My name is thevenin

Resume
Fanfiction d'animorph écrite en 2023
Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.
Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.
Printemps yeerk
Une semaine plus tard, je travaillais tranquillement dans mon nouveau bureau situé sur le vaisseau-hache. Ou plutôt je faisais semblant de travailler.
Depuis une semaine, je n’arrêtais pas et je profitais d’un de mes rares moments de calme pour réfléchir à tout ce qui s’était passé. En fait, je me dis que ce serait un bon moment pour passer le contrôle à Tom. Le pauvre avait presque plus souvent le contrôle de son corps avant la révolution.
En effet, la semaine avait été une suite de réunions avec les responsables des humains ou des différents clans yeerk. Voir d’affrontement. Les sujets de dissension étaient nombreux et la situation précaire.
La France sur laquelle Jera456 avait fondé son plan de coopération entre yeerk et humain s’était montré fortement hostile après avoir appris que j’avais tué leur président. De plus le nouveau responsable un certain Jean-Luc-Melenchon, m’avait injustement accusé de celle du reste de leur gouvernement. Les Français ne voulaient pas accepter que pendant des années, ils avaient été dirigés par des yeerk.
Mais la question qui créait le plus de division était la libération des hôtes involontaires. Les humains insistaient pour une libération immédiate de tous les hôtes tandis que la plupart des yeerks ne voulaient pas abandonner ce qu’il considérait comme leur propriété et un besoin vital. Difficile de leur en vouloir. Redevenir sourd et aveugle après avoir connu la couleur était un énorme sacrifice et pour le moment rien ne garantissait qu’on leur trouve un jour des hôtes volontaires. Sans compter bien sûr que je ne pouvais prendre le risque de dégarnir nos troupes tant que la menace d’une invasion impériale pesait sur notre jeune république. Mais en attendant, la suspicion à notre égard se répandait. De plus en plus d’humains pensaient que nous ne libérerions jamais les hôtes involontaires, si on ne nous y forçait pas.
Et à ma grande surprise les énormes concessions faites aux dirigeants humains (accès à certaines de nos technologies, libération de tous les hôtes involontaires de famille puissante, pourcentage sur les futures richesses créées par la république) n’avait fait qu’augmenter la haine et la suspicion des populations humaines à notre égard.
Heureusement les négociations à distance avec les andalites se passait plutôt bien pour le moment. Pour obtenir leur confiance, il avait suffi de leur annoncer que nous avions donné un transporteur à Alloran-Semitur-Corrass (l’hôte de l’ex Visser-12) pour qu’il puisse rentrer sur la planète natale des andalites. Apparemment, ils avaient encore du mal à croire que nous l’avions libéré. Qu’est-ce qu’il voulait que l’on fasse de ce vieux ronchon ? D’accord pour le combat, c’était indéniablement le meilleur hôte de l’empire yeerk. Cependant aucun yeerk sain d’esprit ne voudrait vivre dans un hôte qui a suffisamment de force mentale pour résister à Visser-12 pendant des décennies sans devenir en zombie. Mais en y réfléchissant depuis que j’avais pris le pouvoir je commençais à me demander si mes semblables étaient sains d’esprit. Pourquoi ne pouvait-il pas se contenter de ce qu’il avait ? La vie, n’était-elle pas plus agréable depuis qu’on avait fait la paix avec les humains, instaurer la république et mit fin au droit militaire ? Enfin pour ceux qui avaient encore un hôte. Et pour ceux qui n’avaient pas à craindre de perdre leurs hôtes. En y réfléchissant, c’est vrai qu’ils avaient quelques raisons d’être mécontent.
J’étais ainsi perdu dans mes pensées pendant que Tom vaquait à ses occupations (je lui avais laissé le contrôle de son corps), lorsque Jera456 enfonça les portes de mes quartiers. Il avait beau être le chef du clan le plus puissant et mon second cette fois, j’étais déterminé à le rabrouer. Plus le temps passait plus il devenait audacieux. Certains jours, j’avais l’impression de n’être qu’une figure de proue qu’il tolérait uniquement, car la plupart des yeerks ne respectaient que la force et le talent militaire. Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, il cria avec excitation :
— Thévenin789, une dépêche vient de nous parvenir. Partout dans l’empire les yeerks se révolte. C’est comme une vague de liberté qui se propage partout. On a déjà reçu des demandes d’affiliation à la république.
— Vraiment ? Dis-leur qu’on accepte immédiatement. Non, je vais leur dire moi-même. Dis-je en reprenant le contrôle de Tom et en commençant à me lever.
— Non ! Tu vas leur dire que nous sommes flattées par leur requête, mais que nous les refusons. Me corrigea Jera456 redevenue brusquement sérieux.
— Pardon ? M’exclamais-je.
— Tu as très bien entendu.
— Mais pourquoi ?
— Les andalites tolèrent la république yeerk, car il la pense inoffensive. Crois-tu qu’il en sera de même lorsqu’elle s’entendra sur le quart des territoires de l’empire ?
— Mais on ne peut pas les abandonner à leur sort ! Si on ne s’allie pas, les planètes restées loyales à l’empire vont les massacrer.
— Je ne m’inquiète pas pour ça. L’empire aura fort à faire pour repousser les andalites. Cette fois, s’ils ne veulent pas perdre la face devant leur alliée et perdre leur position de leader galactique, les andalites ne pourront pas transiger. Ils seront obligés de mettre un terme à cette guerre une bonne fois pour toutes avec un grand assaut général contre l’empire affaiblit par les révoltes. Le problème est plutôt la réaction des autres espèces. Beaucoup vont vouloir se venger pour le siècle de guerre. D’autre voudront des réparations de guerre qui transformeront les yeerks en esclave. D’autre encore voudront en profiter pour exterminer une bonne fois pour toutes les yeerks, afin d’éliminer tout risque de réapparition d’un empire parasitaire et expansionniste. Sans compter les Skrit-Nad qui voudront juste s’emparer de nos ressources ou enlever certain de nos membres pour les mettre dans leur foutu zoo. Me répondit Jera456.
— Raison de plus pour s’unir. Ils y réfléchiront à deux fois, avant de s’en prendre à nous. Répliquai-je.
— Au contraire. Ce sera là, un prétexte rêvé pour nous déclarer la guerre. Pris dans les nécessités du conflit la république sera obligé de rétablir l’autoritarisme, l’esclavagisme et le militarisme. Bref l’empire, mais sous un autre nom. Et tout ça n’aura servi à rien. Bien sûr, ça, c’est dans le cas le plus optimiste. La révolution nous a beaucoup affaiblis. On pourrait très bien se faire rouler dessus purement et simplement par les andalites. Nous serions alors totalement à la merci d’une galaxie ivre de vengeance.
— Alors quoi ? On les abandonne pour sauver notre peau. Merci de nous avoir aidé à vaincre l’empire, mais on était là les premiers ? M’offusquai-je.
— Bien sûr que non. De toute façon, la terre est si riche en ressource que dans ce scénario, il y a peu de chance que nous soyons épargnées sous prétexte que nous avons signé des traités d’amitié avec les andalites. Non ce que nous allons faire, c’est demander à nos républiques sœur de se déclarer indépendante et de nouer une alliance solide avec une espèce tierce. Puis de négocier séparément une paix avec les andalite. Officiellement, nous déclarerons que nous n’apporterons aucune aide à nos républiques sœur. Mais officieusement, nous ferons bien comprendre que si nous avons l’impression que les yeerk sont maltraités, alors nous nous unirons. Les négociations seront difficiles, mais cette menace devrait les pousser à nous traiter équitablement.
— Tu n’es pas un peu naïf ? Tu dis toi-même que les andalites sont en positions de force. Pourquoi s’embêterait-il à négocier ? Ils ont juste à nous raser. L’empire avait raison on (…)
— L’empire avait tort. Les andalites ne forment pas un bloc uniforme. Certes, certains sont effectivement des partisans de la suprématie andalite qui n’aurait aucun scrupule à nous exterminer pour s’emparer de nos ressources. Mais ils sont minoritaires. D’autres sont profondément attachés à la paix et la justice. Et entre ses deux extrêmes, il y a une majorité d’indécis dont l’opinion oscille au gré des événements. Notre mission est de faire en sorte que cette masse ignorante penche en notre faveur. Il ne faut donner aucune prise qui permettrait aux partisans de la guerre de retourner l’opinion publique andalites en notre défaveur. Tant que nous n’apparaissons pas menaçants et que nous aurons des défenseurs acharnés chez les humains, alors nous seront à l’abri et la paix sera maintenu.
— C’est pour ça que tu as tant insisté pour que je signe des accords aussi avantageux avec les humains ? Demandai-je à Jera456.
— Oui. Je veux que leurs dirigeants prennent comme une menace personnelle toute attaque contre la république yeerk. Aussi humiliant que ses accords puissent paraître, ils sont une nécessité. C’est une amère vérité que tes ancêtres avaient dû comprendre. Pour vivre en paix les yeerks doivent être faibles et soumis. Du moins en apparence. Autrement, jamais la galaxie ne tolérera notre existence.
— Quand ils comprendront cela beaucoup de yeerk diront qu’il vaut mieux la guerre et (…)
Il me coupa :
— C’est ce qui a dû se passer il y a un siècle. Les nouvelles générations seront les premiers yeerk à n’avoir connus que des relations pacifiques avec leurs hôtes et le reste de la galaxie. De plus, ils grandiront avec le récit des horreurs de la guerre. Mon seul espoir est que ça change suffisamment leur mentalité pour qu’ils rechignent à une telle solution. En attendant, nous devons faire en sorte de conserver le pouvoir sans tomber dans l’autoritarisme pour que le moment venu cette nouvelle génération ne se voit pas confisquée son avenir par quelques vieux croûtons nostalgiques d’un passé glorieux qui n’a jamais existé.
— C’est tout. Tu ne veux pas également qu’on invente la fusion froide pendant qu’on y est ?
— Je n’ai jamais dit que ce serait facile. Tu commences à mieux comprendre pourquoi nos dirigeants te semblaient aussi incompétents ? Diriger est bien plus compliqué que ne le pense la plupart des yeerks.
— Nos dirigeants étaient vraiment incompétents. Mais je regrette l’époque où on avait juste à combattre Visser-12 et ses sbires. Les choses étaient si simples à cette époque. Commentais-je dépité.
— Je n’irais pas jusque-là. Mais oui, c’est maintenant que les choses sérieuses commencent.
Tom soupira mentalement à cette nouvelle. Avant toute chose, il allait falloir que je trouve un nouvel hôte. Sans la menace de l’empire plus rien ne justifiait que l’on garde David prisonnier et je ne pouvais pas continuer à abuser de la bonne volonté de Tom.
OooOoOo
Une semaine plus tard, dans le sénat de l’empire yeerk :
— C’est tout bonnement inacceptable ! Invectiva en galard une créature de cauchemar ressemblant à une araignée de la taille d’un humain dont les pattes auraient été remplacées par des tentacules.
L’humain contrôlé par un yeerk à qui cette invective s’adressait répondit avec autorité :
— Avec tout le respect que je vous dois, cher représentant de la guilde du commerce, ce n’est que par pure politesse que le conseil des 13 a décidé de vous communiquer son intention d’entamer des négociations de paix avec les andalite et le mouvement révolutionnaire. Vous n’avez pas votre mot à dire sur la manière dont le conseil des 13 gère cette guerre.
— Mais moi oui ! S’exclama avec force une voix de femme humaine avant que d’une dizaine de hork-bajir armé ne pénètre dans la pièce et n’encercle le représentant du conseil des 13.
— Que signifie cette intrusion ? Je vous somme de …
— Je ne reçois pas d’ordre d’un lâche et d’un traître. Pendant trop, longtemps les vissers ont toléré votre incompétence. Mais aujourd’hui pour sauver l’empire nous n’avons pas d’autres choix que d’agir. Au nom de l’empereur, je vous arrête. Vous et vos complices seront bientôt jugés pour avoir tenté de livrer trahir votre race au profit des andalites. Quant à vous sénateur, représentant des races alliées, des hottes volontaires et des guildes de l’empire, je vous demande humblement de bien vouloir m’accorder temporairement les plein pouvoir et la suspension temporaire du droit civils. Vous connaissez tout mon amour des lois et des idéaux de l’empire. C’est donc avec réticence que je vous demande cette violation sacrilège de nos principes les plus fondamentaux de gouvernances. Mais le sauvetage de l’empire exige des mesures exceptionnelles. Accepter ma demande et je vous promets d’éradiquer cette tumeur révolutionnaire et de repousser nos ennemies andalites jusqu’à leur monde natal.
Le sénateur et chef de la guilde du commerce Istras851, jeta un œil critique aux guerriers hork-bajir surarmé qui remplissait maintenant les loges (destinées au spectateur) qui surplombait les gradins du sénat. Istras851 savait que si Visser-one l’avait voulu, il aurait parfaitement pu faire ce déploiement de force de manière discrète. Istras851 comprit le message et s’exclama :
— Vive Visser-one, sauveur et régent de l’empire.
Tous le suivirent dans son acclamation, sauf une minorité qui décida prudemment de rester silencieux. Sans se départir de son sourire, Visser-one prit soin de noter mentalement leurs noms.
oOoOoOo
Une semaine plus tard :
Je pris une grande inspiration et rassemblai mon courage. Puis résigner à mon sort, j’appuyai le doigt de Tom sur le scanner à empreinte digitale. Une lumière verte s’alluma signe que le dispositif de sécurité avait reconnu mon hotte puis la porte de la salle de communication du vaisseau-hache s’ouvrit sur un luxueux patio. Au centre de la pièce se trouvait un communicateur à espace zéros séparé du reste du système de communication du vaisseau-hache. C’est par ce moyen que l’ancien Visser-12 pouvaient communiquer de manière sécurisée avec la capitale impériale et le conseil des 13 (malgré les années-lumière de vide abyssal entre les deux). C’était l’endroit le plus sécurisé du système solaire.
— Hé bien, ce n’est pas trop tôt. Tu te rends compte de l’heure qu’il est ? M’apostropha Jera456 dès mon arrivée.
— Calme-toi. La transmission ne débute que dans 10 minutes.
— Pardon. Est-ce que tu te rends compte des enjeux ? Imagine que tu aies été retardé. Tu aurais dû être là depuis une demi-heure. Dit-il visiblement nerveux.
Thevenin789, c’était résolu à être compréhensif avec Jera456. Mais là, il dépassait les bornes. Ce n’est pas parce qu’il avait des problèmes avec son triple et avec son nouvel hôte qu’il pouvait se permettre de lui parler comme ça.
— Dois-je te rappeler qui est le président de la République ? L’admonestais-je.
— Je commence à me le demander. Tu veux du respect, soit en digne. S’emporta-t-il. Puis il reprit plus doux :
— Désolé. Comment tu fais pour être aussi détendu ? Moi ça fait une semaine que je n’en dors plus.
— Peut-être que ça irait mieux si tu reprenais ton ancien hôte et que tu t’excusais de t’être comporté comme un connard avec Trista171 et Racane263 ?
— Arrête avec mon hôte. Ce n’est pas l’amour fou entre nous, mais ce dont j’ai vraiment besoin, c’est qu’on trouve une solution à ce problème. Quant à Trista171 et Racane263, je suis content qu’ils aient fini par mettre un terme à notre relation.
— Moi, je suis sûr du contraire et j’ai besoin que tu sois au meilleur de ta forme.
— On en a déjà parlé. Premièrement, mes histoires de couple ne te regardent pas. Deuxièmement, puisque tu insistes ce qui nous a définitivement séparées, c’est qu’ils sont restés loyaux à l’empire. Troisièmement, je ne peux pas me permettre d’avoir l’air faible. On se gausse déjà suffisamment de moi à cause de ma soi-disant lâcheté. De plus à cause de TES décisions en faveur de ses stupides humains, tout ce qui touche à la répartition des hôtes est devenue bien trop sensible pour que je puisse me permettre ce genre de folie. Abuser de mon pouvoir pour reprendre Timothée causerait un scandale qui pourrait me coûter ma place. Et en ce moment garder ma position est plus important que de préserver ma santé. Cet hôte impose le respect au yeerks et choc beaucoup moins les humains, donc je dois le garder.
Jera456 décida d’abandonner cette conversation stupide pour s’affairer sur le matériel de communications et relire les notes qu’il avait compilé aux prix de nombreuses nuit blanches et d’une sur-sollicitation de ses contacts au sein de l’empire qui acceptait encore de lui parler.
J’aurais sans doute dû faire de même, mais je préférai observer d’un œil critique l’ancien champion du monde de boxe catégorie poids lourd que Jera456 occupait actuellement. Même moi sa stature m’impressionnait. Cependant je continuai à trouver ridicule que Jera456 ai abusé de ses pouvoirs pour se l’attribuer de manière exclusive (pour faire face à la pénurie, la plupart des hôtes étaient dorénavant partagé entre plusieurs yeerk). Sur le papier, il s’agissait d’un hôte idéal. En plus d’une forme physique incroyable, il était devenu volontairement un hôte il y a plusieurs années et avait été noté très positivement par ses anciens yeerks. Tout ceci promettait une cohabitation agréable avec son yeerk. Malheureusement pour Jera456, les choses étaient un peu plus complexes.
Avant de devenir un hôte, François Bortha était un passionné de boxe depuis ses 6 ans il avait tout sacrifié pour tenter de s’y faire un nom et accessoirement d’en vivre. Mais malgré ses efforts, il ne parvint jamais à se hisser sur le podium et les contraintes excessives auxquelles il soumettait son corps avait commencé à dégrader sa santé. Ce qui ne faisait qu’éloigner davantage la perspective d’un jour brandir au-dessus de sa tête une ceinture de champion. Mais, tout changea lorsqu’il se rendit à une association d’aide alimentaire gérée par les yeerks.
Avant la révolution les yeerks utilisaient principalement des associations caritatives pour s’insérer dans la société humaine et y obtenir des hôtes, de l’influence et un moyen de maquiller leurs vraies activités. En fait les associations caritatives yeerk avait pris une telle place dans les sociétés humaines qu’après les révolutions l’abandon de ses activités par la république yeerk avait provoqué des émeutes de la fin dans beaucoup de villes des USA et d’Europe. Mais trêve de digression, les yeerk en charge du centre repérèrent son potentiel et au bout de quelques jours l’attirèrent dans l’arrière-boutique pour tout lui révéler et lui faire une proposition : S’il devenait un hôte volontaire et aidait activement les yeerk à recruter davantage d’hôtes, alors les yeerks utiliseraient leur technologie médicale pour régler ses problèmes de santé et faire de lui le plus grand boxeur de l’histoire de l’humanité. Comprenant que malgré leur beau discours, il ne le laisserait pas repartir libre après ce qu’ils venaient de lui révéler François Botha accepta sans hésiter ce pacte faustien.
Les résultats furent au-delà de ses espérances. Un mois plus tard, il devenait le nouveau champion régional et deux ans plus tard le nouveau champion du monde poids lourds. Son succès fulgurant et sa série de victoires ininterrompue firent de lui une légende bien au-delà du milieu des amateurs de boxes. Il devint une star courtisée par les plateaux télé et des marques. Et un hôte tellement précieux pour l’empire qu’il put négocier des conditions de vie très agréable (plusieurs jours de liberté par semaine, le droit de choisir son yeerk et une piscine privée dans sa demeure qui lui évitait de devoir passer devant les cages des humains qui avait été asservi à cause de lui, lorsque son yeerk devait se nourrir).
Mais cette success-story cessa brusquement à cause de la révolution. Quelques jours après la révolution la république due transmettre aux autorités humaines la liste des humains contrôlés par les yeerks. Au début, sa présence fut éclipsée par celle de personnalité politique, économie et artistique de plus grande ampleur. Mais sans que l’on ne sache exactement d’où venait la fuite, son histoire fut révélée et ne tarda pas à faire la une des médias. Les journaux s’arrachèrent les témoignages d’hôtes involontaire qui avaient été infectés par sa faute. La réaction du public fut aussi violente qu’immédiates. Tous ses titres lui furent retirés, ses contrats de sponsorisation furent annulés, sa marque de vêtements fit faillite et il devint le symbole de tous les méfaits réelle ou imaginaire des hôtes volontaires. Ensuite des procès furent ouverts aux quatre coins du monde qui plongèrent son compte en banque dans le rouge,….
Bref, il avait tout perdu, y compris ses privilèges d’hôte précieux. Dorénavant, il était un hôte comme les autres et faute de perspective attrayante dans la société humaine, il ne pouvait pas s’inscrire sur la liste d’attente pour redevenir libre. Paradoxalement, la libération des hôtes humains avait fait de lui un prisonnier des yeerks. Il était donc devenu beaucoup moins agréable et facile à vivre pour ses yeerks. Notamment pour Jera456 qu’il percevait comme directement responsable de ses problèmes.
Tout d’un coup, le projecteur holographique s’alluma et la pièce devint une vaste fosse entourée de gradin vide surplombé par un trône dont la stature imposante contrastait avec la couleur rouge pastel parsemée de point vert qui lui donnait l’aspect d’un jouet pour enfant. Sur ce trône siégeait avec arrogance une humaine qui affichait un sourire cruel. Dans ce corps de faible femme, Visser-one semblait inoffensif. La tentation était grande pour ceux qui avaient connu Visser-12 (et son hôte andalite) de le sous-estimer. Mais chez les yeerks, plus que chez toute autre espèce, il ne fallait jamais se fier aux apparences. Visser-one était certes très différent de Visser-12. Sur bien des aspects, il était son exact opposé. Cependant, il était au moins aussi dangereux que ne l’était Visser-12.
— Ainsi, les traîtres ont suffisamment de courage pour se présenter devant moi. Prononça Visser-one d’une voix dure en nous adressant un regard méprisant.
Il était très humiliant et désagréable de devoir lever les yeux pour répondre à une projection holographique, mais je suppose que c’était l’effet recherché. Les politiciens et leurs symboles vilipenda Thévenin dans son esprit.
— « Traître » est un mot assez ironique venant de vous. N’aviez-vous pas juré fidélité à l’empereur ? Répondis-je.
— Les mensonges sont votre seule arme à ce que je vois. C’est par fidélité à mon serment que j’ai été contraint de renverser le conseil des 13 et de forcer l’empereur à se mettre à l’abri. Ses traîtres allaient accepter de signer la réédition sans condition exigée par les andalites et de reconnaître l’autonomie des territoires tombés aux mains des rebelles à la solde des andalites.
Jera456 intervint alors :
— Visser-one, j’ai confirmation que la liaison est sécurisée et personne à part nous n’est au courant de cette communication. Nous pouvons parler franchement. Je vous félicite pour votre prise de pouvoir et pour avoir réussi à mater les rébellions. Bien que violentes, vos méthodes sont indéniablement très efficaces. Cependant, nous savons tous les deux que vous aurez bien plus de mal à tenir vos autres promesses. Vous ne pourrez pas reprendre le contrôle des territoires perdu suite aux révolutions et à l’offensive des andalites. Votre seul issu est de négocier une paix avantageuse avec les andalites et la république yeerk d’hélios pourrait vous y aider.
— Votre culot est rafraîchissant, mais laissez-moi vous faire une contre-proposition. Trahissez les andalites et livrez-moi les ressources de la terre, ainsi que toutes les informations que vos nouveaux ‘alliés’ voudront bien vous transmettre. Si votre coopération nous permet de repousser les andalites et de reconquérir une partie des territoires perdus alors peut-être, et je dis bien peut-être que je vous laisserais bénéficier d’une amnistie pour vos crimes. Refusez et je ferais en sorte que dans mille ans, on parle encore avec effrois de la mort douloureuse que je vous aurais infligée. Je n’ai peut-être pas suffisamment de ressource pour sauver l’empire, mais j’en ai suffisamment pour le venger.
— Nous savons tous les deux que vos menaces sont vaines. Malgré vos récents succès, votre autorité est faible et votre légitimité inexistante. Un mouvement aussi suicidaire que de détourner des moyens du front andalites pour les octroyer à une conquête de la terre offrirait l’excuse rêvé qu’attendent les anciens partisans de Visser-12 ou du conseil des 13 pour vous renverser. Contra calmement Jera456
Et je rajoutai avec plus d’agressivité :
— Et ne croyait pas que nous serons aussi faciles à envahir que vous ne le pensez. Depuis le premier jour, nous nous préparons à une intervention de l’empire. Et n’oubliez pas que nous bénéficions de l’aide des andalites.
— L’aide des andalites. Vous y croyez vraiment ? Pauvre naïf que vous êtes. Jamais ils ne sacrifieront une goutte de leur sang pour défendre des yeerks. Et vous ne me feraient pas croire qu’ils ont accepté de vous transmettre une part de leur technologie. Répliqua Visser-one avec arrogance.
— Si vous tentez de nous envahir, vous le découvrirez bien assez tôt. Bluffais-je.
— Je refuse de discuter davantage de tel faribole. Jera456, nous avons dirigé ensemble les premières étapes de l’invasion de la terre. Je ne comprends toujours pas ce que cet incompétent de Visser-12 a pu te faire qui t’ai poussé à te lancer dans pareille aventure. Mais je te conjure de reprendre tes esprits, avant qu’il ne soit trop tard. Tu sais comme moi que les dirigeants humains seront plus que ravis de fabriquer en masse des armes et d’envoyer les leurs se faire massacrer, si les yeerks leur donne la technologie nécessaire. Un renfort soudain de plusieurs milliards de soldats suréquipé nous permettrait de renverser le cours du conflit. C’est notre meilleur espoir à toi comme à moi de sortir de cette crise.
Avant que Jera456 ne puisse répliquer Marco apparut comme par magie au centre de la pièce :
— Désolé de contrarier tes plans mamans, mais nous ne laisserons pas cela se produire.
— (Maman ?) m’exclamais-je intérieurement.
— (C’est vrai qu’elles lui ressemblent, mais ce n’est pas possible. Elle s’est noyée en mer. Marco prend son rêve pour une réalité). Répondit Tom dans ma tête.
En constatant qu’il ne semblait pas aussi surpris qu’il ne le devrait par son apparition soudaine (qui fut suivi par celle des autres animorphs), je l’accusai :
— (Tu leur as parlé de cette réunion ?)
— (Ils ont le droit d’être là. Les humains sont tout autant concerné que les yeerk)
— (Je suis d’accord, mais j’avais promis à Jera456 de la garder confidentiel)
— (Moi je n’ai rien promis.)
— (Jera456 va encore me passer un savon) me plaignis-je, même si dans le fond, j’étais content de son intervention. Si mentir aux dirigeants humains ne me posait pas de problèmes, je n’étais pas à l’aise de cacher des choses à ceux que je considérais dorénavant comme des compagnons d’armes.
En voyant les nouveaux arrivant, Visser-one annonça goguenard :
— Tiens, le fils de mon hôte et ses amis accompagné du tout récent promus prince et gouverneur andalite de la terre : Aximili-Esgarrouth-Isthill. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais il semblerait que mon hôte ait de la valeur à vos yeux. J’attends une réponse positive avant la fin de la semaine et un premier convoi d’arme avant la fin du mois. Refusez et je donnerai mon hôte à manger aux taxxons. Termina t’elle sur un ton vindicatif avant de couper brusquement la communication.
— On peut savoir ce que c’est que ce bordel ? S’exclama Jera456 rouge de colère. Mais il fut ignoré par Jack qui demanda à Aximili :
— Comment ça gouverneur de la terre ?
Aximili fit l’équivalent d’un rougissement chez les andalites
— <Le conseil andalite considère que les humains ne sont pas une race suffisamment évolué pour se gouverner seul et s’inquiète de l’influence que les yeerk pourrait avoir sur vous. Mais c’est un titre purement symbolique. De toute manière, je suis bien trop jeune pour exercer une telle tutelle.>
— Et pourquoi tu ne nous as rien dit ?
— <Je n’ai pas trouvé le bon moment>
— L’arrogance andalite. M’exclamais-je avec un petit sourire sur le ton du :’je vous l’avais bien dit’.
— Et ça s’adresse également à toi. Pourquoi tu ne nous as rien dit ? Me demanda Jack.
— Je n’en savais rien. Je découvre tout comme vous. J’ai tenu ma promesse de ne pas espionner les conversations d’Aximili avec son peuple.
— <Comme si vous en étiez technologiquement capable> dit Aximili avec contrariété. Il y a longtemps que nous n’avions pas eu une conversation aussi tendue.
— Arrêtez tous les deux. Vous n’allez pas recommencer. Thevenin, je ne parlais pas de ça, mais de cette réunion et de ce qui se passe dans l’empire yeerk. Précisa Jack.
— Il ne vous en a pas parlé, car ça ne vous regarde pas. Aussi important qu’ait été votre rôle jusqu’à présent, vous n’êtes que des enfants humains. Vous n’avez rien à faire ici ! Répondit Jera456 à ma place.
— Thévenin tu es d’accord avec ça ? Me demanda Jack avec un air accusateur mais visiblement approuvé par les autres (à l’exception de Cassie et de Tobias)
— Je n’en sais rien peut-être. Tu n’es pas d’accord toi ? Est-ce que tu trouves vraiment que tout ça a un putain de sens ? Moi à diriger les yeerks et vous à parcourir les plateaux télé pour convaincre les humains de faire confiance à la république en utilisant votre statut de héros.
— <Je pense que vous oubliez le principal. Qu’est-ce qu’on décide au sujet de Visser-one et de l’empire ?> Raisonna la voie de Tobias dans nos têtes.
— On refuse et on se bat, évidemment. Énonça Rachel.
— Je suis le seul à avoir l’impression que cette conversation devrait avoir lieu dans la grange de Cassie. Ironisa Marco. Je remarquai à ce moment-là qu’il semblait plus triste que d’habitude.
— On temporise, on tergiverse et on envoie une aide symbolique à l’empire. Bref on fait semblant de coopérer et on attend sans rien faire, que l’empire s’effondre sous l’assaut des andalites et des révoltes. Visser-one ne veut pas l’admettre, mais l’empire est fini. Le rapport de force entre les andalite et les yeerks est maintenant beaucoup trop déséquilibré. Tout ce que l’on a à faire, c’est de faire en sorte qu’il ne nous entraîne pas dans sa chute. Rétorqua Jeras456. Tu vois, c’est exactement pour ça qu’ils n’ont pas leur place ici. M’apostropha-t-il.
— Désolé, mais je suis partiellement d’accord avec Rachel. Ça fait un siècle que l’empire est censé être mort, mais il est toujours là. Nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre de nous faire massacrer.
— <Et lorsque les miens apprendront que vous avez conservé des liens avec l’empire yeerk, les princes opposés à la coopération avec les yeerk pacifique risque de prendre l’ascendant > Avertit Aximili.
— Pourquoi l’apprendrait-il ? Comptez-vous nous dénoncer prince Aximili-Esgarrouth-Isthill ? Demanda insidieusement Jera456.
— Jera456 ! Le moment est mal choisi pour de telles insinuations. Le houspillais-je.
— C’est l’hôpital qui se fiche de la charité. Répliqua Jera456.
— Peut-être, mais j’ai toute confiance en Aximili. Et il a raison. Visser-one est intelligent. Il ne sera pas possible de faire semblant de coopérer avec lui et encore moins de manière discrète. À un moment, il y aura une fuite. D’ailleurs, elle pourrait bien venir de Visser-one lui-même. Pour lui, ce serait un moyen comme un autre de nous forcer la main.
— Qu’est-ce que tu proposes alors ? On prend la poignée de vaisseau dont on dispose et notre armée de bras-cassé en grande partie privé d’hôte, puis on fonce sur l’empire sans les moyens logistiques suffisants pour assurer un ravitaillement en carburant sur de longues distances ? Critiqua jera456. Je n’ai pas fait tout ça pour devoir à nouveau envoyer les hommes dans des combats perdus d’avance.
— Hé bien, c’est-à-dire…. Je lançai un regard gène envers les animorphs avant de reprendre :
— Si on implantait un yeerk à chaque humain, on pourrait rapidement construire une industrie d’armement et un armé redoutable. Ce serait temporaire, bien sûr. Rajoutais-je rapidement devant leur air effaré.
— (Thévenin c’est totalement hors de question de ne serait-ce qu’y songer) me dit Tom.
— L’alternative, c’est une infestation permanente. Rappelais-je à haute voix.
— Hors de question dirent toutes les personnes présentes dans la pièce.
Y compris Jera456 qui s’offusquait de devoir se lancer dans une guerre ouverte avec l’empire et non de priver les humains de leur liberté. À ma grande surprise, c’était avant tout un pacifiste. Tout le but de sa politique était d’obtenir la paix et de prévenir de futurs conflits. Quitte à sacrifier le confort et l’honneur des yeerks.
— On doit réfléchir à une autre solution. Dit Jack.
— La seule solution valable, c’est celle que je propose. Insista jera456. J’admets que faire semblant de coopérer avec l’empire est risqué, mais nous n’aurons pas longtemps à maintenir la mascarade. Thevenin, je comprends qu’à cause du conditionnement que subissent tous les yeerks de bas rang, tu es du mal à l’admettre, mais l’empire est fragile. Oublie ses conneries que la propagande de l’empire t’a fourrée dans le crâne. Si l’empire a survécu il y a un siècle, ce n’est pas parce que notre espèce aurait des capacités exceptionnelles qu’elle serait capable de mobiliser dans le moment périlleux ou autre connerie métaphysique censée prouver la supériorité de notre espèce. Si on a survécu il y a un siècle, c’est uniquement parce que les andalites ont sous-estimé les yeerks. Il pensait que la famine de Kandrona provoqué par l ’invasion de notre monde natal suffirait à tuer l’empire naissant. D’ailleurs, initialement, c’est à cause de cette confiance excessive dans leur capacité à nous contrôler grâce à l’impossibilité de trouver du Kandrona à l’état naturel sur d’autres planètes qu’ils nous ont aidée à nous répandre dans la galaxie. Il n’avait pas prévu qu’au lieu de faire tanguer l’empire l’action des andalites souderait le peuple autour du premier empereur qui jusque-là était très contesté. Ils ont ensuite perdu leurs premiers combats, car ils ont envoyé de toute petite force affronté les yeerks. Ils pensaient que nous n ‘étions qu’une bande d’esclave désorganisé appartenant à une espèce primitive. Dans leur tête il n’y avait aucune raison de consacrer d’importante ressource au problème Yeerk. Maintenant, ils ne nous sous-estiment plus.
— Tu as dit les bons mots : ‘il n’avait pas envisagé’. Qui sait ce que toi, tu n’envisages pas ? Par exemple, envisages-tu que les andalite aident l’empire à se sortir de cette mauvaise passe.
— Allons ? Tu ne vas pas me ressortir ses vielles théorie du complot débile sur les andalites qui contrôlerait les deux camps. Laisse ça à nos opposants, je te pris.
— <Ce ne sont pas des théories du complot. J’ai vu de mes propres yeux un capitaine andalite tenter de livrer son vaisseau à un visser.>
Après cette intervention d’Aximili, Jera456 se tue.
Après un long silence, Marco annonça en essayant d’avoir l’air fort :
— La solution, c’est de tuer Visser-one.
— Mais bien sûr ! M’exclamais-je. Avec les contacts de Jera456 et les pouvoirs de morph on devrait pouvoir s’infiltrer jusqu’au cœur de l’empire et tuer Visser-one.
— Non, ce n’est pas possible Thevenin. L’empire a depuis longtemps installé des détecteurs qui ne laissent pas passer les and.. Mais oui ! Aucun yeerk, n’a jamais pensé à se protéger contre des humains possédant le pouvoir de morph. Si en plus vous parveniez à libérer le conseil des 13 cela mettrait un tel désordre dans l’empire qu’il nous oubliera.
— Lets-go. Cria Rachel avec un regard inquiet pour Marco.
— Attendez là, on ne peut pas faire ça. Nous apostropha Cassie.
— Cassie arrête ! Ordonna Jack.
— Mais est ce que l’un d’entre vous se rend compte que l’on parle de tuer la mère de Marco ?
— Non, je n’avais pas remarqué. Hurla Marco au bord des larmes.
Jera456 reprit sans la moindre considération pour son éclat :
— En fait il y a un autre problème avec ce plan : Nous n’avons aucun vaisseau capable de rejoindre suffisamment rapidement le cœur de l’empire. Et encore moins sans se faire repérer et intercepter. Même les vaisseau andalites n’en sont plus capables.
— Le vaisseau che peut effectuer le trajet en quelques heures et est parfaitement indétectable.
Déclara une voix venue du mur du fond où était sorti les animorphs. Mur du fond qui prit la forme d’un Android au design étrangement canin.
— Qu’est-ce que ? Thévenin ! Tu peux me dire comment cette chose a réussi à pénétrer ici ? Qu’est-ce, tu ne comprends pas dans les mots confidentiels et haute-sécurité ? Me demanda Jera456 avec colère.
— Mais arrêtez de m’accuser de tout, je n’y suis pour rien moi. Me défendis-je.
— Cela fait 3 ans 6 mois 15 jour 15 heure 36 minutes et 25 secondes que je retransmets sur le CheNet tout ce qu’il se passe dans cette pièce. Il y a exactement 3,5248795 secondes les ches se sont mis d’accord pour déposer votre petit groupe sur la planète-capital des yeerks.
Toute l’attention se recentra sur Marco qui pour une fois était étonnamment sérieux :
— Arrêtez ! Je ne veux surtout pas de votre pitié. Ce n’est pas la première fois qu’on sacrifie quelqu’un. On ne peut arrêter sous prétexte que c’est ma mère.
— Bon, quand est-ce qu’on part. S’exclama Rachel pour changer de sujet.
— Vous vous ne vous partez nulle part. M’écriais-je.
— Pardon ? S’écria Rachel.
— Jera456 a raison, vous n’êtes que des enfants. Votre place est à l’école et non dans une mission suicide à l’autre bout de la galaxie. Je vais réunir les meilleurs commandos yeerk présent sur terre et partir avec eux.
Tous s’exclamèrent en même temps dans un brouhaha de protestation (y compris Jera456).
— Je n’arrive pas à croire que c’est moi qui dis ça, mais si tu crois que tu peux m’empêcher de venir, tu te fourres le doigt dans l’œil. C’est de ma mère dont on parle. Déclara Marco avec colère, dès que le silence revint.
— Oui et c’est une raison supplémentaire pour que tu ne viennes pas. Tu crois que je n’ai pas compris que tu espères trouver un moyen de la libérer ?
Par réflexe, nous nous tournâmes vers Jack. En tant que chef des animorphs, c’était lui qui d’habitude tranchait les désaccords au sein du groupe. Cassie s’avança et lui pris discrètement la main pour le soutenir. Jack lui adressa un sourire radieux puis il déclara :
— Thévenin à raison. On n’a rien à faire sur un champ de batail. Si on a fait tout ça, c’est uniquement parce qu’il n’y avait personne d’autre pour le faire. Et franchement, je serais plus que ravi de ne plus jamais avoir à vivre dans l’angoisse ou à tuer des innocents. Est-ce que je suis le seul à encore faire des cauchemars même maintenant ? Si d’autre plus qualifié que nous peuvent prendre le relais, alors je serais ravi de leur céder la place.
Il lâcha alors la main de Cassie en lui lançant un regard d’excuse puis poursuivit sur un ton plus dur :
— Mais personne ne peut nous remplacer. Nous sommes les seuls non andalite à posséder le pouvoir de morph. Thévenin, tu peux me dire comment tu comptes atteindre Visser-one sans la technologie de morph ?
— Je ne compte même pas essayer. Mais je ne vois pas pourquoi vous devriez rester les seuls humains à posséder le pouvoir de morhp. Aximili, la boite bleue est toujours sur terre n’est-ce pas ?
Aximili hésita avant de répondre :
— <Oui. Cependant, il est hors de question que je confie cette technologie à des yeerks. Et encore moins à des yeerks en partance pour la capitale de l’empire. Notre avancée technologique est la seule chose qui nous permet d’envisager une victoire contre les yeerks. >
— Et de continuer à dominer la galaxie. Rétorqua Jera456.
— <Nous ne sommes pas les yeerks. Nous ne dominons personne.>
— Bien sûr que non, grand gouverneur de la terre. Répondit si obséquieusement Jera456 que personne ne pouvait douter de l’ironie derrière ses propos.
— <Ça n’a rien à voir.>
— Ce débat est hors sujet. Aximili. Est-ce que tu te rends compte de ce qui est en jeu ? Demandais-je, avant que leur dispute ne dégénère.
— <Mieux que toi. On me surnomme déjà le nouveau Serrow et même mes parents … Humpf. Si même ma famille doute, alors je n’ose imaginer ce que penseraient les princes andalites d’une telle initiative. Ils n’attendent qu’un retournement de l’opinion andalite pour lancer un assaut préventif.>
Je soupirai :
— Dans ce cas, nous n’avons pas le choix. Vos parents vont me tuer, mais vous m’accompagnerez dans cette mission.
— (Quand je pense que ta mère commençait à me regarder avec moins de dégoûts.) Dis-je à Tom par la pensée.
— (Tu crois ça ? Je t’assure qu’elle n’a pas changé d’avis sur toi et le fait que je sois un hôte.)
— (Mais de quoi elle se mêle à la fin ?)
— (Ben, c’est ma mère.)
— (Oui, mais tu es grand maintenant. C’est à toi de décider.)
— (Tu le penses quand ça t’arrange. Puis ce que je suis majeur, tu vas me laisser conduire maintenant ?)
— (C’est hors de question, c’est beaucoup trop dangereux.)
— (Mais tu m’as laissé conduire un vaisseau spatial !)
— (Quel rapport ? Ce n’est pas dangereux un vaisseau spatial. Est-ce que tu sais le nombre d’humains qui meure sur les routes ?)
— (Peuh ! De toute façon, si tu tenais ta promesse de me libérer moi et les autres humains, tu n’aurais pas ton mot à dire.)
— (Tu sais que je fais tout ce que je peux pour ça. Et puis tu as déjà les dimanches de libre.)
— (Merci, mon seigneur est trop bon.)
— (Tom, ce n'est pas drôle. Tu sais que je me sens mal à cause de ça.)
— (De toute manière, ce n’est pas drôle d’essayer de te faire tourner en bourrique si tu lis dans mon esprit.)
— (Tu sais que je ne le fais pas exprès.)
— (Tu le sais très bien puisque tu lis mon esprit).
Je poussai un grognement avant de cesser de lui parler. Contrairement à ce qu’il pensait, je ne boudais pas. Je méditais juste sur l’extraordinaire capacité qu’ont certains hôtes de rendre leur yeerk complètement chèvre, lorsqu’ils sont mécontents.
Et puis, je devais me reconcentrer sur la diatribe qu’avait commencé Jera456 pendant que je parlais à Tom. Comme il fallait s’y attendre, il était contre mon départ. De toutes façons, depuis qu’il a changé d’hôte, il passe son temps à me critiquer : Thevenin789 soit plus diplomate, Thevenin789 ne soit pas aussi franc, Thevenin789 ne dit pas ça à la télé il s’agit d’un secret d’État, Thevenin789 ne donne pas de coup de poing au politicien qui t’insulte,.
— ….. Tu plaisantes, j’espère. Tu es le président de la République yeerk. Tu ne peux pas te permettre de partir en expédition suicide à l’autre bout de la galaxie. Termina-t-il enfin sur un ton plus calme et raisonnable.
— Hé ! S’écrièrent les animorphs en entendant Jera456 parlé de mission suicide (dans notre groupe seul Marco était autorisé à se plaindre d’à quel point nos plans était risqué).
Je les ignorai pour répondre :
— C’est non négociable. Il faut qu’un yeerk les accompagne où ils se feront repérer immédiatement. Et je doute qu’ils soient capables de faire confiance à un autre yeerk que moi pour les aider en cas de danger. Et pour être honnête moi non plus. La plupart des yeerk compétent au combat présent sur terre se sont retrouvé au moins une fois face aux ‘bandits andalites’ et ont perdu des camarades dont il était proche dans les combats. Comment pourrait-il travailler ensemble et se faire confiance après ça ?
— Mais tu es dingue ? Au risque de me répéter : TU ES LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE YEERK D’HELIOS.
— Non, je suis une figure de proue. C’est toi le vrai dirigeant. Tom sera largement capable de jouer les potiches à ma place.
— (Je ne sais pas comment je dois le prendre). Commenta Tom.
— (Beaucoup seraient flattées qu’on leur dise qu’ils sont capables de gérer un état)
— (Contrairement à ce que tu penses, tu es devenu un très bon politicien.)
— (Là, c’est moi qui ne sais pas comment je dois le prendre.)
— Tu te sous-estimes. Même si c’est avec un style ...disons inimitable, tu influences de plus en plus les décisions. Et à ma grande surprise en général, tu les influences souvent dans le bon sens. De toute façon un dirigeant est bien plus facilement remplaçable qu’une figure de proue. Si je disparaissais, tu pourrais aisément me remplacer. Ce ne sont pas les yeerks motivé et compétent qui manque. Mais imagine que tu ne reviennes pas et que la supercherie soit dévoilée ?
— Si cette mission est un échec alors on aura bien d’autre source d’inquiétude. Répondis-je.
— C’est bon, je renonce. Tu es définitivement le yeerk le plus têtu et irraisonnable de la galaxie. Soupira Jera456.
— Bon au risque de me répéter quand est-ce qu’on part ? Demanda Rachel.
— Il faut au moins attendre deux jours. On ne peut pas reporter la prochaine réunion de Thévenin avec le nouveau gouvernement français.
— On part tout de suite. Chaque minute compte. M’écriai-je alors. Au grand amusement de Tom qui savait à quel point je détestais ses réunions. Après Tom se rendit compte qu’il devrait probablement y assister à ma place. Cela fit disparaître tout sentiment d’amusement chez lui.
L’Android déclara alors :
— Le vaisseau che est amarré au quai 4 du vaisseau-hache. Je sais qu’il est déroutant pour des organiques d’ouvrir un sas sur ce qui ressemble à du vide, mais le camouflage de notre vaisseau doit rester activé pour que les autres yeerk continue d’ignorer notre existence. Comme d’habitude, des ches iront chez vos parents pour jouer votre rôle et éviter que quiconque ait des soupçons. Et n’oubliez pas que tout ce qui a été conçu par les permalites est incapable de la moindre violence. Si vous vous battez à l’intérieur du vaisseau ou que vous tentez de l’utiliser pour faire du mal à un autre être vivant, alors le vaisseau vous neutralisera sans vous faire de mal puis vous éjectera sur la planète habitable la plus proche. Et cela englobe les actes de légitime-défense.
— Je vais chercher David. Pendant ce temps, emmène les acquérir des humains volontaires. Pouvoir changer de visage leur sera sûrement utile. Des adultes de préférence. Demandais-je à Jera456.
— Il n’y a pas un autre moyen ? Demanda Cassie.
C’était la seule avec moi à avoir pitié du sort de David et à avoir été soulagé à la perspective de sa libération prochaine.
— Si. L’un de vous pourrait accepter de se faire infester par moi.
— Tous eurent un frémissement d’effroi.
— Thévenin tu sais qu’on t’aime bien, mais s’il te plaît, n’évoque plus jamais cette possibilité. Me demanda Jack avec l’assentiment de tout le groupe.