My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Rentrer à la maison
Mon hôte ne m’adressa pas d’autre parole, mais les sentiments qui me provenaient de lui ne m’incitèrent guère à lui poser davantage de question.
Au moins, lui ne hurlait pas. J’aurais dû me réjouir de ce progrès par rapport à mon précédent hôte. Mais le briefing que j’avais reçu m’incita au contraire à considérer cela comme une nouvelle forme de désagrément, beaucoup plus subtil. On m’avait prévenu que les humains de par leur intelligence largement supérieure aux hork-bajirs ne résistaient pas de la même manière.
Là où les hork-bajirs se contentait de nous combattre en permanence, les humains eux apprenait au bout de quelques semaines que cela ne servait à rien et qu’il était plus efficace de rassembler ses forces pendant des jours, afin de lancer des assauts surpris au bon moment. Avec cette stratégie, les humains arrivaient parfois à reprendre le contrôle pendant quelques secondes et à infliger beaucoup de douleur à leur yeerk. Le contrôle d’un humain demande moins d’énergie que celui d’un hork-bajir, mais il est beaucoup plus stressant, car on ne sait jamais à quel moment l’humain va attaquer. Il faut constamment être sur ses gardes et prêts à riposter, afin que les autres humains ne remarquent rien. Le secret est considéré comme tellement primordial que toute atteinte à son encontre (même involontaire) est puni de mort.
En contrepartie, les humains étaient bien plus faciles que les autres espèces à dresser (c’est l’une des raisons qui les rendait si attractifs pour les yeerks). Après divers essais, les yeerks avaient constaté que les humains disposaient d’un instinct protecteur extrêmement puissant envers leurs enfants (et avant la fin de maturation sexuelle envers leurs parents). L’empire recommandait donc de leur faire revivre en boucle de faux souvenir où ils tuaient leurs enfants ou leurs parents pour les rendre obéissants. D’après les discussions que j’avais entendues entre d’autre yeerk dans la piscine s’était une technique très efficace, mais je soupçonnais que ma maladie mentale me ferait ressentir beaucoup de culpabilité si je l’employais. Il me faudrait donc inventer de nouvelle méthode pour apprivoiser Tom.
D’après les rapports que l’on m’avait fournis sur mon nouvel hôte, Tom n’avait pas encore fini sa maturation sexuelle et par conséquent son emploi du temps était très contraint par ses géniteurs. Il devait tous les jours passer plusieurs heures dans un grand centre d’élevage appelé lycée, être rentré chez ses parents avant le repas du soir et les prévenir d’où il se trouvait en dehors de ses périodes. Pour être sûr de ne pas louper cette heure de repas, je devrais sans doute rentrer directement dans la maison de ses parents. Cependant j’ignorais quel chemin prendre pour cela.
En prévision de ma nouvelle affectation, j’avais visionné des plans de la ville et retenue certaines adresses importantes, mais avec ses sens merveilleux tout était tellement différent. En fait, je me rendis compte avec inquiétude que je ne saurais même pas retrouver seul l’entrée de la piscine. J’avais beau me creuser la cervelle, je n’avais pas d’autre choix que de fouiller le cerveau de Tom.
— (Tom. Je n’en ai pas plus envie que vous, mais je vais avoir besoin de visionner vos souvenirs)
Il ne dit rien, mais ressentit énormément de peur et de colère. Devant son mutisme, je pris le temps de lire son esprit pour connaître la raison de ses sentiments. À peine avais-je commencé à effleurer ses pensées que je hurlais :
— (Non, ce n’est pas une punition. Je ne te ferais jamais mal, juste parce que tu m’as insulté). Je ne précisai pas que je ne lui ferais probablement jamais de mal quoi qu’il fasse, car je voulais qu’il continue à me craindre. Toutes les manuelles disaient que les hôtes devaient avoir un peu de crainte pour leur yeerk.
Mais je sentais bien qu’il ne me croyait pas. Ses pensées étaient celles d’une proie prise au piège qui attendait sa mise à mort. Je lui répétai pendant un long moment de se calmer et que je ne lui ferais rien, mais cela fut pratiquement sans effet. Je finis par me résoudre à commettre l’impensable. Rouge de honte (malgré le fait qu’aucun yeerk ne pouvais me voir), je me mis à lui fredonner la berceuse que nous chantait le sergent en charge de ma portée pour nous endormir lorsque j’étais une toute petite larve.
À l’état naturel, nous n’avons pas le sens de l’ouïe et encore moins de capacité à émettre des sons. Tout juste pouvait-on envoyer des vibrations basiques dans l’eau en faisant bouger notre corps. Ce n’était donc pas une berceuse à proprement parler. Il s’agissait d’un ensemble de sensation et d’émotion émis sur un certain rythme. Dans la piscine, ses émotions étaient transmises par palpage et accompagné de parole réconfortante transmit par phéromones. Je m’efforçais de le traduire au mieux sous forme de mélodie et d’activation de sentiment et de sensation humaine dans un certain rythme.
Très vite, Tom se détendit et éprouva du plaisir à ressentir la berceuse. Mais il éprouva presque immédiatement un fort dégoût de lui-même. Je pris la voie la plus douce que je pus pour lui dire :
— (Tom, il n’y a pas avoir honte. Un prisonnier peut apprécier la nourriture qu’on lui donne sans pour autant aimer être enfermé.)
Il resta silencieux, mais je vis que j’avais dit ce qu’il fallait. Il éprouva beaucoup moins de honte pour que ce qui venait de se passer. Il finit par dire avec beaucoup de peur.
— (Si tu crois qu’il suffit de quelques caresses pour m’amadouer, tu te trompes. Jamais je ne serais ton esclave.)
— (Ça je l’avais plus ou moins compris. Mais je ne comprends pas pourquoi. Ce serait beaucoup plus agréable pour nous deux.)
— (Ben voyons. Je ne sais pas. Parce que je ne suis pas un putain de traître. Parce que je ne suis pas un chien que l’on peut acheter en lui donnant un os à ronger. Parce que je ne vais pas t’aider à asservir ma famille. ….)
Je le coupai :
— (C’est quoi un chien ?)
Ma question provoqua chez lui un léger sourire.
— (Sans vouloir te vexer, tu ne sembles pas très qualifié pour le poste). Répondit Tom au bout d’un moment
— (C’est pour ça qu’il faut que je visualise tes souvenirs. Il faut que je sache comment me comporter et tout ce que sait un humain normal. Crois-moi, je n’en ai pas envie non plus, mais c’est juste un mauvais moment à passer).
Un silence s’ensuivit. Je lui laissai tout le temps dont il avait besoin et me retint d’examiner ses pensées trop en profondeur. De toute manière, j’étais immobile depuis trop longtemps. Je décidai de me mettre à marcher au hasard pour paraître moins suspect. Je ne pouvais donc plus me concentrer sur la manière dont ses pensées évoluaient.
Finalement, il dit :
— (Tu me demandes mon autorisation ?)
— (Oui)
— (Pourquoi ?)
Il m’énervait à chipoter comme ça et à me demander des justifications pour tout. Je répondis machinalement :
— (Je ne sais pas.)
— (Donc si je résume, tu me demandes de t’autoriser à avoir un libre accès à mes souvenirs afin d’aider ton espèce à transformer les humains en esclave sans qu’il ne remarque rien. Pourquoi je dirais oui ?)
Je m’arrêtai de nouveau et j’expliquai :
— (Je n’y avais pas réfléchi comme ça. Franchement, je n’en sais rien. En fait, je pensais juste que comme de toute façon, je vais finir par regarder tes souvenirs de force, ce serait plus agréable pour nous deux si tu coopérais)
— (Tu sais quoi va chier) me cracha t’il.
Il se recroquevilla de nouveau prêt à recevoir de la douleur. Je soupirai bruyamment et continuai avec une voix douce :
— (Est-ce que tu peux au moins me dire quel chemin je dois prendre pour aller chez tes parents ?)
Il se rassura sur le fait que je n’allais toujours pas le punir, mais se préparât en silence à une douloureuse et humiliante fouille de ses souvenirs (je ne comprenais pas encore en quoi cela pouvait être humiliant que quelqu’un voit tous vos souvenirs). Mais malgré lui, il ne put s’empêcher de penser à la réponse et en me concentrant sur l’interception de toutes ses pensées, je pus obtenir l’information que je voulais.
— (J’essaierais de m’en contenter. Mais je tiens à souligner que ça ne sert pas à grand-chose de ne pas répondre à mes questions).