Le blog de Serpentfou

Mes fictions et mes opinions dont tout le monde se fout

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My name is thevenin

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Resume

Fanfiction d'animorph écrite en 2023

Et si le second yeerk de Tom avait été gentil.

Pas de slash. Bon en fait vers la fin, il y a la relation Yaoi la plus improbable de toute l’histoire du Yaoi. Mais c’est uniquement à but humoristique et ça dure que 5 lignes.

Repas du soir

Note de l’auteur : Afin de tenir compte du peu de succès en France de la série animorph et de l’ancienneté de la série, mes chapitres commenceront régulièrement par des rappels de ce qui se passe dans le canon à ce moment-là. Ses rappels sont totalement facultatifs, mais je pense que c’est mieux de les lires (mas vous faite comme vous préférez).

Rappel du canon: Pendant que Tom se fait infester par son nouveau yeerk, les animorph attaque l’hôpital contrôlé par les yeerks (les malades sont soignés gratuitement, mais repartent avec une larve dans la tête). Le but de l’attaque est bien sûr de neutraliser l’hôpital, mais aussi d’empêcher les yeerks d’infester le futur président des USA. L’opération est un succès et l’hôpital est détruit.

Mais suite à une erreur, durant l’attaque Jack est infesté par un yeerk. Heureusement, ses amis s’en rendent compte et décident de l’enfermer dans une cabane au fond des bois (le temps nécessaire pour que le yeerk dans sa tête meurt de faim). Pour que personne ne remarque son absence, Axe se fait passer pour lui pendant 3 jours. Dans les livres tout ce que l’on sait, c’est qu’Axe a tellement fait n’importe quoi, qu’à son retour les parents de Jack l’ont obligé à aller chez un psy. Moi, je vais être obligé d’écrire ce qui s’est passé. Ma version sera sûrement moins bonne que celle que vous avez imaginé, mais j’espère qu’elle vous fera quand même rire.

Pour rappel, Axe est le surnom donné par les animorph à un enfant andalite qui s’est retrouvé piégé sur terre après que les yeerk ait détruit le vaisseau monde où il voyageait. Les animorphs lui ont sauvé la vie et l’ont aidé à se cacher sur terre. Comme tous les andalites, il dispose du pouvoir de morph et a donc rejoint le groupe des animorphs dans leur lutte contre les yeerks (ravissant au passage à Tobias le titre de membre le plus étrange du groupe des animorphs).

oOoOoOo

Après deux heures de marche éreintante et de concentration pour lire les pensées de Tom, je finis par arriver dans ce que je pensais être la rue où il habitait. J’étais épuisé. Comment Temrash114 avait fait pour supporter de devoir effectuer ce trajet régulièrement ?

— (C’est cette maison ?) demandais-je

— (NON, NON, NON, NON) Répondit Tom en essayant de ne pas penser à la réponse.

Par acquit de conscience, je vérifiai tout au fond de ses pensées que c’était bien là. Puis j’entrai. Une humaine vint immédiatement à ma rencontre.

— Bonjour mon chéri. Tu n’aurais pas croisé ton frère en revenant ?

— Non. Répondis-je

— Ah ! Je lui avais pourtant dit que je voulais qu’il soit rentré avant la tombée de la nuit. Avec toutes ses disparitions qui ont eu lieu ces derniers temps, je n’aime pas le savoir dehors.

— Ne vous inquiétez pas madame, moins de 0,01 % des enfants se font enlever aux USA

— (...) Qu’est-ce qui te prend de m’appeler madame ?

— heu pardon, je suis fatigué.

— D’accord, tu as bien fermé la porte de garage à clé après avoir rentré la voiture ?

— (La voiture !?)

— (Ah oui, j’aurais peut-être dû te prévenir, Temrash114 est venue à la piscine yeerk en empruntant la voiture de maman. C’est dommage maintenant elle doit avoir une grosse amende pour ne pas avoir mis suffisamment d’argent dans le parcmètre. Si ça se trouve, la voiture a même été emmenée à la fourrière. Maman ne te laissera plus jamais emprunter sa voiture. Tu ne pourras plus aller te nourrir aussi facilement ou te déplacer à droite à gauche pour faire des missions pour les yeerks. Tu as raison cela ne sert à rien de ne pas répondre à tes questions.) Me nargua Tom.

Je me concentrai de nouveau sur ses pensées et malgré ses pitoyables efforts pour me le cacher, je vis qu’il avait trouvé un moyen pour que je me sorte de ce mauvais pas. Je lui répondis par la pensée avec un mélange de colère et de satisfaction :

— (Bien joué. Puisque demain, je dois repasser à la piscine pour chercher cette voiture, j’en profiterais pour demander à un yeerk contrôlant un policier de faire sauter l’amende. Félicitations, tu as gagné deux heures de plus dans les cages. Je ferais en sorte que tu sois mis avec mon ancien hork-bajir. Si tu arrives à éviter ses griffes, vous pourrez faire connaissance).

Puis je déclarai à haute voix :

— Oui bien sûr. Demain matin, je peux te l’emprunter de nouveau ? Promis je te la ramène avant le déjeuner.

— Encore ! Tu ne vas pas passer tout ton temps dans cette association bizarre ?

— C’est juste que j’ai oublié quelque chose. Il faut que j’y passe rapidement. Et puis elle n’est pas bizarre.

— Bon comme tu voudras. Mais dans ce cas-là, tu t’arrêteras au lave-auto et tu feras quelque course pour moi.

— Ça marche.

— (Voilà, avec de la chance, elle ne remarquera pas que sa voiture a disparu)

— (Tu t’en sors bien la limace) répondit Tom avec un air de défi qui ne correspondait pas du tout à ses émotions. Ce n’était qu’une façade qui cachait du désespoir. Malheureusement, je n’avais pas le temps de creuser.

— (Soit pas mauvais joueur Tom)

— (Ce n’est pas toi qui vas devoir subir deux heures de plus en enfer)

— (En quoi c’est un enfer ? D’accord, c’est vrai que les cages sont un peu surpeuplées, mais c’est de moins en moins le cas. On a juste été un peu débordé par le succès de l’invasion)

— (T’es sérieux ?) m'interrogea-t'il.

Je ne lui répondis pas et me reconcentra sur le fait de jouer mon rôle. La mère de Tom, retourna dans le salon regarder la télé avec un homme qui je suppose était le père de Tom. Il me fit un salut que je lui rendis, m’assis dans le canapé et commença à faire semblant de regarder la télé. Je dis faire semblant, car je ne pouvais m’empêcher d’admirer tout ce qui se trouvait à ma portée. Comment pourrais-je me contenter des images plates provenant de cette petite boite, alors que la pièce était remplie d’objets bigarrés de toute sorte ? Mais ce qui attirerait le plus mon regard, c’étaient les jeux de lumière changeant se produisant dans un aquarium sur le côté. C’était tellement beau. J’avais tellement envie de me lever et d’aller le toucher. Quels yeux exceptionnels.

Je me rendis compte au bout d’un moment que les parents de Tom me fixaient bizarrement. Je me forçai avec difficulté à recentrer mon regard sur la télé. Un homme avec un sourire forcé, posait une question à quatre autres personne qui appuyait sur des buzzers. Le père de Tom cria la réponse juste avant la candidate.

— Ah facile Elton John, c’était mon chanteur favori quand j’étais jeune. Tu as l’air bizarre ce soir. Ça va Tom ? Me demanda le père de Tom.

— Oui très bien.

— Question science maintenant, surnommé l’étoile du berger, je suis l’objet céleste le plus brillant du ciel nocturne après la lune, ...

Je hurlai :

— Le quasar 3C 273. Comme j’avais vu le père de Tom le faire un peu plus tôt.

— Oui, Venus était la bonne réponse, mademoiselle Rica. Vous gagnez donc une place en finale.

Mais à ce moment-là la porte s’ouvrit et deux enfants de 13 ans entrèrent. L’un était blanc, brun, grand et athlétique. En fait, si on exceptait sa petite taille, il ressemblait beaucoup au reste de la famille de Tom. Ça devait être Jack : le petit frère de Tom dont j’avais noté l’existence en lisant la fiche de Tom. L’autre était basané, avec de longs cheveux bruns. J’aurais aimé avoir plus de détail sur lui, mais les seuls pensés superficiel de Tom à son sujet était : ‘le clown’ et je ne voulais pas pousser davantage mes recherches dans son esprit.

— Ah enfin. Jack, je t’ai pourtant dit de me prévenir si tu avais du retard. L’enguirlanda la mère de Tom.

— Excusez-nous madame. Jack et moi, on n’a pas vu l’heure. Répondit l’un des enfants.

— Marco, il peut s’expliquer tout seul, il me semble. Objecta la mère de Tom.

— Désolé mamamman. Répondit l’autre en semblant jouer avec sa langue en même temps qu’il parlait.

— Bon n’en parlons plus. Aide-moi à placer la table, on va manger. J’espère que tu as faim. J’ai fait un poulet. Marco, il est tard. Si tu veux rester dormir, je préviendrai ton père.

— Non, c’est gentil, mais il faut que je rentre. On a prévu un truc. Répondit-il évasivement.

— D’accord. Bonne soirée.

— Oh oui, j’ai très faim fin fun. Répondit Jack.

Je remarquai que Marco donna un coup de coude dans le dos de Jack pour qu’il arrête de répéter ce mot en boucle. Sans doute un jeu que les enfants humains faisaient pour apprendre à parler.

— Heu finalement, je vais peut-être rester. Dit Marco

— Non, tu dois y aller aller alllait dois. Répondit Jack en poussant presque son ami dehors.

Le père de Tom éteignit la télé et nous nous installâmes autour d’une table pendant que Jack plaçait des ustensiles dont j’ignorais l’utilité devant chacun des convives sous le regard inquiet de ses parents. Je ne comprenais pas bien ce qui les inquiétait. Il avait l’air en parfaite santé. Au moins l’avantage, c’est qu’il ne s’intéressait plus à moi. J’en profitai pour observer longuement les objets que Jack avait mis devant moi. J’apprendrai plus tard qu’il s’agissait de 5 fourchettes et d’un bol de soupe. J’aimais beaucoup la texture lisse du bol. Le touché était un sens beaucoup moins impressionnant que la vue, mais très agréable.

— Heu laisse mon chéri. Assieds-toi s’il te plaît. Dit la mère de Tom en direction de Jack.

— Oui maman. Je t’aime. Répondit Jack.

La mère de Tom rougit, mais s’éloigna avec un regard perplexe, pendant que le père de Tom changea complètement les ustensiles posés devant nous pour un arrangement que je trouvais beaucoup moins beau et qui en plus était le même pour tous les convives. Et mon merveilleux bol fut remplacé par une assiette en céramique blanche sans grand intérêt. Je lançai un coup d’œil à Jack pour savoir ce qu’il en pensait. Quand nos yeux se croisèrent, je crus voir un regard de haine profond qui disparut assez rapidement.

J’avais sans doute mal vu. D’après le bref résumé que m’avait fait Temrash114, Tom et son frère s’entendait très bien. Quoique ? Temrash114 avait semblé détester cet hôte sans pouvoir qui avait été recruté par erreur et qu’il trouvait indigne d’un yeerk de son rang. Il avait peut-être négligé son travail au point de fâcher Jack. Et puis c’était un ambitieux et on ne peut jamais leur faire confiance. Avant mon affectation sur terre, combien de fois avais-je failli mourir lors d’un assaut parce qu’un officier ambitieux voulant se faire remarquer avait décidé de tenter un assaut, avant que nos bombardiers n’aient eu le temps de détruire suffisamment les défenses ennemies ou que notre artillerie laser n’ait réussis à se débarrasser des essaims de drone ? Combien de fois avais-je vu de jeunes recrus accepter l’ordre avec enthousiasme certain de se couvrir de gloire ? Enfin, le contexte était différent. La terre n’était pas un champ de bataille…. Pas encore.

Pendant ce temps, la mère de Tom amena un gros plat contenant un poulet avec des frites puis en servit une part généreuse à chacun des convives. Une fois, tout le monde servit elle s’assit, joignit les mains, ferma les yeux et commença une prière. Je l’imitai maladroitement, mais elle s’interrompit brusquement. Je rouvris les yeux et vis que Jack avalait goulûment avec les mains les frites et le poulet. Apparemment, il était enfin temps de manger et je l’imitai beaucoup plus lentement. Je n’étais pas sûr d’avoir une maîtrise suffisante de ce corps pour manger à un tel rythme. Je pris une des frites entre mes mains et la posai dans ma bouche. Immédiatement, ce fut une explosion de saveur et je poussai un cri de plaisir avant de fourrer dans ma bouche la nourriture au même rythme que Jack. Qu’est-ce que c’était bon ! C’est donc à ça que ça ressemble de manger lorsque l’on est un humain. Cela n’a rien à voir avec ce que ressent un hork-bajir en mangeant de l’écorce d’arbre. Très vite, mon assiette fut vide et je me précipitais pour en reprendre. Mais je fus arrêté par la vision de Jack qui était monté sur la table pour manger directement à même le plat sous le regard abasourdi de ses parents.

— NON MAIS ÇA SUFFIT QU’EST CE QUI TE PREND CE SOIR ? DESCENDS IMMÉDIATEMENT DE CETTE TABLE. On n’est pas de sauvage. ET EXCUSE-TOI TOUT DE SUITE AUPRÈS DE TA MÈRE. Ordonna avec force (mais sans crier) le père de Tom.

Jack descendit de la table comme demandé, mais prit une aile de poulet qu’il continue à manger en répétant en boucle :

— Excuse-moi maman. Excuse-moi maman. Excuse-moi maman.

Avant de reprendre ce qui restait de la pauvre carcasse de poulet et de la manger en entier. Ce n’était pas juste. Moi aussi, je voulais en reprendre.

— Heu qui veut du dessert ? Fini par dire la mère de Tom.

oOoOoOo

Après ce délicieux repas où en me bâtant, je réussis à récupérer la moitié d’une tarte, 12 tranches de jambon, 6 yaourts et l’un des bidons que jack avait trouvés sous l’évier de la cuisine, le père de Tom nous ordonna d’aller dans nos chambres et d’y rester jusqu’à nouvel ordre. J’essayai de dormir, fatigué de cette journée et conscient que je devrais me réveiller tôt, demain pour réparer le tour que Tom m’avait joué. Mais quelque chose me tourmenta. Je crus d’abord que c’était Tom qui avait décidé de choisir ce moment pour m’embêter, mais très vite, je compris que cela provenait de mon ventre. Une douleur horrible se répandait lentement dans tout mon corps.

La seule fois, où j’avais eu aussi mal, c’est lorsque qu’un tir plasma avait perforé de bout en bout les 3 reins de mon hork-bajir lors du siège de la station de production d’antimatière n°3 de la nébuleuse d’Altarie. Heureusement qu’il lui en restait un quatrième. Tout d’un coup, je n’étais plus dans cette chambre d’ado américain typique, mais dans les coursives étroites de cette usine à me traîner agonisant sur le sol pour me cacher sous le cadavre de mes victimes.

Mais une violente envie de vomir me fit revenir à la réalité.

— C’est horrible. Je crois que je vais mourir. Prononçais-je à voix haute.

— (Mais non, tu ne vas pas mourir. Et va vomir dans les toilettes). M’ordonna Tom.

C’est le monde à l’envers, un hôte qui donne des ordres à son yeerk pensais-je. Mais conscient que j’avais besoin de toute l’aide disponible, je me contentai de lui demander :

— C’est quoi des toilettes ?

— (C’est la fontaine d’eau où tu as essayé de boire tout à l’heure. Il y en a une mitoyenne à ma chambre)

— Ça n’va pas la tête ? Je ne vais pas vomir dans de l’eau potable. C’est une ressource beaucoup trop précieuse.

— (Beaucoup moins précieuse que ma collection de comics Batman)

— Ah quoi bon puisque je vais crever ?

Il pensa très fort à des moments où il était malade. Ses souvenirs s’imposèrent à moi et je vis qu’il avait eu des douleurs bien plus grave mais qu’il avait survécu. Cela me rassura. Puis me donna envie de vomir de nouveau. Mais cette fois si je fis l’effort de me traîner jusqu’aux toilettes.

— (Merci Tom)

— (Ne crois surtout pas que c’est de la gentillesse de ma part. J’ai quelque chose à te demander en échange)

— (Qu’est ce qui m’arrive ?)

— (Ça, c’est un avant-goût de ce que tu vas subir tous les soirs tant que tu seras dans mon corps)

— (Arrête de te foutre de moi. Si c’était vrai, nos cours en auraient parlé. Les autres yeerks m’en auraient parlé. S’il te plaît, ne m’oblige pas fouiller ton esprit, je n'ai vraiment pas la tête à ça)

— (D’accord, c’est juste ce qu’il se passe lorsque l’on boit une bouteille entière d’huile de vidange. En fait même sans l’huile de vidange, tu aurais sans doute été malade vu tout ce que tu as mangé)

Je tendis mes oreilles en direction de la porte qui donnait sur la chambre de son frère (cette salle de bain donnait sur nos deux chambres)

— (Comment ça se fait que ton frère n’a rien lui ?)

— (C’est justement ça le service que je veux que tu me rendes. Je veux savoir ce qui lui arrive). Expliqua-t-il en émettant des hormones de peur qui ne firent rien pour améliorer mes nausées.

— (Comment ça ? Qu’est-ce qu’il a ton frère ?)

Il poussa mentalement un soupir pendant que je vomissais.

— (Bon d’accord regarde dans mes souvenirs. C’est le seul moyen, pour que tu comprennes ce qui ne va pas. Mais juste pour cette fois. De toute façon au rythme où ça allait, j’aurais été obligé de céder pour pas que tu nous tues)

— (Tu es sûr ? J’avais pensé à le faire dans ton sommeil. Comme ça, tu te rendras compte de rien)

— (Dire que je commençais à croire que tu ne voulais pas abuser de moi)

— (C’est le cas. C’est une solution parfaite. Ça t’évite d’avoir à revivre des souvenirs désagréables, tout en me permettant d’avoir accès aux informations dont j’ai besoin)

— (Ce n’est pas ça le problème. Enfin si, mais pas que.)

— (Alors c’est quoi ? Explique-moi. Si tu ne veux pas que je te maltraite, il faut bien que je comprenne ce qui te fait souffrir)

— (Ben heu c’est ...Ce n’est pas simple à expliquer. Écoute juste, s’il te plaît si tu dois explorer mon esprit fait le lorsque je suis conscient)

— (Merci Tom. Je ne comprends pas pourquoi, mais je ressens que ce n'est vraiment pas facile pour toi.)

— (Ce n’est pas pour toi que je le fais)

— (Je sais. Tu le fais pour ton frère. Tu as peur qu’il soit infecté et tu veux que je m’assure que ce n’est pas le cas)

— (Tu pourrais me demander mon avis avant de lire mon esprit)

— (Je ne peux pas. C’est juste automatique. C’est comme si je te demandais d’empêcher ton cœur de battre. Si je suis distrait par autre chose, ce sera un bruit de fond auquel je ne ferais pas attention. Si tu me caches des pensées, j’aurai besoin d’un léger effort conscient pour y accéder. Et encore pas forcément, car quand tu penses à me cacher quelque chose, tu y penses forcément à certains moments. Mais autrement que je le veuille ou non j’entends tout ce que tu penses et ressens tout ce que tu ressens)

— (Génial. Vraiment génial)

— (Ah non pas génial du tout. C’est une torture d’entendre en permanence les pensées de son hôte. Surtout lorsqu’elles sont désagréables. Entendre jour et nuit des insultes et de recevoir de la haine en permanence. C’est tellement horrible que je ne peux pas m’empêcher de pleurer lorsque je trouve un coin pour m’isoler dans la piscine)

— (C’était du sarcasme. Mais ravis d’entendre que ça sert à quelque chose de vous résister)

— (Merci Tom) fis-je ému.

— (Quoi ? Pourquoi ?)

— (C’est la première fois qu’un de mes hôtes éprouve de la compassion.)

— (Non mais t’es malade. Je te déteste toi et ta race immonde.)

— (Oui ça aussi. C’est courant que les hottes ressentent des sentiments contradictoires. Et ça ne fait pas de toi un traître. Écoute pour ton frère, s’il avait été prévu de l’infecter, Temrash114 aurait probablement été au courant et il m’a fait tout un laïus sur le fait que si j’arrivais à infecter cet arrogant petit Schtroumpf, il utiliserait sa nouvelle influence pour m’obtenir une promotion)

— (Quoi, ce salopard. Tu ne vas quand même pas …)

— (Je me fous de l’avancement et n’ai aucune envie qu’un de ses toutous soit en permanence présent pour m’espionner et rapporter la moindre erreur de ma part. Bref, c’est peu probable, mais depuis que son futur hôte est pressenti pour devenir le prochain président des États-Unis, il s’est fait remarquer positivement par visser-3 et beaucoup de yeerk ambitieux essaye de lui faire plaisir. Possible que l’un d’entre eux ait décidée de violer les protocoles au risque que l’invasion soit découverte pour infester Jack. Mais je le répète, c’est très très peu probable. Enfreindre les règles même si cela donne de bon résultat est le meilleur moyen de s’attirer la colère de visser-3. Et puis je doute que quelqu’un d’autre que moi soit au courant que ton frère a mis Temrash114 en colère. Être affecté par le comportement d’un être inférieur n’est pas le genre de chose dont un yeerk ambitieux se vante. Surtout auprès de ses groupies.)

— (Un être inférieur ? Laisse tomber, je ne veux pas de commentaire. Dans ce cas-là qu’est-ce qu’il a ?) Demanda Tom.

Je m’assis le long du mur pas loin de la cuvette des toilettes. Je commençais à aller mieux.

— (Si je comprends bien, il a un comportement anormal et notamment un très fort appétit.)

— (En gros, c’est ça oui !)

— (Ça me rappelle un cours sur la psychologie humaine que l’on m’a obligé à suivre avant ton infestation. Attends que je m’en rappelle)

Je retrouvai le souvenir et l’imposai dans notre conscience commune.

« Dans cette culture peu après le début de la puberté beaucoup d’humains de sexe mâle prenne des psychotropes comme le cannabis ou la méthamphétamine. C’est un rite de passage à l’âge adulte sans grand danger au niveau de la santé. Par contre une prise répétée est le signe d’un problème plus profond et d’une fragilité qui prédispose le jeune humain à diverse maladie physique et mental. Une infestation le plus rapidement possible en plus de guérir l’humain permet dans 90 % des cas d’obtenir un hôte volontaire de bonne qualité. Plus on attend, plus la condition physique et mentale de l’humain se détériore sous l’effet des substances et du problème sous-jacent. Il est donc important de repérer le plus tôt possible les symptômes et de soumettre l’humain à l’infestation. Les symptômes sont un fort appétit et un changement d’attitude important.

Attention dans d’autres cultures et à d’autres âges de la vie, il n’est pas rare que ses substances soient prises régulièrement à des fins d’émulsion sociale et sexuelle. Les humains en question deviennent généralement des hôtes très involontaires et ne doivent être abordés que si leur position sociale apporterait un bénéfice important pour l’invasion. »

— (Je sais que tu as eu une mauvaise expérience avec Temrash114, mais peut-être devrais-tu envisager qu’une infestation serait une bonne chose pour ton frère. Ce n'est pas dans mon intérêt, mais si ça peu ….)

— (IL EST HORS DE QUESTION QUE TU METTES TES SALES PATTES BAVEUSES SUR LUI)

— (Bon d’accord. Inutile de crier.) Tentais-je de le calmer.

— (Et il ne se drogue pas.)

— (Comment le sais-tu?)

— (Je le sais, c’est tout. Il n’est pas comme moi. Il a toujours été ultra responsable et tout. Jamais il ne se droguerait)

Je rajoutai prudemment me doutant que c’était un sujet sensible :

— (Tu ne lui as pas parlé depuis longtemps. Enfin, je doute que Temrash114 t’ait permis de conserver des liens fort avec lui.)

— (Il ne se drogue pas. Dit-il plus faiblement. De toute façon, le cannabis ne fait pas ce genre d’effet. Après en avoir pris, on est limite somnolent, alors que là, il était tout excité. Et on n’a pas autant les crocs. En plus dans le coin pour se procurer de la drogue, il faut passer par Bruno et jamais il n’aurait vendu de la meth à des gosses de 13 ans.)

Je retournai me coucher en prenant soin de programmer le réveil pour qu’il sonne tôt.

— (Demain, je profiterai de mon passage à la piscine pour consulter le registre. Ça nous permettra d’écarter la possibilité d’une infestation.)

— (Je suppose que maintenant, on est parti pour une séance de trifouillage de cervelle).

Il essayait d’avoir l’air détaché et de le dire avec humour, mais il était terrorisé à cette idée. En plus de la terreur, je ressentis un profond dégoût de lui-même.

— (Non. Je me débrouillerais autrement)

Je me détachai légèrement du cerveau de mon hôte profitant pour la première fois depuis des années de pouvoir m’endormir en silence et sans devoir maintenir mon contrôle à fond sur le corps de mon hôte. Franchement quel pied. Enfin jusqu’à ce que Tom brise le silence.

— (T’as dit que ton ancien hôte était un hork-bajir ?)

— (Oui)

— (T’étais un gardien de piscine avant ?)

— (Bien sûr. Que veut tu qu’un contrôleur hork-bajir fasse d’autre sur terre ? On ne fait pas très couleur locale au cas où tu ne l’aurais pas remarqué)

— (Comment t’as pu faire ce travail ?)

— (Je ne comprends pas la question ? Pourquoi n’y serais-je pas arrivé ?)

— (Je ne sais pas là, t’es tout gentil tout mignon et tu me dis qu’il n'y a même pas 24 heures, tu faisais gardien de camps de concentration)

— (C’est quoi un camp de concentration ?)

— (Peu importe ce n’est pas la question)

— (Oui, mais pour te répondre, il faut bien que je comprenne ta question. Et j’avoue que j’en ai un peu marre de faire des efforts pour lire tes pensées en détail. Je l’ai suffisamment fait durant les deux heures de marche que tu m’as fait subir par pure mesquinerie.)

— (Pure mesquinerie !? Laisse tomber, j’ai ma réponse. )

Sur ses paroles énigmatiques, il essaya lui aussi de s’endormir et après m’être assuré qu’il l’était, je me relaxai enfin. Cet animal était difficile, mais au moins avec lui, je pourrais connaître des nuits paisibles. Et c’est là qu’il commença à faire des cauchemars. Malgré ma promesse, je me retrouvai submergé par les émotions et les souvenirs qu’il ne voulait probablement pas que je voie (et que je n’avais pas non plus envie de voir).

Je dus resserrer mon contrôle au maximum pour l’empêcher de crier. Je passai ainsi la nuit à lui chanter des berceuses yeerks et à lui faire des câlins mentaux (une sécrétion d’endorphine et le passage en boucle de souvenir agréable qui simule le fait de recevoir un câlin).

Autant pour les nuits paisibles. Mais au moins maintenant, je comprenais sa question. Par contre, je ne savais plus quoi y répondre.