— Tu fais toujours des cauchemars ?
— Oui. Répondit Jack en commençant à balancer doucement ses pieds (ce qui d’après Tom était un signe de gêne chez lui).
— Et tu ne veux toujours pas m’en parler ? Insista Tom.
— Non.
Pendant quelques minutes, les deux frères restèrent silencieux. Tom faisait de petits mouvements de va-et-vient sur l’antique balançoire pendant que son frère reprit sa contemplation des étoiles. Un silence confortable s’installa entre eux. Vous savez ce genre de silence qui s’installe parfois entre des amis qui se connaissent depuis tellement longtemps que la simple présence de l’autre le réconforte. Je savourai particulièrement l’instant, mais Tom finit par le briser en demandant.
— Est-ce que tu as envie de me parler de ce qui te tracasse ? Et ce coup-ci, je veux une réponse avec plus de 3 syllabes ? Je parie que ça un rapport avec cette Cassie. Termina-t-il en donnant un petit coup de coude complice à son frère.
Cette fois se fut à son Jack de rougir.
— Non, il ne se passe rien avec Cassie.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas. Avec la guerre tout ça. On n’a pas vraiment la tête à ça.
— C’est au contraire, parce qu’il y a la guerre que vous devriez vous dépêcher d’en profiter. Et Thévenin me rappelle gentiment et de manière pas du tout insistante de te faire le sermon habituel sur le fait que tu es trop jeune, qu’il n’y a aucune chance de victoire, que les andalites sont des monstres mangeurs d’enfant et blablabla.
À travers les yeux de Tom, je vis un sourire apparaître sur les lèvres de Jack. Je n’appréciais pas vraiment la manière dont il avait résumé mes subtiles recommandations, mais je devais admettre qu’en plusieurs mois je n’avais jamais été capable d’obtenir autre chose qu’une grimace de la part du Schtroumpf grognon (mais c’était sans doute dû au fait qu’il continuait à me soupçonner de maltraiter son frère).
— Alors si ce n’est pas une fille qu’est-ce que c’est ? Je sais Marco t’as quitté. Après toutes ces années de couple, je comprends que se doit être un traumatisme, mais il faut que tu ailles de l’avant.
Il rit. C'était un rire faible et fatigué, mais un rire tout de même. Après un moment Tom demanda :
— Ça n’a rien à voir avec des trucs d’adolescent ? C’est à cause de la guerre ?
— Oui.
— Tu peux m’en parler ?
Jack réfléchit quelques secondes.
— Oui. Visser-12 est au courant de l’essentiel de toute façon.
— De toute manière, je ne t’aurais pas lâché jusqu’à ce que tu me racontes tout. Aller crache le morceau. Je suis sûr que ça te fera du bien. Et Thévenin promet de ne pas juger quoi que tu dises.
— (N’est-ce pas Thévenin ?) Me demanda Tom par la pensée.
— (Je n’ai rien promis du tout. C’est totalement irresponsable de sa part de continuer d’aider les andalite. S’il continue, je vais être obligé de le dénoncer et …)
— De toute façon le temps qu’il finisse son sermon, on aura fini.
Jack sourit de nouveau.
— (Bon d’accord, je promets. Mais il faut vraiment que tu fasses quelque chose pour qu’il arrête ses conneries. Il nous met en danger tous les deux)
Pendant que je parlais mentalement à Tom, Jack prit une inspiration et commença son récit :
— Il y a quelques jours Marco à trouver un forum sur Internet où se regroupent des gens au courant pour l’invasion des yeerk. La plupart des inscrits sur le site sont des illuminés qui postent les conneries complotistes habituelles sur des hommes lézard qui domine le monde depuis des siècles. Mais certains avaient clairement compris pour l’invasion.
— Désolé de t’interrompre, mais Thévenin demande à récupérer le contrôle. Ça ne te dérange pas de devoir lui parler ?
— Il te demande vraiment la permission ?
— C’est très récent. Et uniquement à la maison. Depuis qu’il sait que de toute façon les parents ont vu qu’il y avait un changement, ici, il me laisse le contrôle. Mais à condition que de temps en temps, je fasse des choses qu’il aime.
— Qu’est-ce que ça aime faire un yeerk ? Tuer des bébés chiens ? Demanda Jack incrédule.
— Si seulement. Thévenin a les loisirs les plus ennuyeux du monde. Si tu savais ce que je dois subir. Même un grand-père asthmatique est plus remuant que lui. Répondit Tom sur un ton humoristique.
J’étais tellement habitué a ses récriminations à ce sujet que je ne me formalisai pas de cette description largement exagère. Je m’étais résigné depuis longtemps au fait que les humains étaient dépourvus de toutes formes de bon goût.
— À la réflexion, je crois que je préfère ne pas savoir. D’accord passe lui le contrôle. Répondit Jack.
— C’est moi Thévenin. Si vraiment Visser-12 était au courant de l’existence d’un tel site, alors il aurait demandé à nos informaticiens de récupérer l’identité de tout ce beau monde avant de le fermer. Si ce que tu dis est vraie, alors je vais être obligé de prévenir mes supérieurs. Je peux laisser une poignée d’adolescents être au courant pour l’invasion et fermer les yeux sur l’aide que vous apportez aux andalites, mais pas sur un groupe de plusieurs centaines d’humains qui s’organise pour nous résister.
— Inutile. Après enquête les andalites ont découvert que le site était géré par le frère jumeau de Visser-12 (..)
— Désolé de t’interrompre encore, mais ça aussi, c’est impossible. Ça fait plus d’un an que Visser-12 a condamné son frère à mourir de faims.
— Oui, je sais. Il a privé son frère d’accès au Kandrona et il n’y a aucun moyen de fabriquer un générateur à Kandrona avec la technologie terrienne. Disons qu’il a trouvé un moyen alternatif de se nourrir. Comment dire. Il est devenu cannibale. Il a trouvé un moyen de fabriquer un substitut au Kandrona à partir d’autre yeerk. Le site est un faux groupe de résistance qui lui sert à repérer l’identité de contrôleur potentiel. Sa prochaine cible est un enfant de 9 ans dont le père est visiblement un contrôleur. Il l’a rassuré et l’a poussé à parler de ses doutes à son père. Lorsqu’ils seront tous les deux des contrôleurs, il les tuera pour récupérer leurs yeerks.
Pendant un instant, je restai choqué sans rien dire.
— Si Visser-12 est au courant pourquoi il n’arrête pas ce monstre ?
— Parce qu’il veut savoir comment fabriquer ce substitut pour son propre usage. Devoir sortir de leur hôte tous les 3 jours est le seul point faible des yeerks. Visser-12 est prêt à tout pour en être débarrassé. Tant qu’il n’a pas trouvé un moyen de soutirer la formule à son frère, il est obligé de le laisser en liberté.
Je n’avais rien à répondre face à cela. Je savais depuis longtemps que les castes supérieures étaient constituées de psychopathes dont il valait mieux se tenir éloigné, mais j’étais tout de même sous le choc. Quoiqu’en y repensant, j’avais déjà dû exécuter des ordres bien pires que cela. Sans le vouloir, j’eus un flash de ma dernière mission sur mercaré34521.
Il y a une ancienne loi respectée par toutes les espèces de la galaxie depuis des temps immémoriaux qui interdis de créer des IA trop avancées. La limite est floue entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Pourquoi les IA de nos puces de traductions sont autorisées et pas les IA pourtant plus simple de pilotage de chasseur ?
Quoi qu’il en soit après que les archéologues yeerks ait découvert ce qui était arrivé à ceux qui avaient enfreint cette règle, l’empire c’était mis à la respecter (même si cela voulait dire ne pas respecter la promesse du premier empereur d’abolir le travail obligatoire dans les mines et l’industrie). Néanmoins, si on ne trouve plus trace de créateur d’IA dans la galaxie, en revanche, il n’est pas rare de tomber sur leurs créations. Cependant même les andalites furent désappointés en découvrant Mercaré34521.
Sur cette planète meurtrie par la guerre, un rassemblement hétéroclite d’espèce organique menait une guérilla désespérée afin de ralentir leur extermination par une armée de machine bien plus nombreuse qu’eux. Et quand je dis hétéroclite, c’est un euphémisme. Il y avait des centaines d’espèces intelligence avec des formes n’ayant rien avoir. Certaines avaient des tentacules, d’autre des bras, d’autre des sortes de trompes. Certaines faisaient moins d’un mètre, d’autre 10 mètres. Aucun indice qu’ils provenaient du même biome. Certains n’utilisaient même pas les mêmes acides animés pour encoder leur ADN (ce qui rendait impossible qu’il puisse se manger et donc partager le même écosystème).
Mais le plus étrange est que cette diversité encore jamais observée d’être conscient survivait sur une planète morte. La température était rarement en dessous de 70 °C, l’atmosphère y était quasi inexistante et l’eau liquide totalement absent. Le vaisseau-monde andalites ayant découvert ce monde par hasard en se repliant suite à une offensive yeerk décida immédiatement de sauver ses organiques et se lança dans un bombardement des concentrations de robot les plus proches des poches de résistance organiques.
Puis envoya des navettes pour leur apporter arme, nourriture et médicament. Une fois à terre les andalites furent extrêmement décontenancés que leur IA de traduction soit incapable de traduire la langue qu’ils employaient. Malgré tout, ils reçurent un accueil chaleureux des locaux et s’entendirent pour rapidement pour lancer un grand assaut commun sur leur ennemi.
En réaction, le visser qui arriva quelques jours plus tard en orbite de ce monde vint immédiatement au secours des armées de machine qui avait déjà perdu le contrôle de plus de la moitié de leur planète. Et je dis bien leur planète. En effet, très vite, nous reçûmes de la part de la civilisation robotique des millions de messages implorant notre aide. Ils saturèrent notre réseau, mais cette masse sans commune mesure permirent à notre IA de traduction de comprendre quasiment instantanément leur langage et leur histoire.
Depuis des centaines de millions d’années, cette planète inhabitable était occupée par des machines auto-réplicantes (un examen ultérieur de leur programme laissa supposer qu’à la base il s’agissait de machine d’exploitation minière abandonnée). Au fil d’une lente évolution, ils avaient fini par développé une conscience de groupe, puis individuelle, puis une civilisation ignorant tout de l’existence des organiques. Leur religion prétendait qu’ils étaient des créations divines et leur science s’évertuait sans succès à essayer de comprendre comment une série de réactions chimique aléatoire avait permis de créer les nanites dont ils étaient constitués.
Pendant l’écrasante majorité de leur histoire, il ne se passa rien. Les robots malgré leur conscience individuelle avaient conservé la capacité de connecter leur cerveau phototronique à un même réseau et d’échanger tout leur souvenir et perception. Ainsi nul mensonge ou malentendu ne vint troubler leur vie. Leur histoire se résumait à une longue paix consacrée à la recherche d’un moyen d’améliorer leur bien-être. C’est ainsi qu’il y a deux cents ans, ils réussirent à créer des animaux pour les servir. D’abord limité à quelques bactéries permettant de convertir des gaz corrosifs qui endommageaient leur circuit en produit chimique utile, ils créèrent bientôt toute sorte d’animaux pour réaliser diverses tâches à leur place. Mais il y a dix ans, ils créèrent leur meilleure et dernière gamme d’esclave organique. À leur insu cette gamme plus intelligente et polyvalente que tout ce qu’il avait créé avant devint consciente et se rebella contre ses maîtres.
Après des années de guerre les organiques étaient sur le point d’être définitivement éradiqués lorsque les andalites arrivèrent et commencèrent à bombarder leurs villes sans aucun égard pour les civils. Toutes leurs tentatives, de communiquer étaient restés vaines. Notre arrivée était un miracle pour eux. Quand visser28 débarqua pour négocier les termes de notre alliance, ils furent effrayés de constater que nous étions, nous aussi des organiques. Pour eux les organiques étaient forcément des créations des machines. Si nous étions là, c’est que nous avions anéanti nos créateurs et qu’au mieux nous avions pour objectif de les réduire en esclavage. Les explications furent longues et difficiles. Surtout que les vissers ne sont pas réputées pour leur patience et leur subtilité.
Mais au matin, ce fut une proposition d’alliance solide qui fut ratifiée par l’intelligence collective des robots et le conseil des 13 (ses derniers le ratifièrent à distance depuis le vaisseau de l’empereur). Nous fournirions une aide militaire aux robots, en échange ils construiraient pour nous des usines d’hôte sur mesure sur leur planète. Ils avaient refusé de partager les secrets de leur technologie (tout comme nous) mais acceptèrent avec joie de rejoindre l’effort de guerre yeerk contre les andalites.
Pendant presque un an, nous nous bâtîmes sur ce terrain inhospitalier. Même mon corps d’hork-bajir pourtant habitué aux conditions les plus extrêmes peinait à se mouvoir dans cette atmosphère suffocante à devoir en permanence porter un masque à oxygène. Ce furent les combats les plus éprouvants de ma longue vie et ceux auquel j’eus le plus de mal à survivre. Mais les andalites finirent eux aussi par comprendre le langage de leur allié. Leur puce de traduction portant plus perfectionné que les nôtres avaient été déroutés que des organiques utilise un langage proche de ce que les humains appellent du Basic.
Une crise secoua alors le monde politique andalites. Après ce qu’il avait fait, leur loi et leur code moral leur imposait de se retirer du conflit et de reconnaître la souveraineté des machines sur cette planète. Cependant, elle était devenue un pivot de la ligne de front qui avait résulté du recul des andalites, un an plus tôt. Et il ne pouvait les laisser devenir d’importants producteurs d’hôte pour les yeerk. Sans compter qu’émotionnellement, ils avaient bien plus d’empathie pour ses étranges organiques que pour les machines.
Les événements qui suivirent ne furent pas bien clairs (même pour moi qui étais sur place). Tout ce que je pus dire avec certitude, c’est que les livres d’histoire retinrent que Elfangor-Sirinial-Shamtul (le frère d’Aximili-Esgarrouth-Isthill) réussit l’exploit de convaincre les deux ennemis à signer un traité de paix (prévoyant un partage équitable de la planète) et de se déclarer neutre dans le conflit opposant les yeerk et les andalites. Je sais que cette version était fausse, car à certains moments où Elfangor-Sirinial-Shamtul était censé se trouver à la capitale robotique, il me perforait le poumon pendant qu’un de mes tirs lui laissa une cicatrice qu’il portât jusqu’à sa mort. Néanmoins l’empire yeerk ne la contesta pas, donc elle ne devait pas être si éloignée de la vérité.
Furieux de ce qu’il considérait comme une trahison de la part des robots, le visser en charge de cette partie du front ordonna à mon équipe de profiter de la paix pour répandre secrètement un virus qui avait été développé conjointement par des scientifiques yeerk et Mercaréin. En voyant 90 % de leur population tomber subitement malade, ce qu’il restait des organiques se soulevèrent dans ce qu’il pensait être une dernière révolte désespérée.
Mais ils eurent la surprise de trouver la capitale des robots sans défense suite au sabotage ordonné par visser28. Les robots furent exterminés dans une barbarie sans nom, sans que les andalites ne puissent (ou ne veulent) intervenir. Je ne suis jamais ce qu’il advint des survivants organiques. J’espère qu’ils réussirent à trouver un remède au virus et que maintenant, ils vivaient en paix. Mais je n’oublierais jamais les cris d’horreur de nos anciens camarades mécaniques avec qui nous avions survécu à tant de moments difficiles sous les coups d’abomination au corps déformé par la maladie. Et tout cela par ma faute.
Tout cela parce que j’avais choisi d’obéir sans réfléchir, comme on m’avait appris à le faire et comme je l’avais fait toute ma vie. Juste parce que c’était la seule chose logique à faire pour survivre.
Mais tout ça, c’était du passé. Je me repris mes esprits et lui répondit :
— Je comprends que ça te mine. J’ai traversé des choses similaires. Mais tu n’y es pour rien. Parfois, il faut juste accepter que l’on ne pouvait rien faire. Et puis tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Si tu as l’adresse, je peux t’emmener en voiture voire ce gosse et le prévenir de ne surtout pas en parler à son père.
— C’est peut-être déjà trop tard. Le gosse est peut-être déjà devenu un contrôleur. Et puis pourquoi il croirait deux hurluberlus comme nous qui parle d’invasion extraterrestre, plutôt que l’adulte qui le rassure depuis une semaine. Et même si tu lui prouves que l’on a raison en lui montrant que tu es un yeerk, je doute qu’il ait davantage confiance.
— Alors on ne va rien faire ? Demandais-je en même temps que Tom.
— Demain les andalites vont tenter quelque chose. Mais s’ils se sont d’abord occupés de Fenestre, c’est à cause de moi. C’est moi qui ai décidé qu’il était plus urgent de contacter ce groupe de résistant plutôt que de sauver ce gamin tant qu’il en était encore tant. C’est moi qui ai décidé de le laisser en vie pour qu’il tue d’autre yeerk (…). Thévenin je suis désolé, je ne dis pas ça pour toi, mais (…)
— Ça va, j’ai compris. L’ennemi de mon ennemi est mon ami. Tu parles comme si tu étais leur chef. Mais que ce soit pour les yeerk ou les andalites, les humains sont juste des primitifs. Au mieux, ils font semblant d’écouter ton opinion.
— Comme toi avec Tom ?
— Tom et moi, c’est une exception. Franchement, tu trouves que je suis un yeerk normal ? Encore une fois, ton avis n’a eu aucune conséquence sur leurs choix. Ils ont fait ses choix, car tout ce qui leur importe, c’est de combattre les yeerks. Les dégâts collatéraux, ils s’en fichent.
Pour une raison ou un autre, cela ne sembla pas le consoler. Je me résolus à tenter une dernière approche avant de rendre le contrôle à Tom.
— Écoute dans une guerre la plupart du temps, on a le choix qu’entre deux mauvaises solutions. Et en plus, on doit prendre la décision en 3 secondes sans avoir aucun moyen de savoir qu’elle est la pire. Ni même si on a vraiment le choix. C’est inévitable, tu vas prendre de mauvaises décisions. Tu ne vas pas t’opposer à temps à des décisions horribles ou au contraire ne pas réussir à prendre la bonne décision suffisamment rapidement. Ou choisir l’option la plus logique au détriment de la plus morale en sachant que tu te demanderas jusqu’à la fin de tes jours ce qui serait passé si tu avais eu plus de courage. Les seuls qui ne se trompent pas, les seuls qui ne doutent pas, sont ceux qui ne prennent aucune décision et ne participent à aucun combat. D’ailleurs, souvent, ce sont les plus promptes à te juger. Mais ce qui est fait est fait. Ça sert à rien de revenir dessus.
La seule chose que tu dois te demander, c’est comment prendre de meilleures décisions à l’avenir. Ou te demander si ce combat est vraiment utile ? Est-ce qu’il en vaut vraiment le coup ? Quand tu doutes, rappelle-toi pourquoi tu te bats et tu sauras quoi faire.
Il regarda longuement son frère.
— Oui, il le vaut. Merci Thévenin. S’exclama-t-il avant de me serrer dans ses bras.
Je fus si surpris par cette réaction que je me raidis :
— Je crois que tu n’as pas compris. En fait ce que je voulais dire(…).
— (Arrête. Rends-lui juste son étreinte.) M’avertit Tom.
Je m’exécutai. Puis gêner, je laissai la place à Tom. Encore une fois, j’avais échoué à le convaincre de rester neutre dans cette guerre et à se résigner à devenir un hôte dans le futur. Pourtant, je ne m’étais jamais senti aussi bien que maintenant.
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Note de l’auteur : Ne cherchait pas dans les livres d’origine cette planète et cette loi interdisant les IA avancées sont des inventions de ma part. J’ai fait ce rajout à l’œuvre originale afin d’expliquer pourquoi les yeerk et les andalites n’utilisent pas d’IA dans leur guerre ou même dans leur quotidien. Dans les années 90, il n’était pas nécessaire de l’expliquer, mais en 2023, il est impossible pour un lecteur ou un auteur de ne pas se poser cette question.
Et puis, je trouve le parallèle entre cette planète fictive et la nôtre plutôt amusant. Qui nous dit que les premières bactéries n’étaient pas des machines crée par des aliens ? Qui nous dit que nous sommes vraiment vivants ? Si ça se trouve, la vraie vie est totalement différente de nous.
Voilà, c’est le moment branlette intellectuelle du jour. Vous pouvez recommencer à vous poser des questions normales comme : ‘comment vais-je faire pour exprimer dans une simple review, combien cette fanfiction est génial ?’